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Italie : Lettre de Claudio Alberto (20/1/2014)

Prison des Vallette, Turin, 20 janvier 2014

Salut à tous et à toutes,

Depuis le 9 décembre, je suis enfermé dans le bloc D de la prison de Turin avec Niccolò et Mattia, tandis que Chiara est dans le bloc F [tous les quatre ont été transféré-e-s dans d’autres prisons d’Italie fin janvier], privé-e-s de nos proches comme des luttes auxquelles nous participons en-dehors, de nos montagnes comme de nos quartiers.

Les juges, soumis à la volonté du Parquet, nous ont affublé-e-s de l’appellation de “terroristes”, et le DAP (Département de l’Administration Pénitentiaire) nous a donc classifié-e-s AS2 [Alta Sicurezza – Haute Sécurité, NdT]. La Haute Sécurité est une infamie à l’intérieur de l’infamie qu’est déjà la prison, puisqu’elle t’interdit d’avoir le moindre contact avec les autres prisonniers “de droit commun”, en plus d’autres limitations qui vont de la réduction des parloirs à la porte blindée de la cellule fermée en permanence, ou encore à l’impossibilité d’accéder aux activités alternatives (bibliothèque et gymnase). La censure nous pèse beaucoup, toute notre correspondance est ouverte et lue par un maton qui en envoie ensuite une copie au juge, ce qui fait que les lettres que nous recevons sont en retard d’au moins 20 jours lorsqu’elles nous parviennent. Les gardiens justifient ce retard en se lamentant du manque de personnel pour faire face aux piles de courrier que nous recevons, alors que des hommes pour nous surveiller, ils n’en manquent pas. Que les choses soient claires, si j’ai voulu décrire nos conditions de détention, ce n’est pas parce que nous nous sentons plus persécutés que d’autres prisonniers, mais bien parce que je pense qu’il est utile pour qui n’est pas habitué aux vexations de la prison de pouvoir connaître ce qu’est la Haute Sécurité. Dans tous les cas, la prison sera toujours une merde, quelle que soit sa forme.

Voir les feux d’artifice d’un rassemblement autour de la prison et écouter les cris et les slogans de tant de compagnon-ne-s avec qui nous avons lutté est une grande bouffée d’air frais.

Au cours de l’audience de réexamen des charges, le procureur s’est plaint de la réaction qui a suivi nos arrestations. Indigné, il a décliné au juge une longue série d’actions faites en notre solidarité, dont certaines dont nous n’avions jusque là aucune idée. Une scène surréaliste. Ceux-ci doivent comprendre qu’ils ne peuvent pas arrêter des gens en pensant que leur geste n’aura aucune conséquence. Pourquoi devrait-on accepter d’être privé-e d’une personne qui hier encore était à nos côtés ? Ces dernières années, les No TAV ont souvent eu maille à partir avec la justice, et aujourd’hui presque plus personne n’y croit. Du reste, la lutte et les pratiques expérimentées dans la Vallée, dans toute leur diversité, ont démontré qu’il existe un abysse entre éthique et légalité.

Notre affaire est seulement la dernière d’une longue série, mais il m’importe tout de même de m’attarder un peu sur l’article 270 sexies (finalité de terrorisme), qui se trouve être la pierre angulaire qui tient toute l’enquête du 9 décembre. Nous quatre sommes accusé-e-s du sabotage du 14 mai dernier à la Maddalena, un fait que les procureurs eux-mêmes ne qualifieraient pas d’attentat terroriste s’il n’était le contexte d’intimidation et de violence dans lequel il a eu lieu. La sabotage de mai – et une myriade d’autres actes illégaux ces deux dernières années – viendrait de la décision d’une partie du mouvement (laquelle, ce n’est pas spécifié) d’empêcher la construction du TAV.

Si l’Italie devait abandonner le projet du Lyon-Turin, elle aurait à souffrir de graves préjudices économiques et d’image en Europe, comme ils disent. Quiconque s’oppose à la construction du TAV commet donc un acte qui porte en quelque sorte préjudice au pays et, selon l’article 270 sexies, les conduites causant de graves dommages au pays doivent êtes considérées comme étant des conduites terroristes.

En suivant cette logique, si, au cours d’une manifestation, une personne occupe une base militaire où les États-Unis veulent installer leurs antennes qui propagent des ondes dangereuses pour la santé de la population qui vit aux alentours, celle-ci poursuit une finalité terroriste puisque l’Italie subirait un grave préjudice en terme d’image dans ses rapports internationaux avec les États-Unis.

Ces deux dernières années, les épisodes qui s’intègrent dans ce dessein terroriste seraient au nombre de 111 selon les procureurs, des sabotages d’engins des entreprises qui travaillent sur le chantier de Chiomonte aux inscriptions dans les toilettes à Nichelino, des affrontements avec la police à un poulet mort trouvé devant chez Esposito [sénateur du Partito Democratico, pro-Tav, NdT], d’une banderole accrochée devant la maison du maire de Susa aux poubelles brûlées pendant une fête paysanne à Sant’Antonino. Ils ont oublié les cambriolages, et puis aussi les incendies dans les bois. Les magistrats oublient que les retards de la construction du TAV ne sont pas seulement dus aux actions des deux dernières années. S’il ne sont parvenus à faire qu’un “trou” à Chiomonte, c’est du fait de la force et de la détermination d’une lutte populaire qui dure depuis plus de vingt ans.

Le 8 décembre 2005, et je n’y étais malheureusement pas, des dizaines de milliers de personnes sont descendues sur le plaine de Venaüs pour détruire les engins de chantier. Bien évidemment, tous des terroristes.

Ils nous les ont toutes faites, pour détruire le mouvement. Ils ont mis en place des tables rondes, acheté des administrateurs, écrit toutes sortes de saloperies dans les journaux, avant d’en venir aux matraques et aux lacrymogènes. Ils ont essayé d’en criminaliser certain-e-s en voulant diviser les bons des méchants, et maintenant ils dépoussièrent le terrorisme. Mais quelques temps après, ils n’en sont que plus mécontents et pathétiques.

Il est curieux de noter comment certains qui nous accusent aujourd’hui de “terrorisme” sont les mêmes qui dans les années 70 ont utilisé la même arme pour annihiler l’un des mouvements révolutionnaires les plus extraordinaires et complexes d’Europe, qui avait rendu concrets les rêves et les désirs de tant de personnes. La lutte No TAV, toutes proportions gardées, a brisé cette chape de plomb sociale qui pesait sur ce pays depuis plus de trente ans, en démontrant non seulement qu’il est possible de s’opposer à qui prétend dévaster le territoire sur lequel nous vivons, mais aussi que lutter est beaucoup plus agréable que la vie qu’ils nous imposent de mener au quotidien. Je me souviens d’un retraité de Bussoleno qui racontait qu’il s’était battu toute sa vie pour ne pas faire d’heures supplémentaires et que maintenant, il lui fallait être éveillé 24 heures sur 24 pour attendre l’arrivée des pelleteuses.
Après avoir vécu la Libre République de la Maddalena ou après avoir construit une barricade au Vernetto, on ne peut plus retourner à la vie “normale” comme si rien ne s’était passé. Ces ruptures improvisées parlent à d’autres luttes et ouvrent de nouvelles possibilités. Et ce n’est certainement pas en enfermant quelqu’un à clé qu’il pourront prévenir de nouvelles occasions de se manifester et de nouvelles révoltes.

Le moment est délicat, car ils savent que s’ils veulent ouvrirent les chantiers à Susa, le mouvement doit être réduit en morceaux et redimensionné. C’est pour cette raison qu’il est important de continuer de marcher vers Clarea et de ne jamais laisser les troupes d’occupations dormir tranquilles, comme il a été fait. Le jour – ou la nuit – où ils décideront d’ouvrir un nouveau chantier dans la Vallée, ils le feront en déployant un grand nombre d’hommes et d’engins, convaincus de nous impressionner et de nous annihiler de leur force. Ils nous faudra être vigilant-e-s et garder nos chaussures toujours prêtes et graissées. Conscient-e-s que celles et ceux qui se rebellent auront par nature toujours plus d’idées de qui a décidé de vivre sous les ordres d’un supérieur.

Aucun dispositif n’est impossible à abattre, les blocages peuvent être contournés, les grillages découpés et les blocs de ciment renversés.
On a encore de quoi s’amuser.

Je vous embrasse fort, à toutes et tous les No TAV.

Saluez Giacu de ma part.

A sarà düra !… pour eux, évidemment.
Claudio

Pour lui écrire (Claudio a été tranféré à Ferrara fin janvier) :
Claudio Alberto
Casa Circondariale, Via Arginone, 327, 44122 Ferrara (Italie)

Italie : Lettre de Chiara Zenobi (20/1/2014)

Prison des Vallette (Turin), 20 janvier 2014

Si je pouvais choisir, je resterai exactement là où je suis.

Sur les sentiers de la Vallée, dans les rues de Turin, avec mes compagnons, ou me reflétant dans les yeux de femmes et d’hommes qui me sont inconnu-e-s, à apprendre à écouter, à choisir d’attendre, à courir plus vite.

Je me trouverai là où l’on découvre la saveur douce et intense de la lutte, de quelqu’un qui te tient la main lorsqu’elle tremble et se jette de tout cœur contre les obstacles. Là où la solidarité embrasse, chaude, permanente et tenace, et permet à qui est isolé-e de ne pas se sentir seul-e, de libérer la passion de qui est enfermé-e et de remplir la pièce de présences amies.

Je me suis quelques fois demandée si je ne devrais pas me contenter du privilège de la citoyenneté, de pouvoir avoir de façon presque sûre une maison, éventuellement un enfant, et une façon ou une autre de mettre du pain sur la table. Mais quand j’ai découvert que la liberté et l’humanité étaient d’autres choses que ça, quand tu te rends compte que les uniques moteurs de la politiques et des groupes de pouvoir sont le privilège et le pillage, il est trop tard pour faire marche arrière. Tu es déjà entré dans un autre monde, et ce monde est celui dans lequel je me trouve maintenant.

Il n’existe pas ici d’espace pour ceux qui mesurent leur propre valeur morale sur la base de codes et de lois. Foutre à la rue qui ne peut plus payer de loyer ou dans des camps qui n’a pas de papiers, produire des déchets nucléaires, sauver le capital et distribuer la misère, militariser et détruire les territoires. Tout cela au nom de la loi, selon la démocratie. Tout, même la dissension, à condition qu’on ne se mette pas véritablement en travers de la réalisation des plans inexorables du progrès et du profit.

Mais lorsque trop de grains de sable enrayent l’engrenage, si une personne, une place ou une population deviennent imprévisibles et efficaces, il devient possible d’entendre le tintement des lames qui s’aiguisent. Pour défendre les propriétés publiques et privées, le corps des lois gonfle tous ses muscles. Si l’on descend dans la rue le mauvais jour (ou le bon ?), on peut ramasser, en plus des pavés, le rocher de la Dévastation et Pillage [« Devastazione e Saccheggio », article issu des codes de lois fascistes et qui a servi a réprimer les manifestants de Gênes en 2001 ou encore ceux de Rome en 2011, NdT]. Si l’on assume une pratique radicale conte le système social, le couperet de l’Association Subversive (ou parfois, avec un peu plus de fantaisie, de l’Association de Délinquants[Associazione a Delinquere]) est prompt à tomber. Pour tout le reste, on garde préparée la cage du Terrorisme. N’importe quelle opposition réelle qui cause des dommages et ralentisse l’avancée des projets, et finalement, n’importe quelle action ou lutte efficaces pourraient finir par être redirigées vers cette catégorie de répression. L’objectif est relativement aisé à identifier : une punition exemplaire pour quelqu’un, un avertissement lancé à tou-te-s les autres.

Bien sûr, l’idée de toutes ces années de prison évoquées par ces mots tord l’estomac de façon pire que ne le ferait un étau. Mais il est beaucoup plus douloureux de s’imaginer inertes, à contempler le monde dévasté pour les bénéfices de quelques-uns. De nous, qui avons appris la différence entre juste et légal et savouré le goût de reprendre les rues et les bois, ils n’obtiendront pas grand chose par la menace de la prison. Et ils ne réussiront pas non plus à nous tromper avec la valeur symbolique de leurs accusations, parce que nous savons d’où nait la terreur, et que nous en connaissons les matraques, les gaz, les grillages. Et les armées, les armes, les barres.

Nous ne devons pas avoir peur. La peur, laissons-la respirer à ceux qui vivent blindés dans une existence consacrée à la défense de leurs privilèges et de leurs pillages.

Moi, dans cette cage, je sens mes poumons pleins de la liberté que j’ai apprise à aimer en luttant, sur les sentiers et dans les rues.

Et comme moi, beaucoup d’autres. Vous. Solidaires, complices et inarrêtables.

Chiara

Pour lui écrire (Chiara a été transférée à Rome fin janvier) :
Chiara Zenobi
Casa Circondariale Rebibbia, via Bartolo Longo, 92, 00156 Roma (Italie)

Rome : Barrage en solidarité avec les quatre arrêtés le 9 décembre

En solidarité avec les compagnons arrêtés le 9 décembre 2013, accusés d’actions contre la ligne grande vitesse, le lundi 27 Janvier, en début de soirée, un groupe d’une vingtaine d’anarchistes a interrompu la circulation sur la rocade à proximité de la nouvelle gare Tiburtina, qui sera bientôt consacré au TAV.

En ralentissant le trafic avec des fumigènes et des torches sur une autoroute, nous avons placé des bennes sur la route attachées ensemble avec du fil d’acier, à laquelle nous avons accroché une banderole en solidarité et contre les conditions d’isolement dans lesquelles les prisonniers révolutionnaires se trouvent actuellement. Enfin, les bennes à ordures ont rapidement pris feu !

Salutations à tous les prisonniers révolutionnaires !
Liberté pour tous !
Le terroriste c’est l’État !

Collaboration du Chat Noir Émeutier

Italie : Sur la répression à Turin

Ce texte a été écrit avant les dernières arrestations du 9 décembre 2013.
Place nette ?

« Place nette ». Ainsi pourrait s’appeler, si elle avait un nom, l’opération que depuis avril dernier préfecture et parquet de Turin mènent contre des compagnons qui vivent et luttent principalement dans les quartiers de Barriera di Milano et de Porta Palazzo. Pourrait parce que, à la différence d’autres opérations judiciaires avenues ailleurs contre des anarchistes aux noms plus ou moins fantaisistes (Ardire, Mangiafuoco, Thor, Ixodidae, Outlaw, etc.) dans ce cas, les juges turinois ont, au moins pour le moment, choisi une autre voie. Plus discrète et anonyme, et qui pourtant ajoute quelques ingrédients à la recette de la répression en Italie.

Pas de « grosse enquête » qui implique un grand nombre de compagnons et les charge d’un délit associatif soutenu, la plupart du temps, par différents délits spécifiques, mais beaucoup d’enquêtes plus petites avec des chefs d’inculpations spécifiques pour lesquelles sont demandées et obtenues des mesures judiciaires de différents types. Non pas que ‘la grosse enquête » ait disparu de la projectualité de la préfecture : celle-ci continue probablement d’être proposée régulièrement et sans vacarme à la magistrature, car d’un côté elle justifie l’infinie prolongation des écoutes téléphoniques et ambiantes contre les compagnons, et de l’autre elle représente une carte à garder toujours prête. Pour donner un exemple turinois : le coup de filet de février 2010 avec lequel on accusait des participants à « l’assemblée antiraciste » de la ville d’association de malfaiteurs a été déclenchée tout juste deux mois après l’échec de frapper certains d’entre eux avec la surveillance spéciale. Les deux procédures avaient été montées parallèlement, une dans l’ombre et l’autre à la lumière du soleil : l’une ayant échoué, l’autre a été relancée. Évidemment nous ne saurions dire avec exactitude quelles cartes ont en main préfecture et tribunal en ce moment, ni plus comment ils les joueront cette fois (si l’une est l’alternative à l’autre, ou si l’une prépare le terrain de l’autre, par exemple). Mais nous pouvons identifier les particularités innovantes de ces dispositifs répressifs quand ils apparaissent.

Dans notre cas, par exemple, un quelconque délit de rébellion – imputé pour avoir tenté d’empêcher la police d’embarquer un ami ou un compagnon – assaisonné d’autres accusations comme blessures, violence ou vol avec violence selon le goût des juges, est repêché après quelques semaines et grâce à l’entente entre préfecture, procureur et juge d’instruction transformé en prison, résidence surveillée, obligation ou interdiction de territoire, signatures, selon le goût des juges. Les épisodes reprochés sont en général assez légers c’est pourquoi les mesures de détention (prison et résidence surveillée) prennent fin assez rapidement, mais pas les autres mesures qui, moins restrictives, sont scellées par des clauses plus flexibles, qui permettent une plus grande « insouciance » aux juges et reste ainsi en vigueur pendant des mois.

Pour qui a eu la « chance » de ne pas avoir été chassé de la ville, mais de s’être vu appliqué l’obligation de rester sur le territoire de Turin ou d’y signer, les juges adoptent actuellement un autre stratagème : au premier nouveau délit constaté la mesure peut être aggravée et transformée en prison ou résidence surveillée. La situation de Marianna et de Simona –incarcérées une première fois pour l’occupation de l’Unep, libérées immédiatement avec une obligation de signature puis ré-incarcérées parce qu’elles ont continué à participer à des initiatives et donc à être accusées de nouveaux délits– est exemplaire. Mais il n’est pas strictement nécessaire que le nouveau délit soit identique, ou même seulement similaire, à celui pour lequel elles étaient obligées à Turin, comme le démontre par ailleurs, plus récemment, la situation de Niccolò, qui, déjà soumis à une obligation de rester sur le territoire pour rébellion, a été arrêté pour vol et donc incarcéré suite à une aggravation de la mesure. Une fois découvert le mécanisme et des opérations similaires se succédant les unes aux autres, la préfecture a réussi à éloigner une quinzaine de compagnons des luttes turinoises aux moyens d’expulsions et d’interdiction de territoire. Continue reading Italie : Sur la répression à Turin

Gérone, Espagne: Appel à un camping de resistance active pour le territoire

sabotagedpylonCAMPING DE RÉSISTANCE ACTIVE POUR LE TERRITOIRE
CONTRE LA MAT ET LE MONDE QUI LA REND NÉCESSAIRE

QU’EST-CE QUE C’EST  ?

La ligne de Très Haute Tension («Muy Alta Tensión») est une autoroute électrique transportant un minimum de 400,000 volts, construite pour interconnecter les États d’Europe ainsi que le continent européen avec l’Afrique. Elle sert à distribuer et commercialiser les excédents d’énergie produits par les centrales nucléaires et autres sources d’énergies alternatives supposées. Parallèlement, c’est le réseau dont le capitalisme a besoin pour alimenter certains projets et infrastructures de destruction et de mort, comme par exemple les lignes de Trains à Grande Vitesse (TAV en Espagne). Les responsables sont toujours les mêmes et les entreprises de constructions, parmi lesquelles on retrouve Vinci en Europe et Endesa en Amérique du Sud, sont directement impliquées dans d’autres projets de destruction du territoire.

POURQUOI UN CAMPING ?

Pour empêcher la construction du dernier tronçon décisif à la connexion entre France et Catalogne. Pour que l’énergie de 6 centrales nucléaires françaises ne passe ni sur ce territoire, ni sur aucun autre. Pour prendre la lutte contre la MAT comme un point de départ afin de s’interroger sur notre mode de vie, en grande majorité imposé par la domination du Progrès. Pour créer un espace de rencontres, d’informations, d’agitation et d’ actions sur les terres menacées.

POURQUOI ICI ET MAINTENANT ?

Après plus de 10 ans de luttes, nous nous trouvons maintenant à un moment décisif. En septembre commence l’expropriation des propriétaires ayant refusé de signer la vente des terrains nécessaires à la construction des dernières tours de la MAT  à Gérone.

C’est pour tout cela que nous vous invitons à participer activement au camping, pour partager, lutter et résister dans un lieu autogéré, sans leaders ni représentants. Nous voulons créer des espaces d’échanges et de connexions entre différentes luttes, parce que la MAT nous affecte toutes et tous et nous ne croyons pas qu’elle soit une lutte isolée.

CONTRE LE PROGRÈS, SES INFRASTRUCTURES ET SES DÉFENSEURS:
REPRENONS NOS VIES !

RENDEZ-VOUS LE 23 AOUT 2013 EN PAYS GIRONNAIS

Apportez tout ce dont vous avez besoin pour camper.
Pour info et mises à jour : Torres más altas han caído

Italie, affiche contre la répression : Au bord du précipice

Au bord du précipice

Le chômage augmente, les prix augmentent, les salaires diminuent, de nouveaux et anciens impôts pillent les poches de ceux qui ont moins alors que les privilèges des puissants deviennent encore plus odieux, les espaces de liberté diminuent et de lâches abus sont perpétrés au nom de la sécurité. Les prisons et les rues se remplissent d’une armée de nouveaux pauvres, tandis que l’argent et le pouvoir se concentrent entre politiciens, banquiers et multinationales toujours plus arrogantes qui ravagent des populations entières avec des guerres et des désastres écologiques, juste pour faire tourner l’économie et s’enrichir.

“Bandits et rebelles, nous vous casserons les reins”

La peur d’une contestation indomptable et sauvage comme celle en Grèce effraye les classes dirigeantes qui commencent à déclencher des attaques préventives, dans l’espoir d’endiguer le fleuve en pleine crise sociale. La si chère démocratie permet la dissidence en son sein, le même cadre avec lequel elle enferme ceux qui passent les frontières, opprime les classes les plus défavorisées, tue ceux qui ne peuvent se défendre, empoisonne ceux qui travaillent dans ses usines, affame et exploite ceux qui travaillent pour elle. Le terrain de la démocratie et du capital est un enclos où les gens ne sont que du bétail, bœufs dociles emmenés à l’abattoir. Gare à celui qui se plaint pendant qu’il est marqué au fer rouge, gare à celui qui rue pendant qu’on lui arrache ses dents, gare à celui qui tente de franchir la clôture. Sous le fascisme, l’État a inventé un crime spécial (l’article 270bis, toujours en application) : il suffit de seulement penser à se coaliser contre lui pour récolter prison et vexations. D’un bout à l’autre de l’Italie, 4 opérations différentes se sont succédées en 3 mois, conduisant à l’incarcération d’une dizaine d’anarchistes, enquêtant sur une centaine d’autres et perquisitionnant une centaine de domiciles. Sans oublier les lourdes peines prononcées en véritables représailles contre les manifestants du G8 de 2001 ou les incarcérations préventives d’opposants au TAV.

“Nous luttons, vous votez”

Nos compagnons, amis et proches, ne sont pas surpris par le traitement qui leur est infligé, ils savent qu’ils sont punis uniquement pour avoir eu le courage de sortir de l’enclos. Pendant que des troupeau apeurés beuglent leur désaccord entre une pétition, une élection et un sit-in, quelques individus à eux seuls informent, démasquent et attaquent les structures criminelles du système. Les banques criminelles brûlent, les agences de recouvrement des impôts affameuses sautent en l’air, les industriels éco-assassins s’effrayent. Pendant que des troupeaux demandent une loi, un travail, une laisse à leur boucher, des communautés alternatives basées sur l’autogestion, l’entraide, le refus de la délégation naissent dans les vallées rebelles de la domination des puissants. Des poignées d’individus, qui très souvent ne se connaissent même pas, agissent selon leur habileté et possibilité, qui en écrivant un message sur un mur, sur internet ou sur un tract, qui en ralentissant et sabotant les structures qui font de la vie un enfer.

“Nous ne demandons pas de futur, nous nous emparons du présent”

Nous ne sommes pas naïfs et nous savons qu’un fossé énorme, fait de souffrance et de ruines fumantes, sépare ce système d’exploitation et de haine d’une société sans esclaves ni maîtres, sans dieux ni religions, sans États ni nations. Mais en prendre acte ne suffit pourtant pas. Pour ne pas en être des complices plus ou moins conscients, on doit agir pour reprendre le contrôle sur nos vies, et que ceux qui se sentent en sécurité maintenant ne se leurrent pas : le sol est glissant au bord du précipice, et il n’y a nulle part où trouver refuge. Prendre position maintenant, individuellement, sans attendre délégations, partis, syndicats, médias, avant-gardes et masse, toutes ces vieilleries désormais ridicules du siècle passé, peut faire la différence, parce que c’est seulement dans la lutte pour la liberté que la vie devient digne. Le présent est un laboratoire où expérimenter ce qui adviendra ; sans présent, tout appel au futur est un cri vide qui se perd, muet, dans l’espace sourd.

Liberté pour notre frère Peppe Sghigno. Liberté pour tous les compagnons en prison !
Solidarité avec Gimmy et tous les compagnons en cavale poursuivis par les États !!
Solidarité avec tout ceux qui dans le monde combattent par l’action directe l’oppression de l’État et du capital !!
Arrêtons l’acharnement thérapeutique auquel est soumis cette société mourante, mettons un terme à ses souffrances, foutons par terre le système !!

Sources : 1, 2 / L’affiche en pdf

Affiche traduite en collaboration avec Cette Semaine

Italie : Des arrêtés de décembre 2009 écrivent à propos de leur procès en appel qui se tiendra le 28 juin à Athènes

Communiqué (29/6) par des compagnons italiens arrêtés lors des manifestations de décembre 2009 à Athènes :

Les perturbateurs de la paix commune

Le contexte
La nuit du 6 décembre 2008, deux officiers de police en patrouille dans les rues d’Exarchia, un quartier populaire d’Athènes, tirent et tuent Alexis Grigoropoulos, 15 ans. Dans les heures qui suivent la rage des gens se déchaîne à Exarchia, donnant lieu à plusieurs marches de protestation spontanées dans les rues du quartier, mettant ainsi l’étincelle – avec la diffusion de cette nouvelle dans une situation sociale déjà explosive – à une révolte généralisée authentique qui se propage dans la capitale et ensuite au niveau national, mettant les forces de l’ordre hellènes sous pression pendant plus d’un mois. Des initiatives de solidarité sont aussi rapportées dans des grandes villes d’Europe et au-delà.

Les faits
Athènes, décembre 2009, de nombreuses initiatives organisent des protestation dans toute la Grèce à l’occasion du premier anniversaire de la mort d’Alexis. Samedi 5 décembre, un rassemblement est organisé par l’assemblée de quartier d’Exarchia non loin du lieu où le garçon fut tué. Le souvenir est toujours vif dans la mémoire des gens et la rage s’accroît. Le rassemblement est suivi par une marche spontanée dans les rues du quartier. L’aire est hautement chargé de “Delta”, une unité de voltigeurs crée dans le but de réprimer les manifestations de rue à la lumière des émeutes des dernières années. Après les affrontements, 12 personnes sont arrêtés, dont 5 anarchistes italiens qui sont libérés le lundi d’après avec plusieurs chefs d’accusation, dont résistance, tentative de blesser des officiers de police, dégâts et perturbations de la paix commune – un délit comparable à son équivalent italien de nuisance publique, qui ainsi permet l’application de lourdes peines sous une loi promulguée ad hoc peu avant en Grèce, pour pénaliser la dissidence dans les rues.

Le procès
Le 14 novembre 2011, l’audience pour la première instance du procès des arrêtés des affrontements de 2009 se déroule à Athènes. Lors de l’audition les témoins de la défense, à savoir la même unité de flics des Delta, se présentent en force et donnent une version des événements clairement manipulée et orchestrée dans le but d’infliger les peines les plus lourdes possible pour les accusés, révélant les intentions de l’État grec de frapper un grand coup répressif exemplaire. Les peines les plus lourdes se situent de 5 à 6 années de prison. La furie du procureur va plus loin alors qu’il déclare la volonté d’appliquer immédiatement un mandat d’arrêt européen pour les 5 compagnons italiens. De plus la formulation des condamnations est assénée : 4 ans pour tous, plus quelques mois, de 12 à 24, selon l’accusé. Les 4 ans peuvent en fait être attribués à la seule infraction à la loi sur la perturbation de la paix commune.

Aujourd’hui
Le 28 juin 2012, le procès en appel devrait se tenir à Athènes. Il est évident que l’État grec met particulièrement l’accent sur ce processus pour donner un signal fort à tous ceux qui décident de ne pas accepter passivement la destinée que quelqu’un d’autre a décidé pour eux et qui, face à la violence de la police, choisissent de contre-attaquer et donner libre cours à leur propre rage contre ceux qui quotidiennement exploitent et oppressent leurs existences. Assurément, la répression n’arrivera pas à freiner la rivière en crue de la révolte sociale qui inonde les rues grecques, et pas seulement.

Quelques accusés.

L’anarchiste Alessio Del Sordo – détenu dans la prison de Turin dans le contexte d’une série de procès et de détentions préventives contre les résistants du NO TAV – a écrit la lettre qui suit (30/6) à propos des procès en appel en Grèce sus-cités où il est aussi impliqué :

AVEC LA TÊTE BAISSÉE

Le 6 décembre 2008, dans le quartier d’Exarchia d’Athènes, un infâme flic assassina Alexis Grigoropoulos. Après une telle ignominie des attaques furent menés dans toute la Grèce contre les structures et les gens qui usent du Pouvoir. Affrontements de rue, DAB détruits, mise à feu de succursales bancaires et commissariat pris d’assaut.

Exactement un an après son assassinat le 6 décembre 2008, quelques mètres non loin de la place où il fut assassiné, un rassemblement spontané fut à maintes reprises chargé par des unités de voltigeurs, le corps Delta, fondé par l’UE et entraîné par des instructeurs italiens.

Cette nuit, les attaques des flics à moto ont profondément pénétré la manifestation, réussissant à disperser la plupart des compagnons qui se sont repliés dans l’École Polytechnique occupée non loin de là. Ceux qui n’ont pas réussi à retourner à Polytechnique ont été encerclés par la manœuvre et attaqués par les flics Delta.

Malgré le fait d’avoir été arrêté cette journée avec quatre autres compagnons italiens, une dizaine de compagnons grecs et des gars albanais (dont deux mineurs), j’ai vécu le meilleur moment du monde. Malheureusement ce n’est pas tous les jours que t’arrives à mettre bas des flics de leur moto et de les aider à atterrir sur le nez.

Pour ces incidents le premier procès a imposé des peines de 5 à 6 années de taule. Le procès en appel est fixé au 28 juin et c’est sûr que des peines similaires seront données. Une histoire de routine dans la répression ajoutée à tant d’autres qui dans les années ont affecté et continue à affecter des compagnons partout dans le monde.

Comment ne pouvons-nous pas penser ici, en Italie, aux maxi-opérations médiatiques du Groupe d’Opération Spéciales (le ROS) avec l’enquête “Ardire“, la dernière en date, aux condamnations pour les affrontements de rue de Rome le 15 octobre 2011, en passant par celles en relations avec le sommet du G8 à Gènes en 2001, qui seront définitives le 13 juillet 2012, ou encore le procès en lien avec les affrontements dans le Val de Susa l’été dernier qui va bientôt commencer ?

L’État fait toujours le même jeu. Dans les intentions judiciaires, les fortes peines servent comme avertissement, en partie pour punir l’ennemi intérieur qui continue à troubler la paix sociale des riches, en partie pour décourager les indécis, les derniers au courant du fait que l’ordre étatique peut être renversé. Terroriser pour continuer à gouverner n’est pas seulement un paradigme d’une mémoire machiavélique mais le mode opératoire du Pouvoir. Et plus la peur sera répandue, plus le doute sera instillé dans nos vies quotidiennes, plus longtemps cet État des affaires persistera. (Désolé pour l’italien raffiné, j’ai beaucoup lu dans cette cage.)

Mais qui a peur de qui ? Ceux qui défendent les biens des propriétaires terriens sont bien au courant du potentiel qui gît dans l’intensification du conflit social. S’affronter avec les troupes étatiques, saboter les flux commerciaux et énergétiques qui maintiennent cette société, agir directement contre les gens et les structures du Pouvoir sont des pratiques qui feront toujours parti du bagage théorique et pratique des exploités de partout. Et comme nous le disons souvent, si les pratiques devraient se généraliser, elles peuvent difficilement être assimilées.

Toutefois il est d’une importance critique que dans le même temps la pratique de l’action directe gagne en quantité, qualité et intensité. C’est le moins que nous puissions faire pour nos compagnons qui sont maintenant séquestrés dans les cages de l’État. Cela va sans dire que malgré toutes les années de prison qu’ils peuvent nous mettre, que beaucoup d’entre nous peuvent être arrêtés, nous continuerons à lever la tête pour seulement frapper des squelettes.

Je profite de l’opportunité dans ces lignes pour envoyer ma solidarité et ma complicité à tous les compagnons perquisitionnés, sous le coup de l’enquête et incarcérés dans la dernière vague de répression. Tenons dur et battons-nous pour le conflit social permanent, pour l’insurrection, pour l’anarchie.

Alessio

Pour lui écrire :
 Alessio Del Sordo, c.c. via Pianezza 300, IT-10151 Torino

Italie – NO TAV : Encore deux camarades frappés par la répression

Un après l’expulsion de la Maddalena et les affrontements du 3 juillet 2011, les autorités judiciaires de Turin menées par Gian Carlo Caselli n’ont pas cessé et de nouvelles mesures restrictives sont imposées : Luca, 20 ans, de Vaye et Elena, 25 ans, de Bologne ont été frappés respectivement par un contrôle judiciaire et une interdiction de quitter son domicile.

Un an plus tard nous continuons à voir les “méthodes” judiciaires contre la lutte NO TAV et les camarades seulement coupables de ne jamais se rendre, pas même aujourd’hui.

Le 6 juillet commencera le procès contre les camarades arrêtés le 26 janvier. Les auditions ont déjà été fixé en un temps record. Cette rapidité et l’efficacité des autorités judiciaires donnent à réfléchir… si les choses avaient été repoussé, les termes des détentions préventives seraient arrivés à terme de toute façon (les camarades sont en détention préventive).

Que ce soit clair, nous ne nous plaignons pas, nous n’y sommes pas habitués. Nous luttons avec passion contre ce que nous pensons injuste. Alors ne venez pas nous faire des discours sur la justice…

Liberté pour tous !! No Tav !!

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Communiqué relatif aux arrestations du 26 juin par des anarchistes de Bologne

Le 25 juin, 5 mois après les perquisitions et les détentions qui ont concerné 54 personnes dans toute l’Italie, une compagnonne de Bologne a été placé sous contrôle judiciaire à domicile avec toutes les restrictions que cela implique (elle ne peut voir ni écrire aux gens qui n’habitent pas avec elle). Le matériel qui a été mis sous scellés lors de la perquisition du 26 janvier a été utilisé par le procureur de Turin pour évoquer les accusations de troubles violents et dommages aggravés en liens avec la journée de résistance du 3 juillet à Ramatas.

Le 3 juillet 2011 beaucoup d’entre nous ont décidé d’être dans les bois du Val de Susa afin d’attaquer le chantier mis en place dans l’aire de l’ancienne occupation de la république libre de Maddalena. Nous avons décidé de rejoindre les grilles et de prendre d’assaut le chantier.

Ce fut une journée de lutte très intense qui s’est conclue par l’arrestation de 4 personnes et qui a vu des centaines de personnes prêt à défendre un territoire magnifique de la violence des flics avec ceux qui y vivent.

Nous étions dans ces bois pas comme des “combattants du dimanche” – comme les journalistes nous ont appelé dans les jours qui ont suivi – mais comme des individus qui, dans les vallées et les villes, sont quotidiennement écrasés par la folle machine de la production et du consumérisme et qui chaque jour lutte contre celle-ci.

Nous étions dans ces bois pour défendre un territoire comme tout les territoires dans lesquels nous vivons quotidiennement, volés aux gens et donnés à ceux qui produisent de la richesse pour leurs poches.

Nous étions de retour dans la vallée de nombreuses fois comme nous prenons nos villes pour faire de notre lutte d’ailleurs un point de force pour ceux qui ne se sont pas rendu dans le Val de Susa depuis des années.

La ténacité des hommes et femmes qui résistent dans ces montagnes et avec qui nous partageons des chemins, des rêves et des luttes, est le feu qui continue à brûler dans nos cœurs et réchauffe les cellules et les maisons où nos compagnons et amis sont confinés.

Feu à toutes les cages !

Liberté pour tous !!

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Italie, Opération Ardire : Communiqué de solidarité de Juan

Juan est un anarchiste du NO TAV emprisonné dans la prison de Trento

Je voulais juste envoyer quelques mots de solidarité avec les anarchistes arrêtés et mis en examen le 13 juin. Soyez forts, continuer à lutter avec les moyens que chacun décide d’utiliser, contre l’État et la société qui le crée !

Gardez la tête haute. Salutations rebelles

Juan Sorroche, prison de Trento, le 14 juin 2012

“Croyez-vous qu’ils existaient des tyrans jusqu’ici ? Et bien, vous vous trompiez  parce qu’il n’y a que des esclaves : là où personne n’obéit personne ne commande.”

Anselme Bellagarrique

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Italie, No Tav : Marcelo est transféré à Turin; Maurizio est transféré à Cuneo

Selon de nouvelles informations, Marcelo et Mau ont été transféré de la taule de San Vittore.

Soutenons les prisonniers du NO TAV, envoyons-leur des lettres, des télégrammes et des cartes postales pour qu’ils ne se sentent pas seuls ! NO TAV partout !

Leurs adresses en prison sont :

Maurizio Ferrari, c.c via Roncata 75, IT-12100 Cuneo

Marcelo Damian Jara Marin, c.c. via Pianezza 300, IT-10151 Torino
en résidence surveillée depuis le 22 juin*

D’autres compagnons qui sont poursuivis dans le contexte du NO TAV et qui sont toujours emprisonnés sont :

Alessio Del Sordo, c.c. via Pianezza 300, IT-10151 Torino

Juan Antonio Sorroche Fernandez, c.c. via Beccaria 13, Loc. Spini di Gardolo, IT-38014 Gardolo-TN

* Dernière info : Marcelo, le compagnon emprisonné depuis le 26 janvier après l’opération répressive contre la résistance du NO TAV, est sous contrôle judiciaire à domicile depuis le 22 juin. Tous libres et en lutte !

NON au TAV : Lettre de Luca Abba du 11 avril à la résistance contre l’expropriation

Voici une autre petite contribution de ma part, de cette façon je me sens plus proche des mobilisations de ces prochains jours. Je vous demande d´être là, forts et décidés comme toujours, et aussi en mon nom. Je ne vais pas pouvoir être présent car je suis encore hospitalisé à Turin.

La Vallée de la Clarée, comme l’ensemble de la Vallée de Suse, appartient aux villages de la Vallée de Suse! Non pas car c’est notre propriété privée, mais parce que nous appartenons à cette terre. Nos ancêtres ont vécût dans la vallée Clarée durant des siècles. Les prés et les forêts étaient propres, les vignobles et les champs bien entretenus et les chalets de montagnes étaient peuplés par des centaines de personnes. Le chemin que nous connaissons a été emprunté par des milliers d’hommes et de femmes au long de l’Histoire et a été l’une des principales routes reliant La Haute et la Basse Vallée Suse, et jusqu’à la 2nde Guerre Mondiale c’était la connexion la plus importante entre Cels-Ramats et Suse.

Plus tard, est arrivée la négligence avec le développement et l’industrialisation, mais ce n’est qu’une phase provisoire et réversible. Au contraire, les tours de haute tension et les tunnels des routes ne sont provisoires, et le tunnel du TAV représente aussi la destruction irréversible de cet écosystème et du territoire.

Nous devons mettre fin à cette ruine par tous les moyens et defendre cette terre des déirs sanglants de ceux qui veulent spéculer sur nos vies. Ces messieurs ne méritent pas de profiter de leurs privilèges et nous devons faire tout notre possible pour qu’au final, ceux qui veulent gagner de l’argent en perdent plus qu’ils ne veulent en gagner.

Nous devons donc fixer des actions et être une gêne pour eux, nous ne devons pas les laisser travailler tranquilles et la Vallée Suse doît devenir leur pire cauchermar.
Je vous embrasse tous et, espère être de retour d’ici peu et lutter de nouveau à vos côtés.

Salutations en lutte,

Luca

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Corfù, Grèce : Solidarité avec le mouvement NO TAV

Solidarité avec le mouvement NO TAV en Italie - Le développement n'est pas pour le peuple, mais pour les mafieux et les patrons

Mardi 10 avril, à Corfù, à l’initiative des centres sociaux/squats de la ville, un rassemblement place Georgaki s’est tenu, suivi d’une projection de contre-information, avec textes et banderoles. Mais pourquoi nous intéressons-nous au mouvement NO TAV ? En Italie, la similitude avec la situation grecque est claire.

En Grèce (Papademos), comme en Italie (Monti), des banquiers ont été nommés premier-ministre. Dans les deux pays, on nous « donne à bouffer » les mêmes mensonges sur ce développement du système économique qui serait bénéfique pour la société.

Parce que leur développement, que ce soit le TAV, ou bien les éoliennes sur le Mont Pantocratoras de Corfù, piétine la vie des habitants et de la nature. Le seul à en tirer toujours profit, c’est le capital.

Parce que ce genre de chantier se fait en faveur des grands entrepreneurs, en Italie c’est parfois la mafia, et en Grèce c’est les grandes firmes (tels ceux de Bobolas) qui profitent toujours des marchés publics et qui contrôlent les média.

Parce que les média ont le même rôle partout, un rôle toujours en faveur des patrons. Ils calomnient et falsifient chaque lutte sociale. Ils divisent les manifestants entre « bons » et « mauvais ». Ils cherchent à détourner l’opinion publique contre les mouvements et présentant comme unique vérité celle des grandes entreprises du bâtiment.

Les média construisent un « mur du silence » autour de chaque foyer de résistance, cherchant à nous convaincre que la crise économique, et sa résolution, est une question nationale. Nous rompons ce « mur du silence » pour démontrer que sur le saccage de nos vies, il n’y a aucune dimension nationale, mais seulement une dimension de classe.

De Keratea jusqu’à Kulon Progo, et de Lefkimi (Corfù) jusqu’à la Val Susa, l’État et le capital changent souvent de nom, mais ils ont toujours le même visage, celui de l’argent et de la mort.

Le développement n’est pas pour le peuple, mais pour les mafieux et les patrons. Courages camaradEs ! Apprenons de votre lutte !

Initiative de solidarité au NO TAV à Corfù
Elaia squat & Draka squat

traduit de l’italien (i, ii) par notavfrance

Athènes: Pour le renforcement de la solidarité réciproque

Le dimanche 11 mars, à l’assemblée ouverte de ContraInfo à Athènes, ont participé plusieurs compagnon-ne-s de différents pays, et nous avons décidé de réaliser une action symbolique de solidarité internationale et de contre-information, en accrochant des banderoles, en soutien avec quatre affaires importantes, dans diverses parties du centre-ville.

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Dans l’École Polytechnique, dans la rue Patission, nous avons dressé une banderole pour le compagnon Tortuga, pour le 20 mars, journée internationale d’actions en solidarité pour Luciano Pitronello, qui est menacé, par les autorités persécutrices de l’État chilien, d’une peine d’emprisonnement de 15 ans, en raison de la mise en place d’un explosif dans des bureaux de la banque Santander, le 1er juin 2011, à Santiago, au Chili. Sur la bannière, écrite en espagnol et en grec, se lisait ceci : «Liberté pour le compagnon Tortuga! Solidarité avec les prisonniers de guerre au Chili.»

Sur la place Exarchia, nous avons placé une banderole en mémoire d’Oury Jalloh, brûlé vif dans un poste de police, dans la ville de Dessau, en Allemagne, le 7 Janvier 2005. Depuis lors, famille, amis et personnes solidaires, ont porté l’affaire devant les tribunaux, exigeant la punition des auteurs de l’assassinat d’Oury, réfugié de la Sierra Leone et âgé de 36 ans. Ces jours-ci, sous une atmosphère de terreur policière, l’affaire est toujours examinée par le tribunal de Dessau. Sur la pancarte, écrite en allemand et en grec, se lisait: «Oury Jalloh a été assassiné! Oury Jalloh vie! Aucune tolérance pour les États-assassins. Solidarité avec nos compagnons en Allemagne.»

A l’entrée de la Faculté d’Economie (ASOEE), dans la rue Patission, a été suspendue une banderole pour Luca Abbà, activiste du mouvement NO TAV en Italie, qui est actuellement à l’hôpital, après avoir été grièvement blessé, lors d’une opération répressive dans le Val di Susa. La lutte contre la construction de la liaison ferroviaire à grande vitesse, entre Turin et Lyon, est menée depuis les années 1990, et se poursuit jusqu’à aujourd’hui. La banderole annonçait: «PAS DE TAV, PAS D’ETAT, PAS DE CAPITAL. Solidarité avec Luca Abbà. Sabotage des voies rapides du système.»

A l’entrée de la faculté de sciences sociales et politiques (Panteion), nous avons accroché une banderole en solidarité avec 6 compagnon-ne-s anarchistes, en France, Inès, Javier, Damien, Ivan, Franck et Bruno, poursuivi-e-s depuis quatre ans, placé-e-s pendant un certain temps en détention provisoire et actuellement sous contrôle judiciaire et souffrant de l’application de la loi antiterroriste. Le début du procès se tiendra à Paris, le 14 mai. Sur la banderole, rédigée en français et en grec, se lisait: «Solidarité avec Inès, Javier, Damien, Ivan, Bruno et Franck. Bas les pattes des compagnon-ne-s en France.»

Une cinquième petite banderole, rédigée en anglais, a été suspendue à l’entrée de l’Ecole Polytechnique, rue Stournari, et affichait: «Solidarité internationale pour tous les opprimés!»