Nous assumons la responsabilité politique de notre participation à Lutte Révolutionnaire [Epanastatikos Agonas]. Nous déclarons que le compagnon Lambros Foundas, décédé à Dafni le 10 mars 2010 dans une fusillade avec les flics, participait lui aussi à Lutte Révolutionnaire. Le combat qu’il a livré était une partie de la mise en oeuvre du projet subversif décidé collectivement par Lutte Révolutionnaire. C’était un combat pour la révolution et la liberté.
Nous déclarons également que nous sommes très fiers de notre organisation, Lutte Révolutionnaire, fiers de notre histoire, de chaque moment de notre action politique. Nous sommes fiers de notre compagnon Fountas auquel nous rendons à jamais hommage.
Si les appareils répressifs croient qu’en nous emprisonnant, ils en auront fini avec nous politiquement, ils se trompent. La lutte, qui est pour nous une question d’honneur et de dignité, continuera, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur des prisons.
Et si les deux terroristes Papandreou et Chrysochoidis se réjouissent avec suffisance de nos arrestations, s’ils coirent qu’ainsi ils ont assuré la sécurité nécessaire à leur parti social-fasciste pour continuer librement à imposer ses projets crimlinels à la société, remuant la queue pour que leurs protecteurs américains les fécilitent, s’ils espèrent avoir éliminé une menace sérieuse pour leur régime, nous leur assurons qu’ils ne se débarasseront pas facilement de nous.
Tant que nous serons vivants, tant que nous vivrons et repirerons, nous ferons ce que nous pourrons pour dresser des obstacles à leurs projets antisociaux et criminels. Continue reading Lettre politique à la société→
Jeudi, 1er septembre, au matin, des anarchistes ont fait une intervention dans le marché en plein air de Lavrion à propos de la crise économique. Cette intervention a été chaleureusement accueillie par la plupart des gens. Voici le texte distribué:
Suite à une enquête publiée la semaine dernière, ce que chacun plus ou moins savait est devenu évident et a été enregistré: le taux de chômage augmente à un rythme sans précédent. Ainsi, bien que nous parlions d’une saison touristique générant des emplois saisonniers, le taux de chômage officiel a atteint 16,6% avec 812,000 personnes productives sans emploi. Etant donné que le pourcentage de personnes qui travaillent à temps partiel n’est même pas compté dans ces chiffres, il devient compréhensible que l’on ne remonte pas à quelques années seulement, mais à la «belle» époque des années 60.
Évidemment, la situation n’est pas meilleure, même pour ceux qui travaillent. Travailler 10 heures par jour est devenu une loi, les salaires sont réduits de moitié, et ce qui restait de l’État providence (lequel nous devons reconnaître comme un salaire indirect et une victoire) disparaît, tout cela au nom de la reconstruction nationale.
Il est crucial de comprendre la raison pour laquelle tout cela arrive. Si nous prenions le gouvernement grec et les chaînes de télé au sérieux, nous tirerons la conclusion que tout cela est dû au fait que nous faisons face… à l’enfer des dettes qui doivent être remboursées, sinon le FMI et nos créanciers nous punirons. Mais en est-il ainsi?
Par exemple les salaires du secteur privé sont-ils en effet liés au… remboursement de la part de l’Etat de la dette publique? Si le mémorandum n’avait pas été signé, tout serait beau? Alors, pourquoi des mesures similaires à celles du mémorandum arrivent dans de nombreux pays qui n’ont pas convenu de mémorandum (UK, USA, Italie et France) ou même dans des pays excédentaires (Allemagne)? Ce pourrait-il que ces mesures servent comme excuse exploitant notre ignorance?
Ce que les médias de masse nous cachent soigneusement, c’est l’inconfortable -pour eux-mêmes vérité. La crise du capitalisme se transforme en crise du travail à travers des mesures prises dans le monde occidental. Ils chargent le fardeau de leurs «pêchés» sur notre dos.
Ils donnent des centaines de milliards pour sauver les banques et en même temps ils empruntent aux banques avec les pires conditions. En d’autres termes, ils transforment la dette privée en dette publique et déficit budgétaire. Leur but est de diminuer la valeur de notre travail et essayer une nouvelle fois de faire en occident une économie compétitive avec celle de l’est. Ainsi nous allons soit être «chinoisé» dans notre travail soit, comme on nous le dit, sombrer dans l’abîme. Mais chacun d’entre nous sait très bien que nous sommes déjà dans l’obscurité totale de l’insécurité, la pauvreté, la misère; nous comptons nos rares pièces dans nos portefeuilles dès que nous allons au supermarché et agonisons sans savoir si nous allons encore joindre les deux bouts à la fin du mois.
Le chemin de la solution est connu: la lutte collective sur nos lieux de travail et dans nos quartiers. Faisons les syndicats de classe et les assemblées de quartier notre arme contre la dictature des monopoles. Ne laissons pas une goutte de vie se gaspiller. Ensemble, nous pouvons non seulement ramener les choses telles quelles étaient mais aussi se battre pour revendiquer ce que nous méritons: tout!
La prochaine fois que vous désespérerez pour savoir comment payer l’électricité, les leçons des enfants, la bouffe au supermarché, pensez que ce n’est pas une condition nécessaire. Tout dépend si vous êtes prêt à vous battre pour du changement.
Nous ne leur devons rien; ils nous doivent!
La richesse appartient aux travailleurs; pas au capital!
Terrorisme c’est l’esclavage salarial! Travailleurs vous pouvez faire sans patron! Initiative anarchiste, Lavrion
Le nouveau projet de loi du Ministère de l’Education a été voté hier (ndt. le texte a été écrit le 25 août)˙ il s’agit d’une des plus réactionnaires lois des dernières décennies quant à l’éducation. La modernisation et la restructuration de l’appareil éducatif, en fonction des «standards» internationaux visant à stimuler la productivité, constituent depuis une vingtaine d’années le point principal dans l’agenda de tous les gouvernements, provoquant toujours la résistance sociale combative. Sans perdre de temps, les dirigeants ont réglé les «points irrationnels et déséquilibrés» trouvés dans les projets de loi précédents qui n’arrangeaient plus les puissants.
Plus précisément, le nouveau projet de loi abolit le mythe de l’enseignement public et gratuit et ouvre la voie à l’imposition des frais de scolarité, même pour le premier cercle d’études; il supprime la distribution gratuite des manuels universitaires ainsi que la plupart de bénéfices des étudiants (repas et logement gratuit, etc.); il abolit complètement l’asile académique: le désir ardent du pouvoir de faire disparaître réellement et symboliquement tous les lieux et les efforts d’expansion des libertés sociales (ndt. en pratique la police grecque a déjà violé l’asile universitaire à plusieurs reprises). Il conduit à la dévalorisation complète des diplômes universitaires prévoyant la suppression des départements et la fusion des certains établissements. Il accorde (au niveau législatif aussi) l’administration des universités aux hommes d’affaires, aux gestionnaires et aux golden boys qui trouveront l’opportunité unique de promouvoir l’alignement de l’enseignement supérieur avec les besoins du marché et de transformer l’université en entreprise lucrative. Ce nouvel organisme économique cherchera des fonds, vendra les résultats des recherches scientifiques et conclura des ententes avec des sponsors; de manière qu’il n’y aura plus aucun lien entre les besoins de la société et les programmes scientifiques. Ainsi, l’intensification des études et la concurrence constitueront l’avenir de l’université grecque.
Les changements n’arrivent pas par hasard à ce moment précis; au contraire, ils font partie du puzzle de la «lutte» contre la crise et des efforts présumés pour le sauvetage économique… Nous ne cesserons jamais de le dire: ‘Tous et toutes dans la rue où les lois s’écroulent et les régimes s’effondrent…’
Un documentaire de l’ABC Biélorussie couvrant la répression contre le mouvement anarchiste en Biélorussie entre septembre 2010 et février 2011 et comprenant des commentaires d’anarchistes, d’officiels russes et biélorusses, de militantEs de droits de l’homme.
Quelle qu’est été la violence politique en Norvège, elle a toujours été à l’initiative de l’extrême droite. Alors que la police se concentre sur les «islamistes radicaux», c’est la violence d’extrême-droite qui a nouveau frappé,
cette fois dans une très large mesure, cruelle et sanguinaire !
La NSF-IWA (Section Norvégienne de l’A.I.T) exprime ses condoléances aux victimes de ce terrorisme sanglant
et tient à faire les considérations suivantes.
Présentation
En guise d’introduction, nous dirons que c’est un climat dangereux que celui du capitalisme moderne,
qui affecte de nombreux pays, comme en Norvège où :
-Le capitalisme connait une crise majeur. Les gouvernements mènent des plans d’austérité et tendent à devenir des Etats policiers. Le chômage est en hausse. Les immigrants servent des boucs-émissaires aux problèmes sociaux et les demandeurs/demandeuses d’asile sont expulsé-e-s. En Norvège, les pensions dans le secteur privé sont amputées avec le soutien du syndicat L.O, lorsque d’autres coupes sont déjà prévues.
Le gouvernement rouge-vert a déjà déportés 4615 demandeurs/demandeuses d’asile en 2010,
et 2000 ont déjà été expulsé-e-s cette année.
[Le texte suivant est extrait de la brochure «Texte et interview du compagnon Polykarpos Georgiadis». La brochure comprend l’interview du 27 octobre 2010 que le militant emprisonné Polykarpos Georgiadis a donnée lors de l’émission «Cris depuis les cellules» de la radio autogérée 98fm. Elle comprend également un texte du compagnon, lequel on a choisi de traduire, sur le sujet -entre autres- de la contre-information et des rapports entre le mouvement révolutionnaire et le rôle de différents moyens employés.]
Ι
Une vieille banalité nous informe que «savoir, c’est pouvoir». Εt en effet, la connaissance est liée à tous les niveaux de pouvoir: la connaissance c’est la puissance, la connaissance c’est le pouvoir mais la connaissance c’est aussi la révolution. Les Pythagoriciens étaient des grands scientifiques et amoureux de la connaissance, mais ils gardaient les résultats de leurs recherches dans le cercle fermé de leur élite autoritaire. Tout Pythagoricien qui tentait de socialiser la connaissance, était considéré comme traître et son assassinat était planifié. Les Pythagoriciens avaient compris que la connaissance peut constituer un outil spécial du pouvoir: le peuple devait rester dans l’ignorance et la superstition, afin d’être passif et plus facilement manipulé. Il devait être exclu de toute source de connaissances et d’informations. Seulement un «clergé» (ndt. ici avec le sens figuré d’un groupe de puissants fermé) avait accès à ces sources.
Même dans la ville d’Athènes -ville tolérante pendant le siècle d’or-, des philosophes d’avant-garde furent poursuivis et leurs œuvres brûlés publiquement. Comme Protagoras qui a mis en cause l’existence des dieux (à travers l’agnosticisme et non l’athéisme directe).
Pendant l’ère pré-Gutenberg, brûler les livres équivalait à une attaque directe contre la connaissance elle-même. Cela fut exploité au maximum par le christianisme de Moyen-âge (plus correctement paulinisme). Des milliers de livres scientifiques et philosophiques ont été perdus pour toujours, principalement parmi les plus contestataires (les épicuriens, les cyniques, les sophistes, etc). L’Index Librorum Prohibitorum (liste des livres interdits) comprenait environ 8 milles ouvrages, parmi lesquels les œuvres des Descartes, Kant, Kepler, Leibniz, etc.
La révolution bourgeoise cependant, identifiant la circulation libre des marchandises à celle des idées, a libéré des forces énormes et elle a émancipé la connaissance; le savoir était désormais hors du contrôle des élites puissantes. L’explosion des forces productives, provoquée par le capitalisme, s’est accompagnée de l’explosion des sources de connaissance (et par conséquent de l’information). Plus la connaissance et l’information sont accessibles par chacun-e, plus les structures et les moyens de médiation et de manipulation de leur diffusion augmentent: écoles, universités, médias de masse, «journalisme internétique» semi-professionnel etc. Continue reading Gréce: Texte du compagnon emprisonné, Polykarpos Georgiadis, sur la contre-information→
Lettre de Mónika Caballero, accusée dans « l’affaire Bombes » au Chili, en solidarité avec les camarades de la Conspiration des Cellules de Feu.
En attendant le début du procès du spectacle médiatique juridico-politico-policier appelé « Caso Bombas » (l’Affaire Bombes), je romps le silence de l’arrêt domiciliaire afin d’envoyer un salut fraternel aux camarades de l’O.R. CCF qui, hier, ont vu la conclusion de leur premier procès. Des mesures d’exemplification vindicative de la part des puissants se sont fait voir dans le territoire dominé par l’État grec.
Ça peut sembler une mauvaise stratégie de la part de quelqu’un qui risque une peine de 20 ans de prison (accusé d’avoir participé à une conspiration terroriste inexistante et le placement d’engins explosifs) de solidariser avec des personnes qui plaident coupables, mais je ne veux pas entrer dans la logique des oppresseurs et regarder inébranlablement comment ils emprisonnent les guerrier-es qui affrontent cette société et qui, convaincu-es ont passé à l’action en attaquant. La solidarité avec ceux qui sont passé à l’offensive a toujours été critiquée par les pseudo-révolutionnaires qui considèrent les pratiques anti-autoritaires comme une mode de jeunesse, mais quand la guerre entraîne des coûts élevés ils prennent leur distance et se font de simples spectateurs d’une bataille qu’ils n’ont pas les ovaires ou les couilles de poursuivre. Il ne s’agit pas non plus de faire un sacrifice de groupe ou de se livrer sur un plateau à l’ennemi, mais qu’arriverait-il s’il n’y avait pas de gestes de solidarité avec ceux qui ont été frappés par le capital ? Est-il plus sûr de ne soutenir que ceux qui sont juridiquement innocent-es ? Je suis anarchiste et les lois de la société ne m’intéressent pas. La solidarité n’est pas seulement un mot grandiloquent de communiqués, c’est une pratique matérielle et concrète. Continue reading Lettre de solidarité d’une prisonnière anarchiste chilienne pour la RO CCF→
Instabilité et déstabilisation. L’état grec est confronté à une situation sans précédent pour lui-même: délégalisation sociale complète, contradictions apparentes, ainsi que tensions entre les pôles autoritaires, incapacité à tracer une ligne politique commune, pression par les amis et les ennemis, manque d’alternatives convaincantes qui pourraient assurer la reproduction du système. Tout cela s’est plus que jamais révélé lors de la journée de la grève générale (le 15 juin).
De l’autre côté, le mouvement social de protestation qui se développe (dénommé «les indignés» par les médias), révèle en effet une faiblesse à surmonter et briser les obstacles qui se lèvent contre lui: non seulement la domination policière mais surtout l’encerclement idéologique qui englobe de nombreuses identités sociales (variées au niveau qualitatif et de radicalisation), ainsi que des diverses origines et aspirations. Ce mouvement correspond au modèle étatiste-patriotique du type “une autre démocratie est possible» (qui nous rappelle le slogan «un autre monde est possible” des forums de gauche contre la mondialisation). Le mouvement des «indignés» forme, jusqu’à ce moment, un besoin social réel (celui de la création d’un espace de discussion et de contestation) et apparaît comme une expérience sociale intéressante. Cependant, il n’a pas créé ce champ de radicalisation sociale attendu: ce mouvement ne peut pas et ne veut probablement pas briser les identités et former des nouvelles subjectivités de lutte; il ne peut pas développer des nouveaux champs de lutte loin de la place de Syntagma. La «passion» de la place de Syntagma ne fut pas transférée dans les assemblées de quartier populaires, qui ne sont ni nombreuses, ni formées en dehors des dynamiques politiques connues. (Évidemment, l’expérience des assemblées de quartier est encore au début et le champ expérientiel des quartiers-leur psycho-géographie et leur communauté de classe-pourrait constituer un champ fertile et réel de développement des résistances sociales.) Continue reading Réflexions sur une journée étrange…→
Dans le cadre de la collaboration entre l’émission “Au fond près du radiateur” sur Radio Fréquence Paris Plurielle et le réseau contrainfo un nouvel enregistrement sous forme d’interview a été consacré aux évènements survenus ces derniers temps en Grèce.
L’interview se divise en deux parties:
“1ere partie : Depuis le 10 mai 2011 et la mort tragique d’un athénien, il y a un regain d’agressions racistes et fascistes dirigés contre les immigrés et les infrastructures du mouvement social en Grèce. La police collabore concrètement avec l’extrême droite pour faire régner un climat de terreur sur Athènes. Nous revenons donc sur la résistance qui s’organise.”
“2eme partie : Retour sur l’attaque du commissariat du quartier d’Exarchia à Athènes.”
Le 25 mai depuis l’après-midi près de 40000 genre de néo-grecs ont rempli la place Syntagma validant ainsi de la pire des manières lemémorandum de la troïka, les mesures d’austérité et le privilège de l’exclusivité quand à l’usage de la violence de la part de l’état.
Hier, des nécrophiles petits bourgeois, on pris place là ou il y a tout juste deux semaines l’état attaquait férocement la manifestation de la grève du 11 mai établissant le record de centaines de têtes ensanglantées, et envoyant le manifestant Yannis Kafkas à l’hôpital dans le coma; quelques jours plus tard, un peu plus loin de Syntagma eut lieu une sans précédente ascension de violence raciste et de cannibalisme social –dans d’autres quartiers déclassés du centre d’Athènes se répétèrent les attaques de flics et de fascistes contre des maisons, magasins d’immigrés ainsi que contre des squats anarchistes, les dévots des fascistes usèrent comme prétexte l’assassinat deManolis Kantaris, dans le même temps des groupes de néo-nazis lançaient des pogroms blessant au total des centaines d’immigrés, et poignardèrent sauvagement le Bangladesh Alim Abdul Manan.
Le rassemblement pacifique avait lieu alors que quasiment dans le même temps des compagnons se rassemblaient sur la place Victoria pour résister activement contre la terreur d’état, les ségrégations raciales et la merde d’ossature étatique. Continue reading Combien d’amis le pacifisme compulsif a sur facebook?→
Les prisonniers de la première section de Korydallos se sont rebellés et ont fait sortir cette déclaration :
« Nous, prisonniers de la première section de la prison de Korydallos, nous nous rebellons aujourd’hui samedi 14 mai et nous refusons le contrôle de midi et la fermeture de nos cellules.
Nous pouvons être emprisonnés pour diverses raisons et nous n’avons pas tous les mêmes idées, mais ceci ne signifie pas que nous ne restons pas des êtres humains. Nous nous intéressons à tout ce qui se passe en dehors de l’endroit dans lequel nous sommes exilés. Nous sommes en train d’assister aux décisions prises par une justice-prostituée qui a comme maquereaux les juges et les procureurs qui distribuent les années de prisons comme si c’étaient des cacahuètes. Il est évident de dire que nous sommes aux côtés de ceux qui luttent contre la dictature économique et pour un monde libre et juste. Continue reading Communiqué des prisonniers de la prison de Korydallos→
Le 2 mai 2011 j’ai reçu ma convocation pour l’armée par l’état-major général de l’armée afin de me présenter le 5 mai, au 6ème régiment d’infanterie à Corinthe.
Étant anarchiste j’ai refusé de m’y présenter. Servir l’appareil d’Etat, cela ne convient pas à mon idéologie et ma façon de vivre. Comme c’est connu, l’armée est responsable d’innombrables assassinats et suicides. L’armée est ce qui a servi à plusieurs reprises de mécanisme pour briser des grèves. Elle est toujours là, avec son doigt sur la gâchette, prête à établir des juntes et de réprimer les grèves et les émeutes.
Évidemment, j’accepte qu’il y a de la guerre.
C’est juste que la vraie guerre n’est pas menée entre les peuples, mais entre les oppresseurs et les opprimés. Pour moi, ce que l’armée représente est clair et par conséquent il n’est pas question de remplir mon devoir. Participer au rouage de l’appareil militaire, cela signifierait se battre contre moi-même.
Je choisis le refus total du service militaire et en aucun cas je n’accepterait un service sans arme ou un service civil.
De toute façon je pense que tout ce qui est alternatif peut également être assimilé.
Mon choix n’est influencé par aucune obsession religieuse ou pacifiste. Au contraire, il est lié à la façon dont je comprends le mot «guerre», étant anarchiste. Il est lié au fait que l’anarchie finalement n’est pas une idéologie, mais une mode de vie.
Mardi 17 mai l’émission au fond près du radiateur sur la radio Paris Fréquence pluriel a consacré une grande partie de son émission pour présenter la situation actuelle en Grèce. Ils ont établi en fin d’émission une connection téléphonique live avec des compagnons en garde à vue, en Grèce, interpellés dans la journée.
Le but de ce message est de vous informer brièvement de ce qui se passe ces derniers jours en Grèce et de lancer un appel international de solidarité à tous les anarchistes à travers le monde.
La Grèce est sur un tournant critique, et de nombreux changements critiques ont lieu tant dans la société que dans l’économie et la politique. La désintégration et la dissolution du modèle dominant -jusque récemment- de pouvoir et d’exploitation est plus qu’évidente et définie ce qui est communément appelé « crise ». Ce que nous vivons maintenant est la faillite totale d’un système incapable d’assurer plus longtemps un consensus social. Ainsi s’engage une attaque frontale, inconditionnelle et sans prétexte.
Initialement, au début de cette condition qui a été appelée «crise», l’attaque s’est produite en termes matériels. Avec la dévaluation du travail, la réduction horizontale des salaires, la «flexibilité» du travail, l’institutionnalisation de la précarité, l’augmentation du prix des produits de consommation et de la facturation des services publics, l’augmentation des impôts et la réduction des aides sociales. Dans le même temps, la vente de la richesse publique à des particuliers, la présence policière généralisée dans les rues, les ventes aux enchères, la hausse du chômage ont commencé …
A cela s’ajoute le déclenchement d’une attaque de propagande sans précédent.
Les médias de masse contrôlés par l’état et le capital se déchainent à un rythme effarant catastrophique, publiant des scénarios de désastres et faisant des grandes révélations comme « Si la troïka n’approuve pas le prochain versement du prêt, nous allons tomber en morceaux… » Avec tout cela, le mécanisme de communication du pouvoir gère à brouiller en permanence les pistes et maintenir une situation de terreur, assurant finalement la paralysie de la société.
Cependant, la résistance n’a jamais cessé pour une partie de la société grecque et le prolétariat. Les déclarations sporadiques de grèves générales sont entourées d’une façon ou de l’autre par des personnes qui résistent activement et expriment leur volonté de se battre contre ces conditions imposées par l’état et le capital. Continue reading Grèce: Appel urgent à la solidarité internationale→
« (‘Terrorisme’ comme un acte d’innocence…) Depuis quand des gamins de 20 ans sont appelés terroristes ? Sont baptisés chrétiens à 2 ans et terroristes à 22, sont félicités de lire des livres extra-scolaires lesquels sont ensuite utilisés contre eux comme une preuve évidente, sont obligés de porter des chemises blanches lors du défilé de la fête nationale et maintenant des gilets pare-balles blancs devant les tribunaux*… » Réfléchissez à tout ça…
Il y a 7 mois mon fils Giannis Skouloudis a été arrêté pour l’incendie d’un véhicule de la D.E.I (compagnie nationale d’électricité). Ses aveux de responsabilité de cette action ont débouché sur son emprisonnement à la prison dite correctionnelle pour jeunes d’Avalon, puisque c’est ainsi que l’état appelle cet enfer moderne pour l’esprit humain.
Voyant tout ce temps la guerre s’intensifier, j’ai ressenti le besoin de saluer, désireux de souligner leur force et leur courage, tout ceux qui se sont tenus à ses côtés, qui ont résisté, qui se sont battus et se battent encore, à l’intérieur comme à l’extérieur des murs, contre ce système pourri qui veut tous nous rendre esclaves. Contre les courbettes, les léchages de cul et le “chacun pour soi”. Contre les bonnes manières, ce mythe d’un vivre ensemble et ce mode de vie moderne qui nous vend comme idéal suprême, le calme, l’ordre et la sécurité.
En tant que parent je suis fier de mon fils et de son attitude mais aussi de tous les autres gamins qui se battent pour les libertés individuelles et la liberté de penser.
Quelques mots supplémentaires aux parents. Nous avons mis nos enfants au monde, le temps est venu pour nous de les laisser nous guider dans l’avenir. N’essayons pas plus de les garder attachés au passé. Tenons-nous avec eux sur les barricades et laissons-les nous apprendre des choses.
J’envoie ma solidarité à tous les prisonniers politiques mais aussi à ceux qui en dehors des murs continuent de se battre, choisissant ainsi la voie difficile vers la liberté absolue.
Giorgos Skouloudis
*mise en scène du pouvoir qui oblige les prisonniers politiques a porter ces gilets pour leur “protection”, afin de les distinguer des autres et les faire passer pour des ennemis publics
C’est difficile de tenir compte des événements des derniers jours. Des petits communiqués de guerre complètent le puzzle de l’attaque des puissants. Depuis 3 jours, une centaine de néonazis ridicules, dénommés par les médias «des résidents du centre d’Athènes ayant ras-le-bol», avec le soutien et la participation active de la police (et pas seulement son attitude apathique), s’engagent dans des pogroms racistes, dans la région entre Victoria et la place Vathis.
En même temps ils n’oublient pas d’attaquer les squats de ‘Villa Amalias’ et ‘Patision et Skaramanga’ avec la coopération des forces antiémeutes –des assauts qui ont été repoussés. Le prétexte de leurs actes (des actes de «l’âme hellénique glorieuse») est le meurtre de Manoli Kadari par des inconnus. Un assassinat qui vient comme la conséquence directe d’une guerre : celle imposée aux classes sociales basses par les puissants, celle du saccage quotidien des grandes couches sociales, de la guerre de tous contre tous, du cynisme et du dédain «distribuant» des coups de poignard afin de gagner quelques euros «désespérés» en plus.
De ce point-là, démarre un autre genre de cannibalisme social : celui qui projette l’image du criminel sur le visage de tous les immigrés. Le point culminant de tout cela est l’attaque d’ hier à Kato Patissia, contre le jeune immigré de Bangladesh qui a été poignardé à mort (tout indique qu’il s’agit d’un assassinat raciste). Et celui-ci n’est ni le premier ni le dernier. Continue reading Les signes des temps→
Nous assumons l’entière responsabilité de l’explosion de la succursale de Citibank sur la rue Lavriou à Nea Ionia (Athènes) le 9 mars. Notre action a suivi la tentative du 18 février, lorsque nous avons essayé de faire sauter le siège de Citibank sur la rue Achaias, à Kato Kifisia (Athènes) avec une voiture remplie d’explosifs. Cette opération spécifique faisait partie de l’intervention stratégique de notre organisation en ce qui concerne la crise économique et ses géniteurs, parmi lesquels le capital de la banque internationale tient une place prédominante. L’utilisation d’une voiture lestée de 125 kg d’explosifs ne visait pas une attaque de petite envergure mais était destinée à détruire l’infrastructure de cette entreprise multinationale en particulier, marquant clairement que sa présence sur le territoire grec est en péril. Après tout, l’un des objectifs principaux d’un vrai mouvement révolutionnaire et d’une organisation armée est de transformer un pays en un terrain hostile pour les mécanismes criminels des agents supranationaux du capitalisme, tel que Citibank. Continue reading Communiqué suite à l’explosion de la succursale de Citibank de la rue Lavriou à Athènes.→
LETTRE DE TROIS MEMBRES EMPRISONNES DE LA LUTTE REVOLUTIONNAIRE SUR LA COMPLETION D’UNE ANNEE DEPUIS L’ACCROCHAGE ARME A DAFNI DANS LEQUEL LE REVOLUTIONNAIRE LAMBROS FOUNDAS EST TOMBE MORT EN COMBATTANT
Le meilleur honneur politique
pour un camarade qui a perdu
sa vie au combat
est de continuer sa lutte.
Au lever du 10 mars 2010 à Dafni, notre camarade de la Lutte Révolutionnaire, Lambros Foundas, a perdu sa vie en combattant les chiens armés de l’état.
Spectres et bombes grecs
« La vie pénètre en moi, me transperce de son horreur, me remplit de colère pour son injustice, son déni de justice organisé, m’humilie pour mon incapacité à résister, à me soulever, à me défendre contre notre humiliation perpétuelle. Si j’avais 20 ans, je commencerais par le sommet des montagnes, partisane, voleuse, pirate, j’ouvrirais les yeux de ceux qui suivent leur destin sans protester, de ceux qui sont aveugles. Non, ma révolution n’aurait pas pour cible l’establishment et son système, mais tous ceux qui le supportent. »
Cette citation de l’écrivain grecque Lili Zografou (1922-1998) montre bien son désespoir face à la passivité des hommes et des femmes qui l’entourent et à leur complicité avec les crimes d’un régime oppresseur.
Quarante ans après ces mots, on retrouve cette haine irrépressible dans les communiqués de la guérilla urbaine grecque Synomosia Pyrinon tis Fotias (SPF, Conjuration des cellules de feu). Haine des flics, des bonzes et des politiciens, certes, mais haine aussi de « la société ». Continue reading Des « poseurs de bombes » anarchistes grecs ?→
Nous sommes trois prisonniers politiques, membres du groupe armé Lutte Révolutionnaire [Epanastatikos Agonas], et nous vous envoyons de notre prison nos salutations militantes.
Texte de solidarité avec toutes les personnes persécutées pour des raisons politiques par le régime chilien, écrit par contrainfo.espiv.net et distribué pendant la manifestation du 24 septembre 2010 devant l’ambassade de Chili à Athènes dans le cadre de la journée internationale de solidarité avec les détenus chiliens.
En 2009, l’état chilien commence une grande campagne de persécution contre les squatters et les indigènes Mapuche en vue de leur extermination. Dans tous les deux cas, et en collaboration parfaite avec la justice, le but est le même. Des inculpations de terrorisme. Continue reading Pourquoi Pinochet est mal à l’aise dans sa tombe→
Il est considéré que, dans sa manifestation historique la plus récente, le mouvement féministe – on reprend ici ce terme, bien qu’inapproprié, pour éviter les confusions – a libéré les femmes des exclusions et des contraintes du pouvoir patriarcal séculaire. C’est le cas, à l’origine, du premier monde, selon le nom que ce monde s’attribue infatueusement. On a beau tenir aujourd’hui cette libération pour incomplète et inachevée, ce dont plus ou moins tout le monde conviendra, c’est qu’il s’agit finalement d’une libération, et donc d’une sorte d’idéal.
Afin d’éviter les discussions métaphysiques sur ce qu’est la liberté, si une telle chose peut jamais exister dans les sociétés humaines, tentons de remplacer le mot libération par le mot reconstruction. Que diriez vous de l’hypothèse de travail que le mouvement féministe a contribué à la reconstruction (toujours sociale) d’une partie de la proportion féminine de l’espèce humaine, en reconstruisant aussi au passage une partie analogue de la proportion masculine? Continue reading Le Parfum de la vie: Femmes→
La grève générale du 5 mai, en Gréce, contre les mesures économiques anti-sociales les plus dures de ces dernières décennies a constitué un point d’émergence d’une contestation sociale et de classe combative contre tout le système politico-économique en faillite. C’était un jour de manifestation massive de la rage et du ressentiment populaires accumulés qui menacent de plus en plus d’exploser et de bouleverser ainsi non seulement ce pays, mais aussi l’Europe tout entière, en dépassant les frontières dessinées par les dominants.
A Athènes particulièrement, la manifestation d’environ deux cent mille personnes, – avançant à travers les chemins ouverts par la lutte et à travers les fissures du régime en apparence “tout puissant”, fissures provoquées par la révolte de décembre 2008 -, s’est dirigée vers le Parlement et a affronté à plusieurs reprises les forces de répression, menaçant maintes fois d’envahir le bâtiment. Continue reading L’anarchie est une lutte pour la VIE, la LIBERTE et la DIGNITE→
Le 21 juin prochain, quatre jeunes de Villiers-le-bel (Val d’oise) devront répondre devant la justice de faits survenus dans leur quartier les 25 et 26 novembre 2007. La mort de deux adolescents, renversés par une voiture de police alors qu’ils circulaient en mini-moto, avait révolté les jeunes de villiers, qui affrontèrent victorieusement les crs deux nuits durant. Plusieurs flics furent blessés par des tirs de chevrotines. Continue reading Villiers-le-Bel: Le procès d’une révolte→