Le 2 août, environ 45 flics de diverses unités de police ont envahi la place d’Exarchia, arrêtant l’anarchiste Giannis Dimitrakis dans un bar dans la rue Tsamadou où il prenait son café, le transférant ensuite au quartier général de la police d’Athènes. Le compagnon fut relâché après plusieurs heures. Voici un texte qu’il a écrit le jour suivant sa détention :
Cet incident ne va sûrement pas surprendre beaucoup de gens – de tels incidents étant devenus une composante de la vie quotidienne qui est pleine d’événements similaires.
Bien sûr je me réfère à encore un incident de violence et de répression, assez agressifs envers moi, qui est une conséquence de l’activité en augmentation des bandes fascistes et des unités à moto DELTA et DIAS dans le centre d’Athènes, mais aussi à jusqu’où le long bras de la loi peut t’atteindre.
L’histoire a des traits hautement vindicatifs. Alors que mon enlèvement dans un café de la place d’Exarchia le 2 août 2012 était censé être une détention préventive “typique” et un contrôle d’identité comme les flics l’ont eux-mêmes prétendu, finalement, dès que nous nous sommes éloignés des regards familiers et retrouvés dans des allées peu fréquentées du coin, il est devenu clair qu’il s’agissait d’anciennes dettes à payer.
Non pas une certaine somme d’argent que je leur devais, mais, apparemment, plus un prix particulier que je devais payer parce que je suis un anarchiste et encore plus – selon eux – une personne qui tire sur les officiers de police.
Donc, exerçant leurs insultes les plus vulgaires et menaces sur moi, une horde des Tagmatasfalites [1] contemporains, couverts par l’État, a cantonné au coin des rues Vassileos Irakleiou et Bouboulinas sous la protection d’une escouade de police anti-émeute [MAT] qui campe quotidiennement là, attendant un véhicule de la police pour m’emmener au quartier général de la police d’Athènes [GADA].
Et si la procédure s’est déroulée plus ou moins de la façon habituelle jusqu’à ce moment, l’usage de violence physique dans de larges proportions et alors que mes mains étaient attachées dans mon dos durant les trois heures de ma détention dans les couloirs de GADA a transformé la scène en épisode de cannibalisme violent digne de la réputation qui précède les bataillons de sécurité.
Et si je me réfère fréquemment à ces forces de répression spécifiques –et à d’autres- en tant que “bataillons de sécurité”, ce n’est pas parce que j’ai l’intention de stimuler le sentiment de quelques personnes en ravivant les images d’atrocités du passé, mais parce que d’un côté ils agissent en fait de la même manière que ces sujets honnis et que, d’un autre côté, ce sont eux qui ont constamment reproduit le sujet de la Guerre Civile de 1946-49 avec leurs répliques.
La 9ème division de bataillons de Commandos de Montagne (LOK) de l’Armée Nationale a paradé devant nous, une division responsable de plusieurs massacres contre les guérillas et d’autres dans la période 1946-49. Grammos et Vitsi aussi comme lieux de défaite écrasant de l’Armée Démocratique [2]. Des références à leur rôle paraétatique et leur action primée -et donc pas véritablement incontrôlable- sont faites avec beaucoup de fierté, etc.
Des détails idiots qui reflètent néanmoins le contexte de polarisation en augmentation qui existe aujourd’hui dans la société mais aussi comment cette polarisation – sans exclure, bien sûr, le facteur subjectif – conduit solidement à la formulation de lignes de division claires et de camps, où chacun est tenu de choisir un côté.
Pour conclure, je voudrais mettre l’accent sur le fait que personne n’a besoin de se référer à un tel incident pour montrer le rôle de la police et de ses ressources humaines à sa disposition, et en aucun cas, personnellement, je ne pense pas que cet incident était au-delà de la logique, sans parler de légalité.
La présentation de cet incident vise à informer, et non protester ou dénoncer la forme que prendra à court terme le conflit entre ceux qui se battent pour le renversement et la révolution et ceux qui défendront becs et ongles leurs intérêts et privilèges dans le régime actuel.
Personnellement, je n’ai pas d’autre réponse à donner aux brimades et menaces des bataillons de sécurité en uniformes et de leurs supérieurs qu’à continuer plus dynamiquement et sans me laisser intimider à travailler pour la défaite radicale et absolue des maîtres de ce monde.
[1] Bataillons de sécurité des collaborationnistes durant la Seconde Guerre Mondiale.
[2] Deux montagnes dans le nord de la Grèce où l’Armée Démocratique de Grèce (Dimokratikos Stratos Ellados, DSE) a souffert d’importantes pertes dans les batailles en 1949 ; le reste des forces de l’Armée Démocratique a du par la suite s’enfuir en Albanie alors que la Guerre Civile grecque était finie en termes militaires.
Ce qui suit est une critique du camp No Borders de Cologne et Düsseldorf – l’événement s’est terminé officiellement le 22 juillet.
Les attentes étaient importantes pour le camp No Borders de cette année, qui s’est tenu du 13 au 22 Juillet à Cologne, concernant la volonté de mettre en actes un grand nombre de ce qui avait été revendiqué par les milieux révolutionnaires au sujet des luttes de sans-papiers pour leurs luttes en vue de traitements décents. Mais le moment venu, cette volonté a été étouffée par l’institution elle-même.
Dès le début, il est clair qu’une «hiérarchie invisible» s’est établie dans le camp, qui a tout fait pour détruire les principes autonomes et anarchistes que les No Borders ont nourri au fil des ans. Mais cela ne devrait peut-être pas nous étonner lorsqu’on sait que le camp a été co-financé par l’Union Européenne à travers son fonds d’action sociale de la jeunesse en lien avec un syndicat social-démocrate. L’information, qui est resté cachée jusqu’au dernier moment dans les petites lignes autant que faire se peut, fut un avant-goût de la pluie battante qui est tombée sur le camp durant les 10 jours passés sous le chapiteau monté pour l’événement.
Dès le départ, on a pu observer une véritable volonté de réduire les participants à une expression dominante politique libérale au détriment de quelque chose de plus radical, basé sur le consensus et la solidarité réciproque par le biais de groupes d’affinité et une auto-organisation spontanée. Cette notion de contrôle hiérarchique est devenu de plus en plus évidente au fur et à mesure que le temps passait, jusqu’à ce que la plupart des radicaux quittent le camp déjà dès le début du deuxième jour, ou s’en remette simplement aux seuls groupes d’affinité, accompagné d’un haussement d’épaules désespéré face à cette hiérarchie qui se réjouissait d’avoir atteint ses objectifs individuels de carriérisme politique.
Cependant, la responsabilité de cette situation incombe principalement au comité d’organisation, qui n’a jamais exprimé clairement sa volonté de faire du camp un rassemblement social ouvert à tous et une base à partir de laquelle lancer des attaques contre la tyrannie de l’État concernant la situation des sans-papiers sur le continent européen. Plutôt que de fournir un bon point de départ pour savoir où le camp allait, ils ont sciemment tentés de diriger l’ensemble de l’évènement vers leurs objectifs politiques libéraux.
Toute discussion raisonnable avec eux fut rendue parfaitement impossible, et c’est au contraire à une ré-affirmation systématique de leurs positions et même à la négation des autres initiatives existantes, que nous avons eu droit (à tel point qu’on ne le réalise que lorsque ça arrive sous vos yeux). Un des principaux sujets où cette attitude s’est exprimée fut la question du bar au sein du camp. Dès la première nuit ce bar a été installé à proximité de l’entrée sous le pont. Au début, il a été dit que le bar ne fonctionnerai qu’à certains moments, certains jours, mais au lieu de cela il a fonctionné tous les soirs à partir de 18h00 jusqu’à minuit passé. Bientôt, les divers sans-papiers (dont les requêtes avaient été publiées sur le site Web dans un effort pour s’assurer que le camp serait au moins idéologiquement orienté vers leurs besoins et leurs exigences avec le reste d’entre nous dans notre volonté de solidarité) ont commencé à exprimer leur désapprobation à propos du bar, qui leur procurait un sentiment d’insécurité et de malaise. Ils ont exprimé le fait qu’être entouré de gens ivres diluerait les efforts du camp de créer une solidarité mutuelle et pouvait conduire à des comportements racistes de la part d’individus dans cet environnement social. En effet, certains arguments ont éclaté à propos de l’effet de l’ivresse sur les esprits rationnels et le fait de se complaire dans des attitudes dominantes et des préjugés culturels et raciaux, et de ne plus remettre en question leur comportement vis à vis de ceux qui les entourent.
Toutefois, lorsque cette question a été soulevée lors de l’assemblée principale, ceux qui s’occupaient du bar se sont ouvertement moqués des revendications, en prenant les choses sur la défensive, sans jamais rechercher le compromis, et même en affirmant qu’ils étaient dans leur bon droit. Ils n’ont même pas fait semblant de faire preuve d’empathie, mais se sont contentés de dire qu’il était nécessaire que le bar continue à tourner pour le bien du camp, non seulement au détriment des sans-papiers et de ceux qui les soutenaient, mais aussi en foulant au pied l’autonomie de chacun à décider comment les choses devaient s’organiser. Le bar a continué la distribution de boissons jusqu’à la fin du camp, malgré les demandes du groupe de défense du camp pour le fermer, mais le boycott progressif a finalement conduit à son abandon. Un entêtement similaire s’est exprimée sur des questions aussi importantes pour les participants que le véganisme (malgré l’annonce selon laquelle l’évènement serai végétalien, les organisateurs n’ont pas tenu parole), l’anti-tsiganisme (des photos de Roms bourrés de clichés racistes ont été affichées lors d’un atelier) et l’autoritarisme (les organisateurs ont rarement recherché le consensus, mais plutôt les décisions verticales, en niant systématiquement la nécessité de groupes affinitaires).
Quelques tentatives ont été faites pour renverser la structure du pouvoir que le camp semblait avoir embrassé, principalement sous la forme d’une assemblée autonome qui a finalement conduit à des actions au consulat français de Düsseldorf, où 11 personnes ont été arrêtées pour violation de propriété et outrage. L’action a été coordonnée en solidarité avec la mort «accidentelle» de Noureddin à Calais près de deux semaines auparavant. Mais étant donné la division régnant sur le camp, seul un groupe restreint de personnes ont été autorisés à participer ou même à être tenus informés de ce qui se passait. Formé principalement par un groupe de personnes qui se sont réunis de manière excluante et aliénante vis à vis de ceux qui les entouraient et voulaient participer à leurs actions, en créant leur petite clique de jeunes rebelles tout juste prêt à défier autorités sous couvert de solidarité. Cela a conduit à une autre organisation verticale avec pour prétexte la méfiance et le manque de coopération, leur donnant une raison d’exclure d’autres personnes de l’occupation du consulat français. Une autre action pour occuper le siège du Parti des Vert a eu plus de succès, avec près de 50 personnes finalement repoussés par la la police avec les autres soutiens à l’extérieur. L’action a été réalisée en solidarité avec les quatre sans-papiers en grève de la faim pour les deux dernières semaines dans le centre de rétention de Düsseldorf. Leurs actions, ainsi que celles d’autres groupes contre l’État allemand, étaient destiné à mettre en évidence la situation de non-droit dans laquelle se trouvent les sans-papiers, qui ne sont pas autorisés à approcher à moins de 30 km le centre de détention, qui ressemble à une prison en pire, sans installations sanitaires de base et des horaires alimentaires militaires. Certains soutiens ont exprimé leur solidarité avec eux en dormant sur la véranda ouverte (du centre de rétention) et étaient constamment harcelés par la police pour les empêcher d’y rester plus d’une heure. Une attention particulière aurait pu être portée aux deux actions du vendredi afin de contribuer à la lutte des sans-papiers, mais même la grande manifestation du dernier jour vers l’aéroport eu peu d’effet dans la tentative de relier une approche des luttes des No Borders qui aurait pu faire de ce camp un succès.
Un goût amer est resté dans la bouche des camarades qui sont restés jusqu’à la fin, et qui sont souvent venus d’un peu partout pour prendre part à l’événement, avec l’impression que plupart d’entre eux voulaient juste que tout ça se termine le plutôt possible que d’insister encore sur toutes ces questions plus longtemps. Les organisateurs étaient également amers au point de tout tenter d’attaquer tout ceux qui ont essayé de prendre la parole contre leur autorité auto-proclamée. Alors que dans d’autres camps, comme en Bulgarie, ces perspectives limitatives avaient été surmontées ou du moins contestées, ici, en Allemagne, avec ses structures gauchistes établies, le flou entre l’auto-organisation anarchiste et le contrôle social exercé par les marxistes de Die Linke au sein du camp n’ont conduit qu’à aggraver l’atomisation des participants.
Un nouveau slogan auto-critique est né de ce camp qui résume la rage concernant les conditions sévères et cruelles de nombreux sans-papiers qui sont détenus au sein de la forteresse Européenne (certains ont d’ailleurs suggéré que Frontex était sans doutes sur la même liste de financement que le No Border de Köln…): “No Border, No Nation! Stop the vacation!” (“Ni Frontières, ni Nation : finis les vacances!”) Malgré l’évidente ironie, le mot reflétait une tentative concertée par le pouvoir existant de jeter sur le camp une ambiance de festival, coopté par un capitalisme pour petits blancs, avec concerts de musique et animation hiérarchisée d’ateliers (“workshops”) au lieu de l’action directe et d’une organisation horizontale.
Un projet de Camp No Border près de Berlin est déjà prévu pour l’année prochaine avec l’idée d’en revenir aux racines anarchistes des premiers No Border. Mais si les choses ne sont pas pensées de manière radicalement différente, rompant avec le germano-centrisme du No Border de Cologne, il sera difficile de convaincre le reste du mouvement que leurs militants sont autre chose que des “hipsters autonomes” qui ne luttent pour rien d’autre que la médiocrité et l’intégration sociale au discours politique dominant.
– Ecrit par des camarades qui participent au projet ContraInfo, et qui ont pris part au Camp No Border de Cologne/Düsseldorf.
Je ne suis certainement pas non-violent. Toutefois, je peux comprendre celui qui hait la violence au point de vouloir la bannir de sa propre vie ; celui qui ne tuerait jamais, qui n’emploierait jamais la force pour se faire valoir ; qui, par caractère et aptitudes personnels, préfère ne pas y avoir recours. Mais tout cela, je ne le trouve compréhensible que s’il s’agit d’un choix individuel et conséquent. Lorsque la non-violence est présentée comme une méthode de lutte, lorsque elle est proposée comme voie à suivre, lorsque d’éthique individuelle elle devient morale et projet collectifs, cela me semble être une vraie saloperie. Elle devient seulement utile pour justifier l’inaction et faire obstacle à celui qui se révolte, une valeur absolue à rappeler aux faibles pour permettre aux puissants de l’oublier avec plus de commodité. Au bord du gouffre, avec un terrain qui devient de plus en plus glissant et sous le feu de l’ennemi, l’invitation à n’employer que les bonnes manières ne peut qu’apparaître ainsi. Le fait qui veut, mais qu’il m’épargne les sermons.
Cela dit, je ne suis pas non plus un fanatique de la violence. Je n’aime pas qui se vante de ses prouesses en la matière, je n’en fais pas l’apologie, je déteste ceux qui la considèrent comme l’unique solution. Je pense qu’il s’agit d’une nécessité dans la lutte contre la domination, mais rien de plus. Comme Malatesta, je ne crois pas aux « couchers de soleil paisibles ». Je ne crois pas que le béton armé avec lequel le pouvoir a recouvert nos existences sera brisé par l’éclosion de la fleur de la liberté, tendrement semée en diffusant nos idées.
Parce que je ne suis pas non-violent, je ne supporte pas les condamnations moralistes des actes de violence. Leur hypocrisie me donne la nausée. Et parce que je suis pas un fanatique de la violence, je ne supporte pas non plus l’exaltation acritique de ces actes. Leur stupidité me porte sur les nerfs. Continue reading Sur quelques vieilles questions d’actualité parmi les anarchistes, et pas seulement→
Communiqué (29/6) par des compagnons italiens arrêtés lors des manifestations de décembre 2009 à Athènes :
Les perturbateurs de la paix commune
Le contexte
La nuit du 6 décembre 2008, deux officiers de police en patrouille dans les rues d’Exarchia, un quartier populaire d’Athènes, tirent et tuent Alexis Grigoropoulos, 15 ans. Dans les heures qui suivent la rage des gens se déchaîne à Exarchia, donnant lieu à plusieurs marches de protestation spontanées dans les rues du quartier, mettant ainsi l’étincelle – avec la diffusion de cette nouvelle dans une situation sociale déjà explosive – à une révolte généralisée authentique qui se propage dans la capitale et ensuite au niveau national, mettant les forces de l’ordre hellènes sous pression pendant plus d’un mois. Des initiatives de solidarité sont aussi rapportées dans des grandes villes d’Europe et au-delà.
Les faits
Athènes, décembre 2009, de nombreuses initiatives organisent des protestation dans toute la Grèce à l’occasion du premier anniversaire de la mort d’Alexis. Samedi 5 décembre, un rassemblement est organisé par l’assemblée de quartier d’Exarchia non loin du lieu où le garçon fut tué. Le souvenir est toujours vif dans la mémoire des gens et la rage s’accroît. Le rassemblement est suivi par une marche spontanée dans les rues du quartier. L’aire est hautement chargé de “Delta”, une unité de voltigeurs crée dans le but de réprimer les manifestations de rue à la lumière des émeutes des dernières années. Après les affrontements, 12 personnes sont arrêtés, dont 5 anarchistes italiens qui sont libérés le lundi d’après avec plusieurs chefs d’accusation, dont résistance, tentative de blesser des officiers de police, dégâts et perturbations de la paix commune – un délit comparable à son équivalent italien de nuisance publique, qui ainsi permet l’application de lourdes peines sous une loi promulguée ad hoc peu avant en Grèce, pour pénaliser la dissidence dans les rues.
Le procès
Le 14 novembre 2011, l’audience pour la première instance du procès des arrêtés des affrontements de 2009 se déroule à Athènes. Lors de l’audition les témoins de la défense, à savoir la même unité de flics des Delta, se présentent en force et donnent une version des événements clairement manipulée et orchestrée dans le but d’infliger les peines les plus lourdes possible pour les accusés, révélant les intentions de l’État grec de frapper un grand coup répressif exemplaire. Les peines les plus lourdes se situent de 5 à 6 années de prison. La furie du procureur va plus loin alors qu’il déclare la volonté d’appliquer immédiatement un mandat d’arrêt européen pour les 5 compagnons italiens. De plus la formulation des condamnations est assénée : 4 ans pour tous, plus quelques mois, de 12 à 24, selon l’accusé. Les 4 ans peuvent en fait être attribués à la seule infraction à la loi sur la perturbation de la paix commune.
Aujourd’hui
Le 28 juin 2012, le procès en appel devrait se tenir à Athènes. Il est évident que l’État grec met particulièrement l’accent sur ce processus pour donner un signal fort à tous ceux qui décident de ne pas accepter passivement la destinée que quelqu’un d’autre a décidé pour eux et qui, face à la violence de la police, choisissent de contre-attaquer et donner libre cours à leur propre rage contre ceux qui quotidiennement exploitent et oppressent leurs existences. Assurément, la répression n’arrivera pas à freiner la rivière en crue de la révolte sociale qui inonde les rues grecques, et pas seulement.
L’anarchiste Alessio Del Sordo – détenu dans la prison de Turin dans le contexte d’une série de procès et de détentions préventives contre les résistants du NO TAV – a écrit la lettre qui suit (30/6) à propos des procès en appel en Grèce sus-cités où il est aussi impliqué :
AVEC LA TÊTE BAISSÉE
Le 6 décembre 2008, dans le quartier d’Exarchia d’Athènes, un infâme flic assassina Alexis Grigoropoulos. Après une telle ignominie des attaques furent menés dans toute la Grèce contre les structures et les gens qui usent du Pouvoir. Affrontements de rue, DAB détruits, mise à feu de succursales bancaires et commissariat pris d’assaut.
Exactement un an après son assassinat le 6 décembre 2008, quelques mètres non loin de la place où il fut assassiné, un rassemblement spontané fut à maintes reprises chargé par des unités de voltigeurs, le corps Delta, fondé par l’UE et entraîné par des instructeurs italiens.
Cette nuit, les attaques des flics à moto ont profondément pénétré la manifestation, réussissant à disperser la plupart des compagnons qui se sont repliés dans l’École Polytechnique occupée non loin de là. Ceux qui n’ont pas réussi à retourner à Polytechnique ont été encerclés par la manœuvre et attaqués par les flics Delta.
Malgré le fait d’avoir été arrêté cette journée avec quatre autres compagnons italiens, une dizaine de compagnons grecs et des gars albanais (dont deux mineurs), j’ai vécu le meilleur moment du monde. Malheureusement ce n’est pas tous les jours que t’arrives à mettre bas des flics de leur moto et de les aider à atterrir sur le nez.
Pour ces incidents le premier procès a imposé des peines de 5 à 6 années de taule. Le procès en appel est fixé au 28 juin et c’est sûr que des peines similaires seront données. Une histoire de routine dans la répression ajoutée à tant d’autres qui dans les années ont affecté et continue à affecter des compagnons partout dans le monde.
Comment ne pouvons-nous pas penser ici, en Italie, aux maxi-opérations médiatiques du Groupe d’Opération Spéciales (le ROS) avec l’enquête “Ardire“, la dernière en date, aux condamnations pour les affrontements de rue de Rome le 15 octobre 2011, en passant par celles en relations avec le sommet du G8 à Gènes en 2001, qui seront définitives le 13 juillet 2012, ou encore le procès en lien avec les affrontements dans le Val de Susa l’été dernier qui va bientôt commencer ?
L’État fait toujours le même jeu. Dans les intentions judiciaires, les fortes peines servent comme avertissement, en partie pour punir l’ennemi intérieur qui continue à troubler la paix sociale des riches, en partie pour décourager les indécis, les derniers au courant du fait que l’ordre étatique peut être renversé. Terroriser pour continuer à gouverner n’est pas seulement un paradigme d’une mémoire machiavélique mais le mode opératoire du Pouvoir. Et plus la peur sera répandue, plus le doute sera instillé dans nos vies quotidiennes, plus longtemps cet État des affaires persistera. (Désolé pour l’italien raffiné, j’ai beaucoup lu dans cette cage.)
Mais qui a peur de qui ? Ceux qui défendent les biens des propriétaires terriens sont bien au courant du potentiel qui gît dans l’intensification du conflit social. S’affronter avec les troupes étatiques, saboter les flux commerciaux et énergétiques qui maintiennent cette société, agir directement contre les gens et les structures du Pouvoir sont des pratiques qui feront toujours parti du bagage théorique et pratique des exploités de partout. Et comme nous le disons souvent, si les pratiques devraient se généraliser, elles peuvent difficilement être assimilées.
Toutefois il est d’une importance critique que dans le même temps la pratique de l’action directe gagne en quantité, qualité et intensité. C’est le moins que nous puissions faire pour nos compagnons qui sont maintenant séquestrés dans les cages de l’État. Cela va sans dire que malgré toutes les années de prison qu’ils peuvent nous mettre, que beaucoup d’entre nous peuvent être arrêtés, nous continuerons à lever la tête pour seulement frapper des squelettes.
Je profite de l’opportunité dans ces lignes pour envoyer ma solidarité et ma complicité à tous les compagnons perquisitionnés, sous le coup de l’enquête et incarcérés dans la dernière vague de répression. Tenons dur et battons-nous pour le conflit social permanent, pour l’insurrection, pour l’anarchie.
Le 13 juillet sera tenu le dernier degré du procès contre 10 compagnons condamnés pour avoir participé dans les affrontements à Gènes en 2001 à l’occasion du sommet du G8.
Les compagnons avaient été condamné par le Tribunal de Gènes à de lourdes peines allant de 10 à 15 ans de prison et maintenant leur emprisonnement pourrait devenir effectif.
Dix personnes sont utilisés comme boucs émissaires : à travers eux l’État veut attaquer les centaines de milliers de personnes qui ont pris les rues ces jours et plus particulièrement ceux qui ont contribué à déchaîner la révolte contre l’arrogance des Puissants. Nous n’acceptons pas les représailles de l’État; condamner ces compagnons signifie attaquer tout le mouvement.
Dans le même temps les responsables des massacres aveugles, le raid sur l’école Diaz, les tortures dans les bâtiments de la police de Bolzaneto et le meurtre de Carlo Giuliani peuvent tranquillement dormir dans leur lits alors qu’ils ont été récompensé pour leurs actions de bouchers.
Nous pensons que c’est notre responsabilité précise de donner de la solidarité aux compagnons condamnés, de se battre contre cet acte d’oppression et de répression et de faire valoir l’importance des jours de Gènes.
Nous pensons aussi que dans cette période d’attaque violente par le système capitaliste contre les exploités il est important de s’opposer à la criminalisation de toutes ces luttes qui vont au-delà de l’espace restreint qui est donné… Cette criminalisation se manifeste aussi dans les lourdes peines amenés par l’accusation de “pillage et dévastation”.
Pour ces raisons il est important d’organiser une mobilisation en soutien aux compagnons condamnés. Ceci est notre appel pour la solidarité internationale, pour des actions et des initiatives menées durant la semaine avant le jour du procès.
De plus, nous invitons tout un chacun à la manifestation de solidarité qui sera tenue le jour de l’audition à la Cour de Cassation de Rome, pour qu’ainsi les inquisiteurs puisse entendre directement nos voix.
06-12 juillet – journées d’action
13 juiller – sit-in près de la Cour de Cassation à Rome
Une réflexion anarchiste sur le contexte actuel à Rio de Janeiro, l’opération Choc de l’Ordre, la Coupe du Monde de la FIFA de 2014 et les Jeux Olympiques de 2016 au Brésil.
Empêcher ma libre pensée, c’est ta vision. Empêcher à tout prix ce désir, c’est ma réalité.
Projections de films en juillet… Chaque jeudi 21h, entrée rue Cheyden
28/06 : Les filles de la pluie (Grèce – 2011)
Un documentaire de Al. Dimitriou sur la lutte des femmes contre la dictature de ’67 – ’74.
05/07 : Interrogatoire d’un citoyen au-dessus de tout soupçon (Italie – 1970)
Un flic tente vainement d’avouer un meurtre.
12/07 : Sa Majesté des Mouches (États-Unis – 1963)
Naufragé sur une île, un groupe d’enfants essaye de survivre avec des conséquences imprévisibles.
19/07 : District 9 (Afrique du Sud – 2009)
Il est facile que nous haïssions l’étranger, celui qui est différent, faible. Mais que se passe-t-il quand les conditions se renversent ?
Dans un effort de renforcer les liens de communication et la solidarité internationale, une émission radiophonique de Contra Info sera réalisée le samedi 9 juin dans la soirée, en collaboration avec la radio libre 98FM.
Nous avons l’opportunité d’entrer dans un débat ouvert avec le compagnon anarchiste Jose Rodríguez de Madrid qui se trouve actuellement à Athènes.
L’émission commencera à 20.00 (GMT+2), vous pouvez l’écouter en direct ici et intervenir avec des questions par le biais de messages instantanés ou en envoyant un mail à contrainfo@espiv.net.
Il est possible de réécouter l’émission en téléchargeant ici l’enregistrement.
Chronologie sur le mouvement collectif de grève de la faim des détenus grecs, des actions en solidarité qui s’y reportèrent et quelques autres infos. La plupart viennent de athens.indymedia.org, certaines des médias de masse et d’autres de prisonniers et de camarades.
Octobre :
Des actions diverses ont lieu, tel le refus des plateaux dans les prisons grecques et surtout en Crète, des comités informels de prisonniers créent un réseau de communication et de coordination. Ils diffusent une lettre avec les revendications des prisonniers et donnent un ultimatum de trois semaines aux autorités pour commencer à y travailler. Après que ces trois semaines de mobilisations seront écoulées, commencera une grève des plateaux le 3/11 et une grève de la faim collective le 7/11. En Grèce, plus de 13.000 individus sont emprisonnés, un tiers d’entre eux sans encore avoir eu de procès, dans des conditions horribles qui ont causées la mort de plus de 50 détenus la seule année précédente. Le 30/10 les gauchistes de l'”Initiative pour les droits des prisonniers” vont à la prison de Diavata à Thessalonique à moto. Le même jour, le prisonnier anarchiste Polikarpos Georgiadis (accusé de participation à l’enlèvement de Milonas, alors président des industriels du nord de la Grèce, plus d’info ici) publie une lettre ouverte sur la mobilisations des prisonniers, clarifiant ses désaccords avec la grève de la faim comme ayant un effet néfaste sur les forces des prisonniers, créant des combattants sur plusieurs niveaux, certains allant vers un esprit d’auto-sacrifice, d’autres mangeant régulièrement, etc… bien qu’il s’engage dans la lutte des prisonniers, “la même chose que quand il était dehors” (la lettre peut être trouvée ici) Continue reading Chronologie de la lutte dedans, dehors et contre la prison en Grèce en novembre et décembre 2008→
Témoignages et données historiques
Vidéos / Documents audio / Exposition de photographies et de matériel imprimés
26/27 mai, place d’Exarchia
Samedi 26 mai (1850-1980)
18h L’histoire officieuse d’Exarchia : slogans, messages, pochoirs sur les murs
Atelier en plein-air de pochoirs.
20h Témoignages de l’Occupation, les événements de décembre 1944 ou la Dekemvriana, la dictature, la Metapolitefsi : Manos Zaharias, Giannis Felekis, Kostis Triantafillou
Dimanche 27 mai (1980-2012)
20h Témoignages de camarades sur les décennies ’80, ’90 et de 2000 à aujourd’hui
21h Que faire aujourd’hui ?
Discussion sur la réalité politique te sociale de Exarchia aujourd’hui.
Trouvez-vous un flingue ! Le plus tôt sera le mieux. Achetez-en un, empruntez-en un ou volez-en un. Le fait est que vous devez être armé. Peut-être pensez-vous que la révolution sociale se fera avec des serpentins, commelors des carnavals ? Pensez-vous que les capitalistes vont remettre les terres et les usines, comme ils livrent leurs filles aux millionnaires ? Êtes-vous si stupide pour croire en la possibilité d’une harmonie entre patrons et travailleurs ? Ne voyez-vous pas que – chaque jour, aux 4 coins du monde – quand les ouvriers exigent quelque amélioration, apparaissent aussitôt des petits soldats armés de fusils et de baïonnettes ? N’avez-vous pas vu comment, pendant la grève de nos camarades conducteurs de tram, l’armée entière a protégé les traîtres ? Eh bien, si cela se passe lorsque une plainte est déposée ou lorsqu’une amélioration est demandée, que se passera-t-il quand nous demanderons le droit à la terre, à la vie, à la liberté ? Pensez-y bien.
Trouvez-vous un flingue et apprenez à vous en servir. Fabriquez-vous une cible pour apprendre à viser. Dessinez-y la tête de Astorquiza, de Zañartu, de Gonzalo Bulnes ou la vôtre si vous en avez envie. Tirez et tirez encore. Préparez-vous pour la Révolution à venir. Conseillez à vos camarades de faire de même. Celui qui parle d’ « évolution pacifique » et de « solutions harmonieuses » avec la classe capitaliste vous trompe déplorablement. Ne voyez-vous pas comment les travailleurs russes ont dû s’armer eux-mêmes pour renverser les tyrans ? Ne voyez-vous pas comme ils vivent à présent à leur aise, profitant de toutes sortes e commodités ? Pendant plus de 100 ans vous avez enduré pacifiquement toutes sortes d’humiliations, et quels bénéfices avez-vous tiré de vos maîtres ? La misérable cahute dans laquelle vous vivez et pour laquelle vous payez une fortune, la maladie qui apporte une mort prématurée à vous et à vos enfants, les guerres qui apportent la faim et la douleur à votre porte, et les miettes que vous recevez quand vous demandez un peu de nourriture et de justice pour votre famille et enfants. Cela, tout cela, est la récompense pour vos efforts et sacrifices. Croyez-le.
Trouvez-vous un flingue. Achetez-en un, empruntez-en un ou volez-en un. Le fait est que vous devez être armé. Lorsque la classe ouvrière, consciente et armée revendiquera ses droits à la vie et à la liberté, vous verrez alors comment tomberont les dirigeants et les tyrans. Tant que vous tirerez dans les rues comme un idiot, suppliant du pain et la justice, vous verrez comment les balles tombent sur votre tête.
C’est tout. En vous trouvant un flingue et en conseillant d’autres de se préparer pour la Révolution, vous assisterez à la renaissance d’une nouvelle aube pour le monde
Trouvez-vous un flingue !
Pamphlet écrit par l’anarchiste chilien Efraín Plaza Olmedo . Il aurait été publié en 1921 dans le journal « El Comunista », sous le pseudo de Juan Levadura
Les syndicats nous vendent, les politiques nous entubent, le patronat et les grandes entreprises nous exploitent … Jusqu’à quand allons-nous rester les bras croisés ?
Combien de fois tu as senti que quelque chose manque dans cet engrenage social ?
La situation est critique, c’est le cas de le dire. Avec le prétexte de la crise, on nous impose toute une série de mesures sociales et économiques qui consistent à faire payer au peuple les conséquences des excès de ceux qui précisément vivent sur le dos de sa misère. Nos conditions de vie se dégradent de jour en jour afin que quatre politicards et syndicalistes de merde puissent se prélasser sur leur yacht et manger du caviar. En même temps, avec les profits obtenus grâce à ces politiques de marché libre mondialisé, de grandes entreprises continuent de dévaster l’environnement, en multipliant leur bénéfice grâce à la spéculation et en colonisant des pays sous-développés au travers des transnationales.
Petit à petit les libertés les plus fondamentales disparaissent et, pour semer le trouble devant de possibles explosions sociales, la répression construit une société carcérale qui ressemble de jour en jour à la vision cauchemardesque d’Orwell. La presse impose le silence en manipulant la réalité et chaque aspect de la vie quotidienne qui n’enferme pas dans les logiques de l’idéologie dominante est criminalisé. La police est chaque fois plus violente et la rhétorique insultante par laquelle la classe politique se dirige à « son peuple » est chaque jour plus méprisante.
Des spécialistes de la technocratie entonnent d’éloquents discours de retenu qui, derrière des euphémismes et des larmes de crocodile, cachent juste des excuses pour justifier leur coupe et abus au nom des oligarchies financières qu’ils servent. Sourire et bonne figure tous les 4 ans ( lorsque ça les arrange) et ensuite « si je t’ai vu je ne m’en souviens pas ».
Nous le comprenons maintenant. Tout n’était que mensonge.
Mais on ne va pas se moquer de nous. Leur lois, conçues pour protéger le statut-quo des puissants de toute potentielle réaction, qui apparaît comme résultat de leurs abus ou de l’inégalité imposée par leur modèle social suicidaire, nous donnent la nausée. Il y en a assez des ces petits jeux stupides et de faire comme si il ne se passait rien. Nous en avons marre et on ne veut plus gagner la partie, nous allons détruire l’échiquier pour ne plus être des pions dans les griffes d’assassins, de voleurs et exploiteurs, et pour construire de nouvelles relations et développer des outils qui nous permettent de gérer nos vies par nous-même.
Quoi pourquoi ? Tu as vraiment besoin d’autres raisons ? Parce que nous savons que ce monde n’a pas de futur, parce que nous savons que de bon gré nous n’obtiendrons pas grand chose ( et ça ne sera pas faute de ne pas avoir essayé, vous pouvez nous croire), parce que devoir supporter continuellement les agressions du pouvoir sans nous défendre ne nous paraît pas une attitude raisonnable, et surtout, parce que nous détestons profondément ce monde d’injustice et nous voulons en finir avec lui une fois pour toute.
Notre seul espoir c’est de perdre la peur et de nous organiser de façon horizontale, avec des assemblées et l’action directe, dans tous les domaines de notre vie, pour peu à peu récupérer le contrôle sur nos vies et en même temps être incontrôlables, ingouvernables.
Prends-toi en main et lutte !
Vers une grève sauvage, générale et révolutionnaire !
Des anarchistes pour la propagation de la révolte
– Édité dans un endroit de l’état espagnol – printemps chaud de 2012.
Depuis ses origines, le cumul hétérogènes de groupes qui composent l’anarchisme, a généré et diffusé des millions de feuillets dans le monde entier, tant pour faire connaître les idées, que pour faciliter le développement culturel des hommes et des femmes de leur temps. Ainsi apparaissent les raisons fondamentales de leur existence passée et de leur nécessité présente.
L’Amérique latine n’a pas échappé à ce processus. Plusieurs milliers de livres, de brochures, de magazines et de journaux, ont été édités depuis le sous-continent, avec une intensité particulière dans les dernières décennies du XIXe siècle et les quatre premières du XXe. Et même bien après, il y eut plusieurs tentatives remarquables, en particulier à Buenos Aires, depuis les années quatre-vingt-dix du siècle dernier, où nous avons été en mesure d’observer et d’apprécier une résurgence d’initiatives soignées de propagande.
La région du Chili n’est pas, non plus, restée à l’écart de ce qui précède. Si nous faisons un bref inventaire de la littérature libertaire imprimée, en sus de mentionner les cinquante journaux qui existaient dans ces terres, nous pouvons mettre en lumière certaines éditions précieuses comme “Lux” à Santiago, “Adelante” à Rancagua, ou «Mas Alla» à Valparaiso, entre autres. Lux, reliée à l’IWW, entre 1920 et 1927, a publié plusieurs titres, en quelques milliers d’exemplaires, récupérant la création de certains compagnons locaux, comme le poète martyr José Domingo Gomez Rojas, le professeur normalien Manuel Marquez, le IWW Armando Triviño, ou encore la compagnonne anarcho-féministe Evangelina Arratia; également d’autres agitateurs latino-américains comme Juana Rouco Buela, mais aussi les classiques tels qu’Emma Goldman, Kropotkine, Fauré, Mella ou Malatesta. En 1922, par exemple, après une campagne de dons volontaires, les ateliers de Lux sortirent 4 000 exemplaires de “La Conquista del Pan” (La conquête du pain).
Mais, comme indiqué ci-dessus, la propagande anarchiste est également une question urgente aujourd’hui. Nos idées variées, et nos différentes tendances, gagnent une certaine notoriété ces dernières années. Apparemment, nous sommes au milieu d’une aube nouvelle. Nous avons plusieurs liens éditoriaux, avec des journaux, des fanzines et même une revue vidéo. Ces créations sont distribués dans les bibliothèques, dans certains kiosques et surtout lors des activités, des manifestations et des foires de propagande qui déambulent de tous cotés.
Ce que nous avons jamais eut, en soi, est une grande réunion spécifiquement consacrée aux livres et à la propagande anarchiste. Cette initiative vise à être un point de convergence pour les différents nœuds générateur de matériels, pour qu’ils puissent se connaitre et se renforcer mutuellement, s’ils le veulent, mais surtout pour fournir à tous les compagnons et ceux qui sont intéressés en général, un aperçu de ce que nous sommes en train de faire. Pour diffuser, pour stimuler la production, de se rencontrer, pour nous alimenter mutuellement, pour partager, pour échapper aux circuits de la culture institutionnelle, pour nous auto-éduquer. Pour tout cela et bien plus encore, nous nous rencontrerons là-bas, à la première Foire du Livre et de la Propagande anarchiste à Santiago
Pour l’instant, nous pouvons annoncer qu’en plus des stands que chaque initiative aura, il sera prévu un espace pour l’art, la musique, l’histoire et la réflexion théorique. Nous comptons également sur la présence de compagnons d’autres régions. Nous t’invitons donc, d’abord à venir y faire un tour, mais avec plus d’intensité, à participer activement à la Foire, diffusant l’information, participant aux activités de financement, ou créant des initiatives -forums, expositions, expressions-.
Nous nous rencontrons bientôt là-bas, à la célébration de la culture et de la propagande anarchiste.
Dans beaucoup d’événements et de protestations à travers le monde sur les récents développements en Grèce, de nombreux sympathisants ont utilisé le fameux slogan, tout de même populiste, “Nous sommes tous des grecs”. Quel raisonnement ce slogan exprime-t-il et quel impact direct ou indirect a-t-il sur ceux qui luttent sans chefs en Grèce ?
Certaines personnes ressentent probablement de la compassion pour les “pauvres grecs” ou appréhendent ce qui les attend dans leur propre futur. Ils sont (mal) informés, principalement par le prisme des médias de masse et les réseaux sociaux, sur le fait inquiétant que la Grèce serait soumise à des mesures d’austérité “injustes et non-démocratiques”, des mesures d’austérité et des coupes budgétaires sauvages ; et qu’il ne s’agirait de rien d’autre que cela… C’est peut-être le fait du marketing politique ou des “publicitaires” patriotes qui ont réintroduit dans la scène politique globale une des citations patriotiques les plus connues en anglais (attribuée à P.B. Shelley en 1821 dans “Hellas, a lyrical drama”). Quoi qu’il en soit, la déclaration fut largement reprise publiquement à travers les réseaux sociaux et par la suite, dans les rues. Ainsi aujourd’hui la propagande de masse qui s’y rattache continue de grandir, souvent accompagnée des symboles tels que des drapeaux nationaux, ou des figures grecques anciennes. Plusieurs entités (de l’extrême-droite aux gauchistes patriotes) promeuvent encore la “solidarité avec le peuple grec”, en l’identifiant à une qualité nationaliste, citoyenne, voire même avec des racines particulières. Bien sûr ce slogan affiche une vision pro-nationaliste, et finit non seulement par piéger tous ceux qui adoptent le slogan “tous grecs” dans une projectualité d’unité nationale, mais renforce aussi la propagande médiatique de l’État, qui calomnie et pourchasse tout sujet politique radical et actif dans diverses luttes sociales sur le territoire contrôlé par l’État grec et au-delà.
Au lieu de briser les compartiments étanches dans lesquels le système capitaliste nous a confinés jusqu’à maintenant, au lieu d’amener la cause révolutionnaire plusieurs pas au-delà d’une lutte délimitée, cette imposture du “tous de la même nationalité” capture ses naïfs suiveurs dans des mouvements réactionnaires qui peuvent facilement êtres intégrés et contrôlés par le système. C’est pourquoi les forces néolibérales et d’extrême-droite ont accueilli une telle vague de soutien de façon “optimiste”, alors que les néo-nazis renforcent sans être dérangés leur campagne électoraliste de haine raciste en Grèce, tendant la main à tous les grecs…
Dans cette partie du monde, comme dans beaucoup d’autres, l’État et les patrons attaquent férocement les opprimés. Les élites financières et patronales conduisent une attaque sans merci contre les parties les plus vulnérables de la société, arrachant au système bourgeois son vernis “démocratique”, qui a été maintenu en place pour des raisons “tactiques”, en vue de réprimer, asphyxier ou pacifier toute contre-attaque potentielle. Les gens à l’étranger voient toujours plus de gens prendre les rues dans les villes grecques, alors que beaucoup refusent de rester calmes et préfèrent attaquer directement les structures qui transforment nos vies en un seul effort pour survivre.
Chaque fois que le soutien à ceux qui luttent et se battent se repose sur un fond abstrait appelé nationalité, le schéma patriotique se reproduit, donnant un coup de main à l’État et aux patrons supra-nationaux pour étouffer les luttes sociales qui s’intensifient, pour asseoir à nouveau ce que nous voulons détruire : la paix sociale. De plus il offre à des groupes de manifestants très hétérogènes “l’abri” de l’unité nationale. Rien ne peut mieux faire le pont entre les contrastes que l’unité nationale : un grand idéal unifiant les gens contre un ennemi ou une menace interne ou externe inexistante. Et chaque autorité use de ces armes en des temps d’émeutes et de révoltes, dans des périodes de tensions qui présentent souvent les caractéristiques d’une guerre civile.
Rien ne peut nous rassembler avec nos oppresseurs et exploiteurs. Aucune frontière ne peut contenir nos rêves. Aucun drapeau d’une nation souveraine ne pourra, même vaguement, refléter nos luttes. Le plus fort des facteurs d’unité pour nous, anarchistes et libertaires, pas seulement en Grèce mais dans le monde entier, est le fait que nous vivons dans le même contexte de dépossession généralisé, que nous reconnaissons ce fait et que la flamme de notre passion pour la liberté brûle et brûlera aussi longtemps que nous vivrons ; jusqu’à ce que, individuellement et collectivement, nous jetions nos habitudes, comportements et mentalités imposés à nous depuis tant d’années, jusqu’à ce que nous ayons aboli une fois pour toute tous les États et leurs lois, le Capital et ses structures. Sur notre chemin, le germe patriotique est un obstacle qui doit être combattu sans cesse.
Ainsi, tout soutien mené avec de tels “slogans” faciles à retenir et à digérer, provoque en fait l’effet opposé d’une insurrection. De plus, il se montre dommageable pour le sens même de la solidarité entre les opprimés. Nous ne pouvons plus voir la solidarité être transformée en des messages de soutien vendus qui ne conduisent qu’à des réveils nationalistes… La solidarité est notre arme et nous la défendons dans les batailles continues contre le Pouvoir, à l’intérieur comme à l’extérieur des murs des prisons.
Nous ne sommes ni pro-nationalistes ni patriotes ; nous sommes les traîtres nationaux qui veulent propager la révolte.
Contre tous les états et toutes les patries
NOUS, femmes, lesbiennes, blacks, indigènes, de la campagne, de la ville et immigrées,nous ne voulons pas être honorées ce 8 mars. Il y a 365 jours dans l’année, tous sont les fins et les moyens patriarcaux et oppressifs.
NOUS, nous ne voulons pas l’égalité.
ÉGALITÉ AVEC QUOI?? Avec les hommes néoliberaux condamnés à l’arrogance, à l’éficacité maximum et à la compétition quotidienne? Avec les hommes travailleurs, condamnés à la reproduction d’un système qui les exploite quotidiennement?
L’ÉGALITÉ dans ce système capitaliste patriarcal, équivaut à se soumettre à la misère économique et à la médiocrité existencielle.
NOUS, NOUS VOULONS AUTRE CHOSE. Nous voulons une transformation radicale de la société. Nous voulons détruire l’état capitaliste, nous voulons la fin de la propriété privée des corps et des esprits. Nous voulons la fin du travail aliéné. Nous luttons contre le sexe sans plaisir à l’intérieur des chaines de l’hétéromonogamie obligatoire. Nous avons conscience que la sociabilisation des moyens de production n’entraîne pas la fin des objectifs d’oppression des femmes. L’idéologie du patriarche survit aux changements économiques et surgit de nouveau avec les mêmes objectifs de control des femmes, de manière beaucoup plus virulente!!
NOUS NE VOULONS PAS ETRE INSÉRÉES, l’insertion dans quoi?
Nous nous résistons à remplir notre rôle de servir les hommes, en tant que procréatrices et allaitantes de la jeunesse et de la reproduction de l’idéologie en vigueur. Celles qui osent résister et se rebeller contre cette situation sont rendues invisibles par l’histoire, écrite par ceux qui s’entêtent à soumettre les autres.
Nous sommes celles qui ont été, et sont encore brûlées sur les bûchers de l’Inquisition. Nous sommes les victimes des viols correctifs, les assassinées pour le seul fait d’être des femmes désirant s’échapper de leur place assignée.
Nous ne voulons pas d’un pays dominé par le fondamentalisme religieux qui, à partir d’une vision fanatique et métaphysique du social, oblige les femmes pauvres à avorter dans la clandestinité, avec toutes les conséquences acceptées puisque connues de la société brésilienne.
Ce 8 mars nous appelons à la lutte! À la lutte pour tous les corps et les âmes anti-patriarcales, qu’elle soit quotidienne et autonome, qu’elle transite continuellement entre le personnel et le politique, entre la déconstruction et l’invention.
Pour l’apparition d’une société sans état, sans dieu, sans patron, sans mari ni parti!
– Bibliothèque (Emprunts et consultations)
– Archive (Publications anciennes et actuelles de plusieurs pays, documents sur les luttes et les personnes, etc.)
– Distribution de matériel (tracts, affiches, brochures, publications actuelles)
En Allemand, Français, Italien, Anglais et d‘autres langues
– Photocopieuse et espace de travail
– Café, thé et d‘autres choses
Les événements seront annoncés par tracts et e-mail. Pour se tenir au courant, pour des questions ou des donations : bibliothek-fermento((at))riseup.net
Adresse :
Tram 13 jusqu’à “Wipkingerplatz” Bus 46 jusqu’à ”Rosengartenstr.” ou le train jusqu’à “Bahnhof Wipkingen” Rosengartenstrasse 10 8037 Zürich
Première ouverture samedi 10 mars 2012, 14:00 – 22:00
Cette bibliothèque se veut un lieu de rencontre. Entre hommes et idées aspirant à la liberté. Entre rebelles du présent et rebelles du passé. Entre luttes sociales d’ici et d’ailleurs. Un lieu de rencontre entre ceux qui rejettent cette société basée sur le principe d’autorité, et l’idée d‘anarchie qui se base sur la solidarité et l‘auto-organisation. Entre ceux qui sont aujourd’hui à la recherche de chemins pour combattre leur oppression, et les traces que d’autres ont déjà laissés sur ces chemins. Entre ceux qui veulent comprendre et subvertir leur réalité locale, et la réalité internationale qui produit de plus en plus des conflits sociaux.
Aujourd’hui, quand il devient clair pour toujours plus d‘hommes que la misère émotionnelle et matérielle, depuis toujours produit de cette société, ne fait qu‘augmenter ; aujourd’hui, où nous pouvons voir que de plus en plus d’hommes retrouvent le courage à s‘insurger contre cette misère, nous avons envie d’ouvrir cette bibliothèque pour donner une espace nouveau à une vieille question : celle de la révolution sociale.
Et cette question n’est pas l‘affaire d’un parti, d‘une “organisation”, surtout pas ! Elle est l‘affaire de tous, en tant qu‘individus, de tous ceux qui en ont marre des escroqueries de la politique, qui ne veulent plus accepter la délégation, les patrons, les leaders. Elle est l‘affaire de tous ceux qui aspirent à conquérir leur propres idées, leur propre perspective, leur propre vie.
Les livres de cette bibliothèque ne se veulent donc ni marchandises pour la seule distraction, ni matériaux pour la seule étude, ni vieilles histoires pour fuir dans la nostalgie, ni idéologies à la recherche d’adhérents. Ils se veulent un ferment d’idées qui fait bouillonner le mélange social et qui stimule l’ardeur d’agir. Ils se veulent un instrument ; pour la subversion des rapports régnants et la construction des relations libres.
Lundi 27 février, les autorités répressives de Rio de Janeiro ont tenté d’intimider des activistes associés à l’ample mouvement social contre la hausse des tarifs des transports. Plus spécifiquement les activistes ont été sommés de se présenter dans le 76em département de police de Rio de Janeiro, après avoir diffusé une vidéo via internet qui propageait les idées de désobéissance civile et de rébellion, comme des moyens légitimes d’auto-défense populaire contre la violation continuelle de leurs vies par l’État brésilien et la mafia capitaliste qui contrôle le système de transport public, entre pleins d’autres choses. Ce qui a semblé déranger le plus les autorités c’est que la vidéo contenait des photos de l’historique “révolte des bateaux”.
La Revolta das Barcas fut une insurrection populaire qui a éclaté le 22 mai 1959, après une grève de travailleurs du service de transport de la route fluviale dans la ville de Niterói, dans l’État de Rio de Janeiro. A ce moment, bien avant l’existence du pont Rio–Niterói, le seul moyen de transport entre Niterói (capitale de l’État par après) et Rio de Janeiro (capitale du Brésil) était ces bateaux qui transportaient à peu près 100.000 passagers par jour (quasiment la moitié de la population d’alors de Niterói). La rébellion, qui fit 6 morts et 118 blessés, a résulté dans le pillage et l’incendie de la propriété et de la résidence de la famille d’hommes d’affaires qui dirigeait ce service (le Grupo Carreteiro) est s’est soldée par l’intervention fédérale et le contrôle par l’État des bateaux. Le même service a été privatisé en février 1998 et dirigé depuis par un consortium d’entreprises privées appelée la Barcas S/A.
Dans le même contexte, la police a commencé une enquête sur la protestations contre l’augmentation des tarifs du système de transport de la route fluviale, qui continue avec une nouvelle manif le 1er mars.
Les mois derniers, dans l’aire de Central do Brasil, dans la ville de Rio de Janeiro, la police municipale a menacé des activistes qui distribuaient des tracts, qu’ils leurs confisqueraient leur matériel parce que “selon la loi organique de Rio de Janeiro, distribuer des tracts est un crime”.
A propos de loi, celle de la Coupe du Monde de Foot de la FIFA est déjà en préparation; selon laquelle quiconque “cause la panique pour des raisons idéologiques” peut être condamné de 15 à 30 années de prison, quiconque “viole, bloque ou entrave l’accès à des pages web, des systèmes informatiques ou des banques de données utilisés par l’organisation de ces événements” peut être condamné de 1 à 4 années de prison, alors que partir en grève est interdit pendant trois mois, entre d’autres belles gentillesses prévues dans le projet de loi (qui peut-être trouvé ici en portugais).
Les violations des soi-disant “droits de l’homme”, comme le tabassage d’étudiants de l’université de Sao Paulo lors de l’opération d’expulsion de l’occupation du rectorat le 8 novembre 2011, sont de simples exemples des nombreux cas (déclarés ou non) de la terreur de l’État appliqué sur les gens au Brésil. Selon le témoignage d’étudiants : “Un des policiers m’a pris par le cou, et frappé ma tête sur le sol plusieurs fois sur le cuir chevelu, comme ça il ne reste pas d’hématomes. Entretemps, un journaliste de Globo est passé par là, étant le premier à s’y trouver. Quand je l’ai vu j’ai pensé qu’il serait mon salut : j’ai commencé à hurler et à dire ce qui se passait. Le journaliste m’a regardé avec beaucoup de dédain et est juste parti.”
Il est clair que tout ces cas ci-dessus ne sont pas des cas isolés de l'”arbitraire” qui dépasse les bornes fixées par la démocratie bourgeoise. Au contraire, ce sont seulement quelques incidents quotidiens dans lesquels sont exprimé la vraie face de la démocratie bourgeoise.
Deux autres expulsions (une directe et une autre indirecte) doivent être ajoutées au terrorisme d’État durant les derniers jours. Le matin du lundi 27 février un autre mystérieux incendie criminel a touché la Favela da Presidente Wilson, à Sao Paulo, où le feu de la spéculation a consumé 30 autres maisons et quelque unes appartenant à leurs résidents. Une semaine auparavant, le 20 février, la préfecture de la ville de Curitiba, dans l’État de Paraná a ordonné la destruction de 70 bidonvilles dans la zone industrielle de Bolsão Sabará. Les gardes municipaux ont expulsés au moins 213 familles, pendant que des troupes répressives armées depuis patrouillent dans la zone, pour garantir qu’elle ne sera pas occupé à nouveau par les gens qui restent toujours aux alentours des terres expulsées.
Ce qui est toujours surprenant dans les communiqués de plusieurs organisations et de mouvements sociaux qui condamnent les crimes du Pouvoir politique et économique au Brésil, c’est leur besoin d’utiliser des déclarations pro-démocraties et pacifistes. Cette stratégie de victimisation allant de pair avec la rhétorique constante de la violation des “droits de l’homme”, que ce soit par les ONG ou des forces politiques réformistes, sert seulement la propagande des médias de masse et le processus perpétuel de la pacification sociale.
Néanmoins, des voix rebelles qui proposent l’insurrection autonome populaire et l’auto-défense active par l’usage de la violence révolutionnaire, toujours fragmentée à ce jour, ont commencé à émerger. Des luttes radicales contre le massacre prédit pour le bien de la Coupe du Monde de 2014 et des Jeux Olympiques d’été de 2016, tout comme contre la dévastation de la forêt amazonienne et le génocide social doivent être soutenues au niveau international. Le passé récent à montré que le flammes de la révolte peuvent et doivent prendre dans des territoires contrôlés par l’État brésilien. Les travailleurs qui ont commencé une mutinerie en mars 2011, quand le feu fut mis au barrage hydroélectrique de Jirau dans l’État amazonien de Rondônia, nous montrent le chemin.
POUR INCITER LA CONTRE-VIOLENCE DES OPPRESSÉS ANARCHIE, DÉSTABILISATION, ACTION DIRECTE, INSURRECTION !
Avant tout, il s’agit de clarifier le fait que les événements du 12 février sont impossibles à retranscrire par mots. Les luttes dans les rues d’Athènes et des autres villes grecques ont atteint un certain degrés de révolte, et la colère du peuple éclatant simultanément, fait de la retranscription des innombrable actes d’insurrection de chacun, une tache impossible à réaliser. Néanmoins, nous tenterons de détacher ici le plus important, tel que nous l’avons vécu depuis les barricades d’Athènes et comme les ont transmis nos compagnons depuis les tranchées contrainformatives.
NOUS DEVONS DÉTRUIRE L’EXISTANT
Athènes : Les députés votent “oui, à tout” alors que la ville s’enflamme
Peu après minuit, s’acheva la comédie bourgeoise au Parlement grec. 199 des députés ont voté “oui, à tout”, acceptant le nouvel accord avec la Troïka, et condamnant, de nouveau, le peuple à la misère. La maudite Presse du régime, propageait ses calomnies contre les anarchistes et les insurgés, pendant que Alexis Tsipras, président de la Coalition de la Gauche “Radicale” dénonçait “les forces para-étatiques qui mirent feu à la ville”. Alors que les sbires du pouvoir, comprenant les marionnettes gauchistes de la démocratie, dénonçaient les luttes de la rue, la fumée noire de plus de 40 bâtiments incendiés montait jusqu’au ciel, envoyant un message de résistance et d’insoumission au monde entier.
Syntagma: La foule recelait de tout
Selon les estimations, autour de 500 000 personnes sortirent dans les rues athéniennes la nuit du dimanche 12 février. Néanmoins, il s’agissait d’une foule bigarrée, au sein de laquelle se côtoyaient des patriotes gauchistes ou d’extrême-droite, de nombreux stalinistes du PAME, des groupuscule trotskistes, beaucoup de personnes d’âge moyen sans appartenances politique particulières, des groupes d’ultras d’équipe de football, divers syndicat et assemblées populaires, beaucoup d’immigrants, de jeunes insurgés et des groupes anarchistes d’action directe dispersés dans la place. La foule siégeait face au Parlement, criant ” Police, Cochon, Assassin” mais la majorité d’entre eux n’apparaissaient pas animés d’une envie d’attaquer les forces anti-émeutes ni d’envahir le bordel de la démocratie.
Les rues ardentes d’Athènes :
Apres 19 heures, au croisement de la rue Panepistimiou et Voucourestiou, s’élevait une grande barricade. Le sol était jonché de pièces de la bataille qui s’était déroulé peu avant et les vitrines des magasins des deux cotés de la rue, détruites. Beaucoup de manifestant se dirigeait de nouveau vers Syntagma, d’autre vers le quartier de Kolonaki tandis que d’autres restaient derrière la barricade vers Propileos. Quelques 200 mètres plus bas, dans la même rue, ou environ 500 ou 600 anarchistes, autonomes, jeunes insurgés et prolétaires luttaient farouchement contre les brigades anti-émeute qui bloquaient l’accès à Syntagma. Les explosions de molotovs renforcés avec de la dynamite, ainsi que les grenades assourdissantes, s’entendaient de tout côté. Les rues étaient pleines de morceaux de marbre et blanchies par les lacrymogènes. Peu à peu, les informations passèrent de bouches à oreille et se décomptèrent les nombreux affrontements, les incendies et les saccages dans les rues du centre, de la place Syntagma à Omonia, et de la rue Solonos à Monastiraki. Cependant, avoir une image complète de l’émeute à ce moment-là est impossible.
L’occupation de la Faculté de Droit et la jeunesse sauvage métropolitaine
“Appel urgent:. Nous avons besoin de plus de personnes pour garder la rue Akadimias de la police et assurer le retour en sécurité de ceux qui luttent à Propileos”. Ce fut l’un des messages transmis par les mégaphones de la Faculté de droit squatté dimanche soir. Les brigades anti-émeute attaquaient continuellement les insurgés qui restaient dans la rue Akadimias et après une demi-heure, ils réussirent à les faire retrancher jusqu’aux abord de la faculté. Durant plus de 2 heures, les porcs ont lancé des gaz lacrymogènes, des grenades choc, des balles en caoutchouc et des pierres contre nous, qui défendions par tous les moyens possibles, l’occupation. Quelques 200 enragés, enfants de la jeunesse sauvage, levaient leurs têtes encapuchonnées, défiant réellement l’autorité de la police. Ceux la condamnés de “minorité violente” par les réformistes et les divers réactionnaires. Cette “minorité”, qui met le feu aux fondations de la civilisation capitaliste, réussi à maintenir ouvert le plus important centre de lutte, dans les moments les plus critiques de la journée, offrant alors refuges aux manifestants poursuivis. Entre les gens qui passaient par la rue, se trouvait de nombreux manifestants anciens, portant des masques anti gaz, incitant les jeunes à résister et lutter. Malgré la répression féroce, il parut évident que les manifestants refusaient de laisser les rues, et nous eurent l’impression qu’il y avait une acceptation routinière par la foule, de ce qui se passait: les alarmes qui sonnaient, les propriété détruites, les magasins saccagés, les affrontements et les bâtiments en feu… L’occupation de la Faculté de Droit s’acheva finalement le lundi matin, le 13 février, malgré les dernières communications expliquant la volonté des occupants de continuer. Néanmoins, l’occupation de la Faculté a été, durant ces jours ci, du 9 au 13 février, un bastion du soulèvement du 12, et partie intégrante de la lutte.
Le jour d’après et la nécessité d’étendre la révolte au niveau mondial
Le matin du lundi 13 février, et après des heures d’effort, les pompiers réussirent à éteindre finalement les flammes de la liberté. Au total 79 manifestants furent arrêtés à Athènes et plus de 50 souffrant de lésions occasionnés par les charges policières furent hospitalisés. Le lundi après-midi, quelque 150 solidaires se rendirent aux tribunaux de Evelpidon pour témoigner du soutient aux personnes arrêtés et exiger leur libération, pendant que les personnes arrêtées le premier jours de la grève générale, le 10 février, étaient mis en liberté sous caution.
La situation actuelle à Athènes, parait être revenue à une normalité extrêmement fragile, maintenant que peuple semble avoir atteint ses limites de tolérance. Le régime capitaliste en Grèce, mais aussi dans le reste de l’Europe et par le monde, sait que les flammes qui se levèrent dans les rues grecques le 12 février peuvent allumer la mèche dans d’autre endroits. Nous avons l’obligation de faire réalité ce cauchemar, car si cette révolte ne s’étend pas au delà des frontières étatiques, nous n’atteindrons pas la victoire.
Dans des moment comme ceux ci, quand l’Histoire se rend aux mains de ceux qui l’ont écrite avec leur sueur et leur sang, la solidarité internationale et réciproque est plus importante que jamais. Se solidariser avec la lutte en Grèce signifie mettre le feu aux infrastructures de l’État et du Capital, qui se situe au pas de ta porte.
Pour étendre la révolte ! Solidarité internationale et explosive entre tout les opprimés ! Mort aux États et au Capital !
Des dizaines de banques et d’autres bâtiments brûlent à travers la Grèce après les manifestations d’aujourd’hui. Il y a aussi d’énormes émeutes à Thessalonique et Patras. La situation semble partir de plus en plus hors de contrôle. Nous allons essayer de résumer les développements clés pendant la nuit, ci-dessous :
Toutes les heures sont GMT+2
01.06 Le nouveau mémorandum vient juste d’être voté par le Parlement.
Il a été décidé par l’assemblée la Faculté de Droit occupée de continuer l’occupation. Nous appelons tout les gens à prendre les rues, à continuer le combat ! Rien n’est fini, tout commence maintenant. La Faculté de droit est un centre de lutte et continuera à l’être !
00.42 Dans le Parlement, le processus de vote a commencé il y a quelques minutes pour le nouveau mémorandum. Il semble très probable qu’il sera voté de suite.
00.22 Des manifestants enragés ont complétement détruit l’office des députés “socialistes” Gerekou et Dendias (ex-ministre de la justice) il y a quelques heures dans la ville de Corfou.
00.20 L’hôtel de ville de Volos brûle. Plus tôt des gens ont détruit le poste local des impôts, détruisant pleins de documents en-dedans.
00.14 Une manifestation vient juste de démarrer à Athènes, des gens vagabondent dans les rues de la ville et les flics sont planqués dans les rues transversales.
00:07 Des manifestants ont attaqués le commissariat d’Exarchia il y a quelques minutes.
23:45 La fumée provenant des gaz lacrymogènes et des bâtiments en flammes a couvert le centre d’Athènes. Des affrontements se poursuivent toujours et les rues sont pleines de gens. Plus tôt, des gens ont tenté d’attaquer la maison de l’ancien premier ministre Costas Simitis dans le quartier huppé de Kolonaki (rue Anagnostopoulou), ils se sont affrontés aux unités de police qui gardaient la maison.
Un groupe de manifestants a essayé d’envahir le commissariat de l’Acropole un peu plus tôt. Les officiers de police ont réussi à protéger le commissariat mais plusieurs d’entre eux ont été blessé pendant que des véhicules de police brulaient en face de la station.
Plus tôt dans l’après-midi une unité des voltigeurs DELTA a été piégée par des manifestants : les gens ont tendu une corde en travers de la rue mettant à terre les motos rapides.
23.10 C’est impossible d’estimer le nombre de personnes qui ont prise les rues à Athènes ce soir. Ils sont définitivement des centaines de milliers – il y a juste des gens partout.
23.07 Le bâtiment de la Marfin Bank (le même où trois employés de banque sont morts le 5 mai 2010) a été complétement brûlé.
23.05 Une armurie a été pillé à Omonia, à Athènes.
23.02 Les informations à propos de l’occupation prétendue occupation de l’hôtel de ville est confirmée : un groupe de personnes est entrée dedans, pour en être expulsé par la police anti-émeute quelques minutes plus tard.
22.42 L’hôtel de ville d’Athènes serait occupé.
22.40 Les flics attaquent et bloquent les gens dans la Faculté de Droit. Au moins 200 personnes sont piégées dedans.
22.30 Au moins 20 manifestants et 30 flics ont été blessé pendant les affrontements d’aujourd’hui.
21:00 Des milliers de personnes dans la rue Amalias. La police utilise des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants qui se défendent avec tout les moyens disponibles à porté de main et restent face au Parlement mais aussi dans le reste des rues du centre. Plusieurs bâtiments sont en flamme, une branche d’Euro-Bank dans la rue Korai, un café Costa, et le premier étage de l’Office des Comptes de l’État.
Plus tôt la police a tiré des balles en caoutchouc contre les manifestants devant la Faculté de Droit.
20.23 Les affrontements devant la Faculté de Droit continuent. Les gens ont repoussé la plice qui a essayé d’attaquer par vagues le bâtiment. Des milliers et des milliers de personnes sont toujours devant le Parlement, malgré les affrontements qui se déroulent dans la partie basse de la place.
19:50 Quelques manifestants blessés. Sur la Propylea de l’Université d’Athènes se déroulent en ce moment de féroces combat, les gens rapportent des affrontements au corps à corps. L’occupation de la Faculté de Droit s’est défendue contre toutes les attaques de la police et il reste maintenant peut-être environ plus de 500 personnes dans l’école. L’occupation appelle les médecins de la Croix Rouge à aller vers l’école avec du matériel de premier secours car il y a des manifestants blessés dans la Faculté.
19.40 Au moins cinq fronts ouverts dans la rue Fillelinon, sur Othonos, la place Syntagma, Stadiou et derrière le ministère de la Finance. Affrontement face à face devant la Faculté de Droit. Les choses se calment temporairement devant le Parlement.
19:07 Un bloc de manifestants au croisement d’Othonos & Amalias, offensive de la police bloquée sur la place Syndagma et une foule importante s’y rassemble et bouge graduellement vers la Maison du Parlement. Quelques minutes plus tôt des unités de police ont joint leurs forces et attaqué ce groupe.
18.57 Les gens dans la Faculté de Droit se retirent du bâtiment après les attaques consécutives des flics.
18.49 Nouvelles de l’intérieur de la Faculté de Droit : les attaques consécutives de la police contre le bâtiment ont été repoussée par les gens de dedans. Il semble que maintenant la police va essayer d’emporter d’assaut le bâtiment universitaire.
18:29 La rue Ermou est pleine de manifestants qui affrontent des unités de police, en un effort de retourner sur la place. Les occupants de la Faculté de Droit appellent à ce que plus de gens se rassemblent et marchent tous ensemble vers Syndagma.
18:25 Les gens se rassemblent à nouveau devant la Parlement, alors que dans tout le centre des groupes dispersés de manifestants affrontent plusieurs unités de police anti-émeute dispersées.
18:22 Des affrontements autour du King George Hotel et dans la rue Fillelinon, beaucoup de cocktails molotov, alors que l’occupation de la Faculté de Droit appellent les gens à y aller. Plusieurs manifestants sévèrement blessés à Syndagma.
18:00 Des affrontements à grande échelle en face du Parlement. La police a attaqué pour disperser la foule, les manifestants gazés ont bougés vers la partie basse de Syndagma alors que plusieurs centaines de personnes confrontent la police en jetant des pierres. Les occupants de la Faculté de Droit ont été attaqués par les flics, une partie de leur bloc est allé vers Syndagma et l’autre est retournée vers la Faculté. Des feux brûlent pour minimiser les effets des gaz lacrymogènes et des barricades ont été érigés autour de Syndagma.
17:39 Premiers gaz lacrymogènes devant le Parlement.
17:33 Tensions avec la police devant le Monument au Soldat Inconnu (bas de la Maison du Parlement), mais les gens restent.
17:32 Environ 50.000 personnes face au Parlement, les gens arrivent sans cesse, les bus et les lignes de métro pour le centre sont pleins. Tensions devant la Faculté de Droit, la police anti-émeute tente d’empêcher les occupants de la Faculté de Droit de former une marche vers la place Syndagma.
17.10 Plus de 10.000 personnes déjà rassemblées à Syndagma, la place se remplie très vite.
17.03 Environ 200 manifestants sont piégés dans la Faculté de Droit, encerclée par de fortes forces de police.
17.01 Le bloc de l’assemblée populaire de Cholargos-Papagou va vers le parc Korai pour y rencontrer les blocs d’autres assemblés populaires.
16.31 Ilioupoli, Athènes : environ 100 personnes se pré-rassemblent. Une petite manif va suivre dans les rues de Ilioupoli et après les gens iront à Syndagma.
16.27 Environ 1.000 manifestants dans la place Monastiraki.
16.18 Environ 1.000 personnes sont déjà rassemblées à Syndagma.
16.07 Pagrati, Athènes : une manifestation va commencer dans 15 minutes, vers la place Syndagma.
16.04 Syndagma : un double cordon de flics devant le Monument au Soldat Inconnu.
16.03 Dernières infos de la Faculté de Droit occupée : il y besoin de renforts alors que les forces de police sont partout dans la zone. L’accès au bâtiment n’est plus facile dorénavant.
15.52 Environ 400 manifestants à Syndagma. Ils viennent de prendre et de fermer la rue Amalias.
15.39 Les gens se rassemblent à la Faculté de Droit. D’après ce qu’à rapporté un camarade sur 98 FM, une unité de police anti-émeute se tient dans la rue pédestre entre Propylaea et la Faculté de Droit.
15.26 Thessalonique : deux unité de police sont déjà dans la place Aristotelous.
13.59 Chania, Crête : l’occupation de la Préfecture continue. Des anarchiste/anti-autoritaires ont fait plusieurs actions de contre-information dans les quartier de la ville.
13.36 Il existe un accès facile à la Faculté de Droit. Une assemblée populaire est annoncée pour 14.00.
Approx.13.00 Il y a des retours d’arrestations préventives de personnes en lutte dans leurs maisons. L’initiative “Un bateau pour Gaza” a publié un communiqué où elle informe sur la détention d’un de leur membre.
12.18 Une unité de la police anti-émeute de tient dans la rue Othonos, près de la station de métro de Syndagma.
10.30 Un groupe d’employés du Métro ainsi que des personnes solidaires tentent de mettre la pression sur la direction du Métro pour rouvrir la station Syndagma. Les autorités ont aussi décidé de fermer la station Panepistimio, à Propylaea, après 14.00.
Résumé des événements du 12 février à Volos.
A 17h les gens ont commencé à se rassembler devant l’université (Tholos). Plus de 4.500 personnes ont commencé à marcher en criant des slogans, dans une atmosphère de rage : des gens ont attaqué l’agence locale du PASOK, brisant toutes ces vitres. Les vitres de deux supermarchés du centre, Carrefour et Vassilopoulos ont aussi été brisées. La succursale de Eurobank dans la rue Iasonos a été attaquée puis entièrement brûlée! Beaucoup de gens ont occupé l’hôtel de ville local, y tenant une assemblée populaire. Plusieurs centaines de gens ont aussi attaqué le bureau des impôts, détruisant tout à l’intérieur. Pendant que des gens détruisaientt le bureau des impôts, et que plusieurs autres étaient dans l’hôtel de ville occupé, d’une façon “étrange”, de la fumée a commencé à sortir de la cave. Des gens là ont dit avoir vu des personnes – pas des manifestants – aller à la cave puis partir, assurément une tentative de la part des autorités de provoquer cet effort. Alors que la banque brûlait, des émeutes impliquaient plus de 1.000 personnes affrontant les flics, et les chargeant plusieurs fois. Des flics de Larissa sont venus en renfort des flics locaux, et ils ont pourchassé les gens qui sont allés dans l’université (faculté d’architecture) pendant plusieurs heures. Quand les gens ont quitté la Faculté d’architecture, ils ont rencontré deux bus de police sur leur chemin, les flics en sont sortis et ont commencé à poursuivre les camarades, en arrêtant un – qui fut relâché plus tard – et ont deux ont même sautés dans la mer.
Il y a eu un total de 26 arrestations, 6 d’entre elles se sont transformées en mises en détention. Tous vont être jugés, à commencer par les trois premiers (pas le mineur) ce jeudi matin.
SOLIDARITÉ AVEC CEUX EN JUGEMENT. LUTTE JUSQU’À LA VICTOIRE!
Aujourd’hui, le 12 février à 03.00 GMT+2, 67 ans ont passée depuis 1945 et le Traité de Varkiza, où les stalinistes du KKE (Parti Communiste de Grèce) ont trahi la lutte armée et des milliers de combattants de la Guerre Civile en échange de leur légalisation dans le nouveau régime. Combien de temps encore les gens vont-ils prendre la rue à mains nues contre le régime totalitaire ? Misère ou révolution, le dilemme persiste dans l’air… un appel franc pour la liberté
Le 11 février, second jour de grève générale, a commencé avec avec l’occupation de plusieurs bâtiments publics et du gouvernement, tels les mairies, par des gens qui appellaient au retrait immédiat du nouvel accord de “prêt”. Ils y a asussi eu des voix non entendues jusqu’ici, dans et en-dehors des murs des prisons à travers la Grèce, appelant à la destruction complète de la junte démocratique pour la révolution sociale.
Dans le centre d’Athènes et ce depuis trois jours, l’École de Droit est occupée par des anarchistes/anti-autoritaires et d’autres personnes solidaires, ainsi que le ministère de la Santé, occupé par des travailleurs de la psychiatrie et du secteur des soins spéciaux. Ces travailleurs, en plus de défendre leurs droits du travail, défendent aussi le droit à ce que des milliers de malades psychiatriques puissent exister et interagir avec nous tous. Ils luttent collectivement contre les mesures d’austérité qui privent les patients mentaux des moyens de survie de base. Ces derniers sont parmi les gens au bord du gouffre de l’exclusion permanente, depuis que le monde capitaliste les voit comme “inutiles”, “improductifs”, “dérangés”. En dépit des demandes non-radicales avancées jusque là par les grévistes, leur occupation du ministère de la Santé mérite la solidarité la plus large possible, alors qu’ils révélé parmi tout la réalité nue du cannibalisme social institutionnalisé dans ce pays et au-delà.
A 12.00 GMT+2, l’École de Droit occupée était encerclée par de fortes forces de police (unités de flics et civils). Les flics ont même vérifié les sacs de ceux qui tentaient de rejoindre l’occupation. 40 camarades y sont restés le matin, pendant que la station de radio libre 98 FM transmettaient depuis un studio pirate dans le bâtiment qui fut mis en place depuis hier (numéro de téléphone pour les contacter +30 210 3688703). La manifestation est partie de Propylaea, sur la rue Panepistimiou. Malgré le fait que athens.indymedia.org tout comme la radio 1431am.org de Thessalonique ne marchaient pas, quelqu’un à réussi à entrer chat.koumbit.net et rejoindre irc #athens. La radio libre de Mytilini retransmet les nouvelles depuis le broadcast de 98 FM live.
La station métro d’Omonia était ouverte, ainsi une foule (assez nombreuse) s’est dirigé vers la place Syndagma. A 13.00 tout les blocs de manifestants sont arrivés à Syndagma. La mobilisation n’était pas à la hauteur de ce qui était attendu, étant donné le sérieux de la situation. Les stalinistes du PAME ont marché dans la rue Filellinon alors que des unités de police se tenaient en face du Monument du Soldat Inconnu et du Parlement.
Au même moment, un total de 600 antifascistes tenaient une manifestation vers midi contre la conscription le service militaire obligatoire, qui est parti de la zone de Thissio et s’est finie dans le parc Canningos dans le centre d’Athènes. Un des nombreux slogans antimilitaristes crié fut : JAMAIS SOLDAT ET CE PARTOUT, NOUS N’IRONS PAS À LA GUERRE POUR LES PATRONS !
Plus tôt à Thessalonique, 1000 manifestants (surtout des syndicalistes) ont marché de Kamara à la place Aristotelous, où des manifestants occupaient le bâtiment “Olympion”, un cinéma historique du centre-ville, pour tenir une assemblée ouverte et utiliser l’endroit comme base pour se coordonner pour la lutte dans les jours à venir.
A Athènes, environ 5.000 personnes ont manifesté à 14.30 devant le Parlement. Avant que la manif ne finissent, il fut reporté que deux manifestants étaient détenus en-dehors de l’École de Droit (probablement pour défaut de papier d’identité). Dans la partie basse de Syndagma, malgré les appels à la grève, la rue Ermou (un des endroits principaux pour faire du shopping à Athènes) était remplie d’acheteur potentiels, motivés seulement par leur compulsion consumériste ou un désir touristique. Avec le trafic bientôt revenu à la normale, le dernier bloc de manifestants est parti vers Propylaea, dans la rue Panepistimiou. Peu après, le bloc anarchiste à rejoint l’École de Droit occupée. Quelques uns sont resté un peu en face du Monument du Soldat Inconnu, face à face avec les unités de la police qui étaient toujours en ligne, gardant leurs patrons.
Dès que l’accès à athens.indymedia.org était complétement restauré, des nouvelles furent reçues de Mytilini (île de Lesvos), où environ 200 personnes ont participé à une marche calme. Des camarades ont diffusé des textes pour l’intensification de la guerre de classe, dans une ville où toute les entreprises fonctionnaient (et la même pratique de cassage de grève s’est aussi produite dans d’autres villes).
Dans la ville de Patras, environ 30 anarchistes ont expropriés des biens de base d’un supermarché, les partageant parmi les gens qui étaient rassemblés à un marché à ciel ouvert proche. Plus tard, pendant la marche de protestation suivies par 1.000 personnes, des attaques contre des DAB et des caméras de surveillance de plusieurs banques ont été menées. Une boutique de prêt sur gages a été attaqué avec des pierres et la vitre d’une succursale de la marque ZARA a été brisée – la journée d’avant, le 10 février, deux autres magasins d’achat d’or (requins des prêts) ont été attaqué dans la rue Korinthou et la place Olgas. Les flics ont tiré des gaz lacrymogènes sur la foule, mais les manifestants ont réussi à se regrouper dans le parc Georgiou. La manif à rejoint la préfecture occupée et est retournée au même parc. Le bloc anarchiste à marché jusqu’à se disperser devant l’espace occupé Parartima.
Environ 400 personnes sont venues au rassemblement de l’après-midi à Syndagma, contre la promulgation de la multinationale ACTA par le Parlement Européen. Le soi-disant Anti-Counterfeiting Trade Agreement (en français Accord Commercial Anti-Contrefaçon) devrait être voté en juin 2012 et aussi ratifié par le Parlement grec (plus de mobilisations mondiales cantre ACTA devrait suivre). Les manifestants ont distribué des milliers de pamphlets contre la surveillance globale d’Internet et la criminalisation du courant libre d’idées.
Plus tard dans la soirée, vers 20.45, une assemblée ouverte à démarrée dans l’École de Droit occupée (Solonos rue/entrée dans la rue Massalias). Les occupants ont pressé tout les supporters à rejoindre les activités de l’occupation, qui opère comme base pour la dissémination et la coordination de la résistance.
A Ilion, au nord-est d’Athènes, 150 personnes ont participé à une manifestation locale. Durant la marche, des slogans ont été écrit sur les façades de plusieurs banques, la mairie et les branches locales de deux partis principaux, le PASOK et Nea Dimokratia.
Sur l’île de Naxos 30 memebres de l’assemblée autonome de la ville de Naxos se sont rassemblé dans le port et diffusé des textes qui parlait de révolte populaire.
Photo : Intervention antifasciste à Livadia, la banderole déployée dit “Fascistes et flics vont main dans la mains; de la merde sur le LA.OS. et [son président] Karatzaferis”
En plus de manifs locales dans plusieurs quartiers différents (surtout dans l’Attique) propageant les protestations contre le régime ce dimanche dans les villes grecques, tout comme les expropriations de supermarchés, certaines des actions les plus notables de la journée sont celles qui se sont passés à Lividia, où des militants antifascistes ont interrompus un rassemblement en intérieur de brutes du parti d’extrême-droite le LA.OS., et à Keraklion (île de Crète), où le studio de la station de télé locale CretaTV était occupé à minuit pendant l’émission par des anarchistes/anti-autoritaires, propageant un message un appel à la grève générale – le thème central sur l’écran étant “capitalisme ou révolution”. Après cette action directe, le même groupe est allé à la prison de Alikarnassos, où les camarades sont restés une heure et demie à crier des slogans en solidarité pour les prisonniers en lutte.
La légende du texte vient d’un slogan anarchiste “Le traité de Varkiza est rompu; nous sommes à nouveau en guerre.” En référence au traité de Varkiza en 1945 où les stalinistes du KKE (Parti Communiste Grec) ont rompu avec la lutte armée dans un souci de légalité avec le nouveau régime.
APRÈS AUTANT D’ANNÉES DE SILENCE… POUVEZ-VOUS ENCORE VOUS SOUVENIR DE HURLER ?
Laissez-nous clarifier ceci : nous ne recherchons notre ennemi dans la face de Papademos, en Allemagne, au FMI, chez les impérialistes ou les banquiers. Aucun gouvernement ne pourra nous représenter parce que nous cherchons la fin de toute autorité. Pour nous l’autorité ce n’est pas seulement l’État et le Capital, mais aussi les façons dont les structures de domination (école, famille, patriarcat, religion, sexe) sont produites dans la vie de tout les jours et dans les relations inter-personnelles, de manière forcée ou volontaire, institutionnelle ou non-statutaire.
Toutes les sortes d’autoritaires devraient savoir que nos désirs ne seront pas confinés aux limites posée par l’idéologie dominante du défaitisme et du compromis. L’impasse des luttes revendicatives, cherchant à améliorer les conditions de vie dans les institutions, mène objectivement à un encerclement du processus insurrectionnel. Pour nous qui ne voulons pas retourner au travail et à la normalité, mais qui veulent détruire la propriété et les relations hiérarchiques de production, il n’y a qu’une voie : nous rencontrer dans les rues, dans les grèves sauvages et dans les espaces occupés auto-organisés.
Enflammons l’insurrection et ne prolongeons dorénavant pas la durée du système.
Avec les espaces occupés, les sabotages, les attaques, la solidarité constante avec quiconque qui résiste, avec les prisonniers politiques, les immigrants, ainsi qu’avec l’action antifasciste.
L’ère de la prospérité est finie. Le rêve d’un accès à la consommation et à l’avancement, exprimé par le tryptique “frime, consommation, carrière”, est soudain devenu le cauchemar ultime. Mais maintenant il n’y a pas de retour en arrière. Le temps où les employeurs pressuraient les étrangers dans les fermes et les chantiers, la période où tu fanfaronnais comme un fier volontaire pour les Jeux Olympiques et où tu avais une femme de ménage comme esclave à la maison, ne reviendras jamais.
Tu vois dans quelle situation ton racisme a mis les migrants depuis le début, qui maintenant se présente à toi et tes enfants. Et tu redoutes ce fait. Quand la destruction d’autres sociétés, telles celles de l’Europe de l’Est ou l’Irak, protègent tes privilèges dans la compétition internationale, tu en profites le plus, cyniquement.
Peut-être est-ce le moment de laisser tomber le capitalisme, le nationalisme et le consumérisme ? D’arrêter de penser comme un propriétaire et de comprendre qui sont réellement nos ennemis ? L’État, les patrons, les flics, ce système d’économie politique…
Car ce n’est pas toi qui perd un boulot, mais ton travail qui disparaît en tant que potentiel. Car c’est la force destructrice du capitalisme qui menace la simple existence de nous tous.
Le seul potentiel que le capitalisme nous laisse pour survivre est soit la queue des soupes populaires, la fouilles dans les poubelles pour de la nourriture, où le pillage de supermarchés.
Pour cela, la seule solution est la Révolution Sociale. Pour avoir ainsi une vie, et ne plus survivre seul.
Ceci nécessite que nous nous soulevions contre toutes institutions économique et politique; et que nous prenons nos mesures durant l’inssurection, telles l’abolition de l’État, de la propritété, de la nation, du sexisme et du patriarcat, pour amener la révolution dans la vie de tout les jours.
GRÈVES SAUVAGES, OCCUPATION AUTO-ORGANISÉES, PROPAGATION DE LA RÉVOLTE PARTOUT POUR LA RÉVOLUTION SOCIALE
J’étais, je suis et je serai un anarchiste. Aussi longtemps que je vivrai et respirerai le voyage continuera —Giannis Dimitrakis
L’anarchiste Giannis Dimitrakisa été arrêté et gravement blessé par les balles des flics le 16 janvier 2006, après le braquage de la Banque Nationale dans la rue Solonos dans le centre d’Athènes.
Une tempête de désinformation fut appliquée systématiquement par la police et relayé par les médias de masse, alors que son arrestation a été suivie par une propagande étatique délirante sur l’existence prétendue d’un nommé “gang de bandits en noir”; durant les jours où il était toujours hospitalisé dans une unité de soins intensifs, le “fameux” procureur antiterroriste Diotis a tenté de l’interroger; ses amis et connaissances ont été ciblés; et furent ajoutées dans le dossier du procureur contre lui, l’accusation antiterroriste ainsi que des charges pour plusieurs autres braquages. Dimitrakis défend le braquage de banque durant lequel il a été arrêté comme un choix politique, comme un choix basé sur son opposition au chantage au travail aussi bien qu’au rôle des banques. De plus, depuis le début et durant toute sa captivité il a été activement présent dans les révoltes et luttes dans la prison et à travers ses écrits il a gardé un contact vivant avec les développements à l’extérieur. La machinerie du procureur a aussi accusé et déclaré recherché dans l’affaire trois autres anarchistes, Simos et Marios Seisidis et Grigoris Tsironis et il a même placé une prime sur leurs têtes en octobre 2009. Simos Seisidis a été acquitté dans les deux affaires pour le cas outrageant du “gang de bandits en noir” et pour la tentative d’assassinat (!) sur le même flic qui lui a tiré dans la jambe. Néanmoins Simos est toujours en détention préventive dans “l’hôpital” de la prison de Korydallos, attendant de comparaître dans un dernier procès, alors que Marios Seisidis et Grigoris Tsironis sont en cavale à ce jour.
L’issue du premier procès de Dimitrakis en juillet 2007 fut une sentence exterminatrice de 35 années. Lors de son appel en décembre 2010 sa peine a été réduite à 12 ans et demi. Finalement, après avoir été incarcéré six années complète, le compagnon a été relâché de prison sur parole.
PAS DE COMBATTANT OTAGE DANS LES MAINS DU POUVOIR
ET DES ÉLITES ÉCONOMIQUES
Ce procès est un procès politique où sont jugés des révolutionnaires ayant choisi la lutte armée afin de lutter pour le renversement du capitalisme et de l’état, pour le renversement du régime criminel que vous, en tant que juges, défendez.
Votre tribunal est un tribunal spécial constitué suite aux ordres des impérialistes américains et anglais qui jouent le rôle des tuteurs de l’état grec. Ils ont imposé des dispositions «antiterroristes» spéciales qui rajoutent des accusations et maximisent les peines; ils ont imposé la création des tribunaux spéciaux qui siègent dans les prisons, dans un environnement sécuritaire étouffant qui diminue le retentissement du procès afin que le peuple n’apprenne pas les opinions politiques des révolutionnaires; ils ont imposé l’application des conditions de détention particulières. Et tout cela dans le but de réprimer la résistance armée ainsi que l’action des organisations révolutionnaires armées en Grèce. Continue reading Athènes: Déclaration écrite de Nikos Maziotis lors du procès de Lutte Révolutionnaire, 24/10/11→