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Grèce : Les anarchistes du Réseau des Combattants Prisonniers mettent fin à leur grève de la fin

A travers un communiqué émis la nuit du 18 avril 2015, les compagnons Antonis Stamboulos, Giorgos Karagiannidis, Fivos Harisis, Argyris Ntalios, Grigoris Sarafoudis, Andreas-Dimitris Bourzoukos, Dimitris Politis et Yannis Michailidis, membres du Réseau des Combattants Prisonniers (DAK), ont annoncé la fin de leur grève de la faim, considérant qu’une bonne partie de leurs revendications avaient été partiellement accomplies après le vote du nouveau projet de loi au parlement :

– Le cadre législatif qui détermine le fonctionnement des prisons de type C a été retiré.

– Abolition de la condition aggravante d’action réalisée avec les caractéristiques faciales couvertes (« loi de la cagoule ») pour les cas d’arrestations lors des manifestations, mais elle est maintenue en cas de braquage (bien que la peine minimale qui s’ajoute à celle pour braquage, si on a les caractéristiques faciales couvertes, chute de 10 à 5 ans).

– Présence d’un expert indépendant dès la première phase de prélèvement du matériel génétique (mais la prise violente d’ADN conserve cependant son caractère obligatoire).

– Les prisonnier-e-s qui ont passé 10 ans en prison et dont le degré de handicap dépasse les 80% pourront être sortis de prison pour accomplir le reste de leur condamnation en assignation à résidence en portant un bracelet électronique, ce qui ouvre la voie à la libération de Savvas Xiros (dont le degré de handicap a atteint 98%).

FORCE ET RECUPERATION RAPIDE AUX COMPAGNONS DU RESEAU DES COMBATTANTS PRISONNIERS

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Grèves de la faim dans les prisons grecques – brève chronique des derniers jours

panopt06/03/2015

Tandis que la société grecque avale presque sans broncher les contes post-électoraux du gouvernement SYRIZA-ANEL, des anarchistes incarcéré-e-s et des prisonnier-e-s combatif-ves dans les geôles de la démocratie grecque décident de se confronter de nouveau au Pouvoir et à ses lois, utilisant comme moyen de lutte la grève de la faim et le refus de la nourriture de prison.

Le 27 février 2015, le prisonnier de droit commun Giorgos Sofianidis, enfermé dans le module E1 des prisons de haute sécurité de Domokos, commence une grève de la faim en exigeant d’être retransféré dans les prisons de Koridallos, où il purgeait sa peine jusqu’au Jour de l’An, afin de pouvoir continuer ses études au sein de l’Institut d’Education Technologique du Pirée et de l’Institut d’Enseignement Professionnel des prisons de Koridallos. Dans le même temps, avec les autres prisonniers du module spécial E1, il revendique l’abolition définitive des prisons de type C.
Ce même jour commencent à refuser la nourriture de prison tous les autres prisonniers du module, à savoir les anarchistes Nikos Maziotis, Kostas Gournas, Yannis Naxakis, le communiste Dimitris Koufontinas et les prisonniers sociaux Alexandros Meletis, Konstantinos Meletis, Vasilis Varelas, Mohamed-Said Elchibah et Alexandros Makadasidis, en affirmant qu’ils continueront leur mobilisation. Il nous faut rappeler ici qu’une autre protestation avait déjà eu lieu à l’intérieur des prisons de Domokos au début du mois de février suite à la mort d’un prisonnier du fait d’une négligence médicale.

Le 2 mars, une grève de la faim de prisonniers commence sur la base d’un ensemble de revendications communes//cadre politique commun, se référant surtout à l’abolition des lois antiterroristes de 2001 et de 2004, des articles 187 et 187A du code pénal, de la « loi de la cagoule », de la législation sur les prisons de type C, de l’ordonnance du parquet en ce qui concerne la prise violente de traces ADN, en plus de la demande de libération de Savvas Xiros, condamné pour son appartenance à l’organisation 17 Novembre, pour des raisons de santé. Kostas Gournas et Dimitris Koufontinas (respectivement membres de Lutte Révolutionnaire et de 17 Novembre) annoncent leur participation par un communiqué en commun, ainsi que Nikos Maziotis (tous trois depuis les prisons de Domokos), et 5 compagnons du Réseau de Combattants Prisonniers (dont les initiales en grec sont DAK) : Antonis Stamboulos (prisons de Larisa), Tasos Theofilou (prisons de Domokos), Fivos Harisis, Argyris Ntalios et Giorgos Karagiannidis (prisons de Koridallos). Les autres participants de la DAK rejoindront la mobilisation plus tard. Depuis le 2 mars, le prisonnier Mohamed-Said Elchibah entre lui aussi en grève de la faim dans les prisons de Domokos. Deux jours plus tard, 2 prisonnières du module des femmes des prisons masculines de Neapoli, à Lasithi en Crète, commencent à refuser la nourriture de prison, comme marque de solidarité avec les prisonniers politiques en grève de la faim.

Au même moment, la police a arrêté à partir du 28 février plusieurs personnes dans l’affaire de la tentative d’évasion ratée de la Conspiration des Cellules de Feu des prisons de Koridallos : Christos Rodopoulos, l’anarchiste alors en cavale Angeliki Spyroupoulou, Athina Tsakalou (mère des frères Tsakalos) et une amie à elle, un ami du frère de Girogos Polidoros, ainsi que l’épouse de Gerasimos Tsakalos. Le 2 mars, les 10 membres prisonnier-e-s de la CCF Olga Ekonomidou, Michalis Nikolopoulos, Giorgos Nikolopoulos, Haris Hadjimihelakis, Gerasimos Tsakalos, Christos Tsakalos, Giorgos Polidoros, Panagiotis Argirou, Damiano Bolano et Theofilos Mavropoulos annoncent qu’ils rentrent en grève de la faim jusqu’à la mort ou jusqu’à ce que soient libéré-e-s leurs proches et ami-e-s. Angeliki Spyropoulou entre à son tour en grève de la faim depuis les cachots de la police, avec les mêmes revendications.

Le 4 mars, l’anarchiste Panagiotis Michalakoglou, en prison préventive dans les prisons de Nigrita, à Serres, commence à refuser la nourriture de prison en solidarité avec les membres de la CCF. Entretemps deux personnes de l’entourage amical des familles de la CCF sont « libérées », mais les tortionnaires Nikopoulos et Asprogerakas, juges spéciaux d’instruction, ordonnent la prison préventice pour la gréviste de la faim Angeliki Spyropoulou (prisons de Koridallos) et Christos Rodopoulos (prisons de Domokos).
De plus, le 6 mars, Christos Polidoros (frère du membre de la CCF) est arrêté et remis aux services antiterroristes.

Le 4 mars, Giorgos Polidoros et Christos Tsakalos annoncent que la CCF soutient la grève de la faim collective qui est menée en parallèle de la leur, en soulignant que les nouvelles machinations des services antiterroristes contre leurs familles sont une conséquence extrême de la loi antiterroriste. Le 5 mars, Nikos Maziotis, membre de Lutte Révolutionnaire, déclare, indépendamment des différents contextes de ces grèves de la faim en termes de revendications, qu’il soutient la lutte des prisonnier-e-s de la CCF.

Face à ces évènements très importants et à l’attente de nouvelles, nous, celles et ceux qui sont dehors, à lutter pour l’abolition de la société carcérale dans toutes ses expressions et l’abattage de tout Pouvoir, avons pour responsabilité de soutenir tou-te-s les prisonnier-e-s en lutte, sans exceptions, et leurs mobilisations pour la satisfaction immédiate de leurs revendications, tout en continuant à travailler pour la déstabilisation complète du système de domination. Il ne faut pas oublier que ce pour quoi nous luttons est la démolition totale de l’État/Capital et que les luttes partiales revendicatives sont des outils de déstabilisation dans ce sens, et non des fins en soi. Dans le cas contraire, on court toujours le risque de l’assimilation par le réformisme. Multiplions les actions d’agitation et d’attaque contre les institutions, les personnes et les symboles de la démocratie grecque à l’intérieur et à l’extérieur de ses frontières. Que la solidarité soit pratique !

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Prisons grecques : Communiqué de début de grève de la faim du Réseau des Combattants Prisonniers (DAK)

Note de Contra Info: Antonis Stamboulos, Tasos Theofilou, Fivos Harisis, Argiris Ntalios y Giorgos Karagiannidis (participants au DAK) ont rejoint le 2 mars Dimitris Koufontinas, Kostas Gournas et Nikos Maziotis dans cette grève de la faim collective. Les autres participants au DAK rejoindront la mobilisation ces prochains jours.
muchNous commencerons par une constatation que nous ne devons jamais oublier. Tout s’obtient par la lutte. Si aujourd’hui, dans les prisons, nous avons droit aux livres, à la télévision, aux appels téléphoniques libres, aux permis de sortie, aux suspensions de peines, si les matons ne nous tabassent pas, tout cela n’est du qu’aux mutineries sanglantes et aux grèves de la faim des prisonnier-e-s nous ayant précédé.

Aujourd’hui, c’est à nous de lutter et de gagner. Le moment est arrivé de diminuer les peines abusives qui se distribuent gratuitement, le moment est arrivé de voir s’accorder obligatoirement les permis et les suspensions de peines selon les limites officielles, que l’on rabaisse la peine perpétuelle à 12 ans de prison effective et 4 ans de jours de travail, que l’on accorde une suspension de peine aux 2/5 de la condamnation, que l’on réduise le temps de prison préventive à 12 mois, que l’on puisse utiliser internet, que les visites deviennent libres, et que l’on garantisse la rencontre sexuelle des prisonnier-e-s.

Que l’on ne construise plus jamais de prisons d’isolement sensoriel comme celles de Malandrino, Trikala, Grevena, Domokos, Chania, Nigrita, Drama, dans lesquelles les prisonniers n’ont aucun rapport avec le monde extérieur et où ils voient même le ciel à travers une grille métallique. L’architecture de celles déjà existantes doit se transformer pour qu’elles cessent de donner une importance prépondérante à la prévention des mutineries et des évasions en reléguant au deuxième plan les conditions de vie.

Les camps de concentration pour migrant doivent être fermés. Toutes ces choses doivent être revendiquées et gagnées par les prisonnier-e-s dans leur ensemble. Nous profitons de la lutte que nous commençons pour faire ressortir ces sujets et demandons aux interné-e-s de toutes les prisons de les prendre en considérations pour les nouvelles batailles à venir.

La prison, et la répression en général, est l’un des piliers fondamentaux du système capitaliste. Dans le modèle de l’administration capitaliste qui prédomine de nos jours, la répression se centralise toujours plus comme choix de l’État, et s’exprime de manière concentrée dans la doctrine de la Loi et de l’Ordre. L’abandon du modèle antérieur, c’est-à-dire de l’État-providence Keynésien, a conduit à la paupérisation d’un grand nombre de gens, tant au sein des métropoles occidentales que dans la périphérie capitaliste. Dès le moment où une grande partie de la population ne peut plus être assimilée au processus productif et de consommation, leur gestion ne peut se faire qu’à travers la répression.

L’efficace administration répressive a imposé la création de régimes spéciaux d’exception, marquant des actes illégaux dans un cadre conceptuel spécial. Actes qui ne sont pas traités selon le poids pénal spécifique qu’ils ont, mais par rapport à leur dangerosité pour le fonctionnement normal du régime.

Dans cet État d’exception se démarque le combat contre ennemi intérieur (avec l’application de la loi « antiterroriste » pour les accusé-e-s de la lutte armée et la « loi de la cagoule » pour les arrêté-e-s des affrontements lors de manifestations), le combat contre ledit « crime organisé » ou, pour le dire autrement, du fonctionnement capitaliste « au noir », le combat contre les migrant-e-s que l’on arrête sans qu’aucun délit ne soit commis, simplement pour le fait d’exister. Contre les hooligans accusé-e-s sur la base de lois sportives spéciales, contre les femmes séropositives qui ont été stigmatisées comme la peste pour la société, et la liste continue. Tout ce qui peut provoquer des turbulences dans le fonctionnement efficace du système est traité par un règlement spécial.

En ce qui concerne la réalité grecque, ce processus a commencé, en termes législatifs, au début de l’année 2000 et est depuis lors en constance actualisation. En 2001, l’État grec, au sein de ce que l’on appelle depuis la « guerre contre le terrorisme » qui, au niveau international, a lui aussi intensifié la guerre contre l’ennemi intérieur, en votant l’article 187 sur les organisations illicites. En 2004, il a voté l’article 187A sur les organisations terroristes.

Au cours de la même période, les premières prisons de haute sécurité ont commencé à fonctionner à Malandrino, où ont été transférés les prisonniers les plus insoumis, sur qui on expérimentait un traitement pénitentiaire spécial, l’enfermement dans des modules de quelques personnes seulement et des difficultés pour les sorties et les suspensions de peines.

En 2002, les prisonniers du cas 17 Novembre ont été enfermés dans les cellules souterraines des prisons féminines de Koridallos, là encore sous des conditions d’isolement physique et sensoriel. Le fonctionnement des prisons de Malandrino et des cellules souterraines de Koridallos, respectivement pour les prisonniers de droit pénal et les politiques, a été la première instauration de ce type de conditions de détention spéciales en Grèce après le transition démocratique.

Avec les articles 187 et 187A, les contextes légaux s’élargissent pour que plus d’actions puissent rentrer dans le cadre et que le niveau de châtiment augmente. La façon dont fonctionne ces législations implique des juges et des procureurs spéciaux, des salles de tribunaux spéciales, l’inexistence d’un jury, de plus grandes peines pour chaque délit et, pour finir, l’accusation d’intention de commettre un délit similaire. Il s’agit de toute évidence d’une législation vindicative qui recherche l’annihilation des prisonnier-e-s.

Il nous faut mentionner ici un cas spécial, celui du guérillero a plusieurs lésions graves, Savvas Xiros, qui a déjà passé 13 ans à se confronter à une mort lente à l’intérieur de la prison.

La dernière application de l’État d’exception est celui du fonctionnement des prisons de type C. A travers l’aggravation du contexte légal qui les délimite, la prison effective se prolonge énormément pour celles et ceux qui y sont enfermé-e-s. Au-delà de l’isolement physique et sensoriel que suppose l’enfermement dans les prisons de type C.

Une caractéristique particulière du régime d’exception est son instauration comme pilote et son expansion continuelle postérieure. Un exemple en est l’application de l’article 187, qui s’appliquait initialement à quelques dizaines de prisonniers, et qui concerne aujourd’hui près de 30% de la population carcérale.

La mise en marche des prisons de type C est un autre exemple, où mis à part ceux qu’on cataloguait initialement prisonniers de type C (accusés sous les articles 187 et 187A), on peut aussi ranger n’importe quel prisonnier insoumis considéré dangereux pour l’y transférer.

A part le champ législatif, le régime d’exception se cristallise également au niveau de l’enquête et des preuves. L’apparition des analyses ADN a créé un nouveau type d’approche policière-judiciaire qui présente leurs compétences comme des vérités impossibles à remettre en question.

Par nature, le matériel génétique est une preuve extrêmement risquée par rapport aux résultats qui peuvent être obtenus par son analyse. La facilité de son passage d’un-e humain-e à un-e autre ou à des objets, et son mélange, laisse autant de possibilités ouvertes que les conclusions que l’on souhaite tirer en l’utilisant comme preuve à charge.

Malgré le fait que tout cela soit déjà connu, aussi bien par les scientifiques qui se chargent de la chose que par les appareils répressifs qui l’utilisent, la collecte, le processus et l’enregistrement de matériel génétique est la nouvelle super-arme de répression législative, juste pour l’ambigüité qu’elle suppose.

L’insuffisance de la méthode se démontre dans les fait par l’assourdissante absence de biologistes policiers dans les tribunaux pour soutenir leurs analyses, en contraste avec la présence des policiers qui font les arrestations, les interrogatoires, les spécialistes en explosifs ou autres domaines spécifiques.

L’importance que la pratique répressive donne à l’analyse ADN est démontrée par le fait qu’ils l’utilisent toujours plus dans les salles des tribunaux. Il y a des gens qui ont été accusés pour des délits divers, avec pour seule indication un mélange de genres génétiques trouvés près des lieux de l’enquête. Malgré le fait que la méthode internationale scientifique déclare risquée l’analyse de mélanges d’ADN, un certain nombre de condamnations se sont simplement basées sur la découverte d’un mélange d’ADN.

D’un autre côté, l’insistance de la police pour la prise violente de traces ADN, en plus d’être permise, transforme de par son imposition tout le processus en une forme de torture, et cela démontre une fois de plus l’importance que la création de bases de données biologiques a pour le régime.

Pour toutes ces raisons, nous pensons qu’il est désormais politiquement l’heure de limite la façon d’utiliser le matériel génétique.

Il n’y a aucun doute dans le fait que l’État emploie toute méthode que lui permettent les relations sociales du moment pour le maintien de la domination de classe. Pour autant, il serait idiot d’espérer que ceux qui sont dérangés par la lutte subversive ne prennent pas leurs mesures. Ce que nous pouvons exiger du patronat et de l’État à travers le coût analogue que nous leur causerons est qu’ils reculent en abolissant :

– l’article 187

– l’article 187A

– le facteur aggravant d’action réalisée avec le visage dissimulé (« loi de la cagoule »)

– le cadre légal qui définit le fonctionnement des prisons de type C.

Et pour délimiter le processus et l’usage de matériel génétique, nous exigeons concrètement :

– l’abolition de l’ordre du parquet par lequel s’impose la prise violence de traces ADN

– que les expert-e-s biologistes de confiance de l’accusé-e aient accès et puissent analyser les traces ADN, si l’accusé-e le désire.

– l’abolition de l’analyse de traces qui contiennent le mélange de matériel génétique de plus de deux personnes.

Nous exigeons également :

– la libération immédiate de Savvas Xiros pour qu’il puisse recevoir le traitement médical dont il a besoin.

Nous n’avons aucune confiance en la parole d’aucun gouvernement, et nous n’oublions pas que tout s’obtient par la lutte. Pour cette raison, le 2 mars 2015, nous nous mettons en grève de la faim en exigeant l’accomplissement de nos demandes.

Réseau de Combattants Prisonniers

espagnol

Santiago : Semaines d’agitation et de solidarité anticarcérale

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Solidarité révolutionnaire avec Nikos Romanos et tou-te-s les anarchistes incarcéré-e-s

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Nous sommes d’éternels ennemis de l’Etat, de la police et de toute autorité. Aucune condamnation, aucun tribunal n’en finira avec la solidartié. Freddy, Marcelo, Juan et Carlos dans la rue !!
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Solidarité active et combative avec Monica, Francisco et avec les prisonnier-e-s de l'”Opération Pandora” dans la rue !!

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Il existe de nombreuses façons d’agiter, de propager et de diffuser les idées/pratiques acrates et, avec elles, d’insister sur la solidarité révolutionnaire avec celles et ceux qui ont mis en pratique un discours révolutionnaire. Beaucoup de compagnon-ne-s ont en effet mis l’attaque matérielle contre l’autorité en pratique, sachant bien les possibilités que ce choix emporte avec lui : la mort et la prison sont des options auxquelles se risque tout-e compagnon-ne, sur n’importe quel territoire sur lesquels on cherche à faire fleurir les rêves de la libération totale.

Pour les anarchistes / anti-autoritaires, la solidarité révolutionnaire ne doit pas être un mot creux, mais une mise en pratique constante qui a pour but d’affaiblir chacun des barreaux derrière lesquels se trouvent nos compagnon-ne-s. Ces pratiques symboliques et matérielles doivent être chargées de projections fermes visant à l’annihilation de l’État/Prison/Capital.

Ce moment de « Semaines d’agitation et de solidarité anticarcérale » suggérée par des compagnon-ne-s est le clair exemple à travers lequel peut être mise en pratique la solidarité révolutionnaire active et combative, avec de multiples actions/gestes et avec pour claire intention d’aiguiser le conflit avec le pouvoir. Nous rejoignons allègrement cette initiative anticarcérale avec différentes actions/gestes que nous avons faites à ces dates, et quelques autres un peu plus récemment cette nouvelle année.

Décembre 2014 : Chronologie d’actions/gestes.

Mardi 2 : Banderole et tracts à l’UTEM/TS en solidarité avec Juan Flores.

Mercredi 3 : Banderole et tracts à l’Univ. Arcis en solidarité avec Alberto Olivares.

Jeudi 4 : Banderole et tracts à l’UAH en solidarité avec Hans Niemeyer.

Vendredi 5 : Affiches et tracts à l’Institut Chilien-Héllenique en solidarité avec Nikos Maziotis, Kostas Gournas et Antonis Stamboulos.

Mercredi 10 : Activité : Journée de Correspondance dans l’E.S.A et Bibliothèque Autonome Sante Geronimo Caserio

Janvier 2015 : Chronologie d’actions/gestes.

Deux toiles ambulantes sont peintes, pour la solidarité internationale :

En solidarité avec Mónica Caballero, Francisco Solar et les prisonnier-e-s de « l’Opération Pandora » en Espagne.

En solidarité avec Nikos Romanos et tou-te-s les prisonnier-e-s Anarchistes/Anti-autoritaires en Grèce.

Mardi 13 : Tractage en-dehors du domaine policier où vit la famille du policier mort Luís Moyano dans la Ciudad Satélite, en solidarité avec Freddy Fuentevilla, Marcelo Villarroel, Juan Aliste et Carlos Gutiérrez.

Bien que nous n’ayons pas de certitudes en ce qui concerne notre source, nous espérons que le « Domaine Magallanes », dans la Ciudad Satélite, soit celui de la famille du policier mort Luís Moyano. Nous espérons qu’il est clair pour vous que nous n’oublions pas nos prisonnier-e-s et qu’en tant qu’ennemi-e-s de la police, nous ne les laisserons jamais en paix.

Mercredi 14 : Distribution de tracts et de ballons en-dehors de la prison de San Miguel en solidarité avec Tamara Farías et Nataly Casanova.

Nous saluons les complices qui nous ont accompagné-e-s réaliser cette action/geste de la prison, il est super précieux et important de rencontrer d’autres compagnon-ne-s qui font de la solidarité une arme et pas seulement une parole écrite. Des étreintes fraternelles.

La solidarité révolutionnaire est un pilier de la lutte contre l’État/Prison/Capital lorsqu’elle est mise en pratique quotidiennement. Avec elle, il est possible d’ouvrir des ponts pour la rétro-alimentation d’idées et surtout de pratiques utiles au développement de la guerre sociale. Pour celles et ceux qui mènent fermement la lutte contre le pouvoir, sans se repentir ni se donner d’excuses – que ce soit celles et ceux qui sont dans les rues ou celles et ceux qui rendent chaque jour la prison combative – cette rétro-alimentation sert à ouvrir des débats avec lesquels chacun-e peut se nourrir. Nous croyons que cet exercice collectif doit toujours viser le conflit ; la lecture et la critique doivent viser à la forge de la solidarité symbolique et matérielle, avec un dialogue fraternel qui permette la recherche et l’apprentissage de tous les moyens possibles pour annihiler l’ennemi-e, et comme nous sommes en guerre, à quoi nous servirait-elle d’autre ?

Solidarité Internationale et Révolutionnaire :
Avec les prisonnier-e-s de la Guerre Sociale.
Prisonniers en Guerre au Chili, en Espagne et en Grèce : de nouveau dans les rues !!

Collectif Lutte Révolutionnaire.
lucharevolucionaria@riseup.net

Athènes : Attaques incendiaires en solidarité avec Antonis Stamboulos

La nuit du vendredi 10 octobre, nous avons incendié un véhicule du Corps Diplomatique, immatriculé D.C. 65-17, dans le quartier de halandri, et un autre appartenant à l’entreprise de sécurité privée Spartakos dans le quartier de Nea Filadelfia, en tant que geste de solidarité avec l’anarchiste révolutionnaire Antonis Stamboulos et sa digne lutte (en grève ou non).

Force au compagnon Antonis et à tou-te-s les prisonnier-e-s révolutionnaires.

P.S. : Compagnon-ne-s, Athènes aurait du partir en flammes ces jours-ci, et il n’y a pas de place pour les justifications.

Note : Le 11 octobre, Antonis Stamboulos a mis fin à la grève de la faim et de la soif qu’il menait depuis le 6 octobre à 18h pour protester contre son transfert dans une prison loin d’Athènes. Il demeure cependant en prison préventive dans les prisons de Larisa, accusé de terrorisme et associé par les autorités au cas de Lutte Révolutionnaire.

Athènes, Grèce : déclaration de l’anarchiste Antonis Stamboulos

Le 1-10-2014, je suis arrêté et on me dirige, cagoulé, à la salle d’interrogatoire des services anti-terroristes. De 17h à 1h du matin, un groupe de flics cagoulés – et pendant que je suis menotté sur le dos – me prélèvent avec force de l’ADN et des empreintes et essayent de me photographier entre commentaires ironiques, clés au bras, entorses, tabassage et menaces pour électrocutions, considérant qu’ainsi je vais collaborer. A 1h du matin, je vois les premières personnes non-cagouléεs qui me déclarent que je suis accusé de terrorisme. Jusqu’ à 5h30 du matin, je reste dans une cellule 1×3, toujours menotté sur le dos. Le lendemain on fait des nouveaux efforts de me photographier.

De ma part, dès le début de l’arrestation, je me suis abstenu de manger ou de boire, exigeant de parler avec un avocat. 24 heures après, on m’a permis finalement d’avertir un avocat et j’ai parvenu à la voire pour quelques minutes, juste avant de passer devant le procureur.

Le témoignage qui précède est adressé aux compagnons en tant qu’une petite expérience de lutte.

L’attitude de l’Etat envers nous, que ce soit modérée ou dure –ce qui est toujours relatif- ne peut jamais nous fléchir, tant que nous sommes conscients de la responsabilité qui résulte de notre position en tant qu’anarchistes, pendant les moments qui nous mettent à l’épreuve.

Car c’est les moments difficiles de la lutte qui renforcent la conscience. Car c’est dans ces circonstances que chacun d’entre nous est le gardien des idéaux de la société qu’on se bat pour créer. Beaucoup de sang est coulé pour la lutte vers l’émancipation de la société des classes, il serait donc ridicule de craquer devant les quelconquesbrutalités des flics. J’ai tenu une position négative devant les exigences des laquais de l’état d’extorquer mes données, pour deux raisons. Premièrement, pour des raisons de valeurs, puisque je considère que chaque anarchiste révolutionnaire à l’obligation de ne céder point de terrain à l’ennemi de classe. Et deuxièmement car, conscient de la sévérité des accusations qu’on m’adresse, j’ai voulu protéger mon environnement familial et amical des corbeaux qui m’ont capturé. Alors, tant que les Clouseau ne trouvaient pas mon nom, je n’étais absolument pas enclin à le donner. Au moment où ces lignes sont écrites, deux jours après l’arrestation, la police est parvenue « enfin » à trouver mon nom.

Il est clair que les officiers des services anti-terroristes et surtout leurs supérieures politiques, croyaient trouver le filon à partir de mon arrestation, ce qui explique les fuites dans la presse concernant le cahier contenant de « trajets chronométrés », les cibles, les vélos et les saucissons.* Par l’intermédiaire de ce couper-coller ils fabriquent une histoire propre à leur scénario. Un scénario qui à la fin doit toujours montrer eux comme des vainqueurs.

Ce que j’ai fait, qui je suis et pourquoi je me trouvais à l’endroit où on m’a arrêté, ne concernent ni la police ni les procureurs, ce sont un affaire à moi. Par conséquent, je n’ai pas à m’excuser devant les chiens de garde de la légalité bourgeoise, mais uniquement devant le mouvement révolutionnaire, les compagnons et le peuple qui choisit de ne pas vivre comme un raya (esclave).

Je considère cette première communication avec l’extérieur indispensable, vu que je n’ai pas d’illusions concernant mon détention provisoire.

Pour le moment, je suis captive dans les mains des serviteurs du capital, mais mon cœur reste dans le camp de la révolution.

La lutte continue.
Vive la révolution.
Vive l’Anarchie.

Antonis Stamboulos
depuis le boulevard Alexandras 173
(préfecture de la police)
4/10/2014

* NdT: Alors que le compagnon – qui a été arrêté dans le quartier de Vyronas, Athènes – était encore non identifié, le chef de la police a affirmé publiquement que l’une des « conclusions » les plus frappantes étaient des notes manuscrites considérés comme des mots de code pour des explosifs.

Collaboration du Flying Theory