Tag Archives: sans papiers

[fRance] : A propos du 2ème procès de l’affaire “Machine à expulser”

Cliquez sur l’image pour télécharger le PDF

7 camarades et compagnons seront jugés le 31 janvier au TGI de Paris à la 16e chambre du tribunal correctionnel.
Solidarité avec les inculpés de la lutte contre la machine à expulser.

En 2010, deux vagues de perquisitions et de multiples procédures liées à de nombreuses attaques (incendiaires ou non), tour-à-tour jointes, disjointes, et associées dans le cadre d’une instruction tentaculaire, viennent réprimer la phase offensive de lutte contre la machine à enfermer et expulser les sans-papiers qui a augmenté en intensité suite à l’incendie du centre de rétention de Vincennes par les retenus eux-mêmes le 22 juin 2008.  Après l’abandon des chefs d’inculpation les plus lourds, et des années de procédures pleines d’incohérences et manifestement faites pour justifier des moyens de surveillance, des contrôles judiciaires et des incarcérations préventives, dix camarades et compagnons se retrouvent cependant convoqués devant la justice. Un premier procès qui mettait en cause quatre personnes, dont trois avaient été incarcérées en 2011, a eu lieu en juin 2017. L’une d’entre elles a été relaxée, les trois autres prennent 4 mois avec sursis, et 500 euros d’amende pour dégradation en réunion (des tags) et refus d’ADN. L’un d’entre eux a fait appel de cette décision, il sera donc rejugé prochainement.

Le 31 janvier, ce sont sept personnes qui seront passé en procès (l’un d’entre eux était déjà jugé dans le procès du mois de juin). La logique est la même : après une débauche de moyens policiers et judiciaires, quatre personnes ne se voient reprochés qu’un refus d’ADN et de  signalétique, alors que les trois autres sont accusés en plus de faits de dégradation lors d’occupations sauvages et éclairs de locaux d’entreprises participants à l’enfermement et à l’expulsion des sans-papiers (en l’occurrence Air France, SNCF et Bouygues Telecom).

À travers cette répression dont les procès en cours constituent le bancal épilogue, ce sont des dynamiques de luttes autonomes et auto-organisées qu’il s’agissait de briser, en cherchant à rompre les liens qui se construisaient alors entre les luttes à l’intérieur et à l’extérieur des Centres de Rétention Administrative. Plus largement, il s’agissait de mettre fin aux formes de luttes auto-organisées et offensives qui, à partir de 1996 dans le mouvement dit « des sans-papiers », se sont opposées aux partis, aux syndicats, aux logiques gestionnaires et humanitaires, pour défendre la liberté pour tous, avec ou sans-papiers. Si le refus de la politique de tri des migrants et la lutte contre les moyens répressifs qui l’accompagnent ont pris des formes variées, collectives et « affinitaires », privilégiant, selon les moments, ou en même temps, l’agitation publique et l’attaque diffuse, c’est la perspective de s’opposer concrètement à la machine à enfermer et à expulser qui fera le lien entre les différentes phases de cette période de lutte. S’attaquer à ceux qui participent et profitent de l’enfermement et de l’expulsion des sans-papiers par des mobilisations décentralisées (contre Air France, Accor, Bouygues, Carlson Wagonlit, la Croix Rouge…) ou bien, de manière plus ponctuelle et diffuse, s’opposer aux expulsions, s’organiser contre les rafles, empêcher la construction de nouvelles places en centres de rétention, que ce soit par des attaques, des occupations, des manifestations, des visites inamicales de jour comme de nuit, c’est toujours lutter pour la liberté de tous et toutes.

Aujourd’hui cette question est plus que jamais d’actualité. Alors qu’un nouveau projet de loi prévoit d’augmenter encore le délai de rétention jusqu’à plus de trois mois, qu’il s’agit désormais de trier les migrants aux portes de l’Union Européenne, alors que les migrants sont toujours plus nombreux à mettre en crise la gestion de ces dispositifs, il est d’autant plus urgent de se donner les moyens d’entraver la mise en place concrète des dispositifs d’enfermement, de répression et d’expulsion.

Pourtant, dans cette période extrême de troubles et de crise internationale de la gestion migratoire, aucune intervention subversive à la hauteur des enjeux n’est venue, ces toutes  dernières années, bousculer réellement la bonne gestion des migrations et sa cogestion humanitaire.  Les pratiques, l’élaboration offensive sous ses formes variées et vivantes et les analyses qui ont fait l’inventivité de ces luttes se sont sclérosées, leur vitalité s’est perdue. A défaut de perspectives révolutionnaires, le découragement fait son chemin et les logiques « pragmatiques » et « réalistes », c’est-à-dire humanitaires, triomphent. On entend parler de « soutien aux réfugiés » quand des luttes avaient imposé le refus de ces dénominations d’Etat (ou de cogestionnaires) qui valident le tri des migrants, la régularisation par la normalité, le travail, la famille ou l’amour de la patrie, comme de cette position de « soutien » qui condamne à l’impuissance et au paternalisme, et dans laquelle s’installent désormais celles et ceux qui voulaient auparavant en finir avec les frontières et l’enfermement sous toutes ses formes. Une époque de pacification et de confusion, dont la page mérite d’être tournée au plus vite, avec le souvenir de ce qu’ont pu être ces luttes, de ce qu’elles pouvaient avoir de véritablement offensif, et la volonté de reparcourir les chemins de la subversion de l’existant, de ses défenseurs et de ses faux critiques.

À la place des bétonnages politiciens et identitaires, des crispations égotiques et des modes d’affirmations politiques qui ne peuvent que s’approfondir dans la séparation et l’isolement, venant vernir de radicalité la vanité et les dérives dans lesquelles s’enlise la morne séquence que nous vivons, il nous faudrait trouver de nouveaux espaces de lutte désintimisés et déprivatisés, sans dieux et sans chefs, dans lesquels il ne s’agirait plus de se situer, ou d’être situé, que ce soit sur un plan politique, affinitaire et/ou identitaire.

Plutôt que de reconstruire le passé pour établir une mythopoïesis en dépit d’un présent décomposé, et de délimiter des pré-carrés en dépit d’un passé composé dans lequel les divergences pouvaient s’exprimer, dialoguer, voire se confronter dans la construction commune de perspectives révolutionnaires, il est urgent de puiser dans la mémoires des luttes protéiformes, vivants et foisonnants de quoi nourrir notre refus de ce monde, de l’État et de ses frontières.

Ces deux procès, comme tous les autres intentés à celles et ceux qui luttent, sont d’énièmes coups portés par l’Etat dans la guerre sociale en cours depuis toujours, il nous appartient donc de reprendre l’initiative et l’offensive plutôt que de continuer à subir.

Ne nous laissons pas juger en silence
Liberté pour tous et toutes, avec ou sans papiers
Feu à toutes les prisons !

pafledab@canaglie.net

en portugais

Marseille : Incendie d’une voiture du GDF Suez en solidarité avec Calais

Reçu le 19 mars :

Au cours des dernières semaines, L’État et sa “bonne” armée ont intensifié leurs attaques contre nos ami.e.s à Calais, entre deux ratonnades fascistes. Mais ceux qui s’attaques aux réseaux libertaires doivent s’attendre à des réactions fortes.
Si les maisons construites à Calais se font détruire, nous détruisons l’infrastructure répressive, à Marseille comme n’importe où ailleurs.
En réponse aux destructions et aux attaques contre la Jungle de Calais, nous avons brûlé une camionnette de {Cofely – GDF Suez}, qui profite de la gestion des soi-disant “migrants” en participant à la construction de centres de rétention en France et en Italie, le vendredi 4 mars dans le quartier de Baille.

La lutte contre toutes les frontières, les États et la société d’exclusion et d’expulsion continuera.
Pour une vie solidaire.

H.i.H.i.H.i
(Hibouc Insomniaques à l’Humeur Internationaliste et à l’Humour Incandescent)

anglais | allemand | italien

Marseille : Une semaine d’actions en solidarité avec la résistance à Calais

Cliquez sur l’image pour l’affiche (4.8mb). L’affiche est également dispo en anglais. Pour plus d’affiches en solidarité avec la lutte à Calais cliquez ici.

Reçu le 16 mars :

Suite aux récentes expulsions à Calais, une semaine d’actions en solidarité avec la résistance dans la « Jungle » a eu lieu à Marseille. Nombre d’individuEs et groupes ont contribué de façon anonyme aux diverses actions contenues dans ce communiqué. Toutes les cibles choisies collaborent dans la répression, l’assujettissement et la déportation de personnes migrantes et/ou sans papiers, à Calais ou ailleurs.
Ci-dessous la liste des actions telles qu’elles ont été communiquées par les personnes concernées :

* 500 autocollants dont “non aux expulsions- solidarité avec la résistance à calais”, “Migrants bienvenus – ramène tes potes”, “collabo – solidarité avec les sans papiers à Calais”, ainsi que divers autres en français et en anglais, distribués à travers la ville.

* Plusieurs petites actions ont eu lieu le dimanche 6 mars :
Des affiches du FN ont été détruites et des slogans pro-migration ont été tagué sur un mur à côté.
Les pneus d’un véhicule appartenant à Orange Telecom (en lien avec l’État) ont été crevés.
“Collabos aux expulsions” tagué sur 3 boîtes aux lettres de La Poste.
Un distributeur de liquide et une caméra de sécurité ont été saboté avec de la peinture à la banque BNP Paribas sur l’avenue de la Corderie – “collabo” tagué à côté du distributeur.
Le bâtiment de La Poste également tagué “collabo aux expulsions”.

* 200 affiches collées autour de Noailles, la Belle de Mai et National (1er et 3ème) avec quatre affiches différentes : “Solidarité avec les sans papiers à calais”, “Solidarité avec la résistance à calais” et “Solidarité avec les grèves de la faim à calais” (le dernière en français et anglais)

* Mercredi 9 mars tôt le matin :
Lâché de banderole disant “Solidarité avec la résistance à Calais – personne est illégal-e”.
Des slogans tagués : ” pas de papiers pas d’expulsions” ” brûle les frontières, brûle l’état” ” pas de frontières – pas d’état – pas de problèmes!” “Vinci collabo des expulsions” “non aux expulsions”

* Jeudi 10 mars à 4h30 : bâtiment de la Croix Rouge, rue Baille, 5e arrondissement. Des fenêtres explosées avec des pierres et serrures sabotées. Contre les collaborateurs ‘humanitaires’ et leurs tentatives d’adoucir la violence des frontières. Il n’y a pas d’expulsions paisible.

* Deux distributeurs des collabo LCL ont été mis hors service.
Une voiture de la métropole saboté et “calais” peint sur le toit.

* Des tagues contre six bâtiments du Groupe SOS dans le 1er, 3e et 7e : au 200 et 357 bvd national, 3 bvd grigou, 2 rue grigan (serrures également cassées), 24a rue fort notre-dame, 1 bvd charles livron.
Egalement deux bureaux de poste : 184 bvd national et place bernard de cabinet.
“collabo aux expulsions” et “solidarité avec les sans papiers à calais” et “solidarité avec la résistance à calais”

* La nuit du jeudi 10 : tagues et bombes de peinture contre 3 bâtiments de la Croix Rouge autour du boulevard Chave dans le 5e arrondissement (un magasin de charité et les bureaux). Les messages peints : “Solidarité avec Calais” et “Collabo aux expulsions”.

* Un groupe d’entre nous a décidé de faire une banderole disant “A bas toutes les frontières – Solidarité avec la résistance contre l’expulsion à Calais” en français, arabe et anglais. Nous avons pris une photo avec quelques amiEs tenant la banderole, comme geste simple pour celleux qui luttent à Calais. Ça a eu lieu vendredi.

en anglais | allemand | portugais

Athènes : attaque incendiaire contre un commerce fasciste

Au petit matin du 24 octobre 2014, nous avons attaqué le bar “Bristol”, situé rue Davaki à Ambelokipi, avec un engin incendiaire. Cette entreprise appartient à Christos Zervas, un membre de l’aube dorée connu et candidat aux dernières élections municipales, en plus d’être un lieu fréquenté par les députés de l’aube dorée et autre racaille fasciste.

Nous dédions cette action à la mémoire de Pavlos Fyssas, Shehzad Luqman et les innombrables migrants qui ont été victimes de violence de l’Etat qui se manifeste aux frontières maritimes et terrestres.

Nous continuons la lutte antifasciste dans les rues et les places, et n’attendez rien de “l’anti-fascisme” étatique et ses partisans; au contraire, ils sont nos ennemis.

Nous n’oublions pas les personnes en captivité et poursuivies de la lutte. Les arrestations préventives, les persécutions et les tortures ne resteront pas sans réponse.

Athènes : fasciste fracassé à Exarchia

Lundi après-midi 20 octobre 2014, un fasciste a été repéré et fracassé dans le secteur d’Exarchia. La crapule molle qui se fait appeler Ioannis Kaptsis (originaire de l’île de Syros) portait un tee-shirt ‘Pit Bull Hellas’ avec un sac. Les reçus des achats de la zone d’Exarchia (c’est probablement un résident) ont été trouvés sur lui, ainsi que des contacts avec d’infâmes fascistes (Lagos, par exemple) et d’autres saloperies à l’esprit similaire (par exemple Giorgios Dorée, Maria Dorée) dans son téléphone portable.

Ni à Exarchia ni nulle part. Ecrasons les fascistes dans chaque quartier.

PS. Nous le remercions pour le don généreux de son argent qui nous permettra de renouveler le permis de séjour d’un camarade migrant.

Grande opération européenne de contrôles des migrations

ATTENTION !

Une opération policière appelée « mos maiorum » mise en place par l’Union européenne aura lieu du lundi 13 au dimanche 26 octobre 2014. Pendant deux semaines 18.000 flics vont chasser des personnes sans-papiers. Ils veulent savoir les chemins et routes de migrations et arrêter le plus de personnes possible.

Avertissez tous les sans-papiers ! Les contrôles auront lieu dans les trains, les gares, les aéroports, les autoroutes et au frontières internes européennes.

Contre la forteresse Europe !
Personne n’est illégal-e !

Plus d’infos ici.

AFFICHES/TRACTS À IMPRIMER, DIFFUSER, COLLER ici et .

Berlin : “Attaque” du bureau de recensement des étrangers à Moabit

"le racisme tue"
“le racisme tue”

Nous, un petit groupe de jeunes, avons cassé les vitres de votre lieu de travail cette nuit [Samedi 30 août 2014] et avons pulvérisé des slogans sur tes murs.

Nous savons que ce ne sont pas tes vitres et tes murs, ce sont les vitres de ton employeur, les vitres de ton État qui te paye de sorte que tu peux payer les murs de ton appartement pour voir depuis les fenêtres une ville dans laquelle les réfugiés ne doivent pas rester, même s’ils montent sur le toit et qu’ils sont sur le point de sauter pour leurs droits humains. Même si ton Etat ​​avec l’aide de la police leur coupent l’eau et l’électricité [Auberge de la Gurtelstrasse], afin qu’ils parviennent aux limites de leurs propres corps. Ces corps, qui sont capturés dans les paragraphes qui inventent la politique guerrière et les fichiers que TU traites et les commandes que la police exécute. Ces corps qu’on nomme sans-abri, sans-patrie et illégaux, sans voir les personnes derrière. Nous sommes tous ensemble dans ce bateau, qui peut être appelée soit inhumanité ou humanité. Ne cache pas ton coeur dans les murs de ton bureau, et ne regarde pas avec anxiété par la fenêtre, ouvre les portes de ton État pour les réfugiés, parce que TU les as enfermés. chaque petit engrenage de ce système “d’asile” tue les gens, et personne ne peut-devrait dire ensuite qu’il ne savait pas ce qu’il faisait. Un être humain pense, donc penses et agis, que tu es aussi un être humain, et pas seulement un engrenage terne.

Chypre : manifestation de réfugiés sur le toit du centre de rétention de Mennogeia

Après les incidents consécutifs au suicide et à l’auto-mutilation de détenus dans les prisons de Chypre, cinq détenus d’origine iranienne et un autre d’Afghanistan enfermés dans le centre de rétention de Mennogeia à Larnaca, ont organisé une manifestation sur le toit du bâtiment de la prison dans la matinée du 25 août 2014 pour exiger la fin de leur détention. A Chypre, comme ailleurs, les demandeurs d’asile et autres migrants sont détenus pendant des mois. Les manifestants migrants ont informé les solidaires à l’extérieur qu’il y a des personnes sans condamnation pénale qui ont été dans le même enfer pendant 4-5 ans.

Un groupe de personnes solidaires a organisé un rassemblement à proximité du centre de rétention, en criant “Liberté” et des slogans tels que “La passion pour la liberté est plus forte que toutes les cellules de prison”.

https://www.youtube.com/watch?v=Xaszu6P9CuE

Après être restés 48 heures sur le toit du centre de rétention et avoir négocié avec les autorités, les migrants protestataires ont été libérés sous condition.

[Bienvenue en Grèce] Affiche de l’assemblée No Lager vue dans les rues d’Athènes

welcome

Bienvenue en Grèce

La mort non-accidentelle d’un immigré

Mardi 22 juillet, Ahmad Mohamed Farogh, d’origine pakistanaise, détenu dans le camp de rétention d’Amygdaleza, souffrant d’une maladie cardiaque, a demandé à plusieurs reprises aux gardiens une attention médicale. Il lui a été donné des cachets non adaptés, et une ambulance a été appelée; l’ambulance n’est jamais venue et au lieu de cela, un véhicule de police a été utilisé pour amener l’homme à l’hôpital. Il est mort en chemin.

E.H d’Afghanistan, a tenté de s’évader du camp de rétention d’Amygdaleza; il a réussi, les gardiens ont remarqué ça, l’ont localisé et l’ont attrapé. Ils l’ont frappé brutalement durant l’arrestation, et de nouveau dans le camp devant les autres retenus. Il est resté ensanglanté pendant des heures à Amygdaleza; Il a alors été transféré à l’hôpital et finalement dans un autre camp de rétention, avec bras et jambes cassés. La même soirée un autre migrant a essayé de s’échapper, a échoué et depuis son sort est inconnu.

Dans les camps de concentrations contemporains les migrants sont prisonniers d’une guerre qui a lieu au quotidien, et le flic décide de leurs vies et morts; des morts qui sont pour la plupart du temps jamais divulguées ou elles sont présentées d’une telle façon qu’elles semblent naturelles et évidentes. Aussi évidente doit être la punition de ceux qui tentent de s’échapper, ceux qui défient la violence quotidienne qu’ils vivent, ceux qui remettent en question leur enfermement. Hormis le fait d’être évidente, ça doit être exemplaire et rude.

Toutes ces choses ne se déroulent pas seulement dans l’obscurité du camp de rétention. Elles se passent au grand jour dans les rues de la métropole. Ici, où les pogroms racistes se passent quotidiennement, menant des dizaines de migrants vers les “paradis de l’hospitalité grecque” – à savoir, le camp de rétention d’Amygdaleza ou les directions d’Aliens d’Attique (P.Ralli)-  pour une détention sans condition et indéfini.

“La Grèce est vraiment un pays très hospitalier”
-Vas.Kikilias, au nouveau centre de rétention à Moria, sur l’île de Lesbos.

Au milieu d’une saison touristique fructueuse, le ministère de l’ordre public, Vassilis Kikilias, a dit que le gouvernement grec mène “un travail humanitaire, soutenu par les scientifiques, docteurs et psychologues” à Moria. On se demande si Ahmad Farogh – comme n’importe quel autre migrant retenu – aurait du être transféré à Moria, expérimenter là-bas, d’une manière scientifique, les politiques mortelles du lager moderne.

Assemblée No Lager, Athènes, 29 juillet 2014

Contre les centres de rétention pour migrants 

Force et solidarité avec les luttes quotidiennes des migrants retenus !

nolager.espiv.net

L’affiche original en anglais

Leipzig, Allemagne : le bureau des verts attaqué

Dans la nuit du 26 au 27 Juin, nous avons attaqué le bureau principal des Verts dans la Grande Rue à Leipzig en cassant les vitres. Nous tenons à exprimer notre colère contre les actions de la police et le gouvernement des verts à Friedrichshain-Kreuzberg, ainsi que notre solidarité avec les réfugiés de la rue Ohlauer.

! RÉFUGIÉS BIENVENUE !

Berlin: quelques impressions sur les manifs anti-expulsion à Kreuzberg

Voir tous les articles à propos du squat de réfugiés de la rue Ohlauer à Kreuzberg

berlin-kreuzberg-june2014

Voici une brève mise à jour des manifs dans les rues contre le siège du squat de réfugiés rue Ohlauer, à Kreuzberg, menacé d’expulsion depuis le 24 Juin. Nous écrivons cela pour partager ce que nous avons connu le 1er Juillet, en espérant que cela peut aider en quelque sorte camarades afin de former un récit de la situation.

Nous avons atteint le quartier aux environs de 16h00 et après s’être déplacés pour vérifier où les flics avaient mis leurs barrages, nous nous sommes dirigés vers la rue Ohlauer, où l’école squattée est située, encerclée par les forces de police en masse. Sur le toit de l’ancien bâtiment de l’école, on pouvait voir 2 ou 3 personnes, tandis qu’au croisement de la rue Ohlauer avec la rue Reichenberger, il y avait une foule d’environ 500 manifestants. Les flics anti-émeute avaient déplacé leurs barrières métalliques avant, gagnant quelques mètres de terrain, et ont été mis en ligne avec le corps armuré en entier et des dizaines de cars de police derrière. Il n’y avait pas moyen pour les gens de se rapprocher de l’entrée de l’immeuble, à l’exception de briser violemment les lignes de police, quelque chose qui était hors de question pour le moment, étant donné que nous étions en infériorité numérique avec les porcs, mais surtout en raison du caractère du rassemblement qui était tout sauf combatif.

A l’extérieur de la Bibliothèque “Tempête”, il y avait deux tables d’informations, c’est-à-dire 2 tables avec un tas de gens assis derrière et qui organisaient des trucs (nous n’avons pas réussi à comprendre exactement ce dont il était question). Dans le même temps, au milieu de la rue il y avait une petite camionnette avec un sound-system, d’où les gens (principalement des réfugiés et migrants artistes de hip-hop) rappaient et chantaient sur le son. La plupart des manifestants était assis sur le sol, étant dos à la police et regardant le concert improvisé. Nous constatons que les moments de la libre expression dans les rues sont très importants au quotidien, mais nous considérons que les festivités joyeuses lors de périodes cruciales comme celle-ci sont sont du moins naïves, sinon réactionnaires. Le sentiment général était celui d’une manif pacifiée pour les droits-civiques ou une fête de rue, dépouillé de toute notion de rage contre la militarisation de la zone par les forces de police. En outre, la musique et les annonces via le microphone étaient continues, ne laissant aucune place pour des slogans scandés, obligeant pratiquement les gens à un rôle de spectateurs.

Néanmoins, ce que nous trouvons tout à fait irresponsable de la part de ceux qui appellent à et/ou organisent ces manifestations est le fait d’accepter (si ce n’est inviter) la presse sur place. Des camionnettes de télévision, les appareils photo, photo-reporters et des journalistes ont été mêlés aux manifestants, filmant, prenant des photos et généralement enregistrant et surveillant tout. On ne savait pas s’il y avait des camarades parmi la foule qui avait le même avis que nous, mais nous avons préfèré garder profil bas. Cependant, personne n’a eu de réaction visible contre cette présence de facto des bâtards des médias de masse. Nous nous sommes d’abord adressés à un point d’information, expliquant qu’on ne sentait pas un environnement sûr pour les manifestants, puisque tous nos mouvements étaient sous surveillance et pas seulement par les flics, mais aussi par la presse, pour recevoir la réponse qu’il y avait des gens qui voulaient que les médias soient présents (parmi eux aussi des réfugiés). Nous avons essayé de crier des slogans («La presse travaille pour l’État; des journalistes nous niquent en ce moment!). Mais en vain, puisque nos voix ont été couvertes par le sound-system.

Après un certain temps, nous sommes allés à l’angle des rues Lausitzer et Reichenberger, à un pâté de maison de l’école des réfugiés, où les flics avaient encerclé un groupe de près d’une centaine de manifestants qui effectuaient un sit-in pour bloquer plusieurs fourgons de police qui se dirigaient vers la rue Ohlauer. L’esprit était un peu mieux ici, vu que les gens criaient des slogans clairs et forts, mais l’action n’a pas dépassé les limites de la désobéissance civile. Dans certaines circonstances, des sit-ins peuvent en effet être efficaces en termes de bloquer l’avancée des flics, mais il n’est pas garanti pour les militants que les bottes de police ne leur marcheront pas sur la tête à chaque fois qu’ils en auront envie. Les flics ont exercé la violence contre les manifestants, mais n’ont pas réussi à prendre d’assaut le sit-in; puis ils ont fait en sorte de diffuser plus de terreur en mettant en avant des escadrons de police en uniforme et des cagoules noires couvrant leurs caractéristiques faciales. Il ne fait aucun doute; l’État est le seul terroriste.

Nous sommes restés dans la zone jusqu’à environ 20h00, se déplaçant d’un sit-in à l’autre (il y en avait au moins 2 plus dans le quartier). Avant de décider de quitter les lieux, nous sommes brièvement intervenus dans les festivités de la rue Ohlauer quand la musique s’est arrêtée, affirmant haut et fort que les médias de masse, c’est la voix de l’ennemi et qu’ils doivent donc être chassés immédiatement. La presse est dans une large mesure responsable de la préparation de cette expulsion en terme de propagande, et il est vraiment triste de voir que certaines personnes ne reconnaissent pas l’évidence. Cette lutte, comme tout autre combat partiel, sera soit radicalisée et prise en charge par les réfugiés et les personnes dans la solidarité comme un épisode continu de la guerre sociale, ou elle finira par être médiée et dissimulée par le pouvoir.

Ici un document daté du 1er Juillet avec diverses revendications (signé par un certain nombre de différentes personnes), dans une tentative de certains réfugiés de parvenir à un «accord» avec les fonctionnaires du quartier de Friedrichshain-Kreuzberg, et d’empêcher leur poursuite judiciaire et l’expulsion violente de l’école Gerhart Hauptmann.

Pendant ce temps, le ministre fédéral de l’Intérieur, Thomas de Maizière, a appliqué de toute urgence un vote sur le durcissement de la législation sur l’asile, qui sera pratiquement rendu impossible pour les gens (il vise les Roms en particulier) en provenance de Bosnie-et-Herzégovine, de Macédoine ou de Serbie entre autres, d’obtenir l’asile en Allemagne depuis que la loi va changer le statut de ces régions en “pays d’origine sûr”. Le Parlement allemand doit se prononcer sur ce projet de loi raciste dans une procédure accélérée.

Le texte en anglais ici

Bonn, Allemagne : slogans solidaires sur le bureau des verts

Nuit du 29 au 30 juin 2014

Afin d’exprimer la solidarité avec les occupant-es de l’école Gerhart-Hauptmann à Berlin, nous avons inscrit des slogans* sur le bureau fédéral des verts dans la vieille ville de Bonn (Dorotheenstraße 79).

Pour le droit de rester !

Contre les expulsions !

Bonn

*Les tags disent entre autre: “Solidarité avec les squatteurs de l’école à Berlin”, “Les verts envoient les réfugiés à la mort”, “Berlin: les verts expulsent”…

[Berlin] Expulsion du squat rue Ohlauer à Kreuzberg – Appel à manifs et interventions militantes

Entraînement de l’État policier et manœuvres de guerre civile des unités de police extra-légales à Berlin. La direction prend le contrôle de la direction politique du quartier Kreuzberg-Friedrichshain

Un tel titre pourrait facilement être reproché comme une idée follement exagérée de la part des habituels suspects anarchistes du coin. Mais bien sûr, un tel titre est choisi pour être provocateur – et il a l’effet désiré si la situation que nous rencontrons dans l’un des quartiers de Berlin est examinée de plus près. À la lumière des événements urgents, nous demandons du soutien !

La loi martiale a été imposée à Berlin, sans base juridique, sans explication, sans urgence, sans danger imminent et sans directive politique. Il n’y a eu aucune cause précédente pour cette loi martiale. Quelqu’un suggère que la légitimité n’est pas reconnaissable. Maintenant un ancien Etat décline tandis qu’un nouveau émerge.

Depuis mardi 24 juin 2014, l’école de réfugiés squattée de la rue Ohlauer* dans le quartier de Kreuzberg a été expulsée par plus des 900 unités de police de Berlin et d’autres états fédérales. Selon les journaux, des unités de police avec des mitraillettes étaient en action par mesures de sécurité. L’expulsion a été consciemment conduite pendant le Festival Fusion. La police montre toujours une présence massive.

La police et ses dirigeants politiques ne sont plus simplement une institution d’exécution, qui agit sur ordres, mais un acteur indépendant qui développe sa propre dynamique. La voiture de presse de la police émet des déclarations politiques d’autorité révoltante. La presse reproduit des déclarations de la police – et non pas celles des politiciens. La police prend en charge les tâches politiques – même la formation de l’opinion publique. La presse reproduit ces déclarations – donc la presse répand le conte de fées de “vacances volontaires» des réfugiés.

Par ailleurs, combien de «volontarisme» existe quand 900 policiers armés cognent à la porte et amènent le bus pour l’expulsion? Ce type de «volontarisme» inculque la terreur si l’on relie d’autres considérations historiques ou d’autres parties du monde où ce «volontarisme» est rentré et rentre en vigueur. En fait, une mesure d’état de la police a été délivrée sans autorisation d’expulsion ou base juridique. Il est maintenant temps pour les avocats d’agir sur la base des structures justes et démocratiques.

Mais d’autre part: 40 personnes refusent de quitter le bâtiment. Plus précisément: le toit. Avec de bonnes raisons, comme l’expulsion «volontaire» de la Oranienplatz occupée cette année qui a conduit à 10 arrestations – 10 personnes qui ont été placées en rétention en attente d’expulsion, malgré l’assurance du gouvernement de l’État fédéral que cela n’arrivera pas. Pendant ce temps, un réfugié du Soudan sur le toit a menacé de se suicider vu qu’il allait mourir au Soudan de toute façon.

Afin d’empêcher la solidarité directe entre les gens, les quartiers et blocs adjacents sont fermés depuis ce mardi 24 juin  L’accès est seulement autorisé pour ceux qui peuvent prouver qu’ils vivent dans le secteur. Beaucoup de magasins différents ont connu de lourdes pertes d’argent. Les magasins sont fermés. De la boutique de kebab au marchand de vin. La rue principale est bloquée. Espace extra-légale. Afin de détruire les moyens de communication entre les occupants sur le toit et les soutiens qui ne peuvent pas atteindre le bâtiment, la police déploie actuellement des brouilleurs.

La maire du quartier, Hermann (les Verts) est devenu invisible. C’est peu probable qu’elle ait été expulsée vers le stade de football mais plutôt qu’elle collabore avec la police. Elle est elle-même retranchée derrière la police. Mais notre colère et notre rage viendront s’abattre sur elle.

Panhoff, le membre du conseil vert des bâtiments et de la construction a également été identifié en tant que protagoniste. Déjà, les squatters de « Franz-Künstler-Street » ne veulent plus négocier avec lui parce qu’il utilise une stratégie dilatoire avec ses promesses vides. Bien sûr, il se pourrait aussi que son administration ne le suive pas quand il s’agit de la promesse d’installer des douches. Les douches ont été l’un des problèmes de l’école – qui a conduit à la mort d’une personne lors d’un combat. Si les gens de l’école avaient soupçonné que les engagements promis ne seront pas respectés, les sympathisants et eux auraient installé les douches eux-même il y a bien longtemps. Une fois encore, il est devenu évident que la collaboration avec l’ennemi politique n’a que des inconvénients. Panhoff a déclaré que l’évacuation était «volontaire», même s’il sait qu’il n’existe pas de base légale. Seulement la police parle à juste titre d’expulsion – mais d’une «volontaire». Cette subtilité n’est utilisée que pour être protégé contre de possible plaintes juridiques.

Panhoff est un Vert – notre rage et notre colère s’abattront sur les responsables de ce sale parti. Mais il serait injuste de ne pas s’attaquer au CDU (les chrétiens-démocrates) et au SPD (les sociaux-démocrates) avec la même intensité. Le CDU pour sa haine envers les réfugiés, qui exige le siège d’un quartier à travers la figure peu chrétienne de Henkel. Le SPD qui partage le gouvernement avec le CDU est devenu un acteur actif dans la stratégie de «diviser pour régner» qui fonctionne sur l’intégration et la déportation des réfugiés. Cette sale mafia était principalement responsable de la division des réfugiés à Oranienplatz. S’ils imaginent pouvoir se la couler douce pendant que les responsables du Parti des Verts se cachent dans leur fête d’été pathétique, ils se trompent lourdement.

Cet appel est émis par des groupes non-parlementaires issus de locataires, du mouvement antifa et d’autres projets menacés, vu que les soutiens des réfugiés ont à peine le temps de se soucier au sujet de l’organisation des espaces de couchage, entre autres.

Nous nous invitons à mener des actions locales et à travers le monde, fermes et massives, contre les partis politiques nommés et la police. Nous appelons à attaquer les institutions qui représentent la politique répressive envers les réfugiés. Toute notre rage et notre colère s’abattront sur eux. Et aussi vite que possible, tant que l’école est encore contestée, que les rues sont encore bloquées.

Nous appelons le Festival Fusion à se mettre d’accord pour une courte déclaration de solidarité au nom de toutes les personnes présentes et qui sera lu partout.

Et nous rendrons deux fois la disgrâce à cette occasion.

Retrait immédiat et inconditionnel de la police de l’immeuble, du quartier et des rues.

Reconnaissance immédiate des réfugiés comme faisant partie de notre société – sans condition

Combattons pour l’école de la rue Ohlauer comme espace de vie auto-déterminé pour 70 réfugiés et comme centre pour réfugiés internationaux.

Agissons vite, mais agissons furieusement.

Source

2806-01

Note:
*L’occupation de cette école a débuté il y a environ un an et demi: Emission de Sans-Papiers Ni Frontières du 1er novembre 2013 à écouter/télécharger ici

Berlin : revendication de l’attaque incendiaire contre le tribunal de Tempelhof-Kreuzberg

Nous apportons la lumière dans l’obscurité…

Une intervention militante: 4 pneus, 10 litres d’essence

Dans la nuit de vendredi 27 juin, nous avons mis le feu au tribunal cantonal à Kreuzberg.

C’est seulement un petit acte symbolique pour soutenir nos ami-es dans la lutte contre les conditions existantes.

Notre solidarité va aux réfugiés de l’école Gerhart Hauptmann et à toutes les personnes touchées par la répression.
L’expulsion est une attaque contre nous, qui sera suivie par d’autres actions.

Des balles pour le maire Hermann, le sénateur Henkel, le conseiller municipal Panhoff.

Liberté pour tous les prisonniers !

Droit de rester pour tous !

Pour une lutte armée !

TribunalKreuzberg

source//photos

Berlin : attaque en solidarité avec les squatteurs de l’école de la rue Ohlauer

Dans les dernières heures du 24 juin 2014, nous avons fracassé les fenêtres du rez-de-chaussée d’un immeuble de luxe récemment construit rue Simplon, comme une (trop) petite réponse à l’expulsion de merde.

Ceux qui sont utilisables par le système capitaliste peuvent avoir une place dans la ville capitaliste, mais tous les autres – qu’ils soient sans-abris ou réfugiés – sont censés ne pas avoir d’espace du tout.

Nous ne sommes pas d’accord avec cela, force et amour pour les squatteurs qui sont toujours à l’intérieur de l’école !

Solidarité maintenant ! Droit de rester pour tous et partout !

Les flics dans la rivière de la Spree !Dans la nuit du mercredi 25 juin 2014, une manif a été organisée en solidarité avec les squatteurs de l’école de la rue Ohlauer et tous les autres réfugiés. La police assiège l’école occupé depuis mardi 24 juin 2014 et a annoncé qu’elle comptait prochainement se rendre au squat pour “observer la situation”. Les flics tentent également de brouiller les communications téléphoniques du squat.

Italie : Sur la répression à Turin

Ce texte a été écrit avant les dernières arrestations du 9 décembre 2013.
Place nette ?

« Place nette ». Ainsi pourrait s’appeler, si elle avait un nom, l’opération que depuis avril dernier préfecture et parquet de Turin mènent contre des compagnons qui vivent et luttent principalement dans les quartiers de Barriera di Milano et de Porta Palazzo. Pourrait parce que, à la différence d’autres opérations judiciaires avenues ailleurs contre des anarchistes aux noms plus ou moins fantaisistes (Ardire, Mangiafuoco, Thor, Ixodidae, Outlaw, etc.) dans ce cas, les juges turinois ont, au moins pour le moment, choisi une autre voie. Plus discrète et anonyme, et qui pourtant ajoute quelques ingrédients à la recette de la répression en Italie.

Pas de « grosse enquête » qui implique un grand nombre de compagnons et les charge d’un délit associatif soutenu, la plupart du temps, par différents délits spécifiques, mais beaucoup d’enquêtes plus petites avec des chefs d’inculpations spécifiques pour lesquelles sont demandées et obtenues des mesures judiciaires de différents types. Non pas que ‘la grosse enquête » ait disparu de la projectualité de la préfecture : celle-ci continue probablement d’être proposée régulièrement et sans vacarme à la magistrature, car d’un côté elle justifie l’infinie prolongation des écoutes téléphoniques et ambiantes contre les compagnons, et de l’autre elle représente une carte à garder toujours prête. Pour donner un exemple turinois : le coup de filet de février 2010 avec lequel on accusait des participants à « l’assemblée antiraciste » de la ville d’association de malfaiteurs a été déclenchée tout juste deux mois après l’échec de frapper certains d’entre eux avec la surveillance spéciale. Les deux procédures avaient été montées parallèlement, une dans l’ombre et l’autre à la lumière du soleil : l’une ayant échoué, l’autre a été relancée. Évidemment nous ne saurions dire avec exactitude quelles cartes ont en main préfecture et tribunal en ce moment, ni plus comment ils les joueront cette fois (si l’une est l’alternative à l’autre, ou si l’une prépare le terrain de l’autre, par exemple). Mais nous pouvons identifier les particularités innovantes de ces dispositifs répressifs quand ils apparaissent.

Dans notre cas, par exemple, un quelconque délit de rébellion – imputé pour avoir tenté d’empêcher la police d’embarquer un ami ou un compagnon – assaisonné d’autres accusations comme blessures, violence ou vol avec violence selon le goût des juges, est repêché après quelques semaines et grâce à l’entente entre préfecture, procureur et juge d’instruction transformé en prison, résidence surveillée, obligation ou interdiction de territoire, signatures, selon le goût des juges. Les épisodes reprochés sont en général assez légers c’est pourquoi les mesures de détention (prison et résidence surveillée) prennent fin assez rapidement, mais pas les autres mesures qui, moins restrictives, sont scellées par des clauses plus flexibles, qui permettent une plus grande « insouciance » aux juges et reste ainsi en vigueur pendant des mois.

Pour qui a eu la « chance » de ne pas avoir été chassé de la ville, mais de s’être vu appliqué l’obligation de rester sur le territoire de Turin ou d’y signer, les juges adoptent actuellement un autre stratagème : au premier nouveau délit constaté la mesure peut être aggravée et transformée en prison ou résidence surveillée. La situation de Marianna et de Simona –incarcérées une première fois pour l’occupation de l’Unep, libérées immédiatement avec une obligation de signature puis ré-incarcérées parce qu’elles ont continué à participer à des initiatives et donc à être accusées de nouveaux délits– est exemplaire. Mais il n’est pas strictement nécessaire que le nouveau délit soit identique, ou même seulement similaire, à celui pour lequel elles étaient obligées à Turin, comme le démontre par ailleurs, plus récemment, la situation de Niccolò, qui, déjà soumis à une obligation de rester sur le territoire pour rébellion, a été arrêté pour vol et donc incarcéré suite à une aggravation de la mesure. Une fois découvert le mécanisme et des opérations similaires se succédant les unes aux autres, la préfecture a réussi à éloigner une quinzaine de compagnons des luttes turinoises aux moyens d’expulsions et d’interdiction de territoire. Continue reading Italie : Sur la répression à Turin

Québec : manif de solidarité avec les sans-papiers au centre de rétention de Laval (nord de Montréal)

Vidéo en anglais (avec sous-titres en espagnol):
http://www.youtube.com/watch?v=2o9O89q3f9E

Le 11 août 2013, environ 100 migrants et leurs soutiens sont descendus dans la rue en direction du centre de rétention pour migrants de Laval juste à l’extérieur de Montréal, pour dénoncer la pratique du gouvernement canadien d’enfermer et d’expulser les personnes sans statut. La manifestation a été organisée en collaboration avec la Journée de la justice pour les prisonniers, qui a lieu chaque année le 10 août pour commémorer les vies de ceux qui luttent et meurent derrière les barreaux, et de réaffirmer l’engagement des personnes pour la suppression des prisons. Des gens sont venus en bus, d’autres à vélo, et quand ils sont arrivés, ils étaient déterminés à faire suffisamment de bruit pour que les migrants à l’intérieur du centre de rétention puissent entendre leur message.

Sur une journée donnée, de 400 à 500 migrants sont enfermés derrière les murs des centres de rétention à travers le pays. La dernière décennie a vu une augmentation significative du nombre de migrants détenus, avec 82.000 détenus sur 2004-2011 et un nombre supplémentaire de 13.000 détenus depuis 2011. Suite à la mise en œuvre des politiques de détention obligatoire par le projet de loi C-31, tous ce.lles.ux qui entrent par de soi-disant «moyens irrégulier» peuvent faire face à un an de détention.

Des silhouettes représentant des proches qui ont été raflés et des banderoles lumineuses ont été accrochés à la clôture. Des messages de solidarité en arabe, hongrois, espagnol, ourdou, anglais et français ont été lus à haute voix, tandis que des restes de vêtements ont été suspendus le long du mur, symbolisant la violence subie aux postes-frontières du monde entier.

Pendant le pique-nique, quelqu’un de l’intérieur a informé les organisateurs que, en raison de la manifestation, les heures de visite avait été annulées toute la journée, les prisonniers étant punis par l’annulation du temps de prière, tout en étant interdit de fumer et d’être confinés dans leurs chambres.

Exaspéré par ces nouvelles, les gens se sont précipités vers la clôture extérieure du centre de rétention et ont commencé à taper sur ses portes en métal. Peu après, la porte a été démolie et un groupe de manifestants a violé le périmètre et a réussi à exprimer leur rage directement à l’extérieur des bâtiments où les migrants sont en cage.

En fin de compte, aucune arrestation n’a été faite. Alors que l’acte d’abattre le mur était symbolique, c’était encore un pas en avant pour la destruction de tous les murs de prison et les frontières qui séparent les gens à travers le monde.

Source: Coop Média de Montréal, via Sabotagemedia

Collaboration du Chat Noir Émeutier

Fin de la grève des « 300 »

L’annonce vient de tomber, la grève de la faim des « 300 » immigrés en Grèce vient de se terminer, le gouvernement a lâché quelques concessions sur des points clé des revendications :
Le délai de vie avant régularisation est passé à 8 ans (jusque là 12).
Les trois cents grévistes seront cycliquement régularisés par périodes de six mois jusqu’à atteindre la durée de régularisation (8 ans). Continue reading Fin de la grève des « 300 »