Trouvez-vous un flingue ! Le plus tôt sera le mieux. Achetez-en un, empruntez-en un ou volez-en un. Le fait est que vous devez être armé. Peut-être pensez-vous que la révolution sociale se fera avec des serpentins, commelors des carnavals ? Pensez-vous que les capitalistes vont remettre les terres et les usines, comme ils livrent leurs filles aux millionnaires ? Êtes-vous si stupide pour croire en la possibilité d’une harmonie entre patrons et travailleurs ? Ne voyez-vous pas que – chaque jour, aux 4 coins du monde – quand les ouvriers exigent quelque amélioration, apparaissent aussitôt des petits soldats armés de fusils et de baïonnettes ? N’avez-vous pas vu comment, pendant la grève de nos camarades conducteurs de tram, l’armée entière a protégé les traîtres ? Eh bien, si cela se passe lorsque une plainte est déposée ou lorsqu’une amélioration est demandée, que se passera-t-il quand nous demanderons le droit à la terre, à la vie, à la liberté ? Pensez-y bien.
Trouvez-vous un flingue et apprenez à vous en servir. Fabriquez-vous une cible pour apprendre à viser. Dessinez-y la tête de Astorquiza, de Zañartu, de Gonzalo Bulnes ou la vôtre si vous en avez envie. Tirez et tirez encore. Préparez-vous pour la Révolution à venir. Conseillez à vos camarades de faire de même. Celui qui parle d’ « évolution pacifique » et de « solutions harmonieuses » avec la classe capitaliste vous trompe déplorablement. Ne voyez-vous pas comment les travailleurs russes ont dû s’armer eux-mêmes pour renverser les tyrans ? Ne voyez-vous pas comme ils vivent à présent à leur aise, profitant de toutes sortes e commodités ? Pendant plus de 100 ans vous avez enduré pacifiquement toutes sortes d’humiliations, et quels bénéfices avez-vous tiré de vos maîtres ? La misérable cahute dans laquelle vous vivez et pour laquelle vous payez une fortune, la maladie qui apporte une mort prématurée à vous et à vos enfants, les guerres qui apportent la faim et la douleur à votre porte, et les miettes que vous recevez quand vous demandez un peu de nourriture et de justice pour votre famille et enfants. Cela, tout cela, est la récompense pour vos efforts et sacrifices. Croyez-le.
Trouvez-vous un flingue. Achetez-en un, empruntez-en un ou volez-en un. Le fait est que vous devez être armé. Lorsque la classe ouvrière, consciente et armée revendiquera ses droits à la vie et à la liberté, vous verrez alors comment tomberont les dirigeants et les tyrans. Tant que vous tirerez dans les rues comme un idiot, suppliant du pain et la justice, vous verrez comment les balles tombent sur votre tête.
C’est tout. En vous trouvant un flingue et en conseillant d’autres de se préparer pour la Révolution, vous assisterez à la renaissance d’une nouvelle aube pour le monde
Trouvez-vous un flingue !
Pamphlet écrit par l’anarchiste chilien Efraín Plaza Olmedo . Il aurait été publié en 1921 dans le journal « El Comunista », sous le pseudo de Juan Levadura
Ceci est un pamphlet. Ce n’est pas un livre, ni un petit livre, ni un cahier, ni un petit cahier, c’est un pamphlet. Il ne prétend pas, loin de là, d’ être objectif, ni de créer le consensus. Ses prétentions sont beaucoup plus grandes, ainsi nous ne comprenons pas pourquoi nous devons faire les modestes quand nous pouvons aspirer à ce qu’il y a de mieux. Qu’est-ce que c’est le mieux ? Nous ne voulons pas avoir de limites. Nous ne savons pas si nous en avons ou pas, mais précisément ceci n’est pas la question, car nous ne DÉSIRONS pas avoir de limites, nous voulons nous déchaîner. Ce qui nous importe c’est nous. Nous nous inquiétons des obstacles et des ennemis dans la mesure où ils nous empêchent de faire ce que nous voulons ou d’obtenir ce dont nous avons besoin. S’ils ne gênent pas ils n’existent pas. Et si ils gênent, ils doivent arrêter d’exister. Nous avons passé suffisamment de temps à réfléchir sur l’ennemi, le Système, le Capital etc .. Nous croyons que c’est l’heure qu’enfin nous nous occupions de nous même. Qu’est-ce qui nous plaît ? Ne nous plaît pas ? Que voulons nous ? Ne voulons pas ? Quels sont nos vrais désirs ?
C’est vers ça que nous tendons. C’est notre objectif, et nous sommes prêts à aller vers ça, et partout ailleurs.
Les conditions sont là pour que ce qui existe déjà dans le principe voit le jour et existe vraiment.
Comme le disaient certains étudiants de la préhistoire du mouvement étudiant dans les années 60, les étudiants sont une classe en eux-même. Nous ne sommes pas salariés, bien que pour la majorité d’entre nous nous sommes destinés à l’être; nous ne sommes pas non plus dirigeants, comme peu d’entre nous sont destinés à l’être. Nous sommes nulle part, nous sommes encore en transition, en construction. Nous ne voulons pas dire que nous sommes à l’abri de la merde du Système, mais nous disons que nous sommes dans les conditions matérielles, concrètes, pour se révolter, se retourner contre tout ce qui ne nous plaît pas et pour tout ce qui nous plaît.
Nous ne possédons rien, rien n’est à nous. Nous n’avons ni notre propre maison, ni voiture, ni famille, ni enfants à charge, ainsi on ne peut pas nous tromper avec le fait que nous sommes de la classe privilégiée, parce que nous n’avons rien à garder. Il nous manque encore tout à avoir.
Tout est devant nous. C’est le premier point dont nous devons prendre conscience : nous n’avons rien à perdre. Si nous faisons une grève, on ne vas pas nous virer de notre travail, et on ne va pas arrêter de percevoir un salaire, et nous n’avons pas non plus à perdre de stupides « conquêtes sociales » avec lesquelles ils ont réussi à tromper nos parents. Si nous faisons grève, non seulement nous n’allons rien perdre, mais nous allons gagner beaucoup de choses, nous allons nous réapproprier un jour d’ennui, et nous allons en faire un jour de vie réelle, de vie intense dans laquelle nous allons faire à chaque instant ce qui nous plaît et non pas ce qui correspond à notre rôle d’étudiant. Profitant du plaisir de l’instant subversif.
Qu’on ne se foute pas de nous, la seule chose qui peut vraiment se perdre c’est la peur. Ce n’est pas tant la peur de potentielles représailles des diverses autorités – professeurs, parents, …- ni la peur de la punition sociale parce que tu n’agis pas selon les attentes imputées à ton rôle. C’est la peur de soi même, la peur de ne pas savoir quoi faire lorsque personne ne nous dirige et nous dicte notre conduite. La peur de ne pas savoir jusqu’où aller lorsque personne ne nous montre la voie, la peur de ne pas savoir quoi faire à chaque instant. La peur de vivre sans maîtres. La peur de l’incertitude.
Nous allons vous confier un secret : nous aussi nous avons peur ! Et même, nous croyons qu’une bonne part de notre force se base sur cette peur. Nous ne voulons pas que ça soit clair, nous ne voulons pas avoir le chemin balisé ni une lumière au bout du tunnel vers laquelle nous diriger en somnambules. Nous voulons construire notre vie au jour le jour, et par conséquent, affronter la peur de vivre sans maîtres. Nous avons peur, c’est vrai, et l’incertitude nous ronge, mais cette incertitude fait aussi que ça nous donne envie et nous met en ébullition.
Vous n’êtes pas attirés par l’idée de faire l’expérience d’une vie nouvelle et d’abandonner cette expérience médiocre ? Alors expérimentez, faites ce que vous voulez, faisons ce que nous voulons, nous ne saurons pas ce que c’est jusqu’à ce que nous l’expérimentions, et même ainsi nous ne pourrons pas prétendre le savoir car à chaque moment nous découvrirons de nouvelles choses. Nous ne nécessitons rien de plus. Nous voulons avancer. Vers où ? Nous ne le savons pas. LÀ-BAS, par exemple, nous savons en tout cas que nous ne voulons pas être ici. N’importe quoi à part ça, nous sommes fatigués, ce monde nous ennuie, il ne satisfait pas nos besoins et nos désirs, il ne nous plaît pas et nous ne nous amuse pas. Mais nous voulons plus, nous voulons une vie meilleure.
Qu’on ne nous trompe pas non plus avec notre avenir. Nous ne sommes pas le futur et nous n’avons pas non plus un bel avenir devant nous. Nous n’avons pas envie d’accepter le futur, avoir un futur c’est s’écrire une mort, écrire le roman de ta vie avant de la vivre : tu fais juste ce qui est DÉJÀ écrit et tu ne construis pas ta vie au jour le jour. Et aussi nous n’acceptons pas le futur parce que nous n’acceptons DÉJÀ pas le présent misérable qui est là et nous n’acceptons pas non plus le futur de merde qu’on nous prépare. Cette vie est misérable !
Nous sommes conscients malgré tout de notre situation dans le monde. Nous sommes conscients que nous sommes ici pour être de futurs travailleurs, nous savons que nous avons un rôle à jouer dans ce monde, celui d’étudiants, celui de gens qui apprennent à avaler la merde, la merde de la Réalité, celui de gens qui s’appliquent à apprendre l’idéologie qu’insufflent les intellectuels du Système à travers la culture, de gens qui apprennent à réduire leur corps et leur tête à des espaces et des horaires rigides pour arriver dans le monde du travail avec le corps et la tête déjà réduits. Nous sommes conscients que nous sommes des Étudiants.
Mais nous sommes conscients que nous ne voulons plus l’être. Nous ne voulons pas nous habituer à des horaires et des espaces, nous ne voulons pas avaler de la merde, nous ne voulons pas apprendre leur idéologie, ni aucune idéologie. Plus d’intellectuels, plus de culture, plus d’art. Nous aussi nous voulons arrêter d’être étudiants. Mais nous ne voulons pas arrêter d’être des étudiants pour devenir des travailleurs ou autre chose. Nous ne voulons pas quitter un rôle pour en embrasser un autre. Nous ne voulons aucun rôle, nous ne voulons pas être rien, nous voulons être ce dont nous avons envie à chaque moment. À chaque moment. Nous, étudiants, devons commencer à arrêter de nous cramponner à des idéologies et pensées créées, des choses DÉJÀ faites auxquelles nous nous accrochons à cause de cette peur de vivre sans maîtres, à construire chacun sa vie à chaque moment.
C’est le moment de se jeter à l’eau, d’abandonner toutes les croyances et illusions qui nous garantissent la sécurité de vivre dans ce monde. La sécurité dans cette société n’est pas plus qu’une barrière qui nous protège de .. de quoi ? Vous êtes vous déjà demandé de quoi nous protège la Sécurité qu’on nous offre ? De quoi devons-nous avoir peur ? Les sécurités nous protègent de nous-même, c’est nous que les barrières ne laissent pas sortir, et non les autres qui peuvent aller et venir. Ils ne nous permettent pas de dépasser ce qui est permis. C’est notre propre police qui nous surveille lors de nos arrestations à domicile. Tu te décomposes de l’intérieur, tu t’endors et tu t’ennuies, avec l’assurance que tu vas continuer à vivre, c’est à dire, que ton cœur va continuer de battre. Et le reste ? Les rêves ? Les désirs ? Les émotions ? La passion ?
Tout cela est là, de l’autre côté de la barrière. Abandonnez les sécurités, la seule chose qu’elles font c’est enchaîner, et lancez-vous dans l’expérience palpitante de vivre sans normes, sans maître, sans rôle. Expérimentez.
Nous voulons vivre et expérimenter MAINTENANT, pas à court ou long terme.
L’idée de la révolution comme processus est très bien, mais nous ne pouvons plus attendre. Nous avons besoin d’améliorer notre vie, nous voulons qu’elle ait une forme plus intense, et pour ça nous voulons lui créer des moments où elle s’épanouira. Nous voulons des insurrections, des soulèvements, des révoltes, la tension du conflit ouvert. Ça ne nous convient pas d’avoir simplement le rêve d’une révolution, nous préférons le rêve et l’utopie d’un moment d’insurrection. Le soulèvement est une réappropriation, une vraie rupture avec la monotonie de la vie quotidienne, avec les normes sociales, et avec les rôles qu’à chaque moment de la vie nous devons adopter. Le moment de soulèvement rompt avec les horaires, le temps, qui arrête d’être une tyrannie linéaire, pour devenir un désordre de moments vécus intensément. Nous savons qu’une insurrection ne va pas changer le monde, mais nous croyons qu’elle peut transformer notre vie.
Parce qu’il s’agit de changer le monde, mais aussi de transformer la vie. Nous ne sommes intéressés par aucune révolution qui n’élève notre qualité de vie. Nous ne sommes pas intéressés par un monde, aussi libre et juste qu’il soit, si la vie est tout autant ennuyeuse, monotone, rationnelle et médiocre que celle que nous vivons maintenant. Plaidons pour créer la révolution qui ne triomphe jamais. Nous ne voulons pas triompher. Nous ne voulons pas perdre le rêve et l’utopie. Les choses qui ont une fin ne nous intéressent pas, ni les choses dont le destin annoncé est de mourir. Nous ne voulons pas avoir de futur, nous fabriquerons notre vie au fur et à mesure. Nous ne voulons pas nous définir maintenant, nos actes nous définirons en temps voulu. Nous ne voulons pas que tout soi clair, nous nous éclaircirons au fil de la pratique.
Les choses ne sont pas claires pour nous. Mais ATTENTION, ça ne veut pas dire que nous allons permettre à des intellos de nous éclairer et de nous dire qui nous sommes et ce que nous voulons et ce que nous ne voulons pas. Nous n’admettrons pas d’avant-garde révolutionnaire qui viennent chapeauter notre révolte avec leurs idéologies ? Et nous n’allons pas plus permettre les leaders syndicaux ni les syndicats eux-même. Nous n’allons pas vous laisser faire, nous vous prévenons, nous n’allons permettre aucune tentative de manipulation, et nous allons pas vous laisser récupérer nos luttes pour le système, nous menant vers le cours inoffensif de la démocratie. À bas la démocratie ! Plus de dialogue ! Il faut faire face. Nous vous prévenons, si vous essayez d’étendre vos griffes parmi-nous nous nous jetterons sur vous avec toute notre colère. Mieux encore, nous nous jetterons sur vous, même si vous n’essayez pas d’y mettre vos sales pattes, juste pour ce que vous êtes et ce que vous faites, pour votre fonction de pompier des feux de la révolte. Récupérateurs de merde, vous êtes dans notre point de mire.
Tout est dans notre point de mire. Rien de ce monde ne vaut la peine d’être sauvé. Les étudiants, nous nous foutons de tout. Nous avons commencé par revenir de la crédulité de la vie moderne, nous ne croyons pas dans la sécurité du foyer rempli de sentiments électrodomestiques, ni dans les machines qui donnent un bonheur pathétique, comme le sourire de l’âne lorsqu’il meurt.
Les voitures ne sont pas plus que le modèle de l’idéal bourgeois du bonheur. Brûlons-les, brisons les vitrines de l’aliénation et de la fausse vie.
Brûler des voitures, briser des vitrines. Ce n’est pas une consigne que nous vous donnons.
Brûler, casser, ce sont nos sentiments que nous vous lançons. Nous vous lançons notre rage, notre colère. Nos désirs et nos rêves. C’est ce que nous pensons. Voilà ce que nous sommes.
Nous nous répandons dans notre environnement telle la lave du volcan. Nous voulons faire irruption, et pas attendre que les fleurs éclosent. Nous voulons briller deux fois plus sans devoir nous résigner à ne durer que la moitié du temps. Nous sommes des utopistes, des rêveurs. Des rêveurs ! Vous avez arrêté de rêver ! Vous êtes devenus grands, vous êtes autant adultes que ces universitaires envahis par l’ennui à vingt ans et quelques. Nous autres nous n’avons jamais arrêté d’être des enfants. Nous sommes toujours sauvages et nous résistons pour ne pas être domestiqués.
Nous mordons.
Nous sommes utopistes et sauvages.
C’est sûr que vous pensez qu’on est fous, pas vrai ?
Ce pamphlet est un virus. Il s’étend et se propage de par le monde sans limites, en tissant des réseaux de désirs subversifs. Tu peux en faire parti. Et même, tu peux l’incarner.
Répand-le, photocopie-le, offre-le aux gens que tu aimes. Crée du rêve.
Les syndicats nous vendent, les politiques nous entubent, le patronat et les grandes entreprises nous exploitent … Jusqu’à quand allons-nous rester les bras croisés ?
Combien de fois tu as senti que quelque chose manque dans cet engrenage social ?
La situation est critique, c’est le cas de le dire. Avec le prétexte de la crise, on nous impose toute une série de mesures sociales et économiques qui consistent à faire payer au peuple les conséquences des excès de ceux qui précisément vivent sur le dos de sa misère. Nos conditions de vie se dégradent de jour en jour afin que quatre politicards et syndicalistes de merde puissent se prélasser sur leur yacht et manger du caviar. En même temps, avec les profits obtenus grâce à ces politiques de marché libre mondialisé, de grandes entreprises continuent de dévaster l’environnement, en multipliant leur bénéfice grâce à la spéculation et en colonisant des pays sous-développés au travers des transnationales.
Petit à petit les libertés les plus fondamentales disparaissent et, pour semer le trouble devant de possibles explosions sociales, la répression construit une société carcérale qui ressemble de jour en jour à la vision cauchemardesque d’Orwell. La presse impose le silence en manipulant la réalité et chaque aspect de la vie quotidienne qui n’enferme pas dans les logiques de l’idéologie dominante est criminalisé. La police est chaque fois plus violente et la rhétorique insultante par laquelle la classe politique se dirige à « son peuple » est chaque jour plus méprisante.
Des spécialistes de la technocratie entonnent d’éloquents discours de retenu qui, derrière des euphémismes et des larmes de crocodile, cachent juste des excuses pour justifier leur coupe et abus au nom des oligarchies financières qu’ils servent. Sourire et bonne figure tous les 4 ans ( lorsque ça les arrange) et ensuite « si je t’ai vu je ne m’en souviens pas ».
Nous le comprenons maintenant. Tout n’était que mensonge.
Mais on ne va pas se moquer de nous. Leur lois, conçues pour protéger le statut-quo des puissants de toute potentielle réaction, qui apparaît comme résultat de leurs abus ou de l’inégalité imposée par leur modèle social suicidaire, nous donnent la nausée. Il y en a assez des ces petits jeux stupides et de faire comme si il ne se passait rien. Nous en avons marre et on ne veut plus gagner la partie, nous allons détruire l’échiquier pour ne plus être des pions dans les griffes d’assassins, de voleurs et exploiteurs, et pour construire de nouvelles relations et développer des outils qui nous permettent de gérer nos vies par nous-même.
Quoi pourquoi ? Tu as vraiment besoin d’autres raisons ? Parce que nous savons que ce monde n’a pas de futur, parce que nous savons que de bon gré nous n’obtiendrons pas grand chose ( et ça ne sera pas faute de ne pas avoir essayé, vous pouvez nous croire), parce que devoir supporter continuellement les agressions du pouvoir sans nous défendre ne nous paraît pas une attitude raisonnable, et surtout, parce que nous détestons profondément ce monde d’injustice et nous voulons en finir avec lui une fois pour toute.
Notre seul espoir c’est de perdre la peur et de nous organiser de façon horizontale, avec des assemblées et l’action directe, dans tous les domaines de notre vie, pour peu à peu récupérer le contrôle sur nos vies et en même temps être incontrôlables, ingouvernables.
Prends-toi en main et lutte !
Vers une grève sauvage, générale et révolutionnaire !
Des anarchistes pour la propagation de la révolte
– Édité dans un endroit de l’état espagnol – printemps chaud de 2012.
Dans beaucoup d’événements et de protestations à travers le monde sur les récents développements en Grèce, de nombreux sympathisants ont utilisé le fameux slogan, tout de même populiste, “Nous sommes tous des grecs”. Quel raisonnement ce slogan exprime-t-il et quel impact direct ou indirect a-t-il sur ceux qui luttent sans chefs en Grèce ?
Certaines personnes ressentent probablement de la compassion pour les “pauvres grecs” ou appréhendent ce qui les attend dans leur propre futur. Ils sont (mal) informés, principalement par le prisme des médias de masse et les réseaux sociaux, sur le fait inquiétant que la Grèce serait soumise à des mesures d’austérité “injustes et non-démocratiques”, des mesures d’austérité et des coupes budgétaires sauvages ; et qu’il ne s’agirait de rien d’autre que cela… C’est peut-être le fait du marketing politique ou des “publicitaires” patriotes qui ont réintroduit dans la scène politique globale une des citations patriotiques les plus connues en anglais (attribuée à P.B. Shelley en 1821 dans “Hellas, a lyrical drama”). Quoi qu’il en soit, la déclaration fut largement reprise publiquement à travers les réseaux sociaux et par la suite, dans les rues. Ainsi aujourd’hui la propagande de masse qui s’y rattache continue de grandir, souvent accompagnée des symboles tels que des drapeaux nationaux, ou des figures grecques anciennes. Plusieurs entités (de l’extrême-droite aux gauchistes patriotes) promeuvent encore la “solidarité avec le peuple grec”, en l’identifiant à une qualité nationaliste, citoyenne, voire même avec des racines particulières. Bien sûr ce slogan affiche une vision pro-nationaliste, et finit non seulement par piéger tous ceux qui adoptent le slogan “tous grecs” dans une projectualité d’unité nationale, mais renforce aussi la propagande médiatique de l’État, qui calomnie et pourchasse tout sujet politique radical et actif dans diverses luttes sociales sur le territoire contrôlé par l’État grec et au-delà.
Au lieu de briser les compartiments étanches dans lesquels le système capitaliste nous a confinés jusqu’à maintenant, au lieu d’amener la cause révolutionnaire plusieurs pas au-delà d’une lutte délimitée, cette imposture du “tous de la même nationalité” capture ses naïfs suiveurs dans des mouvements réactionnaires qui peuvent facilement êtres intégrés et contrôlés par le système. C’est pourquoi les forces néolibérales et d’extrême-droite ont accueilli une telle vague de soutien de façon “optimiste”, alors que les néo-nazis renforcent sans être dérangés leur campagne électoraliste de haine raciste en Grèce, tendant la main à tous les grecs…
Dans cette partie du monde, comme dans beaucoup d’autres, l’État et les patrons attaquent férocement les opprimés. Les élites financières et patronales conduisent une attaque sans merci contre les parties les plus vulnérables de la société, arrachant au système bourgeois son vernis “démocratique”, qui a été maintenu en place pour des raisons “tactiques”, en vue de réprimer, asphyxier ou pacifier toute contre-attaque potentielle. Les gens à l’étranger voient toujours plus de gens prendre les rues dans les villes grecques, alors que beaucoup refusent de rester calmes et préfèrent attaquer directement les structures qui transforment nos vies en un seul effort pour survivre.
Chaque fois que le soutien à ceux qui luttent et se battent se repose sur un fond abstrait appelé nationalité, le schéma patriotique se reproduit, donnant un coup de main à l’État et aux patrons supra-nationaux pour étouffer les luttes sociales qui s’intensifient, pour asseoir à nouveau ce que nous voulons détruire : la paix sociale. De plus il offre à des groupes de manifestants très hétérogènes “l’abri” de l’unité nationale. Rien ne peut mieux faire le pont entre les contrastes que l’unité nationale : un grand idéal unifiant les gens contre un ennemi ou une menace interne ou externe inexistante. Et chaque autorité use de ces armes en des temps d’émeutes et de révoltes, dans des périodes de tensions qui présentent souvent les caractéristiques d’une guerre civile.
Rien ne peut nous rassembler avec nos oppresseurs et exploiteurs. Aucune frontière ne peut contenir nos rêves. Aucun drapeau d’une nation souveraine ne pourra, même vaguement, refléter nos luttes. Le plus fort des facteurs d’unité pour nous, anarchistes et libertaires, pas seulement en Grèce mais dans le monde entier, est le fait que nous vivons dans le même contexte de dépossession généralisé, que nous reconnaissons ce fait et que la flamme de notre passion pour la liberté brûle et brûlera aussi longtemps que nous vivrons ; jusqu’à ce que, individuellement et collectivement, nous jetions nos habitudes, comportements et mentalités imposés à nous depuis tant d’années, jusqu’à ce que nous ayons aboli une fois pour toute tous les États et leurs lois, le Capital et ses structures. Sur notre chemin, le germe patriotique est un obstacle qui doit être combattu sans cesse.
Ainsi, tout soutien mené avec de tels “slogans” faciles à retenir et à digérer, provoque en fait l’effet opposé d’une insurrection. De plus, il se montre dommageable pour le sens même de la solidarité entre les opprimés. Nous ne pouvons plus voir la solidarité être transformée en des messages de soutien vendus qui ne conduisent qu’à des réveils nationalistes… La solidarité est notre arme et nous la défendons dans les batailles continues contre le Pouvoir, à l’intérieur comme à l’extérieur des murs des prisons.
Nous ne sommes ni pro-nationalistes ni patriotes ; nous sommes les traîtres nationaux qui veulent propager la révolte.
Contre tous les états et toutes les patries
La grève révolutionnaire est une expression est un moyen de plus de la révolution sociale. C’est une déclaration d’intentions définies et non arbitraires. C’est la fin de l’approbation, de la collaboration, de l’établissement et de la réaffirmation des hostilités et de la guerre cachée que mène l’Etat-Capital.
La grève révolutionnaire est une arme offensive et défensive, réellement effective, de la guerre entre opprimés et oppresseurs, entre les exploités et leurs exploiteurs, entre les détenteurs de la richesse social et les déshérités.
La grève révolutionnaire paralyse la réaction anti-progrès, interrompt les viles traditions d’une classe sociale dominante et accélère la fin de vieilles valeurs périmées. La grève révolutionnaire nourrit et maintient la moral et les aspirations à la liberté et à la justice comme tels, en se déclenchant en colère contre la tyrannie et le despotisme d’une classe ou d’individus égoïstes et insociables. La grève révolutionnaire accélère la révolution sociale.
La grève révolutionnaire doit se réaliser comme méthode efficace de la révolution sociale, en expropriant les richesses que détiennent les riches et les bourgeois pour les mettre à disposition du peuple.
Occupons les terres, nous les paysans, qui sont aujourd’hui aux mains des propriétaires terriens ! Occupons les usines et que les ouvriers les gèrent directement, et ensemble nous les ferons fonctionner ! Occupons les logements, nous les locataires emprisonnés par les abus des propriétaires !
Occupons les établissements universitaires et les centres d’études et d’information, et autogérons ensemble la culture en créant une éducation intégrale et égalitaire !
Boycottons et sabotons les productions nocives, insalubres et toxiques !
Sabotons les transports et les voies du marché capitaliste !
Prenons et approprions-nous les riches étalages des bourgeois en mettant en commun les vivres !
Changeons le régime de propriété, aujourd’hui capitaliste, en expropriant les usines, en rendant les terres de labourage et de culture propriétés collectives…en nous libérant des rentiers, des intermédiaires, des usuriers, des oisifs et parasites, des spéculateurs, de la centralisation et du monopole des marchés….blessons ainsi à mort la propriété privée ! Éliminons le ramassis de fonctionnaires et gérants, en abolissant l’État et en supprimant les fonctions du gouvernement, en balayant les dominateurs, assurons-nous une vie saine et le droit au bien-être sans satisfaire le paiement d’impôts ou de contributions!
La grève révolutionnaire se réalise de manière complète, organisée et avec l’objectif de vaincre. Sans fausses alertes, sans négociations ultérieures.
L’affrontement doit être, pour détruire ce qui nous convertit en esclaves, une rupture avec les rôles qui nous ont été imposés. Il faut assumer la victoire en expérimentant la libre initiative et la spontanéité de l’individu et de la collectivité pour vivre dans un monde libre et solidaire. Avec les moyens, les capacités et les aptitudes sociales et individuelles de résistance et de lutte révolutionnaire.
Nous pouvons la réaliser maintenant, parce que les conditions d’exploitation, d’injustices et de misères sont devenues insupportables pour les individus le peuple. La gouverne et l’exploitation de l’homme par l’homme sont quotidiennes et permanentes. La dictature, la démocratie et les divers systèmes politiques ont gagné du terrain sur la liberté, mais ils échouent et échoueront de manière fracassante car des abus, des injustices, des oppressions, des mensonges sont systématiquement perpétrés…là où la tyrannie et la répression, couvrant l’esclavage, sont quotidiennes, la lutte révolutionnaire entre en scène sous forme de révolte et insurrection. La domination est totale, la protestation grévistique est donc nécessaire en tant qu’ébauche d’un projet social, et en tant que réponse à la répression.
La révolution sociale est l’arme la plus puissante et dangereuse contre le désordre social établi, et la grève révolutionnaire est le moyen le plus menaçant contre ce désordre social instauré…
Le conflit entre le régime bourgeois est quotidien, car il n’existe pas de paix là où la domination existe. L’occasion de renverser l’ennemi à battre est logique, cohérente, rationnelle… La grève révolutionnaire est une affirmation et une expérience de la liberté et surgit là où elle (la liberté) est muselée.
Parce que les armes et les moyens révolutionnaires de destruction du monde des tyrans, des exploiteurs et des réactionnaires sont bel et bien efficaces.
Nous qui aspirons à une société d’égaux, à une société libre et solidaire, d’hommes de femmes libres…prenons l’arme de l’émancipation la plus puissante de la révolution sociale, la grève révolutionnaire.
En premier lieu, sur la principale mise en examen dont vous nous accusez, elle stipule que nous avons mis en place une «organisation terroriste», avec laquelle «nous visions l’ordre social établi du pays, et nous voulions le renverser ou du moins que nous voulions sa déchéance». J’aimerais revenir sur ce point. D’elle-même cette accusation est la plus grande preuve qu’il s’agit bien là d’un procès politique. Il n’y a pas de meilleure confession qu’il s’agit là d’un groupe armé qui se tourne contre le régime, contre l’ordre social de ce régime. Cette accusation est en soi un aveu que nous sommes des sujets politiques, que nos objectifs étaient politiques, et que les activités de notre groupe étaient purement politiques.
Mais vous n’admettez pas que nous sommes une organisation politique, parce qu’en fait ce serait un aveu indirect qu’il y a un contrepoids politique dans ce système. A savoir que Lutte Révolutionnaire est une organisation politique qui prône un autre type de société. Un autre type d’organisation sociale, politique et économique. La reconnaissance que vous ayez face à vous des adversaires politiques, serait en fait la reconnaissance qu’au sein de cette société, de ce système que vous servez, il y a des gens qui luttent, qui voient, qui prônent, qui recherchent un autre type d’organisation sociale.
Ce seul fait serait un coup porté à votre régime. Le régime que vous servez. Vous de l’autre côté, vous voulez montrer que ce régime est une voie à sens unique. A savoir, qu’il n’y a pas de vie en dehors de ce système. Qu’il n’y a pas de vie en dehors de cette société. Vous voulez nous convaincre que tout combat pour nous libérer de cette situation sociale, toute tentative est désastreuse. Vous voulez nous persuader que l’existence d’une société sans État, sans administrateurs ni administrés est impossible. Vous voulez nous convaincre que l’existence d’une société sans maîtres ni esclaves est impossible. Vous voulez nous persuader qu’il est impossible qu’une société existe sans riches et sans pauvres. Tout ceci, bien sûr, repose sur une base politique et théorique. Nous le savons. Il y a eu des théoriciens tels que Malthus et Adam Smith, il y en a eu beaucoup à travers toute l’histoire du système capitaliste que vous servez, lesquels ont théorisé l’existence de la pauvreté, ils ont théorisé qu’il est impossible à la société d’exister en dehors des divisions sociales. Continue reading DÉCLARATION ORALE DE POLA ROUPA, AU PROCÈS DE LUTTE RÉVOLUTIONNAIRE (24/10/11)→
Vous étiez et vous continuerez d’être…Ordures, balances et journalistes.
“Des jeunes encagoulés saccagent le centre d’Athènes. La ville en flamme est à leur merci. Le chaos, 50 racailles vandalisent tout ce qu’ils trouvent en face d’eux et font fuir les manifestants pacifiques. Où est la police ?” (description des événements du 12 février par les médias).
Les laquais des patrons offrent encore une fois leurs lettre de références. La couverture dégoûtante de journalistes qui n’hésitent pas à parler de travailleurs menacés de perdre leur travail à cause des émeutes, ou de supposés petits entrepreneurs (oui, les banques et les multinationales !) de l’avenue Stadiou !… aux théories du complot, aux provocateurs paragouvernemantaux. Il n’y a pas de simple cinglé ou de voix journalistiques sensibles. L’égout ouvert par les connards des médias est une pratique constante de la souveraineté. Diffamation, mensonges et mésinformation dans le but de condamner la contre-violence sociale et d’effrayer les prolétaires combatifs et insurgés. À ce croisement, personne ne peut se permettre de prendre de la distance. Tu peux ou baisser la tête ou prendre les rues !
Nous étions et nous continuerons à être dans la rue et devant les barricades.
“Des milliers de prolétaires insurgés ont fait le choix d’affronter avec rage les forces répressives des patrons ou le choix de refuser de se retirer de la place Syntagma, en dépit d’ innombrables grenades de gaz lacrymogènes tirées par la police anti-émeute.”
Une description des evénements par nous qui avons vécu les moments magiques des barricades et de la manifestation du 12 février.
Le jour de la ratification du nouvel accord sur les prêts, le jour où les patrons locaux et internationaux décidaient la saignée totale de leurs sujets, des centaines de milliers de personnes ont pris les rues. Slogans, passion, affrontements, mise à feu de banques et de chaînes commerciales, expropriations et solidarité active entre les travailleurs dans les rues. Les chiens de la démocratie ont attaqué rageusement mais ont failli à contrer la rage des gens. Aux infos montrées plus tard dans la soirée, une seconde vague d’attaque de répression médiatique a suivi, en une tentative de stopper la contre-violence sociale et de calomnier la foule de personnes en lutte. Mais tous ceux qui se sont trouvés dans la rue ces jours là savent très bien ce qui s’est passé, ils savent qui sont les vrais paraétatiques, qui leur volent leurs vies, qui sont leurs ennemis. Il n’existe pas de telle chose comme une réalité objective. Ou tu restes un spectateur ou tu es là, dans la rue..
La vieille usine de Piraiki Patraiki est une énorme zone de bâtiments abandonnés qui se trouve en face de la dernière porte d’entrée et de sortie du nouveau port de Patras. Depuis quelques mois, plusieurs centaines de migrants originaires de l’Afghanistan, du Soudan ainsi que quelques migrants d’Algérie, de Somalie et du Maroc vivent dans cette zone. C’est un logement extrêmement précaire où ces personnes, qui tous les jours cherchent à sortir du pays pour trouver une nouvelle vie, se sont installées.
La vie de ces migrants n’est pas seulement marquée par des rêves et des aspirations mais surtout par une lutte quotidienne pour la survie. Tous les jours, ils doivent se battre, avec tout ce que cela implique. Il y a des morts, des personnes qui sont écrasées par des camions, qui meurent à l’intérieur de ces derniers, ou qui périssent à cause du froid. Ils se font également tabasser, torturer et humilier par la police portuaire.
Durant les derniers vingt jours, donc pendant les vacances de Noël, nous avons été à leurs côtés suite à des incidents qui démontrent clairement les conditions de misère et de barbarie qui leur sont réservées à Patras, ville frontière et de passage pour l’Europe.
Pensées sur les récents événements d’Athènes d’un blog personnel.
La nuit dernière, le 12 février, en face d’une banque qui était en train de brûler dans une flamme bleue inquiétante, se tenait un vieil homme avec un drapeau national sur son épaule, alors qu’un de ses parents prenait des photos de lui. Peut-être va-t-il mettre la photo au-dessus de sa télé, dans un cadre bon marché, avec une légende écrite à la main : “Il est temps de voir les banques brûler”. Sans le savoir, cet homme signe la mort d’un pays virtuel. Il ne vivra pas pour voir des grandeurs nationales à raconter à ces petit-enfants, alors il gardera ce mémento pour que ces descendants le voient et disent : “Ah grand-père était un brave gars”. Le spectacle nous a appris à apprécier de telles forfanteries.
Nous sommes habitués à réfléchir sur des événements selon nos principes politiques et moraux. A séparer le bon grain de l’ivraie : cette personne est bonne, celle-là est un mouchard; ceci est correct, ceci est mauvais. La rue nous apprend que les choses ne sont pas ainsi, que les événements et les gens sont pleins de contradictions, et que les situations peuvent être jugées de cette façon ou autrement.
Nous sommes habitués à envisager le dialogue, la prise de décision collective, le mouvement et la société sans classe comme un monde moral, beau et angéliquement conçu. Même ceux qui ne sont pas politisés ont en tête un monde utopique, une façon d’être idéale où toutes les intensités sont normalisées, toutes les contradictions sont résolues, où tout le monde est heureux.
Pourtant, en réalité, la violence est un élément fondamental de la politique, de la vie de tous les jours. La violence est aussi un composant clé de la prise de décision collective. Les gens préfèrent la télé et le spectacle car ils y trouvent la satisfaction de ce désir, que tout soit juste, que tout fasse sens, que tout soit pesé. D’être sûr de garder la violence dans la maison, où tout est à sa place, joliment arrangé par le patriarcat – chacun à sa place prêt pour le drame. D’être sûr que nous exorcisons la violence ailleurs, où ce n’est pas visible, dans les ghettos d’immigrés, aux frontières, dans les bidonvilles du tiers-monde. Nous protestons et nous nous lamentons sur notre destin quand cette même violence envahit nos vies, à l’improviste, autoritairement. Nous ne nous protestons pas parce que nous souffrons de la violence, mais seulement parce que les choses ne sont plus en place, le bon ne gagne plus à la fin, la cavalerie ne vient pas à la rescousse. Les choses deviennent confuses dans la rue; tu dois agir pour changer quelque chose, tu dois joindre ta voix avec d’autres, trouver le moyen de commencer ou stopper un événement. La démocratie est une chose sale, il faut que tu te salisses les mains; ce n’est pas une histoire de petits costumes et d’espressos et de pets sur les bancs du Parlement.
Ah, quelle honte que ce bâtiment historique d’Athènes ait brûlé. Demande à ceux qui le regrettent, savent-ils où est Attikon ? Quand sont-ils allés au cinéma pour la dernière fois ? Ont-ils vraiment huit ou neuf euros à casquer pour regarder la dernière production de merde dans le “plus beau cinéma d’Europe” ? Je n’ai pas de regrets pour les bâtiments; je regrette que les gens aient des vies gâchées et les dents serrées. Admettons-le, Attikon n’a rien de plus à nous apprendre que la mort; laissons-le mourir aussi, avec tout les musées de mort.
Mais regardez maintenant combien de monuments historiques nous avons acquis: la surface pavée de la rue Stadiou, à la hauteur de place Korai, les abords piétons presque rasés de la rue Panepistimiou, ce sont les nouveaux monuments. Qui peut marcher dans ces rues et ne pas avoir la chair de poule, après des heures de bataille où des milliers de personnes ont résisté au corps-à-corps aux larbins d’un gang fasciste de mercenaires [ndt. les flics antiémeutes], qui fondamentalement décharge des produits chimiques sur chacun qui se met sur son chemin et qui s’enfuit en panique quand il en est à court ? Quand était-ce, la dernière fois où vous avez eu la chair de poule à Attikon ? Était-ce quand un grossier personnage a laissé la porte ouverte et un courant d’air est entré dans le cinéma ?
Je suis sûr que même ceux qui étaient mal à l’aise face aux destructions et aux émeutes, qui étaient gênés, qui haletaient pour respirer, qui se sont retrouvés face à face avec leurs faiblesses, leurs contradictions, leurs inhibitions et complexes, tous redescendront dans la rue, un peu changés la prochaine fois. Mais ils y redescendront. Parce qu’ils ont une fois encore pris goût à l’aventure, à l’idée que tout est en jeu, à ce sentiment d’excitation profonde qui t’électrifie lorsque quelqu’un saisit ta main et te tire hors d’un péril pour te sauver, le frisson qui te pénètre jusqu’aux os quand tu joins ta voix avec des milliers d’autres voix humaines.
Allant vers le centre-ville désert, je suis passé par une place où beaucoup de sans-abri dorment (là, près du “joyaux d’Athènes”). L’un d’eux était réveillé et examinait avec perplexité un pantalon de sport branché, avec l’étiquette de prix du magasin toujours dessus: c’étaient des jeunes ayant pillé des magasins dans la rue Ermou qui lui ont laissé le pantalon. L’homme se demandait si et comment il pourrait le porter. La valeur d’usage, voilà comment ça s’appelle.
Vous vous asseyez et comptez les zéros des dommages causés aux multinationales, pour calculer votre pauvreté. Pourtant vous devriez compter autre chose: combien de couples ont fait l’amour la nuit dernière, après un long moment, puant le gaz lacrymogène ? Combien d’amitiés se sont re-soudées ? Combien de personnes qui n’ont pas parlé depuis des années se sont retrouvées ? Combien de regards désirant ont été échangés à travers les lunettes de ski et au-dessus des masques à gaz ? Combien de personnes ont laissé tomber une larme, pas sous l’effet des gaz mais à cause d’une douleur secrète qui n’a réussi à sortir que hier soir ? Cette richesse dépérissante près de nous si longtemps; l’avez-vous ressenti cette richesse sauvage hier soir ? Et avez-vous senti qu’un jour elle sera à nous de nouveau ?
Notre procès, celui de Lutte Révolutionnaire qui fut entamé le 5 octobre, est un acte politique afin de défendre notre organisation et son action, un acte politique afin de défendre la lutte armée en tant que partie intégrante de la lutte pour le renversement du capitalisme et de l’État, de la lutte pour la Révolution Sociale.
En ce sens, notre stratégie durant le procès est d’attaquer avec des arguments politiques le régime économique, social et politique existant, de ne pas accepter le rôle de l’accusé, mais en revanche d’être nous dans le rôle des accusateurs contre tout ce que ce tribunal représente et sert.
Le 5 octobre, lorsque nous nous sommes comparus pour la première fois devant le tribunal et alors que nous étions encore des prisonniers, la compagnonne Pola Roupa a fait une déclaration politique aux journalistes hors de la salle du tribunal spécial des prisons de Korydallos de notre part. Elle a déclaré que lors de ce procès ce n’est pas Lutte Révolutionnaire qui sera jugé mais nos persécuteurs ainsi que le régime criminel qui nous a emprisonnés.
Le 24 octobre, après la lecture des chefs d’accusation lors de la deuxième audience du procès, et suite à la demande des juges, nous avons pris position sur les accusations portées contre nous, et nos prises de position furent politiques. Nous avons dit que ce procès est un procès politique et que ce tribunal est un tribunal spécial constitué d’après les lois spéciales «antiterroristes» au nom desquelles les ennemis politiques du régime, du Capital et de l’État sont jugés. Nous avons également dit que ce tribunal est criminel et sert un régime criminel qui exploite et opprime le peuple. Nous avons dit que sur le banc des accusés devraient être assis et se justifier ceux qui font partie du pouvoir politique, les membres du gouvernement, le Premier ministre, les ministres et les députés, les membres du gouvernement précédent, les membres de l’élite économique, les hommes d’affaires, les capitalistes, les cadres des organismes financiers internationaux comme les directeurs du FMI, de la BCE et de la Commission Européenne qui ont imposé au peuple la dictature de l’élite économique supranationale, ainsi que tous ceux qui protègent ce régime criminel, les policiers et les forces répressives de l’État.
Pendant les audiences qui ont suivi, c’est-à-dire le 1 et le 9 novembre, des objections ont été soulevées contre l’imprécision des chefs d’accusation, la diminution du retentissement du procès puisque la loi limite la couverture médiatique du procès, le transfert du procès des prisons de Korydallos à un tribunal normal à la cour d’appel d’Athènes, l’incompétence de ce tribunal spécial pour juger des actes et des actions qui ont des motivations ainsi qu’un sens politiques, car selon la constitution de la Grèce les «délits» politiques doivent être jugés par des cours composées des juges et des jurés.
Malgré le fait que ces objections furent rejetées comme on pouvait s’y attendre, ce fut une occasion pour nous de faire des déclarations politiques, de révéler le caractère politique de notre action et de notre organisation ainsi que les motivations politiques de nos actes. Ce fut l’occasion de démontrer l’hypocrisie de l’État et du régime puisque – et en dépit de l’imprécision des chefs d’accusation – nous sommes accusés sans éléments réels et nous attendons d’être condamnés pour toutes les actes de l’organisation selon la doctrine de la «responsabilité collective» et la conclusion arbitraire qu’il y a une structure hiérarchique au sein de l’organisation. Derrière les efforts pour faire diminuer le retentissement du procès et le fait que nous sommes jugés comme des «criminels» du droit commun se cachent les motivations politiques de l’État qui vise à présenter les combattants révolutionnaires et notamment les membres des organisations révolutionnaires armées comme des criminels, à dépolitiser leur action et les juger dans les prisons dans un environnement sécuritaire étouffant qui sape le caractère public du procès. Continue reading Texte d’information de la part de trois membres de Lutte Révolutionnaire pour les compagnon-ne-s de l’Europe qui ont répondu à l’appel international de solidarité→
Avant tout, il s’agit de clarifier le fait que les événements du 12 février sont impossibles à retranscrire par mots. Les luttes dans les rues d’Athènes et des autres villes grecques ont atteint un certain degrés de révolte, et la colère du peuple éclatant simultanément, fait de la retranscription des innombrable actes d’insurrection de chacun, une tache impossible à réaliser. Néanmoins, nous tenterons de détacher ici le plus important, tel que nous l’avons vécu depuis les barricades d’Athènes et comme les ont transmis nos compagnons depuis les tranchées contrainformatives.
NOUS DEVONS DÉTRUIRE L’EXISTANT
Athènes : Les députés votent “oui, à tout” alors que la ville s’enflamme
Peu après minuit, s’acheva la comédie bourgeoise au Parlement grec. 199 des députés ont voté “oui, à tout”, acceptant le nouvel accord avec la Troïka, et condamnant, de nouveau, le peuple à la misère. La maudite Presse du régime, propageait ses calomnies contre les anarchistes et les insurgés, pendant que Alexis Tsipras, président de la Coalition de la Gauche “Radicale” dénonçait “les forces para-étatiques qui mirent feu à la ville”. Alors que les sbires du pouvoir, comprenant les marionnettes gauchistes de la démocratie, dénonçaient les luttes de la rue, la fumée noire de plus de 40 bâtiments incendiés montait jusqu’au ciel, envoyant un message de résistance et d’insoumission au monde entier.
Syntagma: La foule recelait de tout
Selon les estimations, autour de 500 000 personnes sortirent dans les rues athéniennes la nuit du dimanche 12 février. Néanmoins, il s’agissait d’une foule bigarrée, au sein de laquelle se côtoyaient des patriotes gauchistes ou d’extrême-droite, de nombreux stalinistes du PAME, des groupuscule trotskistes, beaucoup de personnes d’âge moyen sans appartenances politique particulières, des groupes d’ultras d’équipe de football, divers syndicat et assemblées populaires, beaucoup d’immigrants, de jeunes insurgés et des groupes anarchistes d’action directe dispersés dans la place. La foule siégeait face au Parlement, criant ” Police, Cochon, Assassin” mais la majorité d’entre eux n’apparaissaient pas animés d’une envie d’attaquer les forces anti-émeutes ni d’envahir le bordel de la démocratie.
Les rues ardentes d’Athènes :
Apres 19 heures, au croisement de la rue Panepistimiou et Voucourestiou, s’élevait une grande barricade. Le sol était jonché de pièces de la bataille qui s’était déroulé peu avant et les vitrines des magasins des deux cotés de la rue, détruites. Beaucoup de manifestant se dirigeait de nouveau vers Syntagma, d’autre vers le quartier de Kolonaki tandis que d’autres restaient derrière la barricade vers Propileos. Quelques 200 mètres plus bas, dans la même rue, ou environ 500 ou 600 anarchistes, autonomes, jeunes insurgés et prolétaires luttaient farouchement contre les brigades anti-émeute qui bloquaient l’accès à Syntagma. Les explosions de molotovs renforcés avec de la dynamite, ainsi que les grenades assourdissantes, s’entendaient de tout côté. Les rues étaient pleines de morceaux de marbre et blanchies par les lacrymogènes. Peu à peu, les informations passèrent de bouches à oreille et se décomptèrent les nombreux affrontements, les incendies et les saccages dans les rues du centre, de la place Syntagma à Omonia, et de la rue Solonos à Monastiraki. Cependant, avoir une image complète de l’émeute à ce moment-là est impossible.
L’occupation de la Faculté de Droit et la jeunesse sauvage métropolitaine
“Appel urgent:. Nous avons besoin de plus de personnes pour garder la rue Akadimias de la police et assurer le retour en sécurité de ceux qui luttent à Propileos”. Ce fut l’un des messages transmis par les mégaphones de la Faculté de droit squatté dimanche soir. Les brigades anti-émeute attaquaient continuellement les insurgés qui restaient dans la rue Akadimias et après une demi-heure, ils réussirent à les faire retrancher jusqu’aux abord de la faculté. Durant plus de 2 heures, les porcs ont lancé des gaz lacrymogènes, des grenades choc, des balles en caoutchouc et des pierres contre nous, qui défendions par tous les moyens possibles, l’occupation. Quelques 200 enragés, enfants de la jeunesse sauvage, levaient leurs têtes encapuchonnées, défiant réellement l’autorité de la police. Ceux la condamnés de “minorité violente” par les réformistes et les divers réactionnaires. Cette “minorité”, qui met le feu aux fondations de la civilisation capitaliste, réussi à maintenir ouvert le plus important centre de lutte, dans les moments les plus critiques de la journée, offrant alors refuges aux manifestants poursuivis. Entre les gens qui passaient par la rue, se trouvait de nombreux manifestants anciens, portant des masques anti gaz, incitant les jeunes à résister et lutter. Malgré la répression féroce, il parut évident que les manifestants refusaient de laisser les rues, et nous eurent l’impression qu’il y avait une acceptation routinière par la foule, de ce qui se passait: les alarmes qui sonnaient, les propriété détruites, les magasins saccagés, les affrontements et les bâtiments en feu… L’occupation de la Faculté de Droit s’acheva finalement le lundi matin, le 13 février, malgré les dernières communications expliquant la volonté des occupants de continuer. Néanmoins, l’occupation de la Faculté a été, durant ces jours ci, du 9 au 13 février, un bastion du soulèvement du 12, et partie intégrante de la lutte.
Le jour d’après et la nécessité d’étendre la révolte au niveau mondial
Le matin du lundi 13 février, et après des heures d’effort, les pompiers réussirent à éteindre finalement les flammes de la liberté. Au total 79 manifestants furent arrêtés à Athènes et plus de 50 souffrant de lésions occasionnés par les charges policières furent hospitalisés. Le lundi après-midi, quelque 150 solidaires se rendirent aux tribunaux de Evelpidon pour témoigner du soutient aux personnes arrêtés et exiger leur libération, pendant que les personnes arrêtées le premier jours de la grève générale, le 10 février, étaient mis en liberté sous caution.
La situation actuelle à Athènes, parait être revenue à une normalité extrêmement fragile, maintenant que peuple semble avoir atteint ses limites de tolérance. Le régime capitaliste en Grèce, mais aussi dans le reste de l’Europe et par le monde, sait que les flammes qui se levèrent dans les rues grecques le 12 février peuvent allumer la mèche dans d’autre endroits. Nous avons l’obligation de faire réalité ce cauchemar, car si cette révolte ne s’étend pas au delà des frontières étatiques, nous n’atteindrons pas la victoire.
Dans des moment comme ceux ci, quand l’Histoire se rend aux mains de ceux qui l’ont écrite avec leur sueur et leur sang, la solidarité internationale et réciproque est plus importante que jamais. Se solidariser avec la lutte en Grèce signifie mettre le feu aux infrastructures de l’État et du Capital, qui se situe au pas de ta porte.
Pour étendre la révolte ! Solidarité internationale et explosive entre tout les opprimés ! Mort aux États et au Capital !
Aujourd’hui, le 12 février à 03.00 GMT+2, 67 ans ont passée depuis 1945 et le Traité de Varkiza, où les stalinistes du KKE (Parti Communiste de Grèce) ont trahi la lutte armée et des milliers de combattants de la Guerre Civile en échange de leur légalisation dans le nouveau régime. Combien de temps encore les gens vont-ils prendre la rue à mains nues contre le régime totalitaire ? Misère ou révolution, le dilemme persiste dans l’air… un appel franc pour la liberté
Le 11 février, second jour de grève générale, a commencé avec avec l’occupation de plusieurs bâtiments publics et du gouvernement, tels les mairies, par des gens qui appellaient au retrait immédiat du nouvel accord de “prêt”. Ils y a asussi eu des voix non entendues jusqu’ici, dans et en-dehors des murs des prisons à travers la Grèce, appelant à la destruction complète de la junte démocratique pour la révolution sociale.
Dans le centre d’Athènes et ce depuis trois jours, l’École de Droit est occupée par des anarchistes/anti-autoritaires et d’autres personnes solidaires, ainsi que le ministère de la Santé, occupé par des travailleurs de la psychiatrie et du secteur des soins spéciaux. Ces travailleurs, en plus de défendre leurs droits du travail, défendent aussi le droit à ce que des milliers de malades psychiatriques puissent exister et interagir avec nous tous. Ils luttent collectivement contre les mesures d’austérité qui privent les patients mentaux des moyens de survie de base. Ces derniers sont parmi les gens au bord du gouffre de l’exclusion permanente, depuis que le monde capitaliste les voit comme “inutiles”, “improductifs”, “dérangés”. En dépit des demandes non-radicales avancées jusque là par les grévistes, leur occupation du ministère de la Santé mérite la solidarité la plus large possible, alors qu’ils révélé parmi tout la réalité nue du cannibalisme social institutionnalisé dans ce pays et au-delà.
A 12.00 GMT+2, l’École de Droit occupée était encerclée par de fortes forces de police (unités de flics et civils). Les flics ont même vérifié les sacs de ceux qui tentaient de rejoindre l’occupation. 40 camarades y sont restés le matin, pendant que la station de radio libre 98 FM transmettaient depuis un studio pirate dans le bâtiment qui fut mis en place depuis hier (numéro de téléphone pour les contacter +30 210 3688703). La manifestation est partie de Propylaea, sur la rue Panepistimiou. Malgré le fait que athens.indymedia.org tout comme la radio 1431am.org de Thessalonique ne marchaient pas, quelqu’un à réussi à entrer chat.koumbit.net et rejoindre irc #athens. La radio libre de Mytilini retransmet les nouvelles depuis le broadcast de 98 FM live.
La station métro d’Omonia était ouverte, ainsi une foule (assez nombreuse) s’est dirigé vers la place Syndagma. A 13.00 tout les blocs de manifestants sont arrivés à Syndagma. La mobilisation n’était pas à la hauteur de ce qui était attendu, étant donné le sérieux de la situation. Les stalinistes du PAME ont marché dans la rue Filellinon alors que des unités de police se tenaient en face du Monument du Soldat Inconnu et du Parlement.
Au même moment, un total de 600 antifascistes tenaient une manifestation vers midi contre la conscription le service militaire obligatoire, qui est parti de la zone de Thissio et s’est finie dans le parc Canningos dans le centre d’Athènes. Un des nombreux slogans antimilitaristes crié fut : JAMAIS SOLDAT ET CE PARTOUT, NOUS N’IRONS PAS À LA GUERRE POUR LES PATRONS !
Plus tôt à Thessalonique, 1000 manifestants (surtout des syndicalistes) ont marché de Kamara à la place Aristotelous, où des manifestants occupaient le bâtiment “Olympion”, un cinéma historique du centre-ville, pour tenir une assemblée ouverte et utiliser l’endroit comme base pour se coordonner pour la lutte dans les jours à venir.
A Athènes, environ 5.000 personnes ont manifesté à 14.30 devant le Parlement. Avant que la manif ne finissent, il fut reporté que deux manifestants étaient détenus en-dehors de l’École de Droit (probablement pour défaut de papier d’identité). Dans la partie basse de Syndagma, malgré les appels à la grève, la rue Ermou (un des endroits principaux pour faire du shopping à Athènes) était remplie d’acheteur potentiels, motivés seulement par leur compulsion consumériste ou un désir touristique. Avec le trafic bientôt revenu à la normale, le dernier bloc de manifestants est parti vers Propylaea, dans la rue Panepistimiou. Peu après, le bloc anarchiste à rejoint l’École de Droit occupée. Quelques uns sont resté un peu en face du Monument du Soldat Inconnu, face à face avec les unités de la police qui étaient toujours en ligne, gardant leurs patrons.
Dès que l’accès à athens.indymedia.org était complétement restauré, des nouvelles furent reçues de Mytilini (île de Lesvos), où environ 200 personnes ont participé à une marche calme. Des camarades ont diffusé des textes pour l’intensification de la guerre de classe, dans une ville où toute les entreprises fonctionnaient (et la même pratique de cassage de grève s’est aussi produite dans d’autres villes).
Dans la ville de Patras, environ 30 anarchistes ont expropriés des biens de base d’un supermarché, les partageant parmi les gens qui étaient rassemblés à un marché à ciel ouvert proche. Plus tard, pendant la marche de protestation suivies par 1.000 personnes, des attaques contre des DAB et des caméras de surveillance de plusieurs banques ont été menées. Une boutique de prêt sur gages a été attaqué avec des pierres et la vitre d’une succursale de la marque ZARA a été brisée – la journée d’avant, le 10 février, deux autres magasins d’achat d’or (requins des prêts) ont été attaqué dans la rue Korinthou et la place Olgas. Les flics ont tiré des gaz lacrymogènes sur la foule, mais les manifestants ont réussi à se regrouper dans le parc Georgiou. La manif à rejoint la préfecture occupée et est retournée au même parc. Le bloc anarchiste à marché jusqu’à se disperser devant l’espace occupé Parartima.
Environ 400 personnes sont venues au rassemblement de l’après-midi à Syndagma, contre la promulgation de la multinationale ACTA par le Parlement Européen. Le soi-disant Anti-Counterfeiting Trade Agreement (en français Accord Commercial Anti-Contrefaçon) devrait être voté en juin 2012 et aussi ratifié par le Parlement grec (plus de mobilisations mondiales cantre ACTA devrait suivre). Les manifestants ont distribué des milliers de pamphlets contre la surveillance globale d’Internet et la criminalisation du courant libre d’idées.
Plus tard dans la soirée, vers 20.45, une assemblée ouverte à démarrée dans l’École de Droit occupée (Solonos rue/entrée dans la rue Massalias). Les occupants ont pressé tout les supporters à rejoindre les activités de l’occupation, qui opère comme base pour la dissémination et la coordination de la résistance.
A Ilion, au nord-est d’Athènes, 150 personnes ont participé à une manifestation locale. Durant la marche, des slogans ont été écrit sur les façades de plusieurs banques, la mairie et les branches locales de deux partis principaux, le PASOK et Nea Dimokratia.
Sur l’île de Naxos 30 memebres de l’assemblée autonome de la ville de Naxos se sont rassemblé dans le port et diffusé des textes qui parlait de révolte populaire.
Photo : Intervention antifasciste à Livadia, la banderole déployée dit “Fascistes et flics vont main dans la mains; de la merde sur le LA.OS. et [son président] Karatzaferis”
En plus de manifs locales dans plusieurs quartiers différents (surtout dans l’Attique) propageant les protestations contre le régime ce dimanche dans les villes grecques, tout comme les expropriations de supermarchés, certaines des actions les plus notables de la journée sont celles qui se sont passés à Lividia, où des militants antifascistes ont interrompus un rassemblement en intérieur de brutes du parti d’extrême-droite le LA.OS., et à Keraklion (île de Crète), où le studio de la station de télé locale CretaTV était occupé à minuit pendant l’émission par des anarchistes/anti-autoritaires, propageant un message un appel à la grève générale – le thème central sur l’écran étant “capitalisme ou révolution”. Après cette action directe, le même groupe est allé à la prison de Alikarnassos, où les camarades sont restés une heure et demie à crier des slogans en solidarité pour les prisonniers en lutte.
La légende du texte vient d’un slogan anarchiste “Le traité de Varkiza est rompu; nous sommes à nouveau en guerre.” En référence au traité de Varkiza en 1945 où les stalinistes du KKE (Parti Communiste Grec) ont rompu avec la lutte armée dans un souci de légalité avec le nouveau régime.
APRÈS AUTANT D’ANNÉES DE SILENCE… POUVEZ-VOUS ENCORE VOUS SOUVENIR DE HURLER ?
Laissez-nous clarifier ceci : nous ne recherchons notre ennemi dans la face de Papademos, en Allemagne, au FMI, chez les impérialistes ou les banquiers. Aucun gouvernement ne pourra nous représenter parce que nous cherchons la fin de toute autorité. Pour nous l’autorité ce n’est pas seulement l’État et le Capital, mais aussi les façons dont les structures de domination (école, famille, patriarcat, religion, sexe) sont produites dans la vie de tout les jours et dans les relations inter-personnelles, de manière forcée ou volontaire, institutionnelle ou non-statutaire.
Toutes les sortes d’autoritaires devraient savoir que nos désirs ne seront pas confinés aux limites posée par l’idéologie dominante du défaitisme et du compromis. L’impasse des luttes revendicatives, cherchant à améliorer les conditions de vie dans les institutions, mène objectivement à un encerclement du processus insurrectionnel. Pour nous qui ne voulons pas retourner au travail et à la normalité, mais qui veulent détruire la propriété et les relations hiérarchiques de production, il n’y a qu’une voie : nous rencontrer dans les rues, dans les grèves sauvages et dans les espaces occupés auto-organisés.
Enflammons l’insurrection et ne prolongeons dorénavant pas la durée du système.
Avec les espaces occupés, les sabotages, les attaques, la solidarité constante avec quiconque qui résiste, avec les prisonniers politiques, les immigrants, ainsi qu’avec l’action antifasciste.
L’ère de la prospérité est finie. Le rêve d’un accès à la consommation et à l’avancement, exprimé par le tryptique “frime, consommation, carrière”, est soudain devenu le cauchemar ultime. Mais maintenant il n’y a pas de retour en arrière. Le temps où les employeurs pressuraient les étrangers dans les fermes et les chantiers, la période où tu fanfaronnais comme un fier volontaire pour les Jeux Olympiques et où tu avais une femme de ménage comme esclave à la maison, ne reviendras jamais.
Tu vois dans quelle situation ton racisme a mis les migrants depuis le début, qui maintenant se présente à toi et tes enfants. Et tu redoutes ce fait. Quand la destruction d’autres sociétés, telles celles de l’Europe de l’Est ou l’Irak, protègent tes privilèges dans la compétition internationale, tu en profites le plus, cyniquement.
Peut-être est-ce le moment de laisser tomber le capitalisme, le nationalisme et le consumérisme ? D’arrêter de penser comme un propriétaire et de comprendre qui sont réellement nos ennemis ? L’État, les patrons, les flics, ce système d’économie politique…
Car ce n’est pas toi qui perd un boulot, mais ton travail qui disparaît en tant que potentiel. Car c’est la force destructrice du capitalisme qui menace la simple existence de nous tous.
Le seul potentiel que le capitalisme nous laisse pour survivre est soit la queue des soupes populaires, la fouilles dans les poubelles pour de la nourriture, où le pillage de supermarchés.
Pour cela, la seule solution est la Révolution Sociale. Pour avoir ainsi une vie, et ne plus survivre seul.
Ceci nécessite que nous nous soulevions contre toutes institutions économique et politique; et que nous prenons nos mesures durant l’inssurection, telles l’abolition de l’État, de la propritété, de la nation, du sexisme et du patriarcat, pour amener la révolution dans la vie de tout les jours.
GRÈVES SAUVAGES, OCCUPATION AUTO-ORGANISÉES, PROPAGATION DE LA RÉVOLTE PARTOUT POUR LA RÉVOLUTION SOCIALE
“Afin de nous libérer de la dette, nous devons détruire l’économie”
Le spectacle politique et financier a désormais perdu toute confiance. Ses actes sont entièrement convulsifs. Le gouvernement “d’urgence” qui a pris en charge le maintien de la cohésion sociale a échoué à préserver le travail, et en même temps le pouvoir d’achat de la population. Les nouvelles mesures, avec lesquelles l’État vise à assurer la survie de la nation grecque dans le monde financier international, conduisent à une suspension complète des paiements dans le monde du travail. L’abaissement du salaire minimum, maintenant aussi fait de papier, vient à point nommé s’ajouter à la suspension totale de toute forme de salaire direct ou social.
Chaque coût de notre reproduction disparaît. Les structures de santé, les espaces d’enseignement, les aides sociales et toutes les choses qui nous rendaient productifs/ves dans le système dominant sont désormais une chose du passé. Après nous avoir entièrement vidés, ils nous jettent maintenant directement dans la faim et la paupérisation.
La sécurisation de l’abolition de toute forme de salaire, sur le plan juridique, s’effectue via la création d’un “compte spécial fermé”. De cette façon, l’État grec assure que le stock monétaire sera utilisé exclusivement pour la survie du capital, au détriment même de nos propres vies. Le poids de la dette (pas de l’Etat, mais de ce qui est inextricablement contenue dans la relation du capital) se balance au dessus de nos têtes, menaçant de nous tomber dessus et de nous éteindre.
Le mythe de la dette. Le discours patriotique dominant promeut l’idée d’une dette grecque, en la posant comme une question transnationale. Il crée l’impression que certains usuriers apatrides ont ciblé l’État grec et que notre “bon gouvernement” fait tout ce qu’il peut pour nous sauver, alors qu’en réalité qu’il vise à nous éteindre, se comprenant lui-même comme partie du capital monétaire international.
Contre cette fausse conception nationaliste, la dette est à la fois le résultat et une partie indissociable de l’économie politique, un fait que les patrons ne connaissent que trop bien. L’économie est basée sur la production de la pénurie, par de la création de nouveaux champs de rareté (c’est à dire la création destructrice, avec toujours, des conséquences négatives à long terme). La dette et la culpabilisation se diffusent et domineront la société aussi longtemps que la propriété, la routine de la consommation, le marché et l’argent existeront.
Quand nous disons que la crise est structurelle et systémique, nous entend par là que les structures de l’économie politique ont atteint une fin, que leur cœur a été attaquée – et que ce coeur est le processus de production de valeur. Il est clair que pour le capital, nous sommes dispensables (voir la montée en flèche des chiffres du chômage) et que, à ce point, la reproduction de la force du travail est simplement un obstacle dans le processus d’accumulation du capital. La crise monétaire de la dette, qui signifie le remplacement des salaires par des prêts, et l’incapacité d’émettre des prêts, dirige le système dans un cercle vicieux de non-durabilité.
Ceci se produit parce que c’est la valeur même du travail qui est remise en cause, et qui est cette même relation à travers laquelle ceux et celles d’en bas pourraient s’insérer dans les rôles du système.
Nous faut-il alors nous diriger vers le socialisme et l’économie “populaire”? Tous les types de professionnels et dirigeants syndicaux pseudo-populaires cultivent leurs propres illusions et leur sortie politique au sein du système et de l’économie politique actuelle. Ils pourraient parler de nationalisation des banques, cela pourrait prendre la forme d’un lifting du libéralisme rationnel. Souvent, cela prend même la forme de la récupération et de l’alternative «d’esprit révolutionnaire». D’autres fois, nous entendons parler de développement durable, de décentralisation écologique, de démocratie directe et le fétichisme des formes politiques.
Alors que le marché lui-même, et les intervention de l’Etat ne parviennent pas à donner quelque perspectives que ce soit, la politique-spectacle continue à promouvoir toutes sortes de produits tels que l’économie populaire et l’autorité des socialismes d’Etat. Les mythologies des différentes dictatures du prolétariat survivent à une époque où les masses de ceux et celles qui sont exclu-e-s de la production, des institutions, les chômeurs/euses, échouent à fournir une clientèle fiable aux partis politiques et aux syndicats. La position politique réactionnaire des capitalismes d’État a été remplacé par un commerce creux de l’idéologie.
La guerre sociale ne connaît pas de frontière. Certains, au milieu de la crise, voient une re-contextualisation, un redécoupage des enceintes nationales. Le corps national et les racistes de toutes sortes semblent y voir une opportunité pour cibler les immigré-e-s, lancer des attaques et des pogroms et promouvoir le racisme institutionnel de l’Etat grec. Pour eux, leur résistance est peinte aux couleurs nationales; ils luttent comme Grecs, et non pas comme ennemis de l’exploitation et de la répression sociale à laquelle ils sont confrontés.
Nous avons sciemment choisi notre camp, croyant que toute présence d’un symbole national ou d’un drapeau national appartiennent au camp de l’ennemi, et nous sommes prêts à le combattre par tous les moyens nécessaires. Parce que les nazis de l’Aube Doré, les nationalistes autonomes et autres fascistes ne cherchent à promouvoir qu’une communauté purement nationale comme solution, les attaques préventives contre eux et la solidarité pour les immigré-e-s sont une condition nécessaire à toute perspective radicale.
La seule solution est la révolution sociale. Contre tout ce qui a précédé, nous proposons une révolution sociale, que nous considérons comme la seule solution pour avoir une vie, et non mettre à nue la survie. Cela signifie se soulever contre toute institution financière et politique. Cela exige, par la voie de la révolte, de prendre des mesures telles que l’abolition de l’Etat, de la propriété et toute sorte de mesurabilité, la famille, la nation, l’échange et les rôles sociaux de sexe. Pour que nous puissions étendre la gratuité et la liberté à travers toute la vie sociale.
C’est ce que signifie la révolution ! Apporter à cette direction toutes luttes centrées sur les revendications salariales; toutes structures auto-organisées et assemblées, en particulier dans une conjoncture telle qu’en l’espèce, lorsque la forme politique-gouvernementale de la crise systémique peut conduire à une explosion sociale.
Manifestation à 18 heures, Propylées. Assemblée ouverte de la faculté de droit occupée immédiatement après la manifestation.
23.58 A Athènes, les occupants de l’École de Droit défient dans les faits tout concept de permission institutionnelle d’asile universitaire et appellent à l’expansion de centres de résistance similaires à travers la Grèce. Bien que nous avions expérimenté un siège brutal et une expulsion il y a seulement un an avec l’affaire des 300 travailleurs immigrés, en ces heures le même bâtiment est toujours tenu et défendu publiquement. Les camarades de la radio libre 98 FM transmettent des ondes radio subversives depuis l’intérieur de l’École de Droit, propageant ainsi la subversion. Les jours à venir seront longs, pleins d’espoir et de désespoir au même moment. Aujourd’hui, il n’y a pas seulement beaucoup de gens qui ont pris les rues de la métropole pourrie. Demain et les jours d’après, nous serons ou plus déterminé ou en “attendant Godot” – pas seulement ici, pas seulement maintenant, mais à travers le monde.
La solidarité internationale prouvera encore une fois qu’elle est la clé pour la poursuite de la lutte.
20.45 Crète : Une manifestation dans l’après-midi avec beaucoup de participants (15.000 estimés !) s’est tenue à Heraklion. Des affrontements ont éclatés alors que les manifestants marchaient vers le parc Eleftherias. La manif est maintenant finie.
Les patrons des médias de masse ont ordonné à leur laquais de diffuser que le nouveau “prêt” devrait être voté lundi (plutôt que dimanche), répandant aussi des nouvelles sur les démissions des membres du gouvernement. Quelques soit la “vérité”, la mobilisation des gens va continuer.
20.00 Les camarades dans l’École de Droit occupée ont reçue des informations venant des avocats sur les arrêtés jusque ici : 7 personnes ont été arrêtés aujourd’hui (en plus des dix autres pré-détenus qui furent relâchés par après) et il y a aussi un arrêté des manifestation d’hier [le 09 février] – deux des arrêtés sont mineurs, certains d’entre eux ont été férocement battus pas la police (côtes cassées, etc.), et le plus jeune à 15 ans. Ils vont probablement être accusés de crime et de loi “anti-cagoule”. Ils vont comparaître devant le procureur public demain, le 11 février, au tribunal d’Evelpidon (dans le 16em bâtiment).
15.05 Il a été confirmé qu’au moins un manifestant a été sévèrement blessé par les flics plus tôt à Syndagma.
“Quiconque s’est tenu derrière les murs d’une prison et n’était pas honteux de la dégradation de l’histoire humaine, doit soit être un directeur de prison soit aveugle.”
Pendant ce temps les mobilisations dans les prisons d’hommes et de femmes se répandent en Grèce. Un projet de loi pour la “justice”, mesure entre d’autres pour la soi-disant décongestion des prisons grecques, a été récemment été rejetée au Parlement. Elle était attendue pour avoir une fonction positive pour au moins 1.500 détenus hommes et femmes, et aurait pu conduire à la libération de beaucoup. Les protestation collectives de détenus sur les conditions de détention et la législation sont souvent minimisées. Les prisons qui sont impliqués dans la mobilisation nationale jusque là sont Grevena, Trikala, Larissa, Koridallos, Nea Alikarnassos–Crete, Corfu, Malandrino, Patras, Domokos, Nafplion, Thebes (prison de femmes), Centre Spécial de Détention pour Mineurs à Avlona, Chios, Nigrita–Serres, Komotini. Dans ces cachots surpeuplés de la démocratie, les prisonniers en lutte mènent soit un refus de la nourriture de la prison et du repas de midi, un refus de rentrer dans les cellules après la promenade, alors que dans plusieurs établissement pénitentiaires des grèves du travail en prison vont suivre (déjà à Alikarnassos et Patras les détenus qui travaillent sont partis en grève). Tout les détenus en lutte risque consciemment ou de perdre leur libération sous conditionnelle, ou quitter la prison, et sont constamment menacés de punitions disciplinaires et de tortures (derrière le manque dramatique de nourriture, de chauffage, etc.).
Qui oublie les otages de la lutte sociale oublie la lutte en soi.
15.00 Manifestations et protestations ont été tenues dans d’autres endroits en Grèce tels Thessalonique, Kozani, Volos, Trikala et l’île de Skopelos. La préfecture de la ville de Larissa a été occupée, tout comme la préfecture de la ville de Corfou. Sur l’île de Crète, des manifestant ont occupé un bâtiment en périphérie de Chania, appelant les gens de la ville à les rejoindre à la manifestation de grève. Des gens ont aussi occupé l’hôtel de ville de Rethymno. A Heraklion en Crète, environ 50 anarchistes ont bloqué le supermarché “Ariadni” en solidarité avec la lutte des travailleurs de l’entrepôt de la même entreprise qui sont en grève depuis 15 jours. Les mêmes manifestants ont aussi bloqué une succursale d’Alpha Bank, dont l’actionnaire est Manesis – le gros industriel, propriétaire aussi des “Aciéries Grecques” à Aspropyrgos, où les sidérurgistes sont toujours en lutte, achevant leur 101em jour de grève.
14.45 L’École de Droit d’Athènes est toujours occupée. Une assemblée ouverte sera tenue à 18.30.
14.30 Affrontements en face de Propylaea. Les flics ont réussi à nettoyer les rues et à disperser la foule qui s’est enfui en courant vers la place d’Omonia.
14.14 Un bloc de manifestants est toujours à Propylaea, dans la rue Panepistimiou. L’École de Droit est encerclée par des forces de police.
14.11 Selon un témoin, 4 ou 5 manifestants ont été arrêtés dans la rue Karageorgi Servias.
13.52 Après un attaque massive de la police, la plus grosse partie des blocs de manifestants ont été repoussé vers la rue Panepistimiou. La place Syndagma a été prise par les flics. Un petit bloc de manifestants reste en face du Monument au Soldat Inconnu. Les gens contre-attaquent en jetant de pierres dans la rue Ermou.
13.42 Les affrontements continuent dans la partie basse de Syndagma. Des unités de flics ont attaqué la place et poussé les manifestants dans la partie haute, chassant les gens du côté de l’hôtel Grande Bretagne dans la rue Vasileos Georgiou.
13.31 D’après un camarade qui l’a rapporté en live à la radio libre d’Athènes 98 FM, une attaque a été menée sur une banque dans la rue Mitropoleos. Une contre-attaque coordonnée des manifestants insurgés à suivie, avec des pierres et beaucoup de cocktails molotov contre les porcs en uniforme, dans la rue Filellinon. Les flics ont répondus avec des gaz lacrymogènes.
13.26 Ile de Corfou : après la fin de la manif, environ 200 manifestants ont occupé les prémices de la préfecture des Iles Ioniennes, exigeant que les nouvelles mesures d’austérité ne passent pas.
13.25 Un groupe de fascistes ont attaqué des vendeurs de rue immigrés pakistanais à Syndagma. Des manifestants antifascistes ont poursuivis les merdes nazies dans la rue Mitropoleos. Des petits affrontements ont éclaté au croisement des rues Filellinon et Othonos quand un groupe de manifestants ont jeté au moins un cocktail molotov sur des unités de police.
12.50 Environ 4.000 manifestants dans la place Syndagma jusqu’ici, une participation assez décevante compte tenu des circonstances. Des unités de police se sont coordonnées devant le patio en face du Monument au Soldat Inconnu.
12.47 Mytilini, île de Lesbos : la manif est finie. Environ 200 manifestants ont marché dans les rues de la ville, alors que les stalinistes du PAME ont occupé l’hôtel de ville. Il y a une manifestation appelée pour demain à 11.00 et pour dimanche à 16.00.
12.28 L’assemblée populaire d’Holargos–Papagou, banlieues nord d’Athènes, a occupé la mairie d’Holargos pour propager les actions et les manifestations à venir. Voici leur communiqué :
Cassez-vous !
Plus de mensonges, frères et sœurs… Nous avons lutté durement de nombreuses fois, nous nous somme même affrontés avec notre propre être, mais la peste des misanthropes à réussie à être plus décisive… Notre vie a été détériorée, nos rêves ont été anéantis, notre âme nous a été arrachée… Et qu’avons nous fait ? Devons rester décent, sceptique et doux ? Ceci est notre rendez-vous avec nos responsabilités; avec l’histoire, pour les générations à venir. Le moment est venu de les avoyer en enfer !! Laissons le torrent déborder et les noyer !
“Et les cours des rivières de doivent pas être blâmées pour leur rapides frères et sœurs… Les banques sont ceux qui les limitent !”
TOUT LE MONDE À LA PLACE SYNDAGMA LE JOUR D’UN AUTRE MÉMORANDUM ! TOUT LE MONDE AUX RASSEMBLEMENTS, GRÈVES, OCCUPATIONS ! PRÊTS ET DÉTERMINES. Assemblée populaire ouverte d’Holargos–Papagou
12.07 Veria, nord de la Grèce : des camarades, solidaires et citoyens de Veria ont occupé le local “unité périphérique” (section du gouvernement) dans la région Imathia et ont lancé le communiqué suivant :
Depuis 11h00 le 10 février, nous occupons le bâtiment de l’unité périphérique d’Imathia, dans le contexte de lutte généralisée contre la misère qui nous est imposée par la junte des banquiers en collaboration avec les politiciens locaux et l’élite économique.
Nous ne voulons pas un retour à l’état d’avant qui ne nous mènera qu’à la situation actuelle. Nous luttons pour le renversement complet du système politique et économique qui est soutenu par l’individualisme, la consommation, la résignation de la vie commune et le piège consenti dans un référendum d’une oligarchie d’une prétendue démocratie.
Nous luttons pour une société de solidarité, d’égalité et de liberté.
A travers l’auto-organisation nous créons les institutions de la démocratie directe, pour la satisfaction de nos besoins quotidiens et volontés de chaque citoyen.
Solidarité – Dignité – Auto-organisation L’assemblée de l’occupation de l’unité périphérique d’Imathia
11.24 Environ 100 personnes sont dans l’École de Droit. Du matériel de premier secours est disponible, mais plus de médicaments (anti-acides, antiseptiques, gazes, etc.) sont requis, tout comme des masques à gaz. Un numéro d’Aide Légal à circulé depuis l’École de Droit : +30 6944521071.
11.22 Un groupe important de flics en civil à Kolonaki, près de l’Église Aghios Dionisios dans la rue Skoufa. Un camarade rapporte 4 détentions “préventives”.
11.17 Importantes forces de police autour de l’École de Droit. Beaucoup de civils ici et là; deux cars de polie dans la rue Kolokotroni et deux autres bus trois allées plus loin.
11.07 GMT+2 Des camarades se tenant près rapportent de l’École de Droit que les flics détiennent des gens au croisement des rues Akadimias et Solonos. Il semble que malgré cela il existe un accès facile de Panepistimiou Street à Propylaea, un des points de pré-rassemblement d’aujourd’hui.
Dans le contexte de contestation sociale contre les nouvelles et les plus dures mesures d’austérité promues par les bâtards du gouvernements qui mettent en avant leur version de “l’unité nationale” au service de la Troïka (UE/BCE/FMI), plusieurs manifestations ont été annoncé pour les 10-11-12 février, alors que deux syndicat vendus du privé et du public (GSEE et ADEY, respectivement) ont appelé à une grève générale nationale de 48 heures dès aujourd’hui. Le nouvel accord de la Troïka appelé “sauvetage/ensemble de prêts” devrait être voté par le Parlement grec ce dimanche 12 février.
Même au dernier moment, des collectifs différents, organisations, syndicats et mouvements sociaux pressent les gens à prendre les rues, à bloquer le vote des nouvelles aides financières. Les mots qui sortant de nombreuses lèvres tiennent de la révolte, mais il faut encore voir si les gens vont effectivement se soulever de toutes les manières possibles, ou si les plans du régime pour la destruction sociale complète vont continuer sans gros problèmes. Tout les mécanismes répressifs de l’État sont dressés contre les protestataires, donnant la possibilité qu’une explosion de la rage des gens pourrait venir dans les heures ou les jours qui viennent.
Depuis hier, le 9 février, l’École de Droit dans le centre d’Athènes est occupé par des anarchistes/anti-autoritaires et grévistes pour en faire une base de lutte et de contre-information, ainsi qu’un centre de premier soins. Les bâtiments des ministères de la Santé et du Travail ont aussi été occupé.
Pour plus d’infos et de mises à jour, voir le site d’Occupied London (en anglais).
face au régime d’urgence qui est imposé par le maîtres locaux et internationaux
L’attaque fébrile de l’État et des patrons contre la société est le résultat et la réponse du régime face à sa crise profonde. La pauvreté, la misère, le terrorisme patronal, la criminalisation des grèves, la militarisation de la répression, les persécutions de ceux qui sont en lutte et la guerre idéologique contre ceux qui résistent, sont les moyens utilisés pour la réalisation du but général, de transformer violemment et globalement la société en un ensemble d’individualités atomisées qui seront soumises aux plans et aux volontés des dominants ; à des individualités atomisées entre elles, qui ne tourneront pas leur rage vers leur dynastes mais vers ceux qui se trouvent dans la même situation.
Face à cette attaque, les résistances sociales existantes sont la seule défense qui montre le chemin pour la remise en cause du système d’exploitation et de l’oppression. La rage sociale et la rage des classes, est une menace constante pour l’État et le patronat ; elle s’exprime à travers des centaines de mobilisations, des affrontements durs dans les rues, des initiatives de refus de paiements, des occupations d’édifices publiques. Afin de contrer ces luttes, de couper leur pulsion, de limiter leurs objectifs et afin d’isoler les parties les plus radicales de la résistance sociale, les rouages répressifs et idéologiques du régime s’activent.
La dictature de l’État et du capitalisme a essayé de vaincre les résistances à travers de larges opérations de répression (par exemple le 11 mai, le 28 et 29 juin) en employant la propagande de la peur au travers des médias, en utilisant les réserves de la gauche (comme par exemple le 20 octobre avec la protection du parlement par le Parti Communiste Grec – KKE). Les résistances sociales et de classe prenant plusieurs formes, et le dédain du personnel politique qui mène l’attaque des principaux, ont amené le système politique à ses limites et le gouvernement précèdent à l’incapacité de gouvernance.
Face à la rage sociale et au refus de se compromettre, le régime essaie de restructurer ses forces. Les points culminants de cette restructuration sont d’un côté la dictature politique imposée avec la participation du PASOK (gauche), LAOS (extrême droite), ND (droite) et de l’autre la nomination du banquier L. Papadimos en tant que premier ministre, par les maîtres locaux et internationaux. La dictature étatique et capitaliste est mise en lumière et marche pas à pas vers le totalitarisme. La nouvelle forme de gouvernance est le moyen pour imposer de violentes conditions de misère sociale et de nouvelles mesures antisociales, sur la base de ce que le FMI et l’UE demandent. Le décor de l’avancée capitaliste et étatique est planté par l’effort des rouages autoritaires et des médias de présenter cette situation comme socialement acceptée, tout en faisant une campagne idéologique qui opte pour des solutions institutionnelles à travers les élections.
La gauche du régime parlementaire participe à cette tricherie; le 20 octobre dernier, elle a montré son légalisme en essayant d’isoler politiquement et socialement les anarchistes, afin de dominer les résistances sociales et de les manoeuvrer envers des sorties parlementaires qui ne mettent pas en péril le régime. Le concept du «besoin national» évoqué par la dictature de l’État et des patrons, la menace des capacités larges de répression de la part de l’élite soutenue par les médias, sont complétées par un effort d’intégration systémique et de limitation des résistances à travers les élections. Les élections apparaîtront comme solution de la désescalade et comme compensation aux luttes dans lesquelles sont investis des milliers des personnes. C’est justement sur ce point que la gauche jouera un rôle central en appuyant les illusions pour des solutions institutionnelles et systémiques afin de limiter l’envergure et le contenu des futurs-inévitables conflits sociaux.
Face aux millions des personnes faibles (socialement et de classe), au moment où de plus en plus des personnes perdent confiance dans le modèle actuel d’organisation sociale, le dilemme intimidant «compromis ou faillite» est le fer de lance de la dictature politique. De notre côté, nous constatons cela en disant que le réel dilemme est le suivant, «Capitalisme ou Révolution». Les conditions nécessaires pour la diffusion de l’aspiration révolutionnaire sont ; l’organisation dans des collectifs de lutte, politiques, sociaux et de classe, l’intervention pérenne au travail, dans les quartiers et dans les rues, l’affrontement global avec le régime visant sa destruction. Nous avons le choix entre une vie déchirée par les chantages quotidiens et une coexistence collective basée sur les principes de l’égalité et de la liberté. Nous avons le choix entre un régime de paupérisation et d’oppression et une société de collectivisation et d’autogestion.
Les conditions qui prédominent à l’intérieur des prisons grecques sont, dans une large mesure, connues : surpopulation, refus arbitraire et illégal de permission de sortie, accusations de torture et de mauvais traitements par le personnel pénitentiaire, insuffisance de soins médicaux et pharmaceutiques et utilisation incontrôlée de médicaments psychotropes, conditions inhumaines lors des transferts, réduction par l’État du chauffage, de la nourriture, des nécessités de base, des soins de santé, des programmes de désintoxication et de formation, etc.
Pour toutes ces raisons, et parce que les prisonniers ont également été largement touchés par cette attaque générale contre la société, nous, de l’assemblée populaire de Holargos-Papagou, avons décidé d’offrir aux détenus de la prison pour femme de Thiva et de la prison pour (garçons) mineurs d’Avlona, certaines choses que nous avons en trop, mais qui pour eux sont rares. Par conséquent, les vêtements dont vous n’avez plus besoin, ou qui ne vous vont plus (en particulier des habits pour femme et enfant sans doublure, capuche ou élément métallique), les produits d’hygiène (par exemple : savons, shampoings, serviettes hygiéniques), les livres et les cartes téléphoniques sont les bienvenus au marché libre, le samedi 3 décembre, devant le centre commercial de la rue Pericleous (de 12h à 15h), et aussi à notre assemblée, chaque mercredi et samedi à 19h, dans la cour de l’hôtel de ville d’Holargos.
Que ceci soit notre petite contribution à la lutte quotidienne des détenus.
Ils sont déjà privés de leur liberté, ne leur dénions pas leurs droits d’êtres humains.
“Je ne suis évidemment pas surpris de la capacité de la justice bourgeoise à déformer l’histoire, de transformer le vol de la richesse sociale par les capitalistes en bienveillance nationale, la solidarité entre les opprimés en acte criminel, la violence de l’État en protection des citoyens, l’autodéfense populaire en terrorisme.
Ce procès est un cas exemplaire d’une telle déformation. C’est un épisode supplémentaire de la série de « constructions » sociales et historiques dont l’État grec a usé pour réprimer les combattants de la résistance [NdT. contre l’occupation allemande] et de la guerre civile [NdT. d’après-guerre] en les assimilant à des brigands. De la même façon, il a réprimé les insurgés de Juillet 1965 [NdT. période dite de l’Apostasie, avant la dictature militaire] ou ceux de l’École Polytechnique (1995), les identifiant à des marginaux, des vandales ou des individus encagoulés. Et cette liste se poursuit jusqu’en décembre 2008 et les récentes manifestations contre le mémorandum. C’est la continuité de ces « constructions » qui ont permis de transformer les traîtres et les collabos en nationalistes et les tortionnaires de la junte en policiers retraités; c’est une part de cette même histoire qui a déporté sur des îles isolées la « vérole » communiste et qui emprisonne les combattants populaires dans les cellules souterraines des prisons, comme terroristes.
Ce procès, caractéristique de l’attaque sur tous les fronts déclenchée par l’état et le capital contre toute la société, envoie un message fort à tous ceux qui cherchent des moyens de résistance hors des limites de la légalité bourgeoise. Les dominateurs crient « On va vous couper les pieds, on va vous enterrer » et nous menacent avec leur justice. La même justice qui enterre des décennies de conquêtes sociales et des conquêtes des travailleurs, et assassine les prolétaires dans les bagnes modernes, aux frontières, dans les postes de police et les prisons.
A une époque où l’on dévalorise même banalise la vie des prolétaires, celle de trois d’entre eux a été évaluée à 600 000 euros. C’est à ce prix si élevé que l’appareil antiterroriste et son équipe politique les a estimées. C’est la prime offerte par l’État aux chasseurs deSimos, Marios et Grigoris. Cette campagne contre les « terroristes de l’intérieur » est évidemment influencée par les mœurs de l’Ouest Sauvage – une source d’inspiration pour le chef de campagne, Chrysohoidis [NdT. Ex-Ministre de l’ordre public]. Elle renoue encore une fois avec son passé : la nauséabonde tradition de répression du mouvement populaire à travers laquelle la bourgeoisie imposait de façon dictatoriale, et parfois démocratique, son pouvoir. La prime offerte pour la capture de nos camarades était une référence directe à la rhétorique antiterroriste du shérif du monde poursuivant les « combattants ennemis » aux quatre coins de la terre. Elle constituait également une référence très caractéristique à notre histoire et à la période où les communistes étaient pourchassés. Elle nous a inexorablement rappelé les pièges de la police grecque pour capturer les combattants poursuivis, et défiler avec eux, comme avec des trophées, sur les places des villes et des villages afin de montrer au peuple cet exemple à éviter.
Dans cette perspective, la mise à prix était un rappel, parmi bien d’autres, qui confirme la thèse que le totalitarisme n’est pas une caractéristique de ce qu’on appellerait anomalie historique, mais bien un élément organique du pouvoir bourgeois. Monarcho-fascisme, junte ou démocratie bourgeoise ne sont que différents aspects du même mécanisme de violence et d’oppression, c’est à dire de l’État, au moyen duquel la classe des capitalistes assure sa domination sur le prolétariat. La justice et la police, par conséquent, et en tant qu’institutions fondamentales de l’État, ne peuvent évidemment pas être neutres ni indépendants, mais, au contraire, sont entièrement orientées vers la défense des intérêts de la classe dominante. La relativité de la démocratie est d’ailleurs révélée par l’image de cette salle. Comme pendant l’occupation allemande, le devoir des hommes cagoulés des bataillons de sécurité [NdT. Les Tagmata Asfalias, chargés de contrer les réseaux de résistants] se limitait à la dénonciation et à l’arrestation des résistants, et non à les mener devant des cours martiales.
Mais c’est surtout la réalité elle-même, comme elle est vécue aujourd’hui, qui révèle le caractère de la démocratie. C’est le rôle de l’État, dans des conditions de profonde crise capitaliste. C’est la misère économique et la démoralisation sociale, imposées par une politique qui se tourne contre le peuple, les travailleurs et la jeunesse. C’est les milliards d’euros, qui sont offerts sans limites aux banquiers, aux industriels et aux armateurs. C’est la violence meurtrière, exercée contre une part de la société, qui résiste. Tout cela est démocratiquement réalisé et validé via des lois, dont l’exécution et le respect sont assurés par la police et la justice. Continue reading Procès d’Aris Seirinidis et Simos Seisidis: Le «plaidoyer» d’Aris Seirinidis→
La réalité grecque est sans doute ridicule. Etant donné que quelques aspects de cette réalité sont inconnus à l’étranger, il faudrait pourtant qu’on rapporte quelques choses à propos de l’institution du défilé militaire et scolaire du 28 octobre.
Le cérémonial social vomitif, durant lequel des troupes sur le pied de guerre et des corps des écoliers défilent dans les rues des villes grecques, est une œuvre d’inspiration fasciste. Les idéaux de nationalisme s’y expriment nettement et leurs tenants de partout ont l’occasion d’applaudir. Les classes scolaires se transforment en escouades et se nourrissent des idéaux élevés de la Patrie et de la Religion. Continue reading 28 octobre, contre les défilés nationaux→
L’histoire ne s’arrête jamais. Et pourtant, dans nos vies, le temps est compartimenté à l’infini en une multitude de fractions, et l’illusion de stagner persiste. Dans la répétition sans fin du quotidien, dans la lutte impitoyable pour la survie, il n’est que trop facile de se mentir à nous-mêmes en affirmant que la roue de l’histoire s’est arrêtée en grinçant – même si souvent, elle pourrait tout autant tourner en arrière. Pense à cette femme, professeur au lycée dans la région rurale de la Béotie (en Grèce). Au cours de ces deux dernières années, son salaire a été divisé de plus de moitié, réduit maintenant à huit cent euros. Cette année, il n’y a plus de livres. Dans son bâtiment, l’électricité et le chauffage ont été coupés ; l’administration a été incapable de payer les factures avant les coupes du dernier plan d’austérité. Il y a deux ans, elle vivait en 2009. Aujourd’hui, sa vie, elle le sent bien, a plongé dans un passé très lointain. Continue reading Gréce: L’histoire en accéléré→
La restructuration imminente de la dette grecque, entamée par l’élite économique et politique en collaboration avec le gouvernement du PASOK, sera le premier aveu de l’incapacité à gérer la dette et à freiner sa dynamique toujours grandissante. Elle fait partie d’un plan ambitieux de faillite contrôlée de la Grèce afin d’éviter l’éclatement de la bulle de la dette. Cet éclatement aura des conséquences -économiques, politiques et sociales- incalculables, à l’intérieur du pays, et provoquera des réactions en chaine dans les autres pays européens; parmi ces impacts, l’amorce d’une nouvelle crise financière incontrôlable, à dimension internationale, qui révélera une fois de plus la pourriture du système capitaliste et provoquera une grande agitation sociale et politique.
Nous avons vécu, il y a un an, le premier acte de ce plan de faillite contrôlée –un plan vain en raison de la dynamique de la crise structurelle du système: la soumission de la Grèce à l’élite supranationale et ses mécanismes économico-politiques (FMI, BCE et UE) et la signature du mémorandum. En fait, en vertu de cet accord, l’état grec a effectué l’opération de titrisation d’une vieille dette, pas officialisée jusqu’à ce moment, rendant ainsi impossible le défaut de paiement; en même temps il a hypothéqué les biens et richesses du pays.
Le mémorandum montre que le gouvernement grec et l’élite économique voient très loin; cet accord garantit qu’en cas de révolte sociale –très probable dans un futur proche- il n’y aura pas la possibilité de défaut unilatéral sur la dette (de la part du débiteur); une telle révolte pourrait conduire à la formation d’un gouvernement d’unité nationale comme «dernier recours» pour rétablir la normalité dans le pays et éviter une vraie révolution sociale. Nous pourrions caractériser cet accord comme un acte de trahison du peuple grec, pour lequel Papandreou et son gouvernement seront jugés par la société grecque. Le défaut sur la dette conduirait à un conflit frontal avec l’élite: en tant que créancière elle exigerait par tout moyen la protection de ses droits (des droits pour lesquels le gouvernement s’est engagé en signant le mémorandum avec le sang du peuple grec et la sortie du pays hors de l’économie du marché).
Le prochain objectif du mémorandum et du prêt de 110 milliards d’euros accordé par la troïka est le remboursement des détenteurs des anciennes obligations grecques et le transfert de la dette à des organisations internationales (UE, BCE, FMI). D’assurer, à travers la prolongation du délai pour la faillite grecque, que les détenteurs d’obligations réussiront à s’en débarrasser avec la moindre perte. (A noter que ces obligations sont considérées comme des bouts de papier sans valeur dans le monde des investissements et seront bientôt appelées des «produits toxiques»). Cela est atteint aujourd’hui; la BCE est devenue la principale détentrice des obligations «toxiques» de l’état grec puisqu’elle garde 30% de ces obligations; les créanciers précédents de la Grèce –notamment les banques allemandes et françaises- gardent une… distance de sécurité vis-à-vis de bulle de la dette qui est prête d’éclater.
Le processus du défaut de paiement «contrôlé» comprendra dans un premier temps l’allongement de la durée de remboursement et le remplacement de l’ancienne dette par la nouvelle. Cet allongement donne un soi-disant second souffle à l’état grec afin de payer ses dettes (le prêt de 110 milliards inclus). En réalité, il apportera une nouvelle charge à la dette en raison de l’intérêt supplémentaire puisque le taux d’intérêt restera inchangé ou sera légèrement réduit. Le remplacement de l’ancienne dette par la nouvelle est un geste qui favorise clairement les détenteurs d’obligations vu que l’Etat grec achètera les obligations dégradées à un prix certainement surévalué par rapport à leur vraie valeur et vendra des nouvelles obligations garanties par le Fonds Européen de Stabilité Financière (le FESF sera remplacé en 2013 par le Mécanisme Européen de Stabilité, MES). La mission de ces nouveaux mécanismes est d’achever le processus de faillite contrôlée des pays surendettés, couvrant les mauvaises créances des créanciers qui ont investi dans la dette publique, afin de protéger le système financier de l’Europe face à la crise. En même temps, les banques européennes continueront de puiser dans les liquidités de la BCE profitant de ses garanties pour l’investissement dans la dette grecque.
Les avantages de la restructuration pour les banques ne s’arrêtent pas là, même si elle comprend non seulement un remplacement de l’ancienne dette par la nouvelle mais aussi une légère réduction de la dette. Une grande partie du paquet de soutien de 78 milliards euros –fourni aux banques grecques par les gouvernements de la Nouvelle Démocratie [Nea Dimocratia] et du PASOK- ce sont des garanties qui se transforment, suite à la restructuration, en obligations et finalement en nouvelle dette. D’ailleurs, le processus de la restructuration lui-même apportera des profits supplémentaires aux banques responsables pour la restructuration.
Ainsi, alors que le gouvernement parle d’un allègement de la dette, il impose de nouvelles mesures d’austérité et d’ajustement néolibéral, beaucoup plus dures que ce que nous avons vécu jusqu’à aujourd’hui. En pratique, c’est la société grecque qui va porter le fardeau de la charge (tant l’ancienne que la nouvelle), et les banques, grecques et européennes, seront ceux qui sortiront une fois de plus gagnants.
Et avant même l’annonce de la restructuration, le gouvernement a commencé de racheter des obligations d’état au 97% à 99% de leur valeur nominale et a donné 2,3 milliards d’euros, tandis que leur prix sur le marché varie de 50% à 60% de leur valeur nominale. Tout cela, apparemment pour empêcher la soi-disant coupe de la dette et assurer que les banques auront le moins de perte possible de leur «investissement» dans les obligations d’Etat.
Finalement, le plan d’une forme contrôlée de défaut sur la dette aidera l’élite économique non seulement à préserver les fonds investis en obligations grecques mais aussi à continuer de tirer des profits et déplacer les fardeaux sur les épaules des prolétaires de ce pays.
Il y a un an, Papandreou et son état-major disaient sans cesse des mensonges organisés. Ils prétendaient que la soumission du pays à la troïka et la dette de 110 milliards euros, qui «améliorerait la situation économique de la Grèce», étaient la seule façon d’éviter la faillite, de continuer de donner de l’argent pour les salaires et les pensions, financer les secteurs comme la santé et prévenir une déclaration de cessation de paiement envers la société. Ils persistent jusqu’aujourd’hui dans le même mensonge et continueront à terroriser la société grecque avec le dilemme «faillite ou troïka», jusqu’au moment où il sera impossible de maintenir la bulle de la dette grecque, jusqu’à proclamer l’effondrement du pays.
Aujourd’hui, un an après la signature du mémorandum et tandis que tout le pays agonise sous l’occupation du FMI, de l’UE, de la BCE et des politiques néolibérales imposées, les secteurs publics, comme la santé, sont abandonnés, des écoles et des universités ferment, une grande partie du financement des soins est coupée, pensions, salaires et prestations sont réduits ou supprimés et la cessation de paiement de la part de l’État envers la société est déjà une réalité. Alors que les banques auront la moindre perte –voir même des profits- de leur implication dans la dette grecque, les caisses d’assurance (assurance maladie et retraite) se trouvent juste avant l’effondrement et seront certainement les grands perdants de la faillite de l’Etat; ainsi il est sûr qu’une cessation de paiement envers les assurés aura lieu. En même temps, le gouvernement vend pour une somme dérisoire les entreprises publiques, ainsi que toute la richesse du pays, à l’élite économique, alors que les milliardaires de la planète accourent comme des «hyènes». Continue reading Texte de trois membres emprisonnés de la Lutte Révolutionnaire: Aucune prolongation de la vie du système→
Solidarité active avec le camarade Luciano Pitronello, Tortuga
Pour l’expansion de la mémoire et de l’action
Au Chili, depuis 2004 environ, la dissidence anarchique et antiautoritaire a augmenté de manière explosive. La présence dans les rues, les quartiers et universités a plus que grandi, exprimant le rejet de l’autorité, de l’État et du capital.
C’est dans ce contexte que divers groupes décident de passer à l’offensive illégaliste contre l’État. Ainsi, sont attaquées, avec des artefacts explosifs, différentes institutions bancaires, commissariat de police, églises et centres d’amusement de la bourgeoisie ou des déclassés.
Chaque attaque est revendiquée à travers des communiqués dont les noms rappellent les guerriErs qui sont morts les années passées. Une attention particulière est portée, lors de chaque action, à ne blesser ni faire de mal à toute personne n’ayant rien à voir avec l’institution choisie pour être attaquée.
Ce fait n’est pas neutre, en effet, il est évident, en pratique, que l’on reconnaît qui est et où se cache l’ennemi, il n’est pas confondu avec n’importe qui.
Cela démontre, dans le temps, une projection de lutte et non le simple de désir de figurer, comme il se passe parfois avec les dérives militaristes et le fétichisme adrenalitique ou bien « l’action pour l’égo ».
Ainsi les attaques se succèdent, augmentant avec les années leur « culot » et leur complexité. Le pouvoir se trouve blagué depuis l’intérieur même de la ville panoptique, ce qui explique la rage hystérique qui se fit sentir depuis les salons ministériels.
Commence alors la chasse, se déchaîne la persécution, non seulement judiciaire mais aussi médiatique. On menace et persécute, à travers les médias officialistes, des anarchistes reconnuEs, anciens prisonniers politiques et qui ont transformé la solidarité en une pratique revendiquée et continue. Continue reading $hili: Appel à la solidarité active avec le camarade «Tortuga»→
Le terme éducation dans la phrase précédente, pourrait rappeler des animaux qui apprennent obligatoirement des numéros de cirque à exécuter pendant quasi toute leur vie. L’expérience de ces animaux ne se différencie pas beaucoup de celle vécue par les hommes dans la société moderne.
Dès les premières années du primaire, l’école constitue une usine de production des ressortissants. L’école est le lieu de quelques-uns des premiers contacts de l’homme avec la hiérarchie, l’uniformité, la discipline et la punition. La place de la table du professeur est d’ailleurs caractéristique, lui offrant la capacité de surveiller et en même temps une certaine supériorité et créant un sentiment d’omniscience. Des comportements ou mêmes des façons de s’habiller qui ne sont pas tolérés ou échappent à la normalité sont punis. Le curriculum est prédéfini et ses «vérités» sont à l’abri de toute contestation; cela tue la pensée critique et la possibilité d’enquêter davantage.
L’environnement scolaire est compétitif puisqu’il y a les notes qui séparent les élèves en bons et mauvais. Le point culminant de la concurrence est atteint avec les examens finaux pour l’entrée à l’université; la séparation se fait maintenant entre les réussites et les échecs. Dès lors, le rôle des établissements d’enseignement supérieur est de préparer les étudiants à devenir des rouages utiles de la production capitaliste ou poursuivre une carrière individuelle dans la jungle sociale de la concurrence.
L’accumulation des connaissances et la spécialisation ont conduit à un phénomène très fréquent; par exemple quelqu’un peut être un très bon analyste-programmeur mais ne pas savoir comment de cultiver la terre, faire certaines tâches ménagères nécessaires, ne pas avoir de connaissances techniques ou de fabrication et rester spirituellement stagnant dans d’autres domaines.
Cependant, le point le plus noir de nombreux établissements universitaires et des universitaires est qu’ils fonctionnent seulement à travers des programmes de recherche, en faveur des entreprises et non pour les besoins de la société. Pas mal d’universitaires font des recherches pour les multinationales ou l’industrie de guerre, gagnant beaucoup d’argent et contribuant indirectement à l’exploitation de l’homme par l’homme et la destruction de l’environnement.
Aucun projet de loi pour l’éducation. Vive la liberté.
Le vote de la nouvelle loi de Diamantopoulou (ndt. la Ministre de l’Education) prouve une fois de plus combien il est facile pour une oligarchie démocratique de faire passer des décisions durant les périodes mortes où une grande partie de la société ne s’occupe pas de sujets communs. Néanmoins, même quand la société est dans la rue et résiste, le pouvoir envoie son armée d’occupation -MAT- afin de bâillonner le peuple et réprimer toute réaction. L’attitude des étudiants -qui font partie de la société- est similaire puisque leur seule inquiétude est le maintien de l’ordre établi comme s’il était idéal.
Ni privée ni publique, éducation libertaire auto-organisée.
Nous croyons que pour le libre développement de de tous il suffirait chacun découvre par lui-même le champ de connaissances qui l’intéresse et l’enquêter davantage. Cela serait possible après avoir développé quelques compétences de base comme l’écriture, la lecture, les mathématiques, qui sont nécessaires puisqu’elles constituent un code de communication avec les autres.
D’ailleurs, le besoin de continuer à apprendre conduit à l’auto-organisation et l’échange des connaissances, c’est-à-dire l’alternance du rôle de l’enseignant et celui qui apprend. Ainsi, la concurrence est éliminée et l’esprit collectif de coopération est renforcé.
Pourtant, alors qu’on trouve des noyaux d’apprentissage libertaire dans la société d’aujourd’hui, l’éducation étatique et privée continueront à dominer tant qu’il y aura ce système politico-économique. Nous refusons de répondre à un soi-disant dilemme et choisir qui va certifier nos connaissances -sous la forme d’un diplôme-, l’état ou une école privée. Nous nous intéressons à renverser le système politico-économique actuel et auto-organiser tous les domaines de notre vie, de la production jusqu’à l’éducation.
Nous voulons reprendre nos vies en main.
CHAQUE HOMME DOIT JUGER INDIVIDUELLEMENT, PENSER ET AGIR COLLECTIVEMENT