All posts by Contra Info

Marseille : solidarité pour les trans emprisonné-e-s

En solidarité avec les prisonnièr-e-s trans à travers le monde, une journée de solidarité est organisée le 23 janvier à partir de 14h au kiosque [Marseille] avec projection, atelier d’écriture de lettres et goûter vegan !

Le 22 janvier est la journée de solidarité internationale avec les trans emprisonné-e-s. Cette journée a été initié par Marius Mason, trans et vegan emprisonné aux USA pour 22 ans, une des plus longues peines pour un prisonnier du Green Scare.

Nous savons tout-e-s que la prison détruit les corps et les êtres, veut broyer les révoltes et étouffer les initiatives, les lettres et les manifestes des prisonnièr-e-s. Les prisonnièr-e-s trans subissent la double peine de la prison et des contraintes physiques et émotionnelles d’une véritable cage. Historiquement la lutte contre les prisons et l’enfermement a toujours impliqués les personnes trans et a été un combat mené par les prisonnièr-e-s trans et leurs soutiens.

Comme tout-e-s les précaires, les personnes trans sont largement susceptibles d’être incarcérées pour leur simple existence et survie. Les personnes emprisonné-e-s sont trop souvent oublié-e-s, pourtant l’écrasante majorité des femmes trans est toujours incarcérée dans des prisons pour hommes et la totalité des prisonnièr-e-s trans subissent des violences, humiliations et viols au quotidien liés à leur trans-identité.

L’enfermement est là pour nous faire peur et est une tentative pour nous empêcher de lutter. Notre meilleure réponse est de poursuivre nos luttes, de faire preuve de solidarité et de continuer à nous battre contre toutes les formes d’enfermement et d’oppressions !

Rendez-vous samedi 23 janvier au kiosque (38 rue Clovis Hugues) à 14h !

Contre tout-e-s- les formes d’enfermement !

Solidarité avec les trans emprisonné-e-s !

Liberté pour tou-te-s !

Autres liens : Black and Pink Prison Abolition Now! | Trans Prisoner Day of Action and Solidarity | Solidarité avec Esra Arıkan, femme trans emprisonnée en Turquie !

anglais | macédonien

Sans fleurs ni couronnes

« Les mots n’ont pas de valeur en soi, mais pour le sens qui leur est attribué. Il faut donc toujours bien se mettre d’accord sur le sens des mots utilisés, et faire attention à ce que des gens sans scrupules ne fassent pas usage des mots qui ont le plus de popularité, à travers lesquels ils font passer sous une fausse étiquette la marchandise avariée de leurs propres intérêts économiques et politiques. »
Max Sartin, La magia e il senso delle parole, 1935

I. Autonomie

Chacun sait que le langage n’est pas neutre. Que c’est un moyen souvent insatisfaisant pour exprimer ses idées. Pourtant, si on veut pouvoir les communiquer à d’autres et en approfondir le contenu, il vaut mieux s’entendre sur le sens des mots. Dans les milieux anti-autoritaires comme ailleurs, cela va de moins en moins de soi. Une même idée, courante, emprunte même parfois des significations si éloignées les unes des autres (en assemblée par exemple), qu’on en vient à se demander s’il s’agit juste d’une banale incompréhension ou si ce n’est pas la manifestation d’une confusion généralisée en progrès constants.

Prenons parmi tant d’autres le mot “liberté”, régulièrement transformé en conquête ou préservation de droits garantis par l’Etat (comme la fameuse “liberté de”) ou exprimé sous forme d’oxymore (comme dans la défense du “marché libre” des biffins).

Mais la liberté peut-elle vraiment être quelque chose de quantifiable, le synonyme abstrait d’une augmentation des choix possibles, ou n’est-ce pas au contraire l’expression de toutes les possibilités différentes qui peuvent se déployer dans le rapport avec les autres   ? La liberté ne peut pas être enfermée à l’intérieur de lois et de règles valables pour tous, elle peut seulement naître du libre accord entre individus, en l’absence donc de tout système ou rapport autoritaire (Etat, capitalisme, religion, patriarcat).

Que le langage ne soit pas neutre, ne soit pas simplement descriptif, les autoritaires en tout genre l’ont compris depuis longtemps. Celui qui contrôle le sens des mots peut s’assurer d’une capacité considérable de maîtrise des esprits. Le pouvoir a ainsi toujours cherché à leur donner le sens qui l’arrange, qu’on songe par exemple à celui de terrorisme, qu’il dégaine d’un jet ininterrompu et à tout va depuis bien trop longtemps*. Partout où il y a une masse à manoeuvrer (ou une illusion de), on peut retrouver cet art de la politique qui consiste à travestir les faits en changeant les mots, y compris donc dans le soi-disant mouvement anti-autoritaire où les idées gauchistes font un retour en force depuis quelques années.

Dans leur miroir déformant, réduire les individus à leur couleur de peau n’est ainsi plus du racisme, mais devient une lutte contre les privilèges. Justifier la soumission à un code de loi gravé dans un vieux bouquin n’est plus une manifestation par excellence de l’autoritarisme (à combattre), mais devient une simple manifestation culturelle (à soutenir) ou une banale opinion (à tolérer). Jeter des pierres sur des journalistes ou des élus en toute occasion ne signifie plus manifester son hostilité irréductible avec le pouvoir, mais devient un manque d’intelligence tactique dans la composition avec lui. Dans la vague actuelle de renversement des contenus et de leur instrumentalisation au sein du mouvement, il n’est alors pas étonnant que même des concepts jusqu’à hier chers à beaucoup, comme l’autonomie ou l’auto-organisation, soient à leur tour vidés de leur sens par leurs partisans mêmes, neutralisant leur force pratique et les privant de leur portée potentiellement subversive. Faute de perspective révolutionnaire, au nom du pragmatisme ou de l’efficacité, de l’élargissement ou de l’ancrage sur un territoire, par esprit de grégarisme ou d’adaptation à un existant toujours plus trouble, l’heure semble de moins en moins à la diffusion de pratiques anti-autoritaires, et toujours plus à leur dilution au sein d’alliances de circonstance avec des politiciens de service (mais dans le respect de la diversité de chacun, hein !).

Et c’est peut-être comme cela, petit à petit, que l’éditeur officiel de tout un ramassis d’ordures a pu soudain se transformer en une opportunité à saisir pour d’anciens amateurs de la guerre sociale.

II. Le sens plutôt que la règle

« Forger et utiliser ses propres moyens de lutte placerait-il de fait en-dehors du champ des luttes sociales ? C’est le discours que tiennent l’Etat et ses relais directs car ils défendent leurs intérêts… »
Kalimero Paris, février 2008

En matière d’autonomie et d’auto-organisation, prenons le dernier cas d’école en date, à savoir les “membres” d’un collectif francilien qui participent “à des luttes ou à des mouvements sociaux”, et qui ont décidé de commercialiser leurs travaux en janvier 2016 chez Syllepse, une maison tolérante dont l’ouverture d’esprit avait été jusque là trop négligée par une partie du mouvement. Certes, prôner l’auto-organisation et la critique de la marchandise tout en alimentant de ses analyses les étals des supermarchés n’est pas nouveau, et ils n’ont pas beaucoup de mérite. Les stratèges blanquistes de la composition avaient déjà rouvert cette voie fructueuse avec l’éditeur de flic et de juge La Fabrique en 2007, avant que des vendeurs de mauvaise soupe ne les imitent en 2014 avec leurs trajectoires alternatives débitées chez l’éditeur du Mieux vaut moins, mais mieux de Lénine (ed. l’éclat). Mais tout de même, si des critiques du langage et de l’idéologie de la procédure pénale ont fait le choix d’un éditeur comme Syllepse, qui avait publié en 2011 un ouvrage coordonné par une magistrate dénonçant une “politique qui échoue à lutter contre la délinquance et qui désorganise la police et la justice” avant de suggérer “de nombreuses propositions alternatives en matière de fichage et de vidéo-surveillance” **, c’est qu’il doit bien y avoir une raison ou une cohérence quelque part. D’autant plus que leurs réunions se déroulent depuis des années dans un local dont les participants affichent justement leur ambition de “subvertir les rapports sociaux,c’est-à-dire remettre en cause cette société et la renverser”, à travers une “autonomie” définie comme une manière de s’organiser “hors des syndicats, des partis, des structures hiérarchiques”.

Afin de lever toute ambiguïté et pour ne pas en rester sur ce qui relève manifestement d’un télescopage malheureux au sein des collections de Syllepse – un peu comme si l’auteur d’un bouquin titré Mort à la démocratie donnait une interview à une grande radio d’Etat pour en faire la promotion –, faisons donc un rapide tour du propriétaire. Pour commencer, on pourrait consulter la quarantaine d’ouvrages de la Fondation Copernic publiés ces quinze dernières années par l’”alter-éditeur, engagé et non partisan”, mais aucun estomac n’y résisterait bien longtemps. Et de toutes façons, pour connaître les idées professées par ladite Fondation, inutile de se plonger dans l’écoeurante mixture qui mijote sous la bannière de “l’anti-libéralisme”. Le parcours de ses présidents successifs (1998-2015) suffira amplement   : Yves Salesse (ex dirigeant national de la LCR, ex du cabinet du ministre communiste des transports Gayssot, ex porte-parole de Bové à la Présidentielle), Évelyne Sire-Marin (vice-présidente du TGI de Paris, ex Présidente du Syndicat de la magistrature et soutien de Mélenchon à la Présidentielle), Roger Martelli (membre du Parti communiste et ex de son Comité central), Caroline Mécary (ex conseillère régionale EELV et toujours conseillère de Paris), Janette Habel (ex du bureau politique de la LCR et signataire du Mouvement pour la sixième République), Pierre Khalfa (ex porte-parole de l’Union syndicale Solidaires et membre du Conseil scientifique d’Attac). N’en jetez plus, la poubelle déborde !

La “forme grammaticale qui privilégie les accords fondés sur le sens plutôt que sur la règle”, à laquelle Syllepse a emprunté son nom, a certainement trouvé avec la Fondation Copernic un accord à la hauteur de ses ambitions : être l’éditeur privilégié d’un des principaux laboratoires de la main gauche de l’Etat. Le genre de laboratoire indispensable pour redorer la façade craquelée du pouvoir, tenter d’éteindre les incendies qui couvent à sa base et imaginer comment lui assurer un semblant de légitimité sociale en temps de restructurations économiques. Tout de même, drôle d’endroit pour une Caisse d’auto-défense collective. A moins que ce ne soit leur désir commun de mouvement social et de collectif qui les ait réunis, puisque l’éditeur précisait dès son Manifeste de juin 2004 vouloir offrir “une caisse de garantie qui permet à tous nos auteurs de mener leur projet à bien et une caisse de résonance pour leurs idées”, ou encore que “notre force tient aussi à notre lien avec les mouvements sociaux”. Mais le problème, quand on nie à ce point l’individu, c’est qu’on finit très vite mal accompagnés.

Oublions donc vite fait cette collection particulière, Notes et Documents de la Fondation Copernic, et tentons de trouver un peu d’air frais du côté des dizaines d’autres collections du nouveau venu dans l’ex mouvance autonome. Là, surprise ou pas, on tombe sur des spécialistes de la vie des autres (dont des psys en tout genre), des prêcheurs d’Etat (universitaires ou de lycée) et autres autoritaires historiques (avec une prédilection pour les auteurs trotskystes, dont les 944 pages du boucher de Kronstadt parues en avril 2015 pour rappeler l’importance du front unique antifasciste***). Les autres collections remarquables de Syllepse se nomment par exemple ATTAC, Contretemps (revue dont le n°14 de 2012 contenait cet immanquable article titré “Syriza ou l’espoir retrouvé”), Espaces Marx, Les Cahiers de Critique Communiste, Mille marxismes (avec ces magnifiques “La politique comme art stratégique” et “Le dernier combat de Lénine” de 2011 et 2015) ou encore Séminaire marxiste…

Réconcilier la rigidité théorique du passé avec le meilleur du réformisme du présent, en voilà bien un projet qui semble avoir trouvé son marché, si on en juge par les centaines d’ouvrages sortis chez Syllepse depuis 1989. En même temps, c’est vrai qu’à force de fréquenter les allées du pouvoir, on se perd moins dans le dédale de ses financements.

Mais comme il serait ingrat de demeurer en si mauvaise compagnie sans faire un détour par LA collection qui se veut un peu plus terre-à-terre, jetons un dernier coup d’oeil sur Arguments et Mouvements, dont le postulat est que les “acteurs du mouvement social et les mouvements sociaux produisent des idées, émettent des propositions, interprètent le monde et agissent sur lui” (merci pour eux). Des idées et des propositions qu’il aurait en effet été trop bête de gâcher en ne les récupérant pas au sein des différents rackets de la gauche de la gauche. Mais qu’on se rassure, la conception du mouvement social de Syllepse n’a même plus de quoi incendier un Palais d’Hiver, et va au mieux réclamer quelques miettes tout en pacifiant le rapport capital/travail   : on retrouve pêle-mêle dans cette collection qui vient donc d’éditer Face à la police/Face à la justice de la Caisse d’auto-défense collective de Paris/Banlieue (Cadecol), des livres signés Syndicat Solidaires des finances publiques, Syndicat national des chercheurs scientifiques, Syndicat National Unifié des Impôts, Sud-Étudiant ou encore VISA (“association intersyndicale unitaire composée d’une cinquantaine de structures syndicales : la FSU et plusieurs de ses syndicats, l’Union syndicale Solidaires et plusieurs de ses syndicats, des fédérations et des syndicats de la CGT, de la CFDT, de la CNT, de l’UNEF et le Syndicat de la magistrature”).

Arrivés à ce stade, on se dit que, franchement, ce n’est pas juste un mauvais hasard ou de la naïveté, mais un véritable choix tactique qui a fait s’accoupler dans un ballet abject le livre de la caisse des autonomes franciliens avec (notamment) celui de la vice-présidente du tribunal de grande instance de Paris, grâce à un éditeur commun qui annonce clairement ses intentions : “nos livres parlent séparément mais frappent ensemble” (à la porte des institutions), parce que leurs multiples langues débouchent “vers des compréhensions communes, vers une langue partagée, vers un sens commun, vers des « tous ensemble » de la pensée et de l’action”.

III. Les moyens de leurs fins

Dans son court texte de présentation technique, Cadecol se définit comme un outil à “utiliser de manière autonome afin se donner en amont les moyens de s’organiser le plus efficacement possible contre la répression”. Si ce collectif apporte à son tour sa petite pierre pour vider à sa manière le mot autonome de la charge subversive qu’il pouvait encore contenir – comme d’autres l’ont fait avant lui –, ne peuvent pourtant rester surpris que celles et ceux qui s’étaient arrêtés au début de la phrase. Car que peut bien vouloir dire une expression aussi absolue que “le plus efficacement possible”, sinon déconnecter absolument les fameux moyens des fins ? C’est un vieux truc qui permet de tout justifier au nom d’un intérêt commun supérieur (le maximum d’efficacité supposée… et donc l’art du calcul spéculatif), laissant le champ libre à une poignée de fins dialecticiens qui viendront nous éclairer du haut de leur clairvoyance. Le Comité invisible, qui en connaît un rayon sur le sujet, avait logiquement choisi de vendre sa soupe chez un fana de Lénine. La Caisse francilienne a choisi de son côté de se donner des moyens de s’organiser en amont en s’offrant à un fana de Trotsky. Une différence qu’on ne s’explique autrement que par la composition des assemblées du dit “mouvement social” selon les périodes et le sujet du moment (la CGT des raffineries, c’est pas le NPA des réfugiés).

Quant aux autres, tous les autres, pour qui la fin ne justifiera jamais les moyens, pour qui un éditeur de centaines de conseillers du prince restera toujours un ennemi à combattre plutôt qu’un allié provisoire à utiliser ou avec lequel s’accoquiner, pour qui s’organiser de façon autonome signifie s’associer entre individus révolté-e-s dans un espace de lutte anti-autoritaire où les mots et leur sens ne sont pas mutilés…
…l’horizon de la solidarité et de l’offensive sera toujours bien plus vaste et bien plus respirable que tous les marigots du plus efficacement possible.

Sans fleurs ni couronnes,

Bagnolet, début janvier 2016

* Car si le terrorisme signifie frapper dans le tas de manière indiscriminée pour tenter de préserver ou conquérir le pouvoir, et que l’Etat n’en a pas toujours le monopole exclusif, une affiche rappelait également fort à propos il y a quelques années à quel point ce terme avait été biaisé et restreint de manière instrumentale : “Dans ce monde à l’envers, le terrorisme ce n’est pas contraindre des milliards d’êtres humains à survivre dans des conditions inacceptables, ce n’est pas empoisonner la terre. Ce n’est pas continuer une recherche scientifique et technologique qui soumet toujours plus nos vies, pénètre nos corps et modifie la nature de façon irréversible. Ce n’est pas enfermer et déporter des êtres humains parce qu’ils sont dépourvus du petit bout de papier adéquat. Ce n’est pas nous tuer et mutiler au travail pour que les patrons s’enrichissent à l’infini. Ce n’est pas même bombarder des populations entières. Tout cela, ils l’appellent économie, civilisation, démocratie, progrès, ordre public.”
(Qui sont les terroristes ?, avril 2008)

** Selon le résumé promotionnel disponible sur le site de l’éditeur. Ficher, filmer, enfermer, vers une société de surveillance ?, coordonné par Evelyne Sire-Marin, ed. Syllepse, février 2011

*** Une position toujours défendue par l’un des coordinateurs du livre de Trotsky et fondateur historique toujours en place de Syllepse, Patrick Silberstein, par ailleurs pétitionnaire multirécidiviste en compagnie d’élus de gôche, ex dirigeant de Ras l’Front et un des animateurs de la campagne présidentielle de Bové.

Cali, Colombie : solidarité avec la ZAD !

Quelques graffiti sur les murs de l’Université de Cali, en Colombie (effectués le 15 janvier 2016).

Des anarchistes de la fac de Cali envoient leur solidarité à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes :

Destruction de toutes les formes de pouvoir !
La fac de Cali (UniValle) en solidarité avec la ZAD !
UniValle en solidarité avec la ZAD ! http://zad.nadir.org

en anglais

Marseille : Rat Attack – des rencontres autour de la libération animale et de l’écologie radicale cet été

Cliquez ici pour le tract au format pdf

Cet été, du 25 au 31 juillet 2016, se déroulera à Marseille le Rat Attack, des rencontres autour de la libération animale et de l’écologie radicale, pour se rencontrer, échanger et s’organiser ensemble.

Alors que tout s’empire toujours plus et plus vite, que les attaques contre la terre et les vies qui la peuplent se font de plus en plus violentes, qu’on nous enferme de façon toujours plus élaborée, et que la mort se propage jusque dans nos cœurs, nous refusons de rester passifVEsface à un  monde qui a juré notre misère.
Cette misère, c’est aussi les meurtres, l’exploitation et la domestication des non-humainEs qui est à la fois ignorée et légitimisée par celles et ceux qui prétendent se battre contre toute forme de hiérarchisation. Pourtant, c’est bien à la fois un symptôme et une conséquence des logiques de domination qui s’étendent tout autour de nous. Si nous refusons la soumission que l’on tente de nous imposer, nous refusons aussi de l’imposer aux autres. C’est aussi pourquoi nous nous opposons à toute forme de fascisation du mouvement antispéciste, de l’extrême droite aux apolitiques qui finissent toujours par faire l’apologie de ces derniers et ne rêvent que d’un capitalisme vert. Ce qu’ils ne comprennent pas, c’est que la nature même du capitalisme se base sur la domestication et l’exploitation de tout ce qui l’entoure.

La rage qui nous consume nous rappelle que ce sont tous les aspects de nos vies qui sont en guerre. Une guerre contre nos corps, nos existences et nos luttes, les rendant plus nécessaires que jamais. Nos espoirs se sont éteints, éclipsés par les lumières et désirs artificiels des villes monstrueuses du capital. Nous n’attendons pas une utopie lointaine gagnée à coup de demandes à l’état et de réformes, nous voulons mettre en ruine ce système tout entier, parce qu’il n’y a rien à en sauver, de ses fondations pourissantes à ses tactiques sophistiquées pour nous contrôler.

C’est tout ça qui nourrit le feu qui nous habite et nous donne la force de nous battre. Et c’est ce feu que nous voulons faire grandir avec vous cet été. Alors viens avec ta rage et ton sac-à-dos pour construire ensemble un mouvement plus fort, échanger des méthodes et des expériences, mais aussi des analyses et des grilles de lecture pour mieux comprendre et lutter contre nos ennemiEs communEs.
Parce que nous voulons construire ce projet collectivement, nous vous appelons à nous rejoindre en nous contactant pour organiser ateliers et discussions durant le camp, ainsi que des événements d’information et de soutien à la mise en place de ce projet.

Bien sur, on sera pas là pour reproduire des situations violentes qu’on vit déjà tous les jours. Ne sois pas une ordure, soyons attentifVEs les unEs aux autres pour qu’on puisse être dangereuxES ensemble.

Contacte-nous à ratattack[a]riseup.net
(une clé publique pgp est dispo pour des échanges plus sécurisés)

en anglais et allemand

Journée internationale de solidarité avec les prisonnier.es trans – 22 janvier

Journée internationale de solidarité avec les prisonnier.es trans

À travers le monde, cette journée sera une occasion de se tenir en solidarité avec les personnes trans en prison. Rejoignez-nous pour des nuits d’écriture de lettres, des projections de films, des ateliers, des discussions, des veillées, des actions, des levées de fonds et des soirées.

Ce projet autonome a été initié par Marius Mason, un prisonnier trans au Texas, EU. Cet événement annuel sera mené par des prisonnier.es trans et leurs soutiens à travers le monde. C’est une occasion pour celleux dehors de se souvenir de celleux derrière les barreaux, d’offrir une solidarité et un soutien réel et de faire prendre conscience des problèmes auxquels font face les prisonnier.es trans. C’est une occasion pour celleux à l’intérieur d’avoir une voix et de s’organiser ensemble.

L’affiche en format pdf et regardez une liste des événements ici

« En tant que queers nous connaissons l’effroi du contrôle, du dégoût et de l’isolement ; nous nous sommes touTEs vuEs refuser la possibilité de vivre nos vies. Pour les personnes trans et gays en prisons, ces problèmes sont doublés par les contraintes physiques et émotionnelles d’une véritable cage. Depuis des décennies, les premier.es activistes queers ont montré une solidarité et un soutien actifs envers leurs frères et sœurs emprisonnéEs – iels écrivaient des lettres, manifestaient, et demandaient qu’iels ne soient pas simplement traitéEs avec respect et dignité, mais qu’iles soient libéréEs de manière totale et inconditionnelle. Les prisonnierEs gays et trans s’organisaient entre elleux et avec le monde dehors. » – L’appel de Marius et ses amis

anglais | allemand | espagnol | italien | portugais

Mytilène, Grèce : attaque incendiaire contre le ministère de la mer Égée – Pour un Décembre noir

L’État, quel que soit le visage qu’il porte, ne change jamais et fonctionnera toujours comme l’appareil répressif de toute expression libre. La situation dans les cachots de la démocratie se détériore de plus en plus. Nos frères et sœurs prisonnier-e-s luttent alors que les médias de masse le réduisent au silence, alors que s’intensifie la répression à l’extérieur des murs avec des arrestations, des passages à tabac et l’extradition des combattants, le néonazisme se ravive, la démocratie prépare le terrain pour que les marchés internationaux continuent à piller ce qui reste du complexe social et la prospérité étatique continue de piétiner les cadavres de réfugie-e-s et de migrant-e-s.

La société n’est en aucune façon dépourvue de culpabilité puisque la passivité qui la caractérise équivaut à de la complicité. En tant qu’anarchistes, nous refusons d’accepter d’attendre les “conditions idéales” pour que la société se rebelle. Nous n’acceptons pas une vie de soumission, de misère et de servitude. Nous agissons et nous continuons à agir ici et maintenant pour mettre en œuvre l’anarchie dans la pratique à chaque instant de nos vies. Les “compagnons” dont le seul projet est le recouvrement de leurs obligations envers le mouvement nous dégoutent.  La logique de l’aide chrétienne aux réfugié-e-s ne nous intéresse pas, nous ne nous faisons pas d’illusions sur une quelconque solution humanitaire à la question des migrations. Nous choisissons de faire exploser notre énergie attaquant les appareils qui créent la nécessité des migrations.

Nous somme en faveur de l’action anarchiste multiforme, que chacun-e choisisse ses armes.

Nous nous positionnons du coté de nos frères et sœurs anarchistes à intérieur et à l’extérieur des murs partout dans le monde et nous nous déclarons complices avec tou-te-s ceux-celles qui luttent pour le renversement des États, répondant ainsi à l’appel pour un Décembre Noir.

Nous assumons la responsabilité de l’attaque incendiaire avec 6 cocktails Molotov contre l’ex ministère de la mer Égée (Secrétaire général de la mer Égée et de Politique insulaire), dans la matinée du mardi 8 Décembre 2015.

Alors qu’ils continuent d’attaquer et d’intensifier leurs actes de vengeance contre nos compagnon-e-s, nous nous contrattaquons avec toujours plus de rage.

Depuis les cachots des prisons grecques jusqu’aux camps de concentration des réfugié-e-s, avec rage et conscience contre la répression internationalisée, nos ennemis sont les banques et les ministères.

Que le Décembre Noir ne finisse jamais, qu’il ait lieu à chaque heure, chaque jour et chaque mois dans le monde entier, jusqu’à la fin des États.

FORCE AUX PRISONNIER-E-S ANARCHISTES, VICTOIRE A LEUR LUTTE !

FORCE AUX GRÉVISTES DE LA FAIM [À “L’HÔPITAL”] DES PRISONS DE KORIDALLOS !

NON À L’EXTRADITION DES 5 ÉTUDIANTS EN ITALIE !

POUR UN DÉCEMBRE NOIR, POUR L’ANARCHIE !

Anarchistes depuis l’île de Lesbos aliénée

en grec, espagnol

Québec, Canada : Feux d’artifice du nouvel an à la prison des femmes de Joliette

Le 31 décembre en soirée, nous nous somme rendu à la prison fédérale des femmes de Joliette (la seule prison pour femme purgeant des sentences de plus de 2 ans au soi-disant Québec), dans la région de Lanaudière. Nous tenions deux banières avec les inscriptions: L'(A)MOUR POUR LA LIBERTÉ NOUS FAIT ENNEMI.ES DE L’AUTORITÉ et LA LIBERTÉ EST NOTRE ARME ABSOLUE. Nous avons lancé quelques feux d’artifice, avons pu communiquer avec les filles détenues et chanter notre solidarité. Plusieurs d’entre-elles sont sorties aux portes de leurs unités (petites maisonettes dans la court de la prison), ou sont allées à leurs fenêtres. C’était une première du genre à cette prison.

Solidarité avec tous les prisonniers en lutte

Jusqu’à ce que nous soyons tous libre

DÉTRUISONS TOUTES LES PRISONS ET CE MONDE QUI EN A BESOIN

en anglais

Saint-Sylvestre : Appel international des parents et des amis des détenus politiques

Reçu par mail:

APPEL INTERNATIONAL DES PARENTS ET DES AMIS DES DETENUS POLITIQUES POUR UN JOUR MONDIAL D’ACTIONS DE SOLIDARITE.

Nous qui vivons la capture de nos enfants, de nos conjoints, des nos frères et sœurs, des nos amis.
Nous qui avons entendu les peines massacrantes de dizaines d’années imposes par les tribunaux terroristes de l’état des exploiteurs.
Nous qui avons soutenu avec dignité les prisonniers – combattants de la liberté, nos amis et parents.

Il est temps de faire entendre notre voix, de faire connaitre notre vérité.

Nous proposons et appelions pour un Jour Mondial d’Actions de solidarité des amis et parents des détenus politiques.

En Grèce, en Italie, en Espagne, en Mexique, en Chile et dans le monde entier.

Disons-le à haute voix:
LES DETENUS POLITIQUES, LES PRISONNIERS – COMBATTANTS DE LA LIBERTE, NE SONT PAS SEULS!

Nous sommes et nous serons toujours à leur cote.
Face à la barbarie des lois terroristes de gouvernements fascistes et démocratiques de l’Empire des riches, nous continuerons de résister.

Nous proposons le 31 Décembre 2015 comme un jour mondial d’actions de solidarité des parents et des amis des détenus politiques.
Par des interventions dans les prisons, dans les tribunaux, dans les ministères, dans tous les centres des pouvoirs.

Pour la dignité humaine et la LIBERTE!
Nous allons résister jusqu’ à l’abolition de toute prison.

Parents et amis des détenus et des incriminés politiques | Grèce
Sygeneis-filoi@espiv.net

Prisons étasuniennes : « Décembre Noir », texte du prisonnier anarchiste Sean Swain

Décembre Noir arrive, et pas trop tôt. On a sculpté nos théories et analysé notre réalité, on sait quel sorte de futur on désire et tout ce qu’on aura à déchirer dans le but de pouvoir y accéder. Le temps pour philosopher et en discuter est fini, et on fait face à un moment inévitable de conflit avec les forces du contrôle et de la conformité et de la subjugation.

Décembre est en fait le point de départ parfait, du moins ici aux États-Unis. C’est le mois le plus sombre de l’année, avec le plus d’heures sans lumière du jour durant lesquelles on peut y mener nos actes de résistance et de rébellion. Aussi, dans le froid, tout le monde porte des cagoules. Or un-e rebel-le en voie de frapper un Walmart ou un char de flics ou la maison d’un quelconque administrateur fasciste n’aura pas l’air aussi déplacé qu’ilelle aura l’air en, disons, Juillet ou Août en portant le même équipement.

Ayant lu les propositions du Décembre Noir j’aimerais parler à ceuxelles qui sont, jusqu’à maintenant, paralysé-es par la peur et le scepticisme, qui ne croient toujours pas qu’on puisse prendre part à des actions radicales, militantes contre un ennemi commun, que les violences politiques même de la variété clandestine sont vouées à l’échec, et que c’est ok de « jouer » aux anarchistes, mais qu’il est téméraire pour nous de miser de notre argent sur là où nos bouches sont [en anglais l’expression signifie mettre en pratique nos convictions]. Je veux m’adresser à ce fatalisme, mis j’ai couramment aucune façon de communiquer avec le monde extérieur parce que le FBI, probablement la NSA, et le complexe industriel en expansion continue ont tous dévoué une quantité gigantesque de ressources et d’effort à couper chacun de mes mots. Or, clairement, vous n’êtes pas en train de lire ces lignes, et je suis incapable de parler de votre fatalisme.

Donc vous voyez à quels clowns maladroits on est opposé-es?

Notre tâche à mener lors de ce Décembre Noir consiste à rendre ce système d’oppression impraticable et ingérable, à le déstabiliser pour qu’il s’écroule sur ses propres traces de son poids incroyable. Décourageant? Pas vraiment. On parle seulement de faire tomber l’étau de la swivelisation [à la place du mot « civilisation »].

Regardez bien… on attaque pas de front, en face à face, comme des soldats embrigadé-es. Et on tentera pas de tout faire tomber d’un seul coup. Non. On n’a qu’à aller simplement là où ils ne gardent pas, on détruit ce qu’on peut et on part. On déclenche les alarmes de feu proverbiales là où il n’y a pas de caméras. Le fait est que les gestionnaires de la matrice ne peuvent mettre une caméra ou un flic sur tout et chaque personne.

L’idée à un niveau individuel ou de petit groupe n’est pas de faire tomber le système en entier de nos propres mains. La lent-e et persistant-e gagne la course, non? Or on prend de ce que le système est déjà essentiellement disposé à abdiquer.

L’idée pour chacun-e de nous est de faire en sorte que nos actes de rébellion supplantent nos actes quotidiens de complicité forcée. Ce qui entend, que si notre contribution quotidienne à ce vaste camp de concentration à travers le travail forcé et le commerce est « x », peut importe ce que « x » représente en soi, or il est question de causer assez de perturbation du processus durant les heures non-ensoleillées, portant des masques, qui donnera un « x+1 ». Notre seule responsabilité est de produire comme résultat au bas de l’équation une perte pour les systèmes plus larges nous exploitant et subjuguant à la non-liberté.

Ce que je suggère est que chacun-e de nous n’a pas à conduire des opérations à grande échelle. Si chacun-e d’entre nous s’engage à commettre des millions de petits actes de sabotage sur le long terme, le proverbial déclenchement d’alarmes d’incendie, l’effet cumulatif au long d’un d’une courte période de temps va être plutôt évident et va être senti comme vraiment gratifiant.

Pour toute personne qui n’est pas paralysée et qui a anticipé le Décembre Noir avec grand enthousiasme, j’aimerais rappeler aux lecteur-ices que les banques ont expulsé des millions de maisons demeurant encore vides qu’ils projettent de revendre et vous pouvez les trouver facilement en ligne.

J’aimerais aussi souligner que les attaques incendiaires sont le crime le moins élucidé aux États Unis, et que l’essence c’est vraiment pas chère, et que les allumettes sont gratuites. J’aimerais aussi souligner que les individus qui sont en charge et assassinent le futur peuvent être suivis jusqu’à leurs maisons de leurs lieux de travail. C’est très démoralisant quand les gens au somment de la chaîne alimentaire de la hiérarchie sont amenés à payer pour leurs crimes, et soudainement réduits à dormir dans des tentes et se rendre au travail à vélo alors que tout ce qu’il possédaient fume encore dans ses cendres. Ça instaure de grandes doutes chez d’autres gens en charge et ceux qui montent dans l’échelle sociale que peut-être les bureaux du coin avec des fenêtres ont un prix trop élevée.

Les juges, procureurs, agents du FBI, flics racistes, execs de toute variété – ils ont tous à rentrer à la maison en ces froides nuits de Décembre. Bien-sûr, il y a des sites comme blastblog.noblogs.org qui déjà ont de l’information postée si vous préférez une bonne partie de plaisir bien propre pour toute la famille.

Malgré ses protections et son invulnérabilité, le programme de contrôle plus large qu’on a à faire tomber est décidément un fatras en constant développement qui est trop dépendant de beaucoup trop de systèmes en étalement et laissés sans surveillance sur des kilomètres (un camion plein de souliers jetés du haut d’un viaduc peut stopper une force de travail d’entrer une ville durant des heures) alors que le pouvoir est tellement concentré dans les mains d’un petit nombre (qui doivent être protégés par le grand nombre), mais il n’y a pas assez de gardiens pour mettre les gardiens sous garde, ou pour mettre des gardiens sur les gardes de ces gardes, et même si on en était là… ils doivent tous rentrer à la maison.

On parle ici de vulnérabilités. De très sérieuses vulnérabilités. Donc, brisons cette paralysie et commençons à vivre, même à petite échelle, à pas de bébés, et construire cette résistance à travers ces sombres nuits de Décembre, jusqu’à ce qu’on se retrouve au beau milieu d’un Janvier Noir ou d’un Février Noir, et à ce point la police patrouillera les rues dans des véhicules militaires comme on a vu à Ferguson.

Bonne chose. Car d’ici Mai Noir, on besoin de ceux-ci. On aura à défendre les convergences armées que le Comité Invisible a prédit, et on va faire évoluer Occupy en Chocupy.

Ça commence avec la proverbiale alarme d’incendie. Seulement six libres de pression pour tirer le levier.

On possède le futur.

Il commence maintenant. Si vous participez au Décembre Noir, vous ÊTES la résistance.

SEANSWAIN.ORG

en anglais et grec

Sortie de “Subversions” n°5, revue anarchiste de critique sociale

couvSubversions5Le n°5 de “Subversions” vient de sortir (décembre 2015). Cette revue anarchiste de critique sociale fait 78 pages, et tourne du côté des distros au prix de 2 euros l’exemplaire, 7 euros les 5 exemplaires et 12 euros les 10 exemplaires.

On peut écrire à la distro de la Bibliothèque anarchiste libertad (19 rue Burnouf – 75019 Paris) pour se la procurer, ou à subversions((A))riseup.net. Pour avoir une petite idée de son contenu, voilà l’édito et le sommaire. Les n°2 (avril 2013) et n°3 (septembre 2013) sont toujours disponibles.

Sommaire :

Pot-pourri
• Carpe Diem
• Un élément perturbateur
• Pourquoi tant d’agressivité ?
• Topologie insurrectionnelle
• Regard sur la ville
• Rompons les rangs !
• Adresse aux zadistes
• IL était une fois la cogestion
• L’effet dièse
• Autour de la question des « montages », de la justice et de l’offensive

Focus
• Une métropole quelque part en Europe
• Que mille révoltes éclatent
• Au pays des démocraties
• Temps de guerre
• Quelques considérations pour envisager un projet de lutte contre les frontières
• Expériences de lutte contre la machine à expulser à Paris
• Liberté pour tous, avec ou sans papiers

Cahier
• Ni de leur guerre, ni de leur paix
• Tous en guerre
• A bas tous les soldats
• Face à la guerre et à l’état de siège : rompons les rangs
• Larmes sélectives

Commentaires déplacés
• Aux clients
• Blanqui à Venaus
• Les récupérateurs radicaux sortent du bois
• Fers battus

Sortie du deuxième numéro de la revue “Des ruines”

ruines

Nous sommes heureux d’annoncer la sortie du deuxième numéro de la revue anarchiste apériodique Des Ruines au format A4 relié, avec cette fois-ci 168 pages et trois dossiers.

La revue se donne l’ambition de remuer les réflexions, recherches et débats autour des perspectives anarchistes et antiautoritaires. Certains débats vifs et toujours d’actualité, certains autres laissés de côté et exhumés pour l’occasion.

Couvertures, sommaire, édito et détails sur http://desruines.noblogs.org/

Toutes les commandes et demandes relatives aux commandes et à la distribution seront prises en charge exclusivement par notre distributeur, la bibliothèque anarchiste La Discordia de Paris.

Pour commander, envoyer
adresse et paiement (n’oubliez pas les frais d’envois) à :
Des Ruines c/o Bibliothèque La Discordia
45 Rue du Pré Saint-Gervais
75019 Paris
France

[Bruxelles] Face à la guerre et l’état de siège : rompons les rangs

État de siège à Bruxelles. Des centaines de militaires postées dans la rue, des milliers de policiers sillonnent les rues de la capitale européenne. Écoles et universités sont fermées, le réseau des transports est quasiment paralysé. Les rues sont de plus en plus désertes, la peur hante les esprits. Les contrôles dans la rue se multiplient et se font avec la mitraillette sur la tempe. Si l’espace est saturé par les forces du pouvoir, les esprits le semblent également. Et c’est peut-être encore pire.

Les temps où les États européens pouvaient faire la guerre ailleurs dans le monde à coups de frappes, d’occupations, d’ouverture de nouvelles marchés, d’exploitation sauvage et de pillage des ressources tout en préservant ses territoires d’actes de guerre si peut-être pas exactement pareils, en tout cas suivant la même logique, semblent révolus. La guerre a frappé la capitale française en plein cœur, et elle ne disparaîtra pas furtivement. Et toute logique de guerre préconise de frapper dans le tas. Comme le font les États depuis leur existence, contre leurs propres sujets et contre les sujets d’autres États. Comme l’ont fait et le font tous ceux qui aspirent à conquérir le pouvoir, à imposer leur domination. Qu’elle soit islamique ou républicaine, démocratique ou dictatoriale. Car c’est en piétinant la liberté, la liberté de chaque individu, que s’installe la domination. Autorité et liberté s’excluent mutuellement.

A la guerre comme à la guerre donc. La saturation des esprits par le discours du pouvoir élimine les espaces de lutte pour l’émancipation humaine, ou les pousse en tout cas vers la marge, encore plus qu’ils l’étaient avant. La mobilisation se veut totale. Avec l’État ou avec eux – et ceux qui aspirent à toute autre chose, qui se battent contre l’oppression et l’exploitation, tous ces milliers et milliers de rebelles et de révolutionnaires qui ont été assassinés et massacrés par les États établis ou en construction, qui sont poursuivis aux quatre coins du monde, doivent se considérer désormais hors jeu. Sur l’autel du pouvoir déjà totalement trempé de sang, des milliers d’autres attendent leur tour d’être sacrifiés.

Qui est responsable ? Faut-il rappeler où ont été produits les bombes au phosphore qui ont brûlé Fallujah, qui a livré les technologies informatiques aux services secrets des régimes d’Assad, de Sisi, qui a entraîné les pilotes qui ont bombardé Gaza ? Faut-il rappeler comment sont extraits le cobalt et le silicium pour les choses technologiques des profondeurs de l’Afrique, de comment sont produits tous les produits de consommation qu’on trouve dans les rayons des supermarchés et des magasins ? Faut-il rappeler comment le capitalisme civilisé gère ses centaines de camps de travail, de Bangladesh jusqu’en Mexique ? D’où viennent les sinistres ombres des drones qui frappent partout dans le monde ? De comment et au nom de quoi sont noyés depuis des années des milliers de personnes dans la Méditerranée ? Alors, dites-le, qui est responsable ?

Mais si nos yeux de révoltés regardent à juste raison vers le haut pour trouver la réponse, il faudrait qu’ils regardent aussi à l’intérieur de nous-mêmes. Car dans les temps à venir, et déjà dans les temps qui sont et qui étaient, c’est par notre passivité que nous sommes rendus complices de notre propre oppression. Et cette passivité n’est pas seulement l’inaction des bras, c’est aussi le projet d’abrutissement programmé depuis des décennies par le pouvoir qui nous a privé des outils pour comprendre la réalité, pour comprendre notre rage. Qui nous a privé de toute sensibilité qui ne soit pas décrété en fonction des nécessités du moment, de toute capacité de rêver. C’est de là, de ce programme de réduction de l’homme, que sortent aujourd’hui ceux qui se décident à faire des carnages, à participer au jeu de pouvoir, à massacrer eux aussi. Il serait stupide d’avoir cru que leurs carnages allaient viser les puissants et leurs structures. La guerre moderne dans le monde hypertrophié de technologie et de massacres à distance ne permet plus de telles subtilités, si jamais de telles subtilités ont pu exister dans la tête des hommes en guerre.

Dans les quartiers de Bruxelles, aujourd’hui sous occupation militaire, il faut le dire, tout a été utilisé pour faire tampon à la révolte sociale, pour faire amortisseurs de la rage contre un monde affreux et cruel. Que ce soient les cours de citoyenneté et de promotion de la démocratie (tout en larguant des bombes), que ce soient les mécanismes de contrôle offerts par la religion, que ce soit le dopage massif par les choses technologiques : tout plutôt que la révolte. Et parfois ce jeu échappe aussi des mains du pouvoir, comme cela arrive aujourd’hui. Et là arrivent les frappes dans le tas. D’autant plus si apparaît la fiction d’une récompense céleste, qui a su tenir depuis des siècles et jusqu’à aujourd’hui, des millions d’esclaves en attente de la rédemption promise sous le joug. Quelque part, les décennies que l’État belge a utilisé l’islam pour calmer les esprits, pour garder le contrôle sur les communautés des exclus, pour gérer les contradictions sociales se retournent aujourd’hui contre lui. Mais peut-être encore plus contre la possibilité et la perspective de la révolte libératrice.

Face à la militarisation de l’espace et la militarisation des esprits, face à la guerre dans laquelle les États et les aspirants-puissants nous entraînent ; et en sachant qu’on sera de plus en plus poussé vers la marge, l’effort devrait se concentrer sur le refus absolu d’entrer dans le jeu. Et ce refus implique aussi le rejet des règles qu’ils sont en train d’imposer. Ne pas faire du bruit aujourd’hui. Rester chez vous et donc dans les rangs. Céder la place aux terroristes de la démocratie et aux terroristes du califat. Qu’il sera difficile de percer cette occupation et de briser les règles de ce jeu est hors de doute. Le choix du déserteur, de celui qui refuse de faire la guerre pour les puissants, l’a toujours exposé à mille et une répressions. Mais qui sait si à la marge, on trouvera d’autres rejetés, d’autres déserteurs, d’autres exclus, d’autres sacrifiés avec qui saboter la guerre en cours et lutter, à corps perdu, pour des idées réfractaires à tout pouvoir. Qui sait si dans cette marge, dans ce coin, la fière internationale, défiant toutes les autorités, renaîtra au milieu d’un monde déchiré par la guerre civile ?

Si la dernière chose à laquelle on renoncerait maintenant, c’est justement le désir de la liberté et le rêve capable d’aiguiser notre esprit, de faire palpiter notre cœur et d’armer nos mains, il faut en même temps faire l’effort de regarder la réalité en face. Les espaces se rétrécissent, le sang coulait déjà, coule aujourd’hui et coulera davantage, le combat pour la liberté et la révolution a sans doute des temps difficiles devant lui. Les conditions dans laquelle doit se développer la lutte révolutionnaire se détériorent et après le massacre des soulèvements populaires des dernières années dans nombreux pays, vient aussi pour nous qui se trouvent sur le continent européen le moment où chacun et chacune devra affronter une question possiblement terrible en conséquences, mais riche en défis : est-ce que malgré tout, nous sommes prêts à lutter pour la liberté ?

Des anarchistes
Bruxelles, 23 novembre 2015

Paris : Appel équipe Médics COP21

Nous sommes quelquesunEs sur Paris à vouloir s’assurer qu’il y ait un espace médic pendant les deux semaines de la COP21, ainsi que d’essayer de faciliter la communication entre différentes équipes médics et avec d’autres act.eu.rices des actions qui se préparent.
L’idée est de pouvoir au mieux répartir des équipes en fonction des besoins qui se feraient sentir, en fonction des différentes langues parlées, des expériences et affinités de chacunE. Il est par ailleurs certain qu’il y aura un lieu ami qui se rendra disponible pour accueillir des soins dans les meilleures conditions possibles.
Par contre nous ne savons pas du tout sur combien de personnes nous pouvons compter… !
En priorité nous avons besoin de personnes pouvant être présentes pendant les 2 semaines (ou juste une partie des 2 semaines c’est déjà super) : des personnes qui sont déjà formées, ont déjà pratiqué du street médics ou du secourisme (il va de soi qu’aucune formation « officielle » n’est prérequise – nous vous faisons confiance pour évaluer votre niveau d’expérience et vos limites).
Pour celleux que ça botte de nous rejoindre, vous pouvez nous contacter dès maintenant pour qu’on puisse se coordonner, qu’on sache qui sera là.
N’hésitez pas à nous préciser les langues que vous ou votre groupe maîtrise ainsi que si vous avez la possibilité de ramener du matériel, combien de temps vous pensez rester… N’hésitez à nous suggérer des idées…
Et n’hésitez-pas à diffuser cet appel dans vos propres réseaux militants.
Merci d’avance, et à vite 😉

Pour nous contacter : mediccop21@riseup.net

Liste de matos utile :
– Couvertures de survie
– Couvertures
– Garrots
– Antiseptiques
– Poches de perfusion de NaCL 0,9% = sérum phy injectable
– Kits de suture (avec pinces et champs stériles)
– Fils de sutures fins et épais (corps et visage)
– Canule de Guedel
– Bandes/ compresses / pansements… toujours utile
– Attelles et écharpes d’immobilisation des articulations, béquilles
– Solution hydroalcoolique
– Sérum physiologique stérile en unidoses, flacons…
– Gants à usage unique non stériles
– Gants stériles
– petite lampe pour examiner les pupilles
– Thermomètres
– Tensiomètres
– Stéthoscopes
– Glucomètres (appareil de mesure glycémie)
– Tables d’examen médical

en anglais

Appel international pour un Décembre Noir

Nous nous associons, en tant que compagnon-ne-s d’origines géographiques variées et venant de chemins de lutte divers qui partagent les mêmes intérêts de diffusion de l’offensive anarchiste, à l’appel pour un Décembre Noir émis par des frères enfermés dans les prisons de la démocratie grecque.

Nous appelons à raviver la mémoire noire de nos mort-e-s et de toutes celles et ceux qui sont tombé-e-s dans le combat pour l’anarchie et pour la liberté.

Nous appelons à activer la solidarité combative avec les compas qui connaissent l’enfermement comme conséquence de leur irréductible posture d’affrontement avec toute forme de Pouvoir, et avec celles et ceux qui ont choisi la voie difficile de la clandestinité.

Nous appelons à ce que cesse la fragmentation de nos efforts, puisqu’il est possible de frapper l’ennemi là où cela lui fera le plus mal depuis différentes tranchées de la même guerre.

Des activités de contre-information aux actions de propagande par le fait, faisons de ce mois une opportunité pour nous rencontrer, pour conspirer et synchroniser nos forces de manière informelle, internationale et insurrectionnelle contre le monde du Pouvoir. Une opportunité pour mettre en exergue les points que nous avons en commun, mais aussi nos perspectives distinctes dans un esprit de camaraderie et de respect mutuel.

AVEC LA MÉMOIRE NOIRE DE NOS MORT-E-S POUR ACCOMPAGNER NOS PAS REBELLES

COMPLICITE SOLIDAIRE AVEC LES COMPAGNON-NE-S EN PRISON ET EN CAVALE

GUERRE PAR TOUS LES MOYENS CONTRE LA DOMINATION

Anarchistes hors des murs pour un Décembre Noir

en espagnol, anglais, grec, italien, portugais, alemand

Grèce : Nouvelle lettre de la prisonnière anarchiste et membre de CCF-FAI, Olga Ekonomidu

olgaLe texte qui suit « Depuis la terre des oubliés contre l’oubli… » de la prisonnière anarchiste et membre de CCF-FAI Olga Ekonomidu, est un appui aux camarades du Chili : Tamara Sol et Natalia Collado. Il est aussi un geste de solidarité avec Evi Satiri tenue en otage par l’État Grec, écrit dans le contexte de l’appel pour la journée nationale de solidarité le 2 septembre 2015.

Grèce : « Depuis la terre des oubliés contre l’oubli… » de Olga Ekonomidu

La condition de captivité dans laquelle je me retrouve depuis maintenant 4 ans et demi, comme exemple de punition exemplaire et vindicative, a créé une distance avec ma réalité et celle de l’extérieur, des actions. De plus, la raison de l’emprisonnement de celles et ceux qui luttent contre l’existant est la séparation, la déprivation, l’isolement politique et l’annihilation morale. Mais il y a toujours des barreaux à briser, que tu marches dans le corridor stérile et monotone d’un « pénitencier » ou que tu traverses les rues décorées de la consommation de la société-prison. Maintenant, dans les cellules de prison de la démocratie, mon besoin de liberté continue de me donner du souffle à chaque jour. C’est la force qui me fait bouger, pour penser, pour imaginer, pour organiser, pour agir. La décision du conflit total avec l’existant, le pouvoir du choix individuel enrichi par l’expérience des actions collectives, sont les ingrédients qui peuvent pénétrer les barreaux des prisons et les hauts murs. Pourquoi tu n’abandonnes pas en prison… tu continues. Tu te réorganise et tu te bas. Depuis 4 ans et demi, je me réveille dans un lit en prison toujours un peu après le lever du soleil, bien que plusieurs fois j’aurais voulu dormir plus longtemps quand j’étais dehors ;  j’organise tous mes mouvements, bien que dehors, la spontanéité m’a souvent activé ; j’analyse et je juge les informations (politiques et personnelles) de la veille toute seule, alors que dehors, je les partageais toujours avec des camarades. Pendant 4 ans et demi, je me suis réveillée tous les matins en sachant que je définirais seule ma participation à la guerre contre toutes les formes d’autorités et que la liberté n’est pas donnée… tu dois la conquérir toi-même.

Janvier 2011… un plan allait se matérialiser en chair et en os. Une étape… un respire avant la liberté… Et même si le but n’a pu être achevé… l’essai en valait certainement la peine !

La tentative d’évasion de prison de CCF de nos probables tombes confirme que la lutte pour la liberté ne s’arrête jamais tandis qu’elle sonne l’alarme de l’appareil d’État. Si elle avait réussie, cette évasion aurait fait des dommages visibles tant à la validité qu’à la fiabilité de l’État. Ce plan d’évasion est plutôt devenu l’occasion d’une grande opération répressive vengeresse de nos attitudes tenaces et de nos refus de nous repentir durant plusieurs années comme seul but. La diffusion de la peur dans le milieu anarchiste qui se solidarise avec les prisonniers politiques avec pour but l’isolement politique n’est pas assez. Pour la première fois en Grèce et avec une telle intensité, une perspective élargie de la précédente logique était appliquée. Après que l’autorité ait vu que ces outils judiciaires et législatifs « légaux » ou « irréguliers » ne nous ont pas affectés jusqu’à maintenant, il a rampé comme le reptile insidieux qui mord le talon d’Achille. Cette fois, il a ciblé nos proches. La criminalisation des relations familiales ne démontre rien de plus que l’intention vengeresse de l’État. Pour faire chanter et détruire émotionnellement celles et ceux qui ont blessé le prestige de leurs structures. La poursuite de nouvelles arrestations et de rafles dans les maisons a résulté par deux détentions. Celles de la mère de Christos et de Gerasismos Tsakalos et de la femme de ce dernier. Mais tant que tu donnes à l’ennemi, il croira que c’est facile de gagner. Ainsi, le jour même de ces détentions, une épuisante grève de la faim a débuté par CCF, qui réussit a faire sortir de prison la mère des deux camarades.  Dans cette grève de la faim qui a duré quelques jours, l’anarchiste Ageliki Spyropoulou, accusée pour sa contribution politique à la tentative d’évasion, était aussi impliquée dès le début depuis sa cellule de l’agence anti-terroriste. Pendant deux mois, elle était chassé par les chiens de la police après avoir choisi de ne pas abandonner, choisissant la route difficile mais belle de l’illégalité. Aujourd’hui, nous partageons la même cellule, discutant, analysant toutes ces choses qui se sont passé et qui viendront d’une perspective commune, une nouvelle perspective.

Depuis les premiers jours de janvier, CCF est sous attaque constante. Quatre camarades ont été séparés de la population générale, transférés durant la nuit en cellules d’isolement spéciales. Cela a été suivi de fouilles continues dans les cellules du sous-sol, sous prétexte de sécurité. Et même si à chaque fois, ils ne trouvent rien de criminellement remarquable, le sentiment d’insatisfaction inscrit dans leurs yeux indique qu’ils reviendront bientôt. Les visites à la prison sont informellement annulées depuis que les conditions de libérations de leur mère ne lui permettent pas de quitter l’île sur laquelle elle vit, ni même pour des raisons médicales. Avec insistance, ils laissent Evi (la femme de Gerasimos Tsakalos) en prison depuis six mois maintenant.

La prolongation de la détention d’Evi a un double sens pour la domination. D’un côté, la force des guérillas urbaines et la tolérance des gens solidaires sont testés, et de l’autre, est légitimisé des politiques plus larges de criminalisation des relations familiales. C’est le jeu psychologique de l’autorité qui entre autre, envahi les consciences tel un bélier. Il cible les consciences des proches dans le but de les fatiguer, de les déprimer, de les rendre frustrés et éventuellement objectifs, corrompant les relations de confiances que nous avons avec eux faisant en sorte qu’ils paient les prix de nos propres choix. Et si sur le chemin de chaque histoire personnelles, certains camarades, amis et autres gens restent alors que d’autres partent, c’est parce qu’il est facile d’être près des gens qui réussisent, mais difficile quand les temps sont durs. Mais la domination n’a pas gagné ce jeu. Tout ce qu’ils avaient parié quant à l’affaiblissement des liens affectifs et de leurs destructions, ils l’ont déjà perdu. Pourquoi même après six mois, ceux qui nous aiment, soit de l’intérieur de la prison ou depuis des endroits restreints par des ordonnances judiciaires, nous font encore des sourires de patiences et de confiances, maintenant leur dignité propre.

Ainsi, le pari revient à nous, chaque cellule et individualité anarchiste favorisant l’attaque continue et la rébellion, pour prouver qu’il n’y aura pas de trêve avec l’ennemi, ni maintenant ni jamais. Particulièrement dans des moments d’opérations répressives, on ne doit pas reculer, mais plutôt rallumer des épidémies d’attaques dans le but de devenir vraiment dangereux. Pour demeurer une menace en tant qu’ennemi intérieur au cœur du système. Parce que tout ce qui roule en descendant une pente, ne s’arrêtera que s’il rencontre un obstacle sur son chemin, autrement il continuera à rouler indéfiniment en augmentant sa vitesse, emportant tout ce qui est de proportion inférieur. C’est un pari de vie, sans fin, mais avec continuité, évolution et avec une seule direction… la libération, l’anarchie.

« Je n’ai nul besoin, et ni ne veux de votre discipline. En ce qui concerne mes expériences, je veux les  avoir pour moi. C’est à partir d’elles, et non à partir de vous, que je tracerai mes règles de conduite. Je veux vivre ma propre vie. Les esclaves et les laquais me terrifient. Je hais ceux qui dominent, et ceux qui se laissent dominer me rendent malade. Celui qui fléchit  avant que ne le touche le fouet ne vaut pas mieux que celui qui le tient. J’aime le danger, et l’inconnu, l’incertain, me séduit. Je suis remplie d’un désir pour l’aventure, et je me foues de la réussite. Je hais votre société de bureaucrates et d’administrateurs, de millionnaires et de mendiants. Je ne veux pas m’adapter à vos coutumes hypocrites ni à vos fausses courtoisies. Je veux vivre mon enthousiasme dans l’air pur et frais de la liberté. Vos rues, planifiées, torturent mon regard, et vos bâtiments uniformes font bouillir mes veines d’impatience. Et c’est assez pour moi. Je suivrai mon propre chemin, en accord avec mes passions, en me transformant sans cesse, et demain, je ne veux être la même qu’aujourd’hui. Je fais mon chemin et je ne laisse pas mes ailes se faire couper par les cisailles de personne. Je ne partage rien de votre moralisme. Je vais de l’avant, éternellement passionnée et brûlant du désir de me donner au monde, à la première vrai personne qui m’approche, au voyageur avec des vêtements déguenillée. Mais pas au doctrinaire qui voudrait endoctriner ma conscience avec des formules et des règles. Je ne suis pas une intellectuelle ; je suis un être-humain – une femme qui sent une grande vibration devant l’impulsion de la nature et les mots amoureux. Je hais toutes les chaînes, tous les obstacles ; j’aime marcher seule, nue, laisser ma chair être caressée par les rayons du soleil voluptueux. Et, oh, vieil homme ! J’aurai si peu de préoccupation lorsque ta société brisera en milles morceaux et que je pourrai finalement vivre ma vie ».
– « Qui es-tu, petite fille, fascinante comme un mystère et sauvage comme l’instinct ? »
– « Je suis l’Anarchie. »
Émile Armand, Anarchiste individualiste français

Olga Ekonomidou
Membre de CCF-FAI
Prison pour femme de Korydallos, Grèce

Note de Contra Info : Evi Statiri a été libérée (avec des lourdes mesures préventives) le 2 octobre.

en espagnol, grec, portugais

Sortie du 5ème numéro de ‘Séditions’

sedition5plie
Cliquez sur l’image pour télécharger le pdf

Un petit aperçu des sujets qui sont abordés :

– Contre ce monde militarisé, sortons du troupeau! (retour sur l’agitation antimilitariste à Besançon & bref aperçu sur ce qui se passe ailleurs contre l’armée)

– Jusqu’à sa mort, l’Etat restera notre ennemi! (au sujet de la militarisation dans les transports, des technologies de surveillance et de contrôle déployées par l’Etat, lutte contre les frontières et les papiers…)

– ‘A l’assaut du vieux monde’ (Brèves d’agitation)

Par ailleurs, le journal s’est doté d’un blog, où l’on poura consulter l’intégralité des anciens numéros texte par texte:

http://seditions.noblogs.org/

État espagnol : Adresse du compagnon emprisonné à la suite de la nouvelle opération répressive

Le 30 octobre les neufs anarchistes arrêté-e-s deux jours avant en Catalogne sont passé-e-s devant le juge à l’Audencia Nacional pour la deuxième phase de l’opération Pandora. Au final huit d’entre eux/elles ont été remis-es en liberté (dont 6 sous caution) et un se trouve en détention préventive.

Ici bas son adresse. Écrivez-lui, soutenez-le, qu’il sache qu’il n’est pas seul.

Enrique Costoya Allegue
CP Madrid V Soto del Real
Ctra M-609, km 3,5 Módulo 15
28791 Soto del Real (Madrid)

Soutiens et diffuse !

en espagnol, italien

Chili : Engin explosif contre les Forces Aériennes du Chili

Dans un scénario politique d’évidente décomposition des forces représentatives traditionnelles, et à travers toute une gamme de propositions qui cherchent à réformer le modèle de domination en construisant des formes « populaires » d’administrer le pouvoir, notre choix continue d’être la rupture absolue avec le monde de l’autorité, comme unique sortie de la catastrophe de la domination.

Et dans cette rupture, l’attaque directe contre les institutions et les représentants de l’oppression et du pouvoir continue d’être une propagande de la nécessité de la révolte individuelle et collective pour la destruction de tout ordre social, à la recherche permanente de notre liberté.

Armé-e-s de ces idées transformées en quelques grammes de poudres, quelques litres d’essence et un mécanisme d’activation qui nous donne quelques minutes pour partir sans problèmes, nous avons attaqué des dépendances de la Force Aérienne du Chili appartenant au Service Religieux de Commandement du Personnel à l’aide d’un engin incendiaire, dans la rue Cienfuegos de la ville de Santiago, au cours de la matinée du mardi 6 octobre. Tout cela a été réalisé à une heure et avec une charge incendiaire qui fasse en sorte qu’aucun-e passant-e ne puisse être blessé-e, car ce ne sont pas les objectifs de nos attaques.

Pour une raison qui nous est encore inconnue, notre artefact n’a pas généré les dommages espérés. Nous cherchons l’efficacité de l’action, mais son simple déroulement, exécution et concrétisation démontrent déjà que l’attaque anarchiste est toujours possible, que le pouvoir est vulnérable et que tout n’est pas sous son contrôle.

Ce qui a motivé notre action n’est pas seulement l’évidente impunité sur la répression sous la Dictature, c’est l’existence même des Forces Armées que nous frappons en tant que partie de l’attaque continue contre tout type d’État (démocratique, dictatorial, populaire) et contre toute forme de domination.

A travers cette action, nous prenons part à un parcours initié par d’autres révolutionnaires qui ont lutté armé-e-s contre l’impunité de celles et ceux qui ont participé à la répression soutenue dans les pactes entre l’actuelle élite gouvernante et les agents de la dictature qui ont assuré une transition pacifique et négociée vers la démocratie.

Une fois de plus, nous appelons à ce que les ennemi-e-s de l’oppression contribuent à la propagation des attaques contre le pouvoir en tant que partie de la large scène de l’affrontement pour la récupération de nos vies.

L’agir rebelle et le feu insurgé peuvent se matérialiser de multiples façons, mais il faut aiguiser de pair le discours et la pratique afin que les actes simples se connectent avec les actions plus lourdes.

Il est important que ces actions soient bien planifiées, mais il est également fondamental de prendre conscience de ce que l’on fait et de ses conséquences. La correspondance entre le type de discours et le type d’action appelle toujours à en finir avec la complaisance qui piège la lutte et en finir avec l’idée que la violence contre les oppresseur-se-s ne serait motivée que par une simple adrénaline juvénile.

Toutes les actions apportent quelque chose, mais elles ne sont pas toutes égales entre elles.

Avancer et approfondir nos idées en même temps que nos actions évite que le fait de placer une banderole soit revendiqué par un langage guérillero, ou qu’une action incendiaire/explosive soit revendiquée par le discours simpliste de « anti-tout parce que c’est comme ça ».

Laissons de côté les choses vagues ainsi que le pompeux et l’autoréférentiel.

Nous n’avons pas découvert la poudre, dans tous les sens que cela peut signifier, nous ne sommes pas de super humain-e-s éloigné-e-s de la réalité. Nous sommes des compagnon-ne-s anti-autoritaire qui conspirent depuis l’affinité et l’informalité en appelant par les faits à la propagation des attaques contre le pouvoir. Nous affrontons l’autorité, ses serviteurs, ceux qui condamnent les actes de violence révolutionnaire et qui depuis l’inaction les minimisent par des critiques fétichistes ou militaristes sur le matériel utilisé.

Que celles et ceux qui pensent que les attaques peuvent être plus puissantes mettent la main à la pâte ! Nous avons commencé.

Une fois de plus, nous saluons tou-te-s les compagnon-ne-s en prison. Avec une force spéciale pour Juan Flores et Nataly Casanova ; pour Marcelo Villarroel, Juan Aliste et Freddy Fuentevilla; pour Natalia Collado et Javier Pino ; pour Gabriel Pombo Da Silva, Francico Solar et Mónica Caballero en Espagne ; pour Alfredo Cospito et Nicola Gai en Italie ; pour Fernando Bárcenas qui se remet de deux grèves de la faim au Mexique ; pour Marco Camenisch en Suisse et pour les compagnon-ne-s de la Conspiration des Cellules de Feu en Grèce.

Salut à tous les groupes d’action anti-autoritaire autour du monde et à toutes les cellules de la Fédération Anarchiste Informelle.

POUR LA PROLIFERATION DE GROUPES D’ATTAQUE AUTONOMES ET ANTIAUTORITAIRES

POUR LA COORDINATION INFORMELLE EN AFFINITÉ

ATTAQUE SOLIDARITÉ INTERNATIONALISME

CONTRE TOUTE IDEOLOGIE, SOCIETÉ ET POUVOIR

Cellule Anarchiste d’Attaque Incendiaire « Feu et Conscience ».
Fédération Anarchiste Informelle-Front Révolutionnaire International – Chili.

en espagnol

Porto Alegre, Brésil : Attaque contre une succursale de la banque Bradesco

Communiqué reçu le 22 septembre13Et le chat miaule : Agrocommerce 2015

Au cours de la nuit pluvieuse du samedi 19 août 2015, nous avons mis le feu à la salle de distributeurs automatiques de la banque Bradesco, dans le quartier de Rio Branco, à Porto Alegre.

Nous avons adopté cette proposition action-communication parce que nous ne voulons pas en rester aux seules paroles.

Nous sommes domestiqué-e-s à travers les mensonges, avec cette maladie de voir des profits dans tout le milieu naturel. Le capitalisme démocrate nous apprend à l’école, par les lois et par les tirs,  que « l’argent est la chose la plus importante ». Pour ce mode de « vie », la terre, l’eau, les vies, tout est marchandise. Nous, notre temps, notre vie.

Rien qu’avec le nom, il est possible de comprendre leurs intentions : Agrocommerce. Qui a à y gagner ?

Un réseau de propriétaires, de politiciens, d’entreprises d’agrotoxiques et de semences transgéniques, des usines d’engins agricoles et de développement de technologies.

Ils font tout ce qu’ils peuvent pour convaincre tout le monde que leurs expansions consistent en un grand profit collectif, et ils rebaptisent de noms pompeux leur activité dévastatrice : capitalisme vert – développement durable.

Les propriétaires et les intérêts du Capital s’unissent en un seul et se transforment dans l’État, cette institution qui, à travers son bras armé, la police, patronne la terreur sur tous les territoires qu’il domine.

Ils ont fait et font la guerre aux indigènes et à toutes celles et tous ceux qui résistent à leur développement. La vie sauvage est compromise, l’empoisonnement est total, et les profits sont hauts.

Nous ne disons rien de nouveau ici.

L’institution de l’Agrocommerce a célébré son festival annuel, et nous avons donc décidé de leur rendre ce petit hommage dans le cadre de cette guerre qui est ici en cours depuis plus de 500 ans.

Quelques renards, hérissons, singes hurleurs et aguarachays.

Nous reviendrons.

Les flammes qui ont brillé ici brûlent de rage et se solidarisent avec Ronaldo Lima [jeune de 18 ans assassiné le 3 septembre 2015 à Porto Alegre par les forces de l’ordre] et toutes et tous les Amarildxs du monde [en référence au cas d’Amarildo Dias de Souza, que la police à fait disparaître à Rio de Janeiro le 14 juillet 2013]. Ta passivité ne fait que renforcer l’oppresseur.

en espagnol, grec, portugais

Brochure : Mon nom est personne

Anonymat
Cliquez ici ou sur l’image pour télécharger le pdf

Mon nom est personne. Contributions anarchistes à un débat autour de l’anonymat et de l’attaque, octobre 2015

L’anonymat élimine le droit de propriété de l’auteur sur ce qu’il a fait, dépersonnalise l’action en la libérant de la particularité humaine qui l’a commise. Ce faisant, il permet que l’action devienne potentiellement un acte pluriel (et tant pis si elle excite la mesquinerie des crypto-vantards). L’action anonyme n’a pas de propriétaires, n’a pas de maîtres, n’appartient à personne. Cela signifie qu’elle appartient à tous ceux qui la partagent.

Obscurs parmi les obscurs, nous sommes tous égaux. Personne n’est devant pour guider, personne n’est derrière pour suivre. Ce que nous faisons dans l’obscurité, nous seuls le savons. Cela suffit. L’obscurité nous protège de nos ennemis, mais nous protège aussi et surtout contre nous-mêmes.

Pas de leaderships, pas de grégarismes, pas de vanité, pas d’admiration passive, pas de compétition, rien à démontrer à qui que ce soit. Les faits, crus et nus, sans médiations. Une banque a brûlé, une caserne a explosé, un pylône a été abattu. Qui l’a fait ? Peu importe, ça n’a aucune importance. Que ce soit Pierre ou Paul, quelle différence y a-t-il ? C’est arrivé, c’est possible de le faire, faisons-le !

L’anonymat,
août 2013

La dynamite ne peut pas remplacer les idées, les idées ne peuvent pas remplacer la dynamite. Ce sont deux aspects intimement liés de l’anarchisme, des aspects qui corrodent la société autoritaire : dans ses idéologies comme dans ses structures, dans ses hommes comme dans ses valeurs, dans ses rapports sociaux comme dans ses flics. Le rapport entre ces deux aspects est la perspective, et le débat devrait de fait porter sur cela. Le problème de la perspective ne peut pas être résolu en envoyant une revendication pompeuse ou en renforçant une identité-organisation-logo, ni en répétant les dix mêmes banalités de base de l’anarchisme ou ce qui ressemble à un credo de l’individualisme.

Annexe à un débat avorté sur l’anonymat et l’attaque,
mars 2014

Chili : Attaque contre l’entreprise Chilectra

Communiqué reçu le 17 octobre

chilectraVendredi 16 octobre

Les nuages, les pluies, les tempêtes, les ouragans, les raz-de-marée, les tremblements de terre et les séismes, les volcans qui ont brûlé il y a quelques mois sont le signal de ce que la terre commence à se venger, qu’elle crie et fait la guerre à cette civilisation qui jour après jour collabore avec sa société dans la destruction et l’assassinat d’animaux, le coupage d’arbres et la destruction de montagnes, l’expansion de signaux invisibles et l’obligation faite aux animaux, insectes et toute forme de vie à fuir loin de là où ils ont grandi. Tout cela n’est pas nouveau, nous le savons et nous le tenons en compte, mais il s’agit de quelque chose que nous ne pouvons pas laisser passer comme si de rien n’était, nous devons attaquer d’une façon ou d’une autre en cellules, en groupes d’action contre les points des collaborateurs pour qu’ils sachent qu’il y a des groupes et des cellules prêts à attaquer et à venger, qu’il n’y a pas de destruction sans vengeance. Si l’électricité et leurs centrales nucléaires envahissent les habitats naturels et sauvages où il ne se trouve aucun envahisseur de la société civilisée, il faut attaquer cette centrale électrique, de la façon que l’on juge la meilleure (peinture, molotovs, engins explosifs, etc.).

La nuit du vendredi 16 octobre, pour faire front à la réalité imposée par la technologie industrielle qui à son tour est utilisée comme main de l’État et du Capital (Parenthèse 1 : Parce que sans la technologie actuelle endormante, ceux-ci ne disposeraient pas de la facilité de manipulation qu’ils ont « grâce » à leurs appareils technologiques) (Parenthèse 2 : En disant « grâce » et « technologie actuelle », nous ne faisons PAS référence au fait que nous acceptions celle-ci, il s’agit d’un exemple pour comprendre pourquoi nous pensons que le système technologique industriel est à la tête de toute la destruction de la terre, et nous ne nous éloignons pas non plus totalement de la préoccupation de savoir que ces serviteurs marchent avec ces appareils en main, parce que ce sont eux qui collaborent avec la destruction des vallées natives et l’installation de câblages dans les montagnes) afin de pouvoir endormir et convertir en machines qui marchent tout en émettant des signaux wifi, nous nous sommes dirigés comme des flèches, inaperçus des policiers qui patrouillaient dans le secteur (puisque certaines rues de l’avenue avaient un problème de lumière), en toute normalité mais avec vengeance et décision, vers une entreprise électrique du nom de Chilectra, sur l’Avenue El Parron à Santiago.

Nous avons placé un petit artefact explosif qui était une bouteille métallique de jus avec quelques grammes de poudre et un système de double mèche à retardement (tandis que le gardien de cette entreprise était assis dans sa cabine) pour faire frémir l’ouïe des patrouilles du secteur et bien sûr pour dire que les installations électriques de ce « pays » sont nos objectif, car elles ont pendant des années collaboré et détruit des parties de la terre pour y placer leurs structures métalliques dégueulasses ou encore leurs antennes qui stressent les oiseaux et qui pour leur part (les entreprises d’électricité) collaborent avec les destructeurs de montagnes que sont les barrages. Nous regrettons que l’engin explosif installé dans l’une des grilles du périmètre ait eu un petit défaut que nous avons pensé être le fait que l’utilisation de la double mèche à retardement, en créant deux orifices dans cette bouteille métallique, a fait que l’un des deux a permis que le gaz de la poudre noire s’échappe plus facilement, ce qui a fait que le bruit et l’explosion que nous espérions n’a pas été aussi forte et destructrice qu’il était planifié. Nous nous améliorerons grâce à nos erreurs.

Que les assassins sachent qu’il n’y a pas de poudre qui n’explose face à leurs visages.

Que l’esprit et l’action aillent de pair contre le système techno-industriel.

Cette attaque n’est qu’un avertissement de ce que nous sommes attentifs et le son de l’explosion ne se repose ni ne dort.

Nous saluons le Guerrier Ignacio Muñoz, séquestré dans « le laboratoire » Santiago 1. Ton action est génératrice de grandes idées d’amour et de destruction de civilisation.

Cellule Karr-kai

Note 1 : Nous mettons laboratoire entre guillemets parce qu’Ignacio Muñoz, dans un de ses communiqués, faisait référence à la prison entreprise de Santiago 1 comme à un laboratoire.

Notre-Dame-des-Landes : S’ils reviennent, on résistera plus fort encore !

Le gouvernement déclare ne plus vouloir attendre les appels des recours contre le projet d’aéroport et rompre ainsi avec les engagements qu’il avait pris en 2012 et 2014. Il prétend vouloir venir expulser la zad en vue de démarrer les chantiers de l’aéroport. Cette nouvelle opération policière pourrait hypothétiquement survenir en début d’année 2016, dans les semaines qui suivront la COP 21, histoire que l’hypocrisie soit bien à son comble.

Dans ce contexte de menaces, nous appelons tous les comités et soutiens à se mobiliser dans les semaines à venir pour montrer au gouvernement que revenir tenter de détruire la zad est une très mauvaise idée. Pour parer à toute éventualité, nous invitons par ailleurs à diffuser très largement les appels qui reviennent sur les dispositions à prendre en cas de tentative d’expulsion ou de démarrage des travaux. Une série d’affiches et tracts ont été imprimé en ce sens.

Nous vous invitons à les diffuser et coller un peu partout en quantité. Ces affiches et tracts sont pour l’instant disponibles sur la zad à la ferme de Bellevue ainsi qu’aux Fosses Noires, et à Nantes à B17.

Appel à tous les comités et personnes solidaires

Réactions en cas d’opération policière, d’expulsion ou de démarrage de chantiers de l’aéroport

Des comités de toute la région se sont réunis à plusieurs reprises au cours des deux dernières années pour planifier les réactions en cas de nouvelle attaque sur la zad ou démarrage des travaux. Nous ne savons pas si et quand ils attaqueront de nouveau, mais nous serons prêt-e-s à riposter si le moment vient. Voici les propositions à ce sujet émanant de l’intercomités. A chaque groupe de les adapter localement . C’est la mise en commun de ces différents types d’actions et d’autres, à plusieurs échelles géographique, qui nous permettra de les faire échouer de nouveau. Si des signes d’opérations policières massive apparaissent et sont confirmés, un appel commun à réagir sera diffusé sur zad.nadir.org et acipa-ndl.fr.

Sur la zad et juste autour :
– Appel à venir résister sur la zone même et à en faire en sorte que la zad ne se retrouve pas enclavée et encerclée. Faire en sorte que les déplacements et check-points policiers soient perturbés et que les soutiens et ravitaillements circulent.

Dans la région :
– Dès le premier jour de l’opération, actions coordonnées de bloquages des routes ou des opérations escargot, sur les points d’accès à la zone ou sur les grands axes et points stratégiques de la région, et/ou à des occupations de lieux du pouvoir.
– Des actions nocturnes de casserolades et autres manifestations sonores devant les hotels où seront logés les policiers et gendarmes.
– Convergence le soir même, à partir des différents points de blocage ou d’actions, pour se rendre à 18h devant la Préfecture
– Manifestation le samedi à Nantes après une semaine d’opération.

A l’extérieur de la région :
– Appel à occupation des lieux de pouvoir ou à des opérations de ralentissement des flux localement, ainsi qu’à venir sur le terrain défendre la zad pour ceux et celles qui le peuvent.

L’aéroport ne se fera pas – La zad de Notre Dame des Landes continuera à fleurir !

en anglais

Paris, La Discordia : Adresse à nos voisins, à la direction et aux salariés de l’école Montessori « Plaisir d’enfance »

montepourris21-1024x724
Cliquez sur l’image pour télécharger le pdf

Nous nous sommes déjà croisés, ici rue du Pré-Saint-Gervais, où depuis mai, se situe la bibliothèque anarchiste La Discordia. Certains parmi vous sont passés nous rencontrer, d’autres ont reçus des tracts et des journaux sur la Place des Fêtes ou à Belleville, d’autres encore sont devenus ou sont en train de devenir des habitués de la bibliothèque. La semaine dernière, un dispositif de surveillance, avec une caméra rivée sur notre porte a été trouvé à l’intérieur de l’école d’en face (puis documenté et détruit), installé par les services « anti-terroristes » de la DGSI, avec la bénédiction et la discrétion de la direction de l’école.

Ainsi, depuis juillet, tous (nous, le personnel de l’école, les gens du quartier, ceux qui vont chercher leurs enfants à l’école) avons été filmés par des barbouzes. Quand nous entrions ou sortions de la bibliothèque, quand vous entriez ou sortiez de chez vous, quand vous veniez chercher vos enfants à l’école… Qu’en pensez vous ? Et que doit-on penser d’une école, « Plaisir d’enfance », qui laisse filmer ses voisins sans broncher, qui prête aimablement ses locaux à des espions inconnus pour y installer une caméra planquée ?

Au lieu de s’excuser face à nous tous qui vivons dans ce quartier et aussi face à vos enfants, qui sont accueillis dans un établissement qui laisse ses portes grandes ouvertes aux barbouzes, que fait la direction de l’école ? Nous apprenons dans la presse qu’ils ont déposé une main courante au commissariat, et pour couronner le tout, que ce n’est pas à cause de l’intrusion de la DGSI, mais « à cause de l’intrusion des militants dans l’établissement » (Libération de ce samedi 10 octobre). Ils avaient pourtant obtenu un rendez-vous avec la directrice financière et administrative Muriel Emery, qui a fini par tourner à la « négociation » téléphonique avec François Figueroa, trésorier, pour se voir confirmer qu’une certaine « Annie », la directrice générale, avait donné l’autorisation explicite à des espions, engageant ainsi la responsabilité de toute l’école, de placer un dispositif technologique de surveillance de pointe en direction de la bibliothèque anarchiste d’en face, branchée à l’électricité de l’école, et connectée à son réseau wifi pour envoyer les images en direct au QG de l’antiterrorisme à Levallois-Perret.

Les responsables de cette école, parait-il, fervents défenseurs de méthodes pédagogiques qui entendent « favoriser l’autonomie de l’enfant » (dans un monde où l’autonomie est un crime), nous montrent bien ce qu’ils valent, au fond. La leçon du jour pour vos élèves : « Avec l’Etat, soyez toujours de bons collaborateurs, avec la police de bons délateurs – respectez toujours l’uniforme des assassins ». Une idée de l’autonomie qui n’est pas piquée des hannetons.

Au passage, les « fameux » policiers qui se sont présentés à la direction de Plaisir d’Enfance début juillet ne répondent même plus au numéro de téléphone qu’ils ont laissés. Ils ont peut-être peur du scandale qui plane sur eux depuis que nous avons trouvé la caméra qui nous (et vous) espionnait et que la nouvelle est sortie, malgré nous, dans la presse ? Parce que cette caméra, quoique nous ait dit mardi dernier la direction de l’école, a été posée illégalement. Et on constate que lorsqu’on découvre leurs sales magouilles, les barbouzes se cachent (et laissent leurs petits collaborateurs dans le pétrin). Ils font les morts, ce qui leur va bien.

Celles et ceux d’entre-nous qui ont rendu visite à l’école mardi avaient privilégié pour première option le dialogue, probablement avec des illusions (certes fortement angéliques…) basées sur l’épithète « Montessori » que l’école s’attribue (cette méthode d’éducation dite « ouverte », souvent associée aux idées « libertaires »…). Et nous nous sommes retrouvés face à un ridicule déni et des assertions philosophiques creuses sur la légalité, ainsi que des mensonges sans vergogne sur la présence « onirique » d’une réquisition judiciaire fantoche (dont nous attendons toujours d’en voir la couleur, si toutefois elle existe vraiment). À l’adresse de la direction : si jamais vous la retrouvez, vous saurez où nous l’envoyer, à l’adresse précise que vous avez donné consciencieusement aux gardiens de la paix, qui ne se priveront pas d’en profiter pour nous harceler et menacer l’existence de ce lieu ; une bibliothèque anarchiste, faite par des gens qui refusent d’être filmés, fichés et séquestrés par l’État, que ce soit « légal » ou « illégal », une distinction qui n’apporte ni n’enlève rien au ressentiment de cette vie barbelée.

Et que la direction ait pensé « que c’était pour filmer des dealers» (Libération), ou pour filmer des anarchistes, ou encore qu’elle ne pense point (vos versions divergent…) ne nous intéresse pas. L’espionnage et le flicage sont des pratiques inacceptables, qui qu’elles touchent et peu importe le but qu’elles servent. Nous promettons de donner la mauvaise pub qu’elle mérite à « cette fameuse école Montessori qui travaille avec les services secrets contre une bibliothèque anarchiste ». Nous comptons bien informer le quartier, nos voisins communs et toutes les personnes sensibles au flicage comme à la judiciarisation de nos vies de ce qu’il s’est passé.

Aux salariés de l’école : Nous n’avons rien contre vous a priori, choisissez votre camp et positionnez vous explicitement face aux choix de la direction. Nous sommes ouverts à la discussion, à la solidarité, à l’entraide entre voisins (promis, on vous préviendra si on retrouve un dispositif d’espionnage contre vos locaux) et même au débat. On pourrait même pardonner à votre kéké d’avoir cru qu’il était le seul à avoir fait du Karaté au collège. Nous aimerions partager avec vous plus que cette amère expérience, sous la chape de plomb de la Raison d’État. Nous pourrions par exemple nous renseigner mutuellement sur les raisons et les modalités de ces surveillances, partager des informations, etc. Nous sommes ouverts tous les lundis à partir de 16h, discutons-en.

La révolution ne sera pas « vidéosurveillée ».

Le 9 octobre 2015,Quelques bibliothécaires de la discorde.

Bibliothèque anarchiste La Discordia
45, Rue du Pré Saint-Gervais, 75019 Paris.

http://ladiscordia.noblogs.org/

ladiscordia(at)riseup.net

en italien

Athènes : A propos des mesures restrictives contre Evi Statiri

Les mesures restrictives contre Evi Statiri, selon ce que l’on en sait en ce moment, sont les suivantes :

– Interdiction de quitter le territoire national.

– Devoir se présenter devant les autorités 3 fois par mois.

Assignation à résidence

– Limitation des mouvements à 1km autour de sa résidence.

– Interdiction de communiquer avec ses co-accusé-e-s de la même affaire, ainsi qu’avec son compagnon de vie Gerasimos Tsakalos.

en espagnol, italien, portugais, anglais