Tag Archives: Barcelone

Barcelone, État espagnol : Face aux attaques du pouvoir, l’offensive continue

Après les dernières opérations de police contre le milieu anarchiste, beaucoup a été dit et a été écrit, la plupart du temps, les communiqués et les opinions ont été en grande partie une plainte ou une “condamnation” de la répression du pouvoir. Face à la dernière opération répressive et les réactions qui ont suivi, nous considerons que nous aussi nous voulons donner notre point de vue.

Tout d’abord il faut comprendre que la répression qui a eu lieu est la réponse logique de l’État face a nous qui sommes considérés comme ses ennemis. Nous ne comprenons pas les communiqués victimisant dans lesquels l’état d’esprit (bien sûr écris avec des mots très appropriés ) est de supplier l’État de cesser de lancer ses hordes de flics a “l’aveugle” contre les anarchistes. Disant que la répression est injustifiée (et bien sûr on use et abuse du terme « montage »). Disant que nous ne ferions jamais rien de mauvais. Disant qu’ils nous attaquent car l’on “pense différemment”… Ils essayent de donner de nous une image de « normalité » et essayent par tous les moyens de rendre cette image publique la plus propre et la plus socialement acceptable possible. Ils font de leur mieux pour se distancer des discours ou des pratiques violentes, tombant ainsi dans le jeu du pouvoir et utilisant le même langage, des distinctions sont faite entre « bon(e)s » et « mauvais(es) » anarchistes, promouvant de l’intérieur la même criminalisation.

Arrivé à  ce stade, entre ces “anarchistes” il y a ceux/celles qui n’ont aucune honte à donner des interviews aux médias, donnant une image lamentable et, ce qui est bien pire, se positionnent comme les portes-parole du “mouvement anarchiste” (et à y être de tous mouvements sociaux). Ces aspirants politiques ou aspirants guides de masse font leur possible pour éloigner l’anarchisme de son caractère subversif et conflictuel, le dépeignant comme un simple mouvement d’activisme social, vide de tout discours et pratique de confrontation au pouvoir et à l’ordre existant.

Ensuite, il y a les discours de ceux/celles qui parlent continuellement de l’horreur de la répression, du fait que nous sommes tou(te)s surveillé(e)s, que nous ne pouvons rien y faire, ces attitudes ne font rien de plus que semer la panique et la paranoïa collective, et derrière ces discours et attitudes il y a ceux/celles qui, pour cacher leur immobilisme, utilisent comme prétexte l’omniprésence de la répression, des suivis, le classique “mais moi je suis fiché” etc… Celui/Celle qui ne veut rien assumer, c’est sa décision personnelle, mais se cacher derrière une peur incontrôlée et bien souvent sans fondement et s’employer à répandre ce sentiment défaitiste est dangereux et contre-productif. Cela ne veut pas dire qu’il y a les “lâches” et les “courageux(ses)”, il est tout à fait normal d’avoir peur des détentions au poste de police, de la prison, des coups, de la torture et des meurtres de bourreaux ou de matons…

Pourtant, libérer la peur conduit à la panique et a la paranoïa, ce qui à son tour conduit souvent aux discours défaitistes appelant à la passivité, à l’immobilisme, et affirmant qu’il est préférable de “bien se (com)porter” autant pour soi-même que pour le reste des compagnons(gnes) afin de ne pas être la cible des enquêtes policières.

Pour en finir avec le sujet nous affirmons que l’État ne nous a même pas montré la partie émergée de l’iceberg, ceci n’est rien comparé à ce qu’ils pourraient faire, et de fait, il suffit de regarder la répression présente actuellement dans d’autres parties du monde (et  il n’y a pas besoin d’aller bien loin) ou même dans l’état espagnol il y a quelques décennies. Il doit être clair que, du moment où nous nous positionnons comme anarchistes, nous vivons dans le risque et la possibilité d’être frappé(e)s par la machinerie répressive, même en dehors de nos pratiques, parce que, comme nous l’avons  déjà vu, il y a des moments où la dite machinerie répressive cherche plus à provoquer la peur chez l’ennemi en s’en prenant à tout le monde au lieu de donner des coups précis, donc, aux yeux du pouvoir n’importe (la)lequel d’entre nous est une cible potentielle.

Malgré tout le déploiement des opérations policières, les arrestations et les calomnies qu’ils ont effectués (et qui restent à venir) le pouvoir sait que nous resterons toujours des individu(e)s impossible à contrôler, impossible ù effrayer quelque soient leurs tentatives. Ils ne pourront pas en finir avec notre soif de détruire tout ce qui nous opprime. Nous sommes ravi(e)s de voir que malgré tout ce qu’il c’est passé, ils n’ont pas réussi à stopper l’offensive contre l’existant. Tous les jours, il y a celleux qui, sans céder à la peur ni à la soumission sociale, continuent l’attaque permanente. L’action anarchiste multiforme a continué de se diffuser à travers les différents quartiers, peuples et villes sous forme de publications et de textes combatifs, d’affiches, de graffitis, de pancartes, de sabotages,  d’incendies et d’explosifs, coupant les routes a coup de de barricades, d’affrontements, d’attaques contre les bâtiments du pouvoir et organisant des émeutes lors de manifestations…

Bien que la tendance au sein de l’État espagnol soit toujours de ne pas revendiquer les actions, que beaucoup d’entre elles restent muettes et sont réduits au silence, nous savons pertinemment qu’elles ont plus ou moins eu lieu. La violence minoritaire a continué et continuera, et si l’on parle de violence, ouvertement et sans complexe, c’est parce que nous sommes convaincus que le pouvoir ne tombera pas de lui-même ni qu’aucun messie ne tombera du ciel avec la solution toute faite.

Nous n’utilisons pas des mots comme « auto-défense » ou « contre-violence », nous ne parlons pas non plus de violence anarchiste seulement quand il y a un contexte adhésion des masses à ce qui n’est plus acceptable. Nous avons constaté que, malgré tout, la  pratique insurrectionnelle et l’attaque sont encore possibles, la police ne peut pas être partout, ils ne peuvent pas nous espionner ou nous contrôler tou(te)s, un peu de bon sens, une bonne planification et une bonne volonté sont plus que suffisants pour prouver que l’image d’un monde contrôlé et pacifiée n’est qu’une illusion, à nous de briser cette illusion de tranquillité.

Parce que face aux attaques du pouvoir et face à la misère de certain(e)s « anarchistes » qui ne se soucient que de donner une image de « bon(ne)s garçon/fille innocent(e) intégré(e)s à la société » afin de se sauver elleux mêmes, nous, nous armons nos désirs et nos passions, nous, nous passons à l’attaque.
Aux masses et à leur passivité, nous offrons juste notre agressivité, nous n’attendons rien d’elleux et nous nous jetons pleinement dans la révolte permanente anarchique.

Nous sommes quelques révolté(e)s qui avons décidé de rester fier(e)s, dignes et  de prendre le risque d’oser vivre l’anarchie ici et maintenant.

Les paroles sans actes sont pour nous paroles mortes, c’est pourquoi nous profitons de ce communiqué pour revendiquer les actions suivantes (faites dans différents arrondissements de Barcelone) :

L’incendie de plusieurs véhicules appartenant à différentes entreprises privées ou publiques, la plupart d’entre elles étaient des sociétés de sécurité.

Attaques d’agences bancaires en brisant le verre de leurs vitrines et de leurs DAB avec des marteaux, des pierres et de la peinture, voire en les incendiant.

Incendies de différents conteneurs et destruction de mobilier urbain.

Avec ce communiqué, nous souhaitons saluer affectueusement tou(te)s nos prisonnier(e)s,
en particulier Monica et Francisco qui sont détenu(e)s depuis plus de deux ans sans baisser la tête,
aux compas Nicola et Alfredo,
aux compas de la CCF et à tou(te)s les compas prisonnier(e)s actuellement au Chili comme a tou(te)s les compas prisonnier(e)s partout dans le monde.
C’est ainsi que nous saluons nos prisonnier(e)s et nous nous rappelons de tou(te)s celleux qui sont tombe(e)s au combat.
Nous saluons également tous celleux qui jour après jour, continuent de miser sur le conflit et l’insurrection anarchiste permanente, faisant aujourd’hui et pour toujours de l’anarchie une menace permanente.

Pour un Décembre Noir partout !

Pour l’Internationale Noire d’Anarchistes de Pratique !

Pour l’extension du Chaos et de l’Anarchie !

Rien n’est fini, la guerre continue…

Individu(e)s pour la Dispersion du Chaos – FAI / FRI

en espagnol

[Barcelone] : Appel à la solidarité insurrectionelle avec les compagnons(gnes) anarchistes Monica Caballero et Francisco Solar

llamadoMonaFrancisco

Les prochains 8, 9 et 10 mars 2016 les compagnons(gnes) anarchistes Monica et Francisco se confrontent à leur procès à l’audience nationale de Madrid.

Depuis Barcelone nous faisons un appel à la solidarité et à l’action anarchiste, un appel à briser l’inaction, l’attente et la passivité.

L’appel ne se limite pas à une semaine spécifique mais commence aujourd’hui et se prolonge  jusqu’à la fin du jugement.

Ni la distance ni les frontières imposées n’ont été un frein aux diverses preuves de solidarité avec les compagnons(gnes) Monica et Francisco.

Que ce soit en différents endroit du monde et que ce soit avec des bombes, du feu et des émeutes, de multiples individus et groupes insurgés ont fait de la solidarité avec les prisonnier(e)s anarchistes une pratique de confrontation envers l’État et ses sbires.

Solidarisons nous avec les compagnons(gnes) Monica et Francisco, que la solidarité soit plus qu’une parole écrite.

Europe : Gestes solidaires avec Diego Ríos et Tamara Sol Farías Vergara

Quelques participant-e-s au réseau Contra Info avons décidé de coordonner nos forces pour visibiliser les cas de deux compagnon-ne-s anarchistes qui ont récemment été ciblé-e-s par les tortionnaires de l’État chilien. Il s’agit de Diego Ríos, arrêté le 7 février 2015 après 5 ans et demi de cavale, actuellement en prison préventive sous accusation de détention illégale de matériel explosif, trouvés durant l’été 2009, et de Tamara Sol Farías Vergara, condamnée le 4 février 2015 (après un an de prison préventive) à plus de 7 ans de prison pour les tirs contre un garde de la Banco Estado à Santiago en janvier 2014.

Entre le 24 et le 26 février 2015, nous avons mené les actions de propagande suivantes dans les territoires contrôlés par les États de Grèce, Portugal, France et Espagne :
lienzo-diego2-1024x768

lienzo-diego3-1024x768– Banderole mise sur la place d’Exarchia à Athènes, qui dit : Force pour Diego Ríos, anarchiste prisonnier au Chili. Toujours sur le pied de guerre.

lienzo-tamara-sol1

lienzo-tamara-sol2

lienzo-tamara-sol3-1024x768– Banderole placée sur les grilles de Polytechnique (rue Stournari), à Athènes, qui dit : D’Athènes à Santiago, liberté pour Tamara Sol.
lisboa1

lisboa2

lisboa3– Lancé de tracts à Lisbonne avec les slogans suivants : Solidarité active avec Diego Ríos, prisonnier anarchiste au Chili // Liberté pour Tamara Sol, prisonnière anarchiste au Chili // Vengeance pour nos prisonnier-e-s, vengeance pour nos mort-e-s // Force pour Diego Ríos, anarchiste séquestré par l’État chilien // Feu aux frontières, feu aux prisons // Complicité avec Tamara Sol, anarchiste séquestrée par l’État chilien // Mort à l’État et vive l’anarchie.

stencil1

stencil2-1024x768– Pochoir sur les murs d’Oeiras, dans le district de Lisbonne, qui dit : Solidarité Tamara et Diego (A).

– 2 banderoles dans le centre de Marseille (que nous n’avons malheureusement pas pu prendre en photo), qui disent : « Solidarité avec les anarchistes prisonnier-e-s ou en cavale » et « Liberté (A) Diego Ríos, Tamara Sol ».

barna11-1024x768– Banderole placée sur une sortie de Barcelone qui dit « Force pour Diego et Tamara ! La prison ne freinera pas notre désir de liberté ».

A travers ces gestes symboliques qui débordent les frontières, nous envoyons notre soutien à Diego et Tamara Sol, en même temps que nous cherchons à renforcer la solidarité internationaliste avec nos frères et sœurs en prison. Nous n’oublions pas les autres prisonnier-e-s combatif-ves, au Chili et dans le monde entier.

Allez compas, force et lutte jusqu’à la destruction de tous les murs du Pouvoir !

 

espagnol | anglais | portugais | grec | serbo-croate

Berlin : Compte-rendu de la manif solidaire avec les anarchistes en Espagne

affiche0702
Le terrorisme, c’est de nous condamner à une vie de misère, pas d’y résister !
banderober
Le seul terroriste, c’est l’Etat ! Solidarité avec les prisonniers anarchistes en Espagne

  B9QqvJaIcAAhatR

Le 7 février 2015, environ 250 personnes ont manifesté à Berlin en solidarité avec les anarchistes arrêtés de Barcelone et d’ailleurs qui ont été enlevés par l’Etat au cours de l’opération “Pandora” en décembre 2014 et détenus jusqu’à ces derniers jours.

Avec cela, des lois spéciales telles que la loi de baillon “Ley Mordaza” et des accusations de terrorisme en ce moment en Espagne (semblable à la loi 129 en RFA*) constituent des possibilités pour les organes de répression étatique de criminaliser la résistance contre la paupérisation prescrite.

La manifestation bruyante a déambulé de Kreuzberg jusqu’au siège de LKA Berlin** à Tempelhof.

Source : linksunten


Notes de traduction :

* loi sur la formation d’organisations terroristes, condamnant de 1 à 10 ans de prison tout délit en “bande organisée” visant entre autre les bâtiments et institutions étatiques. Elle permet aussi à l’Etat allemand de poursuivre à l’étranger tout “terroriste présumé” de nationalité allemande ou ayant agi sur le territoire national.

**siège de la police berlinoise de lutte contre la criminalité. Il est divisé en plusieurs sections:
1/ Juridiction du crime aux personnes
2/ Criminalité transfrontalière
3/ Crime organisé et criminalité économique
4/ Crime organisé et délit en bande
5/ Bureau de police à la protection de l’Etat
6/ Services aux opérations
7/ Centrale à la lutte contre la criminalité et de soutien aux enquêtes
8/ Centre de compétence de la police scientifique
+ “bureau central à la prévention”.

Comme le soleil qui se lève chaque jour…

sol2
Nos nuits vous embrassent avec rébellion.

Bien que nous soyons convaincu-e-s du fait que la seule réponse valide face à l’enfermement de nos compagnon-ne-s est la libération, la fuite et le soutien permanent… nos gestes prétendent toujours démontrer l’affection rebelle qui puisse au moins arracher un sourire.Nous ne peignons pas seulement pour vous, mais pour vous chercher des paysages qui puissent vous accompagner dans ces circonstances, inévitables pour celles et ceux qui ont choisi le chemin de la liberté et la confrontation qu’elle implique.

Nous avons donc décidé de donner ces petites mais affectueuses démonstrations de notre inconditionnel désir et soif de liberté, outrepassant les kilomètres de distance et nous unissant sous le même ciel, sous le même soleil qui nous illumine chaque jour et sous la même nuit qui nous protège et nous accompagne, complice de nos pas.

Nous ne nous sentons pas seulement meurtri-e-s par les nouvelles de vos arrestations et condamnations, mais aussi plein-e-s de rage. Et cette rage que nous, tous les cœurs anti-autoritaires indomptés ressentons se manifestera et se multipliera sous toutes les formes imaginables contre nos ennemi-e-s.

Cela faisait longtemps que nous n’étions pas sorti-e-s pour aller peindre. Cela n’est pas du au fait que nous sentions plus d’affinités avec tel ou telle compagnon-ne. Nous nous sommes de nouveau retrouvé-e-s aujourd’hui  pour réaliser cette démonstration de solidarité avec notre compagnonne Tamara Sol, qui doit bientôt recevoir une nouvelle condamnation, avec nos compagnon-ne-s de Barça qui font face à l’Opération Pandora (force à l’okupa Kasa de la Muntanya). Pour elles et eux, cette main ouverte, cette étreinte et la solidarité sans limites ni frontières.

Depuis quelque part dans le monde…

Sauvages et rampant-e-s, Année 5.520 du Calendrier Andin
A 31 années de l’ère Orwell

Etat espagnol : Douze morts

skullsDouze morts. Passés du statut de personnes à celui de corps sans vie en quelques minutes à peine. Nous savons qu’il meurt beaucoup plus de gens, et en moins de temps, au cours des guerres, à cause de bombes lancées depuis un avion, de gaz mortels, de mines antipersonnelles. Mais nous ne sommes pas en guerre. Nous sommes dans une démocratie. Le monde libre rêvé. L’image de laquelle le monde entier est avide : la grande Europe, la civilisation exemplaire.

Douze morts, assassinés par des personnages qui eux, sont en guerre, qui eux, sont entraînés pour tuer.

Mais ne vous méprenez pas. Ce n’est pas l’image exploitée – dans tous les sens – de la mort de quelques dessinateurs et d’autres membres d’une revue satirique parisienne il y a quelques jours qui nous vient en tête, mais le souvenir des corps de ces 12 migrants subsahariens criblés de balles et noyés en quelques minutes par la Guardia Civil il y a presque un an, le 6 février 2014, lorsque cette police militaire les obligeait à repousser chemin vers la mer. Beaucoup plus ont alors été assassinés, mais seuls 12 corps ont été retrouvés. Le reste a été avalé par la mer.

Ils n’ont eu droit ni à de grandes marches ni à la répudiation, et personne n’a pensé à un slogan qui dirait « Nous sommes tous et toutes des migrants qui mourrons aux portes de l’Europe ». Bien sûr, ils n’étaient pas blancs et ne venaient pas de pays riches, mais ils ont été assassinés de façon cruelle et terrible. Non pas en défense d’une quelconque religion ou fondamentalisme, apparemment, mais bien en défense de la frontière sacrée et de l’État. Pour marquer une fois de plus, par le sang et par le feu, sa frontière.

Il n’y avait aucune intention de tuer les migrants qui osaient entrer en territoire espagnol, assure le ministre de l’Intérieur Jorge Fernández et sa Guardia Civil, il s’agissait seulement de « tracer une espèce de frontière aquatique avec les impacts de balle dans l’eau ». Et il ne s’agit en aucun cas d’une blague. Ils le disent sérieusement.

Rien que dans la Mer Méditerranée, la frontière maritime de l’Europe, cette année 2014 a battu son propre « record » (comme disent les médias), avec plus de 3200 migrants morts noyés en moins de douze mois alors qu’ils tentaient de rentrer sur le continent européen, sans compter tous les morts sur les différentes frontières, dans les déserts où ils sont abandonnés sans eau et sans vivres par les différents polices aux frontières ou entres les mains de mercenaires fascistes et d’autres forces de l’ordre, ni ces morts en Centre de Rétention une fois arrivés dans le paradis européen, ou dans les rues entre les mains de la police, puisqu’une fois à l’intérieur du territoire Européen, la bienvenue n’est pas très différente du traitement qu’ils reçoivent à sa porte d’entrée. L’acharnement policier contre des populations entières (principalement celles qui portent leur provenance sur la peau), la xénophobie croissante, le racisme fomenté par les médias de communication et les politiciens ou encore les campagnes contre tout ce qui n’est pas identifiable avec « l’européen ».

Charlie est européen, et pour cela, nous ne sommes pas tous Charlie. Il y a des valeurs, des coutumes, et même des blagues (dont certaines sont un tantinet lourdingues) qui sont très identifiables avec cette entité abstraite qui veut se faire nommer « l’européen ». Mais ce qui est sûr, c’est qu’énormément de gens, principalement ceux qui ne peuvent s’identifier avec les valeurs dominantes qui définissent ce qui « est » et ce qui « n’est pas » européen, qui ne peuvent s’identifier à Charlie ou à ses valeurs, et encore moins avec son sens de l’humour.

Ce « Je suis Charlie » est une tentative de définir une ligne très précise : qui n’est pas avec nous est contre nous. Des milliers de personnes ont défilé sous ce mot d’ordre à Paris. Rajoy n’a pas raté le rendez-vous, lui qui est l’un de ceux qui terrorisent les migrants sur les frontières et dans les cachots espagnols, entre beaucoup autres faits d’armes ; et Netanyahou non plus, lui qui à l’aide de son armée mitraille des centaines de Palestiniens sur sa Terræ Sanctæ et enferme chaque année ces israéliens qui refusent de participer à sa manière particulière de terroriser ; et comme il fallait s’y attendre, Erdogan non plus n’a pas manqué à l’appel, lui qui sème la terreur contre le peuple Kurde. Tout comme les chefs des principales puissances capitalistes. Tous les chefs d’État, gardiens de l’empire et de la civilisation, ont marché contre la barbarie. Avec eux, des milliers de fascistes du continent entier ont profité de cette impulsion de Charlie pour sortir semer leur merde sur un terrain plus que fertile, qui donnera bientôt des fruits des plus acides.

Et les rues de Paris et de Barcelone, parmi tant d’autres, se militarisent encore plus, en défense de ces valeurs. Avec des fusils et mitrailleuses, on peut voir les mercenaires de l’État préparés pour marquer à coups de balles, comme ils l’ont fait dans les eaux de Ceuta, une frontière : c’est avec des impacts de balle que se marqueront les limites qui séparent le dedans et le dehors, ce qui est et ce qui n’est pas Charlie.

Que dit Charlie de ce terrorisme ? Fait-il des dessins marrants et rigolos à son propos ? Parce que nous, le monde de merde dans lequel nous vivons ne nous fait pas beaucoup rire. Cela veut-il dire « soutenir » le fondamentalisme ? Non, en rien. Nous ne voulons qu’aucun fondamentalisme ne nous effraie ou ne nous opprime. Et peu nous importe que l’on puisse lire sur son épigraphe « État Islamique », « État Laïc », « État Charlie » ou « État » tout court.

Ils nous parleront de liberté d’expression, comme toujours. Mais pour celles et ceux qui, comme nous, connaissent la « liberté d’expression » de l’État, nous connaissons la relation que celui-ci entretient avec la terreur : son existence se base sur la peur. La liberté de laquelle parle l’État est l’expression du monopole de la violence.

C’est pour cela, une fois de plus, que ces évènements nous démontrent que tout État est terroriste.

Quelques anarchistes
Barcelone, 14 janvier 2015

Prisons espagnoles : La tempête déchaînée par Pandora

freebird-1024x601

Aux nôtres, à tous les compagnons et toutes les compagnonnes de nous connu-e-s ou non, qui embrassent les idées anarchistes et à toutes les personnes solidaires et intéressées.

Le matin du 16 décembre, un grand déploiement policier a fait irruption dans les quartiers de Sant Andreu, de Poble Sec et de Gràcia à Barcelone, à Manresa, à Sabadell et dans le quartier madrilène de Carabanchel, envahissant nos maisons au cri de « police ! » et, après une perquisition méticuleuse, nous arrêtant nous, 11 anarchistes. Simultanément, l’athénée libertaire de Sant Andreu, l’athénée anarchiste de Poble Sec, la Kasa de la Muntanya et les logements d’autres compagnon-ne-s ont eux aussi été fouillés, sans que cela ne mène à d’autres arrestations.

Lorsque les flics se sont fatigués de manipuler, d’enregistrer et de recueillir de supposés indices, les arrêté-e-s en Catalogne avons été conduit-e-s séparément dans différents commissariats des extérieurs de la ville de Barcelone, afin de rendre tout geste de solidarité plus difficile, puis avons été transféré-e-s 48 heures plus tard à 600 kilomètres de là, à l’Audiencia Nacional de Madrid. Après de longues heures d’attente lors desquelles l’hostilité mutuelle était à couper au couteau, 4 compagnon-ne-s ont été relâché-e-s sous contrôle judiciaire, et 7 d’entre nous avons été conduit-e-s en prison préventive sous la charge de constitution, soutien, direction et appartenance à organisation terroriste, dégradations et possession d’engins explosifs et incendiaires.

Nous avons dans un premier temps tou-te-s été transféré-e-s dans la maxiprison de Soto del Real (Madrid), où on nous a appliqué le régime FIES 3, réservé pour les délits d’organisation armée. Toutes nos communications sont interceptées et bien que nous n’ayons pas de nombre limite pour le nombre de lettres que nous pouvons recevoir, nous ne pouvons en envoyer que deux par semaine.
Notre arrestation et incarcération a lieu dans le cadre de « l’Opération Pandora », orchestrée conjointement par l’Audiencia Nacional et les Mossos d’Esquadra, contre une organisation terroriste fictive à laquelle ils attribuent des actions dont nous ignorons encore tout. Nous comprenons ce dernier assaut répressif comme une attaque contre la conjonction d’idées et de pratiques anarchistes, à un moment où l’État a besoin d’ennemis intérieurs pour justifier une série de mesure chaque fois plus oppressives et coercitives qui renforcent les formes actuelles de totalitarisme.

Avec la crise et l’insécurité en toile de fond, nous avons assisté au renforcement du contrôle aux frontières et des rafles racistes, des expulsions de logement, des violences hétéropatriarcales et de l’exploitation au travail, quelques choses au sein d’un grand etcétéra qui se traduit par des conditions de vie toujours plus misérables pour l’immense majorité.

Ces froides parois entre lesquelles nous sommes aujourd’hui enfermé-e-s ont caché les sourires qui se dessinent sur nos visages en sachant que nos proches, ami-e-s et compagnon-ne-s sont resté-e-s des heures et des heures devant les portes des commissariats et de l’Audiencia Nacional, se souciant de nous malgré le froid et la distance. De la même façon, savoir qu’une grande manifestation de solidarité combative à eu lieu à Barcelone et dans d’autres lieux nous remplit de joie, ce sont des gestes qui nous comblent de force et d’entièreté pour affronter la situation de la façon la plus digne qui soit.

Nous envoyons nos saluts, toujours combatifs, à Francisco Solar, Mónica Caballero, Gabriel Pombo Da Silva et à tous et toutes ces indomptables qui, au-delà des frontières imposées et malgré l’enfermement, les harcèlements ou les difficultés, ne baissent pas la tête et continuent de choisir la lutte.
Notre cœur reste avec vous.

Maintenant et toujours, mort à l’État et vive l’Anarchie.

Quelques anarchistes poursuivi-e-s par l’Opération Pandora

Madrid, fin 2014

Voir le texte traduit en grec, en italien, en portugais

Barcelone : Manif en solidarité avec les anarchistes détenu-e-s de l’Opération Pandora

anarkia-1024x595

cajero-destrozado-1024x601

cristalera-reventada-1024x584

presxs-libertad-1024x581
Liberté pour les prisonnier-e-s

santander-atacada-1024x560

tienda-vandalizada-1024x591
Nous n’avons pas peur (A)

Le samedi 27 décembre, la manifestation appelée à 17 heures en solidarité avec les anarchistes détenu-e-s dans le cadre de l’Opération Pandora, sous les ordres du juge-tortionnaire Javier Gómez Bermúdez, a parcouru les rues du centre de Barcelone.

La manifestation a commencé dans de larges rues avec des cris de solidarité avec les arrêté-e-s, contre la police, contre les prisons et contre l’État, et a terminé dans le quartier de Gràcia. Au moment d’entrer dans le quartier, des compagon-ne-s masqué-e-s ont attaqué sans complexe un grand nombre de succursales bancaires, l’hôtel 5 étoiles Casa Fuster (qui fut le consulat de l’Allemagne nazie à Barcelone en 1936, avant de devenir le siège du comité pour la défense de la révolution au printemps 1937 et d’être repris par la Phalange en 1939, puis de devenir un hôtel de luxe pendant la Transition, après quelques tentatives des mouvements associatifs de quartier de le transformer en structure sociale) et quelques locaux commerciaux de multinationales.

Malgré les diverses menaces de charge proférées par la police contre les manifestant-e-s, un bon nombre de compagnon-ne-s ont tenu bon ensemble pour pouvoir continuer à attaquer les représentants du Capital dans la ville et pouvoir disperser la manifestation après avoir abandonné le matériel d’attaque, pour ensuite s’éloigner de la zone en groupes.
Aucune arrestation n’a été signalée.

LIBERTÉ IMMÉDIATE POUR NOS COMPAGNON-NE-S !!
FEU A CETTE PAIX SOCIALE CONSTRUITE SUR NOS FRERES ET SOEURS EN PRISON !!
MORT A L’ÉTAT ET VIVE L’ANARCHIE !!

Barcelone : Permanences solidaires à l’Athénée Anarchiste de Poblesec

cartel_divendres-724x1024Comme beaucoup d’entre vous le saurez, au cours de l’Opération Pandora du mardi 16 décembre, l’appareil répressif de l’Etat a donné l’assaut à plusieurs maisons et locaux anarchistes, emportant avec lui 11 compagnon-ne-s, frères et soeurs et ami-e-s, en les accusant d’appartenir à une prétendue “organisation terroriste”… Après le cirque juridico-médiatique de l’arsenal antiterroriste que nous connaissons déjà, 4 seront relâché-e-s en “liberté” avec charges et les 7 autres entreront en prison préventive, venant s’ajouter à la liste de compagnon-ne-s déjà séquestré-e-s dans les prisons du monde.

C’est pour cette raison que, entre beaucoup d’autres choses, l’Athénée Anarchiste de Poblesec ouvrira ses portes tous les vendredi dès 19 heures pour servir de point d’information et de rencontre. Il y aura aussi une bouffe vegan.

Aujourd’hui plus que jamais, nous devons être fort-e-s, ne pas baisser la tête et lutter jusqu’à ce que nos compagnon-ne-s soient avec nos. Nous ne nous laisserons pas faire, nous n’avons pas peur. La seule chose que font leurs coups est de nous rendre plus fort-e-s.

Jusqu’à la destruction de la dernière des cages.

En solidarité, avec tout l’amour et toute la rage !

Quelques anarchistes de Poblesec

Etat espagnol : A propos de l’opération Pandora

“Ils ont voulu nous enterrer, mais ils ont oublié que nous sommes des graines” / LIBERTE PRISONNIER-E-S ANARCHISTES / Solidarité avec les compagnon-ne-s arrêté-e-s lors de l'”Opération Pandora”

Le mardi 16 décembre, la police catalane réveillait plusieurs compagnon-ne-s à l’aube dans différentes villes de l’État espagnol, et mettait sans dessus dessous les maisons où ils et elles habitaient. Sous les ordres du juge Javier Gómez Bermúdez, président du Tribunal Pénal de l’Audiencia Nacional, placé là par la majorité conservatrice du Pouvoir Judiciaire, se déclenche l’opération Pandora (nom tiré du mythe misogyne qui veut que Pandore est manipulée par les dieux pour apporter tous les maux à l’humanité).

Pendant les premières heures de la matinée, plusieurs domiciles sont perquisitionnés à Barcelone, Manresa, Sabadell et Madrid. Des perquisitions ont également lieu à l’Athénée Anarchiste de Poble Sec et à l’Athénée Libertaire de Sant Andreu, ainsi que dans la maison occupée Kasa de la Muntanya, qui a fêté il y a peu ses 25 ans d’occupation et qui a organisé une conférence de presse l’année dernière pour dénoncer l’installation de caméras cachées vouées à la surveillance policière. Ils ont emporté des livres, des téléphones, des ordinateurs et ont arrêté 11 personnes.

En apprenant la nouvelle, quelques compagnon-ne-s partent faire des blocages de routes dans les alentours, qui seront dispersés par la police, et une manifestation est appelée pour l’après-midi, à laquelle participeront environ 3000 personnes. Celle-ci passe dans le quartier de Gracià avec une attitude combative, des banques et du mobilier urbain seront détruits et la police finira par charger sans faire d’arrestations. En même temps, dans plusieurs villes catalanes et dans le reste de l’État espagnol, de nombreux rassemblements et manifestations ont lieu et conduisent à l’arrestation de 3 personnes à Madrid au cours de charges policières.

Le mardi, les compagnon-ne-s enfermé-e-s dans les commissariats catalans sous la loi antiterroriste refusent de déclarer. Ils récusent les accusations que l’on porte contre eux. Le mercredi, on les transfère à Madrid, où le juge les fera déclarer le jeudi et enverra sept d’entre elles et eux en prison (transféré-e-s à la prison de Soto del Real), et libérera les quatre autres. Le juge maintient le secret de l’instruction (on ignore donc les affirmations policières qui servent de base aux accusations), mais l’on commence à prendre connaissance de certaines données à travers la presse et un avocat des détenu-e-s. Les accusations tournent autour de la constitution, promotion, direction et appartenance à une organisation terroriste, possession et dépôt d’explosifs et dégradations et destruction à finalité terroriste. Toutes ces charges supposent de très lourdes peines et cependant, se riant du fonctionnement de leur justice bourgeoise, on ignore les supposées actions qui auraient été réalisées. La presse écrit qu’il s’agit d’une enquête de la police catalane qui durerait depuis deux ans, en relation avec un supposé groupe du nom de GAC (Grupos Anarquistas Coordinados, Groupes Anarchistes Coordonnés), le même qui avait déjà été imputé à Mónica Caballedo et Francisco Solar, toujours en prison en attente de procès depuis des mois. On voit ressortir dans les indices pour leurs montages la possession du livre ‘Contre la démocratie‘, et d’autres justifications de leurs délires comme le fait d’avoir des structures bureaucratiques et organisationnelles internes, la réalisation de publications ou le fait d’avoir des formes de communication à haut niveau de sécurité (au travers des serveurs Riseup). Pour nous, il ne s’agit encore une fois que d’un montage étatique qui se nourrit de données qui en elles-même ne mènent à rien, mais qui avec l’aide des flics, des procureurs, des journalistes et des juges se transforment en affaire qui sert, depuis leur optique myope, en tant que façon de freiner l’action politique anticapitaliste et anti-étatique, et de dévier l’attention des expulsions locatives, des coupes budgétaires dans les services publics et des cas de corruption politique et entrepreneuriales qui remplissent chaque jour les bulletins d’information du pays.

Parce que ces compagnon-ne-s sont détenu-e-s pour leur action anarchiste, parce que ces compagnon-ne-s ont mis leurs idées en pratique, parce que ces compagnon-ne-s sont nos compagnon-ne-s.

LIBERTE IMMEDIATE POUR LES ANARCHISTES !!
MAINTENANT PLUS QUE JAMAIS, MORT A L’ÉTAT ET VIVE L’ANARCHIE !!
QUE LA SOLIDARITE AILLE AU-DELA DES MOTS !!

Prisons espagnoles : Quelques mots de Mónica Caballero du Centre Pénitentiaire de Brieva

Si je pouvais choisir une autre vie, je n’en changerais pour rien au monde.

Je me rappelle parfaitement le sentiment qui m’enivrait lorsque j’ai commencé à remettre en question l’autorité, je me rappelle les nombreuses contradictions et interrogations. En partant à la découverte d’idées, j’ai rencontré beaucoup de personnes qui faisaient des idées des pratiques concrètes dans leurs bibliothèques, publications, athénées, etc …, ainsi que dans leur vie quotidienne… vivre les idées ici et maintenant. Il n’a pas fallu longtemps pour que je veuille en faire de même.

Je me rappelle l’angoisse que j’ai ressentie en apprenant que des compagnon-nes étaient emprisonné-es pour mettre en pratique les idées de liberté ; frères et sœurs d’idées aux quatre coins du monde dans la gueule de la bête panoptique. Ce sentiment d’angoisse n’a jamais changé, mais il s’ accompagne du geste solidaire.

Nous sommes beaucoup d’anarchistes à nous trouver de l’autre côté du grand mur et la liste s’est encore allongée ce mardi 16 décembre.

Les tentacules du Pouvoir sont tombées sur des espaces anarchistes, des athénées libertaires, des squats et les domiciles de plusieurs acrates de Catalogne et de  Madrid. La chasse a mené à la capture de onze compagnon-nes, dont sept sont resté-es en prison, accusé-es d’appartenance à une bande armée à caractère terroriste. Ce n’est pas du tout un hasard si les personnes arrêtées font partie de mes proches, d’ailleurs plus de la moitié d’entre elles me rendent fréquemment visite en prison. Le maillet juridico-policier a puni la solidarité.

Je ne peux me taire face à tant de misère, la vengeance répressive étatique frise le délire. Les médias (porte-voix des dominants) parlent de chefs et de subordonnés, j’insiste pour eux et quiconque  aurait quelque doute sur le fait que nous sommes anti-autoritaires ! Personne n’est au-dessus de moi et je ne suis au-dessus de personne !

Les espaces attaqués en Catalogne n’ont pas non plus été choisi arbitrairement, d’une part la Kasa de la Muntanya est un symbole important de l’occupation et ses 25 ans loin de la logique capitaliste ont apporté à de très nombreuses  générations de dissidents vis-à-vis de ce système de terreur. Les athénées libertaires et espaces anarchistes frappés n’ont jamais caché leurs idéaux, offrant un terrain fertile où semer des graines de liberté.

Le prix à payer dans cette lutte pour reprendre nos vies en main est très haut, personne n’a dit que ce serait facile, mais sans aucun doute si je pouvais choisir une autre vie, je n’en changerais pour rien au monde. Dans cette bataille contre la domination, aucune cage, aucun mur ne pourront étouffer nos voix, mais sans vous, compagnon-nes, elles ne se transformeraient qu’en échos.

Si à un moment, très chèr-es compagnon-nes incarcéré-es récemment, vous pouvez lire ces mots, je vous dis que j’ai la certitude que vous resterez intègres et à la hauteur des circonstances comme vous l’avez toujours fait.

Je me rappelle toutes les fois où j’ai lu ou entendu que la solidarité est une arme nécessaire pour les anarchistes. J’espère aujourd’hui que ces souvenirs  se feront réalité … transformer nos idées en action.

Centre Pénitentiaire de Brieva, décembre 2014.

Mónica Caballero
Ávila – Prisión Provincial
Ctra. De Vicolozano
Apdo. 206
5194 Brieva (Ávila) – España

La boîte de Pandore et le fourre-tout de l’antiterrorisme espagnol.

Manifestation de solidarité à Madrid le 16 décembre : “Ni innocents, ni coupables / Solidarité avec les anarchistes arrêté-e-s à Barcelone et à Madrid / Ni murs, ni grilles”
Le même jour à Barcelone : “Liberté pour les prisonnier-e-s anarchistes / S’il en touche un-e, ils nous touchent tou-te-s”

La matinée du mardi 16 décembre nous a surpris par une vague de perquisitions et d’arrestations. Elle nous a surpris ? Nous ne mentirons pas. Reprenons depuis le début. Le matin du 16 décembre ne NOUS A PAS surpris. La police autonome catalane, les Mossos d’Esquadra, la Guardia Civil et les agents judiciaires de l’Audienca Nacional* sont partis à l’assaut de plus de 10 domiciles et de quelques locaux anarchistes à Barcelone, Sabadell, Manresa et Madrid, avec leur lot de perquisitions, d’arrestations, de confiscation de matériel de propagande et informatique, en plus de profiter de l’occasion pour tout retourner et piller quelques choses aussi, en utilisant tout le corps anti-émeute de la Brigade Mobile des Mossos d’Esquadra, dans la vieille Kasa de la Muntanya, un espace occupé qui vient de fêter ses 25 ans.

Selon la presse, qui a comme toujours démontré son rôle de porte-voix policier, l’objectif de ces arrestations est de désarticuler « une organisation criminelle a finalité terroriste et de caractère anarchiste violent ». Bien qu’il soit facile de répéter une fois de plus une phrase tout faite, nous allons le faire : la seule organisation criminelle qui cherche à terroriser les gens de par son caractère violent est l’État et ses tentacules : la presse, l’appareil juridique, ses corps répressifs et ses politiciens, d’où qu’ils proviennent.

Pourquoi cette répression ne nous surprend-t-elle pas ? Parce que nous l’attendions.

Il se s’agit pas de jouer à être des oracles, rien de tout cela, seulement de savoir lire entre les lignes et, parfois de façon littérale, les évènements. Comme cela s’est déjà déroulé avec la détention d’autres compagnon-ne-s l’année passée, il y a longtemps que s’orchestrent des vagues comme celle de mardi contre les milieux libertaires et anti-autoritaires. Et si les différentes rafles n’ont jamais été aussi grandes, elles mettaient en évidence un horizon semé de situations de ce genre.

Opération « à l’italienne ».

Depuis deux décennies, le milieu anarchiste de la région voisine qu’est l’Italie vit tous les quelques temps, et de façon toujours plus régulière ces dernières années, des macro-opérations similaires à celle de mardi. Pas seulement du fait de leur aspect de rafles simultanées et de perquisitions dans différentes maisons, mais aussi à cause de l’utilisation de noms faciles à retenir et un certain humour noir, comme dans le cas de la présente opération, surnommée Pandora car dans ce cas, selon ce que la presse a répété de ses sources judiciaires, « c’était une boîte qui, du fait des nombreuses frayeurs que nous avions, il était impossible d’ouvrir ». Par « nombreuses frayeurs », ils se réfèrent à différentes actions ayant eu lieu ces dernières années sur tout le territoire de l’État espagnol. Pour revenir aux opérations italiennes, il suffit de rappeler les noms de quelques-unes de celles de ces dernières années, comme l’Opération Thor, dont le nom renvoyait à l’accusation d’une série d’attaques au marteau contre des distributeurs automatiques et autres bureaux ; l’Opération Ixodidae, qui se réfère au nom technique de la famille des tiques, la façon qu’avaient les fascistes de nommer les communistes et les anarchistes ; ou d’autres comme Ardire, Cervantes, Nottetempo, etc.

En plus de la procédure et de la nomenclature, un facteur qui nous rappelle lui aussi beaucoup le pays voisin est le rôle de la presse, laquelle nous a aussi aidé-e-s à voir ce qui était sur le point d’arriver. Depuis environ 3 ans, voire un peu plus, la presse espagnole a commencé une campagne pour préparer le terrain de manière à ce que des opérations comme celles-ci ne soient pas seulement possibles, mais aussi prévisibles. En pointant du doigt des milieux, et même parfois des espaces précis ou des personnes avec leurs nom et prénom, des collectifs, etc, elle travaille à construire une image caricaturale et un rien bizarre d’un ennemi intérieur qui, bien que cela soit habituel depuis des décennies, a pris ces dernières années les caractéristiques très spécifiques de « l’anarchiste violent », de « l’insurrectionnaliste », de « l’anti-système qui s’infiltre dans les mouvements sociaux », etc.

Le fiasco chilien

L’année 2010 a été une année glorieuse pour l’État chilien. Sebastián Piñera, de droite, entrepreneur et quatrième fortune du pays, en plus d’être élu président, s’est orchestré une opération policiaire, médiatique et judiciaire contre le milieu anti-autoritaire avec plus d’une dizaine de perquisitions et d’arrestations, connue en tant qu’Opération Salamandre, plus connue comme « Caso bombas » puisqu’elle prenait comme point de départ l’enquête sur une série d’attentats à l’explosif survenus les années précédentes, et la création à travers l’imaginaire policier d’une macro-structure hiérarchique d’un supposé réseau chargé de toutes ces détonations : un cirque qui non seulement a affaibli l’image de l’État, en plus de le tourner en ridicule, mais qui a surtout mis en évidence la grossièreté des procédures d’investigation, qui incluent falsification de preuves, chantage et pression pour obtenir des informations ou des « repentis », hasard, etc. La procès a abouti a la relaxe de toutes les personnes mises en cause, et à une soif de vengeance de la part de l’État chilien contre le milieu et les personnes mêlées à l’enquête.

Un an après la finalisation de cette farce qu’était le « Caso bombas », et à travers une autre opération, de ce côté de l’océan cette fois, les ministères, les juges et les policiers espagnols et chiliens ont travaillé de concert sur un nouveau cas. Mónica Caballero et Francisco Solar, tous deux auparavant poursuivi-e-s dans le « Caso bombas », sont arrêté-e-s à Barcelone, où ils vivaient alors, avec trois autres personnes qui ont plus tard été écartées de l’affaire, sous l’accusation d’avoir posé un engin explosif dans la Basilique du Pilar à Saragosse, la conspiration en vue de réaliser un acte similaire et l’appartenance à une supposée organisation terroriste. Ces compagnon-ne-s sont actuellement en prison préventive, en attente d’un procès dont on ignore la date, et nous ne savons pas non plus en quoi leur procès sera altéré par cette nouvelle vague répressive.

La situation est plus ou moins connue de tous et toutes, et si nous sommes bien sûr-e-s d’une chose, c’est que les récentes arrestations servent à donner corps à une affaire qui ne tient pas debout toute seule.

Un hasard ?

Quelques heures avant les arrestations de mardi, le gouvernement espagnol faisait écho dans ses médias du fait que « les ministères de l’Intérieur d’Espagne et du Chili ouvrent une nouvelle phase de collaboration renforcée dans la lutte contre le terrorisme anarchiste ». Le lundi 15 décembre dernier, le ministre de l’Intérieur espagnol, Jorge Fernández Díaz, a rencontré au Chili le vice-président et ministre de l’Intérieur chilien Rodrigo Peñailillo, dans le Palais de La Moneda, siège du gouvernement à Santiago du Chili. « Dans la lutte contre le terrorisme, le Chili trouvera en l’Espagne une solide alliée », se gargarisait l’Espagnol, tandis qu’il recevait la Grande Croix de l’Ordre du Mérite chilien, « la plus grande décoration de mérite civil du pays », selon la presse, un trophée que l’État chilien octroie en ce cas pour le labeur policier et comme prix pour l’arrestation des compagnon-ne-s Mónica et Francisco l’an passé.

En plus de ces prix et de ces éloges, Fernández le commerçant a vendu un peu de sa marchandise : perfectionnement policier, judiciaire, matériel répressif varié, etc.

Et ce qui reste à venir…

Quel sera le prochain épisode répressif ? Nous l’ignorons. Jusqu’à présent, on ne sait presque rien de comment vont nos compagnons et compagnonnes, de quoi on les accuse exactement, à quelles mesures répressives ils et elles seront soumis-es, si la prison préventive les attend, etc.

Ce qui est sûr, c’est que cette opération n’est pas un fait isolé, mais plutôt qu’elle est un maillon de plus d’une chaîne. Une chaîne répressive parfois brutale et parfois subtile, dans laquelle peuvent rentrer les nouvelles lois (il n’y a qu’à penser à la récente Ley Mordaza**), l’assaut mené contre les sans-papiers par des rafles racistes toujours plus énormes, la brutalité policière, ou encore l’aspiration à gérer la misère et à administrer la répression (qui est ce que fait l’État, après tout) par une partie de la pseudo-gauche (avec Podemos*** en tête) qui se réduit de façon toujours plus évidente à une parodie d’elle-même. Expulsions locatives, matraques, fascistes, durcissements légaux et punitifs en tout genre, jeux de miroirs nationalistes et sociaux-démocrates sont ce que nous dépeint le présent. Il n’y a rien de pire à attendre : le pire n’est jamais parti.
L’éventail des possibilités de l’antiterrorisme espagnol est un fourre-tout. Il est là, bien en vue, pour nous rappeler que pour l’État, lutter signifie terrorisme. Il fonctionne comme un épouvantail. Allons-nous nous laisser effrayer ?

L’État et ses agents disent avoir ouvert la boîte de Pandore. Dans la mythologie grecque, Pandore est l’équivalent de la Ève biblique. Avec la misogynie caractéristique des deux mythologies, Pandore ouvre sa boîte comme Ève mange sa pomme, et libère tous les maux qui s’y trouvaient.

Nous sommes capables de créer notre propre narration et de nous foutre leur mythologie merdique là où ça nous chante. Notre histoire est différente. La « boîte » que cette opération répressive a ouverte nous exhorte à agir, à ne pas baisser la garde, à rester attentif-ves à leurs prochains mouvements. Elle nous fait penser et repenser quel est le monde que nous voulons et quelle est la distance entre ce monde et le leur. Elle nous porte à voir l’urgence d’agir, d’aller de l’avant.

Les compagnonnes et compagnons arrêté-e-s font partie de différents projets, espaces, collectifs, etc., et il est très important que ceux-ci ne retombent pas, que la ruine (dans tous les sens du terme) à laquelle ces situations mènent généralement ne génère pas d’impuissance et de sentiment de paralysie.
Nous disons toujours que « la meilleure solidarité, c’est de continuer la lutte ». D’accord, mais, qu’est-ce que ça veut dire dans la pratique ? On rebat aussi que « s’il touche à une personne, ils nous touchent tou-te-s ». Cela s’est laissé démontrer par les réponses et les manifestations qui ont eu lieu dans différents endroits, ainsi que par la chaleur inconditionnelle des compagnon-ne-s resté-e-s dehors.

Nous pouvons être sûr-e-s d’une chose, et c’est que les compagnonnes et compagnons détenu-e-s peuvent sentir cette chaleur qui passe outre les barreaux et l’isolement, parce que c’est cette même chaleur qu’ils et elles ont su donner lors d’autres occasions.

Barcelone, 18 décembre 2014

Notes de Contra Info :
* L’Audiencia Nacional est un tribunal suprême spécial chargé, entre autres de toutes les enquêtes antiterroristes en Espagne.
** La Loi Mordaza est la nouvelle loi sur la sécurité publique en Espagne, qui limite les ‘droits fondamentaux’, établit des quotas d’immigration, criminalise les occupations d’immeubles et dans la rue, etc. De nombreux rassemblements sont prévus ces jours-ci contre la mise en place de cette loi.
*** Podemos (Nous pouvons) est une organisation de gauche issue de la rencontre des politiquards des cendres du mouvement du 15M et de la gauche trotskyste, qui se présente aux élections et prétend représenter l’alternative aux politiques libérales.

Barcelone : résumé du rassemblement après l’assassinat de Rémi Fraisse

Rémi assassiné la nuit du 25 octobre des mains de l’Etat français / La mort ne s’oublie pas ni ne se pardonne !

Le lundi 3 novembre, environ 50 personnes se sont rassemblées devant le consulat de France pour démontrer notre dégoût des États et de leurs polices. Dans ce cas précis, il s’agissait de l’État français, qui à travers ses chiens de garde a assassiné Rémi Fraisse le 26 octobre dans le marais de Sivens, au cours d’une manifestation contre le projet écocide qu’ils essayent d’imposer depuis des années.

Après avoir crier contre la police, les États et appeler à la solidarité internationale, une manifestation spontanée a eu lieu, bloquant les rues du centre de Barcelone pendant une demi-heure.

Pas une mort de compagnon-ne sans réponse !

Tous les États sont assassins !

Nous n’oublierons pas, nous ne pardonnerons pas !

Barcelone : caméras de surveillance sabotées

Les 12 et 13 mai 2014, nous avons saboté deux caméras de vidéo-surveillance avec des marteaux à une station de métro à Nou Barris, une autre de la même façon à Sant Andreu, et bombardé de peinture deux autres caméras respectivement à Gràcia et Sant Antoni.

Nous envoyons nos salutations chaleureuses aux compagnon-es anarchistes emprisonné-es à travers le monde, avec une affection particulière envers Mónica et Francisco, incarcéré-e-s dans l’État espagnol.

Vive l’anarchie.

Barcelone : Chronique de la manifestation anticapitaliste du 1 Mai 2014

barna-primero-de-mayo-2014Le Premier Mai, une manifestation était appelée à 17h30, après le rendez-vous libertaire qui a eu lieu dans le centre de Barcelone le matin. Le bloque libertaire de la manifestation anticapitaliste était appelé contre l’esclavage salarié et pour la révolution sociale.

C’est là que se sont donné-e-s rendez-vous toutes celles et ceux qui n’ont pas leur place dans les manifestations des partis et des syndicats majoritaires. Une dissidence qui frôle le ridicule quand le Front Civic de Catalogne intoxique les manifestants avec des chansons d’après-guerre et du rock vieillot au ton communiste. A part cette petite secte citoyenniste, il y a les habituels syndicats gauchistes minoritaires, des petits groupes staliniens, des cortèges mouvements de tous poils, etc. Au milieu de tout ça, un bloque noir se constitue, composé majoritairement d’encapuché-e-s qui chantaient entre autre « le peuple unit, travail sans parti », « le peuple organisé, travail sans Etat », « La démocratie dure le temps de l’obéissance », « Nous sommes anti-démocratiques », « A bas les murs des prisons ».

Après plusieurs détours de la manifestation, et face à une police qui protège les entrées des quartiers les plus touristiques et les plus étroits, là où lors de la dernière manifestation de défense des accusé-e-s dans l’attaque du Parlement se sont produits d’importants troubles, commencent les destructions de banques, d’immobiliers et de mobiliers urbains. On essaye de maintenir le plus loin possible tous ces voyeurs avides d’images ou de vidéos à mettre sur internet pour partager avec leurs amis, chose pratiquement impossible du fait des caractéristiques de la manif. Un curieux s’est retrouvé sans caméra, devant les critiques prévisibles de celles et ceux qui défendent la liberté d’expression libérale qui aide l’Etat à emprisonner des compagnon-ne-s. Après avoir détruit et incendié des banques et des poubelles, arrivées à la Délégation du Gouvernement la manifestation se divise. Au micro des cortèges gauchistes de la manif, on accuse les encapuché-e-s de « détruire la manif unitaire » et la manif est déclarée annulée, après un échange de paroles et de gestes suffisamment éloquents. Le bloque noir continue sur une Avenue peu propice à l’attaque et à la défense du groupe. Une banque est attaquée est c’est à ce moment-là que la police charge et disperse la centaine de compagnon-ne-s présent-e-s.

Peu après, certains médias ont déclaré que 4 arrestations avaient eu lieu. Les compagnon-ne-s sont toujours accusé-e-s mais elles/ils sont sorti-e-s de garde à vue.

TOUTE LA SOLIDARITE AUX DETENU-E-S !!

GUERRE SOCIALE AU CAPITAL, SES DEFENSEURS ET SES FAUX CRITIQUES !!

POUR UN PREMIER MAI D’EMEUTES !!

POUR UN PREMIER MAI TOUS LES JOURS !!

en espagnol

[Espagne] L’Anarchie est innévitable

En novembre 2013, cinq compagnon-ne-s anarchistes sont arrété-e-s à Barcelone accusé-e-s de l’attaque contre le basilique del pilar à Saragosse et d’appartenir à une organisation terroriste. Cette organisation serait, d’après la presse et le juge d’instruction de l’affaire, le « Commando Insurrectionnel Mateo Morral, appartenant aux Groupes Anarchistes Coordonnés, branche espagnole de la FAI/FRI (Fédération Anarchiste Informelle/Front Révolutionnaire International) ». Comme nous le savons, sur ces cinq compagnonnes, deux (Mónica et Francisco) se trouvent actuellement en prison, et tous ont les mêmes charges.

La police, l’Audience Nationale, la presse, l’Etat… perdent leur temps en cherchant des « organisation terroristes anarcho- insurrectionnalistes ». Ca ne sert à rien d’essayer de trouver des structures, des coordinations, des groupes ou des fédérations où frapper, puisque le vrai problème pour le système, et s’il ne le sait pas nous le lui disons, ce n’est pas une structure quelconque, mais les propres idées anarchistes et les individus rebels en personne.

Nous ne nions pas l’importance de se coordonner, de se connaitre, de communiquer, de tisser des liens, formels ou informels. Ce que nous disons purement et simplement c’est qu’en chaque individu existe la graine de la rébellion. Dans les idées anarchistes, et dans leur pratique, existe le germe qui détruira tout pouvoir. Tant qu’existera l’Etat ou n’importe quel type d’autorité il y aura des idées anti-autoritaires et des individus anarchiques disposés à en finir avec cette autorité.

Tant qu’il restera un-e seul-e anarchiste la lutte continuera. L’Etat peut toujours accuser qui il veut de ce qu’il veut et pointer ou essayer d’effrayer notre mouvement, nos structures et nos compagnonnes, ça ne lui servira à rien. Ca fait déjà longtemps que c’est ce qu’il essaye de faire. Dans cette tâche, l’Etat a été particulièrement lourd pendant l’année qui vient de s’achever. La presse a été particulièrement insistante avec le danger anarchiste, avec les attentats, avec les violents anti-systèmes qui infiltrent les manifestations. Le mécontentement est semé. Le germe de la rébellion existe et nous, anarchistes, continuerons à diffuser nos idées, nos manières de nous mettre en rapport (dans lesquelles l’autorité n’est pas admise), nos pratiques et nous continuerons à chercher des complicités avec tous ces opprimés qui veulent se libérer de leurs chaines ou qui essayent simplement de lutter contre ce qui les exploite chaque jour.

Toute notre solidarité avec Francisco, Mónica et les autres accusées de Barcelone.

Toute notre solidarité avec les compagnons anarchistes de Galice arrêtés en Janvier, accusés d’avoir attaqué un siège patronal.

Toute notre solidarité avec les compas arrêtées dans les diverses manifestations et révoltes aux quatre coins de l’état espagnole et du reste du monde.

Toute notre solidarité avec nos prisonniers et avec toutes les emprisonnées rebelles qui se battent pour leur dignité.

Respect et honneur au compagnon Sebastián Oversluij, mort au Chili, et pour toutes les personnes tombées dans la lutte contre l’autorité aux quatre coins du globe, tout au long de l’histoire.

Toujours fermes, toujours anarchistes. Contre toute autorité, comme l’ont dit d’autres compagnonnes avant nous, l’anarchie est inévitable.

Groupes Anarchistes Coordonnés
Mars 2014

Barcelone : Attaque contre une fondation anti-avortement

Dans les premières heures du 10 février 2014, nous avons fracassé toutes les fenêtres vitrée de la Fondation Vidal i Barraquer, située dans le quartier de Sant Gervasi à Barcelone, pour indiquer leur complicité active avec la Conférence épiscopale espagnole dans la prévention des avortements. Nous nous joignons donc aux journées de lutte pour le féminisme autonome contre la nouvelle loi anti-avortement et en faveur de l’avortement libre sans frais.

Nous savons qu’une action impliquant seulement des vitres brisées n’est pas une révolution, mais un total de fenêtres brisées cette semaine et les jours à venir en soutien à l’avortement et contre la nouvelle loi, c’est un signal clair d’augmenter la rage contre tous ceux qui ont l’intention de décider de notre corps, que ce soit les partis politiques, l’Eglise ou tout organisme apparenté.

La Fondation Vidal i Barraquer est l’une des institutions “en faveur de la vie”, qui figure dans le diocèse de la Conférence épiscopale, qui s’affairent à la manipulation de femmes envoyées par la Fondation Pro-vie de Catalogne à ne pas avoir recours à un avortement, soi-disant fournissant “médiation” et “conseils juridiques”.

Leur rôle fait partie du mécanisme d’oppression qui condamne beaucoup de femmes à être mères, même quand elles ne veulent pas ou ne peuvent pas se permettre de donner naissance. Leur idée de la famille perpétue le système patriarcal, le même système qui provoque des abus impliquant à la fois garçons et filles ainsi que la soumission au type macho, avec des conséquences dévastatrices qui finissent trop souvent en morts … Pro​​-vie?

c’est pourquoi nous les avons marqués, pensant que c’est une bonne idée de briser les vitres comme une forme d’expression. Nous n’allons pas garder le silence.

La paix sociale est terminée !

Pour la radicalisation et la généralisation des expressions de colère, également d’un point de vue féministe !

Pour la mort du patriarcat sous toutes ses formes !

La semaine de la lutte ne fait que commencer, qu’elle devienne leur cauchemar toute l’année.

Ni Dieu, ni maître, ni Etat, ni mari ou parti !

Des féministes

Collaboration du Chat Noir Émeutier

Barcelone : Attaque contre la Deutsche Bank

Solidarité, unité et action ! Et ne pas se faire attraper !

Le 17 Janvier 2014 nous avons brisé toutes les fenêtres vitrée de l’agence centrale de la Deutsche Bank, située sur l’avenue principale de Barcelone, passeig de Gràcia, en solidarité avec la lutte des habitants du quartier de Gamonal, dans la ville de Burgos, et en solidarité avec les compagnon-ne-s du squat Rote Flora à Hambourg, quelques jours après, il a été observé que leur lutte et leur détermination leur a donné une petite victoire, que les travaux de construction du nouveau boulevard à Gamonal ont été annulées, tandis que les plans de développement urbain à Hambourg qui voulaient détruire le centre social anticapitaliste Rote Flora ont été modifiés, et n’est plus désormais une menace pour le squat. Ces deux exemples nous montrent que la lutte des classes peut porter ses fruits, et cet acte est notre petit grain de sable dans cette direction.

ACTION ET SOLIDARITÉ ANTICAPITALISTE.

Avec ou sans capuche, vive la résistance !

Collaboration du Chat Noir Émeutier

Perpignan, France : Solidarité avec les anarchistes emprisonnés

(photo prise le 20 décembre 2013 devant la “Casa de la Generalitat” à Perpignan en compagnie de membres de la Coordination des Groupes Anarchistes)

Le 13 novembre 2013, la police nationale espagnole a de nouveau arrêté des militants anarchistes à Barcelone. Deux d’entre eux restent emprisonnés les autres, libérés mais toujours inculpés.

Pour la deuxième fois en quelques mois, ils emprisonnent sous couvert des lois antiterroristes. Après avoir arrêtes en mai 2013, 5 autres camarades, coupables d’avoir partagé sur facebook des affichettes appelant à la lutte contre la répression, contre le fascisme, contre l’état.

Il y a quelques jours la Justice de l’état Espagnol condamnait Xurxo, militant de la CNT-AIT de Galice à un an de prison pour avoir participé à un « piquet » lors de la gréve générale du 14 novembre 2012.

Pour l’état espagnol, c’est du terrorisme !

Il est évident que dans une période agitée comme en vit l’Espagne aujourd’hui, l’état fera tout pour empêcher toute organisation collective des exploités de tous genres ! La meilleure façon pour un état pour gérer préventivement ce genre de soulèvement est d’emprisonner sous de fausses accusations, les militants les plus actifs ! Cela se fait bien sur avec la complicité de la presse et des médias qui traitent les militants arrêtés comme de dangereux terroristes, évitant ainsi la propagation d’idées radicales qui pourraient provoquer des soulèvements populaires radicaux et non contrôlés par des partis ou syndicats.

Nous appelons clairement à soutenir ces compagnes et compagnons inculpés ou emprisonnés !

CNT-AIT de Perpignan
9, rue Duchalmeau ; 66 000 Perpignan.

Barcelone : attaque contre les bureaux d’Endesa

Power-Utility

Contre la MAT et le monde qui en a besoin

Dans la nuit du 16 septembre, nous avons bouché les serrures du bureau d’Endesa dans le quartier Gran Via de Barcelone. Endesa est impliqué dans la construction de lignes électriques à très haute tension (MAT en espagnol) et d’autres lignes d’électricité à très haute tension qui dévastent le territoire, enrichissent le progrès et la civilisation, et renforcent la domination de l’État et du capitalisme.

Contre la MAT, le progrès et le monde qui en a besoin
Mort à l’État et à la civilisation

sourceCollaboration du Chat Noir Émeutier

Barcelone : la Catalunya Caixa gèle le procès contre la Banc Expropriat

banco

Aujourd’hui nous sommes content-e-s, aujourd’hui nous nous sentons fort-e-s. La Catalunya Caixa a demandé le gèle du procès contre la Banc Expropriat [banque expropriée]. Notre joie vient en partie de ça, mais ce qui nous rend vraiment heureux/ses c’est la façon dont nous l’avons obtenu; la principale raison a été grâce à ces anonymes qui chaque jour ont aidé d’une façon ou d’une autre ce projet, en faisant que la solidarité soit quelque chose de plus qu’un simple mot.

Nous l’avons fait entre tous/toutes, depuis l’autonomie, l’entraide, la désobéissance, l’autogestion et l’action directe. Sans demander la permission, sans avoir à pleurer devant aucune institution, sans vendre nos propos à aucun médias officiel. C’est ça notre victoire et c’est ça le chemin que pas à pas et pierre par pierre nous voulons continuer de construire.

La Catalunya Caixa continuera d’essayer de récupérer sa propriété. Et nous continuerons d’essayer de faire de cette ville un lieu où les personnes sont au dessus de n’importe quel profit économique. La banque n’est pas plus que quatre murs et nous savons que la Catalunya Caixa a beaucoup plus de bureaux où créer de la vie, des réseaux de résistance et d’autogestion. Ce que nous considérons plus important c’est que cette idée a percé dans notre quartier, où beaucoup de voisin-e-s, qui souffrent au quotidien et de façon dramatique des abus des pouvoirs économiques et politiques, ont trouvé dans cet espace un lieu où ne pas se sentir seul-e-s et exclu-e-s.

À partir de maintenant nous voulons recentrer les efforts dans le projet que nous avons dans la Banque, au moins jusqu’à ce que nous ayons des nouvelles au sujet du procès, vu que la Catalunya Caixa a seulement demandé sa suspension temporaire. Ceci ne veut pas dire qu’elle ait retiré sa plainte. Elle peut relancer le procès à n’importe quel moment et nous serons attentifs/ves et préparé-e-s lorsque cela arrivera.

La lutte contre le capital continue, à une prochaine dans la Banc Expropriat et dans les rues.

source 

Barcelone, Espagne : une agence bancaire de la Caixa attaquée

b

Dans la nuit du 26 Juin 2013, nous avons détruit les vitrines d’une agence bancaire Catalunya Caixa de la rue Cantabria dans le quartier barcelonais de Sant Martí.

Cette nuit-là, nous n’avons pas seulement brisé quelques vitres, mais aussi, même si c’est juste pour quelques secondes, nous avons aussi cassé la paix sociale et les relations sociales marchandisées et autoritaires, prenant le contrôle de nos vies et détruisant la résignation et l’apathie durant quelques instants.

Nous avons attaqué cette banque spécialement pour trois raisons :
1) Pour être une institution capitaliste.
2) Pour être, dans un contexte plus spécifique, derrière une énorme quantité d’expulsions de maisons et de squats dans cette ville, tels que le processus en cours d’expulsion contre la Banque expropriée de Gràcia (voir ici) (Catalunya Caixa: vous feriez mieux de retirer votre plainte parce que le feu et les pierres sont plus puissants que vos vitrines merdiques).
3) Parce que nous avions juste envie de le faire.

Nous tenons à dédier cette modeste action à tous les rebelles, anti-autoritaires et anarchistes réprimés aux quatre coins du globe, depuis les quartiers de Barcelone ou de Madrid à ceux d’Athènes ou d’Istanbul. De Jakarta ou Minsk jusqu’à Oakland, Mexico ou Santiago du Chili.

Nous invitons tous les réfractaires à se joindre à cette guerre sociale dans le  rejet de toute autorité, et avec une seule idée en tête : attaquer.

Nous promettons plus.

source – collaboration du Chat Noir Émeutier

État espagnol : ils devraient en arrêter plus

lkjhgfr

La police a arrêté 5 personnes en lien avec l’anarchisme …

A la suite des dernières détentions et perquisitions dans des lieux liés au milieu anarchiste et de la tentative, qui a lieu ces derniers temps, de porter des coups et de paralyser ce dernier, nous sommes conscient-e-s que si l’État veut réellement en finir avec nous
… il devrait en arrêter plus !

Parce que l’existence de l’État et d’une quelconque forme d’autorité est incompatible avec la notre.

Parce que l’État comprend la logique de l’obéissance et de la soumission à son égard et nous, nous ne voulons comprendre que la logique de la rébellion et de la liberté.

Parce que n’importe quel gouvernement, qu’il soit de Gauche ou de Droite, cherche à nous imposer ses intérêts, qui sont les mêmes que ceux de l’élite politique, économique, militaire, technologique, etc.

Parce que nous ne sommes pas venu-e-s pour signer un pacte en échange de réformes et de miettes, mais pour détruire ce Système qui met un numéro de série, un prix et une date de péremption à chaque personne.

Parce que nous voulons créer un nouveau type de relations, une manière différente de vivre ensemble, de gérer notre vie et notre quotidien basé sur la solidarité, la solidarité mutuelle et l’autogestion, une forme de vie basée sur l’éthique de l’autonomie et de l’émancipation où la liberté de chacun renforce celle des autres.

Parce que lorsque « l’ordre constitutionnel » est en danger, l’État emploie tous les outils nécessaires pour le défendre, que ça soit par la force (avec la Police) ou par l’endoctrinement (avec la presse et la publicité), outils qui fonctionnent généralement à l’unisson.

Les arrestations de la grève générale du 29M, du blocage du Parlament, du 1 Mai 2011 à Barcelone, de la grève générale du 29S, ainsi que les différentes arrestations individuelles de compagnon-ne-s accusé-e-s de diverses actions, à Madrid et en Catalogne entre 2008 et 2011, ne sont que quelques-uns des exemples les plus récents.

C’est pour cela que l’État devrait continuer à nous porter des coups et c’est pour cela que nous ne baisserons pas la tête, nous n’aurons pas recours à la logique judiciaire innocence/culpabilité ni à la logique démocratique du vote et de la délégation…

… et nous continuerons de lutter !

Source 

Barcelone : Communiqué d’actions anarchistes et réponse aux nihilistes

Avec ce communiqué nous voulons revendiquer les actions suivantes, comme faisant parti d’une lutte pour la destruction de l’État, du Capital, du patriarcat et tout système de domination, une lutte pour la création libre de relations volontaires et solidaires à niveau global et au niveau local; en d’autres termes, un lutte pour l’anarchie.

5 janvier : le soir nous avons conté une histoire à un enfant sur les maquis et la lutte anarchiste contre Franco et contre la démocratie.

13 janvier : nous avons cuisiné un repas sain pour une compagnonne qui a une maladie chronique.

17 janvier : nous avons écrit une lettre à un compagnon en prison pour avoir participé à une émeute.

12 février : nous avons gardé les enfants d’amis en situation de précarité économique obligés de se salarier.

16 février : nous avons discuté ouvertement avec nos voisins au sujet de la nécessité de brûler des banques et d’attaquer la police pour réaliser nos rêves.

19 février : nous avons dit à des activistes de gauche que les encapuchonnés n’étaient pas des flic infiltrés mais que c’était nous, et qu’il était bien de se mettre une capuche et de prendre les rues par la force.

28 février : nous avons offert des légumes de notre jardin à des amis et des voisins, sans argent ni contre-partie.

Pourquoi nous revendiquons ces actions ? Ces derniers mois nous avons aussi renversé des poubelles, brûlé des banques, blessé des journalistes, brisé des vitrines de magasin et attaqué des policiers.

Pour nous les attaques contre le système sont essentielles dans notre lutte. Mais nous nous sommes trompés nous-même. Une lutte ne consiste pas seulement en des attaques. Les attaques NE sont PAS plus importantes que la nécessité de prendre soin de nous, de maintenir et diffuser notre histoire collective, de créer des relations basées sur le don, la solidarité et la réciprocité, d’imaginer de nouveaux mondes et de nouvelles luttes, de confronter notre isolement et d’établir des relations subversives et honnêtes avec des gens qui sont en dehors du ghetto catégorique et politique dans lequel le Spectacle nous cache.

Il devient évident que nous avons perdu à plusieurs reprises dans le passé, et que le plus dur de tout est la fracture historique et la perte de notre mémoire de lutte; c’est de devoir partir de rien. L’hyper-aliénation, contre laquelle le nihilisme est la réponse logique, n’est pas plus que le résultat de la défaite dans des luttes passées. Nous nous trouvons dans un ensemble qu’il faut détruire, uniquement parce qu’il ne reste plus rien de ce que nous avons construit dans le passé. Pour ne pas tout perdre à chaque fois que nous nous soulevons, nous devons nous soutenir, pas comme des individus isolés mais comme une commune, comme une lutte collective et multi-générationnelle. Et ça, on ne peut pas l’obtenir en donnant une priorité exclusive aux attaques.

La hiérarchie des tactiques appartenant à la gauche a été très peu modifiée au sein du nihilisme : ils ont choisi le fer de lance, les actions soi-disant plus importantes, comme les seules qui importaient, et ils ont oublié le reste.

C’est une vision patriarcale et contre-productive. C’est l’oubli de toutes les actions, d’abord invisibilisées par le patriarcat, ensuite par le capitalisme, et enfin par la gauche soi-disant anticapitaliste, qui sont nécessaires pour la vie et aussi pour la lutte. La tactique la plus agressive n’a de sens et ne peut être soutenue que dans un complexe d’actions de tout type, tant qu’elles sont libertaires et directes. Continue reading Barcelone : Communiqué d’actions anarchistes et réponse aux nihilistes