Le 8 Mai, la marche délinquante arrivait au parque almagro et pendant qu’avait lieu le rassemblement social-démocrate, l’émeute a commencé avec des barricades et des affrontements contre les forces spéciales des carabiniers de la part d’individualités aux visages cachés. Sachant que le moment était venu, nous nous sommes caché-e-s complètement pour prendre part à la rupture de l’ordre et de la normalité dominante.
Ayant du combustible, voyant qu’une voiture était garée hors du territoire policier (temporairement) et aux côtés de la foule qui jetais des pierres sur la voiture, nous avons décidé de la bruler pour accroitre le chaos contre la civilisation et ses transports d’esclaves modernes. Une fois la voiture en flammes, la police bâtarde s’est mise à attaquer, dispersant momentanément les encapuché-e-s, les escadrons de flics avançant ont été freinés par divers objets ; nous avons trouvé que c’était le moment de lancer d’abord 1 puis ensuite 2 bombes incendiaires directement sur les défenseurs de l’ordre, brulant plusieurs laquais et blessant gravement un capitaine.
Pas un pas en arrière contre les ennemi-e-s ni contre tout ce qui est imposé ; nous ne voulons pas perturber l’ordre, nous voulons le détruire et démolir les ciments de la civilisation. Nous attaquons le concept de citoyen-ne auquel ils ont voulu nous former et nous ne voulons aucun futur avec leurs murailles dégoutantes. Nous nous déclarons ennemi-e-s de la police, des patrons, de la soumission, de la ville et de tout être civilisé-e qui soutient et/ou défend cette réalité asphyxiante imposée.
Pour la destruction de l’existant
Guerre au Capital (A)
Liberté pour Sol, Adriano, Gianluca, Alfredo, Nicola et tous les prisonni-ère/er-s en guerre du monde.
Feu aux grilles de la passivité qu’ils veulent nous vendre !!
En mémoire d’Angry et de tous les animaux tués (humains ou non-humains) par la société dégoutante et ses soutiens.
Tout commence le 1 Mai 1886 avec la révolte de Haymarket (Chicago, EU) où ont lieu des manifestations effectuées par diverses organisations syndicales et anarchistes, avec pour but d’instaurer la journée de 8 heures.
Le 1er Mai a été pacifique, mais le 2 et le 3, les forces répressives agissent sans pitié, laissant derrière elles une centaine de blessés et prenant la vie de plusieurs ouvriers. Face à cela, les anarchistes appellent à un rassemblement à Haymarket pour le 4 Mai. Pendant la manifestation, un anonyme lance un engin explosif qui tue un policier et fait plusieurs blessés, la police ouvre le feu, tue de nombreux travailleurs et en blesse environs 200 autres.
Ce fait a permis aux autorités d’arrêter et de condamner l’anglais Fielden, les allemands Spies, Schwab, Engel, Fischer et Lingg, et les nord-américains Neebe et Parsons. Le 11 Novembre 1887 sont exécutés les anarchistes Fischer, Engel, Parsons et Spies. Lingg n’a pas été exécuté puisqu’il s’est suicidé en cellule. Fielden et Schwab sont quant à eux condamnés à perpétuité, et Neebe à 15 ans de travaux forcés.
Avec le temps, le Premier Mai est devenu un jour de souvenir symbolique, mais la date a été surpassée et dans de nombreuses villes de différents pays les ouvriers se mirent en grève, ce qui se répéta pendant de nombreuses années, c’est ainsi que le Premier Mai est devenu un jour de rébellion partout dans le monde.
Avec ce texte nous voulons qu’il soit clair que le Premier Mai n’est pas un jour de fête, de danse et de joie. Le Premier Mai est un jour de mémoire, un jour pour revivre années après années la lutte qu’ont mené les compagnon-ne-s anarchistes de Chicago, ainsi qu’un stimulant pour les luttes actuelles qui se vivent constamment contre l’Etat/Capital.
« Non, vous ne nous condamnez pas à mort pour un crime. Vous nous condamnez pour ce qui a été dit sur tous les tons, pour l’Anarchie. Et puisque c’est pour nos principes que vous nous condamnez, je cris sans crainte : Je suis anarchiste ! » (Louis Lingg)
Pour un Premier Mai Noir !!
Avec les martyrs de Chicago en mémoire !!
Contre toute autorité, Autogestion et Guerre Sociale !!
1. Ca sort, nous sortons, nous attaquons encore une fois, sans excuse ni exigence, l’ordre des choses existantes dont nous ne voulons plus. Le geste s’épuise avec tout ce que nous voulons faire circuler.
Nous nous sentons obligé de le dépasser et de finir par nous exprimer ainsi. Nous incarnons en action l’idée qui mobilise nos corps, nos silhouettes floues courent, les yeux furieux, en riant entre les rues de la ville froide et lugubre. Le simple blocage de rue nous montre la colère de celles et ceux qui veulent continuer attachés aux ruines, celles et ceux qui ont oubliés la sensation de la terre sous leurs pieds, l’amour de la vie s’est transformé en volonté de perpétuer l’agonie individuelle, de celles et ceux qui sont pieds et mains liées face au bourreau souriant qui se réjouit de voir l’esclave implorant la pitié pour continuer à respirer.
Les flammes versées sur l’asphalte furent la légère rupture avec la normalité dans le centre de la métropole, là où il ne se passe rien, la ville nous montre sa fragilité cachée par la grandiloquence de ses discours de sécurité ; elles dévoilent les ruines de ce monde que nous détestons. Nous continuons ainsi à rire et à attaquer avec la vitalité que nous a toujours donnée notre volonté, comme des enfants espiègles, avec la fermeté de ceux qui, vivant dans l’échec, se lancent la tête haute contre le léviathan.
2. La mémoire a toujours été le rêve de l’expérience d’autres fois, le souvenir de l’action non exécutée, de l’amitié qui n’a pas eu lieu, de la fraternité avec les morts, et la continuité avec ceux qui survivent, irréductibles, la suite d’une lutte qui n’a pas connu de trêve même dans les moments les plus silencieux. C’est l’existence et la possibilité de nos attaques. L’Histoire n’a pas été que des faits et des idées qui ont sillonnés l’air comme des sifflets et qui se sont dissipés doucement dans leur inconsistance, mais l’idée et sa pratique ont été personnifiées par des hommes et des femmes comme nous. C’est là notre pratique, ne pas réduire la mémoire à un simple cumul de fait, mais de garder vivant-e-s celles et ceux qui se sont levé-e-s, dans leur totalité.
3. Un autre moi va passer depuis que les flèches ont visé ta poitrine et l’ont transpercé avec un regard de mépris, presque d’indifférence, sans aucun remord d’en finir avec ta puissance, l’abîme t’attendait à bras ouverts, et tu es allé lentement à sa rencontre tandis que tu touchais le sol, pendant que ta chair se refroidissait en ignorant la chaleur du soleil qui a si souvent illuminé ton visage avec ses rayons affectueux, la présence du ciel troublé de contamination et de l’homme piétinant autrui ne t’intéressait plus, ça fait trois mois et quelques jours que tu nous as abandonné, en laissant une trace de rébellion, d’amour et d’insurrection.
Nous ne savons pas ce qui a pu mal se passer, nous ne savons pas qu’est-ce qui as ôté la chaleur tiède et aimable de tes yeux et les a rendu opaques et perdus. Ta mémoire Angry, de lutte, de conflit, ne cessera d’être présente dans chaque exaltation de nos respirations… tu n’es pas un héros ni un martyr, tu n’as été qu’un enfant joyeux et courageux qui a appris à beaucoup d’entre nous qu’on peut jouer sérieusement.
4. Il y a des faits qui s’inscrivent entre le légitime et l’illégitime, entre le légal et l’illicite, mais toi tu débordes totalement ces catégories, dans ce cri de « Vengeance !! » se trouve toute l’anomie de ton acte, il n’y a rien à éclaircir à personne, il n’y a pas à dire si c’est correcte ou non, ou si ce fut réussi ou non, nous ne pouvons que saluer ta décision, ici dehors nous continuons à lutter, une accolade chargée de tout l’amour, la force et le soutien pour toi compagnonne Sol.
5. Plus qu’une action passagère, que cela soit un salut fraternel à nos frères et sœurs emprisonné-e-s de toute la planète, à nos mort-e-s et à celles et ceux qui luttent en clandestinité. Une accolade anarchique et chargée d’affection à Diego Rios, Felicity Ryder ; à Freddy, Marcelo, Juan et Carlos Quiduleo ; à Hans Niemeyer, Alberto Olivares, Sol Vergara ; à Mónica Caballero et Francisco Solar ; et à tou-te-s les prisonni-ère/er-s anarchistes partout dans le monde, pour elles et eux, cela et notre amour.
Nous nous rappelons de toi dansant dans le feu, pour toujours en nous Sebastián Overluij.
Hier (29/3/2014), dans le contexte de la commémoration du jour du jeune combattant, 4 compagnon-ne-s ont été arrêté par les sbires policiers, dans le quartier historique La Victoria. Pendant leur détention les compagnon-ne-s ont été frappé brutalement par les agents des carabiniers, qui ont cassé des dents à l’une d’entre elles et provoqué une plaie profonde à la tête à un autre.
Aujourd’hui, à 14 heures environ, une juge de la 10ème juridiction de garantie, a rapporté que les compagnon-ne-s seront en prison préventive les deux prochains mois, mesure que les deux compagnons commencent à accomplir aujourd’hui à 23 heures à la prison-entreprise Santiago 1, et les deux compagnonnes à la prison de San Miguel.
Les charges sur lesquelles se basera l’enquête ces deux prochains mois sont, tentative d’incendie (d’un bus de transantiago) avec danger pour les personnes, tentative d’homicide (sur un agent des carabiniers) port d’arme incendiaire (bombe molotov), violation de domicile (dans la maison dans laquelle elles et ils se sont réfugié-e-s pour éviter les carabiniers), et transgression de la loi antiterroriste, ce qui amène à un risque de peine qui va de 5 ans et 1 jour jusqu’à 10 ans.
Dans ce genre de situation, il est indispensable de lancer des initiatives pour soutenir les compagnon-ne-s, de la diffusion de la situation des compagnon-ne-s, jusqu’à la préparation et l’envoi de colis, en passant par le soutien aux familles des gamin-e-s et l’attaque directe contre les personnes qui les tiennent reclus-e-s.
De la manière qu’il soit, et au-delà de n’importe quelle limitation technique, rompons maintenant avec cette réalité, ses défenseu-se/re-s et ses fau-sses/x critiques.
Solidarité immédiate avec Javier, Paz, Miguel[*] et Chrystal ! Courage gamin-e-s on ne vous laissera pas seul-e-s !
Jusqu’à ce que toutes les cages soient ouvertes ! Pour la libération totale !
Que la solidarité traverse les murs de toutes les prisons !
* Mise à jour : Le 5 Avril, l’un des quatre arrété-e-s, Miguel, a écrit une lettre ouverte plutôt embarrassante. Voir la note de Refractario en espagnole à ce sujet, ici.
Conformément aux conditions pré-établies par les forces de sécurité, nous nous sommes vus dans l’obligation de générer une instance combative encore plus large que celle du « jour du jeune combattant », estimant que notre lutte transcende les dates emblématiques dirigées vers la destruction des normes sociales et du modèle dominant.
La faim, la misère, la pauvreté, l’injustice, le harcèlement policier, l’exploitation et tous les éléments de la domination et de l’oppression envers les classes les plus vulnérables, dont nous faisons partie, sont des réalités qui se vivent au jour le jour et à la marge des dates emblématiques de lutte de rue, donc nous appelons à développer cette lutte dans chaque endroit ou recoin de cette société et les 365 jours de l’année.
Nous adorerions livrer plus de détails au sujet de l’action, cependant nous pensons que dans ce cas les imagent parlent d’elles-mêmes.
Tous les jours nait un jeune combattant ! A la mémoire d’Eduardo et Rafael.*
Images remises par Héctor Antonio Cerda Burgos**, 17.459.433-3
* Eduardo et Rafael Vergara Toledo, assassinés le 29 mars 1985 près de Santiago par des carabiniers. Cette date est commémorée par le « Jour du Jeune Combattant ».
** Référence ironique au carabinier qui avait infiltré le campus universitaire, et y a « oublié » ses papiers après s’être fait repérer par les étudiants
Action Incendiaire : mémoire et solidarité combative dans la lutte contre toute autorité.
Aujourd’hui nous avons voulu interrompre, même pour quelques instants, la sombre normalité de cet ordre de mort. La nuit du 20 mars nous avons coupé la rue avec des conteneurs incendiaires au croisement de l’Avenue Amerigo Vespucci et de l’Avenue Industria (zone sud de la ville de Santiago), en lançant de pamphlets avec nos idées de lutte, mémoire et solidarité. Ce petit geste est rempli d’amour et de haine.
Parler de mémoire anarchique depuis les combats actuels, signifie tracer une ligne de continuité avec les révolutionnaires tombé.e.s. La mémoire c’est se souvenir de manière active : agir au présent, mais aussi projeter nos désirs de rébellion.
Hier et aujourd’hui, différentes générations de révolutionnaires passent à l’action. C’est l’aspiration au combat et le désir de liberté. Nous nous souvenons de celles et ceux qui sont tombé.e.s et nous exprimons ainsi notre respect, au-delà des différences d’idées et de contextes.
Il y a des ruptures claires avec le passé. En effet nous rejetons les conceptions verticalistes, militaristes, hiérarchiques et centralisatrices développées par d’anciens (et actuels) groupes anticapitalistes, puisqu’en tant qu’antiautoritaires nous ne respectons aucune forme d’ordre, nous n’attendons pas de conditions objectives ni ne misons nos espoirs sur des mythes tels que le peuple, la patrie, le pouvoir populaire, etc. Mais ces différences ne nous font pas oublier le dévouement de ces combattant.e.s révolutionnaires. Des combattants comme Rafael et Eduardo Vergara, assassinés par la police le 29 Mars 1985, qui pour nous sont toujours vivants, leurs options et décisions de lutte nous connectent. Aujourd’hui comme hier nous sommes prêts au combat, comme l’étaient déjà d’autres avant.
Nous allons réduire en cendre les illusions démocratiques. Tous ces espoirs qui se dégagent du projet de vie vide que nous offre le capital, nous allons les bruler. Nous allons créer des mondes nouveaux, en chacun.e de nous. Parce que dans chaque acte, dans chaque geste de lutte aussi petit soit-il, est incarné la soif de se rebeller, d’affirmer la liberté et la dignité, de rendre les coups.
Nous n’oublions pas non plus que cette semaine commence le procès contre les compagnons du caso Security : Freddy, Marcelo, Juan, Carlos. Ceci est aussi une accolade solidaire pour vous, passé et présent de l’action transgressive et révolutionnaire. Pendant les journées d’agitation, que la solidarité soit permanente.
Pour Sol Vergara, compagnonne accusée de tentative d’homicide contre un gardien de la Banque Estado, tes rayons de lumière illuminent la voie de cel.le/lui qui ne se résigne pas à une vie d’esclave. Pour la famille Vergara Toledo, force et curage dans ces moments difficiles.
Mémoire offensive pour celles et ceux qui sont tombé.e.s : Rafael, Eduardo et Pablo Vergara Toledo, Norma Vergara, Claudia López, Jonny Cariqueo, Mauricio Morales, Sebastián Oversluij.
Solidarité avec les compagnon.ne.s prisonni.ères/ers au Mexique, pendant la semaine d’agitation solidaire.
Solidarité permanente avec les prisonni.ères/ers de la guerre sociale au Chili et dans le monde.
Bande enragée et incendiaire pour la mémoire et la solidarité combative.
Sebastián Oversluij Seguel : Pelao Angry assassiné le 11 Décembre 2013 par le misérable gardien des puissants dans une tentative d’expropriation d’une banque à Pudahuhel (Santiago, Chili)
William Vera tes jours sont comptés
De l’agitation et du bruit pour la libération de Hermes Gonzales, Alfonso Alvial, Tamara Sol, Juan Aliste, Carlos Quiduleo, Freddy Fuentevila, Marcelo Villaroel, Monica Caballero, Francisco Solar et tou-tes/s les autres compagnon-ne-s emprisonné-e-s dans les prisons du monde !
En avant frère, l’abime nous attend, nous sommes la propagande qui brise vos chaines et si nos vies s’envolent, un autre viendra nous remplacer, en conspirant, en volant, en brulant et en agitant.
Sebastián Oversluij Seguel : Pelao Angry assassiné le 11 décembre 2013 par le misérable gardien des puissants WILLIAM VERA (TES JOURS SONT COMPTES) dans une tentative d’expropriation d’une banque à Pudahuel (Santiago, Chili).
Sebastián Oversluij Seguel, plus connu sous le nom de « el Angry », était un compagnon de 26 ans auto-déclaré anarco-insurrectionnaliste, assassiné lors d’un assaut manqué à une banque d’état de la commune de Pudahuel, Santiago, le 11 Décembre 2013.
Ce matin-là, le compagnon entre dans la banque en portant un pistolet-mitrailleur dans son sac. Lorsque le gardien-laquais s’en aperçoit, il lui tire à la tête et au thorax. Sebastián essaye de répondre en tirant en l’air, mais il meurt malheureusement sur le coup.
El Angry nait le 25 Novembre 1987, à Santiago, au Chili. Il passe toute son enfance et son adolescence dans le quartier populaire la Palmilla, dans la commune de Conchali. Il fut élevé par sa grand-mère, sa mère, sa sœur et son oncle.
A 16 ans, sa vie a été marquée par la mort de son oncle Juan, à cause des drogues qui l’ont emporté. C’est là que commence ses années de vegan-straight-edge, « libéré des drogues » comme pour protester face à ce système d’exploitation. Il fit parti du groupe de Hip Hop « Palabras en Conflicto ». C’est dans les disques de ce groupe que el Angry reflète les mutations de ses pensées et de ses expériences de vie. Il passa de « el cona » à « el angry », la « Angry Brigade » lui inspira son deuxième « surnom ».
C’est à cette étape de sa vie qu’il décide de commencer à étudier le design graphique. Pour cela il dut travailler et étudier, ce qui le mena au collapsus et à l’hospitalisation. Il décide alors d’arrêter d’étudier et de travailler, et son dégout du travail salarié augmente. A cette époque, il s’auto-définit comme « marginal » de par ses expériences de vie, né et élevé dans un quartier populaire, il se sentait marginalisé par la société.
A la fin de l’année 2009 il fait partie du collectif qui donnait fait vivre le Centro Social Autónomo y Biblioteca Libertaria Jonny Cariqueo, et il commence à y vivre. C’est dans ce processus de sa vie qu’il commence à affuter ses idées, entre discutions collectives et processus individuelles, son discours commence à se rapprocher de l’« antisocial » et de l’individualisme. Il se manifeste directement contre toute structure sociale, le système et ceux qui le soutiennent. El Angry a toujours considéré comme valable les différentes manières d’attaquer le système. L’« être intégral » qu’il aspirait à être se sentait capable de tout faire. Ensuite il décide d’aller vivre dans le sud, et d’initier un nouveau processus collectif. Toujours dans une perspective de lutte, en considérant toutes les formes d’attaque contre le système comme valables. Dans ce processus, il commence à se rapprocher de la terre et à profiter de quelques instants de « liberté ». Sa fille nait et dès lors, l’envie de vivre de manière autonome se fait plus forte, avoir son espace, semer sa nourriture et faire une maison en terre était pour lui une manière de faire la guerre au système et de chercher la liberté tant convoitée. Malgré ça, sa vie dans le sud se complique. Survivre dans un lieu lointain et avec peu de possibilité de se faire de l’argent commença à rendre opaque son rêve d’autogestion. C’est pour cela qu’il se met finalement à travailler à temps complet et pour le salaire minimum. Il se trouva à nouveau confronté aux contradictions de la vie. Il ne voulait pas se rendre au travail, encore moins pour survivre jour après jour, il se sentait littéralement mort en vie. Dans ce processus, c’est à « Sur-Santiago » qu’il aiguise son discours et ses convictions de vies se rapprochant du nihilisme. Il était courant de l’entendre se sentir comme un être unique, égoïste et irréductible, capable de réaliser tout ce qui était proposé pour attaquer le système. Ces derniers écrits reflètent clairement une partie de ce processus. C’était un être extrêmement créatif, avec des habilités uniques. Par tes écrits et tes dessins, tu t’es toi-même chargé de nous communiquer tes pensées, réflexions et expériences. Lesquelles s’exprimeront dans un livre qui sera lancé en Avril de cette année 2014, et dont nous espérons que tou-tes/s celleux qui voudraient en savoir plus sur le compagnon puissent le lire.
Le 25 juillet a eu lieu à Santiago une manif pour la dépénalisation de l’avortement, étant donné que le Chili est l’un des pays dans le monde qui pénalise l’avortement dans n’importe quel cas. Il en résulte que des femmes sont en taule pour avoir avorté et que d’autres meurent en avortant clandestinement.
La manif était convoquée à 19h sur la Place Italie mais l’intendance Métropolitaine a décidé à 18h de retirer l’autorisation qu’elle avait donné pour le parcours sur l’Alameda nord jusqu’au Paseo Bulnes. Pour cette raison les flics ont pas mal emmerdé les manifestants qui marchaient sur les deux voies de l’Alameda nord, poussant et menaçant certains tout au long du parcours. La police a finalement fait un barrage au niveau de Paseo Ahumada, à deux pas du Palais de la Monnaie. La manif s’est donc momentanément arrêtée à cet endroit, et à un moment donné les flics ont commencé à pousser violemment les manifestant-e-s qui bloquaient la circulation criant des slogans pro-avortement mélangés à des slogans anti-flics, ainsi que des slogans qui appelaient à continuer d’avancer sur l’Alameda (artère principale du centre de Santiago).
Après une dernière poussée des flics toutes les personnes ont compris que ça ne servait à rien de rester vu le peu de motivation à faire face aux flics, et la manif a continué son chemin sur le Paseo Ahumada (où elle a croisé les évangélistes qui comme chaque soir faisaient leur sketch en pleine rue), en direction de la Cathédrale de Santiago, sur la Plaza de Armas. En arrivant sur la place de façon spontanée les manifestant-e-s se sont dirigées à l’intérieur de la Cathédrale, où une messe était en cours. La foule a essayé de couvrir le micro des religieux en sifflant et criant des slogans (parmi lesquels « sortez vos rosaires de nos ovaires »). Des slogans ont aussi été écrits à l’intérieur de la Cathédrale et des bancs en bois ont été jetés par terre, certains bancs ont même été sortis de la cathédrale et balancés sur le parvis. À ce moment là les flics ont commencé à charger sur le parvis, utilisant les canons à eau et arrêtant quelques personnes (on ne sait pas le chiffre exact, mais c’est moins d’une dizaine). Pendant ce temps les personnes qui sortaient de la Cathédrale essayaient de se mettre à l’abri dans les rues autour vu que la place commençait à se remplir de flics en moto, avec quelques canons à eau , zorillos (blindés qui lancent les lacrymos) et paniers à salade.
Ainsi se terminaient ces petits affrontements pour la libération de nos ventres, chacun-e- rentrant chez soi content-e-s d’avoir au moins pu perturber la messe, comme une petite attaque aux religions réactionnaires.
Défendons les compagnon-ne-s des griffes de la répression.
La logique du pouvoir s’alimente en définissant la légalité ou l’illégalité, que ce soit des actes, des idées, des gestes, y compris des personnes. Loin de ces paramètres qui ne font que nourrir la domination, ce qui est réellement valable ce sont les décisions de lutte menées par des personnes concrètes. Pour cela nous défendons les compagnon-ne-s et les différentes pratiques d’attaque contre le pouvoir.
*Il y a 4 ans le pouvoir a décidé que la vie de Diego Ríos était illégale, en trouvant chez lui du matériel pour fabriquer des explosifs. Devant la chasse menée contre lui le compagnon anarchiste décide de fuir et ne pas baisser la tête, restant en cavale jusqu’à aujourd’hui.
*En 2013 dans le contexte du combat et de la lutte de rue, où les actions de combat et d’affrontement contre les puissants s’est propagé, des flics des services de renseignement filment un jeune cagoulé attaquant des flics avec un cocktail molotov. La filature policière permet de l’identifier, ces images et son identité sont largement diffusées par les médias.
Les deux situations mettent en évidence le monopole de la violence de la part de l’État. Lorsque quelqu’un s’affronte contre la domination, la répression lui tombe dessus avec tout son appareil policier, politique, journalistique et judiciaire.
Devant les assauts de l’État il ne nous reste qu’un chemin à prendre : la défense illimitée de toutes les formes de lutte contre le pouvoir et des compagnon-ne-s qui décident de faire ce pas.
Soutien et solidarité avec nos compagnon-ne-s persécuté-e-s.
Au cours de la manifestation étudiante du 26 juin des équipe de la police politique DIPOLCAR (service de renseignement) se sont infiltrés dans la manifestation et les émeutes, filmant de près une personne cagoulée qui avait un cocktail molotov à la main.
Le jeune encagoulé allume le molotov sur une barricade et le lance contre la police. Après avoir été suivi durant les émeutes il est filmé en train de se changer à l’intérieur de la USACH et essayant des chaussures provenant d’un pillage qui a eu lieu au cours des émeutes dans le centre de Santiago. Continue reading Chili : répression contre les émeutiers→
Ceci est un compte-rendu fait à partir de ce que nous avons pu voir dans les rues le mercredi 26 juin, c’est donc loin d’être exaustif car il y avait trois manifestations simultanées et plusieurs lycées attaqués la nuit, nous n’avons pas pu être partout.
L’animation a commencé dès 07 heures du matin à divers points de la capitale, se matérialisant par des barricades érigées devant les universités et les lycées. Comme d’habitude l’Utem et la Usach, les deux universités les plus combattives, n’ont pas été en reste.
La manifestation commençait à 13h, mais des heures avant le centre ville était quadrillé de flics, et des jeunes jugés suspects ou qui n’avaient pas leurs papiers sur eux étaient arrêtés en prévention.
On pouvait aussi voir des hélicoptères voler au dessus de la manif, et un œil observateur pouvait déceler sur certains toits de la Alameda d’étranges photographes ou caméramans, flics ou journalistes (la même chose), malheureusement suffisamment hauts pour être hors d’atteinte des manifestants.
À 13h il y avait trois manifestations simultanées qui devaient se retrouver toutes à un même point, la place de Los Heroes. On compte plus de 100 000 personnes qui auraient assisté à la manifestation, qui n’était pas uniquement des étudiants, puisqu’il y avait plusieurs revendications, étudiantes, mais aussi laborales, ainsi que des revendications par rapport aux lois liberticides que l’État chilien s’apprête à nous sortir, entre autre la loi qui punit toute insulte sur les flics, et la loi Hinzpeter, qui parmi d’autres choses interdira le port de la capucha (la cagoule faite avec un tee-shirt)
Aujourd’hui (13 Juin) aux alentours de 18 heures il y a eu un rassemblement en face de l’ambassade de Turquie. Une banderole a été déployée, sur laquelle on pouvait lire : « Pour l’expansion de la révolte, Dayanışma bir silahtır – La solidarité est une arme », et les tracts suivants ont été lancés :
Santiago’dan Türkiye’deki isyancılara selam
Une crise sociale a explosé il y a 14 jours à Istanbul, contre la construction d’un centre commercial sur l’emplacement du dernier parc de la ville. Dés lors, et après une répression brutale contre un mouvement pacifiste qui s’opposait à la construction d’un nouveau symbole du capitalisme, des milliers de personnes sont descendues dans la rue, d’abord pour soutenir ce mouvement et reprendre la place des mains de la police. Au fil des jours la situation s’est intensifiée. Nuits après nuits, la ville a été tenue par les manifestants qui résistaient aux constantes agressions policières. Aux quatrième et cinquième jours, la répression a emporté la vie d’au moins 4 personnes par des tirs policiers que l’on peut voir sur des vidéos. Le président de ce pays a fait un discours au cours duquel il a traité les manifestants de terroristes.
Au fur et à mesure des jours et suite à la mort de résistants sur la place Taksim, principale place d’Istanbul, la tension sociale s’est à nouveau accrue, en se propageant cette fois dans les principales villes de Turquie et où l’objectif d’éviter la construction d’un centre commercial a laissé place à la volonté de faire démissionner le président et le premier ministre turque. La réalité est totalement différente de ce que montre la télévision, le fait le plus méprisable ayant eu lieu pendant les moments les plus intenses d’émeutes, où la chaine CNN Turquie a coupé l’antenne en directe du centre d’Istanbul pour passer un documentaire sur les pingouins.
Des milliers de personnes ont été arrêtées, des milliers ont été blessées, et les morts sont supérieures à 4, le gouvernement cachant la vérité sur le nombre de victimes de la police.
Les compagnon-ne-s anarchistes participent activement dans les manifestations, et leur courage comme celui de celleux qui prennent part à la révolte nous remplit d’espoir pour continuer en avant dans cette lutte que nous appelons la lutte pour la liberté. De ce fait, nous exprimons notre solidarité immédiate aux combattant-e-s de la liberté.
À bas les nations et Vive l’Anarchie !
Dayanışma bir silahtır (La solidarité est une arme)
Le lundi 17 janvier à 18h (17h horaire française) sur Radiofragmata.
Il y a eu une discussion avec des compagnons au Chili et Brésil sur divers thèmes d’intérêt pour les anarchistes, une vue sur les situations en Amérique Latine, Grèce, etc. L’enregistrement a été fait par Contra Info le 13 mai 2013 et le traitement de l’émission a été fini grâce à Radiofragmata (Athènes).
La discussion est principalement en espagnol, mais la retransmission commence par la traduction en grec. L’enregistrement sera disponible prochainement dans l’archive de Radiofragmata.
Soirée de solidarité avec les prisonnières de Temuco et avec le membre de la CCF Panagiotis Argirou (prisonnier en Grèce) pour son opération.
Samedi 1° juin à partir de 22h au Centre Social et Contre-Culturel Anarchiste Libereco, 345 Arzobispo Valdivieso (métro Cementerios), quartier Recoleta, Santiago.
À trois ans exactement de l’explosion qui a laissé blessé le compagnon Luciano Pitronello. Ta vie a probablement changé, tu n’es plus le même qu’avant et c’est probablement plus difficile qu’auparavant, mais tu n’es pas seul compa. Courage !
Pour un Février Noir, pour une année 2013 remplie d’anarchie et de rébellion
Nous envoyons un bulletin d’information (PDF en espagnol) sur Marco Camenisch, nous solidarisant avec les mobilisations et actions internationales en faveur de sa libération.
Des compagnon-ne-s solidaires ont amené ce matériel imprimé à l’activité réalisée dans le Centre Social Autonome Cueto con Andes le 02 février, en solidarité avec les espaces autonomes partout dans le monde, répondant à la campagne pour un “Février Noir”.
Les gestes et actions internationales autour de cette campagne ont été intéressants et ce n’est pas par hasard que nous avons amené ce matériel lors de cette activité. Voici les raisons et réflexions que nous voulons partager à cette occasion au sujet des centres sociaux autonomes en lutte, espaces dans lesquelles nous avons vécu des choses importantes, partageant des idées et des pratiques anti-autoritaires.
Chacune de nos expériences dans la lutte est un trésor à partager et à maintenir vivante dans le présent.
Pour nous, le fait que nous ayons pu distribuer l’imprimé sur Marco Camenisch lors de l’activité revêt une signification particulière, parce que ceux qui ont formé il y a déjà deux ans ce petit noyau anti-autoritaire d’agitation et de propagande écrite nous sommes forgés notre connaissance et empathie sur des compas prisonniers pour de longues peines à l’étranger discutant sur leurs vie et expériences dans des espaces autonomes en lutte, telles comme le Centre Social Occupé Sacco y Vanzetti ou comme le Centre Social Autonome Jonny Cariqueo.
Des moments vécus dans ces lieux nous gardons de beaux souvenirs et des expériences qui à certains moments ont été déterminantes dans notre chemin d’anti-autoritaires en lutte. Malheureusement, le premier de ces lieux a été perquisitionné et fermé le 14 août 2010 dans le contexte de la descente répressive coordonnée par le ministère de l’intérieur et l’ex procureur Peña ( qui aujourd’hui se pavane impunément dans des programmes télé). Descente répressive où le squat La Krota fut lui aussi attaqué et d’autres squats et habitations de particuliers. L’un des membres du collectif qui gérait le squat Sacco y Vanzetti fut arrêté, pendant que la compagnonne Gabriela Curilem préféra rentrer en clandestinité. Tous les deux sont aujourd’hui libres et avec nous après avoir passé des jours difficiles d’enfermement et d’isolement. Pour sa part le Centre Social Autonome Jonny Cariqueo ferma ses portes dans les mois suivants l’opération répressive du 14 août 2010 pour des raisons qu’ils expliquent dans un communiqué. Continue reading Chili : solidarité avec Marco Camenisch et les lieux autonomes en lutte→
LA PRISON, LA TORTURE ET L’INJUSTICE NE PRENNENT PAS DE VACANCES.
À la suite du dernier assaut venant de l’appareil persécuteur répressif (police, procureurs, tribunaux), la procédure de préparation du procès oral dans un tribunal constitutionnel a fini par se congeler depuis le mois d’août de l’année dernière, dans l’objectif d’annuler les diverses preuves insensées accusatrices déjà exclues et écartées, celles qui furent incrustées depuis le Tribunal Militaire et formulées par le tortionnaire Roberto Reveco au Ministère Publique ( légitimant ainsi des actes de persécution et de haine).
Six mois après, en février 2013, la supercherie continue, et donne comme résultat une objection du magistrat en service, fondé sur un supposé ressentiment de celui-ci envers les procureurs et plaignants en porcelaine. Alors que nous sommes toujours emprisonnés, la cour d’appel serait chargée de reconnaitre ou non cette fausse dispute pour l'”honneur” entre eux, tout ça posé adroitement par les persécuteurs. Mais ça n’est pas le plus important, un subterfuge pareil ne cherche dans le fond pas seulement à changer le magistrat. Son objectif est d’amener une nouvelle préparation de procès oral, où toute la preuve accusatrice déjà exclue, éliminée sous ses propres lois, soit pleinement réincorporée contre vents et marées, répondant ainsi aux exigences de répression, persécution et punition, exigences politiques d’un État, lequel baise son propre ordre juridique.
L’insoutenable du procès se reflète dans des pratiques aberrantes pour justifier la prison. Où la machine oppressive doit donner une réponse condamnatoire pour faire un exemple.
Comme nous, rebelles, libertaires, subversifs, transitoirement en prison, avec un procès pas clair bloqué dans les interprétations légales de ses propres articles, ceux qui avec toute la tromperie adroite n’assurent pas les intérêts inquisiteurs de l’État et son ensemble juridique répressif. Pour cela, et en contradiction avec ses propres normes, cela fait plus de 5 ans que traine cette affaire, soutenue politiquement pour des raisons d’État et sans aucune justification juridique.
Une prison qui cherche à se légitimer simplement parce que nous décidons de nos propres vies et que nous n’avons rien à voir avec le contrôle capitaliste imposé. Nous traçons le chemin de l’émancipation, et cela ne rentre pas dans leurs codes, c’est pour cela qu’ils doivent réinterpréter leurs propres articles, créer des procédure transitoires, réformer la réforme et pour cette raison d’État, donner de la puissance et de la légitimité indiscutable à la doctrine sacrée du pouvoir militaire et des gardiens de la constitution.
Aujourd’hui, avec la voix assoiffée de Pouvoir et de premier rôle, un procureur habile dans le mensonge veut et doit nourrir ses peines de l’enfer. Sa manœuvre de recommencer tout à zéro dans son procès oral ne sera pas son dernier râle. Hier, la poursuite s’est faite par la menace dans le but d’anéantir l’idée, aujourd’hui la persécution se dote de ruse juridique pour ainsi montrer que le plomb assassin ne les a pas soumis.
Notre cœur bat de façon indomptable, nous respirons profondément en aimant la vie et nos amours !
Domestiquons la peur, finissons-en avec l’indifférence.
La solidarité est une arme, multiplions les initiatives, actions, dénonciations personnelles ou collectives.
Montrons à l’État et sa presse bourgeoise que tant qu’il y aura de la misère il y aura de la rébellion !
Les jours s’écoulent dans cet été chaud et la majorité des gens sont absorbés à penser à l’endroit où ils iront en vacance. Pendant ce temps, le pouvoir et l’autorité ne se reposent pas, enfermant les peñis (frères) et weichafes (guerriers) au sud du Chili, améliorant les lois répressives et se réunissant en d’ostentatoires sommets politico-entrepreneuriales comme le CELAC-2013. Et nous ? Nous sortons dans la rue pour donner vie à l’insurrection, mettant nos vies à l’épreuve, conscients que de tout temps il y a eu et il y a toujours des individus qui ne s’adaptent pas à cette société malade et font de chaque seconde de leur vie une attaque contre les oppresseurs.
Et c’est le défis : faire vivre et prolonger l’offensive insurrectionnelle anti-autoritaire, consolider et renforcer les complicités, réactiver les attaques, allumer par notre participation le bûcher de l’action insurgée et libératrice à travers la violence révolutionnaire !!
Conscients que la discussion et le dialogue entre affinités doit se baser sur l’action, dans la semaine du 28 janvier au 3 février nous avons attaqué une propriété appartenant à la Gendarmerie du Chili, située dans la rue San Francisco avant l’Avenue Matta, à côté d’une prison pour mineur (SENAME) et à quelques pâtés de maison de l’endroit où est mort en action le compagnon anarchiste Mauricio Morales en 2009.
Nous avons attaqué avec un engin incendiaire qui a fait quelques dégâts sur la porte de ce repère de tortionnaires (comme ça n’est pas sorti dans la presse nous envoyons des photos). Cette propriété de la Gendarmerie est liée à la soi disant action sociale des matons et leurs collaborateurs promue à travers des institutions comme l’Église Évangélique dans la Gendarmerie du Chili et la Confraternité Carcérale du Chili, institution qui sur internet se définie comme porteuse de projets de réclusion ” là où vivent les prisonniers, sans grève de la faim, sans mutineries ni tentatives de fuites, mais vivre son emprisonnement dans la paix et l’harmonie tout en payant les dommages sociaux avec une assistance spirituelle.”
Nous avons choisi cette cible guidés par la colère et la soif de vengeance pour les coups donnés par les matons sur le compagnon Alberto Olivares (membre du collectif 22 janvier) il y a une semaine, qui au milieu des coups a été transféré dans une prison de Concepción loin de ses proches, et remis ensuite à l’Ex Pénitentiaire de Santiago, tout cela en punition de son attitude rebelle, inventant que le compagnon avait participé à une bagarre qui s’est soldée par la mort d’un prisonnier … La vengeance tarde parfois, mais nous la faisons et nous la ferons venir et nous savons qu’il n’y a pas besoin d’excuses de ce genre pour attaquer ceux qui ferment les portes des cellules de nos compagnons et ceux qui soutiennent et tirent profit de la prison et de la société carcérale. Continue reading Santiago, Chili : Revendication d’action incendiaire contre les matons→
La nuit du vendredi 14 décembre, à 10 heures passé, des encapuchonnés ont lancé des cocktails Molotov contre le grand sapin de noël qui est installé chaque année en face du centre commercial “Mall Paseo Estación”, situé sur la commune d’Estación Central.
Les encapuchonnés ont avant coupé la circulation sur l’Alameda, en face de l’Usach. Puis en même temps que l’attaque incendiaire ils ont crié des slogans contre la consommation qui en cette période de fin d’année provoque une frénésie pour s’endetter afin d’obtenir des choses (des merdes) pas nécessaires.
En proie aux flammes le sapin a commencé rapidement à brûler, mais malheureusement les gardiens consciencieux ont couru pour sauver le symbole noëlien du capitalisme et du christianisme. Il n’a pas été réduit en cendre, s’en tirant avec quelques dommages et une attaque à la logique de marché.
Cette même nuit à un autre endroit de Santiago, des encapuchonnés ont mis le feu à des barricades et se sont affrontés à l’aide de cocktails Molotov avec la police sur l’avenue Grecia, devant le campus JGM de l’Université du Chili à Ñuñoa.
Le 11 septembre est le jour où, en 1973, le commandant en chef de l’armée chilienne Augusto Pinochet a pris de force le pouvoir entre les mains d’Allende. Jusqu’en 1990 des milliers de personnes seront torturées et tuées sous son régime.
Le même jour, en 1998, l’anarchiste Claudia López sera tuée par balle par des flics de la “démocratie restaurée” alors qu’elle combattait sur une barricade lors de la commémoration du coup d’état de 1973. Depuis lors, sous le slogan de “Septembre Noir” des manifestants combattent la répression étatique en souvenir de Claudia et tous ceux tombés au combat.
Cette année, des sabotages, des barricades, des batailles de rue avec des cocktails molotovs et des attaques armées sur les flics ont eu lieu durant le 39° anniversaire du 11 Septembre, laissant un flic mort et beaucoup d’autres blessés.
• La nuit avant le 11
Répression préventive
La nuit du lundi 10, des agents du 30° Commissariat de Radiopatrullas sont intervenus dans plusieurs communes pour tenter de prévenir des foyers d’émeute pour un nouveau 11 septembre. Le fameux « Escadron Centaure » a effectué des contrôles de véhicules et d’identité dans les communes de Puente Alto, La Pintana, Recoleta et Conchalí, et il a aussi retiré du matériel que pourrait être utilisé pour des barricades et des affrontements, comme des pneus abandonnés.
À la suite de ces opérations la police a arrêté 117 personnes, parmi lesquelles 109 l’étaient pour infraction à la loi sur la drogue, 5 sur ordre de détention provisoire, 2 pour port d’arme blanche et une pour infraction à la Loi de Contrôle des Armes, sur qui l’on a trouvé 80 cartouches de calibre 45. Toutes ces personnes ont été amenées aux tribunaux correspondants.
Émeutes la nuit du 10
À Santiago :
Malgré la prévention de la police, durant la nuit du 10 il y a eu des affrontements à différents endroits du pays.
Dans la commune de San Bernardo, après 22:00h, des personnes avec des encapuchonnés ont coupé la circulation et ont allumé des barricades sur trois carrefours. À l’arrivée des policiers ils ont lancé des pierres, des objets coupants et des cocktails Molotov, alors que de son côté la police a utilisé des gaz, des camions lanceurs d’eau et des fusils pour disperser les gens.
Les encapuchonnés ont aussi attaqué le 14° Commissariat de Carabiniers, lançant tout type d’objets.
Dans la commune de La Florida, aux alentours de 00h50, des encapuchonnés ont mis le feu à des barricades devant le lycée Benjamín Vicuña Mackenna, interrompant le trafic et provoquant quelques troubles.
D’un autre côté, sur la commune de El Bosque, une trentaine d’encapuchonnés ont mis le feu à des barricades de pneus et de décombres devant le lycée Juan Gómez Milla, interrompant la circulation sur la Gran Avenida. À l’arrivée de la police les jeunes se sont affrontés aux forces de l’ordre.
Dans les autres régions :
À Coquimbo, vers 21 heures une trentaine d’encapuchonnés ont interrompu le trafic devant le campus Andrés Bello face à l’université de la Serena. Ils ont cassé une caméra de sécurité, et mis le feu à des pneus et des panneaux de signalisation. Suite aux affrontements 5 carabiniers ont été blessés par des pierres.
À Viña del Mar, ver 02h00 une quinzaine d’encapuchonnés ont mis le feu en face du lycée Guillermo Pérez Cotapos. À l’arrivée des carabiniers ils ont lancé des pierres.
À San Felipe, vers 00h30 une trentaine d’encapuchonnés ont mis le feu à des barricades dans la rue Dardignac et Duco, où un groupe est entré en forçant le rideau métallique dans l’entreprise de fruit “Cabrini Hermanos”, provocant des dégâts et sortant des conteneurs plastiques pour s’en servir comme barricades.
Après, à 02h30, un autre groupe d’encapuchonnés ont coupé avec des barricades la route 60 qui relie Los Andes à San Felipe. À l’arrivée des carabiniers il y a eu des affrontements et un agent a été blessé par une pierre.
À Rancagua, vers 01h40 un groupe d’encapuchonnés a mis le feu à des pneus au carrefour entre l’avenue El Sol et Uruguay, pour ensuite essayer de rentrer dans un supermarché Santa Isabel. Il y a eu des affrontements avec la police.
Dans des régions comme Talca, Curico et Valdivia, après minuit des barricades ont été allumés et il y a eu des affrontements avec la police. À Curico trois véhicules qui étaient garés là ont brûlé, l’un d’eux avait été volé.
Suite aux émeutes et affrontements habituels du « 11 », 27 personnes ont été arrêtées au niveau national. La majorité des accusés sont arrêtés pour troubles, certains pour avoir abîmé des véhicules policiers et d’autres pour blessures sur des carabiniers.
• Le début du mardi 11 !
À Santiago :
Peu après 07h00, en pleine heure de pointe, une trentaine d’encapuchonnés ont mis le feu à des barricades sur l’avenue 11 septembre, devant le lycée Lastarria sur la commune de Providencia.
À l’arrivée des carabiniers les jeunes ont lancé des pierres sur les agents. La police a utilisé une grande quantité de gaz et un camion lanceur d’eau pour disperser les encapuchonnés qui s’étaient replié vers le lycée.
Le maire fasciste de la commune de Providencia a ordonné l’expulsion du lycée, qui était occupé par des lycéens dans le cadre des mobilisations étudiantes. Suite à l’expulsion, 10 jeunes ont été détenus, pour ensuite être relâchés. Plus tard le lycée a de nouveau été occupé.
Dans le centre de Santiago des encapuchonnés ont mis le feu à des barricades sur l’avenue España devant le lycée Dario Salas, où des affrontements ont eut lieu à l’arrivée de la police. À la suite les carabiniers ont expulsé le lycée qui était occupé par plus de 70 lycéens.
À Concepción :
Au cours de la matinée des encapuchonnés ont mis le feu à des barricades sur l’accès nord du pont Juan Pablo II qui connecte Concepción à San Pedro de la Paz. À la suite de ça ils ont fui les lieux.
Plus tard un autre groupe a mis le feu à des barricades aux alentours de l’université Bío Bío (UBB) et de l’université technique Federico Santa María (UTFSM) de Hualpén.
Vers 13h30 à l’extérieur de l’UBB des encapuchonnés ont coupé l’avenue Collao, pour ensuite s’affronter aux forces spéciales avec des pierres et des cocktails molotovs.
De plus, à l’extérieur de l’ UTFSM des encapuchonnés ont coupé l’avenue Las Golondrinas de Hualpén avec des pneus en feu, et des affrontements avec les forces spéciales ont eut lieu.
Un engin incendiaire a été trouvé à l’intérieur de la cathédrale Metropolitana de Santiago
Dans l’après-midi du 11 le Gope (Groupe d’Opérations Policières Spéciales) est intervenu dans la cathédrale Metropolitana située sur la Place d’Armes en plein centre de Santiago.
L’alerte a été donné par un fonctionnaire de la cathédrale, qui avait trouvé un sac suspect à l’intérieur du troisième confessionnal.
La police a dû évacuer les lieux et établir un périmètre de sécurité. Finalement le Gope a confirmé qu’il s’agissait d’un engin incendiaire, lequel a ensuite été désamorcé et enlevé de l’endroit dans un réceptacle résistant aux explosions.
L’engin était composé d’un bidon de 5 litres de combustible et de chlorate de potassium avec un système d’activation électrique composé d’un minuteur connecté à une batterie et d’une ampoule sans protection avec les fils à l’air en contact avec la substance inflammable.
Il semble qu’aucun tract ou quelconque revendication n’aient été trouvés sur place.
Action directe aux alentours du campus Juan Gómez Millas, dans la ville de Santiago.
En vivant l’oubli et l’impuissance d’une société qui s’attache à fixer l’attention sur ce qui maintient des vies malheureuses, insatisfaites et domestiquées. En assimilant le spectacle d’une économie qui feint d’être le progrès même. En observant comment l’amnésie capture des esprits et les rend vide de souvenirs, comment la non-mémoire de milliers abonde dans la mort de milliers d’autres. En allumant la télé et en voyant comment 200 imbéciles mettent des journées interminables à augmenter de quelques centimes le salaire minimum.
Pour le mapuche à qui on viole la terre, pour le prisonnier qui déteste sa cellule et se trouve enfermé entre les murailles de l’institution célèbre produite par les riches pour rester riche, pour la féministe qui ne tolère pas le machiste, pour le travailleur qui prostitue sa vie et déteste son patron, pour le futur étudiant éternel débiteur, pour l’homosexuel qui cache ce qu’il veut vivre à cause d’une société qui condamne la différence par l’indifférence et le rejet, pour l’immigrant qui veut être de partout dans le monde, mais qui s’en voit empêché, car la marchandise s’écoule plus rapidement et libre que lui qui ne veut pas croire dans les nations, pour l’anti-spéciste qui sait que pas uniquement celui qui marche sur deux pattes peut être son frère, pour le vagabond qui ne s’habille pas d’un col et d’une cravate, mais qui a plus à raconter que n’importe quel stupide tas de soie, pour chacun à qui ça soulagerait que le mois soit plus court pour pouvoir vivre plus tranquillement. Pour tout cela, nous faisons face, et nous n’arrêterons jamais de le faire. La vie elle-même est un champ de bataille, et si tu ne veux pas livrer bataille c’est parce que tu es déjà mort, engrenage nauséabond de l’état actuel des choses qui produit et reproduit la misère et l’insatisfaction !!
Depuis la rage même, la haine libre qui émane de toute cette putréfaction, crions nos slogans , interrompons la vie que nous détestons, tout comme nous détestons vos vies, nos propres vies, le monde entier, toute cette réalité capitaliste que nous supportons jour après jour, toute cette insatisfaction, pour tout ça je ne veux plus continuer de vivre comme ça, nous y mettons le feu, car nous voulons respirer, nous aspirons à une vie différente !!
Je n’oublie pas ceux qui sont tombés à cause du terrorisme de la machine étatique chilienne au service de la machine mondiale capitaliste. Alex Lemún, Manuel Gutiérrez, Claudia López, Matías Catrileo, Johnny Cariqueo, Rafael Vergara, Eduardo Vergara, Rodrigo Rojas de Negri, et d’autres.
Depuis ses origines, le cumul hétérogènes de groupes qui composent l’anarchisme, a généré et diffusé des millions de feuillets dans le monde entier, tant pour faire connaître les idées, que pour faciliter le développement culturel des hommes et des femmes de leur temps. Ainsi apparaissent les raisons fondamentales de leur existence passée et de leur nécessité présente.
L’Amérique latine n’a pas échappé à ce processus. Plusieurs milliers de livres, de brochures, de magazines et de journaux, ont été édités depuis le sous-continent, avec une intensité particulière dans les dernières décennies du XIXe siècle et les quatre premières du XXe. Et même bien après, il y eut plusieurs tentatives remarquables, en particulier à Buenos Aires, depuis les années quatre-vingt-dix du siècle dernier, où nous avons été en mesure d’observer et d’apprécier une résurgence d’initiatives soignées de propagande.
La région du Chili n’est pas, non plus, restée à l’écart de ce qui précède. Si nous faisons un bref inventaire de la littérature libertaire imprimée, en sus de mentionner les cinquante journaux qui existaient dans ces terres, nous pouvons mettre en lumière certaines éditions précieuses comme “Lux” à Santiago, “Adelante” à Rancagua, ou «Mas Alla» à Valparaiso, entre autres. Lux, reliée à l’IWW, entre 1920 et 1927, a publié plusieurs titres, en quelques milliers d’exemplaires, récupérant la création de certains compagnons locaux, comme le poète martyr José Domingo Gomez Rojas, le professeur normalien Manuel Marquez, le IWW Armando Triviño, ou encore la compagnonne anarcho-féministe Evangelina Arratia; également d’autres agitateurs latino-américains comme Juana Rouco Buela, mais aussi les classiques tels qu’Emma Goldman, Kropotkine, Fauré, Mella ou Malatesta. En 1922, par exemple, après une campagne de dons volontaires, les ateliers de Lux sortirent 4 000 exemplaires de “La Conquista del Pan” (La conquête du pain).
Mais, comme indiqué ci-dessus, la propagande anarchiste est également une question urgente aujourd’hui. Nos idées variées, et nos différentes tendances, gagnent une certaine notoriété ces dernières années. Apparemment, nous sommes au milieu d’une aube nouvelle. Nous avons plusieurs liens éditoriaux, avec des journaux, des fanzines et même une revue vidéo. Ces créations sont distribués dans les bibliothèques, dans certains kiosques et surtout lors des activités, des manifestations et des foires de propagande qui déambulent de tous cotés.
Ce que nous avons jamais eut, en soi, est une grande réunion spécifiquement consacrée aux livres et à la propagande anarchiste. Cette initiative vise à être un point de convergence pour les différents nœuds générateur de matériels, pour qu’ils puissent se connaitre et se renforcer mutuellement, s’ils le veulent, mais surtout pour fournir à tous les compagnons et ceux qui sont intéressés en général, un aperçu de ce que nous sommes en train de faire. Pour diffuser, pour stimuler la production, de se rencontrer, pour nous alimenter mutuellement, pour partager, pour échapper aux circuits de la culture institutionnelle, pour nous auto-éduquer. Pour tout cela et bien plus encore, nous nous rencontrerons là-bas, à la première Foire du Livre et de la Propagande anarchiste à Santiago
Pour l’instant, nous pouvons annoncer qu’en plus des stands que chaque initiative aura, il sera prévu un espace pour l’art, la musique, l’histoire et la réflexion théorique. Nous comptons également sur la présence de compagnons d’autres régions. Nous t’invitons donc, d’abord à venir y faire un tour, mais avec plus d’intensité, à participer activement à la Foire, diffusant l’information, participant aux activités de financement, ou créant des initiatives -forums, expositions, expressions-.
Nous nous rencontrons bientôt là-bas, à la célébration de la culture et de la propagande anarchiste.
Une manif étudiante qui n’a pas été « autorisée » par le gouvernement s’est tenue dans la matinée du jeudi 15 mars et, durant l’après-midi, il y a eu d’autres manifestations dans diverses parties de Santiago en appui à ce qui se passe à Aysén. Des individus cagoulés ont tenté de brûler un bus Transantiago dans le centre-ville, qui a été laissé avec des dommages partiels./ i, ii
Lorsque les barreaux de prison empêchent nos mains de jeter le feu de l’anarchie dans le monde du pouvoir, nos paroles deviennent le fort grincement de l’évasion.
Armés avec des pensées, des désirs, des plans secrets, des nouveaux complots, nous donnons une chaude étreinte dans notre rencontre imaginaire avec les camarades de l’action à travers le monde.
Maintenant, nous voulons que notre voix atteigne nos frères et sœurs au lointain Chili, àLuciano (Tortuga) en procès le 22 Novembre et à Monica, à Felipe, à Francisco, à Omar et Carlos le 28 Novembre, parce qu’ils sont anarchistes et les ennemiEs du pouvoir.
Bien sûr, nous n’oublions pas Marcelo, Freddy et Juan dont leur procès a commencé le 11 de ce mois. *
Camarades, vous êtes si loin et pourtant vous vous sentez si proche.
C’est la même rage que nous ressentons lorsque nous frappons l’État, le même mépris que nous montrons pour la silencieuse foule compromise, la même passion avec laquelle nous nous battons pour l’anarchie, la même haine des prisons qui veulent nous garder en otage.
L’État chilien et les autorités des États du monde doivent savoir que pas unE camarade sera laissé seulE.
Nous existons partout, les anarchistes qui agissent, pour qui l’anarchie n’est pas du simple bavardage idéologique, mais le seul moyen authentique de vivre.
Donc, une chose est certaine. Nous n’avons pas encore dit notre dernier mot. Nous commençons un voyage insurrectionnel infini, avec le nouveau nihilisme et l’action immédiate pour la réalisation de l’anarchie en tant que notre boussole. Notre nom est notre âme nommée FAI / FRI. La Fédération Anarchiste Informelle-Front Révolutionnaire International est le nouveau Noir International des Anarchistes de la Praxis.
Nous savons qu’un jour nous nous retrouverons à Athènes, Santiago, dans l’ici et maintenant, toujours.
Jusque-là, comme nos frères de la cellule russe de la CCF ont écrit: « Alors que nous lisons les lettres et les nouvelles de camarades emprisonnéEs, nous sentons de tous nos cœurs la haine envers le statu quo, l’impatience de créer un autre monde et la destruction de celui-ci. Chaque lettre de ces textes coule à travers les veines comme un fleuve. Atteigne le cœur et reste pour toujours dans l’âme.
Et tandis que notre activité nous met en grand danger, tout de même nous rêvons du jour où nous nous rencontrerons dans une petite ferme. Nous allons boire un thé que nous aurons recueillis avec nos propres mains et nous allons partager nos plans avec des sourires…
Nous allons échanger des histoires de nos aventures.
Et ce jour n’est pas loin … »
Monica, Felipe, Francisco, Omar, Carlos, Luciano, Marcelo, Freddy, Juan, nous levons notre poing à vos côtés, en criant « SOLIDARITÉ » dans la langue internationale de l’anarchie. En même temps l’autre main tient fermement le couteau du nihilisme pour le plonger en profondeur dans les entrailles de ce monde de pouvoir et d’assujettissement. Libres pour toujours Toujours anarchistes Vive la FAI / FRI
Les membres emprisonnéEs CCF Et l’anarchiste révolutionnaire Theofilos Mavropoulos
PS. Il n’y a pas longtemps en prison, le camarade chilien Cristóbal Bravo Franke a été attaqué par un gardien de prison lâche. Les gardes voulaient se venger parce qu’il n’avait pas obéi à leurs ordres et s’est moqué face à eux avec mépris. Ces lâches qui verrouillent nos camarades dans les cellules de prison doivent être sûrs qu’ils auront la réponse qu’ils méritent. Pour chaque insulte, chaque punition contre les anarchistes de la praxis qui sont prisonniers de l’État, quelconque screw et sa propriété devient une cible, il est condamné à rencontrer notre rage.
Le mardi 30 août, le flic Miguel Millacura Carcamo qui a tiré sur Manuel Gutiérrez Reinoso de 16 ans, a été inculpé, accusé d’ «assassinat». Il se trouve actuellement en détention provisoire dans la caserne de la communauté Pudahuel, un centre de détention spécial pour la protection des ex-policiers. Bientôt, il sera déterminé si un tribunal civil ou militaire décidera de la sentence pour le meurtre.
L’état chilien, par son gouvernement de marionnette, a commencé de «laver» son image publique en punissant «gravement» les Carabiniers directement impliqués dans l’assassinat de l’adolescent, mais aussi leurs supérieurs˙ il présente ainsi une mesure exemplaire à toute la société, dans un effort d’éviter d’accepter les responsabilités assumées par le Ministère de l’Intérieur.
Dans la nuit du 24 août, une jeune fille de 18 ans a été grièvement blessée par balle par la police alors qu’elle courait pour éviter d’être arrêtée. Mais cela n’était toujours pas suffisant. La police était en quête de vengeance pour un total de 156 flics blessés dans tout le pays, durant les manifs du 24 et 25 août.
Dans la nuit du jeudi 25 août, au milieu de violents affrontements dans le quartier de Santiago, Pincoya, Mario Pinto Parraguéz de 18 ans, a reçu une balle en plein visage et a été transféré dans l’hôpital. Son état s’est détérioré jusqu’à sa mort, le lundi 29 août.
Mario s’est retrouvé dans la ligne de tir, entre la police armée et les manifestants. En l’absence d’une vision solide sur les faits (contrairement à ce qui s’est passé dans la communauté de Macul suite à la mort de Manuel), le siège de la police et les médias corporatistes promeuvent un scénario selon lequel Mario a été abattu par un trafiquant de drogue. Tout cela, afin que les Carabiniers ne soient pas considérés responsables de ce meurtre comme ils tirent souvent et sans distinction sur les hommes.
«Le Crépuscule de la Peur», un court documentaire sans commentaire, capte des images de la manifestation pour l’éducation, du 9 août 2011, à Santiago. Ses réalisateurs ont dédié ce témoignage depuis les rues du Chili, à Manuel Gutiérrez Reinoso qui a été assassiné par la police.
Vous pouvez regarder plus de vidéos du groupe anarchiste Sin(Α)psis – Productora de Comunicación Socialici.
Info sur les 48h de grève générale au Chili(en anglais)
Dans la nuit du 25 au 26 août, dans le quartier de Jaime Eyzaguirre où Manuel Gutiérrez Reinoso a été assassiné par la police, ses proches et ses amis ont organisé une cérémonie à sa mémoire et ont défilé dans les rues de la communauté Macul. Des rassemblements et des marches ont eu lieu dans différentes villes du Chili, mais aussi à Buenos Aires en Argentine. Sur l’avenue Alameda dans le centre de Santiago, la police a fait usage de violence après 19h; des canons à eau et des gaz lacrymos ont été utilisés pour disperser la manifestation de plus de 200 personnes. Cinq manifestants ont été arrêtés et les personnes solidaires ont répondu en montant des barricades et en s’affrontant avec les forces répressives.
Le nombre total d’interpellations dans tout le Chili pendant la grève générale de 48h (24-25 août) est de 1,394. Plus de 300 personnes ont eu des poursuites; dans la majorité des cas les charges sont: troubles violents mineurs ou majeures, attaques contre des policiers ou pillage. La plupart des personnes persécutées ont été relâchées sur des conditions restrictives: se présenter régulièrement auprès des autorités, ne pas sortir du territoire et ne pas participer à des manifs. Par ailleurs une vingtaine de manifestants (le nombre n’est pas encore confirmé) ont été accusés de possession d’arme à feu, et certains ont été maintenus en garde à vue.
Durant la manif du jeudi 25 août à Santiago, trois jeunes colombiens ayant jeté des objets sur les carabiniers ont été arrêtés par des agents secrets de la police politique Dipolcar. L’un d’eux a été relâché. Les deux autres jeunes (15 et 20 ans) ont été poursuivis pour troubles publics violents et le procureur a demandé leur expulsion du pays. Celui de 15 ans est un réfugié politique et ne sera pas expulsé mais le colombien de 20 ans est menacé d’expulsion à cause de sa participation aux manifs. Dans le même temps les autorités de la province de Santiago ont déposé des poursuites contre les immigrés arrêtés (à noter que le 19 août à Bogota, en Colombie, un graphiste de 16 ans,Diego Felipe Becerra, a été abattu de sang froid par la police nationale; des marches de protestation ont suivi cet assassinat).
Il est clair que cette répression est une mesure exemplaire contre tous les immigrés vivant au Chili, afin qu’ils sachent ce qu’il peut leur arriver s’ils protestent. Des centaines de milliers d’immigrés sont exploités, vivent dans des maisons bondées, et souffrent des constantes discriminations ainsi que d’une longue liste d’humiliations avec comme seule raison leur provenance d’un autre pays. Ces personnes pourraient à tout moment se révolter contre l’oppression; c’est pourquoi le pouvoir réprime brutalement tous les immigrés qui osent protester. Par le passé, l’état chilien a déporté un grand nombre d’immigrés pour les motifs qu’ils aient participé à des rassemblements ou des manifs, qu’ils aient été solidaires avec les Mapuche, ou encore pour leur proximité avec les groupes de gauche ou anarchistes radicaux.
Aussi le 25 août, un enfant de 12 ans a été touché au visage par un tir d’une grenade lacrymogène pendant une manifestation à Concepción. La joue du garçon a été déformée après ce tir de grenade par un des assassins de la police chilienne, aux alentours de l’université de la ville.
Cela n’est pas quelque chose de nouveau: après la manif pour l’éducation publique du 12 mai, les carabiniers ont violemment envahi l’université de Concepción. L’étudiante Paulina Rubilar a été sauvagement blessée à l’œil par une grenade lacrymogène.
La pratique meurtrière de tirs de lacrymos à bout portant sur des manifestants, ainsi que l’utilisation extensive de balles en caoutchouc et de boulettes en plastique, ont causé des blessures à des centaines de personnes ces derniers mois. Les boulettes en plastique peuvent laisser des séquelles permanentes, voir même être fatales -tel qu’il fut le cas le 27 mars 1984, pendant une manifestation des étudiants de l’époque, quand une étudiante de 24 ans Caupolicán Inostroza Lamas perdit la vie, touché à la gorge par une de ces boulettes tirées par les serviteurs de la dictature de Pinochet.
Néanmoins, il semble que la démocratie bourgeoise transcende la dictature. Il est à noter que des manifestations contre le président milliardaire chilien Sebastián Piñera ont eu lieu dans quasi tous les endroits où il se montre. Son gouvernement essaie de masquer le meurtre de Manuel Gutiérrez Reinoso. Dans le même temps les porte parole de la police nient qu’un flic, un homme de leur nature, tira sur cet enfant et les média corporatistes reproduisent les scénarios aberrants afin de minimiser l’affaire d’assassinat d’état.
Dans une déclaration commune, les résidents du quartier de Jaime Eyzaguirre -où le meurtre de l’adolescent eut lieu- confirment que la police est seule responsable de ce meurtre, comme les témoignages l’indiquent aussi, et notamment celui du frère de 22 ans de Manuel qui était avec lui au moment de l’assassinat. Le quartier tombe sous la juridiction du 43ème département de police de Peñalolén. Dans cette même déclaration, les habitants rapportent qu’un autre voisin a été blessé à l’épaule par un tir de flic. Ce qui est confirmé par un jeune dans la presse du régime. Il ajoute que lorsque la voiture de patrouille est apparue dans la rue Amanda Labarca, les manifestants ont commencé de jeter des piètres et les flics ont ouvert le feu. Cependant, Manuel a été assassiné à environ 70 mètres du lieu des affrontements.