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Depuis quelques part dans le monde : Lettre du compagnon Carlos López « Chivo »

Compagnons, j’écris ces quelques lignes avec l’intention de vous faire connaître mon actuelle condition de vie, que j’ai décidé de mener depuis une perspective très particulière suite à la série de situations qui ont été suscitées dans le récent contexte de  la lutte individuelle et/ou sociale, et la répression contre celle-ci.

Il existe une longue liste de compagnons et de compagnonnes qui ont été harcelés et sur lesquels on a enquêté pour l’activité anarchiste de ces derniers temps dans le pays, plus spécifiquement dans le centre et le sud, en les plaçant sous filature pour observer leurs mouvements et les gens avec qui ils s’organisaient, en envoyant des connards de sales balances pour recueillir de l’information, en accusant les compagnons étrangers de financer les luttes, et un grand etc. ; y compris au moment de l’arrestation qui m’a conduit en prison avec mes compagnonnes d’affinité Amélie et Fallon, il a été tenté de lier beaucoup de gens du milieu libertaire/anarchiste pour les relier à notre cas (5E), retournant quelques maisons pour trouver « des preuves » (sans y parvenir) et ainsi avoir plus d’arguments pour monter un coup dur à l’intérieur du petit monde acrate.

Cela a conduit comme résultat à l’arrestation successive du compagnon « tripa » (et la persécution d’autres compagnons qui ont aussi dû s’éloigner), qui a heureusement pu compter avec la réaction opportune des compagnons du GASPA pour le tirer de là immédiatement parce que l’accusation n’était pas bien fournie et, après sa décision rapide de partir en cavale, il n’y avait pas grand chose à choisir puisqu’en l’accusant sur la base de ses antécédents « délictueux » et en y ajoutant qu’ils l’ont lié aux enquêtes sur le terrorisme, le sabotage et les autres conneries qu’ils voulaient nous coller, il ne lui restait pas beaucoup d’autres alternatives que la prise de cette décision.

Pour des évidences semblables et en ayant la faculté de choisir librement, j’ai décidé de prendre le chemin de la cavale pour plusieurs raisons, principalement pour ma propre sécurité et celle des autres compagnons, du fait de la ligne de suivis qui s’est amorcée à partir de cela. Je ne serai ni l premier ni le dernier à le faire, à prendre un chemin de vie qui comporte en partie le fait de me réapproprier ma propre vie, mais aussi un côté violent, frontal et réfractaire envers toute autorité, parce qu’il n’y a pas besoin d’être érudit pour se rendre compte que tu te retrouveras dans le viseur des enquêteurs et procureurs qui tentent de te relier/de t’impliquer dans n’importe quelle affaire d’action directe qui se génère sur le champ de bataille, et dans mon cas, sortir sous contrôle judiciaire et signature, il est certain qu’ils m’auraient à leur merci pour me reprendre quand cela leur chanterait, un plaisir que je ne pense pas leur offrir, en tout cas pas dans la mesure de mes possibilités.

En plus de n’avoir pas la moindre intention de collaborer avec ce putain de petit théâtre juridique qui continuerait après ma sortie de prison, j’avais depuis le premier instant de ma libération physique décidé de ne pas être la proie de leur chasse en restant contrôlé par le biais de la visite périodique au lieu où je devrais supposément me présenter pour y étaler ma signature pendant un an et demi de plus ; et j’ai décidé de ne pas me présenter le jour suivant devant les juges, pour casser cette chose que je comprends comme une ligne de suivi.

Cela ne veut pas dire que je m’éloigne de la lutte ou que je me repentisse de ce qu’il me faille vivre pour pouvoir la mener, au contraire, elle continuera d’être le principal facteur personnel à me pousser dans cette facette insurrectionnelle vers l’inconnu de la liberté ; depuis « dehors » on peut aussi continuer la quotidienneté de l’attaque permanente sous ses formes et contenus les plus larges, en cherchant à poursuivre mes projets depuis ailleurs mais avec les mêmes visions, en ayant clair le fait que ce n’est pas avec la prétention de mener ma lutte vers la clandestinité volontaire ni chercher une forme spécialisée ou supérieure d’attaque, sinon simplement savoir qu’il s’agit des conséquences que nous devons affronter et assumer du fait de transiter sur ces sentiers de conflit, de faire les choses pour ce en quoi nous croyons et comment nous le créons possible et nécessaire.

J’ai toujours su que s’opposer fermement aux formes de subordination et aux contenus idéologiques, que les techniciens du mensonge démocratique emploient pour maintenir leurs privilèges et l’état des choses, apporteraient avec soi des circonstances contraires à ce que toute personne « normale » souhaiterait pour sa vie, mais comme je ne veux pas être ce genre de personne normale et accepter d’être un esclave de plus, j’ai été heureux de faire les choses de cette façon, comme agirait n’importe quel irréductible qui chercherait de la vie depuis sa façon de comprendre les choses.

Du point de vue de la commodité, il serait pour moi bien mieux, après être sorti de prison et avoir marché dans la rue, de voir mes parents et mes amis et d’être aux côtés de ma fille bien aimée ; tout comme être aux côtés des compagnons, compagnonnes et affinités de diverses tendances pour continuer d’agir ensemble ; mais je comprends que tout ceci n’est pas un jeu et que la lutte doit être menée jusque dans ses dernières conséquences, il est nécessaire de lui donner le sérieux qu’elle requiert parce qu’il est parfois nécessaire de prendre des décisions qui peuvent s’avérer douloureuses du fait de la distance physique avec les êtres que l’on aime. C’est pour cela que je vois la cavale non pas comme la seule sortie, mais comme la plus proche de la vision que je me fais de la situation, j’ai jugé adéquat d’agir ainsi, entre autres choses, pour ce que j’ai déjà dit avant sur le fait de ne pas laisser de prise aux suivis et tentatives de me relier à de futurs actes violents similaires à ceux pour lesquels j’ai été fait prisonnier, et par eux relier d’autres compagnons et ceux que je pourrais croiser sur le chemin, parce que nous savons ce que vaut la loi et l’ordre pour l’État et ses serviteurs, mais bien sur, pas en terme de peur, sinon en partant du fait que prendre soin des nôtres est aussi un acte insurrectionnaliste.

Une partie de mon insurrection individuelle consiste en la rupture avec toute forme d’attache, et la partie prépondérante nécessaire est la destruction constante de toute relation personnelle/sociale qui émane de l’ennemi État/Capital haï et de toute autorité, contre lequel je continue de me déclarer en guerre permanente dans l’échelle de mes possibilités ; ces relations reflétées dans la société aliénée qui ne reproduit que ce qu’elle apprend dans ses instituts d’éducation et religieux, ses moyens d’informations et de production économique/technologique, tout comme les façons de se comporter dans différents aspects du quotidien qui ne mènent qu’à la domination et, de ce fat, mon besoin de ne pas participer au jeu juridique et à ne pas être un « bon citoyen » qui puisse démontrer que le châtiment imposé par les lois et leurs mentors fonctionnent. Que tout cela aille chier !

Voilà pourquoi je préférerai mourir en essayant plutôt que de chercher une quelconque concession, médiation, aide ou pacte avec l’ennemi même que je cherche à détruire, en comprenant que chaque personne a ses perspectives et ses façons de faire les choses, en respectant ce que chacun fait de ses luttes, et en soutenant celles avec lesquelles je ressens une affinité ou qui montrent au moins une certaine hostilité contre l’ennemi ; mais c’est mon choix, et je m’y tiens.

Sans rien dire de plus, une grande étreinte à qui pourra me lire, et en particulier à mes amitiés, compagnons et compagnonnes de lutte, aux membres de ma famille et à tous ceux qui se reconnaissent dans la lutte contre le pouvoir dans chacune de ses facettes. La lutte continue, en ne voyant pas la situation comme prémisse de la fin, sinon comme la simple continuité de la libre possibilité d’agir.

POUR LA LIBERTE DES PRISONNIERS ET PRISONNIERES DANS LE MONDE !

POUR LA SOLIDARITE AVEC LES COMPAGONS ENCAVALE, QUE LE VENT EFFACE LEURS EMPREINTES !

POUR LA DESTRUCTION DU POUVOIR SOUS TOUTES SES MANIFESTATIONS !

SOLIDARITE AVEC LES COMPAGNONS EN GREVE DE LA FAIM !

GUERRE SOCIALE DE TOUTES PARTS !

VIVE L’ANARCHIE

Carlos López “Chivo”
Depuis quelques part dans le monde
5 avril 2015

Italie : Sur la répression à Turin

Ce texte a été écrit avant les dernières arrestations du 9 décembre 2013.
Place nette ?

« Place nette ». Ainsi pourrait s’appeler, si elle avait un nom, l’opération que depuis avril dernier préfecture et parquet de Turin mènent contre des compagnons qui vivent et luttent principalement dans les quartiers de Barriera di Milano et de Porta Palazzo. Pourrait parce que, à la différence d’autres opérations judiciaires avenues ailleurs contre des anarchistes aux noms plus ou moins fantaisistes (Ardire, Mangiafuoco, Thor, Ixodidae, Outlaw, etc.) dans ce cas, les juges turinois ont, au moins pour le moment, choisi une autre voie. Plus discrète et anonyme, et qui pourtant ajoute quelques ingrédients à la recette de la répression en Italie.

Pas de « grosse enquête » qui implique un grand nombre de compagnons et les charge d’un délit associatif soutenu, la plupart du temps, par différents délits spécifiques, mais beaucoup d’enquêtes plus petites avec des chefs d’inculpations spécifiques pour lesquelles sont demandées et obtenues des mesures judiciaires de différents types. Non pas que ‘la grosse enquête » ait disparu de la projectualité de la préfecture : celle-ci continue probablement d’être proposée régulièrement et sans vacarme à la magistrature, car d’un côté elle justifie l’infinie prolongation des écoutes téléphoniques et ambiantes contre les compagnons, et de l’autre elle représente une carte à garder toujours prête. Pour donner un exemple turinois : le coup de filet de février 2010 avec lequel on accusait des participants à « l’assemblée antiraciste » de la ville d’association de malfaiteurs a été déclenchée tout juste deux mois après l’échec de frapper certains d’entre eux avec la surveillance spéciale. Les deux procédures avaient été montées parallèlement, une dans l’ombre et l’autre à la lumière du soleil : l’une ayant échoué, l’autre a été relancée. Évidemment nous ne saurions dire avec exactitude quelles cartes ont en main préfecture et tribunal en ce moment, ni plus comment ils les joueront cette fois (si l’une est l’alternative à l’autre, ou si l’une prépare le terrain de l’autre, par exemple). Mais nous pouvons identifier les particularités innovantes de ces dispositifs répressifs quand ils apparaissent.

Dans notre cas, par exemple, un quelconque délit de rébellion – imputé pour avoir tenté d’empêcher la police d’embarquer un ami ou un compagnon – assaisonné d’autres accusations comme blessures, violence ou vol avec violence selon le goût des juges, est repêché après quelques semaines et grâce à l’entente entre préfecture, procureur et juge d’instruction transformé en prison, résidence surveillée, obligation ou interdiction de territoire, signatures, selon le goût des juges. Les épisodes reprochés sont en général assez légers c’est pourquoi les mesures de détention (prison et résidence surveillée) prennent fin assez rapidement, mais pas les autres mesures qui, moins restrictives, sont scellées par des clauses plus flexibles, qui permettent une plus grande « insouciance » aux juges et reste ainsi en vigueur pendant des mois.

Pour qui a eu la « chance » de ne pas avoir été chassé de la ville, mais de s’être vu appliqué l’obligation de rester sur le territoire de Turin ou d’y signer, les juges adoptent actuellement un autre stratagème : au premier nouveau délit constaté la mesure peut être aggravée et transformée en prison ou résidence surveillée. La situation de Marianna et de Simona –incarcérées une première fois pour l’occupation de l’Unep, libérées immédiatement avec une obligation de signature puis ré-incarcérées parce qu’elles ont continué à participer à des initiatives et donc à être accusées de nouveaux délits– est exemplaire. Mais il n’est pas strictement nécessaire que le nouveau délit soit identique, ou même seulement similaire, à celui pour lequel elles étaient obligées à Turin, comme le démontre par ailleurs, plus récemment, la situation de Niccolò, qui, déjà soumis à une obligation de rester sur le territoire pour rébellion, a été arrêté pour vol et donc incarcéré suite à une aggravation de la mesure. Une fois découvert le mécanisme et des opérations similaires se succédant les unes aux autres, la préfecture a réussi à éloigner une quinzaine de compagnons des luttes turinoises aux moyens d’expulsions et d’interdiction de territoire. Continue reading Italie : Sur la répression à Turin

Spoleto, Italie : À propos de la mort du camarade anarchiste Damiano Corrias

Avec ces quelques lignes, nous vous annonçons l’horrible nouvelle de la mort de Damiano Corrias le 26 Septembre 2013, à l’ âge de 31 ans. Il était l’un des enfants de la ville de Spoleto arrêtés le 23 Octobre 2007, lors de la dite “Opération Brushwood”, accusé de terrorisme.

L’heure n’est pas aux théories du complot , ou, pire encore, à l’ésotérisme (c’est la seconde mort , après celle de Fabrizio Reali* , sur les cinq jeunes hommes arrêtés).

En dépit d’être le jour de sa mort et , qui plus est , au cours de ces heures terribles , nous élevons notre malédiction jusqu’au ciel contre ses poursuivants ; contre les carabinieri du ROS, sous la direction du chef général Giampaolo Ganzer, qui vendait des armes à feu et de la drogue. Contre l’ex-président de l’Umbria, Maria Rita Lorenzetti, qui a passé quelques semaines en résidence surveillée en raison d’accusations de corruption.

Contre le dandy esthète de Pérouse, le procureur de la République qui signe n’importe quelle commande du ROS , même avec des erreurs typographiques telles que : ” la doctoress COMODI. ” La bête de Pérouse , qui a demandé six ans de prison pour Damiano , pour de la peinture sur un mur !

Et, malgré cela, il ne s’est pas rendu.

Il a fait le DJ pour toutes les fêtes dans les montagnes organisées par les anarchistes à Spoleto, avec beaucoup d’autres teufs plus ou moins politiques.

La dernière fois qu’il a battu le pavé, c’était le 23 Juin 2012, au cours de la manifestation de solidarité avec les anarchistes arrêtés pendant “l’Opération Ardire”, il a écrit des slogans merveilleux sur les murs tout au long de la nuit. Juste sous le nez de Comodi. Nous sommes sûrs que, de sa tombe, il lui lance un dernier doigt d’honneur.

ADIEU DASCHIA

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Ciao Daschia – Ils payeront tout

Damiano et Fabrizio assassinés : dans quel sens ?

Bien sûr, nous n’avons pas encore la preuve d’un assassinat, au moins dans le sens dont l’entendent les patrons de la répression et de leurs experts techniciens. Mais c’est évidemment un homicide volontaire par ceux qui veulent détruire une vie uniquement parce que quelqu’un a osé protester avec de la peinture contre un représentant du régime. Nous aimerions réfléchir sur les très belles paroles du frère de Damiano à ses funérailles : « Je veux croire que ton cœur s’est arrêté à cause de trop de joie, et non en raison de toute la douleur que tu as vécu toute ta vie”, mais n’oublions pas “les mensonges d’une justice qui est forte avec les faibles et faible devant les forts. ” la même justice, dans nos paroles, qui, le jour même de l’enterrement de Damiano relâchent Lorenzetti après une deux semaines en résidence surveillée. Vous êtes corrompus = quelques jours en résidence surveillée, vous écrivez sur un mur contre les politicards corrompus = 6 ans de prison. C’est votre justice!

C’est pourquoi , voulant croire que son cœur s’est arrêté en raison d’une trop grande joie, et non en raison de trop de douleur , nous ne pouvons pas nous empêcher de considérer toutes ces crapules comme des assassins, ceux qui l’ont arrêté pour avoir protesté avec de la peinture contre le pouvoir. Les disparitions de Damiano et Fabrizio étaient des homicides politiques au plus haut sens du mot «politique», au sens où Comodi a passé des années à mettre en pratique son intention de détruire l’ensemble du mouvement anarchiste. Pour tuer.

Nous allons nous arrêter là, pour l’instant. Nous laissons aux lecteurs le soin et l’intélligence d’évaluer si Manuela Comodi se bat uniquement contre le «crime», si en réalité, elle aime vraiment certains aspects de la philosophie anarchiste comme elle le prétend, ou si elle fait bien plutôt partie d’une machine de guerre qui veut détruire quiconque se rebelle contre l’État maléfique, fusse avec une bombe de peinture.

Dans tous les cas …

Que Comodi laisse les morts en paix.

Les ami-e-s de Damiano et Fabrizio

* Trois semaines après son arrestation , Fabrizio a été libéré. Comodi n’avait aucune preuve pour demander un procès. Cela dit , elle n’a pas fait classer l’affaire et , pendant de nombreuses années, les avocats ont demandé l’officialisation du dépôt afin de demander aux bâtards du bureau du procureur de Pérouse une compensation. Néanmoins, il n’y a eu aucun résultat. Enfin, Fabrizio est décédé le 23 Juin 2010. Il aimait l’alcool et, à l’âge de 40 ans, une complication intestinale a pris sa vie.

sources: i, ii

Rome, Italie : DAB saboté en solidarité avec les arrêté-e-s de la révolte du 15 octobre 2011

Rome, octobre 2013

Un distributeur automatique de billets (DAB) d’une agence Banca Popolare di Milano a été rendu inutilisable, en solidarité avec les arrêté-e-s de la révolte du 15 octobre 2011…

Solidaires et complices.

Attaquons le capital partout !

Source | Collaboration du Chat Noir Émeutier

Sans relâche – A propos des récents coups répressifs contre les anarchistes et antiautoritaires sur le territoire belge

Sans relâche

A propos des récents coups répressifs contre les anarchistes et antiautoritaires sur le territoire belge

Petit rappel des faits

Depuis plusieurs années, différents coups de pression contre des anarchistes et des antiautoritaires sur le territoire belge se sont succédés. Les perquisitions qui ont eu lieu en septembre 2013 dans cinq domiciles à Bruxelles, Gand et Louvain en sont le dernier épisode. Fin mai, trois autres domiciles et la bibliothèque anarchiste Acrata avaient déjà été perquisitionnés. Ces initiatives de la juge d’instruction Isabelle Panou se situent dans le cadre d’une enquête pour « organisation terroriste, association de malfaiteurs et incendies volontaires », ouverte en 2008. Mais les forces répressives ne se sont pas limitées à ces perquisitions. A plusieurs reprises, elles ont cherché à recruter des mouchards pour espionner les activités d’anarchistes et d’anti-autoritaires. Elles ont eu recours aux « méthodes d’enquête extraordinaires », cachant notamment une caméra de vidéo-surveillance à l’intérieur de l’appartement de deux anarchistes bruxellois. Elles effectuent également des surveillances, dressent des rapports sur « la menace anarchiste », organisent des tracasseries administratives pour compliquer la vie des compagnons, passent des informations sur des individus à d’autres polices dans le monde, lancent des convocations pour des interrogatoires, publient de calomnies dans la presse etc. Plusieurs compagnons ont aussi fait de courts séjours de quelques semaines derrière les barreaux. Bref, en plaçant tous ces faits dans un cadre plus large, on comprend aisément que la répression cherche par plusieurs biais à freiner ou paralyser les pensées et les actes qui visent à détruire ce monde d’autorité. Cela ne nous amène néanmoins pas à parler d’un lourd climat répressif comme ce qu’on peut voir dans d’autres pays. Soyons clair sur ce point : c’est loin d’être le cas. De toute façon, il n’y a rien d’étonnant ou de particulier au fait que les forces de l’ordre aient des intentions malveillantes vis-à-vis des ennemis de l’autorité.

L’enquête vise vraisemblablement un certain nombre de luttes, d’agitations et d’initiatives, de plus ou moins forte intensité : la lutte contre la prison et la solidarité avec les mutineries dedans ; celle contre la construction du nouveau centre fermé à Steenokkerzeel et la machine à expulser ; les initiatives et attaques contre les veines de la ville-prison (construction de nouvelles lignes de train rapide RER autour de Bruxelles et transports en commun en général) ; l’agitation contre les huissiers, contre l’OTAN et sa présence à Bruxelles, contre les institutions européennes et les eurocrates ; ou encore la lutte contre la construction d’une maxi-prison à Bruxelles…

Où-en sommes nous ?

Si on peut se triturer les neurones pour analyser les manœuvres répressives de l’État, cela nous intéresse davantage de continuer à porter notre attention sur ce que nous pensons, ce que nous voulons et comptons faire pour critiquer ce monde de marchandises et de pouvoir, pour encourager la remise en question et le refus, pour diffuser la révolte contre tout ce qui nous opprime. En effet, au long de ces années, des luttes ont vu le jour, même si elles ont souvent été menées dans des conditions pas nécessairement très favorables et entourées par les marasmes de la résignation. Des idées corrosives ont été diffusées, discutées et partagées, des centaines d’actions, d’attaques et de sabotages – de toute forme, mais toujours hostile au pouvoir – ont parsemé des parcours de lutte et de révoltes. Des complicités ont été nouées, des solidarités se sont exprimées, des affinités se sont approfondies et à quelques reprises, on a pu voir le béton de l’oppression et de la soumission se fissurer.

Il va de soi que l’approfondissement et l’affûtage des idées anarchistes dans ces contrées n’ont pas échappé à l’attention des chiens de garde. La critique de la fixation quantitative et du fétichisme de l’organisation formelle, le refus de toute médiation et de toute représentation politique ont contribué à faire naître des espaces informels, affinitaires et autonomes, où les idées cherchent à aller main dans la main avec la pratique et l’offensive. C’est ainsi que des compagnons ont commencé à frayer, chacun et chacune, leur propre chemin pour affronter la domination, combattant les logiques politiciennes, refusant la paralysie de l’attente et armant leurs cerveaux et leurs mains pour détruire ce qui est juste intolérable. C’est la liaison passionnelle et individuelle entre idées et volontés, entre désirs et critiques qui les pousse à agir pour frapper les structures et les hommes de la domination au moment et de la manière qui leur semblent justes et opportuns, prônant en même temps le sabotage et l’attaque comme des moyens à la portée de toutes et de tous qui veulent se battre pour la liberté. Parfois ces compagnons ont rencontré, dans les rues ou dans des révoltes partagées, d’autres rebelles, d’autres réfractaires qui se battent à leur manière contre ce qui les opprime. Si le pouvoir pourrait bien avoir peur de quelque chose, c’est sans doute de la possibilité d’une contamination toujours plus vaste, d’idées et de pratiques ; de la reconnaissance réciproque entre rebelles et révoltés ; de la rencontre entre les différentes rébellions (dans les prisons, dans les quartiers, dans les camps de travail, dans les centres fermés, dans les camps d’éducation, dans les camps de récréation,…) qui perturbent encore de temps en temps le cauchemar d’une vie passée à bosser, consommer, subir et dormir. Continue reading Sans relâche – A propos des récents coups répressifs contre les anarchistes et antiautoritaires sur le territoire belge

Belgique : Deuxième vague de perquisitions dans le cadre de « l’opération cendres »

Samedi 28 septembre 2013

Pour rappel, le 22 mai 2013 au matin, la section anti-terroriste de la police fédérale judiciaire a mené une première vague de perquisitions aux domiciles où habitent notamment des compagnons anarchistes et anti-autoritaires ainsi que à la bibliothèque anarchiste Acrata. Les onze personnes présentes furent arrêtées et emmenées aux bureaux de la police fédérale avant d’être relâchées sans avoir eu à comparaître devant la juge d’instruction.

Dans le cadre de cette enquête dirigée par la juge d’instruction Isabelle Panou, et baptisée « opération cendres » les accusations sont : appartenance à une organisation terroriste, association de malfaiteurs et incendie(s) volontaire(s).

Lors des auditions, il est apparu que l’enquête porte sur des luttes, révoltes et activités allant de 2008 jusqu’à aujourd’hui notamment contre les prisons, la construction du nouveau centre fermé de Steenokkerzeel, les transports en commun (STIB), les institutions européennes et les eurocrates, la construction d’un RER à Bruxelles, l’OTAN, la machine à expulser, les huissiers et la construction d’une maxi-prison à Bruxelles. Sont aussi épinglées des publications telles que Hors-service ou encore plus généralement des écrits, affiches, etc. diffusés par des anarchistes et anti-autoritaires.

Ce mercredi 25 septembre 2013, la juge a remis le paquet en ordonnant la perquisition de 5 domiciles entre Bruxelles, Louvain et Gand. Vers 6h du matin, la section antiterroriste de la police fédérale a saisi du matériel informatique (portables, disques durs, clés USB), des carnets d’adresses, des brochures, des tracts, des affiches et des documents personnels. Dans trois des cinq domiciles, les personnes concernées par le mandat de perquisition et d’amener étaient absentes ; trois autres personnes ont été emmenées pour interrogatoire et relâchées au bout de quelques heures après avoir refusé de collaborer aux auditions.

Athènes : Texte du compagnon Th.S. sur ses poursuites judiciaires pour les événements du 5 mai 2010 et son renvoi en procès

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L’histoire commence le 29 avril 2011 avec nos arrestations inattendues, la mienne et celles de deux autres compagnons. Inattendues parce qu’elles ne se basaient pas sur des preuves ou des témoignages oculaires mais sur des “signalements anonymes” qui furent si “commodément” remis entre les mains de la police grecque et qui me nommaient moi et deux compagnons, donnant numéros de téléphone et adresses.

Nous sommes donc arrêtés dans un climat de terreur crée par la Sûreté d’État [1] et les médias, tandis que s’ensuivent des fouilles dans les maisons pour de prétendues “preuves” et mon isolement à GADA [2] menottes aux poings. Simultanément et sur deux jours, nous avons été traînés dans la boue par les médias, porte-paroles de la Sûreté d’État, qui ont menti sur les “arrestations des incendiaires de Marfin”. Par la suite, ils se sont arrangés pour me faire faire une “visite touristique” des étages de GADA avec pour destination une pièce destinée à l’identification des suspects où différents “témoins” sont passés l’un après l’autre afin de me reconnaître. Après cette nuit, nous avons été appelés à comparaître (sans prêter serment) à la Sûreté d’État (accidentellement le 5 mai 2011 !) en ce qui concerne l’événement tragique de la banque Marfin et l’attaque contre la librairie Ianos [3] qui s’étaient déroulées un an plus tôt lors de la mobilisation pour la grève du 5 mai 2010.

Nous avons nié dans les déclarations que nous avons faites toutes les accusations dans les deux affaires susmentionnées. D’après les documents des dossiers, il apparaît clairement que les accusations ont apparemment été fabriquées et dénuées de fondement. L’affaire est restée ouverte pendant environ un an et tandis que mai 2012 approchait, on nous a notifié que nous allions sous peu être appelés à comparaître devant un juge d’instruction. Des gestes de solidarité de la part de compagnon-ne-s se sont tenus pendant la même période. Finalement, la comparution pour l’affaire de Marfin n’a été envoyé qu’à moi, pour le 1er février 2012. Continue reading Athènes : Texte du compagnon Th.S. sur ses poursuites judiciaires pour les événements du 5 mai 2010 et son renvoi en procès

Belgique : Quelques bribes de réflexion, concernant les perquisitions qui ont eu lieu mercredi 22 mai à Bruxelles dans le cadre des accusations d’associations de malfaiteurs à visée terroriste

Pourquoi maintenant, pourquoi ces adresses-là, pourquoi ces personnes-là précisément, peu importe. Inutile de se mettre dans leur sale tête de cochons et de spéculer à l’infini sur leurs raisons. Ils font leur sale boulot de fouineurs, ils veulent peut-être foutre la pression, mettre un coup de pied dans la fourmilière, ou pouvoir observer à loisir les mouvements des uns et des autres, noter, enregistrer, bref. Ces perquis’ n’ont peut-être pas comme seul but de tenter de rassembler des éléments pour faire avancer une quelconque enquête. Voulu ou pas par leurs commanditaires, cela entraîne un déplacement direct de nos attentions sur ce sujet là. Si nous n’avons aucune prise sur leurs décisions et la temporalité dans laquelle ils inscrivent leurs coups de pression, nous en avons par contre sur l’impact que cela peut avoir sur nos vies.

Sûr, ça vient remettre les pendules à l’heure. Une grande claque, au cas où on aurait pu se leurrer sur le fait que l’Etat veut être partout et n’oublie jamais rien. Il est nécessaire d’ouvrir, et de maintenir ouvert, un espace de discussion, collectif autant qu’en plus petits groupes affinitaires, afin de ne pas donner à leurs saloperies plus d’importance qu’elles ne devraient en avoir en réalité. Certes, il s’agit d’entourer les compagnons directement concernés par ces perquisitions, de s’assurer de leur santé, mentale et physique. Mais ce serait une erreur de considérer que cela ne concerne qu’eux.

Avec leur nouveau package “association de malfaiteurs”, quiconque fréquente, les mêmes lieux, les mêmes réseaux de personnes, est un potentiel suspect aux yeux de l’Etat. Ca peut faire froid dans le dos, et le premier réflexe peut être un réflexe de survie conduisant à moins fréquenter ces lieux et ces personnes. Pour se mettre à distance, pour se laver aux yeux d’une potentielle surveillance. Sauf que ces choix-là amènent à l’isolement, non seulement des personnes, mais aussi des luttes qu’elles portent.

Au-delà du fait que cela leur facilite le boulot, l’Etat a tout intérêt à nous focaliser sur la répression: pendant ce temps, nous voilà occupés à autre chose qu’à lui nuire et à comploter. La peur peut vite s’installer, autour de ces lieux mais surtout dans nos têtes et dans nos coeurs. La parano se distille dans nos veines et dans le moindre de nos mouvements, et voilà qu’il n’y a même plus besoin d’un vrai flic pour nous empêcher d’agir: nous nous sommes menottés nous-mêmes.

Sans vouloir minimiser les faits, le meilleur pied de nez que l’on peut faire à la répression, c’est de garder notre sang-froid, les idées claires, de rester solidaires les uns des autres, et de poursuivre avec prudence mais passion les combats que nous menons.

« Une société qui anéantit
toute aventure fait de
l’anéantissement de cette
société la seule aventure
possible
… »

Avec une solidarité indéfectible

Acrata (28 mai 2013)

Belgique – “Opération Cendres” : perquisitions chez des compagnons

Bruxelles – Le 22 mai 2013 vers 6h du matin, des dizaines de policiers de la section anti-terroriste de la police fédérale judiciaire investissent et perquisitionnent 3 domiciles où habitent notamment des compagnons anarchistes et anti-autoritaires ainsi que la bibliothèque anarchiste Acrata. Toutes les personnes présentes (11) sont arrêtées et emmenées aux bureaux de la police fédérale.

Les accusations sont : appartenance à une organisation terroriste, association de malfaiteurs et incendie(s) volontaire(s). L’opération est baptisée « cendres » et est dirigée par la juge d’instruction Isabelle PANOU, tristement célèbre pour sa longue carrière au service de l’Etat.

Les policiers emportent de nombreux documents, des effets personnels, les ordinateurs et tout ce qui a trait à l’informatique, les GSM’s (téléphones portables), du matériel d’agitation, etc. Pendant les auditions, auxquelles tout le monde refuse de collaborer, il apparaît que l’enquête porte sur des luttes, révoltes et activités allant de 2008 jusqu’à aujourd’hui notamment contre les prisons, la construction du nouveau centre fermé de Steenokkerzeel, les transports en commun (STIB), les institutions européennes et les eurocrates, la construction d’un RER à Bruxelles, l’OTAN, la machine à expulser, les huissiers et la construction d’une maxi-prison à Bruxelles. Sont aussi épinglées des publications telles que Hors-Service ou encore plus généralement des écrits, affiches, etc. diffusés par des anarchistes et anti-autoritaires.

Vers 13h, tout le monde est relâché sans avoir eu à comparaître devant la juge d’instruction.

Face à ces accusations de terrorisme et à leur lot d’intimidations et de harcèlements, il n’y a pas à abandonner les idées et les actes visant la destruction de toute autorité et la joie que procure cette bataille.

Continuons à lutter pour la liberté, à abattre ce monde mortifère qui opprime et exploite.

Rien n’est fini, tout continue
Attaquons ce qui nous opprime

Bruxelles, 23 mai 2013

Solidarité anarchiste contre l’Europe des polices et contre toutes les autorités

gabriel-pombo-da-silvaLe 13 juin 2012, après différentes opérations contre d’autres compagnons, l’Etat italien lançait une vague de répression contre des dizaines d’anarchistes, dénommée “Ardire”, portant à 40 perquisitions, 24 mises en examen et 8 incarcérations. Cette fois-ci, il entendait même lui donner une dimension supplémentaire, en inculpant aussi des compagnons déjà incarcérés dans plusieurs pays européens, comme la Grèce, la Suisse et l’Allemagne. Comme d’habitude, l’Etat prétend voir sa gueule autoritaire dans le sourire de ses ennemis irréductibles, en construisant par exemple des rôles de chefs, d’exécutants et de coordinateurs au sein d’une énième “association terroriste”, là où il y a des affinités, des correspondances avec les prisonniers, des luttes et des volontés d’en découdre. C’est ainsi que Gabriel Pombo da Silva et Marco Camenisch, incarcérés depuis de longues années, se retrouvent dans cette enquête suite à une grève de la faim internationale menée en décembre 2009, traités de “symboles et points de référence d’un nouveau projet subversif”, dont ils seraient “les idéologues et les propulseurs”.

Après 20 années passées dans les geôles espagnoles (dont 14 en régime FIES) qu’il parviendra à fuir, Gabriel est arrêté en 2004 suite à un contrôle et à une fusillade avec les flics en Allemagne. Il refera 9 années supplémentaires dans ce pays. Extradé vers l’Espagne le 25 février dernier pour y purger la fin de la peine qui l’y attendait, il a déjà été transféré trois fois en moins de deux mois. Désormais dans la prison de Valdemoro (Madrid), il sera auditionné à l’Audiencia Nacional mardi 16 avril 2013, pour que lui soit notifié le Mandat d’Arrêt Européen lancé contre lui en mars par l’Italie, dans le cadre de l’opération “Ardire”. Gabriel est déterminé à refuser cette mesure. Si la procédure est néanmoins validée, il devrait repasser devant trois juges décisionnaires environ une semaine plus tard, cette fois lors d’une audience publique…

A travers cette requête contre Gabriel pour certainement l’expédier dans l’aile de la prison de Ferrara (Italie), construite spécialement pour briser les anarchistes, et où plusieurs compagnons sont déjà à l’isolement, il s’agit d’un avertissement contre tous. Parce que les têtes doivent rester baissées, les bouches bâillonnées et les yeux fermés. Mais c’est un avertissement que nous suivrons jamais. Au milieu des prisonniers de ce monde, nous tirons aussi notre force de la non-participation, de l’insoumission, du refus face à toutes les obligations qu’ils nous invitent à respecter, et du conflit permanent avec les institutions. Et nous continuerons à défendre que, si on ne peut pas échapper à cette réalité, on peut cependant l’attaquer sous toutes ses facettes. Seuls ou en bonne compagnie, de jour comme de nuit, par les faits et par les mots.

A présent que l’Etat italien demande de lui livrer Gabriel Pombo da Silva pour continuer son sale travail, montrons leur que si les puissants savent faire concorder leurs intérêts, nous pouvons aussi leur opposer une de nos armes, celle de la solidarité des deux côtés du mur, entre prisonniers de la guerre sociale, qui elle non plus ne connaît pas de frontières.

Non au transfert de Gabriel vers l’Italie !
A bas tous les Etats, leurs enfermements, leurs flics, leurs tribunaux et leurs trafics de prisonniers !
Liberté pour toutes et tous !

Des anarchistes internationalistes
13 avril 2013

Actualisation : Mardi, 16 avril 2013, Gabriel est passé devant la audiencia nacional. Il n’a rien déclaré sur les faits dont il est accusé en Italie, refusant ainsi d’entériner de fausses catégories comme l’innocence et la culpabilité. Seule la validité du mandat d’arrêt européen contre lui a été examinée. Les arguments de la défense ont été acceptés par le tribunal ce qui a eu pour résultat de bloquer l’exécution du mandat d’arrêt. Pour l’instant, aucun délai n’a été fixé pour une prochaine audience.

Le compagnon reste ferme et garde toute sa force. Pour notre part, nous suivrons de près les basses manœuvres des divers Etats qui, par leurs lois, leurs guerres et la destruction généralisée n’hésitent pas à semer la terreur pour accroître le contrôle sur tous les aspects de la vie et tirer profit de tout.

Avec rage et révolte. Pour l’anarchie !

Grèce: levée immédiate de l’interdiction de quitter le pays de Stella Antoniou.

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 Notre camarade, et membre du centre social squatté VOX, l’anarchiste Stella Antoniou, qui est accusée de participation présumée à une organisation armée, et actuellement en procès, est confrontée à un grave problème de santé pour lequel il n’existe pas de centre hospitalier spécialisé en Grèce. En avril 2013, elle a un rendez-vous prévu dans un hôpital en Suisse pour passer des examens médicaux et déterminer la possibilité d’un traitement approprié. Les ordonnances d’interdiction imposée à Stella après son incarcération préventive de 18 mois, et en particulier l’interdiction de quitter le pays, empêche ce rendez-vous médical. Pour qu’il puisse avoir lieu, une requête a été envoyée le mardi 19 mars pour demander la levée immédiate de cette interdiction en particulier, une motion qui sera traitée par le conseil judiciaire d’Athènes.

En tant que camarade de Stella Antoniou, nous croyons que si les juges refusent la levée cette ordonnance, cela équivaudra à la négation de son droit aux soins médicaux pour les problèmes qu’elle affronte. Tout refus ou retard dans l’examen de la motion sera clairement une pratique vindicative contre une camarade qui est inculpée sur les bases de sa solidarité de fait avec son compagnon poursuivi.

Quels que soient les charges et le procès en cours, quels que soient le reste des ordonnances d’interdiction et le contexte de répression étouffante, nous demandons la suppression de l’ordonnance qui l’empêche de quitter le pays.

Toute autre décision ne sera que criminelle.

Centre social squatté VOX (Exarchia, Athènes)

Bolivie : lettre du compagnon Henry Zegarrundo depuis la prison de San Pedro

APOLOGIE DE LA DÉLATION

Assis sur ma couchette qui s’est convertie en l’un des endroits où je peux lire et écrire, je veux exprimer ce qui me perturbe. Le brouhaha des 50 prisonniers avec qui je partage cet espace se fait maître de l’environnement. Une faible lumière s’approche de la feuille de papier sur laquelle j’écris pour laisser place à ces mots, ces mots qui décident de rompre le silence en parlant des délateurs/trices.

Il faut avoir en tête – dans la réflexion permanente – que le but de l’État est la réduction de l’individu en utilisant ses stratégies connues qui ne sont pas vraiment une innovation, comme la matérialisation routinière de la punition à travers l’emprisonnement, la persécution et le fait de faire des exemples. Il cherche à réduire l’individu à une carte d’identité, un numéro ou un code. Il cherche à nous exterminer moralement, à anéantir n’importe quelle pratique révolutionnaire. Mais il y a un détail à remarquer : n’importe quelle personne qui se reconnaît dans l’éventail libertaire possède la notion de se situer du côté de la barricade opposé à celui du Pouvoir-autorité. Cependant, il existe des gens qui se revendiquent libertaires ou anarchistes et qui justifient et cautionnent la répression. À partir de cet aval-justification cette revendication se transforme en simple discours auto-hypocrite, ils passent de l’autre côté de la barricade, et l’on se retrouve face à eux et non plus à côté d’eux.

Si il y a des personnes emprisonnées ça n’est pas parce que les « responsables » des attentats sont coupables de l’emprisonnement par l’État d’individus à tendance ou pratiques politiques *. L’État-Pouvoir profite seulement de ces incidents pour pousser, justifier son efficacité ou « sécurité » citoyenne. C’est très clair que la nécessité politique et répressive et ses alliés plateformistes sont les seuls responsables de l’enfermement de certains d’entre nous dans les entrailles du Pouvoir. Par conséquent, c’est pathétique de demander que les personnes qui ont fait les attentats se rendent ou viennent échanger leur liberté avec celle d’autres personnes. À ces personnes qui parlent de vrais ou faux anarchistes il ne leur manque plus qu’à demander un uniforme de policier en échange de la délation et la collaboration. Ils n’ont pas compris qu’une lutte est digne lorsqu’elle possède de hautes valeurs révolutionnaires, et qu’une personne sans vide moral ne dénonce pas les autres.

Dans ce débat ça n’est pas la priorité de se déclarer « coupable ou innocent », la priorité est qu’il n’y ait pas d’autres compagnon(ne)s qui soient emprisonnés, et au sein de cette priorité il y a la douleur qui se propage dans la famille et les proches qui ne doit pas se reproduire.

Dans l’histoire des luttes sur ces terres il est inévitable de reparler des femmes aguerries du S.F.O.V. ( Syndicat Féminin de Métier Variés) et la F.O.F ( Fédération Ouvrière Féminine). Dans le courant des années 20-50 la lutte contre l’État-Bourgeois oppresseur était organisée en syndicats et à l’intérieur de ceux-là – pas seulement en Bolivie mais dans d’autres pays d’Europe et d’Amérique – il y avait des initiatives empreintes d’un lien solidaire fort envers des prisonniers politiques de d’autres pays. Ces cholas** anarchistes courageuses étaient conscientes qu’il ne fallait de prisonniers anarchistes nulle part. À la fin de l’année 1927 elles ont décidé de se joindre à la campagne internationale pour la libération des anarchistes italiens Sacco et Vanzetti. Comme on le sait c’était deux immigrés, travailleurs et anarchistes, qui ont été jugés et exécutés par électrocution pour le supposé vol à main armée et le meurtre de deux personnes. Ce qu’il y a de remarquable dans cette histoire est le fait que la campagne de solidarité ne demandait pas la tête des auteurs des attentats. Les cholas  anarchistes exigeaient la libération de Sacco et Vanzetti et maintenaient une conception élevée et une pratique morale. Elles savaient très bien que faire du chantage et demander aux auteurs qu’ils se rendent pour que la liste des prisonniers politiques s’allonge ne fait pas partie des luttes libertaires.

Bien que beaucoup d’eau ait coulé sous les ponts depuis ce temps, la dignité et les attitudes éthiques se maintiennent intactes. S’il y a eu des délateurs on a toujours considéré qu’ils étaient étrangers à la lutte contre le Pouvoir. Les « cholas» anarchistes du S.F.O.V. et de la F.O.F. sont une bonne référence de lutte anti-patriarcale et avec beaucoup de cohérence elles ont su se libérer d’attitudes accusatrices et délatrices. Actuellement les syndicats – en tout cas ici sur ces terres- sont dans les mains des trotskos. La lutte syndicale est devenue un organisme verticale et autoritaire, et n’a donc rien à voir avec une posture anarchiste. Elle s’est institutionnalisée et n’est qu’une agglutination de masses qui ne font que suivre les accords entre ses dirigeants et l’État.

Je ne m’attendais pas à ce que dans ce chapitre carcéral les délateurs/trices deviennent les protagonistes principaux. À ma charge, je ne m’attendais pas à ce que ceux qui disent être des compagnon(ne)s demandent à ce que les rangs des prisonniers anarchistes soient grossis. Par conséquent je rejette n’importe quel acte solidaire qui m’implique avec des individus qui valident la répression.

Je suis toujours dans l’attente de sortir de cette cage, la machine judiciaire avance lentement mais même ainsi je suis fort et ferme. J’admire tous ceux/celles qui continuent de lutter dans les prisons de dehors et de dedans. Un grand sourire apparait sur mon visage lorsque j’entends que le Caso Bombas a eu une fin, c’est une grande victoire dans notre histoire. Tous les montages des États tomberont tôt ou tard. Je refais un salut à tous les prisonnièr(e)s du Pouvoir qui ne se rendent pas, à ma famille et mes compagnon(ne)s.

Ne laissons pas nos rêves se faire voler. La solidarité est ce qui donne du courage à un(e) prisonnièr(e) et le/la fait ne pas se sentir seul.

Henry Zegarrundo
Prisonnier anti-autoritaire

voir aussi ici et ici

                                                                                       

N.d.T. :

* Le 28 août le collectif de solidarité Libertad a écrit : « nous regrettons que Nina [Mansilla], dans son désespoir de sortir de ce centre d’extermination, a chargé ses compagnons Krudo [Mayron Gutiérrez Monroy] et Henry [Zegarrundo] dans sa déclaration sur laquelle elle est revenue de son propre chef ; de même qu’elle a donné les noms de ceux dont elle pense qu’ils font parti de la FAI-FRI.

Le 29 septembre l’auto-proclamée « activiste anarcho-féministe » Nina Mansilla a mentionné, entre autres choses, que les personnes qui ont commis les 17 attaques devraient prendre la responsabilité de leurs actions et ne pas laisser quelqu’un d’autre « payer pour le mouvement ». De plus, au sujet de la vidéo qui selon le procureur montre Nina en action, elle a fait des allusions à des détails afin d’impliquer une autre personne qui, selon ses mots « je l’ai considéré comme une compagnonne et une sœur à un moment donné, mais je ne peux plus dire la même chose maintenant, alors qu’elle connait ma situation légale et émotionnelle, qu’elle sait que je suis là à cause d’elle, parce que soit disant j’ai une légère « ressemblance » avec elle. » Enfin, N. Mansilla a eu le culot d’écrire : « pourquoi devrais-je me taire ? Pour protéger qui ? On a dit de moi que je suis une balance, et des gens ont retiré leur solidarité envers moi parce que « j’ai accusé d’autres personnes pour me sauver » ; de ce que je vois, c’est très facile pour quiconque de se gargariser avec des discours radicaux, de parler de loyauté et de résistance derrière un clavier, d’écrire des déclarations intransigeantes contre l’État, la société et tous ceux qui ne pensent pas comme eux juste pour se faire mousser. Mais qui est à ma place ? Qui vit avec moi tous les jours ? Qui subit l’humiliation et l’intimidation que je dois supporter depuis les quatre derniers mois ? »

** Le terme chola a une longue histoire et revêt une importante connotation culturelle en Amérique du Sud. En général ça désigne les femmes andines issues de la campagne, qui portent la pollera (costume traditionnel), parlent quechua ou aymara et vendent leurs produits sur les marchés (un archétype des femmes andines). Mais chola peut aussi représenter une certaine attitude dans la façon d’être et de vivre, des traits qui complètent la tenue pour être identifié comme tel. Le terme était utilisé de façon péjorative par les bourgeois pour désigner une femme belliqueuse, séductrice et lascive, en somme un objet de désire sexuel, et de plus l’incarnation du sacrifice à travers la maternité et le travail. C’est devenu un terme qui symbolise la triple oppression que ces femmes subissaient (et subissent encore) : discrimination basée sur l’indigénité, la classe sociale et le genre. Comme Henry l’explique dans le texte le terme désigne aussi les qhateras (marchandes) et d’autres femmes qui se sont rebellé depuis les années 20 et ont pris part à la lutte anarchosyndicaliste en Bolivie, et plus particulièrement à La Paz, s’appropriant le terme chola.

Athènes, Exarchia : Texte de l’anarchiste Giannis Dimitrakis (3/8)

Le 2 août, environ 45 flics de diverses unités de police ont envahi la place d’Exarchia, arrêtant l’anarchiste Giannis Dimitrakis dans un bar dans la rue Tsamadou où il prenait son café, le transférant ensuite au quartier général de la police d’Athènes. Le compagnon fut relâché après plusieurs heures. Voici un texte qu’il a écrit le jour suivant sa détention :

Cet incident ne va sûrement pas surprendre beaucoup de gens – de tels incidents étant devenus une composante de la vie quotidienne qui est pleine d’événements similaires.

Bien sûr je me réfère à encore un incident de violence et de répression, assez agressifs envers moi, qui est une conséquence de l’activité en augmentation des bandes fascistes et des unités à moto DELTA et DIAS dans le centre d’Athènes, mais aussi à jusqu’où le long bras de la loi peut t’atteindre.

L’histoire a des traits hautement vindicatifs. Alors que mon enlèvement dans un café de la place d’Exarchia le 2 août 2012 était censé être une détention préventive “typique” et un contrôle d’identité comme les flics l’ont eux-mêmes prétendu, finalement, dès que nous nous sommes éloignés des regards familiers et retrouvés dans des allées peu fréquentées du coin, il est devenu clair qu’il s’agissait d’anciennes dettes à payer.

Non pas une certaine somme d’argent que je leur devais, mais, apparemment, plus un prix particulier que je devais payer parce que je suis un anarchiste et encore plus – selon eux – une personne qui tire sur les officiers de police.

Donc, exerçant leurs insultes les plus vulgaires et menaces sur moi, une horde des Tagmatasfalites [1] contemporains, couverts par l’État, a cantonné au coin des rues Vassileos Irakleiou et Bouboulinas sous la protection d’une escouade de police anti-émeute [MAT] qui campe quotidiennement là, attendant un véhicule de la police pour m’emmener au quartier général de la police d’Athènes [GADA].

Et si la procédure s’est déroulée plus ou moins de la façon habituelle jusqu’à ce moment, l’usage de violence physique dans de larges proportions et alors que mes mains étaient attachées dans mon dos durant les trois heures de ma détention dans les couloirs de GADA a transformé la scène en épisode de cannibalisme violent digne de la réputation qui précède les bataillons de sécurité.

Et si je me réfère fréquemment à ces forces de répression spécifiques –et à d’autres- en tant que “bataillons de sécurité”, ce n’est pas parce que j’ai l’intention de stimuler le sentiment de quelques personnes en ravivant les images d’atrocités du passé, mais parce que d’un côté ils agissent en fait de la même manière que ces sujets honnis et que, d’un autre côté, ce sont eux qui ont constamment reproduit le sujet de la Guerre Civile de 1946-49 avec leurs répliques.

La 9ème division de bataillons de Commandos de Montagne (LOK) de l’Armée Nationale a paradé devant nous, une division responsable de plusieurs massacres contre les guérillas et d’autres dans la période 1946-49. Grammos et Vitsi aussi comme lieux de défaite écrasant de l’Armée Démocratique [2]. Des références à leur rôle paraétatique et leur action primée -et donc pas véritablement incontrôlable- sont faites avec beaucoup de fierté, etc.

Des détails idiots qui reflètent néanmoins le contexte de polarisation en augmentation qui existe aujourd’hui dans la société mais aussi comment cette polarisation – sans exclure, bien sûr, le facteur subjectif – conduit solidement à la formulation de lignes de division claires et de camps, où chacun est tenu de choisir un côté.

Pour conclure, je voudrais mettre l’accent sur le fait que personne n’a besoin de se référer à un tel incident pour montrer le rôle de la police et de ses ressources humaines à sa disposition, et en aucun cas, personnellement, je ne pense pas que cet incident était au-delà de la logique, sans parler de légalité.

La présentation de cet incident vise à informer, et non protester ou dénoncer la forme que prendra à court terme le conflit entre ceux qui se battent pour le renversement et la révolution et ceux qui défendront becs et ongles leurs intérêts et privilèges dans le régime actuel.

Personnellement, je n’ai pas d’autre réponse à donner aux brimades et menaces des bataillons de sécurité en uniformes et de leurs supérieurs qu’à continuer plus dynamiquement et sans me laisser intimider à travailler pour la défaite radicale et absolue des maîtres de ce monde.

PAS UN PAS EN ARRIÈRE

Giannis Dimitrakis, le 3 août 2012.

[1] Bataillons de sécurité des collaborationnistes durant la Seconde Guerre Mondiale.
[2] Deux montagnes dans le nord de la Grèce où l’Armée Démocratique de Grèce (Dimokratikos Stratos Ellados, DSE) a souffert d’importantes pertes dans les batailles en 1949 ; le reste des forces de l’Armée Démocratique a du par la suite s’enfuir en Albanie alors que la Guerre Civile grecque était finie en termes militaires.

Chronologie de la lutte dedans, dehors et contre la prison en Grèce en novembre et décembre 2008

Chronologie sur le mouvement collectif de grève de la faim des détenus grecs, des actions en solidarité qui s’y reportèrent et quelques autres infos. La plupart viennent de athens.indymedia.org, certaines des médias de masse et d’autres de prisonniers et de camarades.

Octobre :

Des actions diverses ont lieu, tel le refus des plateaux dans les prisons grecques et surtout en Crète, des comités informels de prisonniers créent un réseau de communication et de coordination. Ils diffusent une lettre avec les revendications des prisonniers et donnent un ultimatum de trois semaines aux autorités pour commencer à y travailler. Après que ces trois semaines de mobilisations seront écoulées, commencera une grève des plateaux le 3/11 et une grève de la faim collective le 7/11. En Grèce, plus de 13.000 individus sont emprisonnés, un tiers d’entre eux sans encore avoir eu de procès, dans des conditions horribles qui ont causées la mort de plus de 50 détenus la seule année précédente. Le 30/10 les gauchistes de l'”Initiative pour les droits des prisonniers” vont à la prison de Diavata à Thessalonique à moto. Le même jour, le prisonnier anarchiste Polikarpos Georgiadis (accusé de participation à l’enlèvement de Milonas, alors président des industriels du nord de la Grèce, plus d’info ici) publie une lettre ouverte sur la mobilisations des prisonniers, clarifiant ses désaccords avec la grève de la faim comme ayant un effet néfaste sur les forces des prisonniers, créant des combattants sur plusieurs niveaux, certains allant vers un esprit d’auto-sacrifice, d’autres mangeant régulièrement, etc… bien qu’il s’engage dans la lutte des prisonniers, “la même chose que quand il était dehors” (la lettre peut être trouvée ici) Continue reading Chronologie de la lutte dedans, dehors et contre la prison en Grèce en novembre et décembre 2008

Athènes: Pour le renforcement de la solidarité réciproque

Le dimanche 11 mars, à l’assemblée ouverte de ContraInfo à Athènes, ont participé plusieurs compagnon-ne-s de différents pays, et nous avons décidé de réaliser une action symbolique de solidarité internationale et de contre-information, en accrochant des banderoles, en soutien avec quatre affaires importantes, dans diverses parties du centre-ville.

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Dans l’École Polytechnique, dans la rue Patission, nous avons dressé une banderole pour le compagnon Tortuga, pour le 20 mars, journée internationale d’actions en solidarité pour Luciano Pitronello, qui est menacé, par les autorités persécutrices de l’État chilien, d’une peine d’emprisonnement de 15 ans, en raison de la mise en place d’un explosif dans des bureaux de la banque Santander, le 1er juin 2011, à Santiago, au Chili. Sur la bannière, écrite en espagnol et en grec, se lisait ceci : «Liberté pour le compagnon Tortuga! Solidarité avec les prisonniers de guerre au Chili.»

Sur la place Exarchia, nous avons placé une banderole en mémoire d’Oury Jalloh, brûlé vif dans un poste de police, dans la ville de Dessau, en Allemagne, le 7 Janvier 2005. Depuis lors, famille, amis et personnes solidaires, ont porté l’affaire devant les tribunaux, exigeant la punition des auteurs de l’assassinat d’Oury, réfugié de la Sierra Leone et âgé de 36 ans. Ces jours-ci, sous une atmosphère de terreur policière, l’affaire est toujours examinée par le tribunal de Dessau. Sur la pancarte, écrite en allemand et en grec, se lisait: «Oury Jalloh a été assassiné! Oury Jalloh vie! Aucune tolérance pour les États-assassins. Solidarité avec nos compagnons en Allemagne.»

A l’entrée de la Faculté d’Economie (ASOEE), dans la rue Patission, a été suspendue une banderole pour Luca Abbà, activiste du mouvement NO TAV en Italie, qui est actuellement à l’hôpital, après avoir été grièvement blessé, lors d’une opération répressive dans le Val di Susa. La lutte contre la construction de la liaison ferroviaire à grande vitesse, entre Turin et Lyon, est menée depuis les années 1990, et se poursuit jusqu’à aujourd’hui. La banderole annonçait: «PAS DE TAV, PAS D’ETAT, PAS DE CAPITAL. Solidarité avec Luca Abbà. Sabotage des voies rapides du système.»

A l’entrée de la faculté de sciences sociales et politiques (Panteion), nous avons accroché une banderole en solidarité avec 6 compagnon-ne-s anarchistes, en France, Inès, Javier, Damien, Ivan, Franck et Bruno, poursuivi-e-s depuis quatre ans, placé-e-s pendant un certain temps en détention provisoire et actuellement sous contrôle judiciaire et souffrant de l’application de la loi antiterroriste. Le début du procès se tiendra à Paris, le 14 mai. Sur la banderole, rédigée en français et en grec, se lisait: «Solidarité avec Inès, Javier, Damien, Ivan, Bruno et Franck. Bas les pattes des compagnon-ne-s en France.»

Une cinquième petite banderole, rédigée en anglais, a été suspendue à l’entrée de l’Ecole Polytechnique, rue Stournari, et affichait: «Solidarité internationale pour tous les opprimés!»

Athènes : Οccupation du consulat chilien en solidarité au prisonniers anarchistes en grève de la faim depuis le 21/2

Ce lundi 28 mars, le texte suivant a été distribué à l’intérieur du consulat chilien à Athènes (quartier de Kifissia). Le bâtiment fut occupé une heure en geste symbolique de solidarité envers les anarchistes du Chili persécutés par les lois anti-terroristes pour « l’affaire des bombes » [caso bombas]:

« Aujourd’hui, nous occupons le consulat chilien d’Athènes en solidarité avec les neuf prisonniers en grèves de la faim depuis le 21 février accusés dans  « l’affaire des bombes », et tous les autres : arrêtés le 14 aout 2010 pour la même affaire.

Les descentes de polices dans les squats et centres sociaux, les persécutions fondées sur les relations entre camarades, l’évidence de la fabrication de preuve ne différent pas beaucoup d’un pays à l’autre. Car les états utilisent les mêmes mécanisme et méthodes pour réduire au silence ceux qui résistent contre la brutalité du pouvoir. Continue reading Athènes : Οccupation du consulat chilien en solidarité au prisonniers anarchistes en grève de la faim depuis le 21/2