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Sur la solidarité dans la répression. Sur l’affinité.

solidaridad
la solidarité est plus que des mots imprimés

Une fois j’ai entendu un vieil anarchiste qui avait vécu la révolution et la guerre et qui avec la sagesse que donne l’expérience et un petit sourire sur le visage disait :” les anarchistes ce qui nous plaît le plus c’est de nous disputer”, et il n’avait pas tort. Il y a mille et une divergences connues au sein du mouvement : cénétistes vs. cégétistes, anarchosyndicalistes vs. insurrectionnalistes, mais même au delà de ça, au sein de l’idéologie, de chaque groupe, de chaque famille émergent des divergences et les débats explosent avec passion, parce qu’en plus d’envie de se disputer une autre chose que nous avons l’habitude d’avoir, nous les anarchistes, c’est une passion pour ce que nous croyons, et cette passion nous envahit à chacun de nos pas, à chaque décision que nous prenons, à chaque risque que nous assumons. Cette “richesse” qui donne la variété d’opinions est la conséquence du refus que personne ne te dise ce que tu dois penser ou ce que tu dois faire, le refus des dirigeants qui tracent une ligne politique à suivre, la raison d’être de l’importance et la responsabilité individuelle face à la soumission devant un leader, un programme, un parti, etc … Évidemment nous ne prendrons pas le palais d’hiver mais ce que nous faisons, les décisions que nous prenons, seront la conséquence d’une analyse personnelle que chacun de nous assumera individuellement.

L’affinité dans nos groupes est quelque chose de fondamental, la libre association fait que cette affinité est agglutinante du groupe, et même, cette affinité en plus de politique devient nécessairement personnelle car l’honnêteté envers les compagnons devient un ciment sur lequel construire n’importe quel projet politique à venir.

Jusqu’ici tout ceci se fait plus ou moins naturellement dans les conditions normales. Mais lorsque la répression se jette sur nous tout cela devient un déchaînement de passions, de peurs, d’adrénaline débridée, de nerfs … La répression est un coup dur auquel nous ne nous habituerons jamais, d’autant plus lorsque ça te touche de près. C’est dans ces moments que toute cette passion que nous portons dans nos discussions se débride et devient un problème. Thessalonique, Milan, Turin, sont des exemples de comment la répression creuse les divergences, éclatent les vieilles rancœurs et les vieilles querelles et finissent par se déchaîner en une spirale d’attaques et vendettas auto-destructives totalement inutiles et décourageantes pour le reste des groupes et individus en affinité qui observent ça de loin. La ligne fine qui sépare la divergence politique ou méthodologique de l’attaque personnelle ne devrait jamais être dépassée, encore moins dans des moments d’attaques répressives de la part du système, ceci devrait être une maxime gravée au feu entre compagnons. Isoler un compagnon blessé et séquestré entre les griffes du capital est largement contraire à l’idéal de solidarité et d’entraide auquel nous pensons croire fermement.

Lorsque le système s’acharne à mort contre un compagnon ça n’est pas le bon moment pour faire émerger de vieilles rancœurs et l’attaquer avec des reproches sur des vieilles questions, c’est plutôt mesquin et cruel. Lorsque la répression s’acharne sur des compagnons engagés qui, divergences, colères, disputes et affrontements verbaux mis à part, ont largement prouvé leur implication, courage, engagement et dévouement, la solidarité doit être indiscutable. Bien entendu la solidarité ne doit pas amener à une attitude acritique, les différences politiques, idéologiques et méthodologiques sont acceptables et nécessaires, mais la solidarité doit passer au dessus des divergences lorsque la gravité de la situation l’exige. C’est aussi facile que : ” je ne partage pas tes méthodes, ton approche de l’affrontement, ta méthodologie, mais tu peux compter sur mon soutien et solidarité maintenant que la machinerie coercitive et destructrice du système s’acharne sur toi”.

La solidarité entre acrates ne devrait pas être juste des mots sur du papier.

en espagnol

Grèce : Giannis Dimitrakis, “Échapper à l’oubli (première tentative)”

Ce texte de Giannis Dimitrakis est tiré du 1er numéro de “Détruisons la Bastille : Voix depuis l’intérieur des murs” (PDF), un périodique publié par la Caisse de Solidarité comprenant des textes de prisonniers en lutte.

J’ai toujours gardé en tête cette image de moi-même, regardant inconsciemment les hauts murs surmontés de barbelés à chaque fois que je passais devant une prison. Devant quelle prison ? Eh bien, chaque fois que j’allais rendre visite à des amis dans le quartier de Nikea en moto et que je descendais la rue Grigoriou Lambraki, la prison de Korydallos avec ses murs de pierre attirait mon regard. Je ne sais pas pourquoi cela advenait. Était-ce parce qu’il y eut des moments où je me suis retrouvé dans les rues avoisinantes lors de manifs de solidarité pour les compagnons emprisonnés mais sans jamais être en mesure de la toucher vu que tous les passages pour se rendre plus près étaient complètement bloqués par la police ? Où était-ce parce que ce bâtiment énorme, imposant, qui cache avec un zèle incroyable tout ce qui se passe dans ses entrailles, un monde inconnu avec ses propres règles et lois, plein d’histoires individuelles, certaines héroïques d’autres de tortures, aiguisait ma curiosité ?

Maintenant que j’y pense, je me rappelle une autre fois où j’étais face à une prison. Je pense que c’était au printemps 2003, quand nous manifestions devant l’institut “correctionnel” de Larissa. Encore une autre geôle située dans la banlieue de cette ville et près d’une école. Là-bas le prisonnier a le privilège malheureux de vivre le climat psychotique de la plaine de Thessalie. Pendant l’été il cuit dans son propre jus avec des températures aux alentours de 43 °C, et en hiver il cherche frénétiquement un peu de chaleur au-dessous d’une montagne de couvertures afin d’échapper aux un ou plusieurs degrés en dessous de zéro. Pure folie. J’ai obtenu cette information en discutant par la suite avec des prisonniers qui ont fait du temps là-bas et Vagelis Pallis me l’a aussi confirmée lors de l’été 2008 lorsque nous communiquions quotidiennement.

Le point de départ de la manifestation était le parc central de la ville qui était entouré de cafés. J’avais l’impression que les locaux nous regardaient avec perplexité, comme s’ils avaient vu quelque chose qui leur était complètement étranger. Nous étions venus à Larissa car des rumeurs couraient sur la construction d’une nouvelle aile – une d’isolement – prévue pour recevoir les gens impliqués dans l’affaire de l’organisation révolutionnaire 17 Novembre. Cela signifiait leur transfert de l’aile spéciale de la prison de Korydallos où ils étaient déjà enfermés, et ainsi de nombreux problèmes pour eux, leurs familles et leurs avocats au vu de la distance depuis Athènes. Il n’est pas aisé de parcourir 700 km aller-retour en une journée pour une heure ou une demi-heure de visite. Des réflexes immédiats alors, et l’essaim noir prit une position combative dans le parc de Larissa et partit ensuite en une manifestation vers la prison. Naturellement, quand la manifestation commença, elle attirait l’attention des locaux partout où elle passait et comme prévu, dès que nous approchâmes de notre destination, deux ou trois bus de police anti-émeute et des rangées d’uniformes verts contenant quelque chose qui ressemblait à des humains nous attendaient, interdisant toute approche de près de la prison. Continue reading Grèce : Giannis Dimitrakis, “Échapper à l’oubli (première tentative)”

Grèce : “Ne dis pas que nous sommes peu ; dis seulement que nous sommes déterminés” – par l’OR de la CCF et Theofilos Mavropoulos

Contribution des neuf membres emprisonnés de l’Organisation Révolutionnaire de la Conspiration des Cellules de Feu et du prisonnier anarchiste Theofilos Mavropoulos à une rencontre anarchiste internationale appelée sous une perspective insurrectionaliste (Zurich, 10–13 Novembre 2012)

“Ne dis pas que nous sommes peu ; dis seulement que nous sommes déterminés”

La question n’est pas si nous sommes plus ou moins pauvres mais si nous vivons d’une façon qui ne nous contient pas. Nous ne voulons pas répéter des choses qui ont déjà été dites.

Nous avons banni de nos pensées l’idée du pouvoir centralisé et nous ne croyons pas aux légendes sur le fantôme du prolétariat. Nous ne faisons donc ni face à un État isolé, qui donnerait des ordres depuis les palais de son Pouvoir, ni face à une société qui attend d’être réveillée afin de se rebeller. Aujourd’hui la société est une usine sociale diffuse produisant des attitudes, valeurs, éthiques et habitudes.

Elle fonctionne comme une machine sociale de mort qui dévore temps, espace, émotions et consciences. Le centre de l’État et le coeur du système sont dispersés dans des millions de petites et grandes représentations du Pouvoir dans notre quotidien. Ils se trouvent dans la langue que nous parlons, les images des publicités, l’architecture des villes, la réalité virtuelle de la technologie, la civilisation anthropocentrique, les armes des flics, les symboles nationaux des fascistes, les verrous de la propriété privée, les modèles dont nous tombons amoureux, les murs des prisons.

Il n’y a pas d’innocents. Nous faisons tous partie de la machine sociale du Pouvoir. La question est si nous sommes de l’huile ou du sable dans ses rouages. C’est pour cela que nous rejetons l’idée de l’innocence apparente de la société. Le silence n’est jamais innocent. Nous haïssons tant la main qui tient le fouet que le dos qui le subit.

Aujourd’hui la machine sociale se transforme. La crise économique qui se répand dans les sociétés occidentales privilégiées crée le besoin d’une transformation de la gestion du Pouvoir. Un nouvel État militaro-policier, combiné à une dictature de la technologie, est maintenant en train de protéger le pouvoir. Nouveaux corps policiers de sécurité, camps de concentration pour immigrés, réapparition de l’armée dans la rue, évolution des systèmes de surveillance, banques de données ADN, expériences de contrôle génétique, posent toujours plus de mines dans les domaines de notre vie.

Au même moment la masse sociale passe de l’ère du consumérisme frénétique à une période où les promesses financières sont brisées et l’angoisse se prolonge. Continue reading Grèce : “Ne dis pas que nous sommes peu ; dis seulement que nous sommes déterminés” – par l’OR de la CCF et Theofilos Mavropoulos

Grèce, Polytechnique ’95 : Le message de la révolte est toujours vivant

“La révolte de novembre 1973, après être passée par la table de Prokroustis, a reçu de nombreuses opérations chirurgicales et fut présentée comme une célébration anodine, le moment du “triomphe” du régime démocratique.

Une pierre tombale symbolique de la dictature en déclin des Colonels, le soi-disant déclin du conservatisme pur et du totalitarisme étatique : voilà l’image que les dominants ont voulu donner en lieu et place de la mémoire de la révolte qui est toujours vivante même aujourd’hui pour nombre de gens.

Ils voient en cette fabrication historique une pierre tombale de tous les chemins et pratiques qui mènent à la lutte subversive contre le spectre entier du pouvoir institutionnalisé.

Après la révolte de Polytechnique en 1973, le 17 novembre et l’École Polytechnique ont constitué à maintes reprises, avec la contribution inconsciente des anarchistes, un point de référence, dans l’espace et le temps, pour les révoltés de la métropole qui, célébrant la joie libératrice du conflit, à l’occasion de cet anniversaire, ont régulièrement violé et profané – consciemment ou non – cette fête montée de toute pièces par la démocratie ainsi que tout le fatras de valeurs masquées qui l’accompagne.

De cette façon, le cercle de la normalité a été rompu en un moment et un lieu irrévocablement reliés avec le passé ainsi qu’avec la dynamique historique de la société, celle qui fut appelée à sortir de l’oubli, ravivant les mémoires et les slogans et rappelant à la société, que durant toutes ces années, les choses n’ont changé qu’en surface et non en substance…”

Cet extrait vient de la brochure Polytechnique ’95 – Novembre 1973-Novembre 1995 : Le message de la révolte est toujours vivant, créée par le Cercle d’anarchistes pour la subversion sociale et date de 1996.

Pour la brochure en français cliquer sur ce lien

TIOJ : Déclaration du compagnon Matthew (7 octobre 2012)

Ce Fut Notre Travail. Mais ça ne l’est plus désormais.

Trois ans après le premier article sur This Is Our Job*, j’ai décidé de mettre fin à ce projet anarchiste particulier afin de me consacrer à d’autres projets anarchistes. Tout d’abord, je veux avoir plus de temps pour la traduction et la préparation de la diffusion de livres publiés à travers memory_lapse press, qui est ma propre petite initiative d’édition.

Je ne suis toujours pas sûr de quoi les premiers livres parleront, s’ils voient le jour. L’anarchisme insurrectionnaliste a beaucoup signifié pour moi dans les quatre ou cinq dernières années, mais en toute honnêteté il a aussi eu certains effets négatifs sur ma personne pour que j’en ai le besoin de m’en distancier. Donc peut-être que les livres auront à voir avec des sujets qui sont dans la confrontation et constructifs à la fois, contemporains et historiques, mais portant toujours au cœur l’anti-autoritarisme et la pertinence éternelle de ceux qui voient véritablement le monde à travers son voile mensonger, encore certains que cela devra, pourra, et sera un bien meilleur endroit.

J’ai quelques choses à dire à propos de l’état actuel de l’anarchisme insurrectionnaliste en tant que courant au sein d’un anti-autoritarisme plus large, tout comme sur le rôle et l’efficacité de ce qui est maintenant connu en tant que contre-information comme un moyen de diffuser les nouvelles et discours venant d’anarchistes insurgés. Je dois admettre que j’avais des réticences sur le fait d’aller de l’avant et partager ouvertement ce que j’ai envie de dire, mais comme c’est mon dernier article, je devrais tout de même faire tout ce qui doit être fait.

Depuis mon premier contact avec l’anarchisme insurrectionnaliste, j’ai graduellement distillé certains aspects de la théorie qui est derrière, comme essentielle, et rejeté le reste. Pour moi, un anarchisme insurgé fécond est diffus, illégal, offensif, stratégique, consistant et éthique. Son but premier devrait être l’attaque des infrastructures physiques de la répression, réduisant et handicapant éventuellement ainsi la capacité de la répression à fonctionner. Ce qui en découle n’est pas la destruction radicale de chaque élément de la société telle que nous la connaissons, mais l’ouverture d’un espace dans lequel des initiatives anarchistes constructives peuvent fleurir. Quand la domination est repoussée, la libération va de l’avant.

Mais en pratique ce n’est pas vraiment ce que j’ai observé pour la plupart des groupes d’action et des individus s’engageant dans l’anarchisme insurrectionnaliste. Malgré mon respect énorme pour leur héroïsme, mettant leurs vies en danger pour attaquer l’irrationalité brutale du pouvoir, nombre d’entre eux ont fait preuve de mauvais choix lorsqu’il s’agit de décider des cibles et de l’exécution technique.

Sans pointer du doigt des exemples précis d’attaques que j’ai trouvés particulièrement inutiles – des attaques qui semblent avoir été menées seulement pour faire un communiqué, avoir un peu de publicité sur internet et permettre aux participants de gonfler un peu leurs muscles, voire juste de se mettre en avant – j’ai ressenti que la stratégie de base n’est pas prise en considération par ceux qui s’engagent dans l’anarchisme insurgé. Cela mène à de longues peines de prison pour nombre de compagnon(ne)s, souvent en échange de dommages structurels négligeables, et c’est une équation non viable pour une tendance déjà si marginale qu’elle ne peut être considérée que comme l’avant-garde de l’avant-garde.

Quand on attaque une cible, la première bonne question à se poser est : combien cette cible spécifique participe à la répression (voire même, à quel degré suis-je personnellement réprimé par celle-ci ?), et à quelle hauteur sa destruction causera des difficultés à la répression ? C’est une question simple, mais un coup d’œil sur ce en quoi constitue ces jours-ci l’attaque de l’anarchisme insurrectionnaliste démontre clairement qu’elle n’est pas posée.
L’État déploie des éléments répressifs spécifiques en premières ligne : la police (commissariats, véhicules et autres équipements), les tribunaux (et les bâtiments qui les logent) et les prisons (qui comprennent les entreprises privées et étatiques qui les dirigent). La ligne suivante comprend les agences de renseignement et leurs infrastructures physiques (bureaux, véhicules, ordinateurs et réseaux de communication, etc.). Et finalement, il y a l’infrastructure militaire et tout ce que cela comprend.

Du côté du capitalisme, la répression découle de l’industrie financière, de l’industrie de la publicité, l’industrie manufacturière et celle de la vente, parmi d’autres. Mais prenons par exemple l’industrie financière. Causer des dégâts mineurs (ou même majeurs) à un DAB ou à une succursale est, pour un conglomérat banquier, largement équivalent à une piqûre de moustique. L’infrastructure opérationnelle véritable du capitalisme réside dans les bureaux et les sièges corporatifs, et bien que ces cibles soient difficiles à atteindre, elles ne devraient pas être complètement négligées.

Cependant on attaque rarement ces objectifs étatiques et capitalistes. Est-ce que c’est parce que la peine possible de prison pour saboter à la colle un DAB est moindre que celle qu’on se prend quand on met le feu à un hélicoptère de la police ? Ou bien est-ce que c’est un manque de vision, d’ambition, de capacité, de ressources ? J’aimerais le savoir. Tout ce que je peux dire avec certitude c’est qu’en attaquant ce que je considère comme des objectifs de peu d’importance – objectifs dont la valeur répressive pour le système est si basse que ça serait comme ne rien faire – l’anarchisme insurrectionnaliste est en train de tomber dans le même piège que le reste des courants anarchistes, comptant sur des routines rebattues qui ne conduisent nulle part en dehors du ghetto subculturel de ceux qui sont déjà impliqués dedans.

Comme un ajout à la critique précédente, je veux dire quelque chose au sujet des bombes. Je crois qu’il est clair que l’usage de bombes par des anarchistes insurrectionnalistes devrait ou bien être complètement abandonné, ou du moins être confié à ceux qui ont vraiment des connaissances expertes dans la fabrication d’explosifs improvisés qui soient sûrs et efficaces. Combien de fois nous avons lu que des bombes n’avaient pas explosé, ou qu’elles avaient explosé au mauvais moment, blessant au hasard des passants, ou bien qu’elles avaient explosé comme prévu mais avaient causé peu de dommages ? Sans parler des compagnon(ne)s qui sont morts ou ont été gravement mutilés par l’explosion prématurée de bombes qu’ils/elles essayaient d’utiliser. Je crois vraiment qu’au lieu de bombes il faudrait faire un effort coordonné pour utiliser des engins incendiaires transportables bien conçus, vu qu’un incendie ravageur fera toujours plus de dégât qu’une explosion de basse intensité.

Maintenant au sujet de la contre-information. Ma frustration principale avec This Is Our Job a été que très peu de gens le lisait. C’est peut-être de ma faute, vu que j’aurais pu faire certaines choses pour en faire la promotion. Mais le dilemme reste : si le but de la contre-information est de diffuser – autant que possible- des nouvelles et des discours issus de l’action de l’insurrection anarchiste, alors la contre-information en elle-même doit aller au delà de ce qu’elle fait à l’heure actuelle. Je ne sais pas vraiment comment faire pour que ça arrive, et ces insuffisances m’ont posé problème la majeure partie du temps durant les trois années où This Is Our Job a été actif. Je ne suis pas au courant de la fréquentation qu’ont eu les autres pages de contre-information, sans tenir compte de la langue, mais je peux dire que mes propres chiffres ont été positivement faibles.

Ainsi, étant donné tout ce qui précède, ça semble pertinent de mettre un terme au projet à ce moment précis. Les archives resteront en ligne, sur l’ancien site comme sur l’actuel. J’essaierai toujours de satisfaire les demandes pour récupérer des textes spécifiques postés à certains moments. Et j’apprécie toujours les propositions de traduction du milieu de langue grecque – et espagnole- envoyées à l’adresse mail habituelle : tioj[at]thisisourjob[dot]org. Peut-être que je pourrais les mettre dans un livre un jour.

Pour finir je voudrais remercier tous les compagnon(ne)s qui ont pris du temps pour lire le site régulièrement et qui m’ont contacté personnellement pour me tenir informé, coordonner le travail, m’envoyer des textes à traduire, ou juste pour me saluer. J’espère seulement qu’un jour, d’une façon ou d’une autre, on pourra se rencontrer face à face pour partager un verre, un repas, une bise, et l’intimité chuchotée de notre passion pour la libération.

Vive les rebelles, toujours.

– Matthew (This Is Our Job).

* Le compagnon anarchiste, Matthew, s’est inspiré d’un communiqué d’une jeune rebelle écrit à ses parents durant les batailles de rue de décembre 2008 en Grèce pour donner un nom au blog This is Our Job (c’est notre travail) : “(…) Vous dites que la révolte c’est le désordre et la destruction. Je vous aime. À ma manière, je vous aime. Mais je dois construire mon propre monde pour pouvoir vivre ma vie en liberté, et pour cela, je dois détruire votre monde. C’est le plus important pour moi. Avec vos mots à vous : c’est mon travail [this is my job]”.

Madrid : L’hégémonie de la non-violence

La révolution est impossible. Le progrès imparable de la logique de la non-violence rend impossible le conflit radical contre l’État et ses sbires.

Des manifestants « pacifistes » encerclent un compagnon en le montrant du doigt et l’accusent d’être infiltré, violent, etc… pour avoir lancé un pétard. La masse inepte essaie d’emmener le compagnon jusqu’à la police pour qu’il soit arrêté.

Ce fait, qui a eu lieu hier lors des mobilisations à Madrid du 26 septembre, est quelque chose qui se répète à chaque mobilisation du citoyennisme dans l’État espagnol. Ce climat s’est installé lors de la prise des places pendant le 15M et a continué au fil des appels de cette année, jusqu’à arriver à celui du 25-26 septembre. La légitimation des oppresseurs qui ont agressé, contraint et séquestré les personnes qui manifestaient dans les rues la veille, met en doute les intérêts de ce « mouvement » parallèle au 15M, réputé pour ses objectifs spectaculaires et médiatiques, qui, loin de proposer une alternative réelle ou une rupture avec le régime d’oppression démocratique, demande une reformulation de la politique de l’État providence et une « rénovation » du capitalisme occidental opulent.

La désobéissance civile généralisée est un triomphe qui doit être reconnu comme tel, mais exercer la désobéissance civile comme un simple acte esthétique et/ou spectaculaire, sans la volonté pour le changement social, devient une légitimation du statut quo actuel. L’hégémonie de la non-violence et la criminalisation de l’action directe sont une aubaine pour la police et les  moyens mis en œuvre pour récupérer pour le système les protestations et les convertir en une manif grotesque qui demande la transparence démocratique que crie sur tous les toits la culture occidentale, au lieu de laisser se manifester l’expression de la rage produite par la misère quotidienne.

Nous trouvons que, bien qu’il n’est pas impossible d’arrêter de sortir dans la rue pour protester contre la misère qui nous entoure et qui nous met dans la merde, nous devons identifier nos compagnon(ne)s de lutte dans chaque coin, et ces personnes qui manifestent en légitimant ceux qui nous agressent, l’État qui nous opprime et une classe politique qui nous montre du doigt et se fout de nous, sont nos ennemis.

Fatigués de la situation dans les mobilisations et de la répression et criminalisation de la part de ce type de personnes “mouvementistes”, nous devons faire front commun et nous déplacer dans nos propres blocs, nous différenciant de cette caste de masochistes politiques avec qui il nous est impossible d’arriver à des objectifs communs.

L’augmentation de la protestation et de la désobéissance devrait, irrémédiablement, arriver à faire dégénérer les mobilisations pacifistes en révoltes radicales puisque la continuité des protestations générerait un effondrement du pacte social qui évoluerait en une répression généralisée, ce qui devrait provoquer une extension de la solidarité et augmenter le conflit social, d’autant plus dans la situation actuelle de néo-capitalisme en décomposition. Mais tenir pour acquis que cela se produirait tout seul est d’une naïveté crasse, vu le contrôle absolu de l’opinion publique par les médias et le monopole de la violence que détient l’État, renforcé par le discours de non-violence des mouvements citoyennistes, comme le 15M et les autres. La pression sociale contre l’action directe, accusant des compagnon(ne)s d’infiltrés, de provocateurs, etc .. a provoqué la diminution du conflit jusqu’à des niveaux acceptables pour l’État comme expression légitime du peuple, sans aucun type de retombée générale, loin de l’esthétique marginale de la protestation dans les médias de contra-information et des vidéos sur internet, et pour la récupération des rares scènes de violence légitime contre les oppresseurs dans les médias comme la cause des agressions policières, que les gens reconnaissent comme les coupables de la situation et de la répression par les “fonctionnaires policiers”.

La non-violence ne lutte pas, elle demande. Demander c’est autoriser une personne ou un groupe à t’accorder tes sollicitations. Demander c’est légitimer cette situation.

Pour la fin de la démocratie, pour l’anarchie.

Source

Italie, affiche contre la répression : Au bord du précipice

Au bord du précipice

Le chômage augmente, les prix augmentent, les salaires diminuent, de nouveaux et anciens impôts pillent les poches de ceux qui ont moins alors que les privilèges des puissants deviennent encore plus odieux, les espaces de liberté diminuent et de lâches abus sont perpétrés au nom de la sécurité. Les prisons et les rues se remplissent d’une armée de nouveaux pauvres, tandis que l’argent et le pouvoir se concentrent entre politiciens, banquiers et multinationales toujours plus arrogantes qui ravagent des populations entières avec des guerres et des désastres écologiques, juste pour faire tourner l’économie et s’enrichir.

“Bandits et rebelles, nous vous casserons les reins”

La peur d’une contestation indomptable et sauvage comme celle en Grèce effraye les classes dirigeantes qui commencent à déclencher des attaques préventives, dans l’espoir d’endiguer le fleuve en pleine crise sociale. La si chère démocratie permet la dissidence en son sein, le même cadre avec lequel elle enferme ceux qui passent les frontières, opprime les classes les plus défavorisées, tue ceux qui ne peuvent se défendre, empoisonne ceux qui travaillent dans ses usines, affame et exploite ceux qui travaillent pour elle. Le terrain de la démocratie et du capital est un enclos où les gens ne sont que du bétail, bœufs dociles emmenés à l’abattoir. Gare à celui qui se plaint pendant qu’il est marqué au fer rouge, gare à celui qui rue pendant qu’on lui arrache ses dents, gare à celui qui tente de franchir la clôture. Sous le fascisme, l’État a inventé un crime spécial (l’article 270bis, toujours en application) : il suffit de seulement penser à se coaliser contre lui pour récolter prison et vexations. D’un bout à l’autre de l’Italie, 4 opérations différentes se sont succédées en 3 mois, conduisant à l’incarcération d’une dizaine d’anarchistes, enquêtant sur une centaine d’autres et perquisitionnant une centaine de domiciles. Sans oublier les lourdes peines prononcées en véritables représailles contre les manifestants du G8 de 2001 ou les incarcérations préventives d’opposants au TAV.

“Nous luttons, vous votez”

Nos compagnons, amis et proches, ne sont pas surpris par le traitement qui leur est infligé, ils savent qu’ils sont punis uniquement pour avoir eu le courage de sortir de l’enclos. Pendant que des troupeau apeurés beuglent leur désaccord entre une pétition, une élection et un sit-in, quelques individus à eux seuls informent, démasquent et attaquent les structures criminelles du système. Les banques criminelles brûlent, les agences de recouvrement des impôts affameuses sautent en l’air, les industriels éco-assassins s’effrayent. Pendant que des troupeaux demandent une loi, un travail, une laisse à leur boucher, des communautés alternatives basées sur l’autogestion, l’entraide, le refus de la délégation naissent dans les vallées rebelles de la domination des puissants. Des poignées d’individus, qui très souvent ne se connaissent même pas, agissent selon leur habileté et possibilité, qui en écrivant un message sur un mur, sur internet ou sur un tract, qui en ralentissant et sabotant les structures qui font de la vie un enfer.

“Nous ne demandons pas de futur, nous nous emparons du présent”

Nous ne sommes pas naïfs et nous savons qu’un fossé énorme, fait de souffrance et de ruines fumantes, sépare ce système d’exploitation et de haine d’une société sans esclaves ni maîtres, sans dieux ni religions, sans États ni nations. Mais en prendre acte ne suffit pourtant pas. Pour ne pas en être des complices plus ou moins conscients, on doit agir pour reprendre le contrôle sur nos vies, et que ceux qui se sentent en sécurité maintenant ne se leurrent pas : le sol est glissant au bord du précipice, et il n’y a nulle part où trouver refuge. Prendre position maintenant, individuellement, sans attendre délégations, partis, syndicats, médias, avant-gardes et masse, toutes ces vieilleries désormais ridicules du siècle passé, peut faire la différence, parce que c’est seulement dans la lutte pour la liberté que la vie devient digne. Le présent est un laboratoire où expérimenter ce qui adviendra ; sans présent, tout appel au futur est un cri vide qui se perd, muet, dans l’espace sourd.

Liberté pour notre frère Peppe Sghigno. Liberté pour tous les compagnons en prison !
Solidarité avec Gimmy et tous les compagnons en cavale poursuivis par les États !!
Solidarité avec tout ceux qui dans le monde combattent par l’action directe l’oppression de l’État et du capital !!
Arrêtons l’acharnement thérapeutique auquel est soumis cette société mourante, mettons un terme à ses souffrances, foutons par terre le système !!

Sources : 1, 2 / L’affiche en pdf

Affiche traduite en collaboration avec Cette Semaine

Grèce : Lettre de l’anarchiste Babis Tsilianidis

Dans le texte que moi et mes compagnons avons précédemment publié (pour l’incendie de véhicules de l’entreprise publique d’électricité), nous avons mentionné les décisions que nous avions pris sur la façon dont nous allions agir au tribunal tout comme les raisons qui nous y avaient poussés.

Ainsi, à cause de ce fait, je ne serais pas non plus présent à ce procès. Nous avons aussi publié un texte collectif à propos de l’esclavage salarial, alors qu’en mars, refusant de témoigner devant mes juges, les persécuteurs de la lutte de libération multiforme. Durant les dernières années nous traversons une période qui présente des intérêts particuliers. La restructuration du système capitaliste qui se déroule en ce moment, a causée des dégâts dans une large partie de la société et une remise en question partielle par beaucoup de gens. Continue reading Grèce : Lettre de l’anarchiste Babis Tsilianidis

Récit du No Borders de Cologne/Düsseldorf 2012

Ce qui suit est une critique du camp No Borders de Cologne et Düsseldorf – l’événement s’est terminé officiellement le 22 juillet.

Les attentes étaient importantes pour le camp No Borders de cette année, qui s’est tenu du 13 au 22 Juillet à Cologne, concernant la volonté de mettre en actes un grand nombre de ce qui avait été revendiqué par les milieux révolutionnaires au sujet des luttes de sans-papiers pour leurs luttes en vue de traitements décents. Mais le moment venu, cette volonté a été étouffée par l’institution elle-même.

Dès le début, il est clair qu’une «hiérarchie invisible» s’est établie dans le camp, qui a tout fait pour détruire les principes autonomes et anarchistes que les No Borders ont nourri au fil des ans. Mais cela ne devrait peut-être pas nous étonner lorsqu’on sait que le camp a été co-financé par l’Union Européenne à travers son fonds d’action sociale de la jeunesse en lien avec un syndicat social-démocrate. L’information, qui est resté cachée jusqu’au dernier moment dans les petites lignes autant que faire se peut, fut un avant-goût de la pluie battante qui est tombée sur le camp durant les 10 jours passés sous le chapiteau monté pour l’événement.

Dès le départ, on a pu observer une véritable volonté de réduire les participants à une expression dominante politique libérale au détriment de quelque chose de plus radical, basé sur le consensus et la solidarité réciproque par le biais de groupes d’affinité et une auto-organisation spontanée. Cette notion de contrôle hiérarchique est devenu de plus en plus évidente au fur et à mesure que le temps passait, jusqu’à ce que la plupart des radicaux quittent le camp déjà dès le début du deuxième jour, ou s’en remette simplement aux seuls groupes d’affinité, accompagné d’un haussement d’épaules désespéré face à cette hiérarchie qui se réjouissait d’avoir atteint ses objectifs individuels de carriérisme politique.

Cependant, la responsabilité de cette situation incombe principalement au comité d’organisation, qui n’a jamais exprimé clairement sa volonté de faire du camp un rassemblement social ouvert à tous et une base à partir de laquelle lancer des attaques contre la tyrannie de l’État concernant la situation des sans-papiers sur le continent européen. Plutôt que de fournir un bon point de départ pour savoir où le camp allait, ils ont sciemment tentés de diriger l’ensemble de l’évènement vers leurs objectifs politiques libéraux.

Toute discussion raisonnable avec eux fut rendue parfaitement impossible, et c’est au contraire à une ré-affirmation systématique de leurs positions et même à la négation des autres initiatives existantes, que nous avons eu droit (à tel point qu’on ne le réalise que lorsque ça arrive sous vos yeux). Un des principaux sujets où cette attitude s’est exprimée fut la question du bar au sein du camp. Dès la première nuit ce bar a été installé à proximité de l’entrée sous le pont. Au début, il a été dit que le bar ne fonctionnerai qu’à certains moments, certains jours, mais au lieu de cela il a fonctionné tous les soirs à partir de 18h00 jusqu’à minuit passé. Bientôt, les divers sans-papiers (dont les requêtes avaient été publiées sur le site Web dans un effort pour s’assurer que le camp serait au moins idéologiquement orienté vers leurs besoins et leurs exigences avec le reste d’entre nous dans notre volonté de solidarité) ont commencé à exprimer leur désapprobation à propos du bar,  qui leur procurait un sentiment d’insécurité et de malaise. Ils ont exprimé le fait qu’être entouré de gens ivres diluerait les efforts du camp de créer une solidarité mutuelle et pouvait conduire à des comportements racistes de la part d’individus dans cet environnement social. En effet, certains arguments ont éclaté à propos de l’effet de l’ivresse sur les esprits rationnels et le fait de se complaire dans des attitudes dominantes et des préjugés culturels et raciaux, et de ne plus remettre en question leur comportement vis à vis de ceux qui les entourent.

Toutefois, lorsque cette question a été soulevée lors de l’assemblée principale, ceux qui s’occupaient du bar se sont ouvertement moqués des revendications, en prenant les choses sur la défensive, sans jamais rechercher le compromis, et même en affirmant qu’ils étaient dans leur bon droit. Ils n’ont même pas fait semblant de faire preuve d’empathie, mais se sont contentés de dire qu’il était nécessaire que le bar continue à tourner pour le bien du camp, non seulement au détriment des sans-papiers et de ceux qui les soutenaient, mais aussi en foulant au pied l’autonomie de chacun à décider comment les choses devaient s’organiser. Le bar a continué la distribution de boissons jusqu’à la fin du camp, malgré les demandes du groupe de défense du camp pour le fermer, mais le boycott progressif a finalement conduit à son abandon. Un entêtement similaire s’est exprimée sur des questions aussi importantes pour les participants que le véganisme (malgré l’annonce selon laquelle l’évènement serai végétalien, les organisateurs n’ont pas tenu parole), l’anti-tsiganisme (des photos de Roms bourrés de clichés racistes ont été affichées lors d’un atelier) et l’autoritarisme (les organisateurs ont rarement recherché le consensus, mais plutôt les décisions verticales, en niant systématiquement la nécessité de groupes affinitaires).

Quelques tentatives ont été faites pour renverser la structure du pouvoir que le camp semblait avoir embrassé, principalement sous la forme d’une assemblée autonome qui a finalement conduit à des actions au consulat français de Düsseldorf, où 11 personnes ont été arrêtées pour violation de propriété et outrage. L’action a été coordonnée en solidarité avec la mort «accidentelle» de Noureddin à Calais près de deux semaines auparavant. Mais étant donné la division régnant sur le camp, seul un groupe restreint de personnes ont été autorisés à participer ou même à être tenus informés de ce qui se passait. Formé principalement par un groupe de personnes qui se sont réunis de manière excluante et aliénante vis à vis de ceux qui les entouraient et voulaient participer à leurs actions, en créant leur petite clique de jeunes rebelles tout juste prêt à défier autorités sous couvert de solidarité. Cela a conduit à une autre organisation verticale avec pour prétexte la méfiance et le manque de coopération, leur donnant une raison d’exclure d’autres personnes de l’occupation du consulat français. Une autre action pour occuper le siège du Parti des Vert a eu plus de succès, avec près de 50 personnes finalement repoussés par la la police avec les autres soutiens à l’extérieur. L’action a été réalisée en solidarité avec les quatre sans-papiers en grève de la faim pour les deux dernières semaines dans le centre de rétention de Düsseldorf. Leurs actions, ainsi que celles d’autres groupes contre l’État allemand, étaient destiné à mettre en évidence la situation de non-droit dans laquelle se trouvent les sans-papiers, qui ne sont pas autorisés à approcher à moins de 30 km le centre de détention, qui ressemble à une prison en pire, sans installations sanitaires de base et des horaires alimentaires militaires. Certains soutiens ont exprimé leur solidarité avec eux en dormant sur la véranda ouverte (du centre de rétention) et étaient constamment harcelés par la police pour les empêcher d’y rester plus d’une heure. Une attention particulière aurait pu être portée aux deux actions du vendredi afin de contribuer à la lutte des sans-papiers, mais même la grande manifestation du dernier jour vers l’aéroport eu peu d’effet dans la tentative de relier une approche des luttes des No Borders qui aurait pu faire de ce camp un succès.

Un goût amer est resté dans la bouche des camarades qui sont restés jusqu’à la fin, et qui sont souvent venus d’un peu partout pour prendre part à l’événement, avec l’impression que plupart d’entre eux voulaient juste que tout ça se termine le plutôt possible que d’insister encore sur toutes ces questions plus longtemps. Les organisateurs étaient également amers au point de tout tenter d’attaquer tout ceux qui ont essayé de prendre la parole contre leur autorité auto-proclamée. Alors que dans d’autres camps, comme en Bulgarie, ces perspectives limitatives avaient été surmontées ou du moins contestées, ici, en Allemagne, avec ses structures gauchistes établies, le flou entre l’auto-organisation anarchiste et le contrôle social exercé par les marxistes de Die Linke au sein du camp n’ont conduit qu’à aggraver l’atomisation des participants.

Un nouveau slogan auto-critique est né de ce camp qui résume la rage concernant les conditions sévères et cruelles de nombreux sans-papiers qui sont détenus au sein de la forteresse Européenne (certains ont d’ailleurs suggéré que Frontex était sans doutes sur la même liste de financement que le No Border de Köln…): “No Border, No Nation! Stop the vacation!” (“Ni Frontières, ni Nation : finis les vacances!”) Malgré l’évidente ironie, le mot reflétait une tentative concertée par le pouvoir existant de jeter sur le camp une ambiance de festival, coopté par un capitalisme pour petits blancs, avec concerts de musique  et animation hiérarchisée d’ateliers (“workshops”) au lieu de l’action directe et d’une organisation horizontale.

Un projet de Camp No Border près de Berlin est déjà prévu pour l’année prochaine avec l’idée d’en revenir aux racines anarchistes des premiers No Border. Mais si les choses ne sont pas pensées de manière radicalement différente, rompant avec le germano-centrisme du No Border de Cologne, il sera difficile de convaincre le reste du mouvement que leurs militants sont autre chose que des “hipsters autonomes” qui ne luttent pour rien d’autre que la médiocrité et l’intégration sociale au discours politique dominant.

– Ecrit par des camarades qui participent au projet ContraInfo,  et qui ont pris part au Camp No Border de Cologne/Düsseldorf.

Traduit par ContraInfo & Le Cri du Dodo

Sur quelques vieilles questions d’actualité parmi les anarchistes, et pas seulement

Je ne suis certainement pas non-violent. Toutefois, je peux comprendre celui qui hait la violence au point de vouloir la bannir de sa propre vie ; celui qui ne tuerait jamais, qui n’emploierait jamais la force pour se faire valoir ; qui, par caractère et aptitudes personnels, préfère ne pas y avoir recours. Mais tout cela, je ne le trouve compréhensible que s’il s’agit d’un choix individuel et conséquent. Lorsque la non-violence est présentée comme une méthode de lutte, lorsque elle est proposée comme voie à suivre, lorsque d’éthique individuelle elle devient morale et projet collectifs, cela me semble être une vraie saloperie. Elle devient seulement utile pour justifier l’inaction et faire obstacle à celui qui se révolte, une valeur absolue à rappeler aux faibles pour permettre aux puissants de l’oublier avec plus de commodité. Au bord du gouffre, avec un terrain qui devient de plus en plus glissant et sous le feu de l’ennemi, l’invitation à n’employer que les bonnes manières ne peut qu’apparaître ainsi. Le fait qui veut, mais qu’il m’épargne les sermons.

Cela dit, je ne suis pas non plus un fanatique de la violence. Je n’aime pas qui se vante de ses prouesses en la matière, je n’en fais pas l’apologie, je déteste ceux qui la considèrent comme l’unique solution. Je pense qu’il s’agit d’une nécessité dans la lutte contre la domination, mais rien de plus. Comme Malatesta, je ne crois pas aux « couchers de soleil paisibles ». Je ne crois pas que le béton armé avec lequel le pouvoir a recouvert nos existences sera brisé par l’éclosion de la fleur de la liberté, tendrement semée en diffusant nos idées.

Parce que je ne suis pas non-violent, je ne supporte pas les condamnations moralistes des actes de violence. Leur hypocrisie me donne la nausée. Et parce que je suis pas un fanatique de la violence, je ne supporte pas non plus l’exaltation acritique de ces actes. Leur stupidité me porte sur les nerfs. Continue reading Sur quelques vieilles questions d’actualité parmi les anarchistes, et pas seulement

Corfou : Une attaque incendiaire contre le squat Draka cause de sérieux dommages

Dans la soirée du 13 juillet, vers 20h30, un feu s’est déclenché dans le bâtiment du projet d’habitation et squat politique Draka. Le squat se trouve dans une des rues principales du centre-ville de la ville de Corfou. Aucun camarade n’était dans le bâtiment quand le feu est parti et il n’y a pas eu de blessés. Malgré tout le feu a détruit une parti importante du bâtiment (l’entièreté du toit du squat a été brûlé – vidéo).

Pendant l’année et demi passée, trois bâtiment ont été attaqué dans la ville de Corfou : le squat Elaia, la Synagogue Juive (ces deux attaques se sont déroulées en avril 2011) et maintenant le squat Draka.

Nous traduisons un extrait de la déclaration du squat Draka sur l’attaque incendiaire de la nuit du 13 juillet. Le texte a aussi été distribué lors d’un rassemblement avec système audio qui s’est déroulée le 14/07.

“Il est bien connu que nous avons développé des relations de solidarité, de camaraderie, d’égalité et de liberté.

Il est bien connu que notre terrain entier d’action, notre activité, mentalité et modus operandi ne peuvent qu’être perçues comme hostiles à l’État et aux para-étatiques – après tout, ils sont les deux faces d’une même pièce.

Ils pourraient dire que le feu a été causé par un court-circuit même s’ils savent tous très bien que cela ne peut pas arriver si vous n’avez pas de courant, particulièrement depuis qu’il y en a eu une coupure avant dans le bâtiment qui a été la proie des flammes.

Ils pourraient dire que le feu a été causé par une cigarette non écrasée même s’ils savent tous très bien que personne n’était dans les locaux avant le feu.

Ils pourraient dire que quelque part nous sommes responsables même s’ils savent tous très bien que tous ceux qui se sont impliqués dans le projet de squatter ne permettraient jamais que quelque chose de cet ordre advienne, pour aucune raisons, mais le défendrait plutôt à tout prix.

Il savent aussi, comme nous, que ce fut clairement une attaque incendiaire. Quoique chacun puisse dire, ils ne nous feront pas changer d’opinion.

Les intérêts qui veulent saisir et exploiter le bâtiment sont bien trop connus.

Il est connu que les néo-nazis d’Aube Dorée veulent ouvrir une permanence dans l’avenue Alexandra (où le squat se trouve).

Il est connu que pendant l’année et demie passée trois bâtiments ont été attaqué dans la ville de Corfou : le squat Elaia, la Synagogue Juive et maintenant le squat Draka. Rappelons-nous aussi que les responsables de ces attaques n’ont jamais été trouvé et sont toujours en liberté.

Ce qui peut être n’est pas connu, c’est que le squat Draka n’est pas ses murs ni ses planchers, que nous n’avons aucun désir d’abandonner (et si c’est faisable nous avons l’intention de restaurer dès que possible). Draka à tout a avoir avec nos idées, nos relations, c’est le monde que nous envisageons et tentons de construire; c’est chacun et tout le monde qui se tient derrière le projet, ces personnes avec qui nous partageons des valeurs communes; voilà tous ce que nous sommes, et ceci sont des matériaux inflammables.”

Italie, Opération Ardire : Textes distribué à Gènes en solidarité avec les prisonniers

LA RÉPRESSION SE POURSUIT, LA RÉVOLTE C’EST MAINTENANT !

Cela fait des années que les médias cherchent à mettre nos vies dans un coin, les dépossédant de tout instrument d’autodétermination, à travers l’épouvantail de la crise financière et des urgences de toutes sortes, réelles ou inventées. L’objectif est double et pas forcément exclusif à cette période historique : d’un côté légitimer le sacrifice ultérieur en terme de vie vendue ou offerte aux patrons pour garantir le maintien du privilège économique; de l’autre essayer de nous forcer à céder toute autonomie personnelle ou de groupe déléguant la gestion de nos vies à l’État et à ses appareils afin de leur assurer leur position de pouvoir légitime.

Mais alors que la télévision balance des infos à une vitesse désarmante et que les journaux déblatèrent sur des chiffres et des lois inconnus de la majorité, la vie réelle continue et les choses se passent pour de vrai. Ainsi, c’est seulement en abandonnant la vie médiatique qu’il est possible de connaître le contexte social dans lequel nous vivons.

Il arrive que des gens, plus que les autres, donnent de façon concrète la preuve de s’en être rendu compte et décident de ne pas assister passivement au « spectacle » : ainsi il semble que parfois les populations, de la Val de Suse à Terzigno, se révoltent contre la nocivité imposée par les gouvernements et les compagnies; que les CIE ( centres de rétention) sont brûlés par leur propres détenus; que des gens dans les villes occupent des maisons et des espaces et les défendent avec la force et la solidarité directe; que les ouvriers et les étudiants occupent le lieux de leur “détention” quotidienne en interrompant les aliénations quotidiennes spécifiques; que les rues de Rome, au moins une fois par an, brûlent et que les forces de l’ordre sont attaquées et chassées par une foule furieuse; que les bourreaux d’Equitalia sont mis à l’échec par des attaques continuelles, explosions de rage et menaces; que des hommes, des places et des symboles du pouvoir politique et économique sont frappés et pris pour cible.

Bien sûr, tout ça n’est pas tolérable ! D’autant plus dans un moment comme celui-ci, lorsque la contagion apparaît comme un vrai risque ! Durant des périodes aussi difficiles de dépression économique, la naissance de mouvements de protestation et la diffusion de l’agitation au sein de la société sont endémiques, mais tout ce qui arrive à travers le refus ferme de la délégation et l’utilisation de l’action directe est inadmissible.

Donc, comment arrêter tout cela ? Facile, ça a été crée pour cela, il s’agit de la répression sous son aspect le plus obscur : la prison qui légitime socialement son existence à travers la création de la peur, un danger supposé et l’urgence.

Et voici L’URGENCE TERRORISTE : à 4 heures du matin le 13 juin une opération appelée “Ardire” (audace) menée par le parquet de Pérouse, émise par la procureur Manuela Comodi (déjà connue pour son délirant théorème anarchiste en Umbrie et pour l’affaire Meredith), et coordonnée par l’encore plus connu (pour être un trafiquant de kalashnikov et de cocaïne, ainsi que vice-commandant du ROS durant le G8 de Gênes) général des carabiniers Giampaolo Ganzer, porte dans toute l’Italie à plus de 40 perquisitions, 24 avis d’enquêtes et 10 arrestations (desquelles une à Gênes) contre des membres du mouvement anarchiste connus pour être les plus intransigeants.

L’accusation fait référence à l’article 270bis, c’est à dire “association subversive à des fins de terrorisme”. Ainsi, curieusement, l’État après avoir terrorisé tout le monde avec la recette des “larmes et sang”, avec l’armée dans les villes, dans la Val de Suse et à l’Aquila, à exterminer les populations partout dans le monde, avec la mort dans les rues et les prisons, des mains des flics, matons et campagnes médiatiques en relation, il cherche maintenant à orienter la peur et l’insécurité de tous vers ses ennemis déclarés, historiquement coupables d’avoir toujours levé la tête.

Au delà de toute considération et analyse ultérieure, il semble que parfois les faits parlent d’eux-même. Que l’ennemi de la liberté, de notre sécurité et de nos vies est désormais sous les yeux de tous. Où que ce soit quelqu’un a déjà décidé de se défendre et de l’attaquer, chacun à sa façon et avec qui il/elle veut, avec ses propres limites et passions. Celui qui vit dans la vraie vie n’a pas besoin de tant de paroles dé-mystificatrices.

Que cette tendance reste vive, que continuent les tentatives d’autogestion pour vivre, pour se défendre et contre-attaquer ceux qui veulent nous en empêcher. Que l’on agisse sans aucune délégation, ni à l’État, ni aux partis, ni aux syndicats, ni à personne d’autre. Que la lutte vive des motivations et non du discrédit des autres. Que disparaissent de la surface de la terre n’importe quelle prison.

SOLIDARITÉ AVEC LES ARRÊTÉS, POURSUIVIS ET PERQUISITIONNÉS DE L’OPÉRATION ARDIRE.

LES TERRORISTES C’EST L’ÉTAT, L’ARMÉE, LES FORCES DE L’ORDRE ET LES MÉDIAS QUI LES SOUTIENNENT.

QUI SONT LES PROPAGATEURS DE PESTE

Le mois de mai dernier deux histoires ont fait les gros titres : la bombe à l’école de Brindisi, qui a causé la mort d’une fille et la blessure de trois autres, et la jambisation du directeur d’Ansaldo, Adinolfi.

Tous les journaux ont mal définis ces deux événements comme terroriste. Si c’est vrai pour le premier, quand un homme frappe dans le tas, incluant des gens extérieurs à son délire et répand la terreur dans la ville, dans le deuxième cas un personnage public a été touché, une personne qui avait des responsabilités précises alors qu’il était le promoteur du programme d’énergie nucléaire actuel en Italie, et que personne d’autre n’a été impliqué.

Si l’attaque contre l’école a déclenché la réaction spontanée des gens qui ont pris les rues dans les jours qui ont suivi dans une marche de plusieurs milliers, c’est parce qu’ils se sentaient réellement frappés par un événement non-identifié qu’ils ne pouvaient comprendre, cela ne s’est pas passé pour le tir contre le directeur de Gènes.

En dépit de l’appel des partis et des syndicats pour une mobilisation de masse contre le “terrorisme”, la participation des gens fut minime car la majorité d’entre eux ne se sentaient clairement pas impliqués ou effrayés par ce genre d’attaque (même si certains n’étaient pas d’accord avec l’action), vu qu’elle était dirigée contre une personne en particulier et non pas indiscrimée.

Il n’est pas surprenant que dans des moments comme ceux-ci, quand l’expression de la dissidence des gens augmente, même si c’est de différentes façons, à cause des conditions de vie précaires largement répandues, que le pouvoir essaye d’attirer le plus grand nombre possible de gens en parlant de terrorisme quand personne n’est terrorisé, en exploitant la terreur réelle afin d’instiller l’incertitude et de pointer du doigt des responsables potentiels, même parmi ceux considérés comme ennemi de l’État.

Pour ces raisons nous ne sommes pas surpris si début juin 10 anarchistes ont été arrêté et 40 autres perquisitionné avec l’accusation de conspiration à des fins terroristes, accusés follement d’avoir indirectement contribué à la réalisation de plusieurs attaques menées depuis 2009 et revendiquées par la fédération anarchiste informelle. Les raisons de ces arrestations sont basées sur la tenue de site internet de contre-information et sur le fait que certains de ceux sous le coup de l’enquête ont écrit à des prisonniers anarchistes.

Mais qu’est-ce que le terrorisme ? C’est quand tu endures quelque chose qui prend complètement le dessus sur toi et te fait sentir faible : guerres, catastrophes nucléaires, dévastations que des personnages comme notre directeur ont largement contribué à réaliser – mais aussi la détention en prison et dans les centres de rétentions pour immigrants, la militarisation du territoire, les conditions de vie qui deviennent de plus en plus insupportable.

Maintenant il est même trop évident que tout ce système est pourri et se maintient lui-même en vie seulement grâce à un mécanisme de répression et de manipulation médiatique.

Solidarité avec Peppe, Elisa, Alessandro, Katia, Giulia, Francesca, Gabriele et Marco.

LIBERTÉ POUR TOUS ! LE TERRORISTE C’EST L’ÉTAT !

Source

Italie : Brève note de Tomo sur deux questions

J’ai ressenti la nécessité d’écrire cette brève réflexion sur les deux communiqués que j’ai lu jusqu’à présent et qui cherchent à “défendre” les personnes impliquées dans différentes opérations (dans ce cas-ci la récente opération Ardire) et qui envoient de la solidarité (mettant souvent leurs mains en l’air et se dissociant immédiatement de tout actes ou attaques, laissant voir à tout le monde qu’ils “n’ont rien à voir avec cela”).

Pour débuter, je veux qu’il soit clair que je refuse toute solidarité avec ceux qui se couvrent par diverses dissociations et discours sur l'”agitation inutile et individuelle” et qui attendent leurs bien-aimés “masses”. Je ne sais pas quoi faire de votre discours de “classe”, de vos prises de recul parce que maintenant c’est “trop tôt”… Quel courage est-ce d’exprimer de la solidarité après vous être dissocié ? Vos communiqués sont remplis de victimisation et d’apathie, tentant d’annihiler l’individu et son potentiel. Vous vous cachez même derrière votre façon de dire “Mais qui ? Nous ? Non, non, pour l’amour du ciel, nous attendons juste le peuple !”, vous mettez vos mains en l’air pour être sûrs que la répression ne vous frappera pas… Et je vous en dis plus : pour aussi être sûrs que vous ne serez jamais une menace. Dans cette affaire je parle plus spécifiquement du FdCA et de la Fédération Anarchiste Italienne. Je me passe volontiers de vos psaumes.
L’autre point que je veux aborder est à propos du texte récent pour la défense de ceux qui ont diffusé les textes et impressions des compagnons dans le monde; une activité qui est définie par un mot dans votre texte, à savoir : “seulement”.

Maintenant, au delà du fait que traduire et diffuser n’est certes pas un exercice physique insoutenable, ce que je veux dire c’est que cela n’est pas que “seulement”.

Cela implique l'”écho du dialogue réel et multiforme de l’anarchisme insurrectionnaliste international.”

Cela signifie planter le couteau plus loin dans le cœur de l’ennemi, sans peur des conséquences que cela entraîne, avec la fureur et la joie iconoclastes que nous portons toujours en nous, dans notre sourire et notre regard.

Avec les approfondissements qui se proposent, nous construisons un immense cosmos de possibilités, de non-retours, que chacun peut suivre comme il le sent.

Je ne demande la pitié de personne et je ne vois pas pourquoi vous devriez en avoir pour nous.
Vous pouvez aussi vous passer de solidarité pour moi, c’est mieux ainsi.

Tomo

Source

Londres, Royaume-Uni : Résistance aux Jeux Olympiques de 2012 du Profit, du Contrôle et de la Répression

En ces temps de guerre pour l’imposition de la domination globale, quand les patrons procèdent à des coalitions inter-États et des exécutions capitalistes, coordonnant leurs opérations sous la bannière de l'”anti”-terrorisme pour établir le contrôle totalitaire et piller le monde…

En ces temps d’attaque totale contre les gens du soi-disant “tiers-monde”, quand le génocide par la famine et les maladies et son esclavage dans les geôles de la production de masse des colonies des multinationales nourrit le bien-être du monde “développé”; qui meurt lors des nouvelles croisades et sous l’occupation militaire, son confinement et torture dans les camps de concentration et la tentative de neutraliser sa résistance sont devenus la pierre fondatrice pour la Sécurité des projets de la domination…

Aujourd’hui, les Jeux Olympiques concentrent les efforts de l’État d’affirmation de son autorité dans la société, réprimant tous ceux qui résistent à ses plans. Mais cette campagne n’est pas adaptée pour instiller la peur, décourager et prévenir les expressions multiformes de la lutte sociale et de classe. Bien au contraire, elle est une condition qui met en lumière la nécessité d’intensifier et diffuser cette lutte dans chaque front que les patrons ouvrent par leur agression et dans front qu’ils essaient de fermer pour leur profit.

Nous mettons dos à dos les projets de commercialisation en expansion et de surveillance des espaces publics, réclamons-les et transformons-les en espaces de résistance. Nous sabotons la paix sociale. Nous résistons à la guerre “anti”-terroriste dans et en-dehors les frontières. Nous nous tenons en solidarité avec les prisonniers politiques et les combattants sociaux persécutés. Les Jeux Olympiques sont en eux une vitrine du capitalisme et de la domination.

Nous agissons ensemble avec tous ceux qui se révoltent contre la dictature de l’État et du Capital.

RANIMONS LES FLAMMES DE LA GUERRE SOCIALE ET DE CLASSE
DÉTRUISONS LA GRANDIOSE IDÉE DES PATRONS

Des anarchistes

Laissons les Jeux Olympiques mourir dans la terre dans laquelle ils sont nés

Italie : Des arrêtés de décembre 2009 écrivent à propos de leur procès en appel qui se tiendra le 28 juin à Athènes

Communiqué (29/6) par des compagnons italiens arrêtés lors des manifestations de décembre 2009 à Athènes :

Les perturbateurs de la paix commune

Le contexte
La nuit du 6 décembre 2008, deux officiers de police en patrouille dans les rues d’Exarchia, un quartier populaire d’Athènes, tirent et tuent Alexis Grigoropoulos, 15 ans. Dans les heures qui suivent la rage des gens se déchaîne à Exarchia, donnant lieu à plusieurs marches de protestation spontanées dans les rues du quartier, mettant ainsi l’étincelle – avec la diffusion de cette nouvelle dans une situation sociale déjà explosive – à une révolte généralisée authentique qui se propage dans la capitale et ensuite au niveau national, mettant les forces de l’ordre hellènes sous pression pendant plus d’un mois. Des initiatives de solidarité sont aussi rapportées dans des grandes villes d’Europe et au-delà.

Les faits
Athènes, décembre 2009, de nombreuses initiatives organisent des protestation dans toute la Grèce à l’occasion du premier anniversaire de la mort d’Alexis. Samedi 5 décembre, un rassemblement est organisé par l’assemblée de quartier d’Exarchia non loin du lieu où le garçon fut tué. Le souvenir est toujours vif dans la mémoire des gens et la rage s’accroît. Le rassemblement est suivi par une marche spontanée dans les rues du quartier. L’aire est hautement chargé de “Delta”, une unité de voltigeurs crée dans le but de réprimer les manifestations de rue à la lumière des émeutes des dernières années. Après les affrontements, 12 personnes sont arrêtés, dont 5 anarchistes italiens qui sont libérés le lundi d’après avec plusieurs chefs d’accusation, dont résistance, tentative de blesser des officiers de police, dégâts et perturbations de la paix commune – un délit comparable à son équivalent italien de nuisance publique, qui ainsi permet l’application de lourdes peines sous une loi promulguée ad hoc peu avant en Grèce, pour pénaliser la dissidence dans les rues.

Le procès
Le 14 novembre 2011, l’audience pour la première instance du procès des arrêtés des affrontements de 2009 se déroule à Athènes. Lors de l’audition les témoins de la défense, à savoir la même unité de flics des Delta, se présentent en force et donnent une version des événements clairement manipulée et orchestrée dans le but d’infliger les peines les plus lourdes possible pour les accusés, révélant les intentions de l’État grec de frapper un grand coup répressif exemplaire. Les peines les plus lourdes se situent de 5 à 6 années de prison. La furie du procureur va plus loin alors qu’il déclare la volonté d’appliquer immédiatement un mandat d’arrêt européen pour les 5 compagnons italiens. De plus la formulation des condamnations est assénée : 4 ans pour tous, plus quelques mois, de 12 à 24, selon l’accusé. Les 4 ans peuvent en fait être attribués à la seule infraction à la loi sur la perturbation de la paix commune.

Aujourd’hui
Le 28 juin 2012, le procès en appel devrait se tenir à Athènes. Il est évident que l’État grec met particulièrement l’accent sur ce processus pour donner un signal fort à tous ceux qui décident de ne pas accepter passivement la destinée que quelqu’un d’autre a décidé pour eux et qui, face à la violence de la police, choisissent de contre-attaquer et donner libre cours à leur propre rage contre ceux qui quotidiennement exploitent et oppressent leurs existences. Assurément, la répression n’arrivera pas à freiner la rivière en crue de la révolte sociale qui inonde les rues grecques, et pas seulement.

Quelques accusés.

L’anarchiste Alessio Del Sordo – détenu dans la prison de Turin dans le contexte d’une série de procès et de détentions préventives contre les résistants du NO TAV – a écrit la lettre qui suit (30/6) à propos des procès en appel en Grèce sus-cités où il est aussi impliqué :

AVEC LA TÊTE BAISSÉE

Le 6 décembre 2008, dans le quartier d’Exarchia d’Athènes, un infâme flic assassina Alexis Grigoropoulos. Après une telle ignominie des attaques furent menés dans toute la Grèce contre les structures et les gens qui usent du Pouvoir. Affrontements de rue, DAB détruits, mise à feu de succursales bancaires et commissariat pris d’assaut.

Exactement un an après son assassinat le 6 décembre 2008, quelques mètres non loin de la place où il fut assassiné, un rassemblement spontané fut à maintes reprises chargé par des unités de voltigeurs, le corps Delta, fondé par l’UE et entraîné par des instructeurs italiens.

Cette nuit, les attaques des flics à moto ont profondément pénétré la manifestation, réussissant à disperser la plupart des compagnons qui se sont repliés dans l’École Polytechnique occupée non loin de là. Ceux qui n’ont pas réussi à retourner à Polytechnique ont été encerclés par la manœuvre et attaqués par les flics Delta.

Malgré le fait d’avoir été arrêté cette journée avec quatre autres compagnons italiens, une dizaine de compagnons grecs et des gars albanais (dont deux mineurs), j’ai vécu le meilleur moment du monde. Malheureusement ce n’est pas tous les jours que t’arrives à mettre bas des flics de leur moto et de les aider à atterrir sur le nez.

Pour ces incidents le premier procès a imposé des peines de 5 à 6 années de taule. Le procès en appel est fixé au 28 juin et c’est sûr que des peines similaires seront données. Une histoire de routine dans la répression ajoutée à tant d’autres qui dans les années ont affecté et continue à affecter des compagnons partout dans le monde.

Comment ne pouvons-nous pas penser ici, en Italie, aux maxi-opérations médiatiques du Groupe d’Opération Spéciales (le ROS) avec l’enquête “Ardire“, la dernière en date, aux condamnations pour les affrontements de rue de Rome le 15 octobre 2011, en passant par celles en relations avec le sommet du G8 à Gènes en 2001, qui seront définitives le 13 juillet 2012, ou encore le procès en lien avec les affrontements dans le Val de Susa l’été dernier qui va bientôt commencer ?

L’État fait toujours le même jeu. Dans les intentions judiciaires, les fortes peines servent comme avertissement, en partie pour punir l’ennemi intérieur qui continue à troubler la paix sociale des riches, en partie pour décourager les indécis, les derniers au courant du fait que l’ordre étatique peut être renversé. Terroriser pour continuer à gouverner n’est pas seulement un paradigme d’une mémoire machiavélique mais le mode opératoire du Pouvoir. Et plus la peur sera répandue, plus le doute sera instillé dans nos vies quotidiennes, plus longtemps cet État des affaires persistera. (Désolé pour l’italien raffiné, j’ai beaucoup lu dans cette cage.)

Mais qui a peur de qui ? Ceux qui défendent les biens des propriétaires terriens sont bien au courant du potentiel qui gît dans l’intensification du conflit social. S’affronter avec les troupes étatiques, saboter les flux commerciaux et énergétiques qui maintiennent cette société, agir directement contre les gens et les structures du Pouvoir sont des pratiques qui feront toujours parti du bagage théorique et pratique des exploités de partout. Et comme nous le disons souvent, si les pratiques devraient se généraliser, elles peuvent difficilement être assimilées.

Toutefois il est d’une importance critique que dans le même temps la pratique de l’action directe gagne en quantité, qualité et intensité. C’est le moins que nous puissions faire pour nos compagnons qui sont maintenant séquestrés dans les cages de l’État. Cela va sans dire que malgré toutes les années de prison qu’ils peuvent nous mettre, que beaucoup d’entre nous peuvent être arrêtés, nous continuerons à lever la tête pour seulement frapper des squelettes.

Je profite de l’opportunité dans ces lignes pour envoyer ma solidarité et ma complicité à tous les compagnons perquisitionnés, sous le coup de l’enquête et incarcérés dans la dernière vague de répression. Tenons dur et battons-nous pour le conflit social permanent, pour l’insurrection, pour l’anarchie.

Alessio

Pour lui écrire :
 Alessio Del Sordo, c.c. via Pianezza 300, IT-10151 Torino

Face à une nouvelle opération répressive de l’État italien

L'”Opération Ardire” est le nom de la récente charge répressive de l’État italien contre nos compagnons anarchistes. Plusieurs rebelles ont été arrêtés, d’autres sont sous le coup de l’enquête, et des mandats d’arrêt ont même été émis contre des compagnons qui sont enfermés dans les geôles d’autres pays, comme Gabriel Pombo Da Silva (en Allemagne), Marco Camenisch (en Suisse) et un certain nombre de membres des CCF qui sont emprisonnés en Grèce.

Une fois encore cet assaut répressif combine les forces des flics, des tribunaux et des procureurs, avec la couverture généreuse et la complicité totale de la presse qui a déjà condamné nos compagnons. Que ce soit en Italie, Grèce, Chili ou Bolivie, ce que l’État tente de faire avec ces coups répressifs n’est pas seulement d’enterrer les rebelles en prison mais aussi et surtout de condamner les idées de l’insurrection et de stopper les pratiques d’attaque qui continuent à se multiplier dans tous les continents, objectif auquel il ne parviendront jamais.

Avant le début de la chasse de nos compagnons par les flics, plusieurs organisations “anarchistes” formelles en Italie et dans d’autres pays ont condamné les attaques comme des “tactiques terroristes”, offrant ainsi leurs bons services à l’État. Le travail de balance et de complicité avec le pouvoir fait par ces misérables personnages est devenu évident une fois de plus. Ceux qui travaillent pour un “anarchisme” politiquement correct et même légal et citoyen, ce sont d’eux-mêmes placés parmi les forces de répression. Mais, que peut-on attendre de plus de leur part ?

Les compagnons qui sont persécutés en Italie nous donnent plus de force de par leurs attitudes face à la machine infernale du terrorisme étatique. Ils ne baissent pas la tête, ils n’implorent pas justice ni ne clament leur innocence et certains d’entre eux se lèvent et crient indomptablement leurs convictions anarchistes et insurrectionnalistes, nourrissant ainsi le feu de la révolte qui se propage comme la peste noire, sans hiérarchies ni centres de commandement, contre l’État, le capital, la société et la paix des cimetières.

Aujourd’hui, comme toujours, que la solidarité entre les révolutionnaires ne soit pas que des mots sur le papier !

PUISSE LA PROPAGANDE PAR LE FAIT BRISER LE SILENCE DE LA PAIX SOCIALE !
SOLIDARITÉ TOTALE AVEC LES REBELLES ANARCHISTES POURSUIVIS PAR L’ÉTAT ITALIEN !

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Technologies pour la contre-insurrection : micro-UAV pour les opérations militaires et policières en milieu urbain

Comme il est prévu par les doctrines contre-insurrectionnelles et par les opérations militaires en milieu urbain élaborées par les analystes de l’OTAN, les systèmes UAV (Véhicules Aériens Non Pilotés) de dimensions réduites pour pouvoir être transportés dans un sac à dos, se diffusent à vitesse grand V parmi les forces militaires et policières de beaucoup d’États.


Le premier système de ce type à être largement employé est le RQ-16A T-Hawk, développé par Honeywell en collaboration avec la DARPA (Agence de Projets de Recherche Avancée en Défense).

Ce petit véhicule-espion a déjà été utilisé par l’entreprise TEPCO (Tokyo Electric Power Corporation) pour observer depuis le haut la centrale nucléaire de Fukushima, mais il avait déjà été largement utilisé en Irak et en Afghanistan, surtout dans le cadre anti-IED (Engins Explosifs Artisanaux). Le El RQ-16A pèse 8 kg, mesure 53,68 cm de longueur et 58,41 cm de hauteur, c’est pourquoi il est facilement transportable dans un sac à dos. Il peut voler en présence de vent jusqu’à 27 km/h et il a une autonomie de 45/50 minutes, avec rayon d’action de 8-10 km. Il peut être utilisé pour voir à l’intérieur d’un bâtiment à travers une fenêtre, mais il ne peut pas entrer parce qu’il n’est pas doté d’un système anti-collision et il est très bruyant à cause de son moteur à explosion, pouvant s’entendre en vol jusqu’à une distance de 2 km. Ce système a capté l’intérêt de la police de l’État de Floride, vu que la municipalité de Miami a déjà fait l’acquisition d’un certain nombre d’entre eux pour sa propre division anti-émeute.


Pour quelque chose de plus silencieux et adapté aux opérations  en milieu urbain il y a le Scout, développé par l’entreprise canadienne Aeryon Labs. Ce micro-UAV pèse seulement 1,3 kg et se compose de 4 moteurs électriques qui le rendent extrêmement silencieux, opérant surtout de nuit grâce à l’utilisation d’une caméra thermique stabilisée sur deux anses. Le système a été conçu pour être utilisé y compris par des personnes qui ne sont pas expertes et qui auraient eu une brève session de prise en main. Il a fait ses preuves avec les forces rebelles en Libye, où il a été utilisé pour des missions de reconnaissance nocturne. Particulièrement dangereux de par son faible bruit, ses dimensions réduites et sa capacité de voler de nuit, le Scout mesure près de 80 cm, dispose d’une autonomie d’environ 20 minutes et peut réaliser jusqu’à 3 km de distance y compris avec du vent à 50 km/h.


Celui qui a la capacité d’espionner et de rentrer dans des environnements fermés c’est l’ AR100B, de l’allemand AirRobot, déjà testé en Afghanistan dans des contextes urbains. Pour éviter le risque de dommage par collision dans des lieux étroits, les hélices sont protégées par une sorte de parechoc qui maintient le diamètre de l’UAV à 1 mètre. La batterie rechargeable garantie une autonomie de quasi 30 minutes et le rayon d’action de l’aéroplane est limité à 1,5 km.

Les UAV de Finmeccanica* pour les forces de police

Développés par Selex Galileo, le Drako est un système très petit, de 70 cm de diamètre et d’un poids inférieur à 2 kg. Il réalise jusqu’à 5 km de distance de celui qui le pilote et il a une autonomie de 30 minutes avec une vitesse maximale de 45 km/h. L’entreprise le propose comme capteur électro-optique adapté de jour et de nuit et est doté d’un système automatique anti-collision qui l’empêche de s’approcher à moins de deux mètres d’un obstacle, ce qui le rend adapté pour pouvoir espionner y compris en volant à l’intérieur de bâtiments.

Plus petit et compact, le Spyball (le nom est significatif de l’utilisation de ce micro-UAV), développé vers la fin 2011 par l’UTRI s.p.a. (contrôlée par Finmeccanica). Le Spyball pèse 1,7 kg et mesure seulement 35 cm de diamètre et 40 cm de  hauteur, sa masse maximale au décollage est de 8 kg, il peut être transporté sans problème dans un sac à dos et est adapté pour réaliser sa mission de contrôle de jour comme de nuit. Il est très silencieux parce qu’il est propulsé par un moteur électrique et cette caractéristique, ajoutée aux dimensions réduites de l’aéroplane, le rendent quasiment invisible. Ses dimensions le rendent pratiquement parfait pour le travail dans des lieux urbains et pour le monitorage des manifestations. Selex Galileo le dote aussi d’un système de guide adapté au vole dans des lieux fermés et à l’intérieur des édifices. Cet UAV se déplace à une vitesse maximale de près de 22 km/h avec une autonomie de 30 minutes et peut réaliser jusqu’à 12 km de distance avec celui qui le guide.

Enfin l’ASIO (toujours développé par UTRI s.p.a. lors de la dernière année) a des performances et des caractéristiques similaires au Spyball, mais il est pensé surtout pour des missions dans des lieux urbains appelés « Hover and stare » ( littéralement « planer et regarder »). Dans ce cas le micro-UAV se fait positionner sur un point élevé (sur un toit par exemple) de sorte qu’il puisse observer la zone d’intérêt durant une période beaucoup plus grande par rapport à l’autonomie de vol, jusqu’à 4 heures.

Ces trois systèmes de Finmeccanica seront disponibles sur le marché d’ici peu de temps, et ça ne serait pas étonnant de penser que leur prochain usage sera fait par les forces de police de l’État italien.

* Ndt : Deuxième groupe industriel italien qui développe des activités dans les secteurs du Système de Défense, Aéronautique, Énergie Nucléaire ou Électronique de Défense, entre autres, et qui a fait parler de lui dernièrement à travers l’un de ses conseillers délégués (Roberto Adinolfi) qui s’est pris une balle dans le genou de la part de la Cellule Olga FAI/FRI

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Athènes: Revendication de l’incendie d’une urne électorale dans le bureau de vote d’Exarchia en plein spectacle électoral


Tout autour de nous semble se dérouler dans des dipôles coercitifs : mémorandum/anti-mémorandum, drachme/euro, fascisme/antifascisme. Peut-être même qu’il est nécessaire à des moments de prendre position jusque dans nos rangs, d’affirmer une posture dans sa conjoncture marginale. Cependant nous n’oublions pas un seul instant l’unique dipôle réel : la Révolution ou l’harmonie avec l’existant.

Nous refusons le consensus, leurs dilemmes, la paix classique. La sécurité concerne les profits du Capital local et multinational; la liberté concerne tout les autres. L’État et le Capital, les fascistes et les banques, ne sont pas des forces invisibles. Ils ont des noms et des adresses. Ils devraient mieux commencer à compter les jours d’abondance qu’ils leur restent.

Nous regardons en arrière, dans les dernières années, des luttes dures. Comment les barricades et les feux du 12 février peuvent-ils entrer dans des urnes ? Comment la voix “ASSEZ C’EST ASSEZ”, celle élevée par les quelques dignes prolétaires dans les temps où prévalent la peur du licenciement et la subordination, peut entrer dans l’urne ? Comment les affrontements de rue qui se sont déroulés ville après ville, quartier après quartier, contre les ordures d’Aube Dorée [Chrissi Avgi], peuvent entrer ? Comment nos frères et soeurs peuvent entrer dans ces boîtes, ceux qui manquent à nos côtés, depuis qu’ils nous sont proches, même quand ils sont dans les cellules des prisons du régime ?

Dans ces temps marginaux où il n’y a pas d’espace pour les scrupules, nous tentons l’impensable et nous faisons “entrer” tout ce qui est ci-dessus. Le litre d’essence que nous avons mis dans l’urne du 18em bureau électoral à Exarchia lors des élections du 17 juin sont nos 1.000 votes, sont nos 1.000 défis dans un guerre inpacifiable.

LA RÉVOLUTION D’ABORD ET TOUJOURS

PS. Un coup de poing amical pour la camarade Olga Ekonomidou.

Sources : 1, 2

Le taux d’abstention aux élections parlementaires grecques du 17 juin a atteint les 37.53%, plus que les 34.9% à celles du 6 mai.

Grèce : revendications de sabotages de caméras de surveillance dans la ville de Volos.

Le mois dernier nous avons détruits 14 caméras de surveillance privées à Volos.

Les caméras sont le support technologique de la construction idéologique de la sécurité. Elles sont l’application pratique de la société de Big Brother d’Orwell. Elles veulent imposer l’acceptation de la supervision et la surveillance, de la loi et de l’ordre, soit d’une manière caché et insidieuse soit d’une façon ouverte et audacieuse.

Et si les caméras publiques de l’État consistent en un pouvoir diffus de l’État, d’un système qui lutte pour s’étendre tel un cancer à toutes sphères et champs de la vie, les [caméras] privées (dans les maisons et les magasins) sont la preuve que l’État/le système a réussi à se propager dans une certaine mesure. En d’autres mots, si c’est détestable mais attendu que les caméras soient un instrument de plus de l’autorité, c’est bas et servile quand elles sont aussi utilisées par des citoyens. La tolérance et l’indulgence – surtout dans les temps que nous vivons aujourd’hui – offrent un souffle de vie à la domination, tout en privant de vie ceux qui luttent contre le Pouvoir.

La société et le peuple ne sont pas des icônes devant lesquels nous nous agenouillions et pour lesquels nous allumons un cierge. Quand consciemment ou non, ils jouent le rôle de l’État, complétant son travail, ils doivent être traités de la même façon. Initiatives individuelles ou collectives, efforts pour mener des actions agressives pour détruire le Rien dominant, voilà ce qui émergera et se diffusera constamment…

Et si à cause de ces actions quelques personnes sont effrayés de perdre leur confortable – pour eux – chaînes, la reproduction de l’autorité violente de la normalité terrorise chaque jour toujours plus de monde – ou du moins essaye -.

Pour nous, la consolidation de l’oppression est une relation réciproque entre la domination et la société comme un tout qui est pleine de comportements autoritaires. Les dominants ont besoin de la lâcheté et de la passivité des masses pour maintenir l’exploitation. Les patrons ont acquis des esclaves et des soumis qui leurs baisent la main pendant qu’ils les battent avec.

Ce que nous mettons en avant est une attaque totale contre l’existant. Nous ne reconnaissons notre ennemi pas seulement dans l’appareil d’État mais aussi dans la société existante. Les limites entre-eux sont assez indiscernables. Le Pouvoir a perverti toute la société. La Domination s’est implanté dans nos consciences. Nous nous opposons à tous l’enchevêtrement de relations sociales, d’attitudes, d’institutions formelles ou informelles exprimées dans chaque champ de la vie de tous les jours qui perpétuent activement ou passivement l’existant. Notre offensive vise la normalité, la servitude volontaire, la balance, les consciences en uniforme ; les maîtres mais aussi leurs soumis, l’égoïsme et la réussite personnelle dans le capitalisme, la passivité et l’indifférence comme attitude de vie, les comportements et les mentalités racistes et sexistes.

Rien de plus dégoûtant et insidieux qu’un citoyen honorable qui court après un braqueur de banque, rien de plus détestable que la balance volontaire qui composera le numéro de téléphone de l’unité anti-terroriste parce qu’il a été “témoin” d’une attaque armée ou d’un plastiquage menée par une organisation révolutionnaire, voire même “témoin” d’une conduite suspecte. Nous sommes remplis de rage contre les petits patrons qui ont le look de milliers de cardinaux et qui, de la façon la plus arrogante, font la démonstration de leur pouvoir sur leurs employés ; de la rage et du dégoût pour le “héros honoré de la classe ouvrière” qui revient du travail et passe sa frustration sur sa femme et ses enfants ; contre chaque type de patriote grec-dans-l’âme qui ira poursuivre les vendeurs à la sauvette immigrés “illégaux” ; contre tout immigré “légal” qui va chercher à se faire sa place dans la petite-bourgeoisie grecque, reproduisant les attitudes qu’il a du endurer dans le passé sur les immigrants “sans-papier”.

Nous sommes remplis de rage et de dégoût pour les armées de serfs volontaires…

Nous, de notre côté, nous avons choisi le camp de la Révolution ; le même que celui dans lequel les compagnons emprisonnés, membres de la Conspiration des Cellules de Feu, se sont engagés. Cela va faire un an que se sont déroulées les dernières arrestations des membres de l’organisation dans le quartier de Nea Ionia à Volos, quand nous avons expérimenté l’opération anti-terroriste avec l’assistance de flics locaux subordonnés, et que déjà les procureurs et les enquêteurs ont mis en place une série de procès contre eux. La démocratie prend sa revanche, déployant ses juges, flics, procureurs, matons et journalistes contre eux. Face à cette mafia, les membres des CCF ont maintenu une position digne, sévère et fière.

Cette position qui est la leur nous remplis de courage et d’un désir inépuisable de continuer la lutte. Avec des grèves de la faim, des tentatives d’évasions, le refus constant des fouilles humiliantes en prison, portant dans la dialectique l’internationalisation de la guérilla et de la solidarité à travers le projet de la Fédération Anarchiste Informelle/Front Révolutionnaire International (FAI-FRI), ils déclarent que rien n’est fini et que tout continue, sans même reculer d’un millimètre.

Compagnons de la Conspiration des Cellules de Feu, nous vous adressons une salutation cordiale et notre solidarité factuelle. Notre solidarité pour ceux poursuivis dans la même affaire, à l’anarchiste révolutionnaire Theofilos Mavropoulos et à tous ceux qui sont poursuivis pour leur action subversive.

P.S. : Alors que nous écrivons ces lignes, la compagnonne et membre des CCF Olga Ekonomidou est retenu dans une cellule d’isolement avec une caméra de surveillance dans la prison de Diavata après son transfert disciplinaire et son refus de se soumettre à l’humiliante fouille à nu.

Démolissons toutes les prisons et les régimes d’isolement des compagnons

Collaboration pour le sabotage et le vandalisme

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État espagnol : plus de troubles dans le secteur industriel

On voit s’intensifier le conflit dans les zones minières, commencé fin mai à cause de la diminution de 63% des aides de l’État dans ce secteur, dans la ligne du contrôle économique de l’UE. Le 30 mai a commencé une grève illimité convoquée par les syndicats majoritaires dans les puits de plusieurs communautés ( Asturie, Leon, Teruel, Palencia), alors que ces mêmes syndicats négocient avec le gouvernement. Le bilan pour le moment est de plus d’une centaine de routes et autoroutes coupées par des barricades, des dizaines de voies ferrées coupées, des affrontements directs avec les forces de l’ordre et la répression, dans ce cas-ci la Guardia Civil, et des retraites dans plusieurs mines.

Le conflit du travail explose aussi de nouveau dans d’autres secteurs historiquement combatifs, comme l’est celui des chantiers navals. Des centaines de licenciements sont en train de se réaliser dans un secteur qui a déjà été largement affecté et reconverti il y a quelques années. À la fin du mois dernier, Navantia Ferrol a joué un rôle principal dans les affrontements avec la police, les journalistes et certains syndicalistes de la même entreprise, en occupant la mairie et en mettant le feu à ses portes.


La récente annonce de rachat avec des fonds européens pour sauver les banques qui, dans le plus grand cynisme des professionnels de la politique, est un signal que les choses vont bien aller maintenant, cela impliquera de nouvelles mesures d’ajustement pour aggraver les conditions de vie des exploités. Encore plus d’asphyxie pour ceux qui vivotent, et nous savons ce que cela signifie : dépressions, suicides, attirance pour les idées fascisantes. Mais aussi des révoltes, l’action directe, la communication entre les exploités.

Bien que les luttes du secteur industriel présentent beaucoup d’aspects classiques de la défense collective d’une vie digne devant la prise de décisions externes de caractère économique-gestionnaire, on ne voit pas une prise de position publique sur ce qui signifie le travail salarié, l’économie, la politique, l’environnement. Il est clair que le progrès est significatif en comparaison avec ceux qui ne font d’autres choses que de se plaindre passivement, mendier des miettes, écrire des lettres aux journaux ou faire des grèves partielles minimales qui n’affectent pas le bon déroulement du capitalisme. Mais que les actions se limitent à « défendre notre travail » ou à «  qu’on nous trouve une solution » laisserait la situation, même si ils obtiennent ce qu’ils veulent de suite, dans une question de temps pour continuer à subir comme des pions les décisions des gestionnaires de l’exploitation et des vies des exploités.

Pour voir trembler véritablement le pouvoir et récupérer l’autonomie de nos vies, avec ceux avec qui nous vivons, il est indispensable d’au moins comprendre et de répandre cette compréhension à tous les niveaux ; Quel rôle jouons-nous en tant que travailleurs dans ce système, quel rôle jouent ces aides qu’ils donnent à notre travail, quel est le rôle des politiques qui prennent ces décisions et des syndicalistes qui négocient nos conditions de vie. Nous ne nous reconnaissons pas dans l’exigence de toujours plus d’exploitation.

Nous pouvons être certains que voir cette lutte qui est en train de se dérouler, en passant par dessus les tabous qu’ils essaient de nous mettre devant les yeux avec la propagande et la loi (mettre une capuche, faire des barricades, s’armer face à l’ennemi etc…) et que beaucoup assument comme à eux (même si ils le défendent comme stratégie…), ne va pas leur plaire. Mais nous pouvons aussi être sûrs que de continuer les négociations par le biais des syndicats en grande partie les détend. Parce que de nombreuses fois avant ils se sont servi de ça lorsqu’ils ont voulu désamorcer le conflit social.

Il n’est pas facile de décider, puisque ce sont des vies elles-même qui sont en jeu. Nous respectons et soutenons les décisions des sujets actifs qui luttent pour décider de leur vie, et nous encourageons à ce que les contradictions du capital soient levées le plus loin possible, au delà d’ici et maintenant. Ils ont déjà commencé à s’inquiéter. Dans un éditorial récent de l’un de leur porte-parole au sein des médias bourgeois, ils ont démenti l’extension et le maintien des incidents au profit de l’image des syndicats. Tout un appel du pouvoir économique de gauche pour que descendent dans l’arène les chiens de garde des travailleurs, les syndicats.

Ils aboient, c’est le signe que nous avançons.

Italie – Opération “Ardire” : nouvelles vague d’arrestations et de perquisitions dans toute l’Italie

Comme nous l’ont informé les compagnons d’informa-azione et de ParoleArmate, aujourd’hui le 13 juin 2012 , à 4h du matin, les carabiniers du ROS ont fouillé environ 40 maisons lors d’une opération répressive contre le mouvement anarchiste appelée “Opération Ardire” [Audace]. Cette opération a été dirigée par le procureur public Manuela Comodi de Pérouse qui a ordonné la mise en détention de 10 personnes (8 en Italie, un en Allemagne et un en Suisse) et d’enquêter sur 24 autres.

Les 8 compagnons arrêtés et emprisonnés en Italie et dont la presse bourgeoise les accusent de relations avec la FAI-FRI sont :

Stefano Gabriele Fosco
Elisa Di Bernardo
Alessandro Settepani
Sergio Maria Stefani
Katia Di Stefano
Giuseppe Lo Turco
Paola Francesca Iozzi
Giulia Marziale

En ce qui concerne les arrestations en Allemagne et en Suisse, il s’agit de deux anarchistes qui ont déjà été kidnappé depuis plusieurs années par l’État : Gabriel Pombo Da Silva et Marco Camenish. Parmi les noms de compagnons sous le coup de l’enquête, beaucoup sont des prisonniers qui sont déjà en taule en Grèce sous l’accusation de membre des CCF.

Dès que possible nous publierons les adresses des prisons où les compagnons ont été emmené et nous demandons à quiconque qui aurait plus d’informations de nous les communiquer.

Les maisons ont officiellement été perquisitionné pour trouver des explosifs, des documents informatiques et des papiers, parmi elles une est celle de l’éditeur de informa-azione dont les ordinateurs entre autres choses, utilisés pour la maintenance de site ont été confisqué, deux sont celles de compagnons de Culmine, qui ont aussi été arrêté, et celle des compagnons de ParoleArmate (l’un d’entre eux est détenu et un autre visé par l’enquête).

Nous sommes dans l’attente de plus de nouvelles pour mieux comprendre l’extension et la stratégie de cette opération répressive. Nous exprimons notre solidarité à tous les compagnons arrêtés, frappés par les perquisitions et les enquêtes.

Voici la lettre de Tomo sur cette opération répressive :

Le chaos est à la porte (sur l’Opération Ardire)

C’est toujours la même histoire.

Dans le contexte d’une super-opération (opération “Ardire” [Audace], quel putain de nom !) contre des anarchistes et des incendiaires de la paix sociale, à 4h du matin le 13 juin, ma maison a été perquisitionné par les ROS de Pérouse et de Bologne suppléés par deux carabiniers locaux (contrairement à la dernière fois où je fus perquisitionné, cette fois ils n’ont rien trouvé). Ils étaient à la recherche du même matériel qu’ils voulaient trouver la dernière fois : ordinateurs, explosifs, etc.

Malgré tout il y avait une belle surprise cette fois : le gars en uniforme, envoyé par le maintenant fameux M. Comodi, m’a dit que j’étais sous le coup d’une enquête dans le cadre de la loi 270bis.

Je veux clarifier ceci, bien qu’on m’ait assigné un commis d’office, je refuserais toute défense légale car je ne reconnais aucune autorité, qu’elle soit judiciaire ou non. Je veux aussi spécifier qu’en tant qu’individu en guerre avec la société je soutient la pratique de l’action directe et donc les actions de la Fédération Anarchiste Informelle (FAI).

C’est une perquisition de style classique, qui a aussi conduit à l’emprisonnement de dizaines d’anarchistes et la perquisition de plus de 20 personnes, dont certains sont des compagnons des CCF. Malgré tout, il est toujours trop tôt d’avoir une vision claire de la situation.

Que dire ? Il est inutile de dire ceci, en dépit des nombreuses années de taule qu’ils peuvent nous donner, le feu que nous portons en nous ne peut être éteint. Il se répand fièrement et rencontre les flammes de l’affinité partout, et qui, dans un monde comme celui-ci, n’accepte qu’une position : celle de l’attaque. Ces extraordinaires compagnons, ceux dont la haine brûlent comme une centaine de soleil dans le ciel, sont les amis et frères avec qui nous partageons colère et douleur, pleurs et sourires, doutes et passions, lourds comme des rochers et sifflants comme du plomb. Ceux-là sont les compagnons qui menacent avec leurs propres vies la société, ses lois et ses défenseurs; ceux-là sont les indomptables rebelles qui éclairent la nuit et peignent la ville avec les couleurs de la destruction et de la révolte.

Même derrières des barreaux de prison ou depuis les cours, leurs regards, mots et pensées sont des armes dangereuses qui deviennent des lames tranchantes pour l’évasion, en dépit des tentatives des juges et des procureurs d’étouffer leur force individuelle. Mais les juges et les procureurs, ces déchets humain, ne peuvent stopper la furie iconoclaste qui se propage tel un virus.

Nous sommes l’infection…et il n’y a pas de remède, que ce soit pour les “maîtres” comme pour les “serviteurs”.

Le chaos est à la porte…

Une gigantesque, incandescente, accolade complice enflammée à vous, compagnons.

SOLIDARITÉ TOTALE AVEC LES REBELLES ARRÊTÉS ET PERQUISITIONNÉS
POUR LA DESTRUCTION DE LA SOCIÉTÉ
PUISSE LE RUGISSEMENT DE LA POUDRE DÉCHIRER LE SILENCE DE LA PAIX SOCIALE

VIVE L’ANARCHIE

Tomo, 13 juin, depuis mon néant.

Manifestation de solidarité et contre la prison le 5 juin dans le sud de Londres

Feu à toutes les prisons

Voici la traduction des tracts diffusés

Pourquoi sommes-nous contre la prison ?

Ils disent que la prison est nécessaire afin de punir ceux qui enfreignent les “règles de la société”.

Mais est-ce les “règles” représentent vraiment la volonté des gens ? Est-ce que les pauvres acceptent volontier que leur travail rende les riches plus riches ?
En considérant la façon dont cette société fonctionne, nous pouvons seulement décider quoi faire en respectant les lois qu’un gouvernement a imposé sur la majorité des femmes et des hommes. Donc avant de se demander si oui ou non il est juste de punir ceux qui brisent les règles en les emprisonnant, on doit se demander : qui décide – et comment – des règles de cette société ?

Ils disent que la prison nous protège de la violence.

Mais est-ce réellement comme ça ? Comment se fait-il que la pire des violences (pensons aux guerres et la famine infligée à des millions de personnes) est parfaitement légale ? Pourquoi les gens finissent-ils en taule s’ils se rebellent ou volent dans les magasins alors qu’ils font carrière voire deviennent des héros s’ils bombardent des populations entières ?
La prison punie seulement la violence qui emmerde l’État et les riches ou la violence qu’ils veulent considérer comme révoltante. En fait, c’est la violence structurelle de la société et de l’État qui est chaque jour protégée par la prison.

Ils disent que la loi est la même pour tous.

Néanmoins les prisons sont pleines de femmes et d’hommes semi-illettrés, d’immigrés et d’enfants de la classe ouvrière, emprisonnés pour “crimes contre la propriété”, c’est-à-dire des actions strictement connectées à cette société et ses besoins : la nécessité de trouver de l’argent. Sans mentionner le fait qu’un grand nombre de taulards ne seraient pas en prison s’ils avaient eu l’argent pour se payer un bon avocat.

Ils disent que la prison aide les délinquants à se racheter et s’intégrer dans la société.

Mais la plupart des prisonniers, une fois libérés de prison, retrouvent les mêmes conditions, voire pires, auxquels ils ont fait face la première fois qu’ils sont allés en prison;
Qu’est-ce qui peut sortir de bon d’être éloigné d’une personne aimante pour des années, de ne rien faire d’intéressant, condamné à tuer le temps, forcé de simuler avec les travailleurs sociaux et les psychologues, s’habituer à se soumettre soi-même aux matons ?
Finalement : cette société est-elle si vertueuse, est-elle basée sur des valeurs éclairées et des relations égalitaires qui sont recommandées pour s’y intégrer ?

Ils disent que la prison, si elle ne parvient pas à racheter, est une arme de dissuasion pour les “comportements criminels”.

Alors pourquoi la population carcérale est en augmentation constante ? Pourquoi les faiseurs de loi tendent de criminaliser de plus en plus de comportements ? C’est sûrement une partie d’un programme social bien défini : ils veulent mettre les pauvres et les rebelles hors des rues et en même temps ils veulent investir dans le gros business de la prison (pensons à toutes les entreprises qui se  font de la thune avec le travail en prison ou en construisant et fournissant les prisons).

Nous sommes contre la prison parce qu’elle est née et a été développée afin de défendre les privilèges des riches et le pouvoir de l’État.

Nous sommes contre la prison parce qu’une société basée sur la liberté et la solidarité (et non sur le profit) n’en a pas besoin.

Nous sommes contre la prison parce que même le plus haineux des crimes est le miroir de nos peurs et notre faiblesse et qu’il n’est d’aucune utilité de la garder cachée derrière des barreaux. ( de garder quoi ? le crime ou la faiblesse ? )

Nous sommes contre la prison parce que les pires des criminels sont ceux qui ont les clés des cellules.

Nous sommes contre la prison parce que rien de bon ne ressort de la coercition et de la soumission.

Nous sommes contre la prison parce que nous voulons briser les lois de cette société et que nous n’avons pas l’intention de nous intégrer pacifiquement dans ses villes, usines, barres et supermarchés.

Nous sommes contre la prison parce que le bruit d’une clé dans la serrure est une torture quotidienne, l’isolement une abomination, la fin du parloir une souffrance et le temps passé dedans un sablier qui tue lentement.

Nous sommes contre la prison parce que les matons sont toujours prêts à défendre tout abus et violences et sont déshumanisés par leurs habitudes d’obéissance et d’espionnage.

Nous sommes contre la prison parce qu’elle nous prend trop de jours, mois et années, et trop d’amis et de compagnons.

Nous sommes contre la prison parce que ceux que nous avons rencontrés dedans ne sont ni mieux ni pires que ceux que nous rencontrons dehors (dans pas mal de cas ils sont mieux).

Nous sommes contre la prison parce que la nouvelle d’une évasion réchauffe nos cœurs plus sûrement qu’un jour ensoleillé.

Nous sommes contre la prison parce que si vous regardez le monde à travers un trou de serrure vous voyez seulement des gens malveillants et suspects.

Nous sommes contre la prison parce que le sens de la justice ne pourra jamais être trouvé dans le code pénal.

Nous sommes contre la prison parce qu’une société qui a besoin d’enfermer et d’humilier est elle-même une prison.

Feu à toutes les prisons !

Quelques Anarchistes

Source

Pour la destruction de toutes les prisons et du système qui les crée

Athènes: Evénement de Lutte Révolutionnaire à l’ Université de Panteion

7-8 juin 2012

Athènes

Amphitéâtre Sakis Karagiorgas

Evénement pour la lutte et la révolution

Jeudi 7 juin : Les mouvements armés en Europe et leur histoire

Vendredi 8 juin : La lutte aujourd’hui et les perspectives pour la révolution sociale internationale comme réponse à la crise systémique.

Intervenants

1. Brigitte Asdonk, Allemagne – Fraction Armée Rouge (RAF)
2. Andreas Vogel, Allemagne – Mouvement du 2 juin
3. Bertrand Sassoye, Belgique – Cellules Communistes Combattantes
4. Jean Weir, Angleterre
5. José Rodriguez, Espagne
6. Commission pour une Aide Internationale Rouge, Suisse
7. Christos Tsigaridas, Grèce – Lutte Révolutionnaire Populaire
8. Pola Roupa, Grèce – Membre de Lutte Révolutionnaire
9. Nikos Maziotis, Grèce – Membre de Lutte Révolutionnaire

Assemblée pour l’affaire de Lutte Révolutionnaire

Source