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Notre-Dame-des-Landes : S’ils reviennent, on résistera plus fort encore !

Le gouvernement déclare ne plus vouloir attendre les appels des recours contre le projet d’aéroport et rompre ainsi avec les engagements qu’il avait pris en 2012 et 2014. Il prétend vouloir venir expulser la zad en vue de démarrer les chantiers de l’aéroport. Cette nouvelle opération policière pourrait hypothétiquement survenir en début d’année 2016, dans les semaines qui suivront la COP 21, histoire que l’hypocrisie soit bien à son comble.

Dans ce contexte de menaces, nous appelons tous les comités et soutiens à se mobiliser dans les semaines à venir pour montrer au gouvernement que revenir tenter de détruire la zad est une très mauvaise idée. Pour parer à toute éventualité, nous invitons par ailleurs à diffuser très largement les appels qui reviennent sur les dispositions à prendre en cas de tentative d’expulsion ou de démarrage des travaux. Une série d’affiches et tracts ont été imprimé en ce sens.

Nous vous invitons à les diffuser et coller un peu partout en quantité. Ces affiches et tracts sont pour l’instant disponibles sur la zad à la ferme de Bellevue ainsi qu’aux Fosses Noires, et à Nantes à B17.

Appel à tous les comités et personnes solidaires

Réactions en cas d’opération policière, d’expulsion ou de démarrage de chantiers de l’aéroport

Des comités de toute la région se sont réunis à plusieurs reprises au cours des deux dernières années pour planifier les réactions en cas de nouvelle attaque sur la zad ou démarrage des travaux. Nous ne savons pas si et quand ils attaqueront de nouveau, mais nous serons prêt-e-s à riposter si le moment vient. Voici les propositions à ce sujet émanant de l’intercomités. A chaque groupe de les adapter localement . C’est la mise en commun de ces différents types d’actions et d’autres, à plusieurs échelles géographique, qui nous permettra de les faire échouer de nouveau. Si des signes d’opérations policières massive apparaissent et sont confirmés, un appel commun à réagir sera diffusé sur zad.nadir.org et acipa-ndl.fr.

Sur la zad et juste autour :
– Appel à venir résister sur la zone même et à en faire en sorte que la zad ne se retrouve pas enclavée et encerclée. Faire en sorte que les déplacements et check-points policiers soient perturbés et que les soutiens et ravitaillements circulent.

Dans la région :
– Dès le premier jour de l’opération, actions coordonnées de bloquages des routes ou des opérations escargot, sur les points d’accès à la zone ou sur les grands axes et points stratégiques de la région, et/ou à des occupations de lieux du pouvoir.
– Des actions nocturnes de casserolades et autres manifestations sonores devant les hotels où seront logés les policiers et gendarmes.
– Convergence le soir même, à partir des différents points de blocage ou d’actions, pour se rendre à 18h devant la Préfecture
– Manifestation le samedi à Nantes après une semaine d’opération.

A l’extérieur de la région :
– Appel à occupation des lieux de pouvoir ou à des opérations de ralentissement des flux localement, ainsi qu’à venir sur le terrain défendre la zad pour ceux et celles qui le peuvent.

L’aéroport ne se fera pas – La zad de Notre Dame des Landes continuera à fleurir !

en anglais

A propos d’un dispositif de surveillance trouvé, documenté et détruit à Paris

Plus de photos ici.

Fin septembre nous avons mis fin à des doutes sur la présence d’un dispositif de surveillance visant la bibliothèque anarchiste La Discordia dans le Nord-Est de Paris. Un dispositif qui se trouvait dans l’école Montessori « Plaisir d’enfance » située juste en face de la bibliothèque au premier étage dans un cagibi, donnant sur la fenêtre (le dispositif avait la forme d’un « dossier en carton »). Le mardi 6 octobre, nous avons décidé de rentrer dans l’école pour prendre contact avec la direction. Nous finissons avec insistance par obtenir un rendez-vous avec la directrice administrative et financière de l’école. Celle ci, dans un premier temps nie, mais acculée, elle finit par reconnaître (à demi-mot) l’existence du dispositif dans son école (et donc l’autorisation/collaboration de la direction). Après de longues « négociations » avec elle et son supérieur, et de lourds efforts de leur part de temporisation (pour pouvoir « appeler son contact »), nous finissons, après la sortie des classes, par obtenir l’accès au cagibi. Prenant nos responsabilités, nous décidons rapidement de nous emparer du dispositif par la force. Nous nous rendons alors compte que tout le monde est au courant de sa présence dans l’école. Nous réussissons à sortir rapidement malgré quelques « résistances ». Le kéké de l’école est sorti pour regarder où nous allions afin de faciliter encore plus (et une fois encore), le travail des flics. Nous apprenons par ailleurs que le dispositif était en place depuis au moins la deuxième semaine de juillet 2015.

Considérations techniques

Le dispositif était sous la forme d’un boîtier rectangulaire, bruyant (ventilateurs) d’environ 40x25x25 cm en plastique dur, branché sur secteur (sans batteries). Le boîtier présente un trou d’environ 4 cm de diamètre pour la caméra, trois câbles en sortaient au bout desquels se trouvaient deux antennes à pointe (probablement des capteurs sonores) et un troisième capteur petit et carré. À l’ouverture du boîtier, nous découvrons du matériel technologique de pointe :
• Un routeur wifi avec deux cartes SIM (Bouygues), un GPS, trois entrées cellulaires, une entrée stéréo.
• Un processeur.
• Un dispositif téléphonique avec une carte SIM Orange (ce qui signifie que les données n’étaient pas stockées mais transmises en direct).
• Une camera avec deux niveaux de zoom, commandable à distance.
• Et d’autres types de matériels que nous ne sommes pas parvenus à identifier (mais que vous trouverez sur les photos téléchargeables ci-après).

Nous mettons à disposition une certaine quantité de photos en invitant les personnes capables, à partager leurs connaissances techniques sur le sujet : 1 et 2.

Pour conclure

Ces dispositifs qui ont d’abord pour but de surveiller, ont aussi comme objectif secondaire celui de nous faire peur et de nous apprendre à nous limiter nous-mêmes. Mais cela ne marche pas. Ce ne sont ni la peur ni la répression qui déterminent nos pratiques, mais seulement nos idées. Quoi qu’il en soit, il est logique de soupçonner que ce type d’« attention » (somme toute, assez banale) touchera encore La Discordia comme tout autres lieux considérés comme subversifs par l’État.

Nous savons, par exemple, que d’autres dispositifs de surveillance ont été découverts ces dernières années dans différents endroits en France (Montreuil, Cévennes, Lille, etc.). Mais nous ne le savons que par « copinage » alors qu’il nous paraît très important de rendre ces informations publiques afin qu’elles puissent profiter à tous, plutôt que de s’enfermer dans des réflexes imbéciles et contre-productifs de panique.

Pour la DGSI et leurs amis : si vous cherchez votre matériel, vous le retrouverez, en pièces détachées, à quelques mètres de profondeur, dans le canal de l’Ourcq, au niveau de la rue de Nantes. Bonne pêche ! (on a toujours rêvé de voir des porcs flotter)

Des livres, pas des flics !

Quelques participant/es à La Discordia.
ladiscordia (at) riseup.net

Nota Bene (08/10/2015) : Nous nous dissocions entièrement de la reprise de ce communiqué par des sites ou des groupes racistes/racialistes, conspirationnistes et/ou d’extrême-droite en général (comme celui, en l’occurrence, d’Alain Soral). Parfois, les ennemis de nos ennemis sont aussi nos ennemis. Concernant les journalistes : nous n’avons strictement rien à vous déclarer, car comme vous, nous avons choisi notre camp dans la guerre sociale, et ce n’est pas le même.

en italien

Sortie du 4ème numéro de ‘Séditions’

Cliquez sur l’image pour télécharger le pdf.

A l’occasion de la sortie du 4ème numéro, le journal ‘Séditions’ change de format : il passe du dépliant 4 pages à une feuille recto-verso au format A3. Il est disponible à la librairie ‘L’Autodidacte’, à la ‘SPAM’ place Marulaz et au bar ‘Ze Muzic All’.

Par ailleurs, il sera également possible de choper les quatre numéros tous les derniers dimanches de chaque mois place Marulaz (ou quai Vauban en cas de pluie) lors des tables de presse de 12h30 à 15h00.

Si vous souhaitez le recevoir chez vous, contactez-nous par mail à l’adresse : seditions[at]riseup.net.

Un court aperçu des thèmes abordés :

– JCDecaux : une pourriture sur tous les fronts / Besançon en voie de devenir une ‘Smart City’
– L’EPIDE, la maison de correction du XXIème siècle
– Rubrique « A l’Assaut du vieux monde » (brèves d’agitation)

France, Bure : Ultime appel aux rencontres internationales de Bure

affiche bureLe camp de Bure approche, et il nous a semblé utile de renvoyer quelques informations fraîches.
Pour toutes les info : http://vmc.camp/

Du 20 au 26 juillet aura lieu un dernier chantier collectif avant le début du campement. Et pour celles et ceux qui voudraient être présent-e-s pour le montage initial, le weekend des 1 et 2 août seront consacrés à la mise en place de la plupart des structures, qui nous viennent de plusieurs régions.

En amont, nous avons œuvré et œuvreront encore dans les jours qui viennent à la mise en place de systèmes d’alimentation en eau et en électricité qui nous permettent d’être autonomes au maximum de nos possibilités. Nous préférerions évidemment être entièrement autonomes par rapport aux circuits d’électricité classiques et aux générateurs à carburant. Nous feront notre possible pour tendre en ce sens.

Ces derniers mois, et notamment depuis un mois et demi, de nombreuses contributions sont venues de l’extérieur, pour apporter coups de mains, matériaux et apports logistiques divers, sans compter les contributions au contenu même du campement.

Il y a quelques mois nous pensions être 400, aujourd’hui nous pensons que nous allons exploser de loin ce plafond. Des ami-e-s et camarades ont prévu de venir de loin, de l’autre bout de l’Europe. C’est pourquoi il sera primordial que nous ayons des traductions tout au long des discussions et rencontres du campement. Un collectif nous apporte le matériel de traduction indispensable, et nous ferons appel à toutes les volontés polyglottes pour nous aider dans l’interprétariat simultané.

terrainbureEn terme d’alimentation, nous espérons pouvoir relever le défi de nourrir toutes ces bouches supplémentaires, c’est pourquoi plusieurs cantines seront présentes sur le campement. Dans l’idéal, et parce que la logistique bouffe promet d’être lourde, nous invitons toutes les personnes qui viennent à apporter des cageots de légumes, ce qui peut alléger un peu la tâche de celles et ceux qui participent à trouver des fournisseur-euse-s. Et, cela va de soi, participer à l’autogestion sur le campement même, en terme de confection et de gestion de nos déchets.

Le programme des discussions et activités du campement a été mis en ligne, et tout au moins partiellement traduit dans la plupart des langues du site (anglais, allemand, espagnol, italien, russe) : vous trouverez le pdf ici.

Il n’est pas exhaustif, car de nombreuses idées s’ajoutent. Nous souhaiterions que ces discussions permettent d’entrer dans le fond des questions qui traversent nos milieux politiques, et qu’ensemble nous puissions effectuer des retours critiques et formuler des perspectives concrètes afin que nos mouvements se trouvent renforcés à l’issue de la rencontre de Bure.

Tout apport de nouvelle discussion est bienvenu, à condition que celles et ceux qui la proposent s’organisent pour la porter, la réfléchir en amont, de manière à ce qu’elle soit plus fluide le moment venu, et que tout-e-s puissent en comprendre les enjeux. Pour cela, vous pouvez contacter l’organisation du campement à l’adresse vmc@riseup.net

L’initiative de ce campement n’a pas été portée par un seul groupe, mais par plus d’une soixantaine de personnes issues de divers groupes répartis sur plusieurs régions. Depuis un an, des réunions mensuelles se sont tenues dans l’Ouest, à Paris et dans l’Est, ainsi qu’un large infotour dans plus de 60 villes et lieux de résistance, pour parvenir à mettre sur pieds cette rencontre, que nous espérons porteuse de nouvelles énergies. Le projet a été pensé de manière à ne pas reproduire les écueils du passé. Nous n’avons pas la prétention d’y être parvenu, mais sa réussite dépendra aussi de la manière dont chaque participant-e investira de sa propre sensibilité et de ses expériences le campement lui-même.

Si vous ne vous étiez pas encore décidé à venir, il n’est pas trop tard.

A tout bientôt à Bure !

Collectif Vladimir, Martine & Co*

* Nous tenons à préciser que le nom du collectif n’est pas un hommage à Vladimir Poutine, qui ne cessera jamais d’être notre ennemi, mais à Vladimir Martynenko, le conducteur de la déneigeuse qui a provoqué la chute du Falcon dans lequel le patron de Total, Philippe De Margerie, a perdu la vie. Vladimir Martynenko, à l’heure où commencera notre campement, sera toujours en détention provisoire dans les geôles russes.

France, Besançon : le numéro d’été de la revue “Séditions” vient de sortir

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Le troisième numéro de “Séditions” de cet été vient de sortir.

Un rapide aperçu des sujets qui y sont abordés:

Flics porcs assassins !
– A Laxou comme ailleurs, pour en finir avec l’illusion citoyenne “vérité et justice”

Rubrique ‘A l’assaut du vieux monde’: brèves d’agitation

Rubrique ‘En Bref’:
– Besak sous les uniformes
– Les flics s’invitent à la faculté de lettres
– La police municipale armée de taser
– Des Rroms expulsés à la suite de l’incendie de leur squat

Saint-Affrique : Programme du mois de mai de l’Amassada

cropped-Amassada-Cool11Samedi dernier, Robert Citton est venu nous expliquer les détails de la zone industrielle de l’électricité que RTE a commencé à installer dans notre région. Nous publierons son intervention prochainement sur le site. Dans le cadre de ce cycle de discussions, nous vous proposons un nouvel exposé ce samedi 9 mai à partir de 14h30, toujours a l’Amassada. Cette fois-ci il sera question de déconstruire la « transition énergétique », de démonter ses rouages et ses dispositifs afin de mieux comprendre ce qui se cache sous cette expression.

AGENDA du mois de MAI:

Les travaux reprennent !!!
Vous pouvez, à partir de ce samedi, ramener du matériel, des outils et vos idées pour l’aménagement extérieur de l’Amassada.

Samedi 9 mai :
10h00 : Stand de crêpes place de la Mairie sur le marché de Saint-Affrique.
14h30 : Seconde partie du cycle de formation populaire : « déconstruire la transition énergétique ». 16h30 : Préparation de la fête du vent.

Samedi 16 mai :
14h00 : GRANDE ASSEMBLÉE à l’Amassada : suite de la lutte cet été, fête du vent, autres événements en France…

Vendredi 22 mai :
Hacène Belmessous présente son livre « Le grand pari du séparatisme social » au bar Lieu-dit à Saint-Affrique. Dans son ouvrage, il pose la question de la lutte contre l’aménagement du territoire, en s’appuyant sur des références comme les ZAD ou le Larzac.

Mercredi 27 mai :
Nous vous invitons toutes et tous à la construction d’un bar, d’un barbecue et d’un four à pizza suivi d’un apéritif, d’un repas et d’un concert (plus d’infos bientôt).

Samedi 30 et dimanche 31 mai :
L’Amassada sera présente à la Salvetat-sur-Agout (34) pour les secondes rencontres sur l’autonomie énergétique.

douze.noblogs.org

Besançon : Le deuxième numéro de “Séditions” vient de sortir

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Le deuxième numéro de ‘Séditions’ vient de paraître, exceptionnellement sous forme d’un huit pages. Il est disponible à prix libre à la librairie l’Autodidacte et à la SPAM (place Marulaz), au bar ‘Ze Muzic All’ (rue Rivotte) et lors de distributions spontanées dans la rue.

Voici une rapide présentation des thèmes qui y seront abordés:

– Le seul terroriste, c’est l’Etat (aperçu des dernières lois anti-terroristes adoptées en France)
– Les « 408 », en guerre contre le pouvoir et ses outils de contrôle
– Besançon: une ville sous occupation policière et militaire
– Quand « prévention » rime avec gentrification
– « Bien Urbain » ou l’art de la gentrification
– Opérations répressives en Espagne (Pandora et Pinata): affiche en solidarité avec les compagnon-nes anarchistes séquestré.e.s et arrêté.e.s

Si vous souhaitez le recevoir chez vous, n’hésitez pas à écrire à l’adresse seditions@riseup.net

Paris : Tous innocents, tous martyrs ?

Télécharger la brochure au format pdf

Les anarchistes, des idéalistes inoffensifs ? C’est l’image qu’en donnent certains (dont des anarchistes) à travers une réécriture de l’histoire qu’ils ponctuent de mythes et de figures de martyrs, innocentés comme des martyrs chrétiens. Mais tout cela ne peut se faire qu’au prix de la dissimulation, entre autres, de certains
aspects de la vie et de la pensée de ces mêmes compagnons, et donc la trahison de leurs idées. Dépeindre les cinq compagnons exécutés suite aux événements d’Haymarket à Chicago ou Sacco et Vanzetti comme de simples idéalistes, doux rêveurs inoffensifs, presque pacifistes ou syndicalistes, est une insulte à leur mémoire et à leurs vies passées à combattre le pouvoir avec les idées, mais aussi avec les armes. Dans ce petit recueil réalisé à l’occasion d’une discussion à Paris, tentative est faite de réhabiliter leur mémoire, loin de toute « innocence » ou « culpabilité » que nous laissons aux juges et historiens, et plus proche de nos perspectives révolutionnaires ou insurrectionnelles, que ces compagnons revendiquaient tous.

Cette brochure est éditée en collaboration avec la bibliothèque anarchiste La Discordia, à l’occasion d’une discussion le mercredi 20 mai 2015 à Paris.

Source : Ravage Editions

Paris : Inauguration de la Discordia – Bibliothèque anarchiste

Présentations :

La discorde est une forme profonde de désaccord, un dissentiment violent qui oppose des personnes entre elles et les dresse les unes contre les autres. Ce que nous souhaitons encourager, c’est qu’elle les oppose plutôt à ce vieux-monde et à ses défenseurs, comme cela se manifeste déjà, ça et là, par de nombreux actes de révolte et d’insoumission. Il n’est pas question pour nous de jeter de l’eau sur les braises de ces révoltes, mais au contraire de jeter, comme la déesse Discordia, la pomme de discorde au milieu de cette société où les rapports marchands et répressifs semblent avoir pris le dessus sur l’entraide, la solidarité et la recherche d’une vie que l’on aimerait vivre. Aussi contre cette résignation diffuse et la recherche du consensus à tout prix –même au prix de l’apathie.

Hors de tous dogmes, et avec une perspective anarchiste, La Discordia est une bibliothèque qui entend nourrir un projet révolutionnaire par certains de ses aspects fondamentaux : la lecture, le débat, la théorie, l’écriture, le papier, la discussion. Un lieu où se retrouver pour partager des informations sur l’actualité du mouvement révolutionnaire et anti-autoritaire à travers le monde, pour confronter des idées, en découvrir, en creuser ; un lieu où la discussion n’est pas forcement synonyme de consensus, et n’est pas réservée à des spécialistes. C’est aussi un lieu physique pour sortir du tout virtuel, avec des débats de vive voix, en face à face et dans le partage. C’est des livres, journaux, tracts, brochures, affiches et autres documents, des archives d’aujourd’hui et d’hier pour contribuer à la transmission de l’histoire des luttes individuelles comme collectives. Tout ce qui pourra favoriser le développement des idées, en rupture avec l’État, la politique et le Capitalisme. Si Discordia a causé par son geste provocateur la Guerre de Troie, nous souhaitons par le notre modestement contribuer à la guerre contre toute autorité, en ajoutant du carburant pour sa pensée.

La Discordia est une bibliothèque autonome (et déficitaire), qui dépend aussi de votre soutien et de votre participation. Installée dans le Nord-Est de Paris, il s’agit de rendre plus visible et accessible une présence anarchiste encore discrète mais continue dans ces quartiers depuis plusieurs années.

N’hésitez pas à consulter le programme et le catalogue, et surtout à y passer pour emprunter des livres, travailler au calme sur des archives, y découvrir de nouveaux textes et brochures, fouiller la distro, déposer des publications, discuter, proposer quelque chose ou simplement passer quelques heures en dehors de la résignation généralisée.

Des livres, pas des flics !

ladiscordia(at)riseup.net
ladiscordia.noblogs.org

France : Banderoles en soutien aux prisonniers

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En marge d’un rassemblement contre la répression qui a eu lieu après la mort de Rémi Fraisse, prenant pour martyre un militant organisé, nous avons voulu réagir et rappeler que les victimes de la répression sont partout, et que nous ne devons pas jouer à proner ni l’innocence ni la culpabilité, ni transformer quelqu’un en martyre.

Ce n’est pas au nom de la liberté de pensée que nous agissons, mais plutot au profit du soutien à ceux qui prennent parti dans la conflictualité ambiante malgré le prix que l’ordre nous fait payer.

Nous avons posé des banderoles en soutien à tous les prisonniers de la guerre sociale.

TOUS CASSEURS – FEU AUX PRISONS

Repose en paix sociale, quelques notes sur la mort de Clément Méric

Cliquez sur l’image pour télécharger la brochure en pdf.

Ces quelques notes ont pour objectif de réfléchir un peu à quelques questions qui méritent selon nous d’être posées, et ce à tête reposée, maintenant qu’un peu d’eau est passée sous les ponts. Il s’agit ici de mettre en évidence les impasses d’un certain antifascisme et de questionner notre réactivité, mais aussi de reposer la question de la solidarité révolutionnaire.

Ce texte a été publié pour la première fois dans la revue anarchiste apériodique Des Ruines n°1, en décembre 2014, à l’intérieur du dossier « Ni héros ni martyrs – Contre le culte de la charogne ».

Ravage Editions
Éditeur anarchiste (livres & brochures) / ravage-editions@riseup.net

Sortie du premier numéro de ‘Séditions’, journal anarchiste apériodique de Besançon et de ses environs

Cliquez sur l’image pour télécharger le pdf

Voici le premier numéro du journal apériodique anarchiste ‘Séditions ‘. Il est présenté sous forme de dépliant 4 pages et est disponible, hormis lors de diffusions occasionnelles, à plusieurs endroits à Besançon: à la librairie L’Autodidacte (place Marulaz), au bar Ze Music All (rue Rivotte), à la SPAM (place. Marulaz)

Ci-dessous l’éditorial publié à l’occasion de la sortie du premier numéro:

Le journal ‘Séditions’ part avec l’idée de renouer avec l’agitation urbaine dans une perspective anarchiste. Il n’a pas vocation à promouvoir une quelconque organisation, qu’elle soit formelle ou informelle, fusse-t-elle anarchiste. Il ne rentre pas non plus dans la démarche qui consiste à créer des alternatives au sein d’un monde qui nous écrase sous son autorité. Nous luttons pour la liberté totale de tous les individus et donc en dehors du champ de la politique; nous ne cherchons pas à rendre ce système de fric et d’autorité plus juste.

La ville change. Promoteurs immobiliers, entreprises du BTP, architectes et mairie investissent les quartiers dans l’intérêt des riches et de l’Etat.

Le besoin se faisait ressentir de mettre au centre des discussions les restructurations de l’Etat et du capitalisme qui, jour après jour, modifient notre environnement, nos lieux de vie et d’errance, nos trajets quotidiens en déployant sans cesse plus de moyens de contrôle et de surveillance sur chacun d’entre nous, tout en cherchant à diviser les exploités et dominés en catégories et à les monter les uns contre les autres (communautarismes religieux, ethniques et patriotisme,..)

Cette publication propose d’apporter des textes et des critiques pour passer à l’action contre cette ville qui est en phase de devenir une gigantesque prison à ciel ouvert.

Pour contribuer au journal, envoyer un article, une brève… : seditions@riseup.net

Marseille : Compte-rendu marche de nuit non-mixte du 7 mars

Ce communiqué a été écrit collectivement par un petit groupe de participant-e-s à la marche de nuit non-mixte de Marseille du 7/3/2015.
marsdunuitTes mains sur mes hanches – Mon poing dans ta gueule

Nous sommes fatigué-e-s de devoir composer avec un monde hétéropatriarcal. Fatigué-e-s d’avoir peur en sortant le soir, fatigué-e de ne pas être écouté-e-s, d’être écrasé-e-s, invisibilisé-e-s, décrédibilisé-e-s. Nous gerbons l’État, sa parité et ses farces comico-tragiques visant à nous faire croire à de quelconques avancées. Nous n’en voulons pas. Nous avons soif de quelque chose qui ne peut naître que des cendres de ce dernier. Notre féminisme est insurrectionnel et en colère, il en a marre d’être compréhensif et pacifiste, il a soif d’efficacité, il a soif des larmes de ses agresseurs.

Ce 7 mars au soir, suite à l’appel ayant été lancé, nous avons donc décidé de rendre clair pour celleux qui l’ignoraient encore que les rues nous appartiennent.

Attends mec, j’t’explique : ta gueule!

Il faisait déjà nuit quand on s’est rassemblé-e-s devant le palais Longchamp à environ 400 meufs, gouines et personnes trans. L’ambiance est euphorique, tout le monde a l’air passablement ravi à l’idée de marcher sur la ville sans mec cis pour nous expliquer la vie. Pas mal de trucs avaient été organisés: des banderoles et des pancartes très créatives avec des discours affichés plutôt chouettes, des tracts avec des chants, une explication de la non-mixité de la marche et des infos légales en cas de problème ; une grande partie de tout ça était également expliqué en langue des signes. Malheureusement des personnes cissexistes avaient eu la très mauvaise idée de se ramener avec une pancarte en forme de chatte, excluant de fait pas mal de personnes trans présentes.

La manif est partie très motivée vers Réformés à la lueur de quelques torches enflammées DIY, au milieu de slogans et de chants : «La rue nous plaît, on veut marcher en paix», «Les filles avec nous» (mais malheureusement pas les personnes non-binaires ni les mecs trans…) pour motiver les gentes à l’extérieur de la manif, et encore des tas d’autres.

À ce moment là, notre petit groupe masqué et habillé en noir a commencé à tagguer des murs et un tram qui passait avec des slogans et des symboles féministes et trans. Au début les personnes autour de nous semblaient un peu décontenancées, mais assez vite pas mal de gent-e-s sont venu-e-s nous exprimer leur soutien. En montant vers la Plaine, deux BACqueux se sont permis de s’incruster dans la manif et de mater un long moment les personnes qui taggaient, avant de se faire encercler et virer par des participant-e-s qui leur ont rappelé bruyamment que la marche était non-mixte. Peu après, alors que les tags continuaient à fleurir sur les murs, la banque postale du coin a reçu en bonus quelques bombes de peinture rose.

Pas mal de mecs étaient présents sur les terrasses des bars ce samedi soir et un certain nombre a tenté de sortir des remarques sexistes ou d’embrouiller les manifestant-e-s. Les réactions véhémentes et solidaires des gent-e-s les ont vite forcés à s’écraser, comme ce type en scooter qui essayait de passer en force au milieu de la foule et s’est pris des coups de pancartes et une giclée de lacrymo d’un-e participant-e, ou encore ce mec qui râlait d’avoir la manif devant chez lui et s’est donc fait repeindre la façade de son bar. Il y a toutefois eu quelques trucs pourris à l’intérieur du cortège, notamment plusieurs personnes trans qui se sont faites mal genrer ou se sont prises des remarques sur leur présence. Et alors que plusieurs poubelles ont été allumé, des personnes au sein même du cortège ont cru bon de s’improviser flic/pompier et de les éteindre après notre passage; si ces personnes nous lisent, spécial dédicace, on n’a pas besoin de pacificateur-ice-s. Malgré tout, après presque trois heures de marche on a fini par descendre jusqu’au vieux port, où la manif s’est terminée calmement sans heurts avec les flics ni arrestations (à notre connaissance).

Ce qu’on retient de cette marche, c’est notamment une alliance contre les flics et les mecs relous et un respect des moyens d’action de chacun-e beaucoup plus grand qu’ailleurs, avec quand même quelques réformistes visiblement un peu perdues qui ont pris la tête à des gent-e-s parce qu’iels étaient masqué-e-s et faisaient des tags. L’organisation et la communication entre les manifestant-e-s (en général et dans notre petit groupe) fonctionnaient bien. Pas mal de précautions avaient été mises en place en cas de problème avec les flics et la justice, ce qui était rassurant même si elles n’ont heureusement pas eu à servir. Ça a été une expérience très positive pour nous, qui nous a donné beaucoup de force ainsi qu’apparemment à la plupart des participant-e-s. On espère qu’une nouvelle marche de ce genre aura lieu bientôt, malgré la déception de n’avoir pas eu d’autre compagnon-ne-s furtives. Faisons en sorte de propager un élan de destruction collective pour les prochaines occasions à venir.

Nous avons passé trop de temps à seulement nous défendre, place à l’offensive!

Nous en profitons pour communiquer notre soutien à Fran Thomson, prisonnière de longue peine et victime de la répression d’État sexiste.

Solidarité avec tout-e-s les victimes de l’hétéropatriarcat !

en anglais

Europe : Gestes solidaires avec Diego Ríos et Tamara Sol Farías Vergara

Quelques participant-e-s au réseau Contra Info avons décidé de coordonner nos forces pour visibiliser les cas de deux compagnon-ne-s anarchistes qui ont récemment été ciblé-e-s par les tortionnaires de l’État chilien. Il s’agit de Diego Ríos, arrêté le 7 février 2015 après 5 ans et demi de cavale, actuellement en prison préventive sous accusation de détention illégale de matériel explosif, trouvés durant l’été 2009, et de Tamara Sol Farías Vergara, condamnée le 4 février 2015 (après un an de prison préventive) à plus de 7 ans de prison pour les tirs contre un garde de la Banco Estado à Santiago en janvier 2014.

Entre le 24 et le 26 février 2015, nous avons mené les actions de propagande suivantes dans les territoires contrôlés par les États de Grèce, Portugal, France et Espagne :
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lienzo-diego3-1024x768– Banderole mise sur la place d’Exarchia à Athènes, qui dit : Force pour Diego Ríos, anarchiste prisonnier au Chili. Toujours sur le pied de guerre.

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lienzo-tamara-sol3-1024x768– Banderole placée sur les grilles de Polytechnique (rue Stournari), à Athènes, qui dit : D’Athènes à Santiago, liberté pour Tamara Sol.
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lisboa3– Lancé de tracts à Lisbonne avec les slogans suivants : Solidarité active avec Diego Ríos, prisonnier anarchiste au Chili // Liberté pour Tamara Sol, prisonnière anarchiste au Chili // Vengeance pour nos prisonnier-e-s, vengeance pour nos mort-e-s // Force pour Diego Ríos, anarchiste séquestré par l’État chilien // Feu aux frontières, feu aux prisons // Complicité avec Tamara Sol, anarchiste séquestrée par l’État chilien // Mort à l’État et vive l’anarchie.

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stencil2-1024x768– Pochoir sur les murs d’Oeiras, dans le district de Lisbonne, qui dit : Solidarité Tamara et Diego (A).

– 2 banderoles dans le centre de Marseille (que nous n’avons malheureusement pas pu prendre en photo), qui disent : « Solidarité avec les anarchistes prisonnier-e-s ou en cavale » et « Liberté (A) Diego Ríos, Tamara Sol ».

barna11-1024x768– Banderole placée sur une sortie de Barcelone qui dit « Force pour Diego et Tamara ! La prison ne freinera pas notre désir de liberté ».

A travers ces gestes symboliques qui débordent les frontières, nous envoyons notre soutien à Diego et Tamara Sol, en même temps que nous cherchons à renforcer la solidarité internationaliste avec nos frères et sœurs en prison. Nous n’oublions pas les autres prisonnier-e-s combatif-ves, au Chili et dans le monde entier.

Allez compas, force et lutte jusqu’à la destruction de tous les murs du Pouvoir !

 

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Toulouse : 21 février – Lapins de Garenne, acte 2

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Lapins de Garenne, acte 2

Toulouse, 21 février 2015, manif de soutien aux zad et contre les violences policières.
Un peu moins de 1000 personnes sont présentes, un black block d’environ 200 individus/es prend la tête de la manifestation, avec des banderoles comme “la police tue, l’ennui règne, zad partout”, ou “je suis Rémi et toutes les victimes de la police”. Ça faisait plaisir de voir une tête de manif offensive et de ne pas être à la remorque des autres orgas.
À François Verdier, de la peinture est balancé sur les flics. Les bakeux gazent, une partie de la manif progresse et se coupe involontairement du reste des manifestants-es. Commence alors une fuite en avant totalement désordonnée de la tête de manif, coursée par pas plus de quinze bakeux et 8 flics de la direction centrale de la sécurité publique, pas spécialement dressés pour l’anti-émeute. Pendant vingt minutes environ, plus d’une vingtaines de banques, agences immobilières, assurances ont vu leurs vitrines attaquées.  D’abord rue de Metz puis dans le quartier des Carmes. La dispersion s’est fait dans la panique sur les bords de la Garonne.
D’autres affrontements, durement réprimés, ont éclaté lorsque l’autre partie de la manif est arrivée au terme du parcours devant le palais de justice.

Beaucoup d’amertume et un sentiment de gâchis ont envahi pas mal de gens à la fin de la manif. Plein de monde motivé, plein d’énergie et d’envie de marquer le coup pour finalement un semblant de manif sauvage qui ressemblait plutôt à une chasse à l’homme effrénée. S’il y avait eu un peu plus de temps pour réfléchir aux actions à mener, beaucoup plus de dégâts auraient pu être fait.
Il y a eu un peu la même sensation qu’à Lyon le 29 novembre dernier (1). Une manif pleine de potentiel qui termine en eau de boudin. La question est de savoir comment dépasser nos maladresses et d’être plus efficace la prochaine fois.

On peut pointer plusieurs erreurs ou manquements pendant cette manif.
Le premier pas serait de prendre conscience de notre propre force. Clairement, il a fallu moins d’une trentaine de flics pour nous faire déguerpir. A nous de comprendre si on peut les affronter et si le rapport de force est là ou pas.
Encore faut-il bien choisir le moment pour lancer les hostilités. S’en prendre à eux en plein dans un grand carrefour n’est sans doute pas la meilleure des idées. Les allées sont grandes et dégagées, ça permet aux flics d’intervenir plus facilement.
Une fois que c’est parti, il est inutile de paniquer quand des lacrymos tombent à proximité. On  peut plutôt essayer de les relancer vers les flics ou loin de la manif. Pareillement quand les flics chargent, ça ne sert à rien de courir dans tous les sens. Surtout quand ce n’est pas une ligne compacte de crs mais simplement quelques bakeux. Il faut plutôt se retourner et évaluer la situation. Les flics chargent rarement sur plus de 50 mètres, on devrait donc constamment se retourner et crier au besoin un grand “stop” en agitant les bras face aux manifestants-es pour que le reste du cortège s’arrêtent lui aussi. Il est aussi possible de dés-arrêter une personne qui s’est fait choper. Une arrestation aurait peut-être pu être évitée samedi après-midi si tous-tes ensemble on était retourné chercher la personne. Ça aurait au moins valu le coup d’essayer.
S’il y a un réel danger et pas d’autre choix que de courir,  il faut faire attention à ne pas bousculer et entraver les autres personnes. Lors de charges de flics, on voit trop souvent dans la panique des gens n’en avoir rien à faire des autres, pour parfois même les pousser pour les dépasser. Ça serait chouette d’apprendre à être bienveillants-tes les uns-es avec les autres. Comment se faire confiance si à la moindre charge, la loi du plus fort/de la plus forte prend le dessus?

La banderole n’est pas juste là pour délivrer un message, elle peut vraiment servir de bouclier face aux flics si elle est bien renforcée. Du moins, si on reste groupé-e-s. Les gens qui tiennent la banderole doivent avoir du soutien, surtout s’ils marchent à reculons face aux keufs. Il s’agit de ne pas les laisser isolés comme ça a pu se faire cette fois-ci. Les banderoles renforcées peuvent être très efficaces face aux bakeux, ça les tient à distance, mais on a besoin d’être solidaires de ceux-celles qui la tiennent et rester à leur coté pour faire bloc et faire en sorte que pendant que certains-es tiennent en respect la police, d’autres s’attaquent à des cibles, dépavent la rue, montent des barricades etc.

A ce propos, si faire des barricades c’est bien, faisons attention à ce que le mobilier urbain jeté sur la route n’atterrissent pas sur les tibias des autres manifestants-es. Il faut aussi avoir à l’esprit que si elles sont montées à l’avant de la manif, elles peuvent faire obstacle à d’autres personnes qui risquent de se ramasser par terre ou d’être ralenties face à une charge. A plusieurs, on peut rapidement mettre une voiture en travers de la route, voir l’enflammer.

On peut mettre de coté ”l’augmentation graduelle des actions” (comme cela avait été proposé après la manif de Lyon.) Il faut saisir l’occasion quand elle se présente. Des actions qui sont possibles à un moment donné, ne le seront peut-être plus quelques minutes plus tard. Plutôt que de se poser la question de la temporalité, il faut envisager la possibilité d’une action à partir du rapport de force qui se présente dans la rue.

La communication entre les groupes n’a pas non plus été très efficace pendant cette manif. On pourrait s’imaginer une personne par groupe qui essaierait d’aller parler aux alentours, ou certaines personnes qui connaissent le terrain pourraient aller parler aux autres manifestants, ou encore des papiers imprimés à l’avance avec par exemple un rendez-vous pour une manif sauvage un peu plus tard ou un tracé alternatif à celui proposé.

Il faudrait surtout (ré)apprendre à rester soudés/es, à se défendre et attaquer ensemble, pour créer un bloc solidaire et un minimum organisé face aux flics.

(1) Pendant une manif anti-FN à Lyon le 29 novembre 2014, presque 1000 personnes venues pour une manif offensive n’avaient pas su tenir la rue plus de 45 min face aux flics.

Autour de la question des « montages », de la justice et de l’offensive

En lisant des textes en langue espagnole sur la répression, il assez fréquent de tomber sur le terme de « montage ». Montage policier, judiciaire, politique ou montage tout court, le mot est souvent mis à toutes les sauces, générant pas mal de confusion quant aux réalités qu’il prétend décrire ou résumer. Considérations sémantiques mises à part, il nous semble surtout important de revenir sur les ambigüités que ce mot-tiroir peut, plus ou moins volontairement, engendrer ou entretenir. En effet, à l’heure où la répression vient, une fois de plus, frapper à la porte des anarchistes avec les uniformes des flics et les costumes des juges (comme dernièrement avec l’Opération Pandora par exemple), il est plus que jamais nécessaire de faire preuve de clarté dans la manière de l’affronter.

Il est évident que nous ne pourrons et ne voudrons jamais nous mettre à la place du pouvoir ni réfléchir comme lui, et que nos critères ne sont pas les siens. Cependant, avoir quelque analyse et quelque réflexion précise sur ses buts et ses méthodes, notamment en matière de répression, peut donner des pistes pour y faire face. Sachant bien sûr que nous déterminerons toujours les chemins à emprunter en cohérence avec nos idées et nos perspectives anti-autoritaires, pour sortir du terrain miné de l’ennemi et agir de manière qui nous semble la plus appropriée.

Au regard des expériences du passé, les opérations répressives de grande envergure de l’État, sous ses différentes formes (monarchie, dictature, démocratie… ) contre ses ennemis déclarés, les anarchistes, n’ont rien de bien nouveau. Elles sont même assez classiques dans des contextes d’effervescence sociale et d’intense activité subversive. Que l’on pense aux lois et aux grands procès anti-anarchistes dans la France de la Belle époque et de la propagande par le fait, aux procès de Montjuich dans la bouillante Barcelone de 1896, à Sacco et Vanzetti et tant d’autres compagnon-nes aux États-Unis dans leur farouche opposition à la Première guerre mondiale et ses suites, à la Valparaiso (Chili) insurgée en 1920, une des stratégies de l’État a consisté à s’emparer d’un ou plusieurs faits spécifiques pour lancer de vastes coups de filet contre une partie ou l’ensemble du mouvement anarchiste, et faire tomber à la pelle des condamnations de toutes sortes (exécutions, lourdes peines de prison, déportations…). Dans ces cas-là, les objectifs affichés étaient clairs : outre la vengeance à tout prix contre des compagnon-nes qui ne faisaient pas mystère de leur volonté d’en finir avec un monde fondé sur l’exploitation et la domination, il s’agissait aussi de mettre un terme à l’offensive révolutionnaire contre l’État et le Capital. Le rôle précis des personnes incriminées dans telles ou telles affaires jouait alors pour la Justice un rôle presque secondaire. C’est avant tout la responsabilité dans une dynamique d’attaque contre les puissants qu’il fallait châtier, et intimider en faisant des exemples.

Aujourd’hui encore, bien que la conflictualité sociale et le contexte de luttes aient changé, la répression contre des anarchistes reste à l’ordre du jour dans nombre de pays, et la signification profonde d’une expression comme « ni innocents ni coupables » continue à se poser avec autant d’acuité. Le fait que les avocats jouent sur la légalité des procédures ou plaident l’absence de preuves dans l’enceinte des tribunaux est une chose, mais c’en est une autre qu’une grande partie d’un mouvement s’attache elle aussi à démontrer l’innocence des compagnons. Cela peut être lié à de réelles divergences de fond –tout le monde ne partageant pas la position d’un Novatore sur le fait que les « coupables » méritent encore plus notre solidarité que les « innocents »- ou simplement à une faiblesse d’analyse de la situation et du fonctionnement de la justice comme arme au service du pouvoir.

Or, face à des répressions spécifiques, des anarchistes ont proposé et eu à cœur de continuer à faire vivre les dynamiques de lutte ou de soutenir l’offensive, plutôt que de clamer haut et fort l’extériorité des compagnon-nes aux faits reprochés, parfois avec l’idée d’établir un rapport de force susceptible de les tirer des griffes des geôliers, parfois par vengeance ou tout simplement mus par un lien de profonde continuité d’idées, de pratiques et de perspectives. A l’inverse, d’autres réactions ont aussi pu consister à minimiser le contexte ou une partie des faits dans l’espoir de recueillir un plus large soutien, ou encore à tenter lourdement d’éloigner le plus possible le danger de soi, notamment en prenant de prudentes distances avec ce que l’État prétendait vouloir frapper.

Un des exemples historiques fréquemment utilisé pour illustrer les montages est celui de la Mano Negra en Espagne, et ce n’est à notre avis pas un hasard. En 1882, les attaques en tout genre qui se multipliaient en Andalousie, essentiellement contre les grands propriétaires terriens, furent attribuées à une organisation secrète : la Mano Negra. Sur ce, des milliers de journaliers agricoles et d’anarchistes de la région (les chiffres varient de 3000 à 5000) furent arrêtés, la plupart membres de la FTRE (fédération syndicale espagnole liée à l’AIT). Finalement, parmi des centaines de personnes enfermées et chassées et au bout de ce qu’on peut imaginer de tortures, 14 d’entre elles furent condamnées à mort pour un assassinat. Nous ne saurons probablement jamais si elles avaient ou non participé à cet assassinat particulier et fait partie de la Mano Negra, mais ce qui est sûr c’est qu’en l’occurrence l’État voulait régler bien autre chose qu’une histoire de meurtre. Ce qui manifestement l’inquiétait, c’était à la fois la multiplication des actions directes et l’émergence d’une organisation formelle de masse du type FTRE qui comptait des dizaines de milliers d’affiliés disposés à lutter contre les conditions de misère qui leur étaient imposées. C’est donc de l’ensemble qu’il voulait se débarrasser, y compris en jouant sur les différences internes au mouvement. Mise au pied du mur et pensant certainement se préserver en tant que structure, la FTRE s’est placée sur le terrain posé par l’État, à la fois en niant l’existence de la Mano Negra (d’où la thèse d’ailleurs fort controversée qu’il s’agirait d’une création des flics) et en condamnant des pratiques d’action clandestines ne correspondant pas à sa stratégie du moment.

Cet exemple nous semble révélateur en ce qu’il illustre une des stratégies répressives de l’État, plus encore quand il ne dispose pas de personnes prises sur le fait : d’un côté désigner les coupables qui lui semblent les plus appropriés, et en même temps profiter de l’occasion pour faire le tri entre les bons anarchistes et les mauvais. Objectif de départ ou effet collatéral –nous le répétons notre intention n’est pas de pénétrer l’esprit tordu des sbires -, toujours est-il que dans ces situations, les prises de distance ont également émaillé l’histoire du mouvement anarchiste. Cela fut notamment le cas lorsque des organisations formelles, parfois de masse, avec l’enjeu de leur possible interdiction ou légalisation, se sont abstenues ou ont pris soin de ne pas reconnaitre tel ou tel compagnon-ne comme anarchiste –comme s’il fallait quelque carte de membre pour l’être et agir en tant que tel–, voire se sont jointes aux chœurs condamnant telle ou telle action.

Nous n’allons pas développer ici tous les problèmes que soulèvent les notions de « représentativité » au sein du mouvement anarchiste, de ce que pourraient être les pratiques « communément admises » par cet ensemble (pourtant aussi indéfinissable que protéiforme) ou la place accordée aux actions minoritaires … Ce qui est par contre certain, c’est que ces problèmes deviennent particulièrement aigus quand, en plus, les réactions par rapport à des initiatives offensives se calquent sur les normes répressives du pouvoir, elles-mêmes implicites et à géométrie variable selon les nécessités et les situations du moment. Lorsque des actions ne sont plus considérées selon des critères individuels et éthiques, lorsque les percevoir comme « minoritaires » les rend d’emblée suspectes, lorsque leur pertinence ne se mesure qu’à l’aune de l’épée de Damoclès qu’elles pourraient faire tomber sur tous, alors c’est que le calendrier politique et répressif a pris le pas sur les idées.

Certes des débats peuvent surgir autour du partage ou pas de certaines actions, de leurs objectifs, de leurs méthodes ou de leur pourquoi mais ils doivent être menés entre compagnon-nes et de manière appropriée, c’est-à-dire loin des oreilles du pouvoir, des projecteurs des médias et des espaces virtuels de communication, et surtout pas sous les injonctions de l’Etat à qui on se sentirait obligé d’apporter des réponses et des garanties quand il nous met en joue.

Pour en revenir à la question du « montage », il semble qu’un réflexe quelque peu conditionné consiste à mettre en avant cette expression assez pratique afin de mettre tout le monde d’accord contre ce qui serait une injustice manifeste. En réalité, ce réflexe amène généralement à ne pas toucher les mécanismes de fond de la justice. Si l’État n’a certes souvent pas hésité à mener la guerre contre ses ennemis déclarés en allant à l’encontre de ses soi-disant propres règles (fabrication de fausses preuves, faux aveux et témoignages obtenus par le chantage ou sous la torture etc.), ce serait cependant une grossière erreur d’oublier que la justice est en soi un instrument forgé à son image et pour son usage.

Depuis belle lurette, le pouvoir s’est doté des moyens de punir non seulement les auteurs matériels de certains faits, mais aussi celles et ceux qui d’une manière ou d’une autre auraient pu rendre leur réalisation possible. La notion de complicité est d’ailleurs extensible au point d’englober parfois la complicité passive ou morale, consistant à ne pas avoir empêché un fait délictueux ou à être resté sur place lorsqu’il a été perpétré ! Le délit associatif –de malfaiteurs, subversif, terroriste etc.– constitue également une arme de choix en ce qu’il permet de sanctionner des relations et des affinités (réelles ou supposées) en les mettant sous un même chapeau, qu’il s’agisse de groupes ou d’organisations existants ou créées de toute pièce. A travers lui, l’État cherche souvent aussi à construire une lecture du monde à son image en plaquant des structures hiérarchiques sur celles et ceux qui veulent en finir avec son existence, dont ils fait des petits soldats aux rôles bien définis et prêts à tout pour s’imposer. L’intentionnalité, complétant avantageusement son arsenal juridique, lui offre en outre la possibilité –qu’il ne se prive pas d’utiliser– d’intervenir y compris à titre préventif contre des idées telles qu’il les interprète et selon la dangerosité pratique qu’il leur attribue. En ces temps de guerre accrue « contre le terrorisme », le délit d’apologie est très en vogue, notamment en France : des positions orales ou écrites suffisent en tant que telles à rentrer dans le cadre de la loi antiterroriste. Outre son application à certains faits précis qui servent toujours de prétexte, cette accusation peut plus généralement s’avérer bien pratique pour condamner celles et ceux qui de diverses manières contestent le système en place.

Au-delà de ces quelques exemples, l’essence de toute loi est de codifier actes et comportements, pour fixer normes et interdictions en fonction des intérêts et de la morale dominants, ainsi que des rapports sociaux. Les prisons sont remplies à ras-bord de celles et ceux qui tombent au quotidien sous le coup de l’interminable liste des crimes et délits, c’est-à-dire des constructions juridiques élaborées par le pouvoir en place et régulièrement remises à jour pour le plus grand profit de l’État et du Capital.

Face au fonctionnement intrinsèque de la justice, on peut donc se demander si avoir recours si souvent au prisme du montage pour déchiffrer et dénoncer telle ou telle opération répressive particulière ne conduit pas, en creux, à réclamer une meilleure application de la loi démocratique. Poussée jusqu’à ses ultimes conséquences, cette grille de lecture qui part plus des normes de l’ennemi et de leur respect que de nos propres idées et perspectives, pourrait même servir à justifier de fait la terreur légale ordinaire dans toute sa tragique banalité.

Affirmer qu’innocence et culpabilité ne font pas partie de notre vocabulaire, c’est affirmer au contraire notre refus de réfléchir et d’agir en fonction de tout code pénal (et moral), notre détermination à rester en dehors des sables mouvants du droit – vers un a-légalisme qui n’a rien à voir avec un quelconque goût du martyre, mais tout avec la cohérence de nos idées anti-autoritaires.

Lorsque l’estocade est portée contre des individus ou des groupes en leur attribuant en vrac une série d’actions en utilisant le fait qu’ils défendent et diffusent des idées et des pratiques offensives contre l’autorité, une des questions qui se pose à celles et ceux qui partagent ce contre quoi ils se battent reste celle de la solidarité, et donc de la propagation de ces idées, de ces pratiques et de leurs pourquoi, sans laisser la répression monopoliser le terrain et le calendrier. Pour ne pas se limiter à un effet de « campagne » qui se cantonnerait à des situations et des moments isolés, cette solidarité pourrait également s’inscrire dans la continuité du combat contre les institutions qui appliquent si bien cette terreur quotidienne à travers les guerres, l’enfermement, la misère, l’exploitation, l’empoisonnement durable de la planète…

Parce qu’effectivement, les mots et les idées ont des conséquences, la proposition anarchiste que chacun-e reprenne sa vie en main, celle de la libre association et de l’auto-organisation dans le conflit, est aussi une méthode pour mener toujours plus loin la lutte contre l’existant, jusqu’à la destruction de toutes les cages.

Des anarchistes par delà des Pyrénées,
3 février 2015

en espagnol

Traduction française du texte de CrimethInc. « To Change Everything »

« To Change Everything, » voici le nom et l’objectif ambitieux du nouveau projet international lancé, en ce début d’année 2015, par le collectif anarchiste CrimethInc.

Traduit, à ce jour, dans pas moins d’une dizaine de langues, ce dernier est également disponible en version française.

Ce texte a pour vocation d’analyser les multiples problématiques du monde contemporain et de faire tomber, un par un, les différents concepts et construits soi-disant « fondamentaux » et « légitimes » sur lesquels sont fondés nos sociétés et systèmes.

Les diffusions ont commencé aux quatre-coins du globe, que ce soit aux Etats-Unis ou en Allemagne, en passant par le Brésil, la Slovénie, le Canada, ou encore le Brésil.

Maintenant, c’est au tour de la France de se lancer dans cette diffusion.

C’est pourquoi, nous mettons à la disposition de celles et ceux qui seraient intérésé(e)s par ce texte et projet, le pdf en version imprimable du texte.

A télécharger, imprimer, diffuser et lire sans aucune modération.

Pour tout changer !

Pour plus d’informations sur le collectif à l’origine de ce texte, ainsi que sur le projet en lui-même, vous pouvez consulter les sites suivants :
www.crimethinc.com | crimethinc.com/tce

Version imprimable : PDF.

Pour lire la brochure, cliquez ici.

Avalanche n°4 vient de sortir

Cliquez sur l’image pour télécharger le numéro 4 en pdf.

Chers compagnons, chères compagnonnes,

Le quatrième numéro de Avalanche vient de sortir. Pour obtenir des exemplaires, il suffit de nous envoyer un mail : correspondance[at]riseup.net. Sinon, il est toujours possible de télécharger le journal sur le site avalanche.noblogs.org. La version espagnole et allemande de ce quatrième numéro sortiront bientôt.

des salutations anarchistes,
avalanche

Dans ce numéro :

Uruguay – Introduction nécessaire à un travail plus nécessaire encore
Mexique – L’apologie libertaire envers le langage juridique
Mexique – Le conflit au Mexique et une critique du milieu anarchiste
Chili – Sur le danger de transformer l’anarchie en un ensemble de pratiques “alternatives” sans contenu offensif contre le pouvoir
EU – Nous accueillons le feu, nous accueillons la pluie
Suisse – Contre la « ville des riches »
Espagne – La boîte de Pandore et le fourre-tout de l’antiterrorisme espagnol
Italie – La légende de la vallée qui n’existe pas
Grèce – Déclaration d’Andreas-Dimitris Bourzoukos au procès de Velvento
Grèce – A propos de la nouvelle loi

Marseille : Solidarité avec les inculpé-e-s de l’Opération Pandora

Jeudi 12 février 2015 (18:30) : Projection du film “Caso Bombas” sur les anarchistes au Chili*

Bouffe vegan et prix libre
Pour l’addresse : blancarde2015@riseup.net
*Le film est en espagnol mais les subs sont en anglais

Solidarité internationale avec les personnes impliquées dans l’Opération Pandora

“Pour celles et ceux qui luttent, le sens de la solidarité cherche à faire s’évanouir la solitude de l’enfermement, livrer une bataille contre l’oubli de nos compagnon-ne-s enfermé-e-s par les États, mettre en lumière la logique du pouvoir qui cherche à les conduire à l’abandon.”
– des anarchistes de Pandora

Un an après la finalisation de cette farce qu’était le « Caso bombas », et à travers une autre opération, de ce côté de l’océan cette fois, les ministères, les juges et les policiers espagnols et chiliens ont travaillé de concert sur un nouveau cas. Mónica Caballero et Francisco Solar, tous deux auparavant poursuivi-e-s dans le « Caso bombas », sont arrêté-e-s à Barcelone, sous l’accusation d’avoir posé un engin explosif dans la Basilique du Pilar à Saragosse, de monter une conspiration en vue de réaliser un acte similaire et d’appartenir à une supposée organisation terroriste.

Le 16 décembre 2014, une descente a été faite dans 15 maisons, squats et centres sociaux à Barcelone, Sabadell, Manresa et Madrid, et onze camarades anarchistes ont été kidnappé par l’État espagnol. Quatre d’entre eux ont été libéré peu de temps après tandis que les autres ont du attendre le 30 janvier dernier pour accéder à une liberté surveillée. Pour cela, le juge a ordonné à chacun une caution de 3000 euros. Il y a donc un besoin urgent de donations pour payer leurs cautions, s’élevant en tout à 21 000 euros.

Ce kidnapping de sept camarades a, depuis ce jour, déclenché une multitude de rassemblements et de manifestations dans de nombreuses villes. Des milliers de personnes sont venus en solidarité avec les camarades arrêtés, montrant leur rage et leur haine envers cette nouvelle opération répressive de l’État.

fr-contrainfo.espiv.net / efectopandora.wordpress.com

en anglais

Sur le terrorisme dans la bouche des États

dum

20 janvier 2015

Après les assassinats de Paris s’est déclenchée une nouvelle offensive des États et de leurs appareils au sein de la guerre civile mondiale en cours. De nouvelles lois d’exception, qui n’auraient auparavant pas pu être imposées, car les conditions n’étaient pas propices pour justifier un changement de la sacrosainte image de la Démocratie, sont à présent promulguées par décret sous diverses formes.

Des lois qui incrémentent encore plus le contrôle des citoyens à travers des interventions télématiques ou téléphoniques ou des données fournies par des entreprises, qui restreignent l’espace d’apparente liberté de frontières en Europe, qui fomentent la délation de concitoyens suspects car s’écartant de la norme (spécialement de la part de fonctionnaires au service de l’État dans les centres de santé, les prisons, etc.), qui incitent la magistrature et les législations en vigueur à mener des enquêtes ou à créer de nouvelles lois ou d’endurcir celles existant déjà, qui permettent un meilleur contrôle des frontières, dotent les organes policiers de plus de pouvoir… Ils génèrent ainsi un état d’urgence factice en utilisant le concept de terrorisme, et en évoquant surtout le djihadisme, car c’est celui qui effraie le plus, étant donné qu’il est culturellement différent et que, dans le discours du Pouvoir, qu’il n’a pas de racine socioéconomique, mais seulement religieuse et autoritaire. Un concept qu’ils souhaitent maintenant redéfinir en termes plus pratiques pour son usage policier et judiciaire, alors qu’ils prétendent inclure sous cet éventail des individus qui agiraient en solitaire (ceux qui sont déjà taxés de « loups solitaires » par toute la presse) ou des individus qui s’organisent de façon informelle et non-hiérarchisée.

Après l’approbation de la Loi Mordaza il y a quelques semaines, l’État espagnol s’efforce déjà de conclure une nouvelle réforme du Code Pénal qui justifierait l’application des lois d’exception antiterroristes contre ceux qui agissent en solitaire et qui justifierait l’action policière-judiciaire préventive d’attaques terroristes. Il s’agit de quelque chose qui a déjà été vécu en Italie à travers les différents montages anti-anarchistes, ou au Chili avec le Caso Bombas et avec les changements de la Loi Antiterroriste ou la Loi de Contrôle des Armes et Explosifs, ou encore en Grèce, avec l’instauration des prisons de type C pour freiner la lutte armée. Les partis politiques encadrés dans une position toujours plus étroite, et auto-conditionnés par leur propre rôle d’aspirants gestionnaires de l’État dépendants des votes de citoyens aliénés jour après jour, se disputent pour être sur la photo de fin, d’accord avec leurs discours de merde particuliers. Aucun ne sera capable de contredire ce qui est imposé par les conditions créées. Ils ne le peuvent pas, et ne le veulent pas, du fait de ce qu’ils sont et du rôle qu’ils endossent au sein du système.

L’opération Pandora, menée contre des anarchistes actifs dans la lutte contre l’État et le capitalisme, n’a pas été un hasard. Une opération préventive et, en tant que telle, justifiée aux yeux de tous les citoyens à la lumière de la succession des évènements. Ils ne trouveront rien de plus. Voilà pourquoi ils modifient et approuvent encore plus de lois qui recouvrent l’application de peines de prison sans preuves d’actes de destructions de propriétés ou d’attentats physiques contre les gestionnaires du Capital. La rencontre du fasciste Fernández Díaz avec son homologue chilien juste avant l’opération Pandora n’était pas non plus un hasard.

Entretemps, ces citoyens de bas étage dépourvus de sens critique, ainsi que de dignité, continueront de débattre pour savoir pour qui voter lors des prochaines élections, plaçant leurs illusions de modification de leurs conditions existentielles dans les vieilles promesses des nouveaux figurants politiques et oubliant leur misère quotidienne en commentant le prochain match de foot, ou le prochain scandale sentimental, ou le prochain cas de corruption. Le fait qu’ils assument leur propre incapacité et la délégation aux gestionnaires de leurs vies sert de moteur pour que le pouvoir continue de tout gérer comme bon lui semble. Il leur arrive bien de se mouiller de temps en temps (si on les vire de leur boulot, qu’on les expulse de leur maison, qu’on leur retire les aides sociales minimales, qu’on les oblige à payer plus d’impôts, qu’on augmente le prix des produits de première nécessité, qu’on gèle leurs salaires ou leurs retraites, qu’on les envoie faire la guerre…), et leur possible action de résistance sera largement criminalisée et réprimée, et ils devront se convaincre eux-mêmes qu’il s’agit d’un effet collatéral dans le but d’obtenir un plus grand bien général (imposé par l’État et l’Économie), et ils ne comprendront même pas le pourquoi de la chose.

En ce qui nous concerne, nous n’oublions pas qui profite de tout cela. Les nouvelles conditions que renouvelle continuellement le pouvoir sont dirigées vers le maintien et l’amélioration des formes de relation capitalistes que la domination requiert. Ces nouvelles lois, ces guerres, ne sont pas séparées de l’exploitation au travail, de la destruction du territoire, de l’invasion et de la destruction d’autres cultures, de l’augmentation du nombre de prisons et du durcissement des conditions qui y sont imposées aux guérilleros et guérilleras, des morts aux frontières, etc. Ce sont d’autres conséquences du maintien d’une économie comme toujours dirigée vers le profit de quelques-uns par n’importe quel moyen.

Pour toutes ces raisons, la vision étroite et intéressée mise en avant du « Je suis Charlie » nous répugne. Cet intérêt est celui de l’État, cet intérêt est celui du Capital. Cet intérêt passe par les citoyens aveugles et à la vue courte, et se diffuse par les médis de désinformation du Pouvoir. Participer de façon a-critique à cette marée émotionnelle revient à s’aligner avec les États et le Capital. Et ne pas le faire ne veut pas dire soutenir cet État Islamique dont ils parlent. Cette polarisation sans nuances est un autre intérêt du Pouvoir pour isoler et créer son discours totalitaire.

Lire le texte en espagnol (original), en portugais.

Etat espagnol : Douze morts

skullsDouze morts. Passés du statut de personnes à celui de corps sans vie en quelques minutes à peine. Nous savons qu’il meurt beaucoup plus de gens, et en moins de temps, au cours des guerres, à cause de bombes lancées depuis un avion, de gaz mortels, de mines antipersonnelles. Mais nous ne sommes pas en guerre. Nous sommes dans une démocratie. Le monde libre rêvé. L’image de laquelle le monde entier est avide : la grande Europe, la civilisation exemplaire.

Douze morts, assassinés par des personnages qui eux, sont en guerre, qui eux, sont entraînés pour tuer.

Mais ne vous méprenez pas. Ce n’est pas l’image exploitée – dans tous les sens – de la mort de quelques dessinateurs et d’autres membres d’une revue satirique parisienne il y a quelques jours qui nous vient en tête, mais le souvenir des corps de ces 12 migrants subsahariens criblés de balles et noyés en quelques minutes par la Guardia Civil il y a presque un an, le 6 février 2014, lorsque cette police militaire les obligeait à repousser chemin vers la mer. Beaucoup plus ont alors été assassinés, mais seuls 12 corps ont été retrouvés. Le reste a été avalé par la mer.

Ils n’ont eu droit ni à de grandes marches ni à la répudiation, et personne n’a pensé à un slogan qui dirait « Nous sommes tous et toutes des migrants qui mourrons aux portes de l’Europe ». Bien sûr, ils n’étaient pas blancs et ne venaient pas de pays riches, mais ils ont été assassinés de façon cruelle et terrible. Non pas en défense d’une quelconque religion ou fondamentalisme, apparemment, mais bien en défense de la frontière sacrée et de l’État. Pour marquer une fois de plus, par le sang et par le feu, sa frontière.

Il n’y avait aucune intention de tuer les migrants qui osaient entrer en territoire espagnol, assure le ministre de l’Intérieur Jorge Fernández et sa Guardia Civil, il s’agissait seulement de « tracer une espèce de frontière aquatique avec les impacts de balle dans l’eau ». Et il ne s’agit en aucun cas d’une blague. Ils le disent sérieusement.

Rien que dans la Mer Méditerranée, la frontière maritime de l’Europe, cette année 2014 a battu son propre « record » (comme disent les médias), avec plus de 3200 migrants morts noyés en moins de douze mois alors qu’ils tentaient de rentrer sur le continent européen, sans compter tous les morts sur les différentes frontières, dans les déserts où ils sont abandonnés sans eau et sans vivres par les différents polices aux frontières ou entres les mains de mercenaires fascistes et d’autres forces de l’ordre, ni ces morts en Centre de Rétention une fois arrivés dans le paradis européen, ou dans les rues entre les mains de la police, puisqu’une fois à l’intérieur du territoire Européen, la bienvenue n’est pas très différente du traitement qu’ils reçoivent à sa porte d’entrée. L’acharnement policier contre des populations entières (principalement celles qui portent leur provenance sur la peau), la xénophobie croissante, le racisme fomenté par les médias de communication et les politiciens ou encore les campagnes contre tout ce qui n’est pas identifiable avec « l’européen ».

Charlie est européen, et pour cela, nous ne sommes pas tous Charlie. Il y a des valeurs, des coutumes, et même des blagues (dont certaines sont un tantinet lourdingues) qui sont très identifiables avec cette entité abstraite qui veut se faire nommer « l’européen ». Mais ce qui est sûr, c’est qu’énormément de gens, principalement ceux qui ne peuvent s’identifier avec les valeurs dominantes qui définissent ce qui « est » et ce qui « n’est pas » européen, qui ne peuvent s’identifier à Charlie ou à ses valeurs, et encore moins avec son sens de l’humour.

Ce « Je suis Charlie » est une tentative de définir une ligne très précise : qui n’est pas avec nous est contre nous. Des milliers de personnes ont défilé sous ce mot d’ordre à Paris. Rajoy n’a pas raté le rendez-vous, lui qui est l’un de ceux qui terrorisent les migrants sur les frontières et dans les cachots espagnols, entre beaucoup autres faits d’armes ; et Netanyahou non plus, lui qui à l’aide de son armée mitraille des centaines de Palestiniens sur sa Terræ Sanctæ et enferme chaque année ces israéliens qui refusent de participer à sa manière particulière de terroriser ; et comme il fallait s’y attendre, Erdogan non plus n’a pas manqué à l’appel, lui qui sème la terreur contre le peuple Kurde. Tout comme les chefs des principales puissances capitalistes. Tous les chefs d’État, gardiens de l’empire et de la civilisation, ont marché contre la barbarie. Avec eux, des milliers de fascistes du continent entier ont profité de cette impulsion de Charlie pour sortir semer leur merde sur un terrain plus que fertile, qui donnera bientôt des fruits des plus acides.

Et les rues de Paris et de Barcelone, parmi tant d’autres, se militarisent encore plus, en défense de ces valeurs. Avec des fusils et mitrailleuses, on peut voir les mercenaires de l’État préparés pour marquer à coups de balles, comme ils l’ont fait dans les eaux de Ceuta, une frontière : c’est avec des impacts de balle que se marqueront les limites qui séparent le dedans et le dehors, ce qui est et ce qui n’est pas Charlie.

Que dit Charlie de ce terrorisme ? Fait-il des dessins marrants et rigolos à son propos ? Parce que nous, le monde de merde dans lequel nous vivons ne nous fait pas beaucoup rire. Cela veut-il dire « soutenir » le fondamentalisme ? Non, en rien. Nous ne voulons qu’aucun fondamentalisme ne nous effraie ou ne nous opprime. Et peu nous importe que l’on puisse lire sur son épigraphe « État Islamique », « État Laïc », « État Charlie » ou « État » tout court.

Ils nous parleront de liberté d’expression, comme toujours. Mais pour celles et ceux qui, comme nous, connaissent la « liberté d’expression » de l’État, nous connaissons la relation que celui-ci entretient avec la terreur : son existence se base sur la peur. La liberté de laquelle parle l’État est l’expression du monopole de la violence.

C’est pour cela, une fois de plus, que ces évènements nous démontrent que tout État est terroriste.

Quelques anarchistes
Barcelone, 14 janvier 2015

France : “Nous ne sommes pas Charlie”

Ce tract a été distribué – difficilement – dans certaines manifestations de commémoration de ces derniers jours en France, pour tenter de contribuer à faire sortir du pathos identitaire et saper l’édification de “l’union nationale” qui se construit après le massacre dans les locaux de Charlie Hebdo ce mercredi 7 janvier, et d’essayer de réfléchir à ce qui va nous tomber sur la gueule dans les temps à venir.

Cliquez sur l’image pour télécharger le tract en pdf.

NOUS NE SOMMES PAS CHARLIE

Le massacre de mercredi est horrible et abject. Les mots ne suffiront sans doute jamais pour qualifier ce carnage.

Une cible logique ? Charlie Hebdo ne nous faisait plus rire ces derniers temps. Comme bien d’autres ces dernières années, le journal jetait allègrement de l’huile sur le feu du racisme ordinaire, de l’islamophobie rampante et du discours pro-occidental. A sa manière – crasseuse, obscène et sexiste, mais de « gauche » – Charlie alimentait, peut-être même sans le vouloir, ces idées nauséabondes. Brandissant les grands alibis de la liberté d’expression et de la laïcité, Charlie Hebdo n’a fait que booster les divisions nécessaires aux riches pour asseoir le pouvoir.

Ce carnage nous est insupportable.
L’injonction au « Je suis Charlie » l’est tout autant.

Nous sommes contre l’obscurantisme religieux. Nous le combattons avec vigueur.

Les curetons de toutes obédiences – chrétiennes, juives ou musulmanes – n’ont toujours fait que canaliser les populations en leur promettant le Paradis en échange de leur docilité sur Terre. Quel est le dieu à chérir ? Quels sont les hérétiques à combattre ? Quel ordre moral suivre ? Quel comportement avoir ? Comment s’habiller ? Comment baiser ? Qui aimer ? Autant de fausses questions, autant d’injonctions.
Et à chaque religion son lot de fanatiques. Des djihadistes prêts à se faire sauter aux cathos intégristes de la Manif pour tous qui vont faire la chasse aux homosexuel-le-s.

Nous sommes contre les fascistes et les racistes de toutes sortes.
Nous nous battons contre eux et leurs idées. Quotidiennement.

Les fanatiques et les fascistes jouent le jeu de la tension et de la peur. Ces fachos de tous poils sont sur notre dos depuis un certain temps déjà, mais désormais les chiens sont lâchés. Antisémites comme Soral ou Dieudonné, islamophobes et anti-immigrés comme tant d’identitaires, de « France aux français », et de skinheads à la Ayoub ou Gabriac, ils laissent infuser dans les têtes leurs idées nauséabondes, jour après jour : la haine de l’étranger, la peur de l’autre, le chacun chez soi et autres conceptions mortelles. Ils n’ont pas tardé à réagir. Le Front National réclame le retour de la peine de mort. Les plus virulents de ces bas-du-front ont déjà attaqué un certain nombre de mosquées et kebabs et tabassé de jeunes arabes (Villefranche-sur-Saône, Le Mans, Port-La-Nouvelle, Poitiers, etc.). Et l’organisation Riposte Laïque (sic) appelle à une grande manifestation à Paris « contre l’islamisation de la France ».

L’islamophobie déjà bien installée va se faire encore plus virulente. Les amalgames avec les personnes issus de l’immigration vont aller bon train. Et les arabes et les musulman-e-s vont malheureusement en payer les frais plus que tous les autres.

Nous sommes contre l’État. Nous ne serons jamais flics.

Mais les flics, on les a vus, on les voit et on les verra toujours plus dans les rues et dans les têtes, munis de toujours plus d’armes (qui seront utilisées contre nous), de législations antiterroristes (qui seront utilisées contre nous), d’idéologies sécuritaires (qui seront utilisées contre nous). Ce n’est pas la liberté d’expression qui est tombée sous les balles de quelques décérébrés, c’est le processus de militarisation de la vie et de la société qui vient de connaître un nouveau grand point de bascule.

Si quelqu’un doit pleurer, au-delà des familles et des proches des personnes assassinées, ce sont celles et ceux qui feront les frais de cette pornographie de l’émotion qui s’est posée comme un voile sur toute pensée critique de la situation : celles et ceux qui continueront d’être exploité-e-s, encore plus qu’avant, et qui continueront d’être opprimé-e-s, encore plus qu’avant.
Le terrorisme a toujours été une arme de domination. C’est encore vrai aujourd’hui.
Et le Capital s’en frotte les mains.

Nous sommes pas les possédants, la bourgeoisie.
Nous sommes contre les patrons. Nous luttons contre eux chaque jour.

On nous inonde d’appels à « l’union nationale » contre l’ennemi intérieur (les immigré-e-s, les anarchistes, les musulman-e-s, les grévistes, etc., selon les besoins du moment) qui n’aboutiront, une fois de plus, qu’à diviser les pauvres entre eux. Et la guerre des pauvres contre les pauvres ne profite qu’à ceux qui s’en mettent plein les poches et à la libéralisation des conditions de travail, quand c’est une solidarité de classe – sans drapeau et sans nation – qu’il faudrait développer pour s’opposer à eux et à leur monde.

Nous sommes révolutionnaires, anticapitalistes, antifascistes.
Nous voulons d’autres rapports sociaux, sans hiérarchie ni exploitation.
Nous voulons l’émancipation individuelle et collective.
Il nous est nécessaire de nous organiser collectivement et largement.

Contre l’État, islamique ou pas…

Les « Brèves du désordre » sont de retour !

Autour du 15 novembre 2014, l’ensemble du site qui hébergeait les archives du journal Cette Semaine (1992-2009) et les Brèves du désordre depuis 2003 a subi une attaque informatique massive. Notre hébergeur l’a alors suspendu sine die et sans mot dire. Que derrière cette volonté d’éliminer le contenu du site se trouvent des hackers en manque d’expériences avant de pouvoir se vendre au plus offrant, des fascistes vindicatifs ou quelque service de l’Etat désireux d’effacer d’un coup une des expressions anarchistes au sein de la guerre sociale, nous ne le savons pas. Et peu importe, au fond.

Même si tout n’a pas été récupéré, la grosse dizaine de milliers de pages d’archives de brèves, journaux, brochures, affiches, tracts et traductions est à nouveau disponible. Et bonne nouvelle, les Brèves du désordre ont été mises à jour tout le mois de décembre dernier et insérées dans une interface plus commode !

On peut désormais retrouver l’ensemble ici :
– Site du journal Cette Semaine et ses annexes : cettesemaine.info
– Site des Brèves du désordre (2003-2013) : cettesemaine.info/spip
– Site des «nouvelles» Brèves du désordre (2013 à maintenant) : cettesemaine.info/breves

Pour finir, ce petit épisode fâcheux aura au moins eu l’avantage de rappeler à chacun la fragilité d’internet, un système de communication bâti par l’ennemi et dont il a le contrôle. La lutte continue donc loin des écrans, de jour comme nuit, seuls ou à plusieurs, contre toutes les dominations et pour l’anarchie !

Des contributeurs occasionnels, 3 janvier 2015