I
“Il est grand temps que nous brûlions ce pays, ce monde artificiel ; c’est le début d’un feu noir qui consumera leurs business et les industries de l’infâme société techno-industrielle. Il est maintenant temps d’articuler une critique directe et froide, loin des fantaisies, de la mettre en avant et de porter des coups.”
Face au fléau de la modernisation effrénée rampant dans le cimetière urbain de cette société technologique de masse, étouffant notre existence de plus en plus chaque jour qui passe, nous agissons de part notre guerre personnelle contre la civilisation et les hordes de lâches dociles qui la recréent et la maintiennent avec leurs actes quotidiens de servitude et de conformité.
De nouvelles innovations dans le domaine du contrôle technologique et la domination avancent quotidiennement, accueillant pleinement la prolifération de technologies dites “intelligentes” et la plus totale numérisation de chaque aspect de nos vies. Au nom “de la facilité” les masses hyper-civilisées projettent l’intégralité de leurs vies sans valeur sur des écrans et des récepteurs, alimentant le Léviathan industriel avec un flux de données infini. Des données qui grâce à l’aide de sociétés comme Google, Facebook, Microsoft, Vodafone, Sony, etc sont utilisées pour ensuite améliorer des programmes de surveillance gouvernementaux, solidifiant et renforçant les illusions “de paix sociale” et de contrôle.
Les antennes de téléphone portable, en plus de fonctionner comme des pièces importantes de l’infrastructure technique pour le fonctionnement sans heurt de la société et le processus d’abêtissement de masse ; émettent aussi des quantités massives de toxicité sous forme d’ondes hertziennes et de micro-ondes, créant tumeurs et dégâts cérébraux chez les créatures vivant aux alentours et sont connues pour interférer avec le sens de l’orientation des oiseaux et insectes, menant à des extinctions massives de colonies entières d’abeilles et causant ainsi des dégâts irréparables aux écosystèmes existants.
Nous savons qu’en détruisant ces antennes et en coupant deux ou trois veines des moyens de télécommunications nous faisons peu pour nuire aux sociétés qui possèdent ces dispositifs, mais nous créons des moments de plaisir et de satisfaction égoïste dans nos vies, brisant avec la routine urbaine et causant stress et inconfort parmi les technos-junkies des masses répugnantes en perturbant « leur besoin » de plus en plus normalisé et fabriqué d’être connecté.es en permanence.
Dans les dernières heures du 2 février 2017, accompagné.e.s par notre haine furieuse pour la société et d’un amour profond pour les animaux non-humains mentionnés ci-dessus, nous avons répandu notre feu jusqu’aux rues glaciales de Leipzig, en Allemagne. Capuché.e.s et masqué.e.s, nous nous sommes cachés dans l’obscurité et nous sommes dirigé.e.s vers notre première cible, un groupe d’antennes bien caché appartenant à Vodafone. Nous avons bouté le feu à un certain nombre de câbles courant vers le haut, sur la partie latérale d’une cheminée de brique entre quelques maisons et un café hipster végan. Les flammes sont montées le long des câbles jusqu’en haut des antennes, les dévorant complètement et dispersant des flammes et des étincelles sur une zone de 60 mètres. Ceci a été réalisé en couvrant le début des câbles visibles avec du gel inflammable et plaçant ensuite deux allumes feux entre les câbles. Nous les avons allumés et avons disparu en riant dans la nuit.
Ensuite dans la nuit du 7/2/17 plus d’attaques ont été effectuées par une individualité de la cellule dans une zone différente de la ville, ceci sont ses mots…
Entre les sons hivernaux de la forêt et les sons des créatures non-humaines essayant de vivre leur vie sauvage, au milieu de ces moments apaisants je me surprends à désirer des moments de joie, des moments de rage incontrôlée. Donc j’ai détruit 7 tours de chasse et quand j’eus fini, mon désir demandait encore plus. Plus de moments d’activités silencieuses rythmées par le chant des oiseaux. Plus de moments de libération de soi. Ainsi dans la même nuit j’ai mis feu à 6 voitures au hasard. Sans me soucier d’idées morales qui parlent de cibles acceptables ou non, ou d’idées abstraites de “bien” ou “mal”. Juste empli.e de ma solitude et de mon désir de brusquer la vie civilisée banale, juste pour l’odeur du caoutchouc brûlé dans l’air glacial de l’hiver sachant que demain quelques esclaves vont pleurer pour leurs écœurantes voitures. Trois d’entre elles ont complètement cramées…
Dans le bulletin d’informations mentionnant cette attaque, la police a fait une déclaration à propos des raisons de cette frénésie d’incendies criminels “des motivations politiques, cependant, sont à exclure”. Nous avons été étonnés de voir que pour une fois ces connards ont vu juste. Nous nous en foutons complètement “du politique”, nous voulons juste nous amuser en regardant le monde entier brûler.
II
Quand nous avons revendiqué certains de nos actes de destruction pour la 1ère fois en tant que Cellulefeusauvage, nous avons aussi associé notre petit gang à l’ALF, L’ELF et la FAI dans le cadre d’une expérience de communication avec d’autres individualités intéressantes dans le milieu “anarchiste” avec lequel nous n’étions pas en contact direct. Ensuite dans notre deuxième communiqué [en anglais] nous avons abandonné l’utilisation de ces acronymes et avons parlé brièvement de certaines de nos motivations pour faire ainsi. Nous prendrons le temps de continuer le dialogue autour de ce processus ici, pour déconstruire les abstractions des idées dont nous étions nous mêmes les auteurs.
Comme exprimé précédemment, nous n’avons plus besoin de ces étiquettes pour “nous identifier” ou pour présenter nos actions comme étant “une partie” de quoi que ce soit. Nous n’appartiendrons jamais “aux mouvements” créés par ces identités collectivistes et nous rejetons complètement et particulièrement les principes moralisant “de non-violence” vers “les humains” préconisés par les tendances du Front de Libération Animale (ALF) et Front de Libération de la Terre (ELF).
Nous avons conservé le nom de la cellule pour marquer clairement notre départ des bas-fond de la réflexion idéologique et/ou idéaliste et marquer le développement de nos désirs et pratique iconoclaste. Pour être honnête avec nous mêmes, nous estimons que dans notre premier communiqué quelques déclarations plutôt fausses ont été faites de par l’utilisation d’expressions qui parfois correspondent à nos passions, mais à l’intérieur du bourbier des interactions civilisées, les chaînes du langage ouvrent trop la possibilité à d’innombrable interprétations erronées, réduisant nos cris de guerre à de simples slogans et à des rengaines reproduisant des rôles et des idéaux. Nous visons à supprimer tous ces fantômes qui gênent le renforcement de nos individualités et bloquent nos chemins vers le chaos d’une existence sauvage, sans médiations, pour laquelle nous luttons dans le présent.
À partir d’ici les communiqués et revendications émanant de chaque noyaux de la Cellule de Feu sauvage seront accompagnés par un nom cellulaire secondaire pour permettre une plus grande flexibilité et autonomie dans l’exécution d’attaques internationales et pour l’expression plus claire des motifs et des avis tenus par le(s) individualité(s) responsable(s).
Nous voulons être très clairs quant au fait que ceci n’est en aucun cas un “appel” à d’autres que nous ne connaissons pas pour utiliser notre nom dans le pluralisme ritualiste typique du milieu “Anarchiste”. C’est simplement un mouvement stratégique de notre part pour améliorer nos capacités vers une destruction toujours plus grande.
III
Quand nous parlons d’idéalisme, nous voulons parler de l’idée hypocrite de combattre pour un but ou une cause externe, pour un quelconque meilleur avenir ou idole mystifiée. Comme nous ne croyons pas en la possibilité de détruire la prison de la civilisation dans son entièreté, nos actes de destruction sont des actes tendant à l’ auto-libération. Les actes qui visent à briser les chaînes que la société a forgés sur nous dès la naissance et à créer le potentiel pour échapper momentanément à la grande cage en nous décivilisant nous-mêmes et en devenant dangereux. L’idée de causer la terreur et des perturbations parmi les masses sommeillantes et de transformer le rêve mondial du progressisme et de l’utopie en un cauchemar vivant pour celleux que nous considérons comme nos ennemies est une autre part importante des raisons pour lesquelles nous effectuons nos actes criminels et égoïstes.
Nous ne sommes pas “Anarchistes” parce que nous avons depuis longtemps rejeté l’idéologie stagnante “d’Anarchisme”. Nous ne sommes pas suffisamment stupides pour investir un quelconque “espoir” dans “la lutte”. Nous ne sommes pas motivés par les fantaisies dévotes “de victoire”, “de révolution” ou “d’écroulement”. Nous sommes tombées tout à fait malade de ce spectacle de chrétien et de toutes les postures, les censures, des prêches traîtresses, des moralistes et du bavardage morne et incessant. Nous ne disons pas que toutes celleux qui s’appellent « anarchistes » tombent dans ce piège idéologique, il existe toujours quelques individualités qui revendiquent cette “identité” pour elleux, ce qui est leur choix. Parmi celleux là peu nous comptons fièrement certains de nos alliées proches et complices.
Nous sommes un petit cercle de nihilistes criminels et des individualistes égoïstes. Le nihilisme pour nous représente un processus de négation et de refus, c’est notre outil pour abattre les murs des constructions civilisées imposées à nos egos indomptables. Les chaînes culturelo-sociales de “moralité”, “identité”, “genre”, “altruisme”, “optimisme”, “égalité”, “solidarité”, “respect”, “humanisme”, “anthropocentrisme” méritent toutes le bûcher de la destruction iconoclaste. Quand nous entrons dans la bataille, nous utilisons notre nihilisme comme une arme avec laquelle nous créons, espiègles, les moments de rupture joyeuse à l’intérieur des limites suffocantes de la société techno-industrielle, ici et maintenant. Nous sommes motivés par nos désirs et passions de vengeance pour tout ce que nous avons perdu. Avec toute la force et l’ingéniosité que nous possédons, nous transformons nos énergies en moyens d’attaque contre la réalité que nous détestons, frappant nos ennemis à la tête et en sortant plus fortes.
IV
Nous avons erré longuement. Nous avons vu la beauté du chaos naturel au plus profond des régions boisées millénaires et parmi les mauvaises herbes qui craquent le béton. Dans la solitude des cimes montagneuses et dans les rencontres silencieuses avec d’autres individus nocturnes traquant pendant la nuit. En aiguisant nos couteaux dans l’ombre des forêts et en conspirant autour des feux de camp avec nos complices féroces, celleux avec qui nous partageons le désir de rompre les cages de notre domestication et de devenir des êtres sauvages.
Nous avons été témoin direct de la dévastation que le royaume de “l’humanité” exerce sur l’environnement terrestre, nous nous sommes tenus debout sur les bords de carrières énormes et désolées, nous avons marché parmi les forêts de coupe claires et le long des littoraux lissées d’huile répandues, de plastique et de cadavres de poissons et d’oiseaux, sentant la haine et la colère croître à l’intérieur de nous comme une noirceur s’accumulant dans nos poumons. Nous avons vu les horreurs à l’intérieur des fermes usines et nous savions alors dans nos cœurs que la libération seule ne pourrait jamais être suffisante.
Nous avons déclenché des incendies, mettant le feu aux machines et aux infrastructures qui annihilent le sauvage, paralysant momentanément les normes et les procédures de l’ordre civilisé. Nous avons lancé des attaques sur les salariés d’entreprises ecocide que ce soit en plein jour ou au clair de lune, nous sentant plus vivantes que jamais lorsqu’illes s’enfuyaient devant nos couteaux, molotovs et pierres. Nos actes de vandalisme ont causé des coupures de courant, d’Internet et de téléphones à d’innombrable maisons et entreprises. Nous nous sommes révoltés avec une intention criminelle qui ne s’arrête pas à simplement la casse de quelques vitres, mais qui a permis à nos mains avides de voler tout ce dont nous avons besoin pour notre survie, et qui soit à notre portée.
Nous sommes des individualistes antisociaux,amoraux, illegalistes, et non repentis en guerre avec la société techno-industrielle et tout le progrès humain.
Avec courage et détermination nous continuons à essayer de nouvelles techniques dans le domaine des arts destructifs, améliorant nos méthodes de sabotage, d’attaque et d’évasion. Comme nous ne nous arrêterons devant rien, nos attaques éclateront asymétriquement comme nous détalons d’ombres en ombres et nos feux continueront à s’étendre à travers tout ce sale continent.
Nos lignes de combat sont dessinées et nous savons où nous tenir; dans la complicité avec les anticivilisationistes féroces, les éco-extrémistes, les incontrolables et pessimistes qui, sans peur ni espoir, continuent à porter des coups sans distinctions, effrontés et décisifs, contre l’entièreté de la techno-ruche.
“Vers la prolifération d’attaques et la coordination de groupes et d’individualités pour frapper plus durement et constamment la civilisation patriarcale et son cadre techno-industriel, le chemin est laborieux et incertain, et seules nos actions dans le présent révèlent nos convictions réelles.”
L’annihilation impitoyable est la seule chose que ce système putride, ses représentants, ses travailleurs et ses citoyens loyaux méritent!
Laissez les pouvoirs judiciaires moraux de chaque tendance continuer à pleurer et geindre!
Laissez les causeurs continuer à causer!
Toujours en guerre!
– Cellule feu sauvage
PS. Nous avons été enthousiasmées d’entendre dire que le matin du 8 février 2017 on a déclaré une alerte à la bombe aux étudiant.e.s de l’Enseignement et du Centre Technologique (BTZ) à Leipzig, causant l’évacuation de 500 personnes des locaux, une vaste réponse militaro-policière et de la crainte et la panique parmi les étudiants progressistes dégeulasses et leurs professeurs. Les actes de terrorisme de cette sorte, particulièrement ceux dirigés contre les institutions de la techno-science sont quelque peu rares dans cette région géographique particulière et nous nous enthousiasmons à l’idée de la diffusion d’agitation et de désordre à l’intérieur “de la Forteresse Europe”. Les barbares sont déjà dans les murs. Nous avons toujours été ici et nous y serons toujours.