Recueil de textes de Sin Banderas Ni Fronteras (Chili), ed. Sans Patrie, janvier 2014 (32 p., A5).
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Il y a quelques heures, le camarade Gustavo, disparu depuis le 29 décembre 2013, a communiqué avec ses proches. Il a brièvement expliqué qu’il était détenu par des agents fédéraux et était soumis à de sévères interrogatoires. Gustavo a indiqué qu’il a été battu, et après quelques heures il a été expulsé vers les États-Unis parce qu’ils étaient incapables de l’accuser de quoi que ce soit.
Cette déportation fait parti de la politique anti-anarchiste que le gouvernement mexicain met en œuvre depuis des mois; c’est pourquoi nous appelons tout le monde à être attentif à ce qui pourrait se passer ces prochains jours.
Nous voulons remercier tous ceux qui diffusent le communiqué sur la disparition de Gustavo, et vous demandons aussi de diffuser cette dernière information.
Les anarchistes se sont toujours appropriés des moyens pour faire des idées antiautoritaires et des luttes une matière pour alimenter le dialogue et l’action subversives. C’est en ce sens-là que cette publication se veut aussi un moyen et plus précisément, celui d’offrir un espace pour nourrir le débat international entre anarchistes. C’est pourquoi ces pages laisseront surtout la place aux combats dont le ressort est anarchiste : des luttes autonomes, directes et auto-organisées ; des combats qui poussent vers la destruction du pouvoir sous toutes ses formes ; des luttes qui se déroulent aujourd’hui, comme hier ou qui sont à venir.
AVALANCHE Correspondance anarchiste | Anarchist Correspondence
A l’aube du mardi 26 novembre, dans une action coordonnée, trois représentations du capitalisme mondial ont été attaqués avec des engins incendiaires: l’agence bancaire BBVA du quartier Portales de Mexico et deux autres banques à Toluca dans Edomex.
L’explosion d’une bombe furieuse et enragée est notre réponse devant la situation à la quelle fait face le compagnon Mario González qui se trouve “officiellement” derrière les barreaux de la prison préventive Varonil Oriente et qui mène une grève de la faim à partir du 8 octobre 2013 comme forme de lutte contre son emprisonnement. Ces derniers jours, nous le savons, le compagnon a été transféré contre son gré à la tour médicale de Tepepan, d’où il continue son combat. Cette action est pour toi, en solidarité et soutien total à ta lutte !
Ces actions contre les symboles du capital sont aussi une réponse énergique aux faits répressifs que les policiers de la SSP-DF ont perpétré contre un groupe de compagnon.nes qui exprimaient leur solidarité avec Mario; où la police de la capitale a insulté, poursuivi et frappé plusieurs compagnon.nes qui manifestaient. Ainsi que contre le harcèlement constant qu’ils/elles ont reçu durant les actions de solidarité avec Mario.
La police de Mexico ne se lasse pas de frapper et de réprimer; cependant, et bien que nous sachions que c’est son “travail” –que les flics accomplissent avec complaisance dans la majorité des cas– ils méritent de sentir aussi la colère d’une réponse, puisqu’ils ne sont pas exempt de responsabilité.
Solidarité avec le compagnon Mario González !
Solidarité avec Mónica Caballero et Francisco Solar, emprisonnes en Espagne !
Guerre a l’Etat et au capital sur tous les fronts !
En guerre contre l’Etat:
Cellule autonome de révolution immédiate – Praxedis G. Guerrero
Cellule de attaque contre le Pouvoir – Feu Noir
collaboration du Chat Noir Émeutier
Des travailleurs armés, prêts à tuer, gardiens de la loi et de l’ordre, serviteurs des puissants, assassins rémunérés. Il s’agit de la Police Fédérale Argentine. La guerre psychologique est une partie de la guerre sociale dans laquelle nous faisons face à toute forme d’autorité, mais ce n’est pas celle que nous avons choisi ou favorisé, depuis que notre guerre est physique: que des attaques directes contre l’oppresseur et ses biens. Pour nous, il ne suffit pas de savoir que l’ennemi est conscient qu’ils pourraient recevoir une grève; nous nous sentons mieux en sachant qu’il a été effectivement attaqué. Même si notre intérêt était psychologique, nous pensons que cet intérêt est nourrit directement par une réalité physique qui devient concrète via l’attaque directe, comme nous l’avons déjà mentionné.
Le dimanche 24 novembre 2013, entre 1h30 et 2h du matin, nous avons attaqué deux voitures de patrouille de la Police Fédérale Argentine avec des engins incendiaires. Un sur la police du 41ème département, l’autre sur le service du 27ème.
Force au camarade Ilya Romanov, emprisonné en Russie après avoir été blessé par la détonation d’un engin explosif qu’il a préparé dans l’idée d’attaquer les flics.
Solidarité avec les camarades Francisco Solar et Mónica Caballero, en détention provisoire en Espagne, accusés d’avoir des liens avec la bombe de la Basilique du Pilar à Saragosse.
Nos salutations et complicité, pleines d’amour et d’anarchie, pour les camarades Alfredo Cospito et Nicola Gai, emprisonnés en Italie et fiers membres de la Cellule Olga de la FAI/FRI.
Nous ne sommes pas tou-tes là, ils manquent les prisonnier-es. C’est la sensation que nous avons, nous qui n’oublions pas Rafael et Baiano. Ils sont les représentants d’une des vengeances de l’État sur nos audaces. En réponse à nos émeutes, les gouvernements veulent nous faire trembler pour pouvoir dormir en paix. Mais nous n’oublions pas les prisonniers et jusqu’à leurs sorties, nous serons ici, luttant contre les opressions et pour la libération de tou-tes. Ils parient sur notre épuisement et notre oubli, mais il est clair que, qui a reçu le coup n’oubliera jamais.
Rafael Vieira a été emprisonné le 20 juin, pour avoir sur lui des produits de nettoyage. Il sortait de chez lui, un magasin abandonné, dans le centre de Rio de Janeiro, quand il s’est retrouvé face à la plus grande manifestation politique de l’histoire récente du pays. Aujourdhui, il est incarcéré dans la prison de Japeri. Il est clair que le fait d’être noir et d’habiter dans la rue sont les réels motifs de son incarcération. Une bouteille en plastique de désinfectant, et une autre d’eau de javel, ne peuvent pas être utilisées comme cocktail molotov, comme il est dit par la justice. Mais pourtant, il n’y a toujours aucune prévision de date pour son procès. Plus qu’un nom, il est en realité ce que l’État Bresilien fait des noirs et des pauvres.
Baiano, Jair Seixas Rodrigues, lui, a éte arrêté le 15 octobre durant les revoltes à Rio de Janeiro. Il est accusé de faire partie du Black Bloc. Ce nom, qui, est devenue une grande fiction médiatique, sert aujourd’hui à criminaliser tout à chacun-e qui oserait sortir dans la rue. Il n’existe aucune preuves de son appartenance à un quelconque groupe de guerilla urbaine. Mais cela n’est pas nécessaire au Brésil. Aujourd’hui, il se trouve dans la prison de Bangu 9 et bénéficie de plus de soutien que Rafael, étant donné son expérience militante.
Deux militants du mouvement “Ocupa Câmera” (“Squat la mairie”) sont en grève de la faim pour la libération des prisonniers depuis le 7 novembre. Quelques autres collectifs se mobilisent pour les prisonnier-es et nous souhaitons ici faire part de notre soutien inconditionnel. Nous pensons aussi que c’est le moment de nous postionner sur le fait qu’il n’existe pas de “prisonnier-es politiques”, puisque tout les prisonnier-es sont politiques, de par le seul fait d’oser défier les lois du Capital. Les contacts avec d’autres prisonnier-es, des manifestant-es qui ont été arrêté-es, nous rappellent que ces camps de concentrations appelés prisons sont des lieux où peuvent être construits des liens de solidarités face aux opressions du quotidien. Nous appelons donc ici à la libération immédiate de tout-es les prisonnier-es (sans adjectifs).
Le 14 août 2013, des émeutes éclatent lors d’une manifestation à Montevideo en Uruguay. Se déroulant chaque année, cette manifestation avait lieu pour commémorer la mort de l’étudiant Liber Arce, assassiné par la police en 1968. Sont attaqués des symboles de l’État, du capital et de la religion (des distributeurs de billets, des banques, des bâtiments du gouvernement, des églises, des magasins de luxe, des restaurants …). Après la manifestation, deux anarchistes sont arrêtés par des flics qui étaient infiltrés dans le cortège. Les compagnons ont été inculpés mais relâchés.
Le 24 août, sur le chemin vers une autre manifestation de commémoration (à l’hôpital El Filtro, où il y a eu un mort en 1994 lors d’affrontements entre des flics et des manifestants qui essayaient d’empêcher que de présumés membres de l’ETA soient expulsés vers l’Espagne), 12 anarchistes sont arrêtés par les services secrets de renseignement, le département des opérations spéciales et Interpol. Les compagnons sont emmenés au commissariat où ils sont photographiés et interrogés sur la manifestation du 14 et leur participation à des groupes anarchistes. Tout cela est accompagné de coups, d’insultes, de menaces de torture et de viol. Un compagnon est menacé avec une arme. Personne n’a été conduit devant le juge et le même soir, tout le monde est relâché sans accusation.
Le 29 août, une compagnonne qui réside en Uruguay doit se rendre au service d’immigration. Là, elle est arrêtée par la police sur ordre des services de renseignement. Le lendemain, une autre anarchiste est poussée dans une voiture de police et conduite au commissariat. Les deux compagnonnes sont interrogées à propos de leur participation au mouvement anarchiste. Elles sont toutes les deux relâchées sans accusation le 30 août.
Entre temps, plusieurs textes sont sortis autour de ces coups répressifs. En beaucoup d’endroits à Montevideo, des tracts ont été distribués et une manifestation a été prévue. A Buenos Aires (Argentine), la compagnie de ferry qui navigue à Montevideo et l’ambassade d’Uruguay ont reçu des visites nocturnes de solidaires.
Voici une traduction du texte qui est apparu dans un journal d’agitation local et sur le blog du journal Anarquía.
« Que nos paroles aillent de pair avec ce que nous faisons, et que les autres apprennent à le prendre en compte … »
Si c’est la banque qui me tient endetté, moi et ma famille, si elle garde l’argent qu’elle rend nécessaire pour vivre et ensuite le retire de ceux qui en ont le plus besoin, pourquoi est-ce que je devrais la respecter, pourquoi est-ce que je ne devrais pas l’attaquer ? Une vitrine vaut-elle plus que de montrer la nocivité de l’argent ?
Si c’est l’église qui vit du mensonge, si elle est responsable d’avoir maintenu pendant des siècles et aujourd’hui encore, des milliers de personnes sous la soumission de son autorité et d’avoir imposé une morale ajustée aux intérêts des puissants, pourquoi est-ce que je ne crierais pas contre elle, pourquoi est-ce que je ne briserais pas ses vitres ? Des vitres valent-elles plus que la liberté des gens ? Continue reading Uruguay : La liberté jusqu’à l’excès
Ce jeudi 17/10, la police spécialisée dans la “pacification” de favelas (UPP), a tabassé à mort un jeune de la favelas de Manguinhos, située dans la zone nord de la ville de Rio de Janeiro.
Dans l’après-midi du meme jour, familles et voisins sortirent dans la rue pour manifester leurs colères. L’UPP a ouvert le feu sur les manifestants pour les disperser, ces derniers se défendant à coups de pierres et de morçeaux de bois. Une adolescente à été blessée par balle et est toujours hospitalisée.
La vérité est dure, l’UPP aussi est dictature !
Notes du Forum Social de Manguinhos – FSM (17/10/2013):
Nous, habitants de Manguinhos, faisons çi-dessous le récit de la situations d’aujourd’hui. Encore un jour de mort, de deuil et de lutte:
Il y avait de nombreux jeunes et enfants dans les rues, et beaucoup de rage. Jetant des pierres sur la police, cette dernière a répondu avec des bombes sonores, et de vraie balles, laissant plusieurs blesséEs (une adolescente a été touchée à la jambe).
Nous avons parlé avec la mère de Paulo Roberto, jeune tué le 17/10, et nous soutenons entièrement sa version selon laquelle la mort de son fils est dûe aux policiers: “Mon fils n’était pas seul. Ils ont laissés partir les autres, ont bloqués mon fils dans une impasse, et c’est là qu’ils ont fait le massacre de mon fils”
Aujourd’hui plusieurs abus de pouvoirs eurent lieu à Manguinhos. Des policiers qui menacent la plus jeune soeur du défunt Paulo Roberto, en pointant leurs armes sur elle; traitant de “putes”, elle et sa mère. La commission des Droits de l’Homme a denoncé les faits, mais nous savons bien que tout cela est pratique courante. De nombreuses, trés nombreuses personnes, se plaignent d’autres formes de violences policières.
Venrdedi 18/10, a partir de 10h, rassemblement à Manguinhos. Bolquons les rues pour dénoncer toute cette violence disproporcionnée, irracionnelle et revoltante. Toute participation sera plus que bienvenue. Elle est nécessaire!
Le discours selon lequel Paulo Roberto était un drogué, connu des services de police, etc… est utilisé une fois de plus pour justifier ce genre d’actes. Il est l’heure de faire tomber cette hipocrisie et de nous rendre compte que la pratique de la police ne change pas selon la bonne ou mauvaise conduite des personnes; elle change selon les territoires et principalement selon la couleur de peau.
Dans les premières heures du 17 octobre 2013, Paulo Roberto Pinho de Menezes , 18 ans, a été battu à mort par des officiers de « l’unité de pacification de la police » (UPP) dans la favela de Manguinhos Rio de Janeiro. Les flics ont immobilisé l’adolescent et l’ont emmené dans une ruelle sombre, où ils l’ont violemment battu à mort. Les circonstances exactes de son assassinat ne sont pas encore très claires. Cependant sa mère et d’autres résidents ont vérifié que Paulo Roberto était parmi un groupe de jeunes quand les flics de l’ UPP locales ont effectué un contrôle dans la favela.
Dans l’après-midi du 17 octobre, de jeunes révoltés ont attaqué les flics avec des pierres, enragés par l’assassinat de Paulo Roberto. La violence brutale des forces de répression s’est encore plus intensifiée quand les flics ont utilisé des balles réelles causant des blessures à divers individus. Une fille de 17 ans a été touchée à la jambe par une balle de la police et a été évacuée à l’hôpital. Les porcs n’ont pas hésité à menacer la sœur de Paulo Roberto en pointant une arme sur elle.
Les funérailles du jeune homme sont prévues pour le vendredi 18 octobre, jour où une manifestation matinale a également été prévue pour dénoncer un énième assassinat des mains de la police.
Vous pouvez lire quelques faits sur le rôle exact de « l’unité de pacification de la police » dans le nettoyage des favelas , pour préparer la Coupe du Monde 2014 au Brésil et les Jeux olympiques d’été de 2016 , ici. Une vidéo avec sous-titres anglais concernant un autre meurtre dans la favela Manguinhos en Mars 2013, peut être consultée ici. »
Affirmer que nous sommes entré-es en guerre n’est pas une menace, c’est voir la réalité en face. Le pouvoir ne montre aucunes intentions de céder, et nous, aucunes d’abandonner. Vu l’ampleur que prennent les contestations, il yaura beaucoup de défaites, mais il faut garder à l’esprit que les échecs ne sont jamais définitifs et qu’ils font partie de l’histoire des victoires.
Le 15 octobre, la ville de Rio de Janeiro a pu voir, de nouveau, de quoi la repression est capable. Les informations divergent encore selon les sources, mais selon le groupe d’avocats « Habeas Corpus » 195 personnes ont été arrêtées, dont 84 personnes qui sont, au jour d’aujourd’hui, encore emprisonnés. Les accusations sont diverses : formations de groupe (ce chef d’accusation est tout nouveau au Brésil : un groupe de 4 personnes, ou plus, est considérés comme crime et peut donc donner suite à de lourdes peines de prison), atteinte à la sécurité de l’état, incendies, dégradation de patrimoine public, coups et blessures, incitation à l’emeute… La nouvelle loi sur l’organisation criminelle est utilisée pour inculper de nombreux arreté-es, ce qui donne lieu à des absurdités telles que la recherche de lider ou de bénéfices obtenus par les « vandales ». Durant la manifestation du 15 octobre, la police a utilisé ses armes habituelles : gaz lacrimogène, flash-ball, tasers et – pour en finir avec les doutes – des armes à feu (un blessé par balle est toujours hospitalisé à ce jour).
Voici donc le résultat catastrophique que l’état impose à ume manifestation appelée par les professeurs d’écoles régionales et municipales. La grève a commencer en août et a comme objectif d’empêcher que l’éducation soit transformer en marchandise. Le gouvernement reste totalement sourd aux demandes du mouvement et se ferme à tout dialogue. Cette grève, cependant, ne peut être comprise si l’on l’isole d’un cycle de revoltes qui explosent dans la ville et dans le pays depuis juin. Les motifs d’indignations sont nombreux, mais il est clair que l’intransigeance du capital sera de plus en plus critiquée.
Cette même semaine, 17 perquisitions ont été effectuées contre des manifestant-es. Des appareils informatiques ont été requisitionés et, des téléphones semblent être sur écoute depuis juin. Nous ne demanderons pas d’autorisations pour résister, nous résisterons. Aucuns barreaux n’emprisonnera notre lutte pour la dignité.
Il est maintenant urgent de construire un réseau de solidarité aux prisonniers. Nous devons rester attentifs quand à leurs destinations et réaliser une campagne massive pour leurs libérations. Il est probable qu’ils ne sortiront qu’avec le versement d’une caution, et il est donc nécessaire que nous nous organisions pour former une caisse de solidarité. Samedi (19/10) il y aura une veillée à Bangu (prison) : nous comptons sur la présence de tous.
Qui pourrait dire que cette vie est la vie ? Qui pourrait affirmer qu’il/elle vit ? Il n’y a que les riches serviles qui ont accepté de bonne grâce la « vie » qui leur a été préparée avant même qu’ils naissent. D’abord l’école, l’université, le travail. Le mariage, les enfants. Après la mort : le ciel pour les bons et l’enfer pour les mauvais. Ainsi ils marchent contents dans les rues. Achetant, vendant, votant, dénonçant. Et ainsi ils marchent dans le rues, puant la mort plus que la vie … enfin, que nous importe tout cela.
À l’instant où nous avons compris que ça n’avait aucun sens de vivre comme ça, nous aurions pu nous tuer (et nous le pouvons encore) mais nous avons choisi de continuer de vivre, pas pour chercher une meilleure place dans cette société mais pour la combattre. Nous vivons pour déranger .. et un peu plus que cela. Nous ne vivons même pas dans l’espoir de créer un monde meilleur, une société plus juste, etc. Nous n’avons plus d’espoir. Et ne plus en avoir ne fait pas de nous des résignés, ça jamais. La vie n’a de sens que si on lutte pour la conquérir. Aujourd’hui. Maintenant. Pas dans une société future utopique qui n’arrivera jamais.
Mais au moment où on se trouve face à face avec la Mort, nous danserons avec elle une dernière danse et nous rirons de joie parce que nous saurons qu’au moins à un moment notre vie aura été vie. Dans chaque tumulte, dans chaque feu libéré, et pourquoi pas, dans chaque baisé, dans chaque accolade, nous vivons. Et pas qu’un peu !
Gazakia #4
Juillet 2013, Buenos Aires, Argentine.
Le jeudi 18, nous avons attaqué avec des pierres la banque ITAU située dans les rues Bolivar et Moreno, en plein centre ville de Buenos Aires. Nous avons aussi peint sur leurs vitrines « Solidarité avec la révolte au Brésil ». Un petit geste que nous voulons partager au moment où le pape François Ier (Jorge Bergoglio) se promène dan les rues du pays voisin, devant une foule stupide qui l’acclame, pendant que des milliers de personnes meurent de faim ou sous les balles de l’armée, alors que d’autres crèvent dans les favelas surpeuplées ou sous le joug du narcotrafic et des drogues.
Ni la provocation de la richesse du Vatican, ni le spectacle millionnaire de la prochaine coupe du monde de football, ne peuvent cacher tant de misère.
Contre toute Autorité !
PROPAGANDE ET ACTION
collaboration de La voz de la libertad
https://www.youtube.com/watch?v=Z42021t2Vbs
Río de Janeiro, 17 juin : des manifestants rendent aux flics un peu de la violence qu’ils distribuent au quotidien.
Enfin, les métropoles brésiliennes ont vécu des moments dont elles avaient besoin depuis longtemps. Depuis début juin, des centaines de milliers de manifestants ont pris les rues de plusieurs villes à l’occasion de la lutte contre l’augmentation du prix du ticket de transport, mais aussi contre les conséquences désastreuses de la coupe du monde de 2014 et les jeux Olympiques de 2016.
Les manifestations ne viennent pas de nulle part, elles sont le fruit d’une lutte qui dure depuis presque 10 ans, depuis les manifestations massives du mouvement étudiant contre l’augmentation du prix du ticket de bus dans la ville de Salvador (Bahía) en août et septembre 2003 (connu aussi comme la Révolte de Buzu), et celles de juin 2004 pour le même motif, dans la ville de Florianópolis (connue comme la Révolte du Torniquete).
Mais aussi ces révoltes du XXI° siècle ont des antécédents historiques, qui remontent à la fin du XIX° siècle avec la révolte populaire à Río de Janeiro entre 1879 et 1880 (la Révolte de Vintém) lorsque c’était encore des ânes qui tirait le tramway, ou la Révolte de los Barcos qui a eu lieu le 22 mai 1959 et durant laquelle les gens ont mis le feu aux installations des services hydroviaires de la ville de Niterói, dans l’état de Río de Janeiro, ou la grève étudiante de l’automne 1979 dans la ville de San Luis (état de Marañon) grâce à laquelle les étudiants ont obtenu la réduction de moitié du prix du ticket pour les étudiants.
Les manifestations de cette année ont fait face dès le début à la répression policière et, peu à peu, mois après mois, elles se sont multipliées et intensifiées jusqu’à l’explosion des dernières semaines. Continue reading Solidarité avec la révolte au Brésil !
Le lundi 17 janvier à 18h (17h horaire française) sur Radiofragmata.
Il y a eu une discussion avec des compagnons au Chili et Brésil sur divers thèmes d’intérêt pour les anarchistes, une vue sur les situations en Amérique Latine, Grèce, etc. L’enregistrement a été fait par Contra Info le 13 mai 2013 et le traitement de l’émission a été fini grâce à Radiofragmata (Athènes).
La discussion est principalement en espagnol, mais la retransmission commence par la traduction en grec. L’enregistrement sera disponible prochainement dans l’archive de Radiofragmata.
Comme cela vous est arrivé avec le “Caso Bombas”, cela nous arrive maintenant à nous avec “l’opération Ardire”. Ces jours-ci nous avons appris que, entre autres choses, nous faisons l’objet d’une enquête pour le soi-disant “financement des anarchistes chiliens”.
La vérité c’est qu’à l’époque nous avons mis notre compte à la disponibilité, en forme de solidarité concrète avec nos compagnon-ne-s qui subissent les représailles de l’État chilien. Nous l’avions fait avec un communiqué public et nous n’hésiterons pas à le refaire. Ils ne pourront jamais empêcher la solidarité concrète entre anarchistes, ni par les grilles, ni par les quartiers de haute sécurité.
Une accolade rebelle
Elisa et Stefano
14.02.2013
Elisa di Bernardo
c/c Rebibbia Femminile, Via Bartolo Longo 92, 00156 Roma, Italia
Stefano Gabriele Fosco
Via Casale 50/A, 15122 San Michele (AL), Italia
[vimeo]http://vimeo.com/53749475[/vimeo]
1970: Un groupe d’hommes dans une manifestation. Un jeune regarde la caméra en levant le poing, accompagné par d’autres, arborant une pancarte signée “V.O.P” (Vanguardia Organizada del Pueblo, Avant-garde Organisée du Peuple). Nous entreprenons un voyage vers les évènements marquants du passé, reconstruisant l’histoire de la répression au Chili en revisitant l’aventure d’un groupe de jeunes ouvriers qui, impliqués dans le processus révolutionnaire des années 70, seront réprimés par le gouvernement de l’Union Populaire lui même.
L’assassinat de l’ancien vice président et ministre de l’intérieur Edmundo Pérez Zujovic dans la rue Aguirre à Santiago le 8 juin 1971, ainsi que l’assaut mortel sur le quartier général de la police criminelle dans la rue General Mackenna à Santiago le 16 juin 1971 sont peut-être les plus mémorables, mais pas les seuls actions du VOP (1969-71). Le VOP est considéré comme l’une des rares organisations qui décida de continuer la guérilla urbaine une fois le gouvernement d’Unité Populaire en place. Leur provocation impardonnable recevra une réponse forte du gouvernement d’Allende qui essayera de les effacer dans le sang, la torture, l’emprisonnement et l’oubli.
L’existence du documentaire De Martires y Verdugos a été rendue possible par le Proyecto Documental Uno en octobre 2009. Les noms des protagonistes, les militants du VOP, n’apparaissent dans aucun mémoriaux ou aucun rapport officiel de l’État chilien. Cependant, leur histoire montre clairement que ceux qui apparaissent comme les martyrs de la démocratie étaient et sont en réalité les bourreaux du peuple.
Comme en 1989 et en 2001, la nouvelle d’une première expropriation, cette fois à Bariloche le 20 décembre, s’est répandue et reproduite en quelques heures. À 48 heures du moment où les habitants de Bariloche se sont mobilisés dans un supermarché des épisodes similaires se sont multipliés dans pratiquement tout le territoire national, depuis des quartiers de Buenos Aires, comme Balvanera et Lugano, jusqu’à Concepción d’Uruguay, La Plata, Villa Gobernador Gálvez, Resistencia, et bien entendu toute la banlieue de Buenos Aires.
De suite, en même temps que la répression, les autorités ont commencé à chercher des responsables pour cacher que, si des centaines de personnes risquent leur vie et liberté pour remplir un chariot de tout ce qu’ils trouvent à leur portée, ce qui s’exprime en fond de toile c’est une situation de misère et de désespoir. Dans leur travail pour délégitimer la demande populaire, tous les gouvernants ont réagis avec les formules habituelles : “activistes”, “intentions politiques”, “groupes organisés”, “ceux qui veulent le chaos”, “des faits isolés”. Ce sont des phrases que nous avons entendu dans tout le spectre politique, au pouvoir ou non, en même temps que les médias tournaient en boucle l’argument “si ils ont pris du matériel électroménager ou des chaussures de marque c’est pas par faim “. Comme si les pauvres, dans la dynamique de l’action de masse d’une expropriation, pour être fidèles à leur statut de pauvre devraient se contenter des sous-marques, ou seulement de prendre des pâtes, du riz ou de la polenta dans les rayons.
On a entendu un sénateur s’en prendre aux “anarchistes qui viennent d’organisation d’extrême gauche avec une posture très idéologisée qui combine des secteurs de l’indigénisme pur avec des individus semblables à ceux que l’on a vu cagoulés deux ans et demi auparavant”, allusion à l’explosion de rage à Bariloche en 2010 lorsque Diego Bonefoi, 15 ans, est mort d’une balle dans la tête par un flic.
En dehors des divers fumiers politiques qui ont répandu leur poison dans les médias en disant que ça n’était pas un problème de faim, et en se plaignant de l’insuffisance des policiers, on a vu aussi des organisations « populaires » qui se sont rapidement désolidarisé des évènements en disant qu’elles n’avaient rien à voir avec les expropriations.
Dans ce jeu là ce qui ressort clairement c’est que chacun essaie par tous les moyens d’éliminer l’analyse de ces évènements qui mettrait en avant le problème de la faim et de la misère dont tous ces bonnes gens sont responsables. Ainsi au lieu d’expropriation ils parlent de « vol qualifié » ( charge qui pèse sur la majorité des détenus à travers le pays). C’est pour ça qu’ils s’échinent à répéter que ça a été organisé, pour instiller l’idée que, chez les pauvres, s’organiser est un délit. Que les exploités s’organisent, de façon éphémère et totalement spontanée, provoque la terreur dans la classe dominante, et c’est pour ça qu’ils préfèrent soutenir la théorie que trois jours d’expropriation dans plus de 70 villes dans le pays est le fruit d’un complot, dont les instigateurs varient selon l’humeur de chacun.
Mais avec deux morts confirmés à Rosario, et des rumeurs d’autres à San Fernando, plusieurs blessés graves, plus d’un millier de détenus dans tout le pays, et des quartiers et villes entières occupées militairement par la police et l’armée, la seule chose certaine est que face aux conséquences de la misère, la réponse univoque de l’appareil étatique est la répression.
source
Le 29 décembre aux alentours d’une heure du matin notre compagnon Mario a pu de nouveau fouler le sol à l’air libre après avoir payé la caution fixée pour pouvoir sortir et suivre le procès en “liberté”. Merci à tous/toutes celles/ceux qui d’une façon ou d’une autre se sont montré solidaires dans cette lutte. Il nous reste encore des compagnon-ne-s à sortir de prison. Liberté pour Braulio Duran qui est détenu à León !
Abattons les murs des prisons !
Courage pour tous les compas prisonnièr-e-s et en cavale !
Salut compagnon(ne)s,
j’en suis toujours à affronter le présent et sans baisser les bras évidement.
Mon intention avec ce communiqué est la suivante : clarifier certains conflits et rumeurs qui se sont propagés ces derniers temps à mon sujet.
Je crois que les divulgations de personnes qui racontaient que j’étais un collabo de la police ont été clarifiées, car j’ai expliqué que si j’avais été collaborateur dans ces moments je profiterais de la liberté ou bien je serais assignée à résidence. J’espère qu’encore maintenant tout cela est clair.
En ce qui concerne les derniers évènements j’ai lu certains communiqués de personnes « anarchistes » qui ont attiré mon attention. Tout d’abord dans aucun communiqué ou commentaire je n’ai demandé que des individus de la FAI/FRI se rendent en échange de ma liberté, je ne crois pas que ça soit une attitude anarchiste de demander de donner la liberté à une personne pour mettre un terme à celle d’une autre. C’est comme ça qu’ont raisonné Nina* et Virginia Aillon (qui ont publié des textes où elles demandent que les responsables des attentats se rendent dans leur intérêt « idéologique »). Dans des situations comme celle-là, dans diverses parties du monde, on n’a pas besoin d’avoir plus de prisonniers et jamais ça n’a été le cas.
Je n’ai pas non plus dit dans mes déclarations qui pourrait ou pas faire parti de la FAI/FRI (et je préfère n’avoir aucune idée de qui en fait parti) comme l’ont fait certain(e)s, en se contentant de supposer des noms et en impliquant des gens qui n’ont rien à voir, juste pour se sauver.
Je suis encore conscient de la solidarité inconditionnelle qui se fait dans beaucoup de parties du monde, tout comme ici (ce que je remercie) mais il existe aussi un côté que je rejette totalement, ce sont les manifs que font les « gens de Nina » les 9,19 et 29 de chaque mois en solidarité avec Henry et Nina pour leur liberté et innocence. On notera que leur lutte ne m’inclut pas parce que ces gens croient que je suis responsable des attentats dont on nous accuse, et qu’ils ne me connaissent pas et qu’ils n’ont donc pas à être solidaires avec moi, disant que chacun s’occupe de ses prisonnier(e)s.
Est-ce qu’ils pensent que pour avoir été désigné comme le supposé « coupable » je devrais moisir en prison et ils ne solidariseraient pas avec quelqu’un comme moi ? Ça me fait sérieusement réfléchir sur la difficulté de croire que cette lutte est pour la libération totale.
D’un autre côté lorsqu’ils m’ont attrapé j’ai eu un avocat qui au lieu de m’aider m’a fait du tort et m’a fait commettre des erreurs. Ce qui implique que dans ma déclaration (première et unique) il y a certains détails que je voudrais clarifier. Il y a des questions qu’ils ne m’ont jamais posé et auxquelles il y a de supposés réponses de ma part, ce sont des réponses sans logique par exemple lorsqu’ils m’ont demandé ce que je fais dans l’OARS et j’ai dit : je sais pas. Ça n’a aucune logique parce que je n’appartiens pas à ce groupe et je les rejette totalement. Si j’avais répondu à cette question j’aurais dit que je ne fais rien parce que je n’en fais pas partie, mais ils ne m’ont jamais posé cette question.
D’un autre côté lorsqu’ils m’ont interrogé ils voulaient que je fasse du tort à Renato et Henry et j’ai refusé de le faire, ils voulaient que je leur attribue les attentats et je ne l’ai pas fait ; ils ont joué ce jeu policier à beaucoup d’entre nous et je ne suis pas tombé dedans, je me souviens que dans la voiture dans laquelle ils me transportaient ils me disaient qu’Henry, Luisa, Renatto avaient dit que j’étais le meneur de tout ça et ils me disaient « sauves-toi, dis quelque chose sur eux, eux ils vont rentrer chez eux ». Et je savais que c’était faux et je suis resté silencieux en recevant des coups.
Dans la déclaration ils me posaient des questions de façon toute-puissante et moi je répondais de manière confuse pour eux, et ils me mettaient les mots dans la bouche, dans la déclaration imprimée j’ai soi disant dit que Henry était celui qui m’avait incité à assister à une manifestation pour les 14 prisonniers chiliens et que je distribuais des tracts « sans savoir » de quoi il s’agissait alors qu’en réalité j’ai dit que c’est moi qui ai organisé cette manif et que les tracts étaient de moi. Il y a aussi une autre question qui a beaucoup énervé Henry c’est lorsqu’ils m’ont demandé si je connaissais des étrangers et quelle relation j’ai avec ces personnes et pourquoi, et j’ai répondu que non, qu’on ne me faisait pas beaucoup confiance, qu’on m’appelait juste pour faire de la musique, parfois Henry leur donne mon numéro ou d’autres personne parce qu’ils savent que je suis musicien, et enfin l’avocat m’a fait signer cette déclaration sans rien me conseiller, il voulait surtout que je fasse du tort à d’autres pour que je me sauve, mais je ne l’ai pas fait. L’avocat ne m’a pas du tout aidé, il m’a juste fait du tort et après ça a disparu. Ma seule erreur a été de signer cette déclaration avec mes paroles déformées et si je dois assumer ça je le ferai, et je le fais maintenant en m’expliquant. Grâce à la solidarité je reçois maintenant l’aide d’une avocate qui m’oriente et m’aide.
Aujourd’hui je sais qu’Henry est en colère à cause de ça, au début je lui ai expliqué et il avait l’air d’avoir compris mais ensuite il a préféré prendre d’autres décisions et m’a taxé de collaborateur et traitre. Personnellement ça me fait mal parce que je considère Henry comme un véritable compagnon. J’ai pris la décision de clarifier les choses dans ce communiqué, j’espère qu’il pourra réfléchir sur tout ça, parce que j’ai pas besoin d’avoir ce genre de disputes.
Autre chose qui m’énerve et m’indigne c’est les rumeurs qui ont couru sur ma personne. Je demande à ces personnes d’avoir la décence de me le dire en face. Il a été dit que je ne suis pas emprisonné sous les charges de terrorisme et de tentative d’homicide, mais pour un autre délit. Et que j’ai donné l’adresse d’Henry, alors qu’Henry a donné lui même son adresse. Ou que je devrais être à la prison San Pedro, peu importe si je suis mineur. Je demande que ces personnes prennent un peu le temps de s’informer sur les modalités des prisons, parce que y en a marre des rumeurs, ça n’aide pas ma situation. C’est déjà suffisamment difficile en soi.
En espérant que ce communiqué serve de réflexion et restant toujours debout je vous quitte en gardant espoir pour tous/toutes les compagnon(ne)s prisonnier(e)s dans le monde, salut !
Depuis la prison de Qalauma, section communauté.
Mayron Gutiérrez (el Krudo)
Punk anarchiste.
* Pour avoir balancé des noms de personnes qu’elle soupçonne d’appartenir à la FAI-FRI Nina Mansilla Cortez a été récompensée le mercredi 7 novembre où un jugement a décidé de la placer en résidence surveillée. Rien ne justifie sa collaboration, ni les mauvaises conditions carcérale ni le fait qu’elle soit mère. Elle est à placer dans le même panier pourri que les autres balances de l’OARS.
Ce Fut Notre Travail. Mais ça ne l’est plus désormais.
Trois ans après le premier article sur This Is Our Job*, j’ai décidé de mettre fin à ce projet anarchiste particulier afin de me consacrer à d’autres projets anarchistes. Tout d’abord, je veux avoir plus de temps pour la traduction et la préparation de la diffusion de livres publiés à travers memory_lapse press, qui est ma propre petite initiative d’édition.
Je ne suis toujours pas sûr de quoi les premiers livres parleront, s’ils voient le jour. L’anarchisme insurrectionnaliste a beaucoup signifié pour moi dans les quatre ou cinq dernières années, mais en toute honnêteté il a aussi eu certains effets négatifs sur ma personne pour que j’en ai le besoin de m’en distancier. Donc peut-être que les livres auront à voir avec des sujets qui sont dans la confrontation et constructifs à la fois, contemporains et historiques, mais portant toujours au cœur l’anti-autoritarisme et la pertinence éternelle de ceux qui voient véritablement le monde à travers son voile mensonger, encore certains que cela devra, pourra, et sera un bien meilleur endroit.
J’ai quelques choses à dire à propos de l’état actuel de l’anarchisme insurrectionnaliste en tant que courant au sein d’un anti-autoritarisme plus large, tout comme sur le rôle et l’efficacité de ce qui est maintenant connu en tant que contre-information comme un moyen de diffuser les nouvelles et discours venant d’anarchistes insurgés. Je dois admettre que j’avais des réticences sur le fait d’aller de l’avant et partager ouvertement ce que j’ai envie de dire, mais comme c’est mon dernier article, je devrais tout de même faire tout ce qui doit être fait.
Depuis mon premier contact avec l’anarchisme insurrectionnaliste, j’ai graduellement distillé certains aspects de la théorie qui est derrière, comme essentielle, et rejeté le reste. Pour moi, un anarchisme insurgé fécond est diffus, illégal, offensif, stratégique, consistant et éthique. Son but premier devrait être l’attaque des infrastructures physiques de la répression, réduisant et handicapant éventuellement ainsi la capacité de la répression à fonctionner. Ce qui en découle n’est pas la destruction radicale de chaque élément de la société telle que nous la connaissons, mais l’ouverture d’un espace dans lequel des initiatives anarchistes constructives peuvent fleurir. Quand la domination est repoussée, la libération va de l’avant.
Mais en pratique ce n’est pas vraiment ce que j’ai observé pour la plupart des groupes d’action et des individus s’engageant dans l’anarchisme insurrectionnaliste. Malgré mon respect énorme pour leur héroïsme, mettant leurs vies en danger pour attaquer l’irrationalité brutale du pouvoir, nombre d’entre eux ont fait preuve de mauvais choix lorsqu’il s’agit de décider des cibles et de l’exécution technique.
Sans pointer du doigt des exemples précis d’attaques que j’ai trouvés particulièrement inutiles – des attaques qui semblent avoir été menées seulement pour faire un communiqué, avoir un peu de publicité sur internet et permettre aux participants de gonfler un peu leurs muscles, voire juste de se mettre en avant – j’ai ressenti que la stratégie de base n’est pas prise en considération par ceux qui s’engagent dans l’anarchisme insurgé. Cela mène à de longues peines de prison pour nombre de compagnon(ne)s, souvent en échange de dommages structurels négligeables, et c’est une équation non viable pour une tendance déjà si marginale qu’elle ne peut être considérée que comme l’avant-garde de l’avant-garde.
Quand on attaque une cible, la première bonne question à se poser est : combien cette cible spécifique participe à la répression (voire même, à quel degré suis-je personnellement réprimé par celle-ci ?), et à quelle hauteur sa destruction causera des difficultés à la répression ? C’est une question simple, mais un coup d’œil sur ce en quoi constitue ces jours-ci l’attaque de l’anarchisme insurrectionnaliste démontre clairement qu’elle n’est pas posée.
L’État déploie des éléments répressifs spécifiques en premières ligne : la police (commissariats, véhicules et autres équipements), les tribunaux (et les bâtiments qui les logent) et les prisons (qui comprennent les entreprises privées et étatiques qui les dirigent). La ligne suivante comprend les agences de renseignement et leurs infrastructures physiques (bureaux, véhicules, ordinateurs et réseaux de communication, etc.). Et finalement, il y a l’infrastructure militaire et tout ce que cela comprend.
Du côté du capitalisme, la répression découle de l’industrie financière, de l’industrie de la publicité, l’industrie manufacturière et celle de la vente, parmi d’autres. Mais prenons par exemple l’industrie financière. Causer des dégâts mineurs (ou même majeurs) à un DAB ou à une succursale est, pour un conglomérat banquier, largement équivalent à une piqûre de moustique. L’infrastructure opérationnelle véritable du capitalisme réside dans les bureaux et les sièges corporatifs, et bien que ces cibles soient difficiles à atteindre, elles ne devraient pas être complètement négligées.
Cependant on attaque rarement ces objectifs étatiques et capitalistes. Est-ce que c’est parce que la peine possible de prison pour saboter à la colle un DAB est moindre que celle qu’on se prend quand on met le feu à un hélicoptère de la police ? Ou bien est-ce que c’est un manque de vision, d’ambition, de capacité, de ressources ? J’aimerais le savoir. Tout ce que je peux dire avec certitude c’est qu’en attaquant ce que je considère comme des objectifs de peu d’importance – objectifs dont la valeur répressive pour le système est si basse que ça serait comme ne rien faire – l’anarchisme insurrectionnaliste est en train de tomber dans le même piège que le reste des courants anarchistes, comptant sur des routines rebattues qui ne conduisent nulle part en dehors du ghetto subculturel de ceux qui sont déjà impliqués dedans.
Comme un ajout à la critique précédente, je veux dire quelque chose au sujet des bombes. Je crois qu’il est clair que l’usage de bombes par des anarchistes insurrectionnalistes devrait ou bien être complètement abandonné, ou du moins être confié à ceux qui ont vraiment des connaissances expertes dans la fabrication d’explosifs improvisés qui soient sûrs et efficaces. Combien de fois nous avons lu que des bombes n’avaient pas explosé, ou qu’elles avaient explosé au mauvais moment, blessant au hasard des passants, ou bien qu’elles avaient explosé comme prévu mais avaient causé peu de dommages ? Sans parler des compagnon(ne)s qui sont morts ou ont été gravement mutilés par l’explosion prématurée de bombes qu’ils/elles essayaient d’utiliser. Je crois vraiment qu’au lieu de bombes il faudrait faire un effort coordonné pour utiliser des engins incendiaires transportables bien conçus, vu qu’un incendie ravageur fera toujours plus de dégât qu’une explosion de basse intensité.
Maintenant au sujet de la contre-information. Ma frustration principale avec This Is Our Job a été que très peu de gens le lisait. C’est peut-être de ma faute, vu que j’aurais pu faire certaines choses pour en faire la promotion. Mais le dilemme reste : si le but de la contre-information est de diffuser – autant que possible- des nouvelles et des discours issus de l’action de l’insurrection anarchiste, alors la contre-information en elle-même doit aller au delà de ce qu’elle fait à l’heure actuelle. Je ne sais pas vraiment comment faire pour que ça arrive, et ces insuffisances m’ont posé problème la majeure partie du temps durant les trois années où This Is Our Job a été actif. Je ne suis pas au courant de la fréquentation qu’ont eu les autres pages de contre-information, sans tenir compte de la langue, mais je peux dire que mes propres chiffres ont été positivement faibles.
Ainsi, étant donné tout ce qui précède, ça semble pertinent de mettre un terme au projet à ce moment précis. Les archives resteront en ligne, sur l’ancien site comme sur l’actuel. J’essaierai toujours de satisfaire les demandes pour récupérer des textes spécifiques postés à certains moments. Et j’apprécie toujours les propositions de traduction du milieu de langue grecque – et espagnole- envoyées à l’adresse mail habituelle : tioj[at]thisisourjob[dot]org. Peut-être que je pourrais les mettre dans un livre un jour.
Pour finir je voudrais remercier tous les compagnon(ne)s qui ont pris du temps pour lire le site régulièrement et qui m’ont contacté personnellement pour me tenir informé, coordonner le travail, m’envoyer des textes à traduire, ou juste pour me saluer. J’espère seulement qu’un jour, d’une façon ou d’une autre, on pourra se rencontrer face à face pour partager un verre, un repas, une bise, et l’intimité chuchotée de notre passion pour la libération.
Vive les rebelles, toujours.
– Matthew (This Is Our Job).
* Le compagnon anarchiste, Matthew, s’est inspiré d’un communiqué d’une jeune rebelle écrit à ses parents durant les batailles de rue de décembre 2008 en Grèce pour donner un nom au blog This is Our Job (c’est notre travail) : “(…) Vous dites que la révolte c’est le désordre et la destruction. Je vous aime. À ma manière, je vous aime. Mais je dois construire mon propre monde pour pouvoir vivre ma vie en liberté, et pour cela, je dois détruire votre monde. C’est le plus important pour moi. Avec vos mots à vous : c’est mon travail [this is my job]”.
Assis sur ma couchette qui s’est convertie en l’un des endroits où je peux lire et écrire, je veux exprimer ce qui me perturbe. Le brouhaha des 50 prisonniers avec qui je partage cet espace se fait maître de l’environnement. Une faible lumière s’approche de la feuille de papier sur laquelle j’écris pour laisser place à ces mots, ces mots qui décident de rompre le silence en parlant des délateurs/trices.
Il faut avoir en tête – dans la réflexion permanente – que le but de l’État est la réduction de l’individu en utilisant ses stratégies connues qui ne sont pas vraiment une innovation, comme la matérialisation routinière de la punition à travers l’emprisonnement, la persécution et le fait de faire des exemples. Il cherche à réduire l’individu à une carte d’identité, un numéro ou un code. Il cherche à nous exterminer moralement, à anéantir n’importe quelle pratique révolutionnaire. Mais il y a un détail à remarquer : n’importe quelle personne qui se reconnaît dans l’éventail libertaire possède la notion de se situer du côté de la barricade opposé à celui du Pouvoir-autorité. Cependant, il existe des gens qui se revendiquent libertaires ou anarchistes et qui justifient et cautionnent la répression. À partir de cet aval-justification cette revendication se transforme en simple discours auto-hypocrite, ils passent de l’autre côté de la barricade, et l’on se retrouve face à eux et non plus à côté d’eux.
Si il y a des personnes emprisonnées ça n’est pas parce que les « responsables » des attentats sont coupables de l’emprisonnement par l’État d’individus à tendance ou pratiques politiques *. L’État-Pouvoir profite seulement de ces incidents pour pousser, justifier son efficacité ou « sécurité » citoyenne. C’est très clair que la nécessité politique et répressive et ses alliés plateformistes sont les seuls responsables de l’enfermement de certains d’entre nous dans les entrailles du Pouvoir. Par conséquent, c’est pathétique de demander que les personnes qui ont fait les attentats se rendent ou viennent échanger leur liberté avec celle d’autres personnes. À ces personnes qui parlent de vrais ou faux anarchistes il ne leur manque plus qu’à demander un uniforme de policier en échange de la délation et la collaboration. Ils n’ont pas compris qu’une lutte est digne lorsqu’elle possède de hautes valeurs révolutionnaires, et qu’une personne sans vide moral ne dénonce pas les autres.
Dans ce débat ça n’est pas la priorité de se déclarer « coupable ou innocent », la priorité est qu’il n’y ait pas d’autres compagnon(ne)s qui soient emprisonnés, et au sein de cette priorité il y a la douleur qui se propage dans la famille et les proches qui ne doit pas se reproduire.
Dans l’histoire des luttes sur ces terres il est inévitable de reparler des femmes aguerries du S.F.O.V. ( Syndicat Féminin de Métier Variés) et la F.O.F ( Fédération Ouvrière Féminine). Dans le courant des années 20-50 la lutte contre l’État-Bourgeois oppresseur était organisée en syndicats et à l’intérieur de ceux-là – pas seulement en Bolivie mais dans d’autres pays d’Europe et d’Amérique – il y avait des initiatives empreintes d’un lien solidaire fort envers des prisonniers politiques de d’autres pays. Ces cholas** anarchistes courageuses étaient conscientes qu’il ne fallait de prisonniers anarchistes nulle part. À la fin de l’année 1927 elles ont décidé de se joindre à la campagne internationale pour la libération des anarchistes italiens Sacco et Vanzetti. Comme on le sait c’était deux immigrés, travailleurs et anarchistes, qui ont été jugés et exécutés par électrocution pour le supposé vol à main armée et le meurtre de deux personnes. Ce qu’il y a de remarquable dans cette histoire est le fait que la campagne de solidarité ne demandait pas la tête des auteurs des attentats. Les cholas anarchistes exigeaient la libération de Sacco et Vanzetti et maintenaient une conception élevée et une pratique morale. Elles savaient très bien que faire du chantage et demander aux auteurs qu’ils se rendent pour que la liste des prisonniers politiques s’allonge ne fait pas partie des luttes libertaires.
Bien que beaucoup d’eau ait coulé sous les ponts depuis ce temps, la dignité et les attitudes éthiques se maintiennent intactes. S’il y a eu des délateurs on a toujours considéré qu’ils étaient étrangers à la lutte contre le Pouvoir. Les « cholas» anarchistes du S.F.O.V. et de la F.O.F. sont une bonne référence de lutte anti-patriarcale et avec beaucoup de cohérence elles ont su se libérer d’attitudes accusatrices et délatrices. Actuellement les syndicats – en tout cas ici sur ces terres- sont dans les mains des trotskos. La lutte syndicale est devenue un organisme verticale et autoritaire, et n’a donc rien à voir avec une posture anarchiste. Elle s’est institutionnalisée et n’est qu’une agglutination de masses qui ne font que suivre les accords entre ses dirigeants et l’État.
Je ne m’attendais pas à ce que dans ce chapitre carcéral les délateurs/trices deviennent les protagonistes principaux. À ma charge, je ne m’attendais pas à ce que ceux qui disent être des compagnon(ne)s demandent à ce que les rangs des prisonniers anarchistes soient grossis. Par conséquent je rejette n’importe quel acte solidaire qui m’implique avec des individus qui valident la répression.
Je suis toujours dans l’attente de sortir de cette cage, la machine judiciaire avance lentement mais même ainsi je suis fort et ferme. J’admire tous ceux/celles qui continuent de lutter dans les prisons de dehors et de dedans. Un grand sourire apparait sur mon visage lorsque j’entends que le Caso Bombas a eu une fin, c’est une grande victoire dans notre histoire. Tous les montages des États tomberont tôt ou tard. Je refais un salut à tous les prisonnièr(e)s du Pouvoir qui ne se rendent pas, à ma famille et mes compagnon(ne)s.
Ne laissons pas nos rêves se faire voler. La solidarité est ce qui donne du courage à un(e) prisonnièr(e) et le/la fait ne pas se sentir seul.
Henry Zegarrundo
Prisonnier anti-autoritaire
N.d.T. :
* Le 28 août le collectif de solidarité Libertad a écrit : « nous regrettons que Nina [Mansilla], dans son désespoir de sortir de ce centre d’extermination, a chargé ses compagnons Krudo [Mayron Gutiérrez Monroy] et Henry [Zegarrundo] dans sa déclaration sur laquelle elle est revenue de son propre chef ; de même qu’elle a donné les noms de ceux dont elle pense qu’ils font parti de la FAI-FRI.
Le 29 septembre l’auto-proclamée « activiste anarcho-féministe » Nina Mansilla a mentionné, entre autres choses, que les personnes qui ont commis les 17 attaques devraient prendre la responsabilité de leurs actions et ne pas laisser quelqu’un d’autre « payer pour le mouvement ». De plus, au sujet de la vidéo qui selon le procureur montre Nina en action, elle a fait des allusions à des détails afin d’impliquer une autre personne qui, selon ses mots « je l’ai considéré comme une compagnonne et une sœur à un moment donné, mais je ne peux plus dire la même chose maintenant, alors qu’elle connait ma situation légale et émotionnelle, qu’elle sait que je suis là à cause d’elle, parce que soit disant j’ai une légère « ressemblance » avec elle. » Enfin, N. Mansilla a eu le culot d’écrire : « pourquoi devrais-je me taire ? Pour protéger qui ? On a dit de moi que je suis une balance, et des gens ont retiré leur solidarité envers moi parce que « j’ai accusé d’autres personnes pour me sauver » ; de ce que je vois, c’est très facile pour quiconque de se gargariser avec des discours radicaux, de parler de loyauté et de résistance derrière un clavier, d’écrire des déclarations intransigeantes contre l’État, la société et tous ceux qui ne pensent pas comme eux juste pour se faire mousser. Mais qui est à ma place ? Qui vit avec moi tous les jours ? Qui subit l’humiliation et l’intimidation que je dois supporter depuis les quatre derniers mois ? »
** Le terme chola a une longue histoire et revêt une importante connotation culturelle en Amérique du Sud. En général ça désigne les femmes andines issues de la campagne, qui portent la pollera (costume traditionnel), parlent quechua ou aymara et vendent leurs produits sur les marchés (un archétype des femmes andines). Mais chola peut aussi représenter une certaine attitude dans la façon d’être et de vivre, des traits qui complètent la tenue pour être identifié comme tel. Le terme était utilisé de façon péjorative par les bourgeois pour désigner une femme belliqueuse, séductrice et lascive, en somme un objet de désire sexuel, et de plus l’incarnation du sacrifice à travers la maternité et le travail. C’est devenu un terme qui symbolise la triple oppression que ces femmes subissaient (et subissent encore) : discrimination basée sur l’indigénité, la classe sociale et le genre. Comme Henry l’explique dans le texte le terme désigne aussi les qhateras (marchandes) et d’autres femmes qui se sont rebellé depuis les années 20 et ont pris part à la lutte anarchosyndicaliste en Bolivie, et plus particulièrement à La Paz, s’appropriant le terme chola.
Aux groupes et individus amis :
compagnon(ne)s,
nous vous informons que le blog radiommorales.blogcindario.com a été fermé et malheureusement nous avons perdu toutes les infos qui étaient dedans. Ce coup-bas, au lieu de nous décourager nous motive à continuer notre projet radiophonique et informatif. Nous espérons retrouver le plus tôt possible un nouveau serveur qui nous procure une plus grande sécurité. Pour cela nous faisons un appel pour que vous nous donniez des infos sur des serveurs et la possibilité d’être hébergés à l’étranger si c’est possible.
Au cours des derniers jours nous nous sommes solidarisé ouvertement avec les prisonniers politiques mapuches en grèves de la faim, en plus des constantes grèves à l’intérieur de plusieurs prisons. Il ne serait donc pas étonnant qu’il y ait quelque chose d’autre derrière la chute du blog.
On va continuer d’émettre le programme habituel à travers le canal ustream ici , pendant qu’on travaille sur le nouveau site.
Pour l’instant nous utiliserons ce blog
Salut et Liberté
Groupe R(a)dio Mauricio Morales
Le 11 septembre est le jour où, en 1973, le commandant en chef de l’armée chilienne Augusto Pinochet a pris de force le pouvoir entre les mains d’Allende. Jusqu’en 1990 des milliers de personnes seront torturées et tuées sous son régime.
Le même jour, en 1998, l’anarchiste Claudia López sera tuée par balle par des flics de la “démocratie restaurée” alors qu’elle combattait sur une barricade lors de la commémoration du coup d’état de 1973. Depuis lors, sous le slogan de “Septembre Noir” des manifestants combattent la répression étatique en souvenir de Claudia et tous ceux tombés au combat.
Cette année, des sabotages, des barricades, des batailles de rue avec des cocktails molotovs et des attaques armées sur les flics ont eu lieu durant le 39° anniversaire du 11 Septembre, laissant un flic mort et beaucoup d’autres blessés.
• La nuit avant le 11
Répression préventive
La nuit du lundi 10, des agents du 30° Commissariat de Radiopatrullas sont intervenus dans plusieurs communes pour tenter de prévenir des foyers d’émeute pour un nouveau 11 septembre. Le fameux « Escadron Centaure » a effectué des contrôles de véhicules et d’identité dans les communes de Puente Alto, La Pintana, Recoleta et Conchalí, et il a aussi retiré du matériel que pourrait être utilisé pour des barricades et des affrontements, comme des pneus abandonnés.
À la suite de ces opérations la police a arrêté 117 personnes, parmi lesquelles 109 l’étaient pour infraction à la loi sur la drogue, 5 sur ordre de détention provisoire, 2 pour port d’arme blanche et une pour infraction à la Loi de Contrôle des Armes, sur qui l’on a trouvé 80 cartouches de calibre 45. Toutes ces personnes ont été amenées aux tribunaux correspondants.
Émeutes la nuit du 10
À Santiago :
Malgré la prévention de la police, durant la nuit du 10 il y a eu des affrontements à différents endroits du pays.
Dans la commune de San Bernardo, après 22:00h, des personnes avec des encapuchonnés ont coupé la circulation et ont allumé des barricades sur trois carrefours. À l’arrivée des policiers ils ont lancé des pierres, des objets coupants et des cocktails Molotov, alors que de son côté la police a utilisé des gaz, des camions lanceurs d’eau et des fusils pour disperser les gens.
Les encapuchonnés ont aussi attaqué le 14° Commissariat de Carabiniers, lançant tout type d’objets.
Dans la commune de La Florida, aux alentours de 00h50, des encapuchonnés ont mis le feu à des barricades devant le lycée Benjamín Vicuña Mackenna, interrompant le trafic et provoquant quelques troubles.
D’un autre côté, sur la commune de El Bosque, une trentaine d’encapuchonnés ont mis le feu à des barricades de pneus et de décombres devant le lycée Juan Gómez Milla, interrompant la circulation sur la Gran Avenida. À l’arrivée de la police les jeunes se sont affrontés aux forces de l’ordre.
Dans les autres régions :
À Coquimbo, vers 21 heures une trentaine d’encapuchonnés ont interrompu le trafic devant le campus Andrés Bello face à l’université de la Serena. Ils ont cassé une caméra de sécurité, et mis le feu à des pneus et des panneaux de signalisation. Suite aux affrontements 5 carabiniers ont été blessés par des pierres.
À Viña del Mar, ver 02h00 une quinzaine d’encapuchonnés ont mis le feu en face du lycée Guillermo Pérez Cotapos. À l’arrivée des carabiniers ils ont lancé des pierres.
À San Felipe, vers 00h30 une trentaine d’encapuchonnés ont mis le feu à des barricades dans la rue Dardignac et Duco, où un groupe est entré en forçant le rideau métallique dans l’entreprise de fruit “Cabrini Hermanos”, provocant des dégâts et sortant des conteneurs plastiques pour s’en servir comme barricades.
Après, à 02h30, un autre groupe d’encapuchonnés ont coupé avec des barricades la route 60 qui relie Los Andes à San Felipe. À l’arrivée des carabiniers il y a eu des affrontements et un agent a été blessé par une pierre.
À Rancagua, vers 01h40 un groupe d’encapuchonnés a mis le feu à des pneus au carrefour entre l’avenue El Sol et Uruguay, pour ensuite essayer de rentrer dans un supermarché Santa Isabel. Il y a eu des affrontements avec la police.
Dans des régions comme Talca, Curico et Valdivia, après minuit des barricades ont été allumés et il y a eu des affrontements avec la police. À Curico trois véhicules qui étaient garés là ont brûlé, l’un d’eux avait été volé.
Suite aux émeutes et affrontements habituels du « 11 », 27 personnes ont été arrêtées au niveau national. La majorité des accusés sont arrêtés pour troubles, certains pour avoir abîmé des véhicules policiers et d’autres pour blessures sur des carabiniers.
• Le début du mardi 11 !
À Santiago :
Peu après 07h00, en pleine heure de pointe, une trentaine d’encapuchonnés ont mis le feu à des barricades sur l’avenue 11 septembre, devant le lycée Lastarria sur la commune de Providencia.
À l’arrivée des carabiniers les jeunes ont lancé des pierres sur les agents. La police a utilisé une grande quantité de gaz et un camion lanceur d’eau pour disperser les encapuchonnés qui s’étaient replié vers le lycée.
Le maire fasciste de la commune de Providencia a ordonné l’expulsion du lycée, qui était occupé par des lycéens dans le cadre des mobilisations étudiantes. Suite à l’expulsion, 10 jeunes ont été détenus, pour ensuite être relâchés. Plus tard le lycée a de nouveau été occupé.
Dans le centre de Santiago des encapuchonnés ont mis le feu à des barricades sur l’avenue España devant le lycée Dario Salas, où des affrontements ont eut lieu à l’arrivée de la police. À la suite les carabiniers ont expulsé le lycée qui était occupé par plus de 70 lycéens.
À Concepción :
Au cours de la matinée des encapuchonnés ont mis le feu à des barricades sur l’accès nord du pont Juan Pablo II qui connecte Concepción à San Pedro de la Paz. À la suite de ça ils ont fui les lieux.
Plus tard un autre groupe a mis le feu à des barricades aux alentours de l’université Bío Bío (UBB) et de l’université technique Federico Santa María (UTFSM) de Hualpén.
Vers 13h30 à l’extérieur de l’UBB des encapuchonnés ont coupé l’avenue Collao, pour ensuite s’affronter aux forces spéciales avec des pierres et des cocktails molotovs.
De plus, à l’extérieur de l’ UTFSM des encapuchonnés ont coupé l’avenue Las Golondrinas de Hualpén avec des pneus en feu, et des affrontements avec les forces spéciales ont eut lieu.
Un engin incendiaire a été trouvé à l’intérieur de la cathédrale Metropolitana de Santiago
Dans l’après-midi du 11 le Gope (Groupe d’Opérations Policières Spéciales) est intervenu dans la cathédrale Metropolitana située sur la Place d’Armes en plein centre de Santiago.
L’alerte a été donné par un fonctionnaire de la cathédrale, qui avait trouvé un sac suspect à l’intérieur du troisième confessionnal.
La police a dû évacuer les lieux et établir un périmètre de sécurité. Finalement le Gope a confirmé qu’il s’agissait d’un engin incendiaire, lequel a ensuite été désamorcé et enlevé de l’endroit dans un réceptacle résistant aux explosions.
L’engin était composé d’un bidon de 5 litres de combustible et de chlorate de potassium avec un système d’activation électrique composé d’un minuteur connecté à une batterie et d’une ampoule sans protection avec les fils à l’air en contact avec la substance inflammable.
Il semble qu’aucun tract ou quelconque revendication n’aient été trouvés sur place.
• Nuit du 11 Continue reading Chili : Septembre Noir
En brûlant les sorcières …
Contre l’indifférence, la délation, et la complicité avec l’État (au sujet de la répression en Bolivie).
Le 29 mai dernier, sur les terres dominés par l’État Plurinational de Bolivie, une opération répressive contre les cercles « libertaires » et anarchistes a été menée, cherchant à donner un coup aux supposés responsables des actions directes perpétrées contre des symboles du pouvoir.
Dans une stratégie calquée sur des descentes répressives dans d’autres latitudes, une dizaine de domiciles ont été fouillés. Une chasse qui proposait plus d’obtenir des antécédents que la suite d’une piste en particulier. Comme ça devient une habitude et un détail qui n’est pas du tout nouveau, on arrête en masse pour voir ensuite ce que chaque détenu peut apporter à l’enquête.
Ainsi des têtes connues et identifiables dans les cercles anarchistes ont été arrêté, sous la forme déjà classique du profil à neutraliser. Ainsi trois personnes ont été présenté comme les meneurs des attaques.
Une conférence de presse en grande pompe a servie de scénario pour montrer comment agissent les puissants lorsqu’ils voient leurs intérêts être attaqués. Les preuves une fois de plus faisaient état de revues, livres, affiches, patchs et cagoules.
Par principe et dans l’absence d’informations, personne n’avait de certitude sur l’origine de cette répression et au fil des semaines il va filtrer dans les pages de contre-information que 3 détenus ont collaboré, tous membres d’une organisation plateformiste appelée OARS, dont la page web donne une idée claire de ses principes, pas du tout anarchistes, pas du tout « libertaires ». Continue reading Texte sur la répression en Bolivie, par des anarchistes chiliens
Cette vidéo montre le petit affrontement qui a eu lieu le 2 durant la manifestation de commémoration des victimes de la tuerie du 2 octobre 1968, perpétrée par l’État mexicain, manifestation qui était aussi contre la réforme du travail qui est débattue au sénat.
Notre cortège, qui n’a jamais été aussi grand les années précédentes, arrivant à être même un des plus grands de la manif, était intégré par des membres de l’Alliance Anarchistes Révolutionnaire, le Bloc Noir México, la Coordination Étudiante Anarchiste, le Collectif Autonome Magoniste, le Groupe Anarcho-Communiste Drapeau Noir et des individus libertaires.
Nous serions reconnaissant pour la publication de la vidéo et de l’image aérienne que nous envoyons pour diffuser l’idéal acrate qui prend beaucoup de force au Mexique.
Sur la vidéo on peut se rendre compte de cris qui disent « pas de violence », ceux-ci provenant de membre de #YoSoy132, un collectif d’étudiants qui agglutine différentes universités et dont l’unique cause politique a été « la non imposition » du président récemment élu Enrique Peña Nieto.
Ainsi, l’Alliance Anarchiste Révolutionnaire et les organisations et membres qui la forment, nous avons décidé de nous séparer d’un tel collectif vu qu’ils continuent d’agir derrière un discours qui légitimise la démocratie libérale et qui agit en flic contre les compagnon(ne)s anarchistes en les désignant en permanence comme des provocateurs lorsqu’ils ne rentrent pas dans leurs postulats « pacifiques ».
Il faut aussi signaler que durant la manifestation de hier, nous ont rejoint y compris des compagnons communistes qui comme nous, savent que l’unique violence vient de l’État protecteur du capital et que nos actions sont de l’autodéfense.