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Kadıköy, Istanbul: Solidarité avec les anarchistes en prison en Espagne

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kadikoy6La nuit du 22 janvier, à Kadıköy, des groupes anarchistes du nom de « Front Anarchiste » et « Sans ombres » ont mené une action en soutien aux anarchistes emprisonné-e-s par l’Opération Pandora. Avec des drapeaux noirs et masqués, les anarchistes sont passés par une rue très fréquentée, attaqué les distributeurs de billets, des vitrines de banques et des magasins capitalistes tels que Adidas, tout en exprimant leur solidarité avec les prisonnier-e-s anarchistes en Espagne et dans le monde entier.

Pendant la marche, les anarchistes ont bloqué la route avec des conteneurs de poubelles, attaqué des DAB et des magasins de multinationales capitalistes. Ils ont également communiqué sur la situation des anarchistes emprisonné-e-s dans les prisons espagnoles. Et ils ont chanté « Insurrection, Destruction, Anarchie, Longue vie au Peuple sans État, Liberté pour les Prisonniers Anarchistes »

Italie : Cadeaux de Noël

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Il y a quelques jours, nous nous plaignions du fait que la discussion autour des « incendies de Noël », potentiellement riche de points intéressants, aie déraillé avant même de naître. A plus d’une semaine de distance et malgré l’invitation des compagnons de Bologne de la remettre sur les rails, la situation nous semble en fait avoir empiré. Essayons donc d’y offrir nous aussi une contribution : qui sait si cela sera utile. Une note de méthode, avant de commencer. Le « nous » qui parle dans ces lignes ne se réfère ni à un individu sujet à des délires d’omnipotence, ni à des groupes particulièrement élargis de compagnons : ceux qui parlent ici sont simplement les rédacteurs de Macerie.

Sous sous une proposition

Reprenons depuis le début. Au cours des nuits précédant Noël dernier, d’abord à Florence et ensuite à Bologne, quelqu’un met le feu aux câbles du mécanisme de gestion et de contrôle du trafic de la ligne à Grande Vitesse. Matériellement, il y  peu de dégâts, mais dans les deux cas, le système fait tilt et les retards s’accumulent aux retards, dès l’aube – et ça, c’est un dégât conséquent. Personne ne se fait mal, ou n’aurait pu se faire mal ; simplement, deux fois en quelques jours, la circulation ferroviaire est compromise sur ces tronçons, en particulier ceux des trains super rapides.

Le lien entre ces faits et la lutte contre le TAV surgit de façon spontanée, puisque ce sont justement des canaux et des transformateurs électriques de la nouvelle ligne qui sont partis en flammes ; du reste, il y a quelques années déjà que de gros groupes d’opposants au train armés de banderoles et de  drapeaux envahissent périodiquement les voies dans toute la botte, pour bloquer les Frecciarossa, Frecciabianca et Frecciargento – ou les TGV de passage – en repeignant parfois les wagons, mais qui provoquent toujours des retards en chaîne sur les lignes. Il n’est pas complètement fou que parmi les milliers et milliers d’opposants au train super rapide se trouvent également des gens qui, ce Noël, ont voulu expérimenter un différent moyen d’obtenir le même effet que ces blocages déjà si répandus. Rien de particulièrement nouveau, par ailleurs : il y a moins d’un an, ouvertement déclaré en solidarité avec les arrêtés du 9 décembre, quelqu’un a bloqué la ligne à la hauteur de Rome en lançant une chaîne pourvue de briques à chaque extrémité sur les câbles, et personne n’a exprimé de suspicions particulières ou n’a eu quelque chose à en redire.

Seuls ceux qui y étaient peuvent dire pourquoi ce qui est arrivé est arrivé, mais il nous semble qu’il s’agit somme toute d’une situation limpide. Pour leur part, les journalistes et les politiciens ont fait leur métier, et de la façon habituelle, en brandissant une terreur et un terrorisme qui n’existent ni au ciel ni sur terre : après les incendies de Noël, les usagers habituels de la Grande Vitesse n’auront certainement pas peur de prendre ce train, ou alors seulement parce qu’ils sauront que ce train est tellement mal vu qu’il…arrive souvent en retard ; ceux qui ont subi les retards en chaîne sur les trains « normaux » n’ont eu aucune raison non plus d’être terrorisés. Parmi les passagers, il y aura certainement aussi eu des gens qui, solidaires avec la lutte contre le TAV, se seront marrés ; et puis d’autres qui auront été bien satisfaits d’avoir une bonne excuse pour rater quelques heures de travail. Les autres, la majorité, se seront simplement énervés ou seront restés indifférents, comme pour tous les blocages faits avec les banderoles et drapeaux de ces dernières années. Mais il ne suffit certainement pas d’une accointance de lieu et de date pour faire un parallèle avec les stragi de la gare de Bologne*, de l’Italicus** ou du Rapido 904***, qui ont sans doute possible été des épisodes de terrorisme, mais qui ont ici autant de rapport que des choux au petit déjeuner. Du reste, l’intelligence des journalistes est une chose mystérieuse et insondable, et il n’est pas toujours facile de comprendre où termine le raisonnement malveillant et la provocation étudiée (comme ces rapprochements abusifs) et où commence le simple laisser-aller, la tendance continue à la bêtise (comme dans le cas des signatures graffitis prises pour « la revendication No TAV »).

Malgré la confusion semée par les journaux et les politiciens, et surtout en absence d’éléments contraires, qui nous semblent inexistants dans le cas présent, il n’y a aucun sens de se demander, comme certains l’ont fait : « Mais ce sont vraiment « des nôtres » qui l’ont fait ? Ou il y a quelque chose qui se trame dans l’ombre ? ». Ce qui a du sens, par contre, c’est que chacun se demande si ces faits ne portent pas avec eux une proposition adressée à tous, si cette proposition est sensée, acceptable ; si elle est à défendre et à reproduire ou, au contraire, à laisser retomber dans le vide.

Possibilité à cueillir, ou pas

Du reste, il y a un an et demi, les choses se sont déroulées plus ou moins comme ça. On s’est réveillés le matin avec la nouvelle de l’attaque du chantier du 13 mai, avec les journalistes et les politiciens qui piaillaient et alimentaient la confusion. La « nuit du compresseur » portait en soi des éléments de rupture – que ce soit d’un point de vue organisationnel que de celui du choix des instruments pratiques – par rapport à ce qu’à ce moment-là le gros du « mouvement No TAV » était disposé à pratiquer et à soutenir, mais aussi des éléments de grande continuité : c’était un pas, une possibilité en plus qui ne pouvait évidemment pas être proposée, discutée et organisée dans les assemblées populaires ou dans les coordinations des comités, mais qui répondait (adéquatement ou non, ce n’est pas le sujet ici) à une nécessité de la lutte. De fait, quelqu’un a donné sa propre lecture de la situation, en a discuté et s’est organisé avec ceux qu’il préférait et, la nuit du 13 mai 2013,  fait ce qu’il avait à faire. Ce n’était certes pas la première fois que quelque chose du genre arrivait, mais jamais avec autant de force. Et comment a réagi, de son côté, le « mouvement No TAV » ? Il a lu cette nuit comme ce que, à notre avis, elle était : une proposition. Pour être clairs, lorsque nous parlons de « mouvement No Tav », nous le faisons dans la seule acception de ce terme qui nous plait, à savoir l’ensemble vivant, multiforme et privé d’une logique univoque qui recouvrerait ceux qui s’opposent à la construction de la ligne du super-train. Et c’est pour cela même que l’on ne pouvait clairement pas s’attendre à ce que cette proposition soit accueillie de façon unanime, ni univoque, ni définitive non plus. Où et quand vérifier une éventuelle unanimité ? Comment éviter que, de cette « nuit du compresseur », chacun ne prenne que ce qu’il veut et peut, ou que cette proposition ne soit favorablement accueillie que pour ne pas se retrouver hors jeu ? Et, enfin, nous sommes convaincus que le slogan « indietro non si torna » [”On ne retourne pas en arrière”] est un slogan qui décrit bien la fermeté et la détermination, mais pas la réalité des luttes où l’on doit être toujours disposés à recommencer depuis le début. Mais nous pouvons dire que, au moins en ce qui concerne son aspect le plus immédiatement pratique (l’usage du sabotage), cette proposition a été jugée comme positive par une frange considérable du mouvement, et les mots d’ordre hurlés à en perdre la voix après les arrestations de Chiara, Niccolò, Claudio et Mattia le démontrent suffisamment, nous semble-t-il. Son aspect méthodologique, c’est-à-dire la possibilité de s’organiser en-dehors des assemblées populaires et des coordinations des comités est par contre demeuré globalement dans l’ombre, et nous pouvons dire que cela n’a pas été entièrement digéré : cela est parfois accepté, comme dans le cas des sabotages survenus en Vallée l’été 2013 contre les entreprises impliquées dans l’affaire, et parfois non. Et l’air de ces derniers jours nous semble le démontrer.

Si ce n’est maintenant…

Revenons-en donc aux faits de Noël. Selon nous, ces incendies ont été une bonne idée. La ligne à Grande Vitesse est, selon l’expression dont on abuse et très banale, un géant aux pieds d’argile : les soldats enfermés à double tour dans le chantier de Chiomonte ne peuvent certainement pas suffire pour surveiller des centaines et des centaines de kilomètres de voies qui, dispersées dans tout le pays, sont un peu les nerfs à vif d’une Grande Oeuvre qui n’est pas haïe et n’a pas fait de dégâts qu’en Val di Susa. A travers la lutte de ces dernières années, les Valsusains ont conquis une sympathie, dans toute l’Italie, qui s’est souvent transformée en soutien concret et déterminé ; et il y a aussi les gens qui sont opposés au TAV et qui sont disposés à se battre au-delà des histoires spécifiques de la lutte dans la Vallée. De plus, avec les rassemblements devant les auberges, les entreprises et les blocages de gares, les lieux dans lesquels se déroule la lutte se sont déjà extraits du seul chantier. Pour cela, le saut ne nous semble pas du tout incompréhensible, et la suggestion de ces nuits de Noël aurait pu encore être reprise, et ailleurs : la qualité des initiatives telles que celles-ci résident dans leur potentiel aspect quantitatif, c’est-à-dire dans la possibilité que, ne semblant pas complètement extraterrestres au contexte ni difficilement réalisables, celles-ci soient reprises par d’autres et répétées, augmentant leur caractère incisif. Il est vrai que des initiatives telles que celles-ci échappent, du fait de leur nature, aux discussions publiques préalables, et posent aussi des problèmes pour la discussion de l’immédiateté de l’ensuite – alors qu’il faut déjà toujours faire gaffe à ce que nos perplexités ne finissent pas par indiquer aux flics, par élimination, les suspects sur lesquels enquêter. Mais il est également vrai que, si l’on ne se sentait pas obligés de répondre à chaque sifflement des journaux, on pourrait trouver une façon de se confronter, parce qu’il est toujours important de discuter et de critiquer ; et il est encore vrai que lorsque les propositions sont inadéquates dans une situation donnée, elles ne trouveront tout bêtement personne pour les accueillir, et mourront d’elles-mêmes. Et puis, il faudrait se résigner au fait que le « mouvement No TAV » ne peut être une signature, ni un seul contexte organisationnel, mais un ensemble beaucoup plus vivant et hétérogène où il n’est pas forcément obligatoire d’être tous d’accord et où personne ne peut prétendre tout contrôler. Cette fois, les choses sont allées au-delà de ça, avec les affirmations objectivement délatrices contenues dans un bref article publié par l’un des sites les plus suivis du mouvement. Des affirmations corrigées par leurs propres auteurs le jour suivant, quand elles avaient déjà largement circulé, finissant jusque dans les journaux. Ce ne sont que ces tout derniers jours que les auteurs ont publiquement admis, à la fois par écrit et dans les assemblées, qu’ils avaient fait une erreur. Il est important qu’il l’aient reconnu, étant donné qu’il est fondamental de signaler qu’il n’y a pas de polémique qui justifie ce genre de dérapages ; et s’ils l’avaient fait plus tôt, nous aurions évité cette longue série de communiqués, rédigés avec des tons et des manières diverses, et parfois tout sauf précis, qui demandaient des comptes. Et il aurait été possible de discuter de choses plus intéressantes.

En somme, ces incendies nous semblaient être une bonne idée à Noël, et ils nous semblent être une bonne idée encore à présent. Cela dit, si ce qui semble être une bonne idée ne fonctionne pas ou ne prend pas racine, on peut aussi, à un moment, la mettre de côté et… la garder sous le coude pour quand elle pourra s’enraciner et fonctionner. Et le point central est peut-être celui-ci. Chacun d’entre nous peut évaluer le caractère adéquat d’une proposition donnée dans une situation donnée, puis conclure : « pas mal du tout cette idée, dommage que ça ne soit pas le meilleur moment ». Mais ensuite, les efforts doivent être faits pour que demain puisse se faire ce qu’il n’est pas possible de faire aujourd’hui, parce que si certaines conditions qui rendent adéquat au contexte un fait particulier sont imprévisibles et tout à fait séparées de notre volonté, d’autres dépendent de nous, de la clarté de nos discours, de la direction dans laquelle nous décidons d’aller. Ceux qui ont pensé que les sabotages de Noël étaient une bonne idée en théorie, mais à mettre en pratique à un autre moment de la lutte (par exemple lors d’un des pics combatifs du mouvement, comme juste après la chute de Luca du pylône ou à certains moments du procès des quatre du 9 décembre) et parlent maintenant de ces initiatives comme de dépréciables « chiffons imbibés d’essence » n’en favoriseront certainement pas la reproposition, mais au contraire, en éloignera à l’infini la mise en pratique. Un raisonnement identique peut se faire pour ceux qui pensent que le sabotage est effectivement un bon outil, mais à utiliser au compte-gouttes, puisqu’il n’a pas encore été digéré par le gros du mouvement, qui l’estime utilisable contre le chantier et ses prolongations dans la Vallée seulement, et non pas contre les lignes déjà en fonctionnement : il faudra alors trouver les moyens pour en favoriser la digestion, avec des discussions et avec des propositions pratiques. Et il nous semble que l’exact contraire a été fait : nous comprenons la fougue polémique, mais quelque chose ne nous va pas.

Est-ce tout ? Non, nous voudrions, au moins pour cette fois, vous indiquer deux facteurs apparemment opposés qui contribuent tout deux à ranger un peu trop vite de côté la proposition contenue dans les incendies de Noël : l’éternelle théorie du complot et l’opposition entre ces épisodes et la lutte « dans la Vallée ».

Sombres ficelles et réflexes conditionnés

Il existe en Italie une mentalité diffuse qui veut toujours voir sous la superficie des choses des complots cachés et des intelligences occultes qui ont le pouvoir et la capacité d’organisation pour mettre sur pied des raisonnements machiavéliques et sans scrupules. Des grandes trames obscures, il y en a eu, et il y en aura d’autres – Piazza Fontana**** nous l’a tristement appris. Et il y a et il y aura toujours des toutes petites trames de complot, faites de calculs individuels mesquins, comme dans le cas récent du chauffeur de Rinaudo. Mais bordel, on ne peut pas transformer cela en moteur du monde ou, plus banalement, en clé de lecture pour tout ce que l’on ne comprend pas ou qu’on ne partage pas. Il y a des éléments concrets, factuels, des contradictions grosses et visibles dans les faits qui se produisent, pour autant que nous puissions les connaître. Pour faire un exemple simple : le tag du Nouvel An attribué à Noa, qui énumère à tort et à travers des noms de compagnons, et menace, et promet sans rien faire, est évidemment un bobard bon pour les journaux en mal de titres ronflants (qu’il s’agisse d’un faux étudié et organisé ou, plus simplement, de l’accouchement de travers d’un mythomane, nous ne nous hasarderons pas sur ce terrain). Mais dans le cas des incendies de Noël, la seule chose « bizarre » n’est pas dans le fait en soi, mais dans la narration qu’en ont fait les journaux, dans la démence manifeste avec laquelle ils ont préparé les fotogallery du graffiti. Mais que les journalistes soient sélectionnés pour leur bêtise et pour le mauvais fonctionnement de leurs synapses est un mystère que nous avions déjà découvert depuis quelque temps. Ou devrions-nous peut-être donner du crédit au juge Imposimato qui, en vertu de sa longue expérience et du haut de son profil facebook, nous informe que ces incendies sont une « stratégie de la tension » : et qui le lui a dit, à celui-là ? Et sur la base de quels éléments, de quel raisonnement, de grâce ? Et accepter aujourd’hui de lui donner un peu d’espace, à lui, n’est-il pas un peu semblable à si dans n’importe quelle lutte du futur, nos enfants acceptaient de se faire donner la leçon par Rinaudo ? Avec trente ans de plus, un peu de bide et un dentier, il ferait un parfait expert en terrorisme…

Soyons sérieux. Nous ne pouvons fournir aucune recette prémâchée pour identifier les canulars et les provocations et séparer à coup sûr, comme on dit, le bon grain de l’ivraie. Mais si nous ne pensons pas l’avoir nous-mêmes, nous ne pensons pas que qui que ce soit d’autre l’aie. Et puis c’est vrai : les désirs influencent le regard, et la confiance que nous avons dans l’initiative parfois individuelle, dans la détermination parfois éparpillée de ceux qui veulent se jeter dans la bataille contre le super-train, peut jouer de sales tours et nous faire prendre des lucioles pour des lanternes. Mais le comportement contraire, celui un peu esthétique de ceux qui prétendraient que tout se passe sous leur contrôle préventif, celui de ceux qui voudraient que ne se produisent que les choses qu’eux jugent opportunes, crée des effets qui nous semblent pires, puisque cela contribue à rogner les ailes à des possibilités de lutte qui peuvent par la suite nous servir à tous ; ou bien, ce qui revient plus ou moins au même, à empêcher la discussion à propos de propositions qui, comme cela peut arriver, sont simplement erronées ou mal placées.

Ces quelques lignes ne suffiront certainement pas à convertir les complotistes à tout prix, nous en sommes bien conscients, et nous sommes également conscients que cette mentalité suspicieuse que nous critiquons est très enracinée et n’est pas exclusive aux gens de mauvaise foi : il suffit d’aller faire un tour dans les contextes dans lesquels les luttes parviennent à impliquer non seulement les militants plus ou moins professionnels mais aussi les gens communs, dans les contextes dans lesquels le tissage des luttes rend possibles des discussions directes en éludant un instant le phantasme de « l’opinion publique », pour se rendre compte que l’hypothèse du complot est un réflexe conditionné qui se déclenche chaque fois que se passent des choses que l’on a du mal à comprendre et à partager. C’est pour cette raison que ceux qui, comme nous, critiquent cette mentalité, devraient arrêter de hurler, du sang plein les yeux, « politiquards opportunistes » [politicante paraculo] chaque fois qu’ils la voient réémerger périodiquement. Non pas parce qu’il n’y aurait personne qui lui donne de l’espace par simple calcul politique et pas non plus par conviction propre avec pour unique objectif de déqualifier des pratiques plus généralement ou à certains moment retenues non opportunes  : il y en a, et comment, qui continueront de le faire tant qu’ils trouveront un terrain fertile dans les milieux de lutte. Et nous ne pouvons intervenir sur ce terrain seulement si nous apprenons d’un côté à critiquer ce réflexe conditionné et, simultanément, pousser vers la compréhension critique des faits qui l’ont déclenchée.

Bloqués au presbytère

Des dommages identiques risquent certainement d’être provoqués, paradoxalement, par certains des défenseurs les plus ardus de ces incendies de Noël. Déjà parce que dans ce chaudron, on trouve aussi certaines personnes qui ont voulu pointer une opposition nette, très nette, entre la lutte dans la Vallée et les sabotages de Bologne et de Florence : là-haut, tout est nase, comme il a été dit, et ces sabotages sont un bon moyens de ne pas y mettre les mains au milieu, mais à distance de sécurité. Là-haut, en montagne, parlementaires, maires, magistrats, écrivains boudeurs et glissants et tous types d’animaux politiques ; ici-bas, de nuit le long des voies, ceux qui sont contre le super-train mais aussi contre le Parlement, les Mairies, les Tribunaux, les artistes engagés, la basse politique des groupuscules et tout ce que ceux qui en ont voudront bien y rajouter. En somme, les anonymes et inconnus saboteurs de Noël auraient adressé leur proposition… aux anarchistes ! Et même pas à tous, parce que si en ce qui concerne le Parlement, les Mairies et les Tribunaux, les anarchistes sont d’accord entre eux, le débat est encore ouvert sur l’art et le militantisme. Si la proposition est celle-ci, il est évident qu’elle ne pourra pas s’étendre plus que ça et encore moins « déborder » : les anarchistes sont ceux qu’ils sont, ont les forces qu’ils ont, et le gros du « mouvement No TAV », sur ces sujets, a des positions des plus variées et disparates. Il en resterait donc forcément des bouts laissés de côté. Certes, il n’y a pas que le « mouvement No TAV » ! Mais nous ne voyons vraiment pas comment et pourquoi un exploité de San Zenone au Lambro, qui en a plein les couilles d’une vie d’exploitation, finalement déterminé à combattre mais tout à fait ignorant des débats du mouvement, doive reprendre ces bons exemples de Noël dans un sursaut de rage. Il ira beaucoup plus probablement mettre un bon coup de boule au responsable d’Equitalia de son bled, ou à son chef au travail : il fera une chose bonne et juste, donnant peut-être par là un exemple contagieux prêt à se diffuser en tâche d’huile et sans rien d’autre à soutenir mais… ceci est une autre histoire.

Rendons-nous clairs : nous ne sommes en rien opposés au fait que les anarchistes, sur le TAV ou sur autre chose, se fassent de temps en temps des propositions, y compris de cette façon, y compris à distance. Par contre, il n’est pas possible de s’attendre à ce qu’il se passe autre chose que ce les anarchistes sont en capacité de déterminer directement. Dans le cas présent : quelque sonnerie, un peu de carillons… Nous manquons peut-être de charité de Patrie, mais nous tendrions à exclure les volées de cloche.

Comme toujours, chacun voit dans les choses ce qu’il veut y voir. Et nous, dans les incendies de Noël, nous avons voulu y voir une proposition adressée au « mouvement No TAV » qui, par chance, est autre chose qu’une simple accumulation de petits groupes politiques. Une proposition qui aurait pu être accueillie favorablement et, qui sait, peut-être pu déborder ; si cela c’était passé ainsi, ceux qui nous ont collé cette opposition ne lui ont certainement pas rendu service, puisqu’ils contribuent à l’enfermer dans une dispute entre paroisses militantes. Et les cloches de ces paroisses ont effectivement sonné à la volée ces derniers jours.

Macerie, 19 janvier 2015
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Notes de Contra Info : * Le 2 août 1980, une bombe explose dans la gare de Bologne, tuant 85 personnes et blessant plus de 200 autres. Cette bombe y a été placée par les Noyaux Armés Révolutionnaires, un groupe néo-fasciste armé de l’époque.
** Le 4 août 1974, une bombe explose dans le train Italicus, tuant 12 personnes et en blessant 48 autres. L’organisation néofasciste Ordine Nero revendique l’attentat.
*** Le 23 décembre 1984, une bombe explose dans le train Naples-Milan, provoquant 17 morts et 265 blessés. Des mafieux seront condamnés pour cet attentat.
**** Le 12 décembre 1969, une bombe explose dans la Banque de l’Agriculture sur Piazza Fontana, à Milan, provoquant 16 morts et 88 blessés. Les anarchistes ont d’abord été accusés, avant que tout n’indique que l’attentat venait des milieux néofascistes.

Zürich : Action contre une agence Adecco

mediaAprès que des attaques ont eu lieu cette semaine contre les représentants de l’industrie d’armement suisse, contre plusieurs agences du ‘Crédit Suisse’ (ici et ) et d’autres actions contre les partenaires du Forum Economique Mondial (WEF), le bâtiment d’Adecco, situé à Oerlikon, a été décoré d’une autre peinture à Zürich.

Comme explication, nous voulons reprendre un texte déjà écrit sur le rôle d’Adecco*.
Peu importe que ce soit contre l’OSCE ou le WEF, ses partenaires et bénéficiaires : la résistance reste réalisable et nécessaire sous toutes ses formes !

Contre le sommet ! Contre l’Etat et le capital !

Smash WEF !

Texte original en allemand.

* Note des traducteurs : le texte en question revendique l’attaque contre une agence Adecco à Zürich dans la nuit du 18 au 19 janvier 2015. Le communiqué précise qu’Adecco, en tant que grosse entreprise intérimaire et partenaire stratégique du Forum Economique Mondial à Davos en 2015, exploite librement les chômeurs en adoptant une politique de flexibilité à outrance, n’hésitant pas à se débarrasser des travailleurs dès qu’ils ne sont plus assez rentables. Elle a atteint des taux de croissance de vente de 15 à 21% dans des pays comme l’Espagne et le Portugal.

Zürich : Attaque contre deux entreprises d’armement suisses

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Dans la nuit du 19 au 20 janvier 2015, nous avons attaqué aux feux d’artifice RUA Defence (situé dans le bâtiment à l’adresse Tiergarten 7 ZH) et NEOSOFT AG (à l’adresse Üetlibergstrasse 132 ZH) en tant que contribution à la campagne contre le Forum Economique Mondial (WEF). L’attaque est dirigée contre deux représentants de l’industrie suisse d’armement, selon lesquels la RUAG est une entreprise fédérale. Les contrats d’armement et les accords militaires conclus lors du sommet du WEF à Davos soulignent l’importance qu’a cette rencontre annuelle pour ce secteur de l’économie d’ici.

En date du 19 septembre 2014,  le décret relatif au matériel de guerre, qui réglemente les conditions d’exportation d’armes suisses, a été assoupli par le conseil fédéral, après que le parlement avait initié cette démarche en mars 2014. Le contexte de cet assouplissement vient de la lamentation des grosses entreprises d’armement (comme la UAG ou MOWAG), du fait que leurs chiffres d’affaires s’étaient effondrés en raison des restrictions sévères à l’exportation. Depuis 2008, l’exportation du matériel de guerre a été interdit vers les pays où les droits humains ont été «systématiquement et gravement” atteints. Ce passage a été supprimé à l’automne de l’année dernière, et maintenant l’exportation d’armes est de nouveau autorisée, si ce n’est qu’un petit risque existe que les armes soient utilisées pour violations “graves et systématiques” des droits humains.

Lire le texte dans sa version originale en allemand.

Berne : Crédit suisse attaqué à la peinture

Dans la nuit du 21 au 22 janvier 2015, nous avons attaqué avec de la peinture l’agence du Crédit suisse de Köniz à Berne.

Le Crédit suisse est une nouvelle fois comme chaque année un partenaire stratégique du Forum économique mondial (WEF) à Davos. Les riches et les puissants de ce monde se retrouvent de nouveau ce mois de janvier à Davos pour discuter ensemble de l’avenir de leurs affaires. Tout comme les riches et les puissants s’organisent à Davos et promeuvent l’exploitation quotidienne des gens, des animaux et de la nature, nous organisons notre résistance contre ça.

Que ce soient à Davos, Bâle, Zürich ou Berne, aucun calme à l’intérieur du pays pour le sommet !

Smash WEF !

Argentine : Libération d’animaux et incendie à Buenos Aires.

Le progrès et la science se déclarent ennemis de la nature et de la liberté, et sont dirigés par ceux qui possèdent le pouvoir et veulent le conserver de leur côté quoi qu’il en coûte. Une part fondamentale de leur développement réside dans la séparation humaine du reste de la nature, et l’une des pratiques qui génèrent ce développement est l’incarcération et l’usage d’animaux.

Nous avons décidé de lancer une féroce campagne contre l’expérimentation animale, et en particulier contre l’université de La Plata, où l’on expérimente sur des chats, cobayes et autres animaux.

Pour cela, nous avons déterminé comme nécessaire et tactique l’usage du feu et de la violence, qui ne représente cependant rien face à celle qu’eux exercent contre les animaux non-humains, qu’ils séquestrent et sur lesquels ils expérimentent.

Nous ne nous arrêterons pas avant que le feu, l’intimidation ou que n’importe quel autre moyen nécessaire soit la raison pour laquelle il ne soit plus sûr et viable d’expérimenter sur les animaux.

Pour donner un peu de consistance à cela, nous revendiquons la libération de l’intégralité des chats, des cobayes et des souris de l’un des laboratoires biologiques de l’université de La Plata, et le postérieur incendie général du même endroit, lors des premiers jours de janvier.

Cet acte ne sera pas isolé, nous continuerons jusqu’à ce qu’ils se rendent compte que toute action entraîne des conséquences, et nous ne nous arrêterons pas avant que ne cesse l’exploitation.

Nous appelons à les harceler, les effrayer et les détruire, eux et tous les exploiteurs d’animaux.

Bonne année aux exploiteurs !

Thessalonique : Attaque incendiaire contre un bureau des impôts

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Le lundi 15 décembre 2014, nous avons déposé un engin incendiaire dans le Septième Bureau des Impôts de Thessalonique.

Avant toute chose, nous souhaitons clarifier le fait que nous n’avons pas mené cette attaque pour défendre un « pauvre type » qui s’indignerait des dettes, vu que les impôts sont toujours plus insupportables, mais qui continuerait de préférer la sécurité de sa maison.

Nous ne représentons que nous, et personne d’autre.

De plus, il ne nous intéresse pas de faire une analyse économique du rôle et du fonctionnement des bureaux des impôts. Nous pensons que ce ne serait que consumer notre énergie en nombres ou en pourcentages de l’économie. Alors que la vie ne se mesure pas en nombres, mais en sentiments et en tension.

Clairement, les bureaux des impôts fonctionnent en faveur de l’État (vu qu’ils sont sa principale source de revenus), et deviennent donc automatiquement pour nous des objectifs d’attaque.

Nous voulons détruire tout ce qui maintient l’État, la domination et la civilisation existante.

Au sein de la lutte anarchiste polymorphe, nous croyons que les attaques d’action directe favorisent le processus révolutionnaire et font partie de l’activité révolutionnaire.

JUSQU’A LA DESTRUCTION DE LA CIVILISATION EXISTANTE
VIVE L’ANARCHIE

P.S. : L’action est dédiée à la mémoire de Sebastián Oversluij, tué par les balles d’un batârd au cours d’une tentative d’expropriation de banque au Chili, ainsi qu’aux compagnon-ne-s poursuivi-e-s par l’Opération Pandora dans l’État espagnol.

Lire le texte traduit en espagnol, en portugais.

Athènes : Incendies pour un Décembre Noir

lin[8 janvier 2015]

DU CHILI A LA GRECE

« Mauvaise soirée, messieurs-dames, et bien que cela ne vous soit pas gré… les mutiné-e-s sont sur le pied de guerre et vont en faire baver Jésus ! »

En ces jours « sacrés », lors desquels les problèmes sociaux sont enterrés sous les sourires hypocrites d’une société pourrissante – qui se pardonne elle-même sous le manteau des faux amours et plaisirs, dans une ambiance unitaire de festivités généralisées, en cherchant à renforcer les sentiments de sécurité, de prospérité et du faux pouvoir d’achat des citoyens, pour que l’économie du commerce parvienne à compenser les pertes de la crises – pendant que les rues de la métropole sont inondées de consommateurs stupides et frivoles, alors que des dizaines de personnes sans abri agonisent dans les coins de rue les plus sombres et que les travailleurs et les travailleuses du secteur commercial crachent leur sang à cause des horaires exterminateurs des « nuits blanches » patronales (sans oublier leurs propres responsabilités), nous avons décidé « d’envoyer » nos cadeaux aux nôtres et, en même temps, quelques désirs explosifs aux ennemis, avec l’année 2015 comme année insurgée pour promesse.

Nous souhaitons que l’incendie d’un véhicule d’ELTA Courier (postes grecques) le 25 décembre soit notre modeste contribution à l’extension de la violence insurrectionnelle dans le cadre de l’appel international de quelques compagnon-ne-s anonymes du Chili pour un Décembre Noir, en mémoire du combattant anarchiste insurrectionnaliste Sebastián, tombé sous les balles d’un gardien du Capital lors d’une tentative d’expropriation de banque à Santiago le 11 décembre 2013. Nous envoyons notre solidarité et nos étreintes de camaraderie les plus chaleureuses aux compagnon-ne-s prisonnier-e-s Tamara Sol (au Chili), Mónica Caballero et Francisco Solar (État espagnol), tandis que nous suivons avec anxiété le cas des 7 compas en prison préventive dans le cadre de l’Opération Pandora dans l’État Espagnol.

De plus, peu avant l’aube du dernier jour de 2014, nous avons incendié un véhicule de l’entreprise privée de sécurité et de nettoyage DELTA Security Force dans la zone de Elliniko, comme réponse immédiate et réflexe après le transfert de Nikos Maziotis, guérillero de l’organisation Lutte Révolutionnaire vers les prisons de haute sécurité (type C) de Domokos.

PENSE GLOBALEMENT ∞ AGIS LOCALEMENT
FEU AUX PRISONS

Honneur éternel à Lambros Foundas
Honneur éternel à Sebastián Oversluij Seguel.
HONNEUR ETERNEL AUX MORT-E-S DE LA GUERRE REVOLUTIONNAIRE

Fédération Anarchiste Informelle – Front Révolutionnaire International
Synode Profane Permanent

Berlin : Sabotage solidaire avec les anarchistes incarcérés en Espagne

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Comme signe de notre solidarité avec les lieux perquisitionnés à Barcelone et dans d’autres villes ainsi qu’avec les compagnon-nes incarcéré-e-s dans le cadre de l’opération Pandora, nous avons incendié un véhicule de DHL dans la nuit du 5 janvier 2015 dans le quartier de Neukölln à Berlin.

DHL est à attaquer non seulement pour sa collaboration avec l’armée, mais aussi en raison de la diffusion internationale des véhicules de cette entreprise, ce qui constitue une cible appropriée pour des actions de sabotage.

Où les agences européennes de sécurité échangent des renseignements et préparent leur lutte commune contre les structures de résistance, la réplique et la solidarité militante ne s’arrêtent pas aux frontières.

Bonheur et liberté pour : L., A., N., A., E., D. [& B.]

Jusqu’à ce que tou-te-s soient libres !

Veria, Grèce : Actions contre les prisons de haute sécurité

Le matin du 30 décembre 2014, le compagnon Nikos Maziotis a été transféré dans les prisons de type C de Domokos, ce qui n’est autre qu’une tentative de les inaugurer de manière officielle.

En réflexe, nous sommes sorti-e-s cette même nuit pour vandaliser le bâtiment du Conseil Légal de l’Etat – Bureau Judiciaire de Veria avec tags et peinture, en plus de saboter 4 distributeurs de billets.

Lutte contre les prisons aux côtés des compagnon-ne-s incarcéré-e-s.

Iles Canaries : Sabotages en solidarité avec les prisonnier-e-s de Pandora

canariasEn soutien depuis la colonie des Iles Canaries à nos compagnon-ne-s anarchistes et féministes détenu-e-s récemment dans le cadre de ladite « affaire Pandora », et laissant pour clair notre répulsion vis-à-vis de ce système capitaliste et hétéropatriarcal assassin, des actions de sabotages de distributeurs de billets ont été menées et des tags de solidarité avec elles et eux ont été faits le 30 décembre.

En vérité, le sentiment de Solidarité que nous sentons envers nos compagnon-ne-s a une force destructive imparable, capable de traverser les murs et de parvenir jusqu’à leurs cœurs libertaires, aujourd’hui entre les barreaux. Nous appelons à continuer de combattre et de nous soutenir mutuellement, ce sont les piliers de notre lutte anarchiste. Que le feu brûle à l’intérieur comme à l’extérieur de nos corps.

Ni coupables, ni innocent-e-s !
« Si je ne peux pas danser sur la tête d’un flic, ce n’est pas ma révolution ! »
Santé, Anarchie et Mort à l’État Hétéropatriarcal !

A.M.O.R. (Anarkistas Marikas Organizando la Rabia / Pédales Anarchistes Organisant la Rage)

Athènes : Attaque incendiaire contre le siège d’Aube Dorée à Marousi

ULV

Alors que la crise économique s’approfondit toujours plus ces dernières années, on peut observer une mobilisation généralisée, tant au niveau international que local. En ce qui concerne ce dernier, et en particulier depuis 2010, nous voyons comment une attaque totale est menée contre la base de la société, redessinant par là la carte des classes. Cette attaque est portée contre le monde du travail, elle sape les conditions essentielles de survie et soutient une redistribution violente de la richesse, avec pour unique objectif le sauvetage et la reproduction du Capital. Les résistances sociales ont du affronter et affrontent l’évolution du modèle de répression vers un tournant plus autoritaire, qui cherche à contrôler celles et ceux qui résistent. C’est dans ce contexte (et pour lui) que le système a fait émerger sa réserve fasciste.

Le rôle d’Aube Dorée, au niveau économique, n’est autre que celui de soutenir les intérêts du Capital (par exemple, les demandes des parlementaires nazis en faveur des magnats au Parlement Grec), de mettre en pratique le nouveau modèle de travail basé sur le chantage (voyez le cas de la proposition de créer un bureau pour l’emploi réservé aux grecs, où la main d’œuvre à bon marché et la flexibilité des relations de travail feraient pâlir d’envie jusqu’à la Ligue des Entreprises et des Industries). De plus, la recomposition de la classe des citoyens loyaux (comme le cas du syndicat fasciste des taxis) est un objectif primordial, puisque les alliances « paisibles » sont celles qui permettent de créer un faux « dialogue social » pour la promotion de leurs intérêts. Au niveau politique (institutionnel), Aube Dorée est un pilier fondamental pour le maintien du système (mais toujours avec un profil ”antisystème”), qui joue le rôle de laquais et d’autre bras de ces intérêts au sein des organes institutionnels.

Au niveau social, les nazis cherchent l’affrontement au sein de la classe des opprimé-e-s. Dans chaque quartier où les nazis n’ont pas trouvé face à eux un mouvement antifasciste sans médiations et de base, ils ont créé un régime de terrorisme, avec des bataillons de choc pour faire leurs harcèlements, avec des pogroms contre les migrant-e-s, des attaques contre celles et ceux qui luttent, les homosexuel-le-s et tou-te-s celles et ceux qui diffèrent de leurs standards.
Nous pensons que la lutte antifasciste doit être polymorphe, sans médiation d’intérêts de partis, offensive et avec des caractéristiques de classe. Ce n’est qu’ainsi que l’on peut être une menace pour toutes les formations fascistes, qu’elles soient étatiques ou para-étatiques.

C’est pourquoi, le 25 décembre 2014, quelques heures après la première activité publique annoncée par les nazis dans leur nouveau siège du secteur nord d’Athènes, nous avons choisi de les attaquer avec un engin explosif placé devant la porte du local, dans la rue Grammou du quartier de Marousi.
Nous ne cèderons pas un bout de terrain aux fascistes ni à la diffusion de leur haine raciale, et ne permettrons pas qu’ils rentrent dans nos quartiers. Dans les villes et dans les quartiers, il n’y a de place que pour celles et ceux qui résistent contre l’imposition du fascisme comme condition sociale.

Des anarchistes contre la fascisation sociale.

Oberon, Australie : L’ALF incendie un abattoir

Oberon

Avis au public : A partir du 02/12/14, l’abattoir d’Oberon, dans les Nouvelles-Galles du Sud, sera hors-service.

Les travaux de maintenance ont commencé le 2 décembre autour de 2 heures du matin, dans le toit au-dessus des machines du bâtiment principal. Le travail matinal a été efficace, ne laissant derrière lui que l’ombre de la machine à tuer qui se trouvait initialement au-dessus de nous. Nous nous sommes retiré-e-s rapidement, et nous travaillons mieux de nuit, de toute façon. Donc au moment où sont apparus ceux qui venaient apprécier notre travail, nous étions déjà passé-e-s à notre travail suivant. Nous le faisons pour le plaisir, pour l’amour de la libération, aucun paiement ou gratitude n’est donc nécessaire.

Cela causera sûrement quelques inconvénients à ceux qui profitent de l’abus sur les animaux, et nous offrons donc généreusement nos services futurs à ceux que cela concerne, sans charges supplémentaires. Nul besoin de laisser vos noms et adresses, il y a des chances que nous vous connaissions déjà.

**La qualité des travaux est garantie, et si les propriétaires décidaient pour une raison ou pour une autre de reconstruire, nous reviendrions assurer tout le travail originalement fourni.**

Meilleurs vœux et bonnes vacances de la part de vos bricoleurs locaux.

ALF (Front de Libération Animale)

Bologne, Italie : Perquisitions suite à un sabotage de voie ferrée

Ci-dessous, le communiqué des anarchistes après la perquisition :

Mardi 23 décembre, autour de 11 heures du matin, la DIGOS de Bologne a fait irruption dans les maisons de quatre compagnons et compagnonnes à la recherche d’armes et d’explosifs (art. 41), suite à l’incendie des câbles sur la ligne de la grande vitesse Bologne-Milan quelques heures plus tôt aux portes de Bologne.
Les perquisitions se sont déroulées assez rapidement et n’ont mené à aucun résultat. Il s’agit évidemment d’une sorte de rite à accomplir suite aux piaillements de Lupi, qui a tout de suite parlé de terrorisme. Faire voir que la police est là et que la police agit.

Tout notre dégoût envers ceux qui continuent de mettre le nez dans nos maisons.
Toute notre solidarité pour Chiara, Claudio, Mattia et Nicco, finalement hors de prison, bien qu’encore en assignation à résidence, et à Graziano, Francesco et Lucio, encore en prison pour le sabotage du chantier du TAV le 13 mai 2013.
Liberté pour tous !

Les anarchistes perquisitionné-e-s

Milan, Italie : Plus de 20 voitures sabotées en solidarité avec Adriano et Gianluca

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Milan, 15 décembre. Plus de 20 voitures de Enjoy ont été endommagées. Enjoy est un service de car sharing imaginé par ENI [l’équivalent italien de Total, NdCI] en partenariat avec Trenitalia, Frecciarossa et Fiat.
Cette action est solidaire de Gianluca et Adriano et de tou-te-s les anarchistes prisonnier-e-s.

Rovereto, Italie : Le centre Telecom attaqué en solidarité avec les prisonnier-e-s

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Le 13-12-2014, le centre Télécom de Rovereto a été attaqué. Les caméras ont été déviées et des engins incendiaires placés en différents points. Les compagnies téléphoniques, au-delà des dégâts environnementaux qu’elles créent, sont surtout des alliées de l’État pour le contrôle et la sécurité. Telecom, en particulier, est l’une des responsables de la vidéoconférence imposée aux détenus en Italie.

En solidarité avec Adriano et Gianluca a qui cette vidéoconférence a été imposée, avec Maurizio Alfieri a qui elle a été imposée pour ses luttes en prison, à Monica et Francisco et aux derniers arrêtés de la dite « affaire Pandora ». Un salut aux 11 arrêtés à Barcelone. A Alfredo et Nicola pour avoir revendiqué l’attaque de l’un des responsables de la mort nucléaire. Aux détenus No TAV parce que les compagnies téléphoniques ont eu un rôle fondamental dans la répression. A Tamara Sol accusée d’avoir tiré sur un vigile de banque. En souvenir de Sebastián Oversluij, Rémi tué par la police et tous ceux qui, partout dans le monde, affrontent l’autorité.

Pour l’action directe. Pour l’anarchie.

Prisons grecques : Nikos Romanos a mis fin à sa grève de la faim

Nikos Romanos, anarchiste prisonnier en Grèce, a mené une grève de la faim du 10 novembre au 10 décembre 2014. Les appareils juridiques ont rejeté sa requête de sorties de prison à des fins d’étude. De nombreuses actions de solidarité ont été réalisées en réponse à cette décision, de formes différentes, à l’intérieur et à l’extérieur des prisons de la démocratie grecque et au niveau international.

Plus que toute autre chose, c’est l’urgence de la situation qui a déclenché les affrontements de rue et a inspiré des dynamiques de rébellion sur tout le territoire contrôlé par l’État grec. Les compagnon-ne-s solidaires étaient disposé-e-s à échanger leurs idées et leurs désirs au cours de ce dernier mois, et de nombreuses actions ont pu voir le jour du fait de la grève de la faim de ce prisonnier : assemblées quotidiennes, banderoles, actions directes, telles que de nombreuses attaques incendiaires et à base d’explosifs artisanaux (contre des distributeurs de billets, surtout), attaques commando contre la police, émeutes et affrontements à grande échelle contre les forces de l’ordre, blocage de bâtiments, actes de sabotages (avec de la peinture ou de la colle, etc.), attaques physiques contre des représentants du Pouvoir, manifestations spontanées lors d’apparitions publiques de politiciens, occupations symboliques de stations de radio et de télévision, une vague d’occupations de bâtiments de l’État ou d’entreprises privées, rassemblements de contre-information et manifestations énormes.

Il est possible que la créativité et la conflictivité des nombreuses et diverses individualités et groupes ne soient pas assez fortes et décidées pour maintenir une intensité semblable dans la lutte de façon quotidienne, mais il existe toujours la possibilité que de nouveaux projets surgissent des récentes rencontres dans les immeubles occupés, des actions de rue, etc. Cependant, si les soutiens de Nikos Romanos, et les anarchistes en particulier, souhaitent réfléchir à propos des détails de ce qu’il s’est passé lors des deux derniers jours de la grève, alors peut-être qu’ils et elles seront prêt-e-s à pratiquer cette solidarité, tellement nécessaire avec les prisonnier-e-s, contre l’ouverture des prisons de haute sécurité de Domokos, ainsi que contre le durcissement des conditions d’enfermement en général. Vu que sa requête initiale a été rejetée de façon répétée et vindicative, ils ont fait du chantage à notre compagnon pour qu’il accepte le bracelet électronique comme option pour obtenir, à un moment, les sorties d’étude, comme « dernier recours » qui devenait toujours plus contraint à mesure que sa santé se dégradait. De fait, celui-ci a accepté de mettre un terme à sa grève de la faim seulement après que le parlement grec ait voté de façon quasi unanime (exceptés deux parlementaires du principal parti du gouvernement, selon le registre officiel, et alors que les parlementaires nazis étaient présent au moment du vote) en faveur de l’amendement proposé par le ministère de la justice. Cet amendement se réfère aux prisonnier-e-s convaincu-e-s (condamné-e-s par un tribunal) et mis-es en cause (en attente de jugement) ayant le droit d’étudier dans un établissement d’éducation supérieur de la même région que l’institution carcérale dans laquelle ils ou elles sont enfermé-e-s, mais à qui il a été refusé les sorties d’étude pour pouvoir assister aux cours de façon régulière.

Il y est dit que ces prisonnier-e-s doivent assister de façon satisfaisante à au moins un tiers des cours et des sessions de laboratoire d’un semestre d’une année académique en suivant des cours par correspondance, et c’est seulement alors qu’on leur permettra d’accéder aux sorties d’étude, avec utilisation de bracelet électronique pour assister physiquement aux classes. Le ministre de la justice a inscrit la clause du bracelet électronique au dernier moment, en s’assurant d’ajouter que le conseil administratif (carcéral) pourrait toujours refuser ces demandes de sortie d’un-e détenu-e s’il présente une « justification spéciale » (nous supposons que cela s’applique aussi si le ou la prisonnier-e a effectivement suivi les cours à distances nécessaires depuis l’intérieur de la prison, et même s’il ou elle a accepté de porter le bracelet électronique à l’extérieur). Cet amendement législatif s’applique pour tou-te-s les prisonnier-e-s condamné-e-s et, en attente de jugement, à celles et ceux privé-e-s de sorties d’étude (il ne s’agit donc pas seulement du cas de Nikos Romanos). Cette fois, presque tous les partis politiques tiraient un bénéfice électoral en faisant la promotion de plus de mesures répressives contre les prisonnier-e-s, en plus de ne pas perdre l’occasion de démontrer leur profil démocratique et humanitaire.

Nikos a mis fin à sa grève de la faim après 31 jours, mais il continue d’asphyxier pour quelques bouchées de liberté. Au vu du résultat, et sachant que sa revendication n’a toujours pas été satisfaite, nous exigeons ce qui devrait lui être concédé immédiatement : des sorties d’étude hors de prison. Au lieu de ce sentiment de « victoire » qui s’est répandu, il nous semble que rien n’a été gagné, mise à part la valeur de vie du compagnon et la prise de conscience que nous devrions répondre à tous les chantages des larbins de l’État non pas dans un futur distant mais dès maintenant, en intensifiant toutes les formes de lutte contre la société carcérale. Nous nous positionnons fermement aux côtés des prisonnier-e-s en lutte et contre l’application de l’usage des téléconférences et des bracelets électroniques, qui ne sont que des moyens de plus d’isoler les prisonnier-e-s de l’État/Capital. Maintenant plus que jamais, la solidarité avec les prisonnier-e-s doit passer à l’offensive par tous les moyens nécessaires.

en espagnol, en anglais

Suède : A propos des émeutes de Rågsved

Le samedi 6 décembre, un groupe d’individus a attaqué l’ordre existant. A Rågsved et à Hagsätra, dans le sud de Stockholm, les chiens de l’État ont été attaqués avec des molotov, des pierres et des pétards. Suite à cet événement, le commissariat local a été pris pour cible et plusieurs véhicules ont brûlé. Dix de ces troubles-fête ont malheureusement été arrêtés la nuit même, et un juste après. Les flics recherchent activement les autres participant-e-s. Les flics font également de grands efforts pour comprendre pourquoi quelqu’un a pu planifier une telle action ; pour être planifiée, elle l’était, selon toutes les personnes qui se sont jusqu’à présent permises de commenter l’évènement.

Il ne devrait pourtant pas être si difficile de comprendre le pourquoi, même pour des agents fanatiques. Dès que des gens essayent de reprendre un peu de leur liberté, qui appartient à tout être vivant, les uniformes forment leurs rangs, prêts à frapper, enfermer, et même tuer, tout cela pour tous et toutes nous maintenir dans notre condition d’esclaves.

Repoussé dans la normalité, la violence directe de l’État et de ses institutions n’est plus que rarement la plus assassine de la liberté. Elle serait plutôt l’opposé, car elle porte avec elle un potentiel catalytique pour la révolte. Non, le pire de tout, et ce qui est le plus à même de faire pourrir notre liberté en tant qu’individus dans un territoire concret, c’est le pouvoir administré de façon bureaucratique : l’office du travail, le centre des impôts, l’autorité de l’assurance sociale, l’administration de la sécurité sociale, l’autorité des migrations, l’institution carcérale, l’office pour la jeunesse, les huissiers et tous ces collaborateurs capitalistes (les firmes de recherche d’emploi, les entrepreneurs de l’octroi d’asile, les collecteurs de dettes, les « marchands d’enfants », etc.). De pair avec la morale, forcés par la société, ils nous disent comment nous comporter et quelles sont nos obligations en tant qu’esclaves ; les structures religieuses et patriarcales dans les familles et les communautés locales… Tu devrais vouloir travailler, mais personne ne t’embauche. Tu trouves un boulot, mais pas d’argent. On t’a promis le droit d’asile mais au final, tu dois rester dans la clandestinité. Tu es sensé être motivé pour apprendre, mais ton intelligence est niée. C’est cette réalité, et une haine envers l’existant s’explicite, et ces points de conscience sont pris pour l’attaquer, ce n’est pas une surprise. Ou plutôt, il est inquiétant que tant de gens continuent à se soumettre à ces relations sociales.

Celles et ceux qui ont choisi d’agir en conflit contre cette société ce samedi l’ont fait avec des intentions encore inconnues. Mais cela n’a pas beaucoup d’importance non plus. Ce qui est important, c’est de voir que ces personnes ont attaqué les relations de pouvoir qui nous maintiennent en place et qu’en ce moment, onze personnes sont enfermées, accusées d’y avoir participé.

Beaucoup d’entre nous portons ces actions qui ont été commises dans nos perspectives et, à plus petite échelle, dans notre vie de tous les jours, mais nous laissons souvent des excuses nous empêcher de les réaliser… Peu importent leurs motivations, eux n’ont pas choisi les excuses…

Il ne nous intéresse pas de trancher entre culpabilité ou pas, onze personnes sont enfermées, accusées d’avoir attaqué les autorités. Le moins que l’on puisse faire est de leur démontrer notre solidarité en tant que combattant-e-s de la liberté anti-autoritaires. Et la solidarité est meilleure lorsqu’elle s’exprime par l’action…

Pour des institutions en flammes et des flics éclatés !

Des anarchistes solidaires

* le 9 décembre, les onze personnes arrêtées ont été relâchées, mais sont toujours suspectées d’incendie, émeute, violence contre personnes dépositaires de l’autorité publique, entre autres choses. La plupart des accusés ont moins de 18 ans.

Gourdon, France : L’ALF incendie 11 véhicules d’une entreprise de foie gras

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Le 11 novembre, notre équipe a utilisé des engins incendiaires contre les camions et voitures de l’entreprise VALLETTE à Gourdon, en France. Nous avons placé un système à gaz dans la cabine du camion près du bâtiment. Cette entreprise française torture et assassine des canards afin de produire du fois gras. Nous voulons mettre fin à cette horreur.

La prochaine fois, ce seront leurs bâtiments que nous prendrons pour cible…

ALF France

Note de Contra Info : Si l’action a eu lieu le 11 novembre, sa revendication a eu lieu il y a quelques jours à peine sur le site mis en lien. A notre connaissance, le texte original est en anglais et il n’en existait pas en français.

Lyon/Turin – Terzo Valico, Italie : Le sabotage est compagnon de celles et ceux qui luttent

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Ci-dessous, la traduction du texte d’un tract distribué lors de la manifestation du 21 novembre contre le Terzo Valico :

Mêmes intérêts, même police, une seule lutte.

Du 14 au 22 novembre, le Mouvement No TAV a appelé a une semaine de mobilisation en solidarité avec Chiara, Claudio, Mattia et Niccolò, accusés de terrorisme pour le sabotage d’un engin sur le chantier de la grande vitesse de Chiomonte dans la nuit du 13 mai 2013. Les procureurs de Turin Andrea Padalino et Antonio Rinaudo ont récemment requis contre eux des peines de 9 ans et 6 mois de prison.

Conscients du fait que le Terzo Valico entre Ligurie et Piémont et la grande vitesse en Val di Susa sont deux parties du même projet de dévastation et d’exploitation du territoire, toutes deux conséquences de l’actuel modèle de développement et utiles à ce que les intérêts d’un petit nombre prévalent à ceux de l’ensemble, nous pensons que la meilleure façon d’exprimer notre solidarité envers nos compagnon-ne-s et leurs pratiques est de continuer la lutte.

La course continue vers ce progrès qui nous fait tant déchanter, et dont le seul effet est l’incessante destruction de la planète, nous est présenté comme étant l’unique scénario imaginable, sans possibilité de choix. En réalité, ce n’est pas le cas : nous choisissons de lutter avec tous les moyens que chacun jugera nécessaires.

Mais les formes de protestation qui se cantonnent aux limites définies par l’État n’ont aucune efficacité. Les dernières inondations l’ont démontré : les manifestations de mépris et d’indignation des années précédentes tout comme les plus actuelles n’ont servi qu’à vendre plus de papier imprimé sans incommoder le moins du monde ceux qui sont aux commandes. Une fois la situation d’urgence terminée, tout redevient comme avant, avec quelques votes en plus que ceux qui ont été capables de montrer le plus d’indignation et d’empathie dans le malheur auront gagné. En attendant un autre désastre.

La même chose vaut pour le Terzo Valico, par rapport auquel les diverses manifestations contre les chantiers ne sont pas parvenues le moins du monde à en gêner l’ouverture, et ont même au contraire été enveloppées de l’indifférence de la plus grande partie des gens qui semblent tout accepter de bon cœur, avant de s’étonner ensuite que le terrain sur lequel travaillent les entreprises pour réaliser ces grands travaux se détériorent.

Il est aujourd’hui plus que jamais fondamental de dépoussiérer ces pratiques qui causent de réels dommages aux intérêts du Capital et de ceux qui en sont les complices conscients, des pratiques qui ont toujours été le patrimoine commun des exploités.

C’est justement pour cette raison qu’il nous enchante de savoir que l’illustre pratique du sabotage est sortie de Val Susa et est apparue à Gênes au sein de la lutte contre le Terzo Valico, à travers les sabotages d’une vingtaine d’engins des chantiers de Trasta, d’Erzelli et de la zone de Castagnola, et plus récemment au cours de la grève générale du 14 novembre, quand d’anonymes travailleurs ont tranché les câbles à l’intérieur du centre d’opération de l’AMT, empêchant la communication entre les transports publics et la centrale : de Chiomonte à Gênes, le sabotage est compagnon de celles et ceux qui luttent.

Cette splendide nuit de mai, nous étions tou-te-s là, et nous avions tou-te-s bien en tête que le sabotage des engrenages du TAV est possible.

Solidarité avec toutes les personnes arrêtées et sous enquête
Solidarité avec celles et ceux qui s’opposent et luttent contre la dévastation et l’exploitation des territoires !

Londres : Solidarité incendiaire avec les grévistes de la faim Grecs

Nous, anarchistes en action, avons incendié aujourd’hui 3 décembre 2014 un véhicule de sécurité à Londres, en solidarité avec nos frères Nikos Romanos, Yannis Michailidis, Andreas-Dimitris Bourzoukos et Dimitris Politis, en grève de la faim à Athènes.

“Cette nuit-là, le regard ancré à l’horizon, nous avons vu tomber de nombreuses étoiles dessinant leur chemin chaotique. Et nous, nous comptions, et recommencions à compter, nous faisons des vœux, nous calculions les possibilités. Nous savions que notre volonté d’avoir une vie libre devait passer par-dessus tout ce qui nous opprime, nous tue, nous détruit, et pour cela, nous nous sommes jeté-e-s dans le vide, exactement comme les étoiles que nous voyions tomber. Depuis lors, un nombre infini d’étoiles sont tombées, et peut-être qu’est arrivée l’heure de la tombée de la nôtre aussi. Si nous avions des réponses déjà prêtes, nous ne serions pas ce que nous sommes, simplement des connards intéressés qui apprendrions aux gens comment être des rongeurs qui se dévorent entre eux, comme ils le font déjà. Au moins, nous autres continuons d’être catégoriques et têtu-e-s, comme le sont les personnes faites comme nous. Et celles et ceux d’entre nous qui ont douloureusement fermé leurs yeux et sont parti-e-s au loin, gardent leur le regard rivé à ce ciel nocturne que nous regardions nous aussi. Et ils et elles nous voient tomber, de belles étoiles brillantes. Maintenant, c’est notre tour ; maintenant, nous tombons sans vaciller.”

Nous saluons nos compagnon-ne-s de la F.A.I. Torches dans la Nuit – Front de Libération de la Terre

LA SOLIDARITE, C’EST L’ATTAQUE !

FAI – Feux à l’horizon – Nikos Romanos

Chili : Sabotage pour Sebastián Oversluij et Tamara Farías

Par le biais de ce courrier électronique, nous revendiquons le blocage à l’aide de gros rochers et de décombres de la voie ferrée du train de fret dans la province de Talagante (Santiago) du mercredi 26 novembre, lequel avait pour destination San Antonio (dans la Vème région). En plus de bloquer la voie avec une hauteur considérable, nous avons incendié des pneus à une cinquantaine de mètres de la barricade construite. Enfin, nous avons laissé sur place des tracts pour notre frère tombé au combat Sebastián Oversluij, et pour la liberté de la compagnonne Tamara Farías.

Aujourd’hui, comme d’autres fois, nous avons décidé d’agir contre l’un des nombreux outils de ce système de domination et d’exploitation, avec un sabotage qui prend pour cible un secteur de cette immense machinerie du capital et du pouvoir, qui se reflète dans les flux de marchandises que ce système transporte en long et en large dans ses villes construites au bénéfice de sa propre reproduction.

Par cette action, nous voulons nous souvenir du compagnon anarchiste Sebastián Oversluij, qui avec d’autres anonymes a décidé d’exproprier une Banque d’État dans la commune de Pudahel le 11 décembre 2013. Une attaque manquée à cause de ce bâtard de William Vera – ce fils de pute – qui a volontairement choisi de défendre les intérêts du capital et a tiré sans douter contre notre frère, qui a fièrement sorti sa mitraillette et a ouvert le feu sans tituber ; mais malheureusement, les tirs du bâtard étaient précis, ce qui a causé la mort de notre frère – la mort au combat.

Nous nous remémorons ces jours avec tristesse et haine, mais nous ne pouvons pas oublier ta grande audace, et nous autres n’oublions pas tes contributions à la lutte anarchique. Nous conservons notre mémoire comme une arme, et la transformerons en action, nous ferons de la théorie une pratique contre le pouvoir sous toutes ses formes. Nous ferons en sorte que tes ultimes rafales se transforment en graines d’insurrection.

De cette façon, nous lançons un appel au milieu anarchiste/anti-autoritaire à commémorer le premier anniversaire de la mort de notre compagnon, à travers le feu et la rébellion, à ne pas oublier nos frères et nos sœurs mort-e-s au combat au cours de la guerre sociale. Il est nécessaire de réaliser des actions – en tout genre – pour continuer d’aiguiser le conflit permanent contre toute autorité.

Nous comprenons la solidarité comme la constante mise en pratique de nos idées anarchistes, sous toutes ses formes, qui fassent comprendre à l’ennemi que rien n’est ici terminé, que tout continue dans la prison ou dans la rue. D’où que l’on soit : pas une minute de silence, et une vie de combat”.
Mónica Caballero, Francisco Solar.

Nous saluons les compagnon-ne-s qui ont appelé à agir sous de multiples formes au sein des “Semaines d’Agitation et de Solidarité Anticarcérale”. Le sabotage effectué est également dédié dans ce contexte à la compagnonne Tamara Farías, qui fait actuellement face à une nouvelle étape du procès judiciaire intenté contre elle, où elle est accusée d’avoir tiré contre un garde d’une Banque d’État.

Depuis notre cercle, nous savons que la compagnonne affronte la prison et les procès qui s’approchent avec intégrité et dignité. Voilà pourquoi nous gardons notre habitude de nous solidariser à partir de l’action même, et de bien d’autres formes. Nous faisons de l’agitation, et nous conspirons jusqu’à obtenir sa liberté et, bien sûr, celle de tou-te-s les compagnon-ne-s subversifs incarcéré-e-s dans les geôles de l’État/Capital.

Au-delà de l’action en tant que telle, nous croyons que les attaques et les sabotages doivent être accompagnés d’un travail quotidien et soutenu, avec l’intention de diffuser des idées/pratiques de libération totale aux consciences actives et anarchistes. Cela parce que nous croyons qu’il est nécessaire que plus de compagnon-ne-s nous étant proches rejoignent des projets antagonistes au capital, en apportant à la lutte subversive la forme qui leur plaira, à travers par exemple des bibliothèques, des activités, des revues, des discussions, des banderoles, des toiles, ou de n’importe quelle autre manière – l’imagination ne connait pas de limites. Il est important d’étendre les idées/pratiques anarchistes afin que celles-ci se répliquent, pour ainsi pouvoir devenir une réelle menace pour l’État/Capital.

Ayant tout cela bien clair, il est nécessaire que les projets publics et anonymes se dotent d’une certaine sécurité, une coordination qui en permette la combinaison pour attaquer le pouvoir sous de multiples facettes, propageant les idées révolutionnaires et les transformant en pratique par l’attaque et par le sabotage – il ne nous intéresse pas de rester uniquement dans les livres.

Précédemment, nous avons énuméré divers exemples de contributions à la lutte subversive, et quelque chose d’essentiel pour nous (qui va de pair) est la solidarité révolutionnaire. Nous croyons qu’il faut en faire un soutien symbolique et matériel concret pour nos compagnon-ne-s incarcéré-e-s pour avoir agi au sein de la guerre qui a ouvertement été déclarée contre tout appareil de coercition.

Nous ne pouvons pas laisser seul-e-s celles et ceux qui partagent nos idées/pratiques, qui ont agi sans flancher et qui, malheureusement, du fait d’une erreur ou d’un coup de chance de la police, ont terminé dans cette maudite prison. Mais en ne baissant jamais la tête, en marchant droit devant, en souriant, dignes, en se riant de l’autorité, en maintenant leurs idées avec fermeté et les envoyant au-delà des murs à celles et ceux qui continuent la lutte.

Pour finir, nous croyons que chacune des actions réalisées sont des apports à la lutte anarchiste. Mettre en place des projets qui durent dans le temps avec pour but de diffuser les idées/pratiques de libération totale et la solidarité révolutionnaire avec nos compagnon-ne-s en prison, en laissant de côté le langage du pouvoir, sans reconnaître de coupables ou d’innocents, voilà quelle serait la base pour la construction d’un milieu avec de la cohésion, qui puisse résister aux coups du pouvoir et qui puisse se confronter à lui de façon ferme, sans vaciller, sans repentirs ni excuses au sein de cette guerre déclarée, en la menant depuis le front que nous avons choisi.

Solidarité révolutionnaire avec Tamara Farías !!
Sebastián Oversluij : Présent dans la lutte anarchiste !!
Que ta dernière rafale se transforme en graine d’insurrection !!

Groupe Anarchiste Coordonné – GAC.
Bande Organisée Mauricio Morales / Cellule Incendiaire Sebastián Oversluij.

Santiago, Chili : Appel à un décembre noir en mémoire de Sebastián Oversluij

121-1024x67741Ce vendredi 28 novembre, nous avons décidé d’attaquer un engin de transport public avec pour finalité d’appeler à un décembre noir d’actions et de gestes solidaires en mémoire du compagnon anarchiste Sebastián Oversluij, assassiné lors d’une expropriation bancaire ratée, le 11 décembre 2013. Une fois le minibus en proie aux flammes, nous avons lancé des engins pyrotechniques pour que notre rage et notre rébellion détonnent avec plus de force. A travers cette action, nous souhaitons aussi nous solidariser avec la compagnonne Tamara Sol Vergara, qui est actuellement séquestrée entre les mains du pouvoir. Il s’agit de notre façon de dire qu’aucun de nos morts et de nos prisonniers ne s’oublie, qu’à chaque coup porté par l’ennemi, la rage se multiplie et s’exprime en actions ciblées contre le pouvoir.

Dans les médias de communications bourgeois, cette action a été reliée au début du Téléthon. En réalité, sa motivation était clairement autre, mais ceux qui commercialisent le malheur des autres nous répugnent dans tous les cas. Il s’agit de notre apport au compte officiel de cette fête de l’hypocrisie. De plus, nous notons que nous vivons des moments de grande tension, où trois personnes ont été emprisonnées pour leur participation présumée à l’installation d’explosifs dans le centre commercial Subcentro de la station de métro Escuela Militar. Si nous pensons en effet que cette action est peu stratégique et constitue plutôt une régression qu’un apport, nous continuerons tout de même de nous solidariser avec celles et ceux qui vivent probablement l’un des procès carcéraux parmi les plus difficiles de ces derniers temps.

En tant qu’anti-autoritaires, nous croyons en la destruction de la société carcérale et de ce fait pensons à Nataly, Juan et Guillermo, tout comme à Hans Niemeyer, Mónica Caballero, Francisco Solar, Juan Aliste Vega, Carlos Guitérrez Quiduleo, Marcelo Villarroel et Freddy Fuentevilla. Nous n’oublions pas les deux weichafe qui ont été assassinés ces derniers temps sur les territoires en conflit du sud, José Quintriqueo er Victor Mendoza Collío. Mémoire et combat en leur nom. Nous rappelons également que quatre personnes ont été arrêtées cette semaine pour transport d’engin incendiaire et de désordres sur la voie publique. Nous leur envoyons une chaleureuse étreinte de solidarité et de feu, faisant à leur suite un appel à toujours prendre toutes les précautions et les mesures de sécurité au moment de passer à l’action pour éviter les coups de l’ennemi.

Il n’est pas de trop d’éclaircir le fait que pour nous, le transport public représente l’une des formes que l’État et le Capital endossent pour que les exploités et les consumés de ce système arrivent jusqu’à leurs lieux de travail aliéné pour accomplir les obligations que leur impose un système qui ne cherche qu’à englober jusqu’à la dernière seconde de nos vies. Brûler un bus veut dire questionner directement la logique de la structure, saboter la circulation de la marchandise humaine, interrompre le réseau de fictions que le capital et le spectacle nous ont imposé en tant que forme de vie, contre l’avancée du progrès qui détruit tout ce qui est beau et tout ce qui est libre.

Nous appelons à un dimanche noir
en mémoire du compagnon Sebastián Oversluij

Solidarité avec Tamara Sol Vergara

Hans Niemeyer, Mónica Caballero y Francisco Solar en liberté !

Force au compagnon Nikos Romanos

Une chaleureuse étreinte aux compagnons qui ont attaqué la PDI

Mauricio Morales et Sebastián Oversluij toujours présents !!!

Volos, Grèce : Le commissariat attaqué

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La nuit du 29 novembre, 30 anarchistes ont simplement et joliment attaqué le commissariat de police d’Aghios Nikolaos, dans la ville de Volos, en balançant des pierres et de la peinture, tout en criant des slogans de solidarité avec Nikos Romanos, anarchiste en grève de la faim.

Les policiers motorisés des DIAS, qui sont sortis des lieux en panique, ont eu de la chance.

La solidarité est factuelle et agressive.
Qu’ils ne dorment pas tranquilles.

Nikos, de la force, jusqu’à la liberté !