Category Archives: Répression

Patras, Grèce: combats de rue du 17 mai & manif antifasciste du 19

Dans la soirée du vendredi 17 mai à Patras, des affrontements à grande échelle ont eu lieu entre des anarchistes et “jeunes sauvages” d’un côté, et les forces de l’ordre de l’autre. Ça a éclaté lorsque les flics ont encerclé la place Olgas, dans le centre de la ville, afin de disperser un groupe de personnes qui s’était rassemblé là, avait installé un soundsystem et jouait de la musique.

Depuis plusieurs décennies, la place Olgas a été un point de rencontre pour les jeunes subversi.f.ve.s de la ville, et a fonctionné comme un espace à la fois d’échanges libres d’idées et de préparations d’actions organisées contre le système. Pour cette raison, l’État a introduit le trafic de drogue SUR la place, et fait en sorte que les flics en civil soient toujours présents dans les bars de proximité, avec le consentement de leurs propriétaires. Récemment, des groupes anarchistes ont tenté de se réapproprier la place, et DE dégager à la fois le trafic de drogue et les mouchards. Pour cela, une fête auto-gérée en plein air a eu lieu chaque semaine. Le but est de promouvoir la solidarité et les relations non commerciales, au lieu des loisirs consuméristes que le système, la mafia, les exploiteurs et les hommes d’affaires offrent.

Le vendredi soir du 17/05, en utilisant l’excuse que «la musique était trop forte”, les toutous du pouvoir ont attaqué les personnes qui s’étaient rassemblées, ainsi qu’un café traditionnel de la place qui est fréquenté par des compagnons. Au cours de cette attaque à la fois le serveur et le propriétaire ont d’abord été frappés puis arrêtés (sur des accusations encore inconnues). L’attaque de la police a provoqué des émeutes dans plusieurs rues du centre-ville, qui étaient illuminés par le feu pendant près de quatre heures. L’objectif clair de la police était de ne pas permettre la réoccupation de la place. Cependant, une fois les flics distraits par les combats de rue, les compagnons ont réussi à réoccuper la place.

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Cet incident est survenu deux jours avant le rassemblement prévu du parti nazi de l’Aube dorée devant leur bureau local de la rue Germanou, dans le quartier d’Ano Poli. Comme c’était le premier rassemblement public d’Aube Dorée dans la ville de Patras, l’espace anarchiste local ainsi que plusieurs groupes de gauche avaient appelé à une manifestation antifasciste le même après-midi ce 19 mai.

À partir de 17h00, les gens ont commencé à se rassembler sur la place Georgiou et à environ 19h30, plus de 500 antifascistes ont pris la rue Korinthou, et ont commencé à marcher vers le bureau local des nazis. La présence policière a été énorme, et les flics locaux ont été rejoints par des escadrons anti-émeutes venus d’autres villes afin de protéger les fascistes. Les forces de l’ordre ont à la fois presque divisé la ville en deux et fait un cordon tout le long de la manif antifasciste.

Plus de personnes ont rejoint la manifestation et vers 20h15, il y avait plus de 800 participants, environ 400 de l’espace anarchiste/anti-autoritaire (le bloc anarchiste a mené la manif) et le reste de divers groupes de gauche et antiracistes. Les groupes défendant la manif étaient à la fois bien organisés et équipés, et l’ambiance de la marche était combative, avec des chants en continu contre la police, l’État et les fascistes.

La marche antifasciste s’est terminée au point où elle avait commencé, place Georgiou, où des centaines de personnes ont traîné pendant des heures, jusqu’à ce que le rassemblement nazi misérable soit terminé. Il convient de noter que les partisans d’aube dorée étaient moins de 100 (environ 30 voyous, et quelques 50 nostalgiques de la dictature).

À la fin de la manifestation fasciste la police a réouvert les rues où elle avait détourné le trafic, et des groupes de compagnons ont sillonné la ville pour empêcher toute apparition d’indésirables. Vers 23h00, dans le quartier de Agia Sofia, l’un de ces groupes à motos a été attaqué par une unité de police à moto DIAS. Quatre compagnons ont été arrêtés, dont les accusations restent encore inconnues. Le 20 mai à midi, ils ont été déférés devant le procureur et ont tous été libérés, mais l’audience a été reportée au mercredi 22 mai, donc un rassemblement de solidarité est appelé ce jour-là, à 12h30, devant le tribunal de Patras.

De plus, à 3 heures du matin de ce 20 mai, d’autres arrestations des compagnons (près de 45) ont été signalées. La première vague de répression s’est déroulée sur la place Olgas et juste en face du squat PARARTIMA (qui était fermé à ce moment-là), où les gens ont été pris au piège après une poursuite policière. De nombreux détenus ont été battus, mais tous ont été libérés après un certain temps.

collaboration du Chat Noir Émeutier

Belgique – “Opération Cendres” : perquisitions chez des compagnons

Bruxelles – Le 22 mai 2013 vers 6h du matin, des dizaines de policiers de la section anti-terroriste de la police fédérale judiciaire investissent et perquisitionnent 3 domiciles où habitent notamment des compagnons anarchistes et anti-autoritaires ainsi que la bibliothèque anarchiste Acrata. Toutes les personnes présentes (11) sont arrêtées et emmenées aux bureaux de la police fédérale.

Les accusations sont : appartenance à une organisation terroriste, association de malfaiteurs et incendie(s) volontaire(s). L’opération est baptisée « cendres » et est dirigée par la juge d’instruction Isabelle PANOU, tristement célèbre pour sa longue carrière au service de l’Etat.

Les policiers emportent de nombreux documents, des effets personnels, les ordinateurs et tout ce qui a trait à l’informatique, les GSM’s (téléphones portables), du matériel d’agitation, etc. Pendant les auditions, auxquelles tout le monde refuse de collaborer, il apparaît que l’enquête porte sur des luttes, révoltes et activités allant de 2008 jusqu’à aujourd’hui notamment contre les prisons, la construction du nouveau centre fermé de Steenokkerzeel, les transports en commun (STIB), les institutions européennes et les eurocrates, la construction d’un RER à Bruxelles, l’OTAN, la machine à expulser, les huissiers et la construction d’une maxi-prison à Bruxelles. Sont aussi épinglées des publications telles que Hors-Service ou encore plus généralement des écrits, affiches, etc. diffusés par des anarchistes et anti-autoritaires.

Vers 13h, tout le monde est relâché sans avoir eu à comparaître devant la juge d’instruction.

Face à ces accusations de terrorisme et à leur lot d’intimidations et de harcèlements, il n’y a pas à abandonner les idées et les actes visant la destruction de toute autorité et la joie que procure cette bataille.

Continuons à lutter pour la liberté, à abattre ce monde mortifère qui opprime et exploite.

Rien n’est fini, tout continue
Attaquons ce qui nous opprime

Bruxelles, 23 mai 2013

Montevideo, Uruguay : Communiqué de la Solidaria, le harcèlement policier continue

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Le vendredi 10 mai dans la matinée, des policiers, arrivés en quatre patrouilles, ont tenté d’ouvrir la porte d’entrée de la Solidaria, par des coups de pieds, des insultes et des menaces. Des camarades et des voisins se sont approchés du lieu , situé rue Fernandez Crespo et Cerro Largo, jusqu’à ce que les Forces répressives se retirent.

Comme c’était à prévoir, ils sont revenus, le lundi 13 mai, dans la matinée également, exigeant -sans convocation- que quelqu’un de l’espace se présente au commissariat compétent pour être auditionné à propos du rassemblement de l’Église de la congrégation évangélique allemande qui a eu lieu le jeudi 2 mai.

Jeudi 16 mai, aux alentours de vingt-et-une heures, quatre policiers ont frappé à la porte appelant un camarade -cette fois avec une convocation- pour qu’il aille témoigner.

Samedi 18 mai, dans la matinée, le camarade a été interrogé près de trois heures, et pas uniquement sur le rassemblement mais aussi concernant les groupes qui se réunissent à l’espace. Il a également été interrogé sur ses idées, par exemple, ils lui ont demandé si il était anarchiste, laissant ainsi entrevoir la véritable nature de l’interrogatoire. Ils ne lui ont pas seulement posé des questions, mais ont également proféré des menaces de toutes sortes, y compris celle d’une possible intervention d’un RAID, suite à une fausse déclaration créée par eux-même, concernant le siège d’un narcotrafic établit dans l’espace.

Le caractère illégal de la tentative d’expulsion et des demandes d’audition sans convocation ne nous surprennent pas et ne sont pas la source de nos protestations. Le mode d’action illégal de la police, la corruption et l’arrogance font partie du même mode vie que celui amené par les exploiteurs, les puissants et leurs défenseurs. Les forces répressives de l’État ne remplissent pas d’autres fonctions que celles d’humilier, de frapper, de menacer, d’enfermer et de faire peur à tous ceux qui ne servent pas  leur monde.

Nous ne nous sentons victimes de rien, nous sommes fiers de défendre un espace que nous avons créé comme un outils pour promouvoir un monde dans lequel les relations ne sont pas réglementées par le pouvoir et l’argent.
Nous savons bien que cela ne signifie pas seulement une tentative d’expulsion de la part de la congrégation de l’Église évangélique allemande avec la complicité des forces répressives de l’État. Nous savons que cela signifie plus que tout une tentative d’instauration de la peur dans nos têtes, nous qui ne restons ni tranquilles, ni silencieux. Nous savons qu’il s’agit d’une attaque envers les groupes, les collectifs et les individus qui combattent cette forme de vie basée sur l’exploitation. Nous savons très bien qu’il s’agit d’une attaque envers la lutte contre la mégamine Aratirí et contre tous les projets sociaux autonomes. Nous savons tout ça et nous pouvons dire sans hésitation qu’ils tentent de donner une leçon à tous ceux qui n’acceptent pas les conditions de vie imposées par les puissants et les exploiteurs et qui tentent de créer un autre monde basé sur la solidarité, l’entre-aide mutuelle, l’autogestion et l’action directe.

Non à l’expulsion de La Solidaria !
Bas les pattes de nos centres sociaux.

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collaboration de La voz de la libertad

Temuco, Chili. La Cour d’Appel confirme la détention préventive de la compagnonne Yaritza

Suite au refus du Tribunal Pénal de revenir sur la détention préventive de la camarade Yaritza Grandon le 26 avril, la défense a décidé de faire appel afin de sortir la camarade de prison.

Le 2 mai 2013, la cour d’appel a confirmé la détention préventive de la camarade Yaritza, obtenant une seul voix (le ministre Julio Cesar Grandon) contre trois pour sa libération.

Rappelons-nous que Yaritza a été placée en détention avec Roxana y Ariadna accusées de divers attentats à la bombe à Temuco, selon la Loi de contrôle des armes. Yaritza, en particulier, a des problèmes de motricité fine, qui l’ont amené à suivre un traitement à un institut du Téléthon et lui empêchent actuellement de manipuler des objets. La Cour, sans peur du ridicule, l’accuse de fabriquer et de poser des bombes.

Solidarité avec les camarades Yaritza et Ariadna !
Jusqu’à briser les fantasmes de l’État !

NdT : dans ce montage deux personnes se trouvent encore en prison, Yaritza et Ariadna. Les trois autres (Roxana, qui est enceinte, Silvana et Jota Pe) se trouvent actuellement assigné-e-s à résidence jusqu’au procès.

source

collaboration de La voz de la libertad

MONTEVIDEO, URUGUAY : SOLIDARITÉ AVEC LA SOLIDARIA !

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Le vendredi 10 mai 2013 à 8h15, à l’espace La Solidaria situé à Fernández Crespo 1813, un patrouille de la police a violemment fait irruption en fracassant la porte, sans aucun mandat, sans s’identifier et en menaçant de réprimer violemment ceux qui se trouvaient à l’intérieur.
La congrégation de l’église évangélique allemande de Montevideo veut nous expulser et ils viennent de faire une tentative en complicité avec la police et l’appareil répressif de l’État.
Ils peuvent bien avoir les papiers de la maison , mais nous nous la faisons vivre, nous lui donnons un sens.
Non à l’expulsion de La Solidaria, non à la répression contre aucun projet social autonome !

Aujourd’hui, vendredi 10 mai 2013 à 8h15, à l’espace La Solidaria situé à Fernández Crespo 1813, un patrouille de la police a violemment fait irruption en fracassant la porte, sans aucun mandat, sans s’identifier et en menaçant de réprimer violemment ceux qui se trouvaient à l’intérieur. Quelques voisins sont venus en solidarité pour protester contre la procédure engendrée dans un quartier assiégé par un narcotrafic (las bocas de pastas) amené par l’indifférence et la complicité policière.

Les camarades qui étaient présents ont refusé de sortir devant la situation violente des menaces. Devant cela s’est fait sentir la solidarité amenée par des personnes qui s’étaient regroupées devant la porte de l’espace. Quelques minutes plus tard, un avocat est arrivé, constatant l’illégalité de la procédure. Il a contrôlé ceux qui se trouvaient à l’intérieur et ensuite déclaré qu’il ne s’agissait pas d’une appropriation mais d’une occupation légitime. Après quelques provocations d’un représentant de l’État, qui s’est identifié comme étant des services de renseignements et qui a commencé à photographier les visages de quelques camarades, la police s’est retirée.

Cette avancée répressive a été menée dans le cadre de l’organisation de la mobilisation d’aujourd’hui pour la défense de l’eau et des ressources naturelles dans la région. Il faut prendre en compte que “La Solidaria” est le siège de coordination régionale du sud contre les mégas projets, et qu’hier s’est déroulé une activité intense concernant la planification de la mobilisation d’aujourd’hui.

La Solidaria est un espace autonome qui a ouvert ses portes en février 2012, quand un groupe de personnes a décidé de réquisitionner cet espace pour l’autogérer et y réaliser diverses activités, en promouvant des valeurs solidaires, anti-autoritaires et d’entre-aide mutuelle ; en l’utilisant comme un outil pour renforcer la lutte sociale.
Dans cette maison, il a été réalisé, tout au long de cette année et demie, différents types d’activités, comme : Le cycle du cinéma social et de débats (tout au long de l’année 2012), des discussions sur l’anti-patriarcat et l’éducation (mars 2012), « La foire du livre indépendant et autonome » (FLIA) (Juin 2012), La foire du livre anarchiste de Montevideo (Juillet 2012, avec la participation de maisons d’édition d’Uruguay, du Brésil et d’Argentine), Le festival du cinéma indépendant Globale (Août 2012). Et différents ateliers, qui pour certains fonctionnaient jusqu’à aujourd’hui : Théâtre, récupération créative, reliure artisanale, artisanat avec le maté, ateliers de tango, atelier de cinéma et de vidéo. Et diverses discussions/débats sur des thèmes variés (lutte syndicale, libération animale, environnement et lutte écologique). À leur tour, divers collectifs critiques envers cette réalité utilisent le local comme un espace de réunion et de projection collective, répondant ainsi à un manque d’espaces physiques pour les organisations sociales de Montevideo.

Dans ce même local, il existe depuis onze ans, la « Bibliothèque et archives sociales Luce Fabbri » qui dispose d’un tas de documents uniques, au niveau national, concernant les mouvements ouvriers et sociaux en Uruguay et en Italie des années 1929 à 2000, et une importante documentation sur la lutte antifasciste italienne en Uruguay, appartenant à la défunte militante antifasciste Luce Fabbri (1908-2000), entre autres matériaux.

Les écrits en question appartiennent légalement à l’Église Évangélique Allemande (protestants). La « Bibliothèque et archives sociales Luce Fabbri » a toujours fonctionné dans ce local en autonomie et indépendamment de la dite Église, comme elle maintient également, aujourd’hui, sa totale autonomie avec l’espace La Solidaria avec qui elle partage ses valeurs de solidarité, d’entre-aide mutuelle et d’autogestion.

Jusqu’en 2011, l’Église Évangélique, pour s’acquitter de ses dettes envers l’État, avait cédé l’espace, à travers un accord passé avec le INAU(1) à une ONG qui utilisait le local pour enfermer de nombreux enfants, dans des conditions de semi-détention, complètement entassés et dans des conditions d’hygiène déplorables. Tellement que l’INAU se vit dans l’obligation de le fermer pour les dites conditions inhumaines.

À ce moment là un groupe d’individus sensibles à la réalité sociale a restauré le local pour le rendre habitable et ce dernier commença alors à fonctionner comme un espace social solidaire et comme habitation pour quelques camarades, investissant constamment du temps et de l’argent dans son entretien physique et social.

La Solidaria est aujourd’hui un espace quasi unique à Montevideo, où des liens humains peuvent être générés sans intervention d’argent, sans profit, ni intérêt politique de partis. C’est un espace ouvert pour construire un autre type de relations humaines et de liens avec le milieu social, d’où il est possible de construire une société qui se base sur le bien-être collectif et non l’ambition économique, sur la solidarité et non la compétition et l’égoïsme. Dans la lutte pour nos libertés et non dans la soumission aux politiques économiques globales. Dans un espace de vie et non de lois mortes.

Parce que nous croyons que nous devons créer nos espaces, et qu’ils ne doivent pas être offert par un dieu ou un État, que nous pensons qu’il est nécessaire de défendre nos propres espaces.

Ne soyons pas indifférents, ils nous enlèvent ce qui est à tout.e.s
Solidarité et Entre-aide Mutuelle
Non à la répression contre La Solidaria, ni contre aucun projet social autonome !

(1) INAU : Instituto del Niño y Adolescente del Uruguay, Institut de l’Enfant et de l’Adolescent en Uruguay.

source

collaboration de La voz de la libertad

Madrid, Espagne : Compte rendu de la contre-manifestation à Chueca du 1er mai

http://youtu.be/UKGP2G6dQ3k

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Le 1er mai à 18 heures, diverses organisations fascistes, toutes plus pourries les unes que les autres, ont appelé à une manifestation au départ du Tribunal, zone centrale de Madrid, très près de Chueca.

Le même jour à 17 heures, un rassemblement antifasciste a été prévu Place de Chueca. L’appel a été lancé quelques jours auparavant et sans savoir qui y répondra.

Bien avant 17 heures, à Chueca, un large déploiement policier se met en place, de ce fait, le rassemblement fut dès son commencement, conditionné. La stratégie adoptée pour se faire, paraît claire : épuiser les manifestant.e.s et les maintenir à cet endroit jusqu’à ce que se termine la manifestation fasciste. Mais les cris, la bonne humeur, la résistance et la dignité ne faiblissent pas et les camarades, qui durant deux heures furent encerclé.e.s par la police, restèrent uni.e.s et combattant. Aux alentours du rassemblement, divers groupes essayent de rejoindre la place en vain, perdant leur temps et ceux des fascistes. De ce que nous savons, il y a eu deux rencontres avec des nazis perdu.e.s. La première, quand deux d’entre eux arrivant en retard à leur rassemblement, furent aperçus rue Fuencarral (une rue piétonne, très commerciale et pleine de gens et de policier.e.s) courant les 200 mètres pour fuir un groupe d’antifascistes, et qui eurent le malheur de tomber nez à nez avec un autre groupe plus bas. Un des nazis a reçu un coup au visage par un casque que lui proposa gentiment un des camarades présent. Ils ont été sauvés par une patrouille de police qui passait pas là, mais voir un nazi demander protection à un flic, alors qu’il a un patch A.C.A.B sur sa veste, ça n’a pas de prix. La deuxième rencontre a eu lieu avec le nazi qui apparaît sur les photos (ou qui disparaît, parce qu’il se fond avec ceux qui sont en bleu). Il a eu une bonne frayeur et bien sûr, il a été sauvé par la fourgonnette antiémeute. Comme on peut le voir sur les photos, la fraternisation a bien eu lieu. À peine la porte s’est-elle ouverte pour laisser descendre les policiers qu’il était déjà monté dedans …

Où est le nazi?

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Quand tout.e.s ceux/celles qui étaient au rassemblement à Chueca quittèrent la place après avoir été fouillés, fichés et photographiés pour la plupart, ils/elles rejoignirent les autres groupes, qui étaient tenus à l’écart. Ils se dirigèrent vers le Tribunal où se produisit une altercation avec la police et où deux camarades étaient retenus. Vu qu’apparemment ils allaient être mis en détention, les gens ont barricadé la rue et ont lancé des pierres sorties d’un container destiné à la construction.
La police a violemment chargé les manifestants. Ils ont tiré au flash-ball et arrêté une personne dont nous ne savons pas si elle faisait partie ou non du groupe de manifestants. Les deux camarades détenus ont été relâchés plus tard mais d’autres arrestations eurent lieu Place Jacinto Benavente, très loin du lieu de l’altercation et beaucoup plus tard.

Au total il y aura eu quatre arrestations lors de  la manifestation antifasciste. Ils sont restés deux nuit en cellule, et ont été relâchés le vendredi 3 mai, après être passés devant le procureur (au moins un des compagnons a eu des conditions restrictives dans l’attente d’un procès).

Solidarité avec les détenu.e.s
Contre le système démocratique ou fasciste. Pour l’anarchie.

source : le chat noir emeutier, traduit de l’espagnol par la voz de la libertad

Bolivie : assignation à résidence pour Henry

À quelque jours des un an de l’enlèvement de notre compagnon Henry et après d’innombrables auditions annulées et une dans laquelle on lui a refusé les mesures préventives, aujourd’hui, le deux mai 2013, nous voulons informer qu’Henry a obtenu l’assignation à résidence.

Avec la dignité comme alliée, amie et compagnonne et sans se plier devant le pouvoir, malgré tout un environnement chargé de collaboration avec la police, notre compagnon sort honorablement pour être avec les siens en attendant la résolution de l’affaire.

Tout notre soutien à Henry, notre orgueil pour l’avoir comme compagnon, et notre force pour qu’à chaque fois il y en ait plus qui réussissent à sortir des cages du pouvoir.

Jusqu’à la libération totale ! Destruction des prisons !

Solidaridad Negra

Oregon, USA : sabotage ferroviaire en solidarité avec les résistants du Grand Jury

Tard dans la nuit du 1er mai, nous avons saboté une ligne ferroviaire dans l’Oregon centrale pour interrompre le flux de marchandises. Le Capital dépend plus que jamais de la métropole, du flux constant de produits, de services, de capitaux, d’informations et toute interruption de ce flux est une petite victoire. Nous avons fait cette action en solidarité avec tous ceux qui font face aux enquêtes, à l’emprisonnement et à la répression dans le Nord-Ouest.

Comme nous devenons plus dangereux, le danger l’est aussi bien pour nous, mais nous n’allons pas battre en retraite devant ceux qui veulent nous contrôler. Nous avons fait cette action en connaissant très bien l’ampleur de la répression politique dans le Nord-Ouest du Pacifique actuellement. Non pas parce que nous voulons montrer notre refus de nous soumettre ou notre rage  à l’État; à eux, nous n’avons rien à leur dire. Nous avons agi parce que notre amour pour nos compagnons dépasse de loin notre peur de la répression, et parce que l’amour est une action, pas un sentiment.

Cette action a été rapide et facile. En utilisant du fil de cuivre avec les extrémités dénudées, nous avons enveloppé les deux extrémités du fil autour du rail et enterré la section du milieu. Cela envoie un signal parasite lorsqu’il y a un train sur les rails, ce qui retarde tout autre mouvement jusqu’à ce que le blocage soit désactivé.

En solidarité avec ceux qui résistent au grand jury, ceux qui sont sous le coup d’enquête, et ceux qui, face aux médias et  aux enquêtes de police massives, arrivent quand même à apporter un peu de destruction dans les rues de Seattle.

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Collaboration du Chat Noir Émeutier

Berlin : Deux évènements de Contra Info en solidarité avec les anarchistes prisonniers en Grèce

Mercredi 8 mai, à 19h au New Yorck 59 im Bethanien

Samedi 11 mai, à 20h au K19 Café
La soirée se terminera par une session open mic (boeuf musical DIY), et un repas de soutien.

En ce moment même il y a plus de 20 anarchistes enfermé-e-s dans les prisons en Grèce et que d’autres compagnon-ne-s sont soumis à des enquêtes ou inculpé-e-s de crimes, affrontant les poursuites de l’État au quotidien. Dans le cadre de la tournée en Europe de Contra Info, nous souhaitons vous donner un apercu en anglais de différents cas d’anarchistes incarcérés dans les prisons grecques, et discuter ensemble des moyens d’étendre et de renforcer la solidarité concrète avec les prisonniers en lutte. Une traduction en allemand sera également disponible sur demande. Tous les fonds récoltés iront aux prisonniers anarchistes en Grèce.

Entrée gratuite – Dons bienvenus

Lausanne : Rencontre avec le collectif „La Loc(A)motive“

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Voici l’entretien avec des participants du squat la Loc(A)motive à l’occasion de l’assemblée de contre-information à Lausanne. Depuis le 8 avril 2013, la maison est en danger d’expulsion.

Les habitantEs ont décidé de ne pas partir volontairement et de lutter pour sauver cette maison et les projets qui y habitent. Soutiens-nous si tu peux. De nouvelles informations vont être publiées sous peu.

Contra Info : Qu’est-ce que „La Loc(A)motive“?
Loc(A)motive : C’est un collectif composé par des personnes vivant dans la maison occupée du no. 1 chemin des Chasserons à Lausanne ainsi que les personnes qui s’investissent dans les activités sur place. 15 individus vivent pour le moment dans la maison et une dizaine participent sur le lieu de différentes manières. Le bâtiment est un ancien collège Espagnol, propriété de l’État Espagnol.

C : Quand le projet a-t-il commencé ?
L : le 21 septembre 2012.

C : Peux-tu me parler un peu des premiers jours du projet ?
L : La nuit où nous sommes entrés, nous étions autour de 30 personnes et la première chose que nous avons faite a été de barricader complètement la maison, au cas ou les flics auraient voulu nous expulser. La même nuit, les flics sont arrivés avec deux ou trois voitures de patrouille après qu’un voisin les ait appelé. En fait, ils ont juste inspecté les environs puis sont repartis après un moment.

C : L’endroit est-il reste barricadé pendant une longue période ?
L : L’endroit est resté barricadé pendant 2 mois. Des groupes vérifiaient continuellement les lieux au cas où la police arriverait et essayerait d’identifier les squatteurs de la maison. On fait comme ça parce que normalement, quand le propriétaire d’une maison occupée porte plainte auprès de la police, cette dernière a pour habitude de venir pour relever les identités dans le but d’en transmettre les informations à un juge pour démarrer une procédure. C’est quelque chose que nous voulions à tout prix éviter, entre-autre pour gagner un peu de temps. Après un mois, la police est encore passée et nous avons refusé de leur transmettre la moindre information. Ils nous ont annoncé que nous devions assister à une audition, chose que nous n’avons pas fait. De ce fait, 2 semaines plus tard, nous avons reçu une nouvelle convocation à une audition, que nous avons également ignorée. La troisième lettre que nous avons reçue nous a notifié que, puisque nous ignorions la procédure, le juge allait venir au squat avec le reste des membres de la Cour ainsi que les représentants du propriétaire. Après une longue réunion, nous avons finalement décidé d’accepter de tenir la séance a l’intérieur de la Loc(A)motive. Continue reading Lausanne : Rencontre avec le collectif „La Loc(A)motive“

Temuco, Chili : lettre de Roxana et nouvelles de Ariadna

Lettre de Roxana Marin, compagnonne enceinte accusée de fabrication d’explosif.

Lettre de Roxana Marin, prisonnière depuis le 28 mars, suite aux descentes de flic qui on eu lieu à Temuco, où la police l’accuse de “détention de matériel explosif et placement de celui-ci”. Nous dénonçons que ceci est un autre grossier montage pour emprisonner ceux qui détestent leur normalité dégoutante.

Depuis le Centre Pénitentiaire de Femmes de Temuco, le jeudi 11 avril 2013 :

“Merci à toutes les personnes qui ont été présentes d’une forme ou d’une autre. Merci pour le soutien, pour les preuves d’affection dans ces moments dans lesquels ils nous ont pris la seule chose qui nous appartient, notre liberté.

À mon fils/fille Lion et à moi ils ont réussi à nous soumettre physiquement entre ces quatre murs, mais pas mentalement ni émotionnellement face à cet absurde et ridicule montage crée en partie par le bureau du procureur, la police, la presse et l’État.
La force, le courage et la conviction sont intacts pour résister contre tout ce qui vient contre moi, mon fils Lion et mon compagnon.

Cet être qui est en moi, grandit plus fort que jamais, recevant l’énergie de toutes les personnes qui m’ont rendu visite, sans prendre en compte l’affinité que nous pouvons avoir ou si à la sortie de prison je vais les suivre ou les lier à moi. Je n’ai rien à cacher, j’ai senti ici à l’intérieur que ces lieux sont faits pour ceux qui n’acceptent rien de tout ce qu’on veut nous imposer, ou imposer à nos enfants, qui sont les êtres que nous devons protéger des griffes menaçantes de l’État-Prison.

Pour le moment il n’y a pas de mots suffisants pour exprimer ce que nous ressentons dans cet endroit dégouttant, mais soyez tranquilles, jamais ils ne pourront nous affaiblir d’aucune forme que ce soit.

Des salutations chaleureuses pour tous ceux qui ont fait part de ma condition de prisonnière dans ces moments où se définit qui est avec nous ou non.

Roxana Marin Laurie
Prisonnière Anti-autoritaire séquestrée depuis le 28 mars 2013
C.P.F (centre pénitentiaire féminin) Temuko-Prison

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Des nouvelles de Ariadna ce lundi 29 avril.

Ariadna Torres, prisonnière du 28M a été placée en isolement dans le Centre Pénitentiaire de Temuco pour se rebeller et insulter la magistrature.

Personne ne sait encore combien de jours elle restera dans cette situation. Elle ne peut pas recevoir de visites ni de nourriture jusqu’à nouvel ordre.

C’est difficile d’avoir des infos, mais sachez qu’elle est harcelée et qu’ils lui mettent la pression.

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Chili : arrestation de Hans Niemeyer

Le 26 avril à 09h du matin la police judiciaire a arrêté Hans Niemeyer, compagnon qui était en cavale depuis 4 mois après avoir décidé de terminer son assignation à domicile, accusé sous la loi anti-terroriste pour un soi-disant placement et fabrication d’engins explosifs.

Apparemment, selon ce que Hans a dit aux avocats de la défense et ce que la police elle-même a dit, il n’y a pas eu d’affrontements ni les coups habituels de la police contre les détenus. Hans aurait été arrêté dans un appartement à Villa Portales, commune d’Estación Central.

Les services d’Intelligence (?) n’ont pas encore dit comment ils avaient trouvé son lieu de clandestinité.

Hans a été transféré depuis la caserne de la police judiciaire jusqu’au palais de justice où ils ont contrôlé son arrestation à 14h. Le chef du parquet général sud, Raul Gusman a dit : ” Ce n’est pas une victoire spécialement pour le parquet général sud, mais pour l’institution chilienne, où une personne doit confronter autant ses droits que ses devoirs, et dans le cas de Niemeyer, son devoir est de se présenter devant la justice”.

Le parquet général cherchait à retarder son procès demandant comme date le 24 juin, alors que la défense espérait qu’il aurait lieu le 6 mai (date fixé alors qu’il était encore en cavale). Finalement le tribunal a fixé comme date le 17 juin.

On ne sait pas encore dans quelle prison et quel module l’État décidera de séquestrer Hans en attendant son procès sous la loi anti-terroriste.

Depuis ici, nous saluons sa position digne devant cette nouvelle chasse à l’homme et nous lui envoyons un salut révolutionnaire rempli d’énergie et de courage pour tout le procès légal-théâtral qui s’approche.

Fin de la loi anti-terroriste !

(… nous espérons pouvoir actualiser bientôt et compléter par plus d’informations)

Publicación Refractario

Athènes : arrestations lors d’une action solidaire avec les médias bâillonnés, Indymedia Athènes et la radio 98FM

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Le matin du 24 avril, une pancarte géante a été accrochée rue Panepistimiou, en plein centre d’Athènes, dans le cadre des actions de solidarité avec les médias de contre-information qui ont été récemment bâillonnés par l’État grec avec l’aide du recteur de l’Université Technique Nationale d’Athènes, Simos Simopoulos. La pancarte dit : “Hausse le ton, lutte contre la censure de l’État, Athens.indymedia.org & Radio98fm.org”, et un drapeau rouge et noir a été mis sur l’immeuble à la place du drapeau national.

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Quelques heures après les escadrons anti-émeutes MAT et les voltigeurs ont encerclé l’immeuble. Plus de 30 compagnon-ne-s qui participaient à l’intervention solidaire ont été arrêté-e-s par la police et transféré-e-s au quartier général de la police (GADA) sur l’avenue Alexandras.

Il y a un appel à un rassemblement solidaire à l’extérieur du GADA.

Vers 15:30 on décomptait 69 détenus à GADA (y compris deux touristes français qui ont été arrêtés alors qu’ils regardaient ce qui se passait ). 10 détenus se trouveraient en cellule, alors que le reste des arrêtés est au 7° étage. Ainsi, les détenus ne sont pas tous ensemble, et n’ont pas pu communiquer avec les avocats jusqu’à maintenant. Quelques 200 personnes se sont rassemblées devant les portes de GADA.

mise à jour (25-04):

Vers 21h les groupes de détenus étaient libérés progressivement de GADA, pendant qu’à l’extérieur le rassemblement solidaire était toujours là. Cependant les flics avaient toujours 6 compagnon-ne-s séparés des autres. Les contrôles d’identité continuaient. Le groupe de personnes détenus dans GADA a écrit un communiqué en solidarité avec les 6 compagnon-ne-s.

Vers 22h30 on nous a informé que 63 personnes ont été libérées de GADA. Cependant les 6 compagnon-ne-s resteront en cellule toute la nuit et vont faire face à des charges pour délits mineurs (ils sont accusés d’avoir insulté un symbole national) et passeront devant le procureur ce jeudi matin.

Indymedia Athènes et  98fm appellent à une manifestation solidaire :
Jeudi, 25 avril à 18:00 depuis Monastiraki, Athènes.

Chili : Actualisation judiciaire sur les compagnonnes du 28M de Temuco

La liberté est le crime qu’ils poursuivent.

Salutations indomptables à distance, salutations sauvages à tous/toutes pour diffuser sur la situation des filles prisonnières  dans la prison de Temuco.

Pour saluer et remercier de la solidarité démontrée, nous voulons laisser quelques informations actualisées du procès qui va venir pour les trois filles accusées* de “détention, pour leur fabrication, d´explosifs et placement de ceux-ci”:

-La défense des filles (2 avocats particuliers et un commis d’office) n’a rien pu faire jusqu’à présent par rapport aux vérifications du dossier, parce que le bureau du procureur fait retarder sa remise à la défense pour vérifier les preuves, les déclarations, les prélèvements de sang et les expertises réalisées jusqu’à présent par la Dipolcar et l’OS-9.

-Nous comprenons que cette situation est un subterfuge utilisé par l’État afin de pouvoir ainsi retarder un possible appel par rapport à la prison préventive des filles qui nous le rappelons est de 5 mois. Cette situation nous l’avons déjà vu dans d’autres montages comme le “Caso Bombas” ou bien les compagnons du “Caso Security”, qui jusqu’à aujourd’hui n’ont pas reconnu les délits dont ils sont accusés.

Jusqu’à maintenant c’est l’information que nous voulions faire passer, nous espérons qu’elle sera diffusée à travers les différents médias de contre-information, nous comptons sur eux comme outils de diffusion et d’attaque.

Salutations fraternelles à distance.
Liberté sans conditions pour Roxana, Yaritza et Ariadna !!
Nous sommes partout, hurlant pour la liberté !!

* NdT : Les deux autres personnes incarcérées, Silvana et Jota Pe, accusé-e-s de trafic de stupéfiant, ont obtenu le 5 avril l’assignation à résidence nocturne le temps de l’enquête (3 mois).

source

Madrid : soirée solidaire de Contra Info à la Gatonera

Évènement solidaire avec les anarchistes prisonniers en Grèce.
La passion pour la liberté est plus forte que leurs prisons !

À la suite de la rencontre du 19 avril dans le local anarchiste Magdalena, dans le cadre de la tournée d’information solidaire de Contra Info, nous serons au CSO La Gatonera le lundi 22 avril à 19h.

Soutiens et participe !

Skouries en Chalcidique, au Nord de la Grèce: Mise à jour sur la lutte contre les mines d’or et la répression d’un État totalitaire

Depuis plusieurs années, dans la région de Skouries, en Chalcidique, au nord de la Grèce, des habitants s’opposent à la construction d’une mine d’or, qui va détruire une grande partie d’une forêt ancestrale, avec des arbres de plus de 400 ans. Ces derniers mois, après que l’État ait vendu une grande partie du territoire à la compagnie Hellas Gold (5% grecque et 95% canadienne) en mars 2012, plusieurs manifestations, souvent violentes, ont eu lieu. À la suite une petite chronique des événements les plus récents.

17 février 2013 : Attaque incendiaire sur le chantier des mines d’or. Une quarantaine de personnes, selon la police, ont mené une attaque incendiaire, brûlant tout matériel qui se trouvait sur le chantier des mines d’or.

Février 2013 : Les jours qui suivent, dans le cadre de « l’enquête », des policiers cagoulés ont kidnappé des habitants du village de Ierissos, un des villages qui résiste le plus massivement au projet, et les gardant pendant des heures au commissariat pour les interroger. Sans la présence d’avocats, et sous des menaces, les flics ont fait des prélèvement d’ADN sans même qu’il y ait des accusations envers les détenus, qui étaient censés être au commissariat pour une simple interrogation.

7 mars : 5 habitants du village de Ierissos sont arrêtés par la police. Officiellement il s’agit d’un appel à témoignage et non pas d’arrestations. 6 camions de CRS et 8 voitures de police ont essaiyé de rentrer dans le village pour faire des recherches dans les maisons des arrêtés, sans la présence d’un juge. Les habitants se sont opposé et les flics ont chargé avec des gaz lacrymogènes, qu’ils ont jetté même dans l’école du village. Un enfant a été blessé par une bombe lacrymogène, tirée directement sur lui, et trois se sont évanouis à cause des gaz. Les flics sont rentrés dans les maisons des arrêtés. Le soir, des affrontements ont éclaté entre les habitants et les forces d’occupation. Une heure après les flics, chassés, ont quitté le village.

9 mars : Plus de 20.000 personnes ont manifesté dans la ville de Thessaloniki contre les mines d’or et le terrorisme d’État contre les habitants en lutte.

10 avril 2013 : À 3 heures du matin, des flics armés et cagoulés ont kidnappé deux habitants de Ierissos, sous l’accusation de participation à l’attaque incendiaire. Sans aucune notification ni aucun appel pour se présenter à la police ou au juge, les flics ont forcé la porte de leur maison pendant qu’ils dormaient et les ont arrêté devant leurs enfants et le reste de leur famille. Selon des témoins, un des flics a dit à la fille de 13 ans d’un des arrêtés « regarde le bien maintenant avec les menottes, parce que tu seras grande la prochaine fois que tu le reverras ». Quelques minutes plus tard, les habitants se sont rassemblés au centre du village et ont attaqué le commissariat de police, qui était vide. Dans l’après midi, la police a annoncé que le commissariat serait abandonné et tout le personnel et les services vont déménager au commissariat d’un village voisin. Durant la journée les habitants ont construit des barricades en bloquant l’entrée du village (les barricades sont toujours en place jusqu’à aujourd’hui et le passage ne s’effectue que dans des heures précises). Certains des habitants sont restés pour protéger les barricades, et le reste s’est dirigé vers la ville de Thessaloniki, où ont été amenés les détenus.

13 et 14 avril : Des manifestations de solidarité, déjà prévues avant les événements du 10, ont eu lieu dans plusieurs villes du pays.

14 avril : Les deux accusés de l’attaque du 17 février ont été mis en détention préventive, qui peut durer jusqu’à 18 mois avant que le procès ait lieu. Ils sont accusés, entre autres, de participation à une organisation criminelle, tentative d’homicide, détention d’explosifs et explosion. Au total, il y a 20 personnes recherchées par la police. Les deux détenus sont les premières personnes accusées.

vidéo à partir de nogoldthess

Quelques mots pour Felicity Ryder, anarchiste en cavale, et quelques réflexions autour de la clandestinité

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“Je suis fière d’être anarchiste, d’être ennemie du Pouvoir, de l’autorité et de l’État” Felicity Ann Ryder

Cela fait presque deux ans que nous avons diffusé un texte en solidarité avec le compagnon anti-autoritaire Diego Ríos, clandestin depuis 2009 ( pour l’ordre d’arrestation émis contre lui à la suite d’une dénonciation de sa mère qui avait trouvé du matériel pour fabriquer des explosifs). À cette occasion nous avions partagé quelques réflexions sur les particularités de la clandestinité de compas anti-autoritaires et anarchistes.
Un effort similaire avait été fait par des compas il y a trois ans lorsqu’ils avaient écrit et édité le livre “Al Acecho” ( À l’affût), au sujet de l’affaire de Diego Ríos, qui pour nous est le premier texte fait au Chili qui aborde la thématique de la clandestinité depuis une perspective anti-autoritaire et à partir d’un cas concret. D’autres textes, comme le livre “Incognito” et les communiqués de la compagnonne Gabriela Curilem avaient aussi abordé des expériences de clandestinité de compas anarchistes/anti-autoritaires, une thématique qui semble être peut discutée dans ce coin là.

C’est ainsi que nous avions déjà partagé l’idée que saluer les compagnons en cavale c’est saluer leur décision de lutte, leur choix de s’évader de la prison, qui est aussi une action contre les tentatives du pouvoir d’enfermer ceux qui le combattent.
Aujourd’hui nous voulons saluer en particulier la compagnonne en cavale Felicity Ann Ryder, dans le cadre de l’appel réalisé par des compas anonymes à deux semaines de solidarité avec elle, du 21 février au 7 mars. Nous voulons saluer la compagnonne et lancer en l’air quelques idées sur la clandestinité pour enrichir notre praxis anti-autoritaire, qui sont fruits d’apprentissages individuels et collectifs dans l’aiguisage de nos positions dans le scénario permanent de la guerre sociale.

Que l’oublie et le silence ne dévorent pas nos compagnon-ne-s …

Ce qui est sûr c’est que trop de fois les compagnon-ne-s sont seuls et se prennent des portes qui claquent dans la gueule, souvent les compagnon-ne-s n’ont pas de quoi manger, errent sans avoir où dormir et doivent affronter dans la plus complète solitude les démons à gages. Souvent les frères/sœurs n’ont personne à qui parler, ni d’ habits pour se changer ou quelqu’un avec qui discuter des tactiques, souvent ils sont diffamé-e-s sans la possibilité de se défendre et le silence se brise seulement avec l’écho de l’infamie. Et cela arrive parce qu’au lieu de retrousser ses manches, de gérer, créer et unir des volontés, certains préfèrent se retirer cyniquement, s’annuler dans la peur. Dans la mesure où on ne comprend pas le rôle que joue chacun-e et l’importance vitale des gestes concrets, l’oublie continuera de dévorer des compagnon-ne-s séquestré-e-s, blessé-e-s, ou en cavale.

(La Graine Noire de Nos Convictions. Des mots de la compagnonne Gabriela depuis la clandestinité, août 2011)

[…] ceci n’est pas une plainte ni une énumération de douleurs, c’est écrit dans le but de contribuer à la discussion et à l’échange d’expériences, pour que l’on voit l’arrière-boutique d’un thème qui parait avoir peu de réflexion […]. La revendication d’après moi ne porte pas sur la clandestinité ( qui peut se finir à n’importe quel moment), mais sur la décision de lutte permanente, jusqu’à la fin. Arrive ce qui arrive, même si la vie doit partir avec cela.

(Dépliant les Ailes. Réflexions depuis la clandestinité par la compagnonne Gabriela Curilem. Novembre 2010). Continue reading Quelques mots pour Felicity Ryder, anarchiste en cavale, et quelques réflexions autour de la clandestinité

Solidarité anarchiste contre l’Europe des polices et contre toutes les autorités

gabriel-pombo-da-silvaLe 13 juin 2012, après différentes opérations contre d’autres compagnons, l’Etat italien lançait une vague de répression contre des dizaines d’anarchistes, dénommée “Ardire”, portant à 40 perquisitions, 24 mises en examen et 8 incarcérations. Cette fois-ci, il entendait même lui donner une dimension supplémentaire, en inculpant aussi des compagnons déjà incarcérés dans plusieurs pays européens, comme la Grèce, la Suisse et l’Allemagne. Comme d’habitude, l’Etat prétend voir sa gueule autoritaire dans le sourire de ses ennemis irréductibles, en construisant par exemple des rôles de chefs, d’exécutants et de coordinateurs au sein d’une énième “association terroriste”, là où il y a des affinités, des correspondances avec les prisonniers, des luttes et des volontés d’en découdre. C’est ainsi que Gabriel Pombo da Silva et Marco Camenisch, incarcérés depuis de longues années, se retrouvent dans cette enquête suite à une grève de la faim internationale menée en décembre 2009, traités de “symboles et points de référence d’un nouveau projet subversif”, dont ils seraient “les idéologues et les propulseurs”.

Après 20 années passées dans les geôles espagnoles (dont 14 en régime FIES) qu’il parviendra à fuir, Gabriel est arrêté en 2004 suite à un contrôle et à une fusillade avec les flics en Allemagne. Il refera 9 années supplémentaires dans ce pays. Extradé vers l’Espagne le 25 février dernier pour y purger la fin de la peine qui l’y attendait, il a déjà été transféré trois fois en moins de deux mois. Désormais dans la prison de Valdemoro (Madrid), il sera auditionné à l’Audiencia Nacional mardi 16 avril 2013, pour que lui soit notifié le Mandat d’Arrêt Européen lancé contre lui en mars par l’Italie, dans le cadre de l’opération “Ardire”. Gabriel est déterminé à refuser cette mesure. Si la procédure est néanmoins validée, il devrait repasser devant trois juges décisionnaires environ une semaine plus tard, cette fois lors d’une audience publique…

A travers cette requête contre Gabriel pour certainement l’expédier dans l’aile de la prison de Ferrara (Italie), construite spécialement pour briser les anarchistes, et où plusieurs compagnons sont déjà à l’isolement, il s’agit d’un avertissement contre tous. Parce que les têtes doivent rester baissées, les bouches bâillonnées et les yeux fermés. Mais c’est un avertissement que nous suivrons jamais. Au milieu des prisonniers de ce monde, nous tirons aussi notre force de la non-participation, de l’insoumission, du refus face à toutes les obligations qu’ils nous invitent à respecter, et du conflit permanent avec les institutions. Et nous continuerons à défendre que, si on ne peut pas échapper à cette réalité, on peut cependant l’attaquer sous toutes ses facettes. Seuls ou en bonne compagnie, de jour comme de nuit, par les faits et par les mots.

A présent que l’Etat italien demande de lui livrer Gabriel Pombo da Silva pour continuer son sale travail, montrons leur que si les puissants savent faire concorder leurs intérêts, nous pouvons aussi leur opposer une de nos armes, celle de la solidarité des deux côtés du mur, entre prisonniers de la guerre sociale, qui elle non plus ne connaît pas de frontières.

Non au transfert de Gabriel vers l’Italie !
A bas tous les Etats, leurs enfermements, leurs flics, leurs tribunaux et leurs trafics de prisonniers !
Liberté pour toutes et tous !

Des anarchistes internationalistes
13 avril 2013

Actualisation : Mardi, 16 avril 2013, Gabriel est passé devant la audiencia nacional. Il n’a rien déclaré sur les faits dont il est accusé en Italie, refusant ainsi d’entériner de fausses catégories comme l’innocence et la culpabilité. Seule la validité du mandat d’arrêt européen contre lui a été examinée. Les arguments de la défense ont été acceptés par le tribunal ce qui a eu pour résultat de bloquer l’exécution du mandat d’arrêt. Pour l’instant, aucun délai n’a été fixé pour une prochaine audience.

Le compagnon reste ferme et garde toute sa force. Pour notre part, nous suivrons de près les basses manœuvres des divers Etats qui, par leurs lois, leurs guerres et la destruction généralisée n’hésitent pas à semer la terreur pour accroître le contrôle sur tous les aspects de la vie et tirer profit de tout.

Avec rage et révolte. Pour l’anarchie !

Athènes : Répression contre des médias de contre-information

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La répression ne passera pas !

Trois médias grecs de contre-information et anti-autoritaires, athens.indymedia.org, 98FM et Radio ENTASSI subissent la répression d’état depuis le 11 avril 2013. La prestation d’internet était « interrompue » après des pressions du procureur général.

Durant cette période où toute la société souffre de la répression économique, politique et sociale, quelque soit l’échèle de la résistance, les luttes ouvrières réaniment et donnent l’espoir, transmettent la flamme révolutionnaire, inspirent et sèment des idées radicales qui vont bouleverser et renverser ce monde d’exploitation …

Maintenant que le vrai terroriste, l’État et tout ce qui le constitue, est menacé par les résistances sociales, il essaie d’imposer de manière violente un obscurantisme communicatif à travers les mass médias statutaires sans précédant.
Mais le musèlement et la répression que les médias alternatifs et antiautoritaires subissent ne resteront plus dans l’ombre.

Notre réponse sera plus forte que les célébrations fascistes et autoritaires. Les médias alternatifs sont à nous, ils sont la voix de nos luttes qui nous montrent le chemin pour créer un autre monde, un monde comme nous le voulons.

Pour plus d’infos : indymedia.squat.gr
Pour accéder à Indymedia Athènes ici

Grèce : Actualisation sur le compagnon révolutionnaire Theofilos Mavropoulos

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Actuellement se déroulent deux procès contre l’O.R. Conspiration des Cellules de Feu, dans la salle du tribunal spécial de la prison de femmes de Koridallos. Theofilos Mavropoulos est l’un des accusés dans ces deux procès contre l’organisation.

Dans la 1° session du quatrième procès contre la CCF, Theofilos Mavropoulos a clarifié que « comme je l’ai déjà dit lors d’un procès antérieur et dans des communiqués préalables, je me suis positionné avec les compagnon-ne-s de la Conspiration des Cellules de Feu en tant qu’anarchiste solidaire même si je ne faisais pas parti de la Conspiration … ». À la suite il a déclaré devant le juge que depuis le 5 avril 2013 il a rejoint  la Conspiration des Cellules de Feu, affirmant aussi son affinité avec la Fédération Anarchiste Informelle.

En d’autres mots, Theofilos Mavropoulos a rejoint l’organisation depuis la prison. Ainsi que dorénavant la O.R. Conspiration des Cellules de Feu compte 10 membres emprisonnés : Haris Hadjimihelakis (arrêté en 2009), Argirou Panagiotis y Gerasimos Tsakalos (arrêtés en 2010), Michalis Nikolopoulos (arrêté en janvier 2011), Ekonomidou Olga, Giorgos Polidoros, Christos Tsakalos, Damiano Bolano y Giorgos Nikolopoulos (arrêté-e-s en mars 2011), ainsi que Theofilos Mavropoulos (arrêté en mai 2011).

Amsterdam : évènement de Contra Info à Joe’s Garage, en solidarité avec les compagnon-ne-s prisonnièr-e-s en Grèce

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Dans le cadre d’une lutte quotidienne contre l’existant et tendant vers la diffusion de la solidarité factuelle avec les anarchistes prisonnièr-e-s dans les prisons grecques, des membre du réseau de contre-information Contra Info vont mener une série d’évènements dans plusieurs ville européennes, partageant l’information sur les cas des compagnon-ne-s en prison.

Nous voulons que ces rencontres soient une occasion pour renforcer l’infrastructure antagonique de contre-information, pour étendre et multiplier les gestes solidaires avec nos frères et sœurs qui sont derrière les barreaux et promouvoir l’action directe et la praxis subversive.

Le vendredi 12 avril 2013 nous serons à Joe’s Garage à Amsterdam. Il y aura une cuisine collective végane à 19h, et vers 20h nous commencerons la discussion. Nous espérons vous voir là-bas et vous invitons à partager vos idées pour trouver une perspective commune vers la destruction de toutes les prisons et du système qui les maintient.

Restez attentifs pour les prochains évènements qui auront lieu dans d’autres villes européennes.

SOLIDARITÉ AVEC LES PRISONNIÈR-E-S ANARCHISTES DU MONDE ENTIER !

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Lausanne : Évènements de Contra Info en solidarité avec les prisonnièr-e-s anarchistes et les squats attaqués en Grèce.

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Dans le contexte de la tournée d’info solidaire de Contra Info en Europe, des membres du réseau vont réaliser des activités dans deux squats de Lausanne, Suisse.

Le 5 avril nous serons au squat Loc(a)motive, afin de réaliser un atelier d’art recyclé pour les enfants de tout âge (entre 15h et 17h), nous aurons une cuisine collective végane (à 19h) et nous partagerons de la contre-information au sujet des coups répressifs contre le mouvement squat en Grèce (à 21h).

Le 6 avril 2013 nous nous verrons au squat Porno Diesel, à 18h, dans l’objectif de présenter plusieurs cas de combattants anarchistes enfermés dans les prisons grecques, et nous parlerons du besoin d’étendre les initiatives contre-informatives au delà et contres les frontières. Ensuite il y aura une cuisine collective végane, à prix libre.

Restez attentifs pour les prochains évènements dans d’autres villes européennes …

Thessalonique, Grèce : Nouveau procès contre les 6 camarades du squat Delta, expulsé en septembre 2012

Le squat Delta, à Thessalonique, a été violemment expulsé le 12 septembre 2012. Dans la farce de procès qui suivi, dix des camarades arrêtés ont écopé de peines avec sursis et d’amendes (7950€ au total). Un des arrêtés, l’anarchiste émigré Gustavo Quiroga, est resté incarcéré jusqu’à ce qu’il soit expulsé en Colombie le 4 novembre. Le même mois, l’État grec a déclenché une nouvelle série de poursuites judiciaires contre 6 autres anarchistes qui avaient été arrêtés pendant l’expulsion. Ces 6 camarades sont maintenant accusés de trouble à l’ordre public (depuis 2008), ainsi que de dommages aggravés sur le bâtiment du squat Delta. Qui plus est, l’Institut d’enseignement technologique Alexandreio de Thessalonique, qui revendique la propriété du bâtiment expulsé, le laisse pourrir alors que son conseil d’administration demande une indemnité de 3,5 millions d’euros pour les dommages soi-disant causés par les squatters.

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Sur l’affiche on peut lire :

Le 8 avril 2013, 6 des personnes arrêtées au squat Delta sont appelées à comparaitre devant le tribunal de Thessalonique, accusées d’avoir squatté et risquant 3,5 millions d’euros d’amendes pour dommages aggravés.

Ils sont accusés par ceux qui mesurent nos vies en argent, et les vendent au Capital national et étranger.

Ils sont accusés à cause de leurs choix politiques. Ils affrontent des inculpations car ils se sont opposés à l’autorité et à ses sbires en créant des structures de solidarité et de contre-attaque, visant à une société d’égalité fondée sur la solidarité, l’anti-hiérarchie et de la communalisation.

Le bâtiment a été entretenu par les squatteurs eux-mêmes, et mis à disposition de la société selon les caractéristiques politiques citées ci-dessus. Aujourd’hui, depuis sa saisie par l’institut local d’enseignement technologique, le bâtiment tombe en ruine pour cause d’abandon, à une période où le squat et le développement de nos projets sont plus pertinents que jamais.

Aucune poursuite contre les arrêtés du squat Delta ! Tout continue.

Rassemblement de solidarité le lundi 8 avril à 9h du matin devant le tribunal de Thessalonique.

Le squat Delta

Temuco, Chili : Chronologie des évènements et communiqué

L’objectif d’informer sur les faits ne sers pas à alimenter le spectacle, mais plutôt à éclairer sur ce qui se passe et dénoncer les flics dans leur assaut répressif ce matin là. Ce récit a été fait par les compagnons qui ont été dans les cages pour hommes, et malgré le fait que nous communiquions en criant, nous ne savons pas ce qu’ont ressenti les compagnonnes au moment d’être enfermées  et sur lesquelles pesait une pression psychologique de la part de ces bâtards de laquais. Aussi nous détachons Rodrigo Ovando de ce récit et ce communiqué vu qu’il ne faisait que passer sur les lieux au moment de l’assaut des flics.

Chronologie du harcèlement policier et de l’attaque du lieu

Aujourd’hui, le 30 mars 2013, après avoir été attaqués et séquestrés par l’État chilien, en tant qu’Espace Pandemia nous partageons avec les personnes en affinité et les autres la chronologie des faits qui se sont terminés par l’enfermement de 5 compagnon-ne-s dans les centres d’extermination de Temuco.

– Comme nous l’avions signalé dans le communiqué du 26 mars dernier, le harcèlement de l’Espace et de ceux qui le visitent et sont actifs dedans a été relativement grossier, vu que les contrôles d’identité, filatures, visites de la PDI (NdT : Police D’Investigation) et de la police avec l’excuse d’usurpation de lieu et des questions aux voisins rendaient compte du désespoir du ministère public pour trouver des pistes qui n’existent pas et des terroristes qui n’ont existé nulle part.

Nous n’arrêterons pas de dénoncer la collusion existante entre les agents du pouvoir et l’entreprise de sécurité qui travaille pour l’Unimarc (supermarché situé au coin de la rue) vu qu’ils ont activement collaboré en douce au harcèlement, surveillant en permanence nos activités quotidiennes, allées et venues et personnes qui visitaient l’espace.

L’Attaque

Ainsi le matin du 28 mars vers 5:30, au 299 rue Sans Ernesto, l’espace Pandemia et le secteur Amanecer ont été assaillis par le GOPE (NdT : Groupe d’Opérations Policières Spéciales) et la police en civil, avec un contingent policier disproportionné ils ont mené à bien l’opération répressive, vidant la maison par la force et laissant 12 chats dedans. À la suite de ça ces bâtards de flics nous ont fouillé à visage couvert nous effrayant avec leur fusils et habits de guerre.

Nous signalons que l’assaut a eu lieu sans montrer aucun mandat juridique. Ensuite ils nous ont fait monter dans les camions de flics et nous ont amené au 8° commissariat de Temuco où nous avons passé les 26 heures restantes avant d’arriver au tribunal de sûreté de cette maudite ville. Continue reading Temuco, Chili : Chronologie des évènements et communiqué

Grèce: Texte de Tasos Theofilou depuis la prison de Domokos

Le texte suivant a été écrit seulement 24 heures avant la fabuleuse évasion de la prison de Trikala le 22 mars 2013.

Il y a probablement un intérêt à commenter les 2 dernières tentatives d’évasion de prisons de haute-sécurité en Grèce : l’une de la prison de Trikala avec un hélicoptère, l’autre de la prison de Malandrino avec un petit coup de bluff.

Dans le premier cas il est clairement apparu que la police, afin de renforcer le principe de tolérance zéro, n’a pas hésité à ouvrir le feu et à mettre en danger la vie de douzaines de personnes, en invoquant l’intention d’empêcher une évasion, acte qui constitue un délit…

Dans le deuxième cas, on a vu qu’un prisonnier pouvait réussir en faisant passer un simple dispositif radio pour une bombe télécommandée, quand les mécanismes d’application de la loi savent qu’il ne plaisante pas avec sa liberté. Et même s’il n’a finalement pas réussi à s’échapper, il a gardé sous pression tout le personnel de la prison pendant 24 heures, avec la détermination comme seule arme.

Mais ce qui importe vraiment dans ces 2 évènements, c’est l’altération de la signification de l’évasion, et sa transformation en une question individuelle du prisonnier. Jusqu’à la fin des années 90, révolte et évasion étaient 2 concepts presque interdépendants. Une révolte dans une prison était habituellement le résultat d’une tentative d’évasion de masse. Les détenus tentaient de fuir ensemble, certains réussissaient à s’échapper, d’autres dans leur tentative étaient blessés par les balles des flics, le reste était obligé de retourner à l’intérieur, et ils mettaient le feu à la prison. Les causes de cette altération doivent être recherchées, d’une part dans le perfectionnement de la technologie et de l’architecture répressives, d’autre part dans l’individualisme sans précédent des prisonniers contemporains.

Les prisons modernes sont conçues pour le maximum de sécurité, utilisant à la fois des méthodes physiques et électroniques. Il y a des caméras de surveillance à chaque coin de chaque aile de prison, qui sont parfaitement carrées et dépourvues de tout élément naturel. Il y a des portes sécurisées qui ne s’ouvrent que depuis les salles de contrôle. Un autre détail important est que de nos jours le toit, refuge élémentaire des révoltés de prison, n’est presque plus accessible d’aucune manière.

De plus, la composition de la population carcérale a elle-même changé durant la dernière décennie, ce qui a aussi largement changé la perception qu’ont les prisonniers. La population carcérale n’est pas composée de criminels assoiffés de sang ou de hors-la-loi romantiques. Elle est constituée de migrants d’Afrique et d’Asie qui dans la plupart des cas ne savent ni parler grec, ni pourquoi ils sont en prison. Elle est composée de toxicomanes, dont la place devrait être l’hôpital. Elle est constituée de petits délinquants effrayés et de créanciers, la nouvelle tendance dans les prisons grecques. Elle se compose aussi de parrains et de voyous du monde de la nuit qui, en échange de quelques privilèges, maintiennent un équilibre entre corruption et paix sociale dans les prisons grecques.

Les relations entre les prisonniers sont fausses, hypocrites à en avoir la nausée, et diplomatiques; un jeu de domination qui agit comme un frein à la construction de relations de confiance, une réalité réduisant par conséquent tout esprit combatif qui demanderait de la solidarité. Les prisonniers sont divisés selon les pays et les races, selon les courtes ou les longues peines, selon les différentes infractions qu’ils ont commis, selon les conflits personnels découlant souvent de la drogue ou de petits intérêts personnels, ce qui détruit tout esprit communautaire qui aurait pu être créé entre eux. En fin de compte, tout prisonnier qui veut faire valoir sa liberté est encouragé à le faire seul ou avec quelques amis. Les solutions collectives semblent être d’un romantisme désuet appartenant aux années 90.

Et pourquoi tout cela est-il important ?

Parce que la prison n’est pas le reflet de la société. C’est plutôt le terrain sur lequel sont condensés toutes les fonctions, valeurs, traditions, déontologie et problèmes de la société. En regardant et en analysant ce qui se passe à l’intérieur, chacun est à même d’interpréter l’inertie sociale en dehors des murs.

Les hélicoptères pour les évasions de prison sont à la fois spectaculaires et légitimes, mais les flammes de la révolte en prison sont encore plus belles. Nous ne devons pas cesser de rendre hommage à ceux qui ont réussi ou mêmes tenté de s’évader, mais nous ne devons pas oublier que le but ne doit pas seulement être de s’envoler au-delà des murs, mais de danser sur leurs ruines.

Anastasios K. Theofilou
Aile E1, prison de Domokos

le 21 mars 2013