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Athènes : texte des occupants de l’École de Droit

FIN DE VARKIZA - VIE MAGIQUE

La légende du texte vient d’un slogan anarchiste “Le traité de Varkiza est rompu; nous sommes à nouveau en guerre.” En référence au traité de Varkiza en 1945 où les stalinistes du KKE (Parti Communiste Grec) ont rompu avec la lutte armée dans un souci de légalité avec le nouveau régime.

APRÈS AUTANT D’ANNÉES DE SILENCE…
POUVEZ-VOUS ENCORE VOUS SOUVENIR DE HURLER ?

Laissez-nous clarifier ceci : nous ne recherchons notre ennemi dans la face de Papademos, en Allemagne, au FMI, chez les impérialistes ou les banquiers. Aucun gouvernement ne pourra nous représenter parce que nous cherchons la fin de toute autorité. Pour nous l’autorité ce n’est pas seulement l’État et le Capital, mais aussi les façons dont les structures de domination (école, famille, patriarcat, religion, sexe) sont produites dans la vie de tout les jours et dans les relations inter-personnelles, de manière forcée ou volontaire, institutionnelle ou non-statutaire.

Toutes les sortes d’autoritaires devraient savoir que nos désirs ne seront pas confinés aux limites posée par l’idéologie dominante du défaitisme et du compromis.  L’impasse des luttes revendicatives, cherchant à améliorer les conditions de vie dans les institutions, mène objectivement à un encerclement du processus insurrectionnel. Pour nous qui ne voulons pas retourner au travail et à la normalité, mais qui veulent détruire la propriété et les relations hiérarchiques de production, il n’y a qu’une voie : nous rencontrer dans les rues, dans les grèves sauvages et dans les espaces occupés auto-organisés.

Enflammons l’insurrection et ne prolongeons dorénavant pas la durée du système.

Avec les espaces occupés, les sabotages, les attaques, la solidarité constante avec quiconque qui résiste, avec les prisonniers politiques, les immigrants, ainsi qu’avec l’action antifasciste.

Les occupants de l’École de Droit
11 février 2012

Athènes : 1er communiqué de l’occupation de l’École de Droit

“Afin de nous libérer de la dette, nous devons détruire l’économie”

Le spectacle politique et financier a désormais perdu toute confiance. Ses actes sont entièrement convulsifs. Le gouvernement “d’urgence” qui a pris en charge le maintien de la cohésion sociale a échoué à préserver le travail, et en même temps le pouvoir d’achat de la population. Les nouvelles mesures, avec lesquelles l’État vise à assurer la survie de la nation grecque dans le monde financier international, conduisent à une suspension complète des paiements dans le monde du travail. L’abaissement du salaire minimum, maintenant aussi fait de papier, vient à point nommé s’ajouter à la suspension totale de toute forme de salaire direct ou social.

Chaque coût de notre reproduction disparaît. Les structures de santé, les espaces d’enseignement, les aides sociales et toutes les choses qui nous rendaient productifs/ves dans le système dominant sont désormais une chose du passé. Après nous avoir entièrement vidés, ils nous jettent maintenant directement dans la faim et la paupérisation.

La sécurisation de l’abolition de toute forme de salaire, sur le plan juridique, s’effectue via la création d’un “compte spécial fermé”. De cette façon, l’État grec assure que le stock monétaire sera utilisé exclusivement pour la survie du capital, au détriment même de nos propres vies. Le poids de la dette (pas de l’Etat, mais de ce qui est inextricablement contenue dans la relation du capital) se balance au dessus de nos têtes, menaçant de nous tomber dessus et de nous éteindre.

Le mythe de la dette. Le discours patriotique dominant promeut l’idée d’une dette grecque, en la posant comme une question transnationale. Il crée l’impression que certains usuriers apatrides ont ciblé l’État grec et que notre “bon gouvernement” fait tout ce qu’il peut pour nous sauver, alors qu’en réalité qu’il vise à nous éteindre, se comprenant lui-même comme partie du capital monétaire international.

Contre cette fausse conception nationaliste, la dette est à la fois le résultat et une partie indissociable de l’économie politique, un fait que les patrons ne connaissent que trop bien. L’économie est basée sur la production de la pénurie, par de la création de nouveaux champs de rareté (c’est à dire la création destructrice, avec toujours, des conséquences négatives à long terme). La dette et la culpabilisation se diffusent et domineront la société aussi longtemps que la propriété, la routine de la consommation, le marché et l’argent existeront.

Quand nous disons que la crise est structurelle et systémique, nous entend par là que les structures de l’économie politique ont atteint une fin, que leur cœur a été attaquée – et que ce coeur est le processus de production de valeur. Il est clair que pour le capital, nous sommes dispensables (voir la montée en flèche des chiffres du chômage) et que, à ce point, la reproduction de la force du travail est simplement un obstacle dans le processus d’accumulation du capital. La crise monétaire de la dette, qui signifie le remplacement des salaires par des prêts, et l’incapacité d’émettre des prêts, dirige le système dans un cercle vicieux de non-durabilité.

Ceci se produit parce que c’est la valeur même du travail qui est remise en cause, et qui est cette même relation à travers laquelle ceux et celles d’en bas pourraient s’insérer dans les rôles du système.

Nous faut-il alors nous diriger vers le socialisme et l’économie “populaire”? Tous les types de professionnels et dirigeants syndicaux pseudo-populaires cultivent leurs propres illusions et leur sortie politique au sein du système et de l’économie politique actuelle. Ils pourraient parler de nationalisation des banques, cela pourrait prendre la forme d’un lifting du libéralisme rationnel. Souvent, cela prend même la forme de la récupération et de l’alternative «d’esprit révolutionnaire». D’autres fois, nous entendons parler de développement durable, de décentralisation écologique, de démocratie directe et le fétichisme des formes politiques.

Alors que le marché lui-même, et les intervention de l’Etat ne parviennent pas à donner quelque perspectives que ce soit, la politique-spectacle continue à promouvoir toutes sortes de produits tels que l’économie populaire et l’autorité des socialismes d’Etat. Les mythologies des différentes dictatures du prolétariat survivent à une époque où les masses de ceux et celles qui sont exclu-e-s de la production, des institutions, les chômeurs/euses, échouent à fournir une clientèle fiable aux partis politiques et aux syndicats. La position politique réactionnaire des capitalismes d’État a été remplacé par un commerce creux de l’idéologie.

La guerre sociale ne connaît pas de frontière. Certains, au milieu de la crise, voient une re-contextualisation, un redécoupage des enceintes nationales. Le corps national et les racistes de toutes sortes semblent y voir une opportunité pour cibler les immigré-e-s, lancer des attaques et des pogroms et promouvoir le racisme institutionnel de l’Etat grec. Pour eux, leur résistance est peinte aux couleurs nationales; ils luttent comme Grecs, et non pas comme ennemis de l’exploitation et de la répression sociale à laquelle ils sont confrontés.

Nous avons sciemment choisi notre camp, croyant que toute présence d’un symbole national ou d’un drapeau national appartiennent au camp de l’ennemi, et nous sommes prêts à le combattre par tous les moyens nécessaires. Parce que les nazis de l’Aube Doré, les nationalistes autonomes et autres fascistes ne cherchent à promouvoir qu’une communauté purement nationale comme solution, les attaques préventives contre eux et la solidarité pour les immigré-e-s sont une condition nécessaire à toute perspective radicale.

La seule solution est la révolution sociale. Contre tout ce qui a précédé, nous proposons une révolution sociale, que nous considérons comme la seule solution pour avoir une vie, et non mettre à nue la survie. Cela signifie se soulever contre toute institution financière et politique. Cela exige, par la voie de la révolte, de prendre des mesures telles que l’abolition de l’Etat, de la propriété et toute sorte de mesurabilité, la famille, la nation, l’échange et les rôles sociaux de sexe. Pour que nous puissions étendre la gratuité et la liberté à travers toute la vie sociale.

C’est ce que signifie la révolution ! Apporter à cette direction toutes luttes centrées sur les revendications salariales; toutes structures auto-organisées et assemblées, en particulier dans une conjoncture telle qu’en l’espèce, lorsque la forme politique-gouvernementale de la crise systémique peut conduire à une explosion sociale.

Manifestation à 18 heures, Propylées.
Assemblée ouverte de la faculté de droit occupée immédiatement après la manifestation.

De l’École de Droit Occupée, 9 Février 2012

Corfou, Grèce : Affiche en défense des espaces occupés

Ils font ce qu’ils peuvent pour nous enterrer mais ils ont oublié que nous sommes des graines.

Nous occupons les bâtiments vides. Nous basons nos vies sur l’égalité et la solidarité. Les racines de l’auto-organisation s’étendent et ainsi s’étendent aussi les projections révolutionnaires, jusqu’à détruire les fondations de toutes les formes de domination. Contre la réalité de la marchandisation, de l’aliénation et des médiations, nous répondons avec notre passion inébranlable pour la liberté.

A travers les espaces libérés nous ouvrons des chemins pour une société sans hiérarchies et sans classes.

Squat Draka
Avenue Alexandras 15, Corfou
draka.squat.gr

Turin: Contre les expulsions, une nouvelle occupation à Porta Palazzo

Voici le texte du tract que les occupants du 2 Via Lanino ont distribué dans la matinée du jeudi 1er décembre aux habitants et passants de Borgo Dora à Turin.

Nous sommes vos nouveaux voisins…

« Ce matin, nous sommes entrés dans un bâtiment abandonné au 2 Via Lanino, au Balon (Porta Palazzo), pour y habiter. Certains d’entre nous ont été dégagés de la maison où ils habitaient, expulsés d’un logement ou d’un squat par la violence policière. Une maison vide de plus parmi les milliers de la ville. Et c’est là le vrai problème. Prendre une location est tellement difficile pour tous, à cause des multiples garanties que demandent les propriétaires. C’est encore plus difficile de réussir, mois après mois, à payer son loyer. La grande majorité des maisons vides de la ville sont aux mains de quelques propriétaires privés ou de sociétés immobilières. Et ici, comme dans d’autres villes, les expulsions toujours plus nombreuses menacent de jeter à la rue des centaines d’hommes et de femmes. Avoir un toit au dessus de sa tête est devenu un luxe. Nous pensons à l’inverse que tout le monde devrait avoir une maison où vivre. Et où bien vivre, sans être contraint de s’entasser dans des espaces étroits, par manque de salaire ou de garanties. C’est pourquoi nous avons décidé d’occuper quelques appartements vides. Nombreux sont ceux qui cherchent une maison, nous en faisons partie. »

« Ils est important de se rendre compte que nous ne sommes pas seuls. La solidarité est le premier pas pour résister à la menace des expulsions. Discuter, s’entraider et lutter ensemble est nécessaire pour prendre, et défendre une maison ».

D’après l’intervention d’un occupant, le 1er décembre, sur Radio Blackout :

L’occupation se trouve près de Porta Palazzo [le plus gros marché de Turin et quartier très populaire]. Beaucoup d’occupants viennent d’une autre occupation expulsée à Corso Giulio, dans le même quartier. Après l’expulsion, il y a eu des rencontres entre les expulsés, principalement des Marocains et des Tunisiens, et des camarade italiens qui avaient tous besoin d’un logement. Ils ont alors occupé un immeuble vide au 2 Via Lanino. Les occupants sont entrés au petit matin, ont commencés à faire des travaux et à nettoyer la maison, qui pour l’instant loge une vingtaine de personnes. Il y a une quinzaine d’appartements et ils essaient de les rendre habitables. Il y a, dans cette occupation, des personnes italiennes, marocaines, tunisiennes… des familles. Les habitants ont diffusé des tracts dans le quartier, et ils se sont immédiatement rendus compte que la question du logement touche directement ou indirectement tout le monde, et, qu’en plus de se sentir solidaires, tous ont des amis ou des parents menacés d’expulsion. (Pour l’instant, la police est très discrète.)

Source : www.autistici.org  —traduit par Le Malandrin
également disponible sur le site, le tract en arabe

Athènes: Répression contre un centre social et culturel de Vyronas

Des enfants peignent à Labidona, le 1er octobre 2011

http://www.youtube.com/watch?v=kpmhied-7y4

Au début de l’automne, des habitants de Vyronas (banlieue nord-est d’Athènes) ont pris l’initiative de s’organiser pour créer un centre social et culturel en centre-ville, à Agia Triada. Ils ont transformé les ruines de « Labidona » en un espace d’auto-expression. Plusieurs activités ont lieu, comme des ateliers artistiques pour les enfants, des cuisines collectives, des concerts et des discussions, dans un endroit anciennement abandonné qui était utilisé comme lieu de pic-nic.

Le 28 octobre, le maire Nikos Chardalias a ordonné la fermeture de cet espace social auto-organisé, et l’endroit a été sous surveillance 24h/24 par la police municipale.

Le 31 octobre, les habitants et les participants ont protesté contre la décision de la mairie. Les habitants ont alors décidé de libérer le lieu des flics municipaux et des agents de sécurité. « Malgré la conduite autoritaire, hypocrite et calomnieuse de la mairie, Labidona ne deviendra PAS une autre cafétéria privée. Le lieu continuera d’être tenu par les habitants de Vyronas pour les habitants de Vyronas comme un centre social et culture, comme un espace de solidarité, de liberté d’assemblée et de création.

Activités à venir à Labidona

Vendredi 4 novembre, 19h :
Assemblée populaire de Vyronas

Samedi 5 novembre, 10h :
Ateliers créatifs pour les enfants et nettoyage du terrain

Dimanche 6 novembre,
11h : Café populaire
18h : Assemblée du centre culturel et social (koinonikokentrovirona@gmail.com)

source

Athènes, 12 mai : Un immigré du Bangladesh poignardé à mort très vraisemblablement par des voyous fascistes ; 5000 personnes manifestent contre la répression policière ; les pogroms fascistes envoient toujours plus d’immigrés à l’hôpital

Dans les premières heures de ce jeudi 12 mai, un immigré du Bangladesh a été poignardé à mort dans le quartier de Kato Patissia, à Athènes. La victime a été mortellement poignardée, très probablement par des voyous fascistes, lesquels ont lancé une série d’attaques dans le centre de la ville suite au meurtre d’un homme grec dans la nuit de mardi (10 mai), au carrefour des rues Ipirou & Tritis Septemvriou. Cet incident a été ensuite utilisé par les néonazis pour commencer leurs menaces meurtrières.

Des témoins visuels rapportent que les meurtriers chassèrent cet immigrant de 21 ans  dans le quartier et parlaient grec. Seulement pour la nuit de mercredi (11 mai) les voyous fascistes qui parcoururent les quartiers centraux d’Athènes, ont blessé au moins quinze personnes dont la plupart furent hospitalisées.

Le 12 mai eut lieu une manifestation à la mémoire du père de 44 ans poignardé à mort, durant laquelle beaucoup de fascistes attaquèrent des immigrés. Ces incidents eurent lieu près de la place d’Omonia  avec la tolérance totale de la police. Les blogs parlent de 1000 à 3000 personnes mais le chiffre de 500 est plus probable.

Entre midi et le début de soirée du même jour, les néonazis ont tenté de faire des ratonnades anti-immigrés dans le centre d’Athènes. Continue reading Athènes, 12 mai : Un immigré du Bangladesh poignardé à mort très vraisemblablement par des voyous fascistes ; 5000 personnes manifestent contre la répression policière ; les pogroms fascistes envoient toujours plus d’immigrés à l’hôpital

Première annonce de l’occupation du bâtiment du senat à Propylées, Athènes

Durant la grève du 11 mai, des dizaines de milliers de personnes ont exprimé leur hostilité  aux mesures antisociales du gouvernement qui affectent directement tous les travailleurs. Alors que le gouvernement coopère à la politique prédatrice de la Troïka poussant de toujours plus larges sections de la société dans une absolue pauvreté et misère, la police antiémeute a attaqué avec rage la manifestation.

Durant la grève du 11 mai alors qu’une grande partie de la manifestation avait passé le parlement et se dirigeait vers Propylaea, les flics ont attaqué gratuitement et avec fureur différents cortèges de la manifestation (assemblées de quartiers, syndicats de base, les anarchistes et anti-autoritaires ainsi que la gauche exta parlementaire) les frappant et les submergeant de lacrymos. Plus de 100 manifestants ont été transférées à l’hôpital (Nikea, K.A.T., Evangelismos) 3 d’entre eux ont du être opérés.

Le camarade Yannis K. a été attaqué de façon meurtrière par les forces de répression. Blessé à la tête et ensanglanté il quitta la rue Panepistimiou avec un autre manifestant. Descendant la rue Amerikis, à la hauteur de la rue Stadiou, ils entrèrent dans un porche ou les personnes présentes le vit en sang. Il fut ensuite transféré dans une situation anté-mortem –selon les déclarations médicales– à l’hôpital générale de Nice avec une hémorragie cérébrale. De là il fut, dans le coma, immédiatement hospitalisé et opéré en soin intensif. Continue reading Première annonce de l’occupation du bâtiment du senat à Propylées, Athènes

Athènes : Οccupation du consulat chilien en solidarité au prisonniers anarchistes en grève de la faim depuis le 21/2

Ce lundi 28 mars, le texte suivant a été distribué à l’intérieur du consulat chilien à Athènes (quartier de Kifissia). Le bâtiment fut occupé une heure en geste symbolique de solidarité envers les anarchistes du Chili persécutés par les lois anti-terroristes pour « l’affaire des bombes » [caso bombas]:

« Aujourd’hui, nous occupons le consulat chilien d’Athènes en solidarité avec les neuf prisonniers en grèves de la faim depuis le 21 février accusés dans  « l’affaire des bombes », et tous les autres : arrêtés le 14 aout 2010 pour la même affaire.

Les descentes de polices dans les squats et centres sociaux, les persécutions fondées sur les relations entre camarades, l’évidence de la fabrication de preuve ne différent pas beaucoup d’un pays à l’autre. Car les états utilisent les mêmes mécanisme et méthodes pour réduire au silence ceux qui résistent contre la brutalité du pouvoir. Continue reading Athènes : Οccupation du consulat chilien en solidarité au prisonniers anarchistes en grève de la faim depuis le 21/2