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Athènes : Communiqué de l’Assemblée de Solidarité avec Evi Statiri

Après la décision du conseil judiciaire compétent qui a approuvé la désincarcération d’Evi Statiri, nous avons décidé d’annuler la manifestation appellée pour le mardi 6 octobre, et nous appelons à une assemblée le même jour à 19 heures à Polytechnique (bâtiment Gini) pour l’organisation d’une mobilisation le dimanche 11 octobre autour des grandes mesures restrictives imposées à Evi.

Les mesures restrictives qui accompagnent la décision de désincarcération d’Evi Statiri, après 19 jours de grève de la faim, consistent en un régime spécial de captivité, auquel nous nous opposons. Malgré la perspective de cette désincarcération, nous ne baissons pas notre garde et ne laissons personne face à cette condition, pour préférer nous y confronter de manière collective. Nous n’oublions pas les persécutions de l’entourage familial et proche des prisonnier-e-s continuent, et nous continuons de lutter pour qu’elles prennent fin.

CONTRE L’IMPOSITION DES MESURES RESTRICTIVES

ARRET IMMEDIAT DES PERSECUTIONS CONTRE LA FAMILLE ET LES AMI-E-S DES PRISONNIER-E-S POLITIQUES

QUE PERSONNE NE SOIT SEUL-E ENTRE LES MAINS DE L’ETAT

Assemblée de Solidarité avec Evi Statiri

en espagnol, italien, portugais,

A propos d’un dispositif de surveillance trouvé, documenté et détruit à Paris

Plus de photos ici.

Fin septembre nous avons mis fin à des doutes sur la présence d’un dispositif de surveillance visant la bibliothèque anarchiste La Discordia dans le Nord-Est de Paris. Un dispositif qui se trouvait dans l’école Montessori « Plaisir d’enfance » située juste en face de la bibliothèque au premier étage dans un cagibi, donnant sur la fenêtre (le dispositif avait la forme d’un « dossier en carton »). Le mardi 6 octobre, nous avons décidé de rentrer dans l’école pour prendre contact avec la direction. Nous finissons avec insistance par obtenir un rendez-vous avec la directrice administrative et financière de l’école. Celle ci, dans un premier temps nie, mais acculée, elle finit par reconnaître (à demi-mot) l’existence du dispositif dans son école (et donc l’autorisation/collaboration de la direction). Après de longues « négociations » avec elle et son supérieur, et de lourds efforts de leur part de temporisation (pour pouvoir « appeler son contact »), nous finissons, après la sortie des classes, par obtenir l’accès au cagibi. Prenant nos responsabilités, nous décidons rapidement de nous emparer du dispositif par la force. Nous nous rendons alors compte que tout le monde est au courant de sa présence dans l’école. Nous réussissons à sortir rapidement malgré quelques « résistances ». Le kéké de l’école est sorti pour regarder où nous allions afin de faciliter encore plus (et une fois encore), le travail des flics. Nous apprenons par ailleurs que le dispositif était en place depuis au moins la deuxième semaine de juillet 2015.

Considérations techniques

Le dispositif était sous la forme d’un boîtier rectangulaire, bruyant (ventilateurs) d’environ 40x25x25 cm en plastique dur, branché sur secteur (sans batteries). Le boîtier présente un trou d’environ 4 cm de diamètre pour la caméra, trois câbles en sortaient au bout desquels se trouvaient deux antennes à pointe (probablement des capteurs sonores) et un troisième capteur petit et carré. À l’ouverture du boîtier, nous découvrons du matériel technologique de pointe :
• Un routeur wifi avec deux cartes SIM (Bouygues), un GPS, trois entrées cellulaires, une entrée stéréo.
• Un processeur.
• Un dispositif téléphonique avec une carte SIM Orange (ce qui signifie que les données n’étaient pas stockées mais transmises en direct).
• Une camera avec deux niveaux de zoom, commandable à distance.
• Et d’autres types de matériels que nous ne sommes pas parvenus à identifier (mais que vous trouverez sur les photos téléchargeables ci-après).

Nous mettons à disposition une certaine quantité de photos en invitant les personnes capables, à partager leurs connaissances techniques sur le sujet : 1 et 2.

Pour conclure

Ces dispositifs qui ont d’abord pour but de surveiller, ont aussi comme objectif secondaire celui de nous faire peur et de nous apprendre à nous limiter nous-mêmes. Mais cela ne marche pas. Ce ne sont ni la peur ni la répression qui déterminent nos pratiques, mais seulement nos idées. Quoi qu’il en soit, il est logique de soupçonner que ce type d’« attention » (somme toute, assez banale) touchera encore La Discordia comme tout autres lieux considérés comme subversifs par l’État.

Nous savons, par exemple, que d’autres dispositifs de surveillance ont été découverts ces dernières années dans différents endroits en France (Montreuil, Cévennes, Lille, etc.). Mais nous ne le savons que par « copinage » alors qu’il nous paraît très important de rendre ces informations publiques afin qu’elles puissent profiter à tous, plutôt que de s’enfermer dans des réflexes imbéciles et contre-productifs de panique.

Pour la DGSI et leurs amis : si vous cherchez votre matériel, vous le retrouverez, en pièces détachées, à quelques mètres de profondeur, dans le canal de l’Ourcq, au niveau de la rue de Nantes. Bonne pêche ! (on a toujours rêvé de voir des porcs flotter)

Des livres, pas des flics !

Quelques participant/es à La Discordia.
ladiscordia (at) riseup.net

Nota Bene (08/10/2015) : Nous nous dissocions entièrement de la reprise de ce communiqué par des sites ou des groupes racistes/racialistes, conspirationnistes et/ou d’extrême-droite en général (comme celui, en l’occurrence, d’Alain Soral). Parfois, les ennemis de nos ennemis sont aussi nos ennemis. Concernant les journalistes : nous n’avons strictement rien à vous déclarer, car comme vous, nous avons choisi notre camp dans la guerre sociale, et ce n’est pas le même.

en italien

Contre la COP21 : appel international !

Du 28 Novembre au 12 Décembre, nous nous mobiliserons à Paris contre la COP21. 195 chefs d’État, et un nombre incalculable d’industriels se réuniront pour décider de mesures inutiles afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre. En fait, il s’agira de statuer sur la quantité de pollution raisonnable que les industriels pourront rejeter dans l’atmosphère. Les nouveaux quotas de CO2 ne sont qu’un nouveau moyen pour les pays riches de continuer à s’octroyer le droit de polluer impunément.
Nous ne laisserons pas ceux qui sont les seuls responsables du réchauffement climatique et de la marchandisation du vivant tenir leur énième mascarade tranquillement !

La seule solution pour régler ce problème est la fin du système capitaliste et productiviste, pas un sommet dans une zone militarisée.
Que toutes celles et ceux qui n’en peuvent plus de ce système mortifère, d’Europe et du monde, convergent vers Paris contre la COP21 !
De multiples manifestations et des rencontres auront lieu pendant la conférence. Venez avec vos propositions et votre volonté, pour créer ensemble, d’autres formes de vie en commun loin des diktats économiques.

Des lieux d’hébergement et d’accueil seront prévus, ainsi que les actions suivantes :

Samedi 28 Novembre : Convergence des convois des ZAD sur Paris.

Dimanche 29 Novembre : Manifestation

Du 29 Novembre au 12 Décembre : Diverses journées d’action.

Samedi 12 Décembre : Clôture et journée d’action.

Assemblée parisienne contre la COP21

COP21@riseup.net

en anglais, italienespagnol et allemand

Bruxelles: A bas la maxi-prison – rencontres sans frontières du 29 septembre au 3 octobre

Cinq jours de rencontres et de débats
29 septembre au 3 octobre 2015 à Bruxelles
Le programme des journées se trouve ici.

Si l’État comptait construire en toute tranquillité le plus grand complexe carcéral de l’histoire belge à Bruxelles, il s’est trompé. Contre ce projet de la maxi-prison, une lutte est née et a pris de l’ampleur. Une lutte sans concessions qui a su prendre l’initiative, qui se fraye un chemin sans partis politiques ni organisations officielles et qui se lance dans l’auto-organisation et l’action directe contre ce qui rendra la maxi-prison possible.

Le projet de construire une maxi-prison s’inscrit dans un contexte économique et politique bien plus vaste. En ces temps de nouvelle instabilité politique et économique, l’État belge, tout comme les autres États, mise sur le renforcement de la répression. Si cela ce traduit dans des lois plus dures, davantage de contrôle à tous les niveaux, des caméras partout, une militarisation des frontières, des militaires dans la rue, un réaménagement de la ville pour « restaurer l’ordre », il y a aussi de vastes programmes de construction de prisons de tout type. Car la prison sera toujours une des menaces pour essayer de nous faire rentrer dans le rang et un puissant outil de l’État pour maintenir debout son monde divisé en riches et en pauvres, en puissants et en exclus, en oppresseurs et opprimés.

Si l’idée et l’action doivent se tendre la main, si la pensée et l’expérience peuvent aiguiser les combats qu’on mène, si la construction de la maxi-prison n’est pas seulement une question de quatre murs mais peut-être surtout une question sociale qui touche l’ensemble de cette société, cinq jours de rencontres autour de la lutte contre la maxi-prison pourraient alors être une occasion précieuse.

Lors de ces rencontres, des compagnons de différents coins du monde viendront causer de leurs expériences de combat, apporter leurs réflexions autour de la lutte insurrectionnelle et explorer des pistes pour approfondir la lutte contre la maxi-prison, mais pas seulement.

en anglais

Thessalonique: Considérations des compagnons sous le coup de la déportation

La région Chalcidique, ces dernières décennies avec l implantation de mines provoquant des désastres environnementaux, a vu, depuis les premiers projets, la naissance de luttes de résistance, lesquelles ont essayé de stopper tels ouvrages. De colosses capitalistes, comme la multinationale canadienne Eldorado Gold, débarquent dans des zones écrasées par le capitalisme, comme la Grèce, en privatisant des territoires afin d’en extraire un maximum de profit, se foutant des dommages que cela provoque sur les populations locales et sur l’environnement.

Dans le cas de la mine d’or de Skouriès, l’Etat supporte aveuglement le projet, le justifiant comme une nécessité financière, et en défend son bon fonctionnement a l’aide de tout son appareil répressif. Ce dernier est présenté comme une solution au problème du chômage grâce aux postes de travail concédés à centaines d’habitant de la région.

Nous ne reconnaissons pas cette logique capitaliste de payer les dettes de l’Etat et de donner du travail aux gens, les rendant ainsi collaborateurs de la destruction et de la saignée de leur propre terre.

Nous refusons la propagande étatique qui voudrait nous faire croire que ce soit l’unique manière pour survivre dans cette zone.

Les travailleurs de l’Eldorado Gold sont, en outre, utilisés comme une force réactionnaire, poussés et payés par l’entreprise, à organiser des rassemblements, des contre-manifestations, des blocages routiers et des agressions, créant de fait un climat de guerre civil entre collaborateurs et résistant au projet.

Ce qui nous intéresse de la lutte à Skouriès contre la mine d’or est, d’un coté l’organisation en assemblée autogérée et, d’un autre coté les pratiques d’action sans médiation utilisées ces dernières années.

Nous partageons l’horizontalité des assemblées de certains villages qui discutent d’actions de résistance, avec l’objectif d’arrêter le projet et de chasser l’envahisseur capitaliste de leurs propres territoires.

Un de ces moments de résistance fut la manifestation, à Skouriès du 23 aout, où des milliers de manifestants ont essaye d’atteindre le chantier défend par les forces de l ordre. La journée s’est conclue par l’interpellation de 78 personnes arrêtées dans un bus qui repartait de la montagne ; après quoi, nous nous sommes retrouvés à 4 en état d’arrestation pour refus de donner nos empreintes digitales.
Dans le passé, la lutte à Skouriès a été caractérisés par l’utilisation de nouvelles pratiques répressives et de contrôle, comme la prise par la force de l’ADN, ou l’interdiction donnée de s’approcher à moins de 4km du chantier.

Dans cette logique est comprise la tentative de la part de la police de prendre les empreintes de toutes les personnes interpellées. La prise des empreintes digitales s’insère dans un projet plus général qui tend à un contrôle toujours plus total de la société; dans ce sens va aussi la technologie, avec la production de cameras de surveillance sophistiquées, le contrôle des téléphones et de leurs réseaux, ou alors l’informatisation des données et l’enregistrement des flux informatiques.

Un autre aspect en est la présence asphyxiante de force de l’ordre et de sécurité privée dans les rues.

L’objectif de ces mécanismes est de surveiller, inculper, et punir qui ne respecte pas les règles de l’ordre établi. Pour cela existe la prison qui défend les riches et leurs biens, et plus généralement les intérêts du Capital; elle est utilisée comme forme de menace et de terreur pour qui n’accepte pas de courber l’échine.

La preuve que la prison est une arme des bourgeois est donnée par le fait que la liberté peut souvent être achetée à l’institution judiciaire.

Nous ne collaborons pas avec la réalisation de ce projet totalitaire dans la mesure où nous combattons les intérêts, l’état de chose que celle-ci défend ; et c’est pour cela que nous nous sommes refusés de donner les empreintes digitales lors de notre passage au commissariat de  Polygyros.

Pour cette raison, le tribunal de Polygyros, lundi 24 aout, nous a condamnés à une peine suspendu de 17 mois avec l’accusation d’avoir participé à une manifestation violente et pour le refus de donner nos empreintes digitales. Non contente, la police a demandé notre déportation et 8 ans d’interdiction de territoire grec parce que considérés dangereux pour la sécurité de l’Etat, nous maintenant encore aujourd’hui en état d’arrestation.

Un autre aspect de la société de contrôle sont les frontières et ce qui en découle comme les passeports, les nationalités, et toutes les mesures infâmes comme la déportation. Ces dernières, aujourd’hui, permettent le renforcement de l’orgueil national qui, a la capacité de neutraliser, au nom de l’unité, les possibles conflictualités créés par le système capitaliste à l’intérieur d’un territoire déterminé.

Tout cela crée ensuite ce qui est appelé le « phénomène de l’immigration », autrement dit la raison pour laquelle des hommes et des femmes se retrouvent dans l’illégalité, exposés à la réclusion et à l’expulsion.

L’Etat se recouvre d’hypocrisie par le fait d’exploiter les immigrés dans les travaux les plus merdiques et sous-payés quand ca lui est commode, pour ensuite enfermer ces derniers dans les CRA (centres de rétention administratif) en attente d’expulsions quand il serve à la propagande étatique pour faire se défouler la haine nationaliste contre l’ennemi commun venu de l’extérieur.

Nous croyons, au contraire, que l’ennemi est l’Etat et le capitalisme.

Nous sentons l’importance des rapports qui peuvent se créer avec les territoires dans lesquelles on vit, en construisant de profondes relations humaines et en s’enracinant dans l environnement ; laquelle importance n’est pas comparable à celle des données écrites sur les passeports et les documents variés.

Pour tout cela, nous refusons notre déportation.

Combattons la paix sociale qu’ils nous imposent.

Complices de ceux qui refusent la prise de l’ADN et des empreintes digitales.

Solidarité avec tous les compagnons anarchistes emprisonnés.

31/08/2015
Errol et Andrea.

(Les compagnons Errol et Andrea ont été libérés le 2 septembre avec l’ordre du tribunal de Thessalonique, de quitter la Grèce dans les 30 jours. La lutte continue jusqu’à l’annulation de cet ordre d’expulsion.)

en grec

Sortie du 4ème numéro de ‘Séditions’

Cliquez sur l’image pour télécharger le pdf.

A l’occasion de la sortie du 4ème numéro, le journal ‘Séditions’ change de format : il passe du dépliant 4 pages à une feuille recto-verso au format A3. Il est disponible à la librairie ‘L’Autodidacte’, à la ‘SPAM’ place Marulaz et au bar ‘Ze Muzic All’.

Par ailleurs, il sera également possible de choper les quatre numéros tous les derniers dimanches de chaque mois place Marulaz (ou quai Vauban en cas de pluie) lors des tables de presse de 12h30 à 15h00.

Si vous souhaitez le recevoir chez vous, contactez-nous par mail à l’adresse : seditions[at]riseup.net.

Un court aperçu des thèmes abordés :

– JCDecaux : une pourriture sur tous les fronts / Besançon en voie de devenir une ‘Smart City’
– L’EPIDE, la maison de correction du XXIème siècle
– Rubrique « A l’Assaut du vieux monde » (brèves d’agitation)

À propos du compagnon Gabriel Pombo Da Silva et des Maxi-prisons

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Il y a maintenant un an que le compagnon Gabriel Pombo Da Silva a été transféré au centre pénitentiaire de Topas (Salamanque). Il continue d’y résister à la dure expérience de la privation de liberté (après déjà plus de 30 années passées derrière les barreaux), mais aussi aux divers dispositifs que l’administration pénitentiaire ne cesse de perfectionner au mieux de ses intérêts et de ceux de ses commanditaires.

La prison de Topas a été créée dans le cadre du programme de construction d’une vingtaine de maxiprisons promulgué au début des années 90 par le gouvernement PSOE de Felipe González. À la même époque, le sinistre et socialiste directeur de l’AP, Antoni Asunción, introduisait la directive interne régissant les régimes FIES.

La prison de Topas a donc les caractéristiques de ces nouvelles usines d’incarcération de masse – en Espagne, le nombre de personnes emprisonnées a doublé en 20 ans, passant en gros de 35 000 à 70 000 entre 1991 et 2011.

Un des critères de cette modernisation consistant à éloigner les établissements carcéraux des centres urbains, celle de Topas a donc été construite en rase campagne. Cela répond à plusieurs objectifs : planquer le plus possible ces lieux de misère ; séparer davantage encore les personnes emprisonnées de leurs proches, obligé-es de parcourir de longs kilomètres pour la moindre visite – coup de chance (?!), contrairement à la plupart des autres taules, Topas se trouve au bord d’une route nationale desservie par une ligne de bus, un “luxe” qui permet d’éviter la punition collective de coûteux trajets ou de la marche forcée.

Cet éloignement est également destiné à réduire les manifestations de solidarité dans les quartiers telles qu’elles ont pu exister par le passé, notamment lors de mouvements à l’intérieur, ainsi qu’à rendre les évasions extrêmement difficiles.

Ce programme de nouveaux établissements pénitentiaires est ainsi venu répondre aux vagues de luttes, d’émeutes et d’évasions qui ont régulièrement secoué les prisons espagnoles des années 70 jusqu’aux années 90. Rassemblant en leur sein différents types de détention (maison d’arrêt, centrale etc.), il s’agit de prisons de sécurité maximale, équipées entre autres de portes automatiques, de systèmes de contrôle informatisés de plus en plus sophistiqués et d’une multitude de dispositifs de haute technologie.

La taille et l’architecture de ces prisons permettent d’enfermer dans chacune d’entre elles plus d’un millier de prisonnier-es, tout en les séparant au gré des nécessités et des expérimentations de la gestion carcérale. Elles sont en effet divisées en différents bâtiments autonomes les uns des autres avec leur cour de promenade, leurs parloirs, leur cantine. Tout type de rencontres entre les détenu-es des différentes unités étant soigneusement évité, ils et elles n’ont que très peu de moyens de savoir ce qui se passe dans le reste de la détention, ce qui réduit d’autant les possibilités de luttes, voire d’émeutes, d’ampleur. Pour empêcher tout «  regroupements dangereux  », il est aussi très facile de déplacer un prisonnier d’un bâtiment à l’autre sans avoir recours au transfert dans une autre taule – même si la dispersion reste un moyen efficace de punir les prisonnier-es et leurs proches. Après 5 transferts depuis son arrivée en Espagne, Gabriel a par exemple déjà pu découvrir 5 modules internes différents à Topas.

Cette organisation reposant à la fois sur la massification et l’atomisation contribue donc à poursuivre la sale guerre en brisant les liens de solidarité ou en encourageant rivalités et embrouilles dans un contexte de misère affective et économique. Histoire d’en rajouter une couche dans la pénurie et la course à la survie, la dernière trouvaille en date de Topas a consisté à réduire les possibilités de mandats à deux par mois, à effectuer uniquement par les familles ou l’avocat …

Parallèlement à ce modèle architectural s’est aussi développé le concept moderne de traitement scientifique des prisonnier-es. Cobayes modernes, ils et elles sont en effet classifié-es selon une interminable liste de régimes, degrés et phases. Cette mise en cases qui se veut extrêmement pointue est effectuée par tout un panel de spécialistes (les dites «  équipes techniques  » ou «  trucologues  » comme ironise Gabriel qui refuse de se soumettre à leur examen : psychologues, sociologues, pédagogues et autres travailleurs sociaux…) selon des critères essentiellement comportementaux et disciplinaires. Ce qui porte le doux nom de “traitement individualisé” revient à scruter à la loupe le comportement de chaque prisonnier-e, pour établir son profil et le traitement à lui appliquer. En termes moins choisis, il s’agit d’appuyer là où ça fait mal – sachant que cette bureaucratie est aussi déterminante pour les permis de sortie et les conditionnelles. Tout cela passe évidemment par la constitution d’énormes bases de données et par un contrôle au plus serré.

Au delà des interrogatoires réguliers prévus par ces bataillons d’experts, la surveillance au quotidien est assurée par différents moyens : le système de caméras omniprésentes et les rapports d’incidents distribués par les matons sont malheureusement souvent efficacement secondés par le contrôle des co-détenu-es.
Les modules dits de « respect maximum » soi-disant de « la vie en commun »  sont un exemple extrême de cette cogestion. Les prisonnier-es qui y entrent s’engagent de fait à respecter et à faire respecter par les autres non seulement le règlement de la taule, mais en prime un code de bonne conduite élaboré par la division elle-même. Sous couvert d’assemblées de bilan, ils et elles  participent activement à leur propre enfermement et au règne de la balance qui a tendance à se généraliser, c’est sans doute ça la réinsertion…

Bien entendu, l’ensemble du système fonctionne sur la stratégie de la carotte et du bâton : récompenses pour celles et ceux qui de différentes manières font preuve de leur bonne volonté à l’égard de l’administration pénitentiaire, tandis que les régimes fermés, l’isolement et la plupart des régimes FIES sont destinés à punir les prisonnier-e-s « conflictuel-les » et viennent entériner les diagnostics ou pronostics de dangerosité sociale.

Le FIES 3 attendait les compagnon-nes Francisco et Mónica dès leur incarcération. Gabriel, pour sa part, a été placé en FIES 5 alors qu’il se trouvait à A Lama, et cette décision a déjà été reconduite plusieurs fois par l’administration de Topas. Egalement considérée comme rebelle, Noelia Cotelo vient à son tour d’arriver à Topas où elle immédiatement été mise à l’isolement. Elle est toujours en FIES 5. Entre autres mesures spéciales, cela implique concrètement que toutes les communications écrites ou orales sont lues, photocopiées, écoutées et enregistrées et qu’elles peuvent être censurées sur des critères pour le moins flous de “contenu subversif” ou d’”atteinte à la sécurité ou au bon fonctionnement de la taule”. En l’occurrence, c’est quasiment l’ensemble des publications de caractère anarchiste destinées au compagnon qui sont retenues, y compris quand elles répondent au critère obligatoire et déjà sélectif de porter ISBN et mention de l’imprimeur. D’où sa demande de ne pas joindre de lettre à ce genre d’envoi qui se voit entièrement refusé. Sa correspondance est aussi soumise à la limitation de 2 lettres maximum à envoyer par semaine, sans compter les retards ou les disparitions «  inexpliqués  » de courriers, pour le faire taire et l’isoler davantage sans doute.

Au recours envoyé par Gabriel, le juge de vigilancia de la région a répondu par la confirmation du placement en FIES, avec cette phrase qui ne manque pas de saveur  : « Il résulte des rapports reçus et du contenu des surveillances de communications effectuées depuis qu’il se trouve dans ce centre pénitentiaire qu’il continue de mener une lutte anarchiste et antisystème contre le régime et les institutions, encourageant ses proches et ses amis à lutter ». Cela en dit long sur ce que l’Etat attend du compagnon : renoncer à ce qu’il pense et à ce qu’il est ; le harcèlement et les sales jeux y compris sur sa date de sortie de prison (les recours juridiques sont toujours en cours) visent sans doute à cela et n’y sont manifestement pas parvenus.

Le fonctionnement et la fonction de la prison viennent à nouveau nous rappeler qu’elle est le reflet en plus dense de la société qui la produit et qui en a besoin. Du plus bas au plus élevé des échelons, les rouages qui assurent le maintien des institutions et de l’ordre établi, nécessitent et exigent la soumission du plus grand nombre. Il faut briser les individus et éradiquer les possibilités de luttes. Le consentement peut être acheté à coups de bons et de mauvais points, de quelques miettes, de drogues légales et illégales ou tenté d’être arraché par la violence plus directe, car tous les moyens sont bons aux yeux des puissants, démocrates ou pas.

L’« humanisation » des prisons vendue par le pouvoir et la propagande médiatique cache en réalité la tentative de dépersonnalisation et de dépossession totale, tout comme leur prétendue « paix sociale » n’est qu’une guerre plus ou moins larvée.

Dehors comme dedans, c’est bien ces engrenages qu’il s’agit de briser, ainsi que toutes les chaînes, physiques, psychologiques et technologiques. Seules la révolte et la lutte permettront d’en finir avec les rapports fondés sur la domination et d’assouvir nos désirs de liberté.

A bas la société carcérale, l’Etat et toute autorité !

Août 2015, des anarchistes solidaires

Pour écrire au compagnon :

Gabriel Pombo Da Silva
CP Topas-Salamanca
Ctra N-630, km 314
37799 Topas (Salamanca)
Espagne

en espagnol

Finlande : Nouveau sabotage sur un chantier nucléaire

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Au cours de la troisième semaine de Juin, les engins de chantier du site de construction de Fennovoima à Hanhikivi, Ostrobothnia du nord, ont de nouveau été sabotés.

Une pelleteuse et un bulldozer ont été gravement endommagés par la destruction de leur système de câbles. La ou les personnes qui ont réalisé l’action ne représente(nt) aucun réseau, groupe ou organisation.

Solidarité avec les gens qui résistent à la construction nucléaire à Pyhäjoki et aux compagnon-ne-s qui luttent partout.

en anglais | espagnol | italien

A propos de voitures enflammées ces dernières semaines à Berlin…

siemens wisag

Pour Mónica Caballero, Nikos Romanos, Francisco Solar, Nikos Maziotis et tou-te-s les prisonnier-e-s révolté-e-s, pour celles et ceux qui brûlent les véhicules de l’entreprise contructrice de prisons Vinci dans les rues de Paris et ont célébré le jour férié du 14 juillet à leur façon, pour les intouchables qui ont encore une fois jeté des μολότοφ [cocktails Molotov] et des pierres dans les rues d’Athènes et ne se sont pas laissé décevoir par Syriza… et pour nous-mêmes.

Voilà pourquoi nous avons incendié un véhicule de la société de surveillance Deutsche Telekom dans le district Wedding de Berlin le 11 juin 2015 ; nous avons brûlé un van de l’entreprise d’armement Siemens dans la presqu’île de Stralau le 13 juillet 2015 et réduit en cendres un véhicule de l’entreprise de sécurité WISAG dans la Paul-Junius-Straße le 17 juillet 2015.

La Forteresse Europe ne s’effondrera que lorsque la tempête qui fait rage à ses limites externes se connectera avec les subversions internes et locales, et que ces luttes seront des corrolaires les unes des autres.

En allemand / grec | anglais | portugais.

Gênes : Sabotage contre la dictature technologique

CONTRE LA DICTATURE TECHNOLOGIQUE

La société actuelle peut sans aucun doute être décrite comme un système technocratique dans lequel la science effrenée et les produits qu’elle met sur le marché dominent et régulent la vie au niveau global.

Depuis qu’elles existent, les multinationales maintiennent leur contrôle sur la Planète à travers les Etats et les institutions internationales (ONU, UE, FMI, BCE).

La société hyper-technologique est la société parfaite pour satisfaire les 2 exigences principales du Pouvoir : le profit et le contrôle social.

Grace à la science et à la technologie, élevées au rang de divinités modernes, le profit ne connait plus de limites : on passe de dispositids militaires en continuelle évolution à l’incroyable quantité de produits inutiles voués au commerce.

D’autre part, le contrôle social et de la vie ne pourra qu’être plus capillaire, passant des simples caméras de vidéosurveillance à l’utilisation des nanotechnologies.

Les personnes, qui sont désormais privées de toute autonomie et de volonté propre, sont introduites dans le fabuleux monde de la science à travers un accès partiel et fictif à la technologie.

Avec cette chimère de l’amélioration de la qualité de la vie, les seuls effets réels sont une production frénétique, l’atrophisation des esprits et des capacités de chacun-e, l’effacement des émotions réelles, et donc de la vie en tant que telle.

Tout cela alors que ce qui reste de la nature est dévasté devant nos yeux pour construire de grandes oeuvres qui permettent de faire voyager ces marchandises plus rapidement et de les repérer avec encore plus de facilité.

Tout cela alors que la télévision transmet dans l’indifférence générale des images de peuples massacrés et réduits à la faim pour exploiter les ressources indisensables à l’augmentation de la fabrication de ces marchandises.

Pour une fois, nous avons simplement décidé de passer outre le contrôle et de menacer le profit de la société technocratique.

Nous avons mis le feu aux câbles d’alimentation d’une centrale de télécommunications appartenant à Italsite Spa, entreprise spécialisée dans le secteur en Italie et en Europe.

POUR LA LIBERATION IMMEDIATE DE MARCO CAMENISCH

EN SOLIDARITE AVEC LES ANARCHISTES INCARCERE-E-S EN ITALIE, AU CHILI, EN GRECE, EN ESPAGNE ET AU MEXIQUE

en italien / espagnol, grec

Mexico : Solidarité explosive avec la grève de la faim de la Coordination Informelle de Prisonniers en Résistance

A 30 jours du début de la grève de la faim de la Coordination Informelle de Prisonniers en Résistance

Nous saluons par le feu l’initiative de lutte des compagnons de la Coordination Informelle des Prisonniers en Résistance, à 30 jours du début de leur grève de la faim, qui nous démontrent que le combat frontal contre l’État-Capital continue encore à l’intérieur de la prison, et que celui-ci ne fait que prendre une autre forme.

Hier dimanche 26 juillet, un paquet explosif a détoné dans la succursale de Banamex sur l’avenue Revolucion, entre les rue Mixcoac et Barranco del muerto, et par cette action nous revendiquons la lutte de nos compagnons. La critique-pratique de la totalité du capital revêt diverses formes, depuis la lutte à l’intérieur de la prison, au sabotage diffus, aux barricades que dressent des compagnon-ne-s dans différentes régions du territoire contrôlé par l’État mexicain pour défendre la Terre, la vie même et les multiples formes que connait l’associationnisme prolétaire dans la lutte de rue, la solidarité et la lutte sous toutes ses formes.

Nous envoyons une forte étreinte de combat aux compas Julian Barron Lopez, Jose Santiago Hernandez et Fernando Barcenas. Nous nous souvenons également du compa Luis Fernando Sotelo, les actions de solidarité devront continuer sur tous les fronts.

Jusqu’à la destruction totale des prisons !
Pour l’appropriation de la vie humaine !
Guerre à l’État-Capital !

Prole
27/07/15

Entretien autour du Mouvement du 2 Juin, groupe armé en RFA

Mouvement2J"Nous avions les cheveux longs et aucune envie de travailler"

Un entretien avec Norbert Kröcher, dit Knofo, réalisé en décembre 2008 par Sergio Rossi à propos du Mouvement du 2 juin et de Berlin-Ouest lors de la période ’65-’75, traduit (en collaboration avec Marseille Infos Autonomes) depuis le blog de Salvatore Ricciardi Contromaelstrom.

knofo-abd97(Norbert Kröcher était rédacteur avec Ronald Fritzsch et P.P. Zahl de la revue FIZZ, de la gauche radicale berlinoise, de tendance anarchiste. Tous trois ont ensuite conflué dans le « Mouvement du 2 Juin ».)

Sur le Mouvement du 2 Juin, il est important de commencer par dire que ceux qui y ont conflué venaient d’un milieu complètement différent de celui de la Fraction Armée Rouge (RAF). Nous étions une grande majorité de prolétaires, tandis que la RAF venait de la petite ou de la haute bourgeoisie. Leur monde était complètement séparé et, de plus, les « classifications » sociales étaient alors beaucoup plus marquées. Aujourd’hui, il n’y a que les riches et les pauvres, mais à l’époque il s’agissait de subdivisions en classes au sens marxiste du terme. La provenance, la condition sociale de laquelle on venait jouait un rôle important. Il y avait les travailleurs, les employés, les commerçants et les marchands, la petite et la haute bourgeoisie. Et puis nous : le prolétariat, la couche la plus basse de la société. Parmi nous, il y avait aussi quelques sous-prolétaires qui, quand nous nous sommes politisés et avons commencé comme Gammler, sont restés à glander.

Nous avions les cheveux longs et aucune envie de travailler. Nous ne le faisions que lorsque c’était absolument nécessaire. Généralement des boulots de merde à la limite de l’esclavage : décharger des sacs de farine des bateaux, transporter des marchandises en fourgonnette, porter des pierres, etc. Dans cet ambiance, il y avait des sous-prolétaires qui sont par la suite devenus alcooliques ou toxicos. Des gens qui, une fois que la structure politique leur a enlevé les Gammler, sont devenus de simples vagabonds et se sont mis à tomber vraiment bas.

Encore sur les classes : en 1970, il y a une dispute entre Marcuse et Hans Magnus Enzensberger sur comment était la société de classes en RFA, si les classes existaient encore et comment se structurait la société. A cette occasion, tous deux ont postulé une chose intéressante, à savoir que les traditionnels cols bleus s’étaient transformés en cols blancs. C’est-à-dire que si quelqu’un portait auparavant un bleu de travail sur les machines, cette même personne est aujourd’hui en chemise devant une fraise informatisée et programme la pièce qui doit en sortir. Ce qui a conduit à la disparition de l’ouvrier en bleu de travail.

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Avalanche – Correspondance anarchiste, numéro 5

Cliquer ici or sur la couverture pour télécharger Avalanche n. 5

Avalanche n. 5 vient de sortir en français, anglais et allemand.
Vous pouvez demander vos exemplaires par mail à l’adresse correspondance[arobase]riseup[point]net ou les télécharger sur le site.

Les anarchistes se sont toujours appropriés des moyens pour faire des idées antiautoritaires et des luttes une matière pour alimenter le dialogue et l’action subversives.

C’est en ce sens-là que cette publication se veut aussi un moyen et plus précisément, celui d’offrir un espace pour nourrir le débat international entre anarchistes.

C’est pourquoi ces pages laisseront surtout la place aux combats dont le ressort est anarchiste : des luttes autonomes, directes et auto-organisées ; des combats qui poussent vers la destruction du pouvoir sous toutes ses formes ; des luttes qui se déroulent aujourd’hui, comme hier ou qui sont à venir.

salutations anarchistes

France, Bure : Ultime appel aux rencontres internationales de Bure

affiche bureLe camp de Bure approche, et il nous a semblé utile de renvoyer quelques informations fraîches.
Pour toutes les info : http://vmc.camp/

Du 20 au 26 juillet aura lieu un dernier chantier collectif avant le début du campement. Et pour celles et ceux qui voudraient être présent-e-s pour le montage initial, le weekend des 1 et 2 août seront consacrés à la mise en place de la plupart des structures, qui nous viennent de plusieurs régions.

En amont, nous avons œuvré et œuvreront encore dans les jours qui viennent à la mise en place de systèmes d’alimentation en eau et en électricité qui nous permettent d’être autonomes au maximum de nos possibilités. Nous préférerions évidemment être entièrement autonomes par rapport aux circuits d’électricité classiques et aux générateurs à carburant. Nous feront notre possible pour tendre en ce sens.

Ces derniers mois, et notamment depuis un mois et demi, de nombreuses contributions sont venues de l’extérieur, pour apporter coups de mains, matériaux et apports logistiques divers, sans compter les contributions au contenu même du campement.

Il y a quelques mois nous pensions être 400, aujourd’hui nous pensons que nous allons exploser de loin ce plafond. Des ami-e-s et camarades ont prévu de venir de loin, de l’autre bout de l’Europe. C’est pourquoi il sera primordial que nous ayons des traductions tout au long des discussions et rencontres du campement. Un collectif nous apporte le matériel de traduction indispensable, et nous ferons appel à toutes les volontés polyglottes pour nous aider dans l’interprétariat simultané.

terrainbureEn terme d’alimentation, nous espérons pouvoir relever le défi de nourrir toutes ces bouches supplémentaires, c’est pourquoi plusieurs cantines seront présentes sur le campement. Dans l’idéal, et parce que la logistique bouffe promet d’être lourde, nous invitons toutes les personnes qui viennent à apporter des cageots de légumes, ce qui peut alléger un peu la tâche de celles et ceux qui participent à trouver des fournisseur-euse-s. Et, cela va de soi, participer à l’autogestion sur le campement même, en terme de confection et de gestion de nos déchets.

Le programme des discussions et activités du campement a été mis en ligne, et tout au moins partiellement traduit dans la plupart des langues du site (anglais, allemand, espagnol, italien, russe) : vous trouverez le pdf ici.

Il n’est pas exhaustif, car de nombreuses idées s’ajoutent. Nous souhaiterions que ces discussions permettent d’entrer dans le fond des questions qui traversent nos milieux politiques, et qu’ensemble nous puissions effectuer des retours critiques et formuler des perspectives concrètes afin que nos mouvements se trouvent renforcés à l’issue de la rencontre de Bure.

Tout apport de nouvelle discussion est bienvenu, à condition que celles et ceux qui la proposent s’organisent pour la porter, la réfléchir en amont, de manière à ce qu’elle soit plus fluide le moment venu, et que tout-e-s puissent en comprendre les enjeux. Pour cela, vous pouvez contacter l’organisation du campement à l’adresse vmc@riseup.net

L’initiative de ce campement n’a pas été portée par un seul groupe, mais par plus d’une soixantaine de personnes issues de divers groupes répartis sur plusieurs régions. Depuis un an, des réunions mensuelles se sont tenues dans l’Ouest, à Paris et dans l’Est, ainsi qu’un large infotour dans plus de 60 villes et lieux de résistance, pour parvenir à mettre sur pieds cette rencontre, que nous espérons porteuse de nouvelles énergies. Le projet a été pensé de manière à ne pas reproduire les écueils du passé. Nous n’avons pas la prétention d’y être parvenu, mais sa réussite dépendra aussi de la manière dont chaque participant-e investira de sa propre sensibilité et de ses expériences le campement lui-même.

Si vous ne vous étiez pas encore décidé à venir, il n’est pas trop tard.

A tout bientôt à Bure !

Collectif Vladimir, Martine & Co*

* Nous tenons à préciser que le nom du collectif n’est pas un hommage à Vladimir Poutine, qui ne cessera jamais d’être notre ennemi, mais à Vladimir Martynenko, le conducteur de la déneigeuse qui a provoqué la chute du Falcon dans lequel le patron de Total, Philippe De Margerie, a perdu la vie. Vladimir Martynenko, à l’heure où commencera notre campement, sera toujours en détention provisoire dans les geôles russes.

France, Besançon : le numéro d’été de la revue “Séditions” vient de sortir

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Le troisième numéro de “Séditions” de cet été vient de sortir.

Un rapide aperçu des sujets qui y sont abordés:

Flics porcs assassins !
– A Laxou comme ailleurs, pour en finir avec l’illusion citoyenne “vérité et justice”

Rubrique ‘A l’assaut du vieux monde’: brèves d’agitation

Rubrique ‘En Bref’:
– Besak sous les uniformes
– Les flics s’invitent à la faculté de lettres
– La police municipale armée de taser
– Des Rroms expulsés à la suite de l’incendie de leur squat

Milan : à propos des dernières expulsions et arrestations

Anti-cop stencilQuelques mots sur les événements de vendredi 15 mai à Milan :

A Quarto Oggiaro story.

Le comico de Quarto Oggiaro a déclaré la guerre aux anars !

Des poulets qui essaient de nous le faire payer, sacrée nouvelle !

Mais commençons par le début.

Les perquisitions ont commencé juste avant le 1er mai. Avec l’arrogance habituelle de la flicaille : des charges dans le marché, des dizaines de CRS qui s’amusent avec leur jolies matraques, la DIGOS qui filme pour avoir son quota de plaintes. Une camarade arrêtée pour résistance et coups.

Rien de nouveau, en somme.

Le 12 mai la situation devient «étrange» : une patrouille de 8 individus louches rentre dans un des bâtiments déjà fouillés, à un moment où il n’y a personne, pour y effectuer une nouvelle perquisition. Des camarades interviennent rapidement pour comprendre ce qui se passe. Pour toute réponse, des insultes et des phrases très raffinées genre « C’est la police, on fait ce qu’on veut », mais apparemment la simple menace d’un appel à l’avocat a suffi à les faire déguerpir d’un air désorienté. C’était qui ? Les Digos ne sont pas des lumières, mais ils ne sont pas si maladroits non plus.

Le matin du 15 mai plus aucun doute : nouvelle expulsion, clairement pas inattendue, des deux apparts d’une camarade et d’un camarade, appartements gérés par MM. Il s’agit de la deuxième expulsion de ce genre dans l’espace d’un mois, on connait le scénario. Une présence massive de CRS a rendu impossible toute intervention directe des soutiens qui voulaient empêcher l’expulsion. Nous avons décidé de rester pour protéger les camarades menacé-e-s d’expulsion et essayer de défendre leur affaires. Il y a quelque chose qui cloche, beaucoup de nouveaux visages, beaucoup de flics en civil, une quantité disproportionné même, ils sont presque aussi nombreux que les CRS. Pas beaucoup des visages tristement connus, quelques digosini par ci par là, quelques fonctionnaires et une poignée de ces salauds qui ont malheureusement l’habitude de se mettre sur notre route. Moment tendu: on essaye de reprendre quelques cartons d’un camarade qui vient d’être expulsé, et qui avaient entretemps été chargés sur une camionnette de MM. Une petite charge de dispersion nous repousse définitivement, la camionnette s’en va. Le calme revient. La tension redescend. Peu à peu le rassemblement se disperse tandis que l’on attend que l’on charge dans les fourgons les dernières affaires et que ceux qui n’ont désormais plus de domicile se joignent à nous. Loin de nos regards deux solidaires sont arrêtés, un troisième arrive à s’enfuir. Au rassemblement il y a de la nervosité, on ne comprend pas de suite ce qui se passe. Nous essayons de nous libérer de la flicaille. Nous sommes encerclé-e-s, un camarade se fait plaquer à terre et arrêter.

Le jour suivant procédure en réfèré, accusations habituelles : résistance et coups.

Les camarades sortent après une journée exténuante passée au tribunal en attendant une décision à propos des mesures judiciaires qui semble ne jamais tomber.

Tou-te-s dehors, deux sous contrôl judiciaire avec signatures obligatoires, un sans aucune contrainte.

Le procès reprendra un autre jour.

On s’embrasse et ils/elles commencent leurs récits, tout se fait plus clair.

Leur arrestation a été effectuée par des agents en civil du comico de Quarto Oggiaro, particulièrement violents et grossiers. Ils/Elles y ont été amené-e-s et gardé-e-s pendant des heures, entre insultes et méchancetés. Parmi lesquelles ne pouvaient pas manquer les “Vous aimez tabasser les keufs ? Maintenant c’est à nous de nous amuser !”, “Nous vous avons déclaré la guerre !” et autres boutades de ce genre. Il/Elles ont passé la nuit à San Vittore, d’où ils/elles ont pu entendre un salut affectueux.

Apparemment la flicaille n’a pas aimé que le 1er mai leur chef de bande – le préfet adjoint de Quarto Oggiaro – aie été tabassé devant les caméras et les photographes.

Quel échec pour leur machisme de voir leur mâle dominant massacré par une bande de tiques* devant le monde entier.

On voit que ton caractère insurgé grandit trop…

Maintenant, ils cherchent leur revanche et voudraient répandre la terreur.

Ils seront déçus.

MM mérite une dernière note en marge. Nombreux sont ceux qui restent perdu-e-s face à l’augmentation des expulsions, mais comment s’en étonner ? Exemple classique d’une administration de “gauche” en difficulté et qui essaie de se rattraper en copiant la politique des “droites” et se saupoudre avec l’imaginaire sécuritaire aux dépens des misérables. Parmi lesquels on retrouve, naturellement, la catégorie variée des squatteurs. Et il est certain qu’ils essaient d’abord d’éliminer le « cancer » des subversifs des bâtiments qu’ils souhaitent nettoyer. Comment pourraient-ils se permettre de laisser rallumer pendant l’Expo les foyers de révolte représentés par les barricades de Giambellino et Corvetto en novembre ?

Vous pensez peut-être nous avoir fait peur, nous avoir effrayés au point de nous faire nous cacher en attendant des jours meilleurs. Si ça se trouve vous êtes en train de jubiler à l’idée d’avoir réussi à imposer votre paix sociale à coups d’expulsions, arrestations et matraques.

La répression n’arrêtera pas nos luttes.

Et ce ne seront pas des marionnettes en uniforme qui nous feront peur.

Des individualités anarchistes

Note de Contra Info : *zecche, qui était le petit nom que les fascistes donnaient aux “rouges”, aux communistes et aux anarchistes, et que l’on entend encore parfois dans les couloirs des commissariats.

Mexico D.F. : Attaque incendiaire à une succursale de Banamex

Le 12 juin, après minuit.

Par le moyen d’une arme simple, nous avons décidé d’attaquer la banque Banamex de Sullivan, coin circuit intérieur; en plein centre-ville. Nous avons vu votre système de surveillance : des patrouilles circulant autour de l’avenue, l’une après l’autre, des caméras qui nous observent dans chaque rue, à chaque pas, des passants morts-vivants qui se confieraient à la police concernant quoi que ce soit leur paraitrait étrange.

L’avenue Sullivan est un lieu traditionnel de prostitution de rue de la ville de Mexico, sans ignorer, évidemment , qu’à un coin de rue de l’objectif, se trouvent les cours pénales des délits non-graves du Tribunal Supérieur de Justice; en somme, tout cela pourrait faire croire qu’une rencontre face à face avec l’ennemi est impossible dans une zone comme celle-ci; néanmoins, nous, avec une joie violente, expérimentons en temps présent la liberté qui confronte l’ordre et le statu quo.

Après l’attaque, une opération a été mise en branle qui n’a donné comme résultat que la démonstration de son inefficacité et de se stupidité, alors qu’entre les rues complices de la nuit, nous avons réussi à fuir.

Attaquer une banque telle que Banamex, en plein centre du pouvoir de la financier, c’est pour inciter à toute pluralité affinitaire (groupes d’affinité, individualités anarchistes) et démontrer que la surveillance n’est PAS un obstacle-et les cartes sont peu coûteuses. Les actes de sabotages peuvent être réellement simples et facilement reproductibles.

Qu’ils remplissent tout les recoins de caméras, depuis l’ombre de la nuit, nous les attaquerons. Tôt ou tard, les vitrines de leurs temples éclateront. Nous n’attendons pas, nous vivons dans le présent, et cet acte n’est ni le premier, ni le dernier dans la lutte que nous avons choisi d’affronter contre le capital sur nos vies.

Devant vos moyens de surveillance, nos réseaux de sécurité, de complicité et de précaution.

LIBRES OU MORTS

Groupe de sabotage « Nous dormons peu »

Ville de Mexico, 2015

P.S. La banque était toute carbonisée, ce qui a donné une touche de noir a la quotidienneté de la ville.

anglais | grec

Hanhikivi, Finlande : Sabotage sur un site de construction nucléaire

nuclearsabotageDans la nuit du 8 juin, une machine (pelleteuse) a été sabotée sur le site de construction de la centrale nucléaire de Fennovoima. Les fils et les câbles etc ont été tranchés et les fenêtres cassées.

Les individus qui ont réalisé l’action du 8 juin ne représentent qu’eux et non pas une organisation ou un réseau d’activistes.

Le journal mainstream qui a parlé le premier de l’attaque (le journal Kaleva) a choisi de ne pas se concentrer sur les crimes auxquels répondait cette attaque, pour plutôt se focaliser sur la perte de fluide hydraulique dans une fosse de gravats dans la zone rasée qui était autrefois la forêt de Hanhikivi Cape, habitée par de nombreuses espèces en voie de disparition. Comme d’habitude, les méthodes choisies par les individus à la base de l’action ont été le centre de l’attention, et pas le projet massivement destructeur de la centrale nucléaire elle-même. Ce que les médias nomment “vandalisme” était un acte réfléchi de sabotage, un méthode qui a toujours eu un rôle important dans la lutte contre les systèmes d’exploitation oppressifs dans lesquels les intérêts des pouvoirs corporatifs passent toujours avant les besoins et l’existence de la population et de la nature locale.

L’écriture de nouvelles lois à mesure que le projet avance, pour donner à des entreprises comme Fennovoima le droit d’exproprier des terres par la force, démontre à quel point cela est loin d’un processus démocratique et aussi comment les lois sont faites pour servir les intérêts des entreprises et non pas des personnes. La construction d’une centrale nucléaire n’est jamais un processus démocratique, et les décisions concernant ce genre de systèmes énergétiques sont prises bien au-dessus des têtes des gens ordinaires.

Jusqu’ici, les canaux offerts par le soit-disant système démocratique n’a eu aucun effet sur le déroulement du projet et sur la préparation du site de construction pour le réacteur planifié. Emphase sur “planifié – l’autorisation de construction n’a pas encore abouti, et il manque au projet le pourcentage nécessaire d’investisseurs locaux pour être approuvé par l’Etat.

Ce moment est un point critique, où il faut montrer aux entreprises déjà impliquées et aux possibles investisseurs que cette route sera difficile à parcourir. Toutes les entreprises, grandes et petites – qui profitent de la destruction de Hanhikivi Cape et de la création d’un autre immédiat énorme problème nucléaire pour les générations futures et présentes – doivent sentir que ce n’est pas une bonne idée.

Ce n’est que le début.

En solidarité avec le campement de protestation de Hanhikivi Cape et avec les habitants qui résistent à leur expropriation forcée.

[Belgique] Rompons les rangs

Téléchargez ici l’affiche en format A2 en PDF

Tous en rang. C’est ainsi qu’ils nous veulent, du premier au dernier souffle. En rang dans les salles de classe, aux caisses des supermarchés, au boulot ; en file sur la route, devant les guichets de la bureaucratie, aux urnes… jusqu’à en arriver à la dernière rangée, celui des tombes au cimetière. Toute une existence traînée ainsi – les muscles ne se contractent que pour s’agenouiller, les cœurs ne désirent que la marchandise – dans la sécurité d’une taule.

Car c’est bien à des taules que ressemblent nos villes, où tout espace est reprogrammé pour être surveillé, contrôlé, patrouillé. Les habitants sont comme des détenus escortés par l’exploitation capitaliste et menottés par les obligations sociales, toujours sous l’œil de la vidéosurveillance ; tous avec la même illusion de s’évader en consommant les sensations finement calculées qu’émettent les écrans omniprésents.

Cette société carcérale promet le bien-être, mais ne maintient que les massacres, comme le démontrent les rêves naufragés de ceux qui tentent d’y entrer et les corps bombardés de ceux qui se soulèvent à ses portes. Qui prend la liberté de ne pas mendier et de frayer sa propre route, aura à faire à une armée de politiciens, magistrats, gendarmes et journalistes.

Si à Bruxelles une nouvelle maxi-prison est en construction, à Athènes on impose un régime spécial aux prisonniers combattants ; si à Paris on pose la première pierre du nouveau Palais de Justice, à Zurich et à Munich d’autres monstrueux Centres de Justice et de Police sont au menu ; si les pouvoirs se mettent d’accord au-delà des frontières pour appliquer des stratégies contre-insurrectionnelles, les laboratoires de recherche et l’industrie sécuritaire passent à une vitesse supérieure pour fabriquer la paix sociale. Et partout, de l’Espagne en passant par l’Italie et la Grèce, la répression s’abat sur quiconque est entaché du crime le plus intolérable : en finir avec l’obéissance et inciter les autres à en faire autant.

Les grandes œuvres de la répression ne rencontrent pas qu’applaudissements, silences, ou lamentations. Parfois elles se heurtent à une hostilité résolue. C’est le cas par exemple pour la plus grande prison belge en voie de construction, projet dont l’histoire est déjà parsemée d’actions directes contre tous ceux qui y collaborent, des institutions publiques aux entreprises privées. De la peinture aux pierres, des marteaux aux flammes, des destructions aux sabotages, un univers d’attaque déchire tout code pénal, tout calcul politique, toute complaisance avec l’État. Si les défenseurs de l’ordre veulent l’étouffer, c’est que cette soif de liberté peut devenir contagieuse. Partout.

L’être humain n’est pas né pour rester en rang, la tête basse, en attente d’un permis de vivre. Relever la tête, armer le bras et défier le pouvoir – c’est là que commence la vie, en faisant sauter tous les rangs.

L’affiche en anglais, italien, grec et allemand par Rompons les rangs

Mississauga, Canada : L’ALF met le feu aux camions de Harlan/HLS

Mississauga, Ontario, Canada – Tôt le matin du 7 juin 2015, le Front de Libération Animale a fiché des dispositifs incendiaires sous des camions appartenant aux Laboratoires Harlan. Harlan est une compagnie appartenant à Huntingdon Life Sciences. Ils sont responsables de l’approvisionnement des vivisecteurs en animaux destinés à la recherche et en nourriture pour animaux. Cette action a été menée afin d’éliminer les moyens de transport de cette société diabolique, de perturber la torture systématique et le meurtre d’animaux innocents, et de causer le plus de dégâts économiques possibles. Heureusement, les rapports des journaux nous disent que les dispositifs ont pris feu avec succès, dégradant un camion et en détruisant un autre entièrement. Notre seul regret est que les flammes ont été éteintes avant qu’elles n’aient eu la chance de se propager dans les bureaux d’Harlan. En solidarité avec celleux en lutte contre l’oppression des visons des fermes à fourrure de St Mary’s – A.L.F.

Note de Contra Info : Pas moins de 1600 visons ont été libérés de leurs cages dans la ferme à fourrure de Glenwood à St. Mary’s, Ontario, tard dans la journée du 30 mai.

Prisons chiliennes : Lettre de Tamara Sol

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Notre beauté est dans la vengeance, Sol Vergara de retour dans la rue !

Ces mots sont mes premiers mots publics à travers l’internet suite à la sentence de 7 ans et 61 jours prononcée contre moi pour tentative d’homicide et vol simple. De nombreuses personnes croient que Angry était mon partenaire, ou que j’ai eu une relation avec lui, chose que je démens totalement. C’était un compagnon précieux avec qui j’ai partagé un nombre infini d’idées et de ressentis. Il était anarchiste et nihiliste et je revendique la vengeance de son assassinat comme acte politique, car je croirai toujours que sa mort n’était pas un hasard. N’oublions pas que TVN a mis l’emphase sur cet acte comme « héroïque », et qu’il n’y aurait même pas eut d’assaut manqué.
Même si je n’ai pas tiré sur le même qui a appuyé sur la gâchette et rechargé son pistolet pour l’achever, l’acte est clair et le message aussi, gardiens : vous ne pouvez pas continuer à tuer nos sœurs et nos frères, ni à risquer vos vies pour un salaire de misère ni pour aucun montant! Demandez-vous ce que vous surveillez, qui sont vos patron.e.s, à qui appartient l’argent que vous protégez avec vos vies!

Je ne crois pas en la justice.

Les prisons et tout le système juridique sont faites par les gens riches, puissants, et uniquement pour préserver leurs propriétés et leur ordre social de mort. Les policier.e.s, les juges, les procureur.e.s, les gendarmes se prêtent à cela et deviennent donc sans aucun doute mes ennemis.

En tant qu’individu.e, il y a des choses que l’on ne peut laisser passer quand il s’agit de l’État et du pouvoir qu’il exerce sur chacun.e. L’emprisonnement, l’assassinat, le vol de nos vies au profit du bien être de quelques un.e.s, c’est du terrorisme d’État. Comme ce que vivent aujourd’hui Nataly Casanova, Guillermo Durán, Juan Flores et Enrique Guzmán, qui sans aucune preuve accréditant une quelconque participation dans les explosions à la bombe, sont mis.es en cause et incarcéré.e.s en tant que terroristes avec un spectacle médiatico-juridique, risquant des condamnations qui leurs couteront leurs vies ; tout comme l’assasinat du compagnon Angry, alors que le gardien-militaire-privé a été mis là le jour même de l’assaut pour tuer, il a été envoyé pour faire « ce travail » et il y a des gens derrière tout ça. Pourquoi la justice dégueulasse ne punit pas ce gardien?

Voilà ce qu’est la terreur d’État, lorsque la mort d’une personne est légitimée pour la protection de la propriété privée ; quand on emprisonne des pauvres pendant des dizaines d’années pour des actes qui sont incomparables à la dévastation de la terre depuis des siècles ; on ne peut comparer cela non plus à comment la dictature a implanté le néolibéralisme par la force en tuant, en torturant, en faisant disparaitre des gens. Ceux qui l’on fait ont des prénoms et des noms et vivent encore, travaillent encore, marchent dans les rues, comme le maudit Labbé, qui a été libéré sous caution de 500,000 misérables pesos. Je ne crois pas non plus qu’il devait aller en prison.

Mais alors…que se passe-t-il avec ces terroristes? Que se passe-t-il avec les Angelini et les Matte qui laissent tous les peuples du sud sans eau et sans forêt ?
C’est Bachelet, ou le Pouvoir Exécutif qui les maintiennent à travers leurs décrets et leurs lois qui les protègent et contribuent à les rendre toujours plus riches. Et aux dépens de qui ? De communautés entières qui ne peuvent semer à cause des sècheresses, obligées de travailler pour eux jusqu’à mourir à la tâche. Ça c’est du terrorisme !
Que les médias de communication manipulent les évènements et l’information, qu’ils mettent des programmes machistes dégueulasses dans lesquels les femmes sont des objets et les hommes sont des patrons ; en plus de faire appel aux citoyen.ne.s à collaborer avec la police dans la capture de gens pauvres, de voleur.euse.s, ou en lançant des programmes grossiers comme « 133 », les fameux « cazanoticias », transformant les voisin.e.s en policier.e.s, en tortionnaires ou en espion.e.s, alors que les politiciens-voleurs, comme avec le cas Cascadas, le cas Penta ou jusqu’au propre fils de la présidente Bachelet, ni un seul œuf ne leur a été lancé ; tou.te.s sont libres, sain.e.s et sauf.ve.s. Tous prennent part à l’oligarchie chilienne, à l’État et au pouvoir.

On ne peut, en tant qu’individu.e avec une volonté propre, naturaliser l’omnipotence de la loi qui les préserve et encore moins protéger leurs propriétés et leur argent. Les conduites sociales sont régies par les personnes mêmes. L’État est une structure mentale soutenue par la force publique, par la police $hillienne, par la gendarmerie et par qui reconnait leur travail comme nécessaire.

Nous n’avons pas besoin d’État ni de Gouvernement. L’effondrement de l’esclavage moderne, de la reprise en main de nos vies par l’assaut et le renversement de leurs privilèges est entre nos mains. Ne travaillons plus pour eux, ne reconnaissons pas d’autorités, puisque nous savons que la démocratie fait partie d’un show médiatico-mental afin de maintenir intactes leurs si précieuses richesses, sans que personne n’y touche ou les dérange. Leur paix sociale et leur ordre public traite de cela…de la peur qu’ils ont de tout perdre, parce que sans pauvre il n’y a pas de riche, sans État il n’y a pas de loi, sans patriarcat il n’y a pas d’autorité ni de domination. La liberté de vivre autonome est entre nos mains, sans maître ni patron, ni horaires. Nous valorisons notre volonté, nous sommes capables de nous éloigner du matérialisme, des marchandises, de la consommation ; redevenons sages, écoutons de nouveau les vieux et vieilles, les enfants. Laissons de côté les rôles binaires qui génèrent les dépendances et les hiérarchies dans les relations et soyons nous-mêmes sans préjugés. Nous n’avons besoin ni d’un père, ni d’un homme, ni d’un État qui nous protège, la créativité et la connaissance sont des capacités innées qui conforment notre être, nous pouvons nous auto-suffire avec ce que nous donne la terre, nous n’avons pas besoin de plus. Recommençons à sentir, à observer notre intérieur, reconnectons-nous avec la vie, avec la nature, en apprenant de nos ancêtres. La technologie et la science ne sont pas en notre faveur, elles appartiennent aussi aux riches. Monsanto en est l’exemple évident : en utilisant la biotechnologie pour transformer des semences et des plantations agricoles, en les rendant résistantes à un pesticide unique (cancérigène) qui leur appartient aussi, en prenant le contrôle absolu des plantations de fruits et de légumes, c’est-à-dire la base de notre alimentation.

Cela se produit également avec la sylviculture et les plantations de pins et d’eucalyptus, qui sont des matières importantes pour l’exportation et donc l’une des principales sources de richesse, la monoculture de ces espèces requiert un pesticide spécifique pour affronter les maladies, ayant déjà été transformées biochimiquement pour être résistantes à celles-ci, ainsi qu’à tout types de températures, demandant de plus grandes quantités d’eau qu’une forêt vierge, contaminant et stérilisant la terre.

Ils expérimentent avec nos corps en inventant des maladies et en nous vendant les antidotes a travers la mafia pharmaceutique et leurs collusions flagrantes.

Sans cesse séduits à travers la publicité (tromperie) a consommer certains aliments pour « la bonne santé » comme le lait (viols répétés), la viande (cadavres) ou les œufs, encourageant la marchandisation en masse de la viande animale, en centre de torture et de maladie pour ces êtres (comme Agrosuper, Superpollo ou quelconque abattoir).

L’oligarchie soutenue par l’État est le terroriste.

Nous comprenons que l’idée de consommer et de posséder est vide, que cela n’a rien a voir avec la vie et la sagesse de comprendre que nous sommes une part de l’univers et que nous ne pouvons pas continuer à être des participants de l’immense dommage que les puissants font à la planète sur laquelle nous vivons, tout est pour leurs privilèges. Si nous sommes conscient.e.s de cela nous pouvons les arrêter et récupérer notre autonomie, notre volonté individuelle, notre sensibilité, la fertilité de la terre et de nos corps, la joie de vivre sans misère affective ni sexuelle, jouissant du chaos des flux de relations libres et de la nature sauvage.

Sans regret, savoir qu’il y a encore des cœurs inquiets, rebelles et autonomes et que d’autres continuent de naître me réjouit, des êtres qui ne se laissent pas séduire par la marchandise du néolibéralisme et de la démocratie. Je vous porte toujours dans mon esprit et dans mon cœur. D’ici je vous serre fortement dans mes bras, sachez que vos actes nous rendent plus fort.e.s et illuminent les journées.

La solidarité dans toutes ses formes nous maintient de pied ferme, pour cela je salue les jeunes de Villa Francia et les compagnon.ne.s toujours prêt.e.s à la confrontation à coups de poing et coups de pieds contre la police à chaque audience de ce procès judiciaire dégueulasse, dont plusieurs ont finis matraqué.e.s ou prisonnier.e.s. Sachez que vous êtes de valeureux.ses guerrier.e.s. Je remercie mes frères et sœurs qui n’ont jamais arrêté de venir me visiter et de me cuisiner des bons plats. Je vous aime beaucoup et vous me manquez.

Tout mon respect à l’équipe de défense juridique. L’outil que vous avez choisi d’utiliser sort les compagnon.ne.s de prison.  Ce sont des actions concrètes dans la confrontation des forces…une arme. Salutations affectueuses et solidaires à Freddy, Marcelo, Juan, Carlos, Hans, Alfredo, Alejandro et Nicolas, séquestrés dans les cages de l’État Chilien. Affection complice à la Tato et à Javier, force à Natalia, Juan et Guillermo, alors qu’ils et elles en sont à 45 jours en grève de la faim liquide, force à Enrique Guzman; tout mon appui dans cette dure bataille.

Solidarité et respect aux gens de la terre dans le Wallamapu !
Solidarité avec les prisonniers à travers le monde !
Contre la société patriarcale techno-industrielle !
Contre l’État, l’oligarchie et toute forme de domination !
Pour la destruction de toutes les cages !
Coeur, volonté, mémoire, intuition et instinct! Confiance en soi !

Ana, Luisa, Manuel, Alen, je vous aime infiniment.
SOL MALEN
PRISONNIÈRE NIHILISTE
INCARCÉRÉE DANS LE MODULE 2 DE LA PRISON SAN MIGUEL

Bruxelles : Rassemblement solidaire avec la lutte contre la maxi prison

Le tract en PDF ici

Dimanche 14 juin à 13h – Métro Clemenceau, Anderlecht
Solidaires avec la lutte contre la maxi-prison et tous ceux et celles qui se battent contre le pouvoir

Parce que le combat contre la construction d’une maxi prison dans cette ville qui court vers toujours plus de contrôle et de répression, est une lutte auto-organisée et autonome. Elle sort du cadre légal imposé pour s’attaquer directement à ceux qui veulent la construire et à leur logique. Par la parole et l’action directe, par le sabotage et la manif sauvage, à beaucoup et à quelques uns, de jour comme de nuit.

Parce qu’on soit à l’office des étrangers, dans les bureaux de l’ONEM, à l’école, au boulot, en taule ou psychiatrisé, il est assez clair que nos vies nous sont volées et que le conflit est inévitable si nous désirons reprendre nos vies en main.

Parce que si la police antiterroriste a fait des perquisitions dans quatre maisons de compagnonnes et au Passage, point de coordination dans la lutte contre la maxi prison ce mercredi dernier, c’est pour semer la peur et freiner ces combats – mais il est hors de question que nous retournions à la maison : nous ne baisserons pas les bras.

Parce que la meilleure défense c’est l’attaque, face à la volonté du pouvoir de faire de la ville une prison à ciel ouvert, c’est en semant le trouble dans leurs moyens de nous contrôler que nous continuerons d’agir.

Parce que face aux horreurs du pouvoir, aux massacres qu’il commet, à l’exploitation sur laquelle il repose et à l’enfermement auquel il condamne toujours plus de gens, affirmons la joie de lutter librement, la fierté des idées qui s’opposent
à leur monde et la solidarité entre ceux et celles qui chérissent toujours le rêve d’un monde débarrassé du pouvoir.

(PS : Journaliste ? Politicien ? Reste chez toi !)

Ce samedi 13 juin à 17h : Point d’info au Passage

Suite aux perquisitions ciblant une approche autonome, auto-organisée et basée sur l’action directe pour empêcher la construction d’une maxi-prison, un Point d’info est prévu ce samedi 13 juin à 17h au Passage (rue Rossini 11 à Anderlecht).

Une occasion pour en discuter, partager les infos et réfléchir à des initiatives afin de continuer la lutte contre la construction de la maxi-prison, ainsi que de soutenir tout ceux et toutes celles qui cherchent à lutter sur différents terrains mais toujours de façon autonome et auto-organisée contre ce qui nous opprime.

La maxi-prison ne sera pas construite sur notre résignation !

11 juin : Transitions… la lutte n’est pas finie!

Tout est génial! Nique la police « FTP : Fuck the police » June11.org

Traduction non littérale du texte en vue de la Journée internationale de solidarité avec les prisonnier-ères anarchistes à longe terme, incluant Marius Mason et Eric McDavid. Des passages ont été coupés exclusivement pour fins de diffusion plus « grand public »…