Tag Archives: prisonnier-e-s anarchistes

Marseille : Solidarité avec les inculpé-e-s de l’Opération Pandora

Jeudi 12 février 2015 (18:30) : Projection du film “Caso Bombas” sur les anarchistes au Chili*

Bouffe vegan et prix libre
Pour l’addresse : blancarde2015@riseup.net
*Le film est en espagnol mais les subs sont en anglais

Solidarité internationale avec les personnes impliquées dans l’Opération Pandora

“Pour celles et ceux qui luttent, le sens de la solidarité cherche à faire s’évanouir la solitude de l’enfermement, livrer une bataille contre l’oubli de nos compagnon-ne-s enfermé-e-s par les États, mettre en lumière la logique du pouvoir qui cherche à les conduire à l’abandon.”
– des anarchistes de Pandora

Un an après la finalisation de cette farce qu’était le « Caso bombas », et à travers une autre opération, de ce côté de l’océan cette fois, les ministères, les juges et les policiers espagnols et chiliens ont travaillé de concert sur un nouveau cas. Mónica Caballero et Francisco Solar, tous deux auparavant poursuivi-e-s dans le « Caso bombas », sont arrêté-e-s à Barcelone, sous l’accusation d’avoir posé un engin explosif dans la Basilique du Pilar à Saragosse, de monter une conspiration en vue de réaliser un acte similaire et d’appartenir à une supposée organisation terroriste.

Le 16 décembre 2014, une descente a été faite dans 15 maisons, squats et centres sociaux à Barcelone, Sabadell, Manresa et Madrid, et onze camarades anarchistes ont été kidnappé par l’État espagnol. Quatre d’entre eux ont été libéré peu de temps après tandis que les autres ont du attendre le 30 janvier dernier pour accéder à une liberté surveillée. Pour cela, le juge a ordonné à chacun une caution de 3000 euros. Il y a donc un besoin urgent de donations pour payer leurs cautions, s’élevant en tout à 21 000 euros.

Ce kidnapping de sept camarades a, depuis ce jour, déclenché une multitude de rassemblements et de manifestations dans de nombreuses villes. Des milliers de personnes sont venus en solidarité avec les camarades arrêtés, montrant leur rage et leur haine envers cette nouvelle opération répressive de l’État.

fr-contrainfo.espiv.net / efectopandora.wordpress.com

en anglais

[Etats-Unis] Des choses à faire

desorden-1024x651Récemment, plus d’un compagnon m’a demandé comment nous pourrions faire preuve de solidarité avec les rebelles qui se retrouvent derrière les murs des prisons. Cela me donne l’impression qu’ils et elles sont un peu frustré-e-s et que la travail réalisé ne leur paraît ni productif ni satisfaisant au niveau personnel. Croyez-moi, moi comme d’autres rebelles emprisonné-e-s ressentons la même frustration pour le fait que nos efforts et notre investissement n’aient pas l’effet désiré. Mais pour être honnête, je veux que les compagnon-ne-s du dehors sachent que la travail d’éducation qu’ils et elles font dans les prisons à travers les livres et les fanzines est phénoménal. Les relations que les compagnon-ne-s du dehors construisent avec nous, le soutien financier, l’amour et les actes permis de solidarité sont très importants. Cela dit, nous avons besoin de choses plus fortes si nous cherchons à réellement provoquer des dégâts à ce système colossal de destruction humaine.

Depuis l’intérieur, les prisonnier-e-s ont historiquement utilisé 5 méthodes basiques : les grèves de la faim, les grèves du travail, les mutineries, les demandes légales et les campagnes d’envoi de lettres ou d’appels pour visibiliser les conditions inhumaines qui existent au sein de cet environnement d’hostilité de ces porcs de matons, d’isolement, de négligences médicales, des programmes d’éducation/réhabilitation inexistants, des conditions d’insalubrité, etc. Mais aucune de ces luttes ne s’est faite pour l’abolition des prisons, seulement pour leur réforme. La plupart des prisonnier-e-s pensent que les prisons et la police sont des choses nécessaires, qu’elles doivent simplement être plus humaines. Triste mais vrai.

Depuis l’extérieur, celles et ceux qui soutiennent les prisonnier-e-s, dont les anarchistes, qui affirment vouloir abolir les prisons, utilisent principalement 3 ou 4 méthodes de teinte activiste pour faire preuve de soutien et de solidarité avec les luttes dans les prisons. Ces méthodes sont les campagnes d’envoi de lettres ou d’appels, les démarches légales, les manifestations et la sensibilisation du public. Toutes sont des méthodes autorisées qui ne font en réalité pas grand chose pour défier la légitimité des prisons, et elles ne les abolissent certainement pas. Ce sont de simples formes de protestations bourgeoises (légales / autorisées) qui essayent d’en appeler à la conscience morale des bureaucrates pour que ceux-ci traitent les prisonnier-e-s de façon plus humaine, et cela légitime uniquement le prestige de l’État.

Il ne plait bien sûr à personne de voir les prisonnier-e-s (humain-e-s) être maltraité-e-s et abusé-e-s. Ma critique est qu’aucune de ces méthodes ne peut en soi amener à la destruction de la prison/État. Et que celles et ceux du dehors s’impliquent dans des formes de lutte légales, alors que les prisonnier-e-s rebelles s’impliquent dans des formes de lutte illégales. La dissidence à l’intérieur de la prison est illégale et, pour cette raison, les prisonnier-e-s finissent par recevoir la brutalité, les attaques et les représailles de l’État.

Pendant des années, nous avons vu des mutineries sanglantes, des grèves de la faim ou du travail brutales et mortifères, des démarches légales à long terme, mais même après ça, il y a plus de prisons, plus de prisonnier-e-s, et plus de mauvais traitements. Aucune de ces méthodes utilisées par le passé n’est parvenue à créer le moindre dommage dans l’armure de l’État. Et il serait négligent de ma part de ne pas mentionner l’argument qui dit que nous ne devrions pas utiliser la violence révolutionnaire. La logique derrière tout cela selon laquelle si nous utilisons la violence révolutionnaire, l’État tirera avantage dans les médias et nous présentera comme des voyous, des criminel-le-s et des terroristes. Merde ! L’État a toujours le dessus dans les médias corporatifs de masse. La Presse est contrôlée par l’État à travers les grandes entreprises qui sont complices de l’État.

Dès lors que les prisons sont des centres dans lesquels se concentrent le plus l’autorité, la coercition et le contrôle dans la société, elles devraient être un point de mire de l’attaque, l’abolition des prisons devrait être au premier rang de tout mouvement contre l’autorité et pour la liberté, et les voix des prisonnier-e-s devraient avoir un espace à part dans le mouvement, simplement du fait de leur position unique. Cela n’a rien à voir avec le romantisme ou l’aventurisme, comme certain-e-s aiment l’affirmer pour justifier leur inertie. Bien sûr, personne ne peut nous dire quelles sont les stratégies et les tactiques qui réussiront à répandre la révolte, mais je ne peux que penser qu’il n’y a rien de plus clair que de les attaquer là où ça fait mal. Ainsi, et une fois tout cela dit, j’aimerais proposer quelques « choses à faire » que les compagnon-ne-s devraient considérer sérieusement.

Quelques choses à faire :

Commencer à à viser les entreprises qui tirent profit en investissant dans les prisons, à travers le sabotage, les manifestations bruyantes dans leurs locaux et des irruptions dans les maisons de leurs directeurs exécutifs.

Commencer à cibler les surveillants de prison et les membres du conseil de liberté conditionnelle pour le fait d’être des harceleurs.

Commencer à hacker les départements de la direction pénitentiaire, les entreprises qui profitent des prisons, les ordinateurs des agents des prisons.

Devenir des complices du crime de subversion.

Détruire les propriétés du Ministère de la direction pénitentiaire.

Saboter les engins de chantier de construction de prisons.

Utiliser son imagination pour trouver des façons de faire chier l’État.

Etudier des luttes qui se sont déroulées dans d’autres pays pour voir quelles tactiques utilisées là-bas peuvent être adoptées ici.

Publier sur internet des informations personnelles d’agents de prisons / d’employés publiques / de directeurs d’entreprises.

Lancer des représailles contre les surveillants de prison qui maltraitent les rebelles.

Provoquer autant de désordre que possible.

Un texte du compagnon Michael Kimble, prisonnier aux États-Unis. Michael Kimble est noir, homosexuel et anarchiste et a passé 28 ans derrière les barreaux, condamné à la prison à vie pour avoir tué un blanc homophobe et raciste. Contact du groupe de soutien :
anarchy_live[at]riseup.net

Lire le texte traduit en espagnol, en portugais.

Kadıköy, Istanbul: Solidarité avec les anarchistes en prison en Espagne

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kadikoy6La nuit du 22 janvier, à Kadıköy, des groupes anarchistes du nom de « Front Anarchiste » et « Sans ombres » ont mené une action en soutien aux anarchistes emprisonné-e-s par l’Opération Pandora. Avec des drapeaux noirs et masqués, les anarchistes sont passés par une rue très fréquentée, attaqué les distributeurs de billets, des vitrines de banques et des magasins capitalistes tels que Adidas, tout en exprimant leur solidarité avec les prisonnier-e-s anarchistes en Espagne et dans le monde entier.

Pendant la marche, les anarchistes ont bloqué la route avec des conteneurs de poubelles, attaqué des DAB et des magasins de multinationales capitalistes. Ils ont également communiqué sur la situation des anarchistes emprisonné-e-s dans les prisons espagnoles. Et ils ont chanté « Insurrection, Destruction, Anarchie, Longue vie au Peuple sans État, Liberté pour les Prisonniers Anarchistes »

Grèce : Communiqué des prisonniers des prisons masculines de Koridallos

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Le 16 janvier 2015, des policiers de l’unité antiterroriste EKAM et d’autres forces répressives ont envahi les prisons de Koridallos et perquisitionné les cellules de plusieurs prisonniers. On nous a alors interdit de sortir en ballade à midi et sommes restés enfermés toute la journée. Il y a quelques jours, la veille du Nouvel An, à midi, a été ordonné le transfert immédiat de prisonniers pour ainsi inaugurer le Guantanamo grec que sont les prisons de haute sécurité de Domokos (alors qu’on ne fait normalement pas de transfert ce jour-là), jouant par là leur sale petit jeu électoral sur notre dos.

Le samedi 3 janvier 2015, après une autre rafle et perquisition de l’EKAM, nos compagnons de prison et membres de la Conspiration des Cellules de Feu Christos Tsakalos et Gerasimos Tsakalos ont été emmenés et placés en isolement dans le sous-sol des prisons féminines de Koridallos. Face à ces évènements, nous avons décidé de nous mobiliser : jusqu’au 24 janvier 2015, nous refusons de réintégrer nos cellules après l’heure de ballade de midi. Il s’agit d’une première réaction et, si cela s’avère nécessaire, nos actions s’intensifieront dans les jours prochains.

Nous exigeons :

1) L’abolition des prisons de type C

2) Que les prisonniers actuellement dans les prisons de type C de Domokos soient de nouveau transférés vers les prisons où ils se trouvaient auparavant, tout comme nos compagnons de prison Christos Tsakalos et Gerasimos Tsakalos, qui sont actuellement dans la section spéciale d’isolement des prisons féminines de Koridallos.

3) Pendant notre mobilisation, nous n’accepterons aucun transfert de prisonniers vers les prisons de haute sécurité de Domokos. Toute tentative de transfert sera considérée comme un acte de vengeance contre notre lutte, et nous y répondrons de façon telle qu’il sera mérité

Jusqu’à quand ce genre d’illégalités seront-elles permises par la directrice des prisons de Koridallos, Hara Koutsomihali, et les procureurs Nikolaos Poimenidis et Victoria Marsioni ? Peut-être sont-ils indifférents à la torture des prisonniers, ou bien est-ce leur objectif ? Que chacun-e assume ses responsabilités.

Les prisonniers des modules A, B, C, D, E des prisons masculines de Koridallos et du module d’isolement des prisons féminines de Koridallos

Santiago du Chili : Solidarité avec les prisonnier-e-s anarchistes / anti-autoritaires en Grèce

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Complicité et solidarité au-delà des langues, des drapeaux et des frontières.

Avec le début de l’année, et en profitant des célébrations, le gouvernement grec a commencé un processus de transfert des prisonnier-e-s vers les prisons de type C de Domokos, avec l’objectif clair d’y isoler les prisonnier-e-s en guerre et tenter de miner la lutte anarchiste qui chaque jour s’intensifie dans les rues et entre les sinistres murs des prisons.

Le premier prisonnier à y être transféré a été le compagnon anarchiste Nikos Maziotis, membre de Lutte Révolutionnaire, auquel se sont rapidement ajoutés Dimitris Koufontinas, membre de l’organisation 17 Novembre, Kostas Gournas de Lutte Révolutionnaire, Yannis Naxakis et Grigoris Sarafoudis, condamnés pour braquage à main armée et pour leur supposée participation aux CCF.

Nous savons que ces transferts sont les premiers de beaucoup d’autres à venir, vu que ce genre de prison a été créé avec pour finalité spécifique celle de freiner la lutte pour la destruction du pouvoir, à travers la prison politique, et c’est pour cette raison que, comme minime preuve de solidarité révolutionnaire depuis l’autre extrême du monde, nous avons bloqué une rue au petit matin du 8 janvier avec des pneus enflammés.

Réaliser cette action de solidarité est un appel à prendre en charge nos idées et nos pratiques de guerre contre le pouvoir, la solidarité internationale avec nos compagnon-ne-s qui résistent dignement à la prison et affrontent l’État/Capital face à face. C’est un appel clair à multiplier les actions/gestes qui puissent rompre l’isolement de la prison.

Ici, au Chili, la période estivale a commencé, et le pouvoir ne se repose évidemment pas : il profite de cette occasion pour lâcher les rênes aux actions contre ses ennemi-e-s déclaré-e-s. Voilà pourquoi nous appelons à multiplier les gestes et les actions offensives contre le pouvoir, pour que l’on voit que nous sommes là et que nous y resterons, et que depuis notre milieu, nous n’oublions ni nos prisonnier-e-s, ni nos mort-e-s, ni la guerre que nous avons déclarée contre toute forme d’autorité.

Nous saluons les anarchistes/anti-autoritaires emprisonné-e-s dans les prisons grecques, avec une pensée spéciale et de la force pour Nikos Maziotis, Kostas Gournas et, au-delà des différences, à l’irréductible combattant non-repenti Christodoulos Xiros.

COMPLICITE ET SOLIDARITE ACTIVE ET COMBATIVE
AVEC LES PRISONNIER-E-S ANARCHISTES/ANTI-AUTORITAIRES DE GRECE.

Entre quelque part à Santiago du Chili et la Grèce.
Quelques Anarchistes pour la Solidarité Révolutionnaire

Prisons espagnoles : La tempête déchaînée par Pandora

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Aux nôtres, à tous les compagnons et toutes les compagnonnes de nous connu-e-s ou non, qui embrassent les idées anarchistes et à toutes les personnes solidaires et intéressées.

Le matin du 16 décembre, un grand déploiement policier a fait irruption dans les quartiers de Sant Andreu, de Poble Sec et de Gràcia à Barcelone, à Manresa, à Sabadell et dans le quartier madrilène de Carabanchel, envahissant nos maisons au cri de « police ! » et, après une perquisition méticuleuse, nous arrêtant nous, 11 anarchistes. Simultanément, l’athénée libertaire de Sant Andreu, l’athénée anarchiste de Poble Sec, la Kasa de la Muntanya et les logements d’autres compagnon-ne-s ont eux aussi été fouillés, sans que cela ne mène à d’autres arrestations.

Lorsque les flics se sont fatigués de manipuler, d’enregistrer et de recueillir de supposés indices, les arrêté-e-s en Catalogne avons été conduit-e-s séparément dans différents commissariats des extérieurs de la ville de Barcelone, afin de rendre tout geste de solidarité plus difficile, puis avons été transféré-e-s 48 heures plus tard à 600 kilomètres de là, à l’Audiencia Nacional de Madrid. Après de longues heures d’attente lors desquelles l’hostilité mutuelle était à couper au couteau, 4 compagnon-ne-s ont été relâché-e-s sous contrôle judiciaire, et 7 d’entre nous avons été conduit-e-s en prison préventive sous la charge de constitution, soutien, direction et appartenance à organisation terroriste, dégradations et possession d’engins explosifs et incendiaires.

Nous avons dans un premier temps tou-te-s été transféré-e-s dans la maxiprison de Soto del Real (Madrid), où on nous a appliqué le régime FIES 3, réservé pour les délits d’organisation armée. Toutes nos communications sont interceptées et bien que nous n’ayons pas de nombre limite pour le nombre de lettres que nous pouvons recevoir, nous ne pouvons en envoyer que deux par semaine.
Notre arrestation et incarcération a lieu dans le cadre de « l’Opération Pandora », orchestrée conjointement par l’Audiencia Nacional et les Mossos d’Esquadra, contre une organisation terroriste fictive à laquelle ils attribuent des actions dont nous ignorons encore tout. Nous comprenons ce dernier assaut répressif comme une attaque contre la conjonction d’idées et de pratiques anarchistes, à un moment où l’État a besoin d’ennemis intérieurs pour justifier une série de mesure chaque fois plus oppressives et coercitives qui renforcent les formes actuelles de totalitarisme.

Avec la crise et l’insécurité en toile de fond, nous avons assisté au renforcement du contrôle aux frontières et des rafles racistes, des expulsions de logement, des violences hétéropatriarcales et de l’exploitation au travail, quelques choses au sein d’un grand etcétéra qui se traduit par des conditions de vie toujours plus misérables pour l’immense majorité.

Ces froides parois entre lesquelles nous sommes aujourd’hui enfermé-e-s ont caché les sourires qui se dessinent sur nos visages en sachant que nos proches, ami-e-s et compagnon-ne-s sont resté-e-s des heures et des heures devant les portes des commissariats et de l’Audiencia Nacional, se souciant de nous malgré le froid et la distance. De la même façon, savoir qu’une grande manifestation de solidarité combative à eu lieu à Barcelone et dans d’autres lieux nous remplit de joie, ce sont des gestes qui nous comblent de force et d’entièreté pour affronter la situation de la façon la plus digne qui soit.

Nous envoyons nos saluts, toujours combatifs, à Francisco Solar, Mónica Caballero, Gabriel Pombo Da Silva et à tous et toutes ces indomptables qui, au-delà des frontières imposées et malgré l’enfermement, les harcèlements ou les difficultés, ne baissent pas la tête et continuent de choisir la lutte.
Notre cœur reste avec vous.

Maintenant et toujours, mort à l’État et vive l’Anarchie.

Quelques anarchistes poursuivi-e-s par l’Opération Pandora

Madrid, fin 2014

Voir le texte traduit en grec, en italien, en portugais

Berlin : Sabotage solidaire avec les anarchistes incarcérés en Espagne

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Comme signe de notre solidarité avec les lieux perquisitionnés à Barcelone et dans d’autres villes ainsi qu’avec les compagnon-nes incarcéré-e-s dans le cadre de l’opération Pandora, nous avons incendié un véhicule de DHL dans la nuit du 5 janvier 2015 dans le quartier de Neukölln à Berlin.

DHL est à attaquer non seulement pour sa collaboration avec l’armée, mais aussi en raison de la diffusion internationale des véhicules de cette entreprise, ce qui constitue une cible appropriée pour des actions de sabotage.

Où les agences européennes de sécurité échangent des renseignements et préparent leur lutte commune contre les structures de résistance, la réplique et la solidarité militante ne s’arrêtent pas aux frontières.

Bonheur et liberté pour : L., A., N., A., E., D. [& B.]

Jusqu’à ce que tou-te-s soient libres !

Grèce : Texte de Nikos Maziotis sur son transfert vers les prisons de haute sécurité de Domokos

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Mon transfert vers les prisons de haute sécurité de type C à Domokos s’est fait quelques heures après l’effondrement du gouvernement de Samaras, une fois que l’élection du Président de la Démocratie n’a plus été possible au cours de la votation du 29 décembre 2014 au Parlement grec, qui a reconvoqué des élections pour le 25 janvier 2015. Mon transfert vers les prisons de type C est le dernier acte d’un gouvernement qui, comme les précédents, n’a pas supporté de porter le poids de la politique de génocide social appliquée depuis les deux dernières années et demie, sous les ordres de la Troika et de l’élite économique supranationale.

Il s’agit du dernier acte d’un gouvernement qui a prouvé que le régime qui a conduit des milliers de personnes à la mort, qui en a plongé des millions dans la pauvreté, la misère, la faim, et un peuple entier à l’humiliation, a peur des révolutionnaires et des combattant-e-s armé-e-s. Ils ont peur de la lutte révolutionnaire armée, et pour cela veulent nous enterrer vivant-e-s dans l’isolement des nouvelles prisons de haute sécurité.

Mon transfert à Domokos a été l’un de leurs objectifs primordiaux après la fusillade de Monastiraki le 16 juillet 2014, lorsqu’ils m’ont blessé et arrêté, et qu’ils avaient annoncé que je serais le premier prisonnier à y être transféré. Les prisons de type C sont la continuité naturelle et la conséquence de la politique répressive de l’État contre les combattant-e-s armé-e-s et la guérilla urbaine. Au même titre que les lois antiterroristes, la législation des prisons de haute sécurité et les récents changements du code pénal ont pour objectif, et de façon prioritaire, de porter des coups à la lutte armée révolutionnaire.

Et particulièrement dans les conditions actuelles, alors que le régime se voit en perte de légitimité et a perdu le consensus social, du fait des crises et des attaques féroces qu’il a mené, faire front à la lutte armée ou à sa menace est une haute priorité pour le Pouvoir, puisque comme eux-mêmes l’ont admis à l’occasion de mon arrestation, pour laquelle ils ont par ailleurs reçu les félicitations des États-Unis, la sécurité est liée à la stabilité, aux inversions et à la continuation du programme de sauvetage.

Je ne me fais aucune illusion sur la posture d’un éventuel gouvernement de Syriza à propos des prisons de type C : ils ne vont pas les abolir, et n’annuleront pas non plus les transferts ni les mémorandums.

AUCUNE TREVE FACE A L’ÉTAT
NON AUX ILLUSIONS ÉLECTORALES
LA SOLUTION NE PEUT ETRE AMENÉE QUE PAR LE PEUPLE ARMÉ

Nikos Maziotis, membre de Lutte Révolutionnaire
Prisons de Domokos

Prisons espagnoles : Solidarité et lutte

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Nous ne sommes pas tou-te-s là, il manque les prisonnier-e-s !

Quelques mots écrits par des anarchistes de Pandora avant leur arrestation :

Pour celles et ceux qui luttent, la solidarité n’est pas un concept vide, éloigné de notre capacité offensive et des conflits qui se développent au sein même de la lutte.

Pour celles et ceux qui luttent, la solidarité n’est pas une « affaire » qui n’émerge que lors de « moments » répressifs concrets, parce que la répression n’est pas un « moment », sinon une part inévitable et permanente des mécanismes de l’État contre celles et ceux qui se rebellent.

Pour celles et ceux qui luttent, la solidarité entre celles et ceux qui se soulèvent contre la misère quotidienne est une constante qui permet de créer et de maintenir des liens combatifs qui brisent le cercle du harcèlement, de l’isolement, de la prison et/ou de l’immobilisme.

Pour celles et ceux qui luttent, la solidarité transcende les frontières imposées, pour les déborder et les détruire à travers l’agitation et l’action.

Pour celles et ceux qui luttent, le sens de la solidarité cherche à faire s’évanouir la solitude de l’enfermement, livrer une bataille contre l’oubli de nos compagnon-ne-s enfermé-e-s par les États, mettre en lumière la logique du pouvoir qui cherche à les conduire à l’abandon.

Pour celles et ceux qui luttent, la solidarité cherche à se traduire en véritable intention qui génère des gestes de rébellion qui délivrent les nôtres.

Pour celles et ceux qui luttent, personne ne devrait être seul-e, ni en prison, ni dans la taule à ciel ouvert dans laquelle nous vivons.

Pour celles et ceux qui luttent, tout reste à décider, tout reste à faire. Prenons l’initiative…

Pour tous les compagnons et toutes les compagnonnes qui continuent avec fierté de parier pour la rupture de toutes les chaînes.

La continuité de la lutte dépend de chacun-e, dépend de tou-te-s, jusqu’à ce que plus un mur ne soit encore debout.

VIVE L’ANARCHIE

Pour que la solidarité se propage ! Avec amour et force de Berlin !

Liberté pour les 11 prisonniers anarchistes à Madrid et Barcelone
Votre répression n’arrêtera pas notre désir de liberté

Le 20 décembre 2014, tout comme à Barcelone et dans plusieurs villes de la péninsule ibérique, nous voulions montrer un signe clair de notre solidarité. Le 16 décembre, 11 anarchistes ont été arrêtés à Barcelone et à Madrid, dont 7 ont été incarcérés et les 4 restant placés en liberté surveillée.

Malgré la pluie et la neige, le message était clair. Même si nous ne sommes pas attardés longtemps sous les mauvaises conditions météorologiques. Nous ne voulons pas oublier la colère que nous avons ressenti ces jours-ci. Nous ne voulons pas oublier que, malgré la distance, nous nous sentons proches des prisonniers. Des tracts ont été distribués parmi les passants et lus aussi au mégaphone.

Environ 50 personnes se sont rassemblées à Kottbusser Tor, au cœur de Kreuzberg à Berlin.

Liberté pour tous les prisonniers !
Pour que la solidarité se propage !

Quelques anarchistes de Berlin

Buenos Aires: Action de solidarité face à l’ambassade d’Espagne

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Ils ne pourront pas nous arrêter – Feu aux prisons – Nous sommes partout
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Liberté pour les anarchistes arrêté-e-s en Espagne (A)

Le lundi 29 décembre, autour de 18 heures, plus de trente personnes sont allées manifester devant l’ambassade espagnole contre l’incarcération des 7 anarchistes détenu-e-s au cours de l’Opération Pandora en Espagne.

Iles Canaries : Sabotages en solidarité avec les prisonnier-e-s de Pandora

canariasEn soutien depuis la colonie des Iles Canaries à nos compagnon-ne-s anarchistes et féministes détenu-e-s récemment dans le cadre de ladite « affaire Pandora », et laissant pour clair notre répulsion vis-à-vis de ce système capitaliste et hétéropatriarcal assassin, des actions de sabotages de distributeurs de billets ont été menées et des tags de solidarité avec elles et eux ont été faits le 30 décembre.

En vérité, le sentiment de Solidarité que nous sentons envers nos compagnon-ne-s a une force destructive imparable, capable de traverser les murs et de parvenir jusqu’à leurs cœurs libertaires, aujourd’hui entre les barreaux. Nous appelons à continuer de combattre et de nous soutenir mutuellement, ce sont les piliers de notre lutte anarchiste. Que le feu brûle à l’intérieur comme à l’extérieur de nos corps.

Ni coupables, ni innocent-e-s !
« Si je ne peux pas danser sur la tête d’un flic, ce n’est pas ma révolution ! »
Santé, Anarchie et Mort à l’État Hétéropatriarcal !

A.M.O.R. (Anarkistas Marikas Organizando la Rabia / Pédales Anarchistes Organisant la Rage)

Barcelone : Manif en solidarité avec les anarchistes détenu-e-s de l’Opération Pandora

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Liberté pour les prisonnier-e-s

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Nous n’avons pas peur (A)

Le samedi 27 décembre, la manifestation appelée à 17 heures en solidarité avec les anarchistes détenu-e-s dans le cadre de l’Opération Pandora, sous les ordres du juge-tortionnaire Javier Gómez Bermúdez, a parcouru les rues du centre de Barcelone.

La manifestation a commencé dans de larges rues avec des cris de solidarité avec les arrêté-e-s, contre la police, contre les prisons et contre l’État, et a terminé dans le quartier de Gràcia. Au moment d’entrer dans le quartier, des compagon-ne-s masqué-e-s ont attaqué sans complexe un grand nombre de succursales bancaires, l’hôtel 5 étoiles Casa Fuster (qui fut le consulat de l’Allemagne nazie à Barcelone en 1936, avant de devenir le siège du comité pour la défense de la révolution au printemps 1937 et d’être repris par la Phalange en 1939, puis de devenir un hôtel de luxe pendant la Transition, après quelques tentatives des mouvements associatifs de quartier de le transformer en structure sociale) et quelques locaux commerciaux de multinationales.

Malgré les diverses menaces de charge proférées par la police contre les manifestant-e-s, un bon nombre de compagnon-ne-s ont tenu bon ensemble pour pouvoir continuer à attaquer les représentants du Capital dans la ville et pouvoir disperser la manifestation après avoir abandonné le matériel d’attaque, pour ensuite s’éloigner de la zone en groupes.
Aucune arrestation n’a été signalée.

LIBERTÉ IMMÉDIATE POUR NOS COMPAGNON-NE-S !!
FEU A CETTE PAIX SOCIALE CONSTRUITE SUR NOS FRERES ET SOEURS EN PRISON !!
MORT A L’ÉTAT ET VIVE L’ANARCHIE !!

Leipzig : Deutsche Bank défoncée en solidarité avec les anarchistes en Espagne

En solidarité avec les anarchistes arrêté-e-s en Espagne, nous avons démoli la succursale de la Deutsche Bank à Leipzig.

Le 16 décembre 2014 en Espagne, différentes forces de police ont mené des perquisitions coordonnées dans 12 appartements, tandis que 11 anarchistes ont été arrêté-e-s. Un des prétextes pour lesquelles les perquisitions ont eu lieu était que les accusés auraient détruit des distributeurs automatiques de billets.

Nous nous solidarisons avec les compagnon-nes visé-es par la répression étatique et avons ainsi démoli les distributeurs automatiques de billets et cassé les fenêtres de la Deutsche Bank située à Lindenauer Markt.

Quelques-uns sont visés – nous sommes tous concernés !

Nous soutenons l’appel à la violence pour le 31 décembre 2014.

Barcelone : Permanences solidaires à l’Athénée Anarchiste de Poblesec

cartel_divendres-724x1024Comme beaucoup d’entre vous le saurez, au cours de l’Opération Pandora du mardi 16 décembre, l’appareil répressif de l’Etat a donné l’assaut à plusieurs maisons et locaux anarchistes, emportant avec lui 11 compagnon-ne-s, frères et soeurs et ami-e-s, en les accusant d’appartenir à une prétendue “organisation terroriste”… Après le cirque juridico-médiatique de l’arsenal antiterroriste que nous connaissons déjà, 4 seront relâché-e-s en “liberté” avec charges et les 7 autres entreront en prison préventive, venant s’ajouter à la liste de compagnon-ne-s déjà séquestré-e-s dans les prisons du monde.

C’est pour cette raison que, entre beaucoup d’autres choses, l’Athénée Anarchiste de Poblesec ouvrira ses portes tous les vendredi dès 19 heures pour servir de point d’information et de rencontre. Il y aura aussi une bouffe vegan.

Aujourd’hui plus que jamais, nous devons être fort-e-s, ne pas baisser la tête et lutter jusqu’à ce que nos compagnon-ne-s soient avec nos. Nous ne nous laisserons pas faire, nous n’avons pas peur. La seule chose que font leurs coups est de nous rendre plus fort-e-s.

Jusqu’à la destruction de la dernière des cages.

En solidarité, avec tout l’amour et toute la rage !

Quelques anarchistes de Poblesec

Italie : Chiara, Claudio, Niccolò et Mattia assignés à résidence, Lucio transféré

musineUne semaine après leur condamnation, Chiara, Claudio, Niccolò et Mattia ont été placé-e-s en assignation à résidence avec toutes les restrictions. Ils sortent donc de prison mais il leur est interdit de voir toute personne n’étant pas domiciliée dans la même maison.

D’autre part, Lucio a lui aussi, comme Francesco et Graziano, été transféré dans la section AS2 de la prison de Ferrara.
Si vous souhaitez leur écrire, leur adresse est :

Francesco Sala
Graziano Mazzarelli
Lucio Alberti

c/o C.C. via dell’Arginone, 327
44100 Ferrara
Italia

de Macerie

San Francisco, USA : Solidarité avec les prisonnier-e-s de Pandora

Solidarité avec le 7 anarchistes prisonniers en Espagne
Solidarité avec les 7 anarchistes prisonniers en Espagne

Le 22 décembre 2014, un groupe d’anarchistes est passé par le consulat espagnol à San Francisco. Après avoir jeté des tracts à l’intérieur du consulat, retiré le drapeau espagnol et crié des slogans, le groupe est reparti sans incident.

Le 15 décembre 2014, l’État espagnol a fait passer la loi « mordaza », une loi qui transforme en crime le fait d’insulter un flic, de le filmer, ou de se rassembler en grands groupes. Le 16 décembre, l’État espagnol a pris d’assaut plusieurs maisons et appartements à Barcelone. Après avoir saisi matériel électronique, documentation et vêtements, l’État a enfermé 7 anarchistes sur des charges floues de terrorisme. Ces anarchistes doivent devenir l’exemple de ce qu’il se passe lorsque l’on relève la tête contre le fascisme.

Si l’État espagnol souhaite emprisonner et criminaliser les anarchistes, nous sommes plus que volontaires pour riposter.
Plus jamais de dictature ! Liberté pour les prisonnier-e-s ! A bas l’État !

Vive l’anarchie !

Maldonado, Uruguay : Fresque en solidarité avec les prisonnier-e-s en Espagne

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Littéralement : “Prisonnier-e-s dans la rue”
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“S’ils en touchent un-e, ils nous touchent tou-te-s / Liberté immédiate pour les 7 compagnon-ne-s séquestré-e-s par l’Etat terroriste espagnol”

Une fresque dans le centre de Maldonado, en Uruguay, en solidarité avec les compagnon-ne-s arrêté-e-s récemment par l’Etat espagnol ;  nous étendons évidemment notre solidarité à tou-te-s les prisonnier-e-s en lutte dans le monde.

Milan, Italie : Plus de 20 voitures sabotées en solidarité avec Adriano et Gianluca

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Milan, 15 décembre. Plus de 20 voitures de Enjoy ont été endommagées. Enjoy est un service de car sharing imaginé par ENI [l’équivalent italien de Total, NdCI] en partenariat avec Trenitalia, Frecciarossa et Fiat.
Cette action est solidaire de Gianluca et Adriano et de tou-te-s les anarchistes prisonnier-e-s.

Prisons espagnoles : Quelques mots de Mónica Caballero du Centre Pénitentiaire de Brieva

Si je pouvais choisir une autre vie, je n’en changerais pour rien au monde.

Je me rappelle parfaitement le sentiment qui m’enivrait lorsque j’ai commencé à remettre en question l’autorité, je me rappelle les nombreuses contradictions et interrogations. En partant à la découverte d’idées, j’ai rencontré beaucoup de personnes qui faisaient des idées des pratiques concrètes dans leurs bibliothèques, publications, athénées, etc …, ainsi que dans leur vie quotidienne… vivre les idées ici et maintenant. Il n’a pas fallu longtemps pour que je veuille en faire de même.

Je me rappelle l’angoisse que j’ai ressentie en apprenant que des compagnon-nes étaient emprisonné-es pour mettre en pratique les idées de liberté ; frères et sœurs d’idées aux quatre coins du monde dans la gueule de la bête panoptique. Ce sentiment d’angoisse n’a jamais changé, mais il s’ accompagne du geste solidaire.

Nous sommes beaucoup d’anarchistes à nous trouver de l’autre côté du grand mur et la liste s’est encore allongée ce mardi 16 décembre.

Les tentacules du Pouvoir sont tombées sur des espaces anarchistes, des athénées libertaires, des squats et les domiciles de plusieurs acrates de Catalogne et de  Madrid. La chasse a mené à la capture de onze compagnon-nes, dont sept sont resté-es en prison, accusé-es d’appartenance à une bande armée à caractère terroriste. Ce n’est pas du tout un hasard si les personnes arrêtées font partie de mes proches, d’ailleurs plus de la moitié d’entre elles me rendent fréquemment visite en prison. Le maillet juridico-policier a puni la solidarité.

Je ne peux me taire face à tant de misère, la vengeance répressive étatique frise le délire. Les médias (porte-voix des dominants) parlent de chefs et de subordonnés, j’insiste pour eux et quiconque  aurait quelque doute sur le fait que nous sommes anti-autoritaires ! Personne n’est au-dessus de moi et je ne suis au-dessus de personne !

Les espaces attaqués en Catalogne n’ont pas non plus été choisi arbitrairement, d’une part la Kasa de la Muntanya est un symbole important de l’occupation et ses 25 ans loin de la logique capitaliste ont apporté à de très nombreuses  générations de dissidents vis-à-vis de ce système de terreur. Les athénées libertaires et espaces anarchistes frappés n’ont jamais caché leurs idéaux, offrant un terrain fertile où semer des graines de liberté.

Le prix à payer dans cette lutte pour reprendre nos vies en main est très haut, personne n’a dit que ce serait facile, mais sans aucun doute si je pouvais choisir une autre vie, je n’en changerais pour rien au monde. Dans cette bataille contre la domination, aucune cage, aucun mur ne pourront étouffer nos voix, mais sans vous, compagnon-nes, elles ne se transformeraient qu’en échos.

Si à un moment, très chèr-es compagnon-nes incarcéré-es récemment, vous pouvez lire ces mots, je vous dis que j’ai la certitude que vous resterez intègres et à la hauteur des circonstances comme vous l’avez toujours fait.

Je me rappelle toutes les fois où j’ai lu ou entendu que la solidarité est une arme nécessaire pour les anarchistes. J’espère aujourd’hui que ces souvenirs  se feront réalité … transformer nos idées en action.

Centre Pénitentiaire de Brieva, décembre 2014.

Mónica Caballero
Ávila – Prisión Provincial
Ctra. De Vicolozano
Apdo. 206
5194 Brieva (Ávila) – España

Italie : Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò condamnés à 3 ans et 6 mois

Après deux heures de réunion en chambre de conseil, la Cour d’Assise du Tribunal de Turin a condamné Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò à 3 ans et 6 mois chacun, les reconnaissant coupables d’avoir saboté le chantier de la Grande Vitesse, mais les relaxant du chef d’accusation principal, celui d’attentat terroriste, grâce auquel le Parquet avait demandé une peine totale de 9 ans et demi.

19.00 – Manifestation dans les rues de Bussoleno

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“Nous sommes No TAV / Nous arrêter est impossible / La vallée qui résiste… et ne s’arrête pas !”

18.00 – Rassemblement de solidarité à Brescia sur la Piazzetta Bella Italia, à l’angle de Piazza della Loggia

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18.00 – L’accusation de terrorisme est tombée, les sites internet du Parquet et du Tribunal de Turin tombent eux aussi, grâce à une attaque informatique d’Anonymous.

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“Le terroriste, c’est l’Etat qui dévaste. LIBERTE POUR LES NO TAV”

17.00 – A Florence, un cortège de solidarité défile dans les rues du quartier de Rifredi, dans les environs du chantier de la Grande Vitesse.

14.00 – Un groupe de personnes solidaires bloque l’autoroute Turin-Fréjus à la hauteur de la galerie de Giaglione, interrompant la circulation.

13.00 – Un train régional venant de Milan vers Turin est arrêté par la police ferroviaire à la gare de Novara, avec à bord 30 No TAV qui avaient très justement refusé de payer leur billet.

Une interview téléphonique (en italien) d’un compagnon présent au tribunal sur Radio Blackout, et un commentaire plus articulé (toujours en italien) sur Radio Onda Rossa.

Entretemps, Francesco et Graziano, arrêtés en juillet avec Lucio pour les mêmes faits que les quatre condamné-e-s d’aujourd’hui, ont été transférés dans la section de Haute Sécurité de la prison de Ferrara. Le transfert est une conséquence directe de l’accusation « d’attentat à finalité terroriste » que le Parquet de Turin a porté contre eux il y a une semaine. Leur nouvelle adresse est donc :

Graziano Mazzarelli

Francesco Sala

c/o C.C. via dell’Arginone, 327 – 44100 Ferrara

Celle de Lucio reste pour le moment la même :

Lucio Alberti

c/o C.C. via Cassano Magnago 102 – 21052 Busto Arsizio (Varese)

17 décembre, Macerie

La boîte de Pandore et le fourre-tout de l’antiterrorisme espagnol.

Manifestation de solidarité à Madrid le 16 décembre : “Ni innocents, ni coupables / Solidarité avec les anarchistes arrêté-e-s à Barcelone et à Madrid / Ni murs, ni grilles”
Le même jour à Barcelone : “Liberté pour les prisonnier-e-s anarchistes / S’il en touche un-e, ils nous touchent tou-te-s”

La matinée du mardi 16 décembre nous a surpris par une vague de perquisitions et d’arrestations. Elle nous a surpris ? Nous ne mentirons pas. Reprenons depuis le début. Le matin du 16 décembre ne NOUS A PAS surpris. La police autonome catalane, les Mossos d’Esquadra, la Guardia Civil et les agents judiciaires de l’Audienca Nacional* sont partis à l’assaut de plus de 10 domiciles et de quelques locaux anarchistes à Barcelone, Sabadell, Manresa et Madrid, avec leur lot de perquisitions, d’arrestations, de confiscation de matériel de propagande et informatique, en plus de profiter de l’occasion pour tout retourner et piller quelques choses aussi, en utilisant tout le corps anti-émeute de la Brigade Mobile des Mossos d’Esquadra, dans la vieille Kasa de la Muntanya, un espace occupé qui vient de fêter ses 25 ans.

Selon la presse, qui a comme toujours démontré son rôle de porte-voix policier, l’objectif de ces arrestations est de désarticuler « une organisation criminelle a finalité terroriste et de caractère anarchiste violent ». Bien qu’il soit facile de répéter une fois de plus une phrase tout faite, nous allons le faire : la seule organisation criminelle qui cherche à terroriser les gens de par son caractère violent est l’État et ses tentacules : la presse, l’appareil juridique, ses corps répressifs et ses politiciens, d’où qu’ils proviennent.

Pourquoi cette répression ne nous surprend-t-elle pas ? Parce que nous l’attendions.

Il se s’agit pas de jouer à être des oracles, rien de tout cela, seulement de savoir lire entre les lignes et, parfois de façon littérale, les évènements. Comme cela s’est déjà déroulé avec la détention d’autres compagnon-ne-s l’année passée, il y a longtemps que s’orchestrent des vagues comme celle de mardi contre les milieux libertaires et anti-autoritaires. Et si les différentes rafles n’ont jamais été aussi grandes, elles mettaient en évidence un horizon semé de situations de ce genre.

Opération « à l’italienne ».

Depuis deux décennies, le milieu anarchiste de la région voisine qu’est l’Italie vit tous les quelques temps, et de façon toujours plus régulière ces dernières années, des macro-opérations similaires à celle de mardi. Pas seulement du fait de leur aspect de rafles simultanées et de perquisitions dans différentes maisons, mais aussi à cause de l’utilisation de noms faciles à retenir et un certain humour noir, comme dans le cas de la présente opération, surnommée Pandora car dans ce cas, selon ce que la presse a répété de ses sources judiciaires, « c’était une boîte qui, du fait des nombreuses frayeurs que nous avions, il était impossible d’ouvrir ». Par « nombreuses frayeurs », ils se réfèrent à différentes actions ayant eu lieu ces dernières années sur tout le territoire de l’État espagnol. Pour revenir aux opérations italiennes, il suffit de rappeler les noms de quelques-unes de celles de ces dernières années, comme l’Opération Thor, dont le nom renvoyait à l’accusation d’une série d’attaques au marteau contre des distributeurs automatiques et autres bureaux ; l’Opération Ixodidae, qui se réfère au nom technique de la famille des tiques, la façon qu’avaient les fascistes de nommer les communistes et les anarchistes ; ou d’autres comme Ardire, Cervantes, Nottetempo, etc.

En plus de la procédure et de la nomenclature, un facteur qui nous rappelle lui aussi beaucoup le pays voisin est le rôle de la presse, laquelle nous a aussi aidé-e-s à voir ce qui était sur le point d’arriver. Depuis environ 3 ans, voire un peu plus, la presse espagnole a commencé une campagne pour préparer le terrain de manière à ce que des opérations comme celles-ci ne soient pas seulement possibles, mais aussi prévisibles. En pointant du doigt des milieux, et même parfois des espaces précis ou des personnes avec leurs nom et prénom, des collectifs, etc, elle travaille à construire une image caricaturale et un rien bizarre d’un ennemi intérieur qui, bien que cela soit habituel depuis des décennies, a pris ces dernières années les caractéristiques très spécifiques de « l’anarchiste violent », de « l’insurrectionnaliste », de « l’anti-système qui s’infiltre dans les mouvements sociaux », etc.

Le fiasco chilien

L’année 2010 a été une année glorieuse pour l’État chilien. Sebastián Piñera, de droite, entrepreneur et quatrième fortune du pays, en plus d’être élu président, s’est orchestré une opération policiaire, médiatique et judiciaire contre le milieu anti-autoritaire avec plus d’une dizaine de perquisitions et d’arrestations, connue en tant qu’Opération Salamandre, plus connue comme « Caso bombas » puisqu’elle prenait comme point de départ l’enquête sur une série d’attentats à l’explosif survenus les années précédentes, et la création à travers l’imaginaire policier d’une macro-structure hiérarchique d’un supposé réseau chargé de toutes ces détonations : un cirque qui non seulement a affaibli l’image de l’État, en plus de le tourner en ridicule, mais qui a surtout mis en évidence la grossièreté des procédures d’investigation, qui incluent falsification de preuves, chantage et pression pour obtenir des informations ou des « repentis », hasard, etc. La procès a abouti a la relaxe de toutes les personnes mises en cause, et à une soif de vengeance de la part de l’État chilien contre le milieu et les personnes mêlées à l’enquête.

Un an après la finalisation de cette farce qu’était le « Caso bombas », et à travers une autre opération, de ce côté de l’océan cette fois, les ministères, les juges et les policiers espagnols et chiliens ont travaillé de concert sur un nouveau cas. Mónica Caballero et Francisco Solar, tous deux auparavant poursuivi-e-s dans le « Caso bombas », sont arrêté-e-s à Barcelone, où ils vivaient alors, avec trois autres personnes qui ont plus tard été écartées de l’affaire, sous l’accusation d’avoir posé un engin explosif dans la Basilique du Pilar à Saragosse, la conspiration en vue de réaliser un acte similaire et l’appartenance à une supposée organisation terroriste. Ces compagnon-ne-s sont actuellement en prison préventive, en attente d’un procès dont on ignore la date, et nous ne savons pas non plus en quoi leur procès sera altéré par cette nouvelle vague répressive.

La situation est plus ou moins connue de tous et toutes, et si nous sommes bien sûr-e-s d’une chose, c’est que les récentes arrestations servent à donner corps à une affaire qui ne tient pas debout toute seule.

Un hasard ?

Quelques heures avant les arrestations de mardi, le gouvernement espagnol faisait écho dans ses médias du fait que « les ministères de l’Intérieur d’Espagne et du Chili ouvrent une nouvelle phase de collaboration renforcée dans la lutte contre le terrorisme anarchiste ». Le lundi 15 décembre dernier, le ministre de l’Intérieur espagnol, Jorge Fernández Díaz, a rencontré au Chili le vice-président et ministre de l’Intérieur chilien Rodrigo Peñailillo, dans le Palais de La Moneda, siège du gouvernement à Santiago du Chili. « Dans la lutte contre le terrorisme, le Chili trouvera en l’Espagne une solide alliée », se gargarisait l’Espagnol, tandis qu’il recevait la Grande Croix de l’Ordre du Mérite chilien, « la plus grande décoration de mérite civil du pays », selon la presse, un trophée que l’État chilien octroie en ce cas pour le labeur policier et comme prix pour l’arrestation des compagnon-ne-s Mónica et Francisco l’an passé.

En plus de ces prix et de ces éloges, Fernández le commerçant a vendu un peu de sa marchandise : perfectionnement policier, judiciaire, matériel répressif varié, etc.

Et ce qui reste à venir…

Quel sera le prochain épisode répressif ? Nous l’ignorons. Jusqu’à présent, on ne sait presque rien de comment vont nos compagnons et compagnonnes, de quoi on les accuse exactement, à quelles mesures répressives ils et elles seront soumis-es, si la prison préventive les attend, etc.

Ce qui est sûr, c’est que cette opération n’est pas un fait isolé, mais plutôt qu’elle est un maillon de plus d’une chaîne. Une chaîne répressive parfois brutale et parfois subtile, dans laquelle peuvent rentrer les nouvelles lois (il n’y a qu’à penser à la récente Ley Mordaza**), l’assaut mené contre les sans-papiers par des rafles racistes toujours plus énormes, la brutalité policière, ou encore l’aspiration à gérer la misère et à administrer la répression (qui est ce que fait l’État, après tout) par une partie de la pseudo-gauche (avec Podemos*** en tête) qui se réduit de façon toujours plus évidente à une parodie d’elle-même. Expulsions locatives, matraques, fascistes, durcissements légaux et punitifs en tout genre, jeux de miroirs nationalistes et sociaux-démocrates sont ce que nous dépeint le présent. Il n’y a rien de pire à attendre : le pire n’est jamais parti.
L’éventail des possibilités de l’antiterrorisme espagnol est un fourre-tout. Il est là, bien en vue, pour nous rappeler que pour l’État, lutter signifie terrorisme. Il fonctionne comme un épouvantail. Allons-nous nous laisser effrayer ?

L’État et ses agents disent avoir ouvert la boîte de Pandore. Dans la mythologie grecque, Pandore est l’équivalent de la Ève biblique. Avec la misogynie caractéristique des deux mythologies, Pandore ouvre sa boîte comme Ève mange sa pomme, et libère tous les maux qui s’y trouvaient.

Nous sommes capables de créer notre propre narration et de nous foutre leur mythologie merdique là où ça nous chante. Notre histoire est différente. La « boîte » que cette opération répressive a ouverte nous exhorte à agir, à ne pas baisser la garde, à rester attentif-ves à leurs prochains mouvements. Elle nous fait penser et repenser quel est le monde que nous voulons et quelle est la distance entre ce monde et le leur. Elle nous porte à voir l’urgence d’agir, d’aller de l’avant.

Les compagnonnes et compagnons arrêté-e-s font partie de différents projets, espaces, collectifs, etc., et il est très important que ceux-ci ne retombent pas, que la ruine (dans tous les sens du terme) à laquelle ces situations mènent généralement ne génère pas d’impuissance et de sentiment de paralysie.
Nous disons toujours que « la meilleure solidarité, c’est de continuer la lutte ». D’accord, mais, qu’est-ce que ça veut dire dans la pratique ? On rebat aussi que « s’il touche à une personne, ils nous touchent tou-te-s ». Cela s’est laissé démontrer par les réponses et les manifestations qui ont eu lieu dans différents endroits, ainsi que par la chaleur inconditionnelle des compagnon-ne-s resté-e-s dehors.

Nous pouvons être sûr-e-s d’une chose, et c’est que les compagnonnes et compagnons détenu-e-s peuvent sentir cette chaleur qui passe outre les barreaux et l’isolement, parce que c’est cette même chaleur qu’ils et elles ont su donner lors d’autres occasions.

Barcelone, 18 décembre 2014

Notes de Contra Info :
* L’Audiencia Nacional est un tribunal suprême spécial chargé, entre autres de toutes les enquêtes antiterroristes en Espagne.
** La Loi Mordaza est la nouvelle loi sur la sécurité publique en Espagne, qui limite les ‘droits fondamentaux’, établit des quotas d’immigration, criminalise les occupations d’immeubles et dans la rue, etc. De nombreux rassemblements sont prévus ces jours-ci contre la mise en place de cette loi.
*** Podemos (Nous pouvons) est une organisation de gauche issue de la rencontre des politiquards des cendres du mouvement du 15M et de la gauche trotskyste, qui se présente aux élections et prétend représenter l’alternative aux politiques libérales.